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Nous donnons ici le texte d’un oracle de Nostradamus qui parle explicitement
du Duc d’Étampes. B.G.
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Il fallait un certain culot, une certaine outrecuidance, et une bonne dose
d’ignorance, pour oser, comme nous l’avons fait, publier une page sur Nostradamus,
fût-ce sur un seul quatrain d’intérêt local, et faire
connaître à tout le monde notre ignorance crasse de la question.
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Monsieur Robert Benazra, auteur du Répertoire nostradamique
et rédacteur d’un site de référence, l’Espace Nostradamus,
vient de nous signaler avec beaucoup de gentillesse plusieurs erreurs matérielles
que nous avons immédiatement corrigées; il nous fait remarquer
par ailleurs que l’inauthenticité des premières centuries n’est
pas encore un fait établi, et nous communique deux interprétations
intéressantes de notre quatrain. [De même M. Guernon le 10.05.2003] |
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Par hermitaige sera posé le temple, Le duc d’Estampes par sa ruse inuentee, Du mont Lehori prelat donra exemple. |
Par hermitage sera pose le temple, De [sic] Duc d’Estampes par sa ruse inuentée Du mont Lehori Prelat donra exemple. |
En l’absence d’un texte critique, nous sommes particulièrement reconnaissant à M. Robert Benazra de nous avoir communiqué toutes les variantes de lui connues en ce qui concerne notre quatrain. Vers 2: «hermitage» apparemment toutes les autres éditions
et toutes les saisies en ligne — «Temple»
Troyes, Pierre Chevillot, sans date [vers 1611] — Vers 3: «De Duc» in Colin
de LARMOR, Les Merveilleux Quatrains de Nostradamus, Nantes, 1925,
p. 115 — «Estempes» Troyes, Pierre
du Ruau, [1630]; Lyon, Antoine Besson, sans date [vers 1690] — Vers 4: «Lehri» Lyon, Antoine Besson, sans date [vers
1690]. |
Source du texte: Site Nostradamus (http://digilander.iol.it/mariothegreat/nostradamus en 2001; nouvelle adresse en 2003: ), précisément à la page: http://digilander.iol.it/mariothegreat/nostradamus/nona%20centuria/c9q87.htm; nouvelle adresse en 2003: http://www.propheties.it/no/nona%20centuria/c9q87.htm. — Source du deuxième texte (sur un site tchèque): http://eldar.cz/kam/paranormal/centurie/c-ix.htm.(2001, disparu en 2003), texte également suivi par Robert Benazra. — Source des variantes: courriel de Robert Nenazra, 16.01.2003 |
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Il faudrait d’abord examiner le texte, et nous assurer autant que possible de sa teneur matérielle. A ce sujet, remarquons que les sites anglais, allemands et espagnols qui nous le proposent reproduisent tous, apparemment sans examen, une seule et unique saisie de départ, qui s’avère à l’examen fréquemment fautive au moins en matière d’orthographe et de ponctuation. Seul le site Nostradamus (http://digilander.iol.it/mariothegreat/nostradamus en 2001; http://www.propheties.it/no/nostradamus.html en 2003, qui paraît d’ailleurs à l’origine de cette saisie en mode texte reprise par tous, propose au lecteur le moyen de vérifier ce texte, par une photographie des éditions originales, quatrain par quatrain.
Le quatrain qui nous intéresse aurait été édité
pour la première fois deux ans après la mort de l’auteur, à
Lyon. En effet la supposée première édition des Prophéties,
par Macé Bonhomme, à Lyon, datée (ou antidatée)
de 1555, c’est-à-dire du vivant de l’auteur, ne comprenait que 3 centuries
et 54 quatrains; la deuxième, par du Rosne, autodatée de 1557,
à Lyon, 7 centuries et 40 quatrains; la troisième, par le même,
la même année, 7 centuries et 42 quatrains. Nos deux quatrains
ne sont donc publiés pour la première fois qu’à titre
posthume en 1568, dans la quatrième édition, à Lyon,
par Benoist Rigaud, qui comprend 10 centuries (les 11e et 12e centuries ne
sont apparues qu’en 1605). Les éditions postérieures dépendent
apparemment toutes pour notre quatrain de cette seule édition princeps.
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Il s’agit donc d’un quatrain à rime croisée, dont la métrique, comme il arrive souvent dans le corpus attribué à Michel de Nostre-Dame, est plutôt bâclée (un décasyllabe y est suivi de trois hendécasyllabes). Comme d’habitude, on ne peut dire que l’auteur cultive la clarté, mais on ne saurait le lui reprocher de bonne foi, puisque l’obscurité est un des éléments constitutif du genre littéraire qu’il a adopté. Le moins que l’on puisse dire en effet est que le sens littéral de ce quatrain n’est pas évident. Il présente au moins quatre obscurités de vocabulaire et deux difficultés grammaticales. Dans quel sens faut-il prendre, par exemple, Touphon, hermitaige, inventée, et donra exemple? Du mont Lehory est-il un complément circonstanciel de lieu («depuis Montlhéry») ou bien faut-il rattacher ces mots à prelat et entendre qu’il est question d’un «prélat de Montlhéry»? Et dans ce dernier cas, comment rattacher grammaticalement Du mont Lehory prelat à donra exemple? Il est bien certain, à ce dernier égard que la construction supposée par la traduction anglaise précitée (Will teach a lesson to the prelate of Montlhéry) est absolument inacceptable. Faut-il comprendre «donnera l’exemple du prélat de Montlhéry» (mais cette construction, qui fait de Montlhéry un complément de prélat est bien difficile), ou bien «depuis Montlhéry donnera l’exemple du prélat» (construction non moins difficile) ? La seule solution à peu près satisfaisante ne serait-elle pas plutôt cette troisième autre: «depuis Montlhéry, (devenu) prélat, donnera l’exemple»?
Et puisque nous naviguons dans l’obscurité, je me ferai un plaisir
de signaler trois amphibologies remarquables dans ce petit quatrain, qui
ne paraissent pas avoir encore été remarquées. Tout d’abord
le mot de temple, qu’on a tendance spontanément
prendre au sens de «lieu de culte» (d’autant que le contexte
parle aussi d’ermitage et de prélat), peut également désigner
un outil de tisserand, par lequel on tient l’étoffe tendue sur le
métier: c’est, selon Littré, «une petite règle
de bois ayant des dents ou hoches en forme de crémaillère»;
par une rencontre curieuse, prélat
peut également se prendre en un sens textile: «toile peinte
ou cirée qu’on emploie pour garantir de l’eau le chargement d’une voiture»;
l’orthographe usuelle de ce mot est «prélart», mais Littré
nous assure qu’en artillerie, c’est la forme «prélat» qui
a prévalu. Enfin, le même Littré nous rappelle qu’à
toutes les époques il s’est trouvé des auteurs pour mettre
exemple au féminin: ce qui
nous permet d’envisager, au moins théoriquement, la possibilité
de rapporter inventée non pas
à ruse mais à exemple (l’exemple
en question, quel qu’il soit, ayant été inventé par
un effet de son astuce). Mais ces rencontres sont plus curieuses qu’intéressantes
et nous ne les avons mentionnées que pour mémoire, sans les
prendre au sérieux. |
Vers 1: Par la forest du Touphon essartée. Comment faut-il entendre Touphon? Sans nul doute comme une orthographe faussement savante de «typhon»; on trouve en effet cette note encore en 1789 chez Constantin François de Volney, Les Ruines, ou Méditations sur les Révolutions des Empires et la Loi de la Nature III, XXII, IV (cité en anglais par une page web dont j’ai perdu les références) «Typhon, pronounced Touphon by the Greeks, is precisely the touphan of the Arabs, which signifies deluge». Les Grecs n’ont jamais prononcé ainsi ce mot, mais peu importe: l’obscurité est levée en ce qui nous concerne. Ceci éclairci, le sens littéral du premier vers est satisfaisant: le cadre de départ est une forêt, réelle ou symbolique, qui a, ou aura été essartée, c’est-à-dire éclaircie, par une tornade. Par a naturellement ici son sens classique de «quelque part dans». Nous pouvons donc comprendre: «Quelque part dans une forêt éclaircie par une tornade...» Vers 2: Par hermitaige sera pose le temple. Hermitaige, c’est-à-dire «ermitage», ne peut guère s’entendre qu’au sens bien attesté et courant de «lieu écarté, désolé». Dans le contexte des guerres de religion du XVIe siècle, il est tentant en première analyse de comprendre qu’un lieu de culte protestant (le temple) sera érigé dans un lieu écarté, pour échapper aux persécutions prévisibles ou pour toute autre raison; si c’est ce dont il s’agit, il faut croire que Nostradamus n’aurait pas été trop mauvais prophète, si l’on pense par exemple à ce qu’il advint dans la suite des temps de la chrétienté cévenole. Mais la suite n’est pas de la même eau.
Vers 3: Le duc d’Estampes par sa ruse inuentee. Qui est Le Duc d’Estampes?
En 1534, François donna le comté d’Étampes à
sa favorite, Anne de Pisseleu, ainsi qu’à son mari complaisant, Jean
de Bretagne, dit aussi Jean de Brosse, ou de Blois, ou encore Jean de Châtillon,
comte de Penthièvre. C’est en janvier 1536 seulement que des Lettres
Patentes de ce roi érigèrent au bénéfice de
sa maîtresse ce comté en duché, événement
qui a dû faire jaser et que Clément Marot n’a pas manqué
de célébrer dans un magnifique
poème bien connu des Étampois, que, naturellement,
nous avons mis en ligne.
Récapitulation des trois premiers vers et début du vers 4:
Du mont Lehori... L’ensemble des trois
premiers vers s’éclaire, les détails restant flous:
Vers 4. Du mont Lehori Prelat donra exemple.
Prelat doit s’entendre comme
une apposition à Le Duc d’Estampes;
c’est la seule construction acceptable. Remarquons qu’on pourrait entendre
ce mot non pas dans son sens propre de «haut dignitaire religieux»,
mais dans l’acception péjorative qui a produit par dérivation
le verbe «se prélasser», c’est-à-dire, selon Littré,
«affecter un air de dignité et de gravité fastueuse»,
mais plutôt, selon un exemple qu’il donne lui-même de Montaigne
(qui dit «se prélater») «vivre fastueusement».
Tout ceci cependant ne produit rien de clair, et il est préférable
de rattacher ce mot à ce qui suit: Prélat
donra exemple.
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Voici donc la manière dont je propose de comprendre le sens littéral de ce texte qu’il semble falloir dater de 1563. C’est une base de discussion, sans plus: Dans le royaume de France ou dans l’une de ses provinces (Par la forest) qui auront été dévastés par le tourbillon de la guerre (du Touphon essartee), dans un lieu écarté, ou bien désolé (Par hermitaige), le parti huguenot prendra ses aises, ou établira son quartier général, ou bien un lieu de culte important (sera posé le temple); mais Jean de Brosse, comte de Penthièvre et duc d’Étampes au service de Catherine de Médicis, qui louvoie entre huguenots et ligueurs (Le duc d’Estampes), imaginera quelque solution (par sa ruse inuentee), et, arrivant de Paris dans la vallée de la Loire, ou bien inversement de la vallée de la Loire à Paris (Du mont Lehori), montrera par son propre exemple la conduite à tenir (prelat donra exemple) pour résoudre cette crise politique. Bernard Gineste,
novembre 2001
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Jacques Halbronn, à la suite de Chantal Liaroutzos, montre que les quatrains 56 à 59 de la IXe Centurie s’inspirent étroitement de l’itinéraire édité en premier lieu par Charles Estienne. La démonstration est fort convaincante, qu’il s’agisse de la Guide des Chemins de France, ou bien, comme le pense Halbronn, de son remaniement le Livre des Saints Voyages.
On retrouve le même phénomène dans les quatrains 86 et
87, comme le signale Halbronn, après Liaroutzos.
Lorsque j’avais étudié pour la première fois, fin 2001, ce passage de la neuvième centurie, j’avais été frappé, je l’avoue, par l’homogénéité géographique de ces deux quatrains, d’une part, et, d’autre part, par certaines bizarreries qui frappent tout de suite un Etampois: d’abord, une mention de Chartres, en un passage où on s’attendrait plutôt à Chastres (c’est-à-dire Châtres, la moderne Arpajon); d’autre part, la bizarre ressemblance de Touphon (mot bien difficile à expliquer) avec Torfou, d’autant que dans le quatrain 86 on observe deux inversions typographiques évidentes du U et du N, Authoni et panse au lieu de Anthoni et pause, ce qui autorise parfaitement à conjecturer au quatrain suivant un texte originel Touphou et non Touphon, après quoi on peut facilement imaginer une confusion du U et du R, qui donnerait Torphou, comme on a peut-être une confusion du S et du R, dans Chartres pour Chastres. Mais, devant la multiplication des difficultés, mon ignorance, le manque de temps, et la prolifération décourageante d’une bibliographie de mauvais aloi, j’avais décidé de passer sous silence ces vagues pressentiments, concernant essentiellement d’ailleurs, à ce qu’il semblait, un quatrain sans intérêt direct pour l’érudition étampoise proprement dit, et dont le lien avec le suivant était peut-être fortuit. Voici les textes: Or Monsieur Alexei Pensenski vient très obligemment d’attirer l’attention des lecteurs du Corpus Étampois sur l’étonnant parallèle que présente ce passage avec un itinéraire décrit par Charles Estienne dans sa Guide des Chemins de France, dont il vient de nous envoyer cette image empruntée au site gallica.bnf.fr (il s’agit de l’édition de 1552, page 92): Les parallèles sont proprement stupéfiants et indubitables. Nous les relevons dans l’ordre des textes respectifs:
Il apparaît assez clairement qu’on prend ici sur le fait un faiseur, un éditeur et faussaire sans scrupule qui puise, absolument n’importe où, la source de son inspiration, soit entre 1566 et 1568, ou peut-être dans les années 1570, sinon même plus tard, comme le suppose Jacques Halbronn. Pour composer les quatrains IX, 86-87,
il a très évidemment sous les yeux le texte de la Guide
des Chemins de France, de Charles Estienne, ou un texte qui en dérive
très directement. Il l’utilise très servilement, sauf qu’il
saisit toutes les occasions qui lui viennent à l’esprit pour donner
à son texte un air énigmatique ou pour glisser dans ces quatrains
(d’ailleurs fort mal fagotés) des prophéties éventuellement
ab eventu, supposées écrites avant 1566, et prétendument
retrouvées dans les papiers de l’auteur peu après sa mort.
Cependant deux de ces indications de lieu connaissent une lègère
transformation, dont il est malaisé de déterminer si elles
sont délibérées ou bien dues seulement à la négligence.
Le lieu dit de «l’hermitage» devient un nom commun, «hermitage»,
susceptible de recevoir un sens plus général; et «la
forêt aujourd’hui détruite de Torfou» devient «la
forêt essarté du Touphon», c’est-à-dire «par
le Typhon», ce qui est nettement plus impressionnant et disons-même
apocalyptique.
Depuis la première rédaction de cette page, de nouvelles données
sont en ligne sur la conduite du Duc d’Étampes
dans son gouvernement de la Bretagne, spécialement sur la question
de l’établissement de lieux de culte
protestants. Il s’agit du site très intéressant
que Henri LARHER a mis en ligne sur
Les guerres de religion
dans l’Ouest de la France. Qu’on en
juge par ces extraits:
En conclusion, il nous semble que ces données éclairent d’un jour très précis ce que veut dire le faussaire, lorsqu’il dit que le Duc d’Étampes «prélat donra exemple». Cela signifie, comme nous l’avions supposé, qu’il a donné par son propre comportement une leçon sur la conduite à tenir dans les affaires religieuses du temps, conformément aux termes de son testament, qui devaient être connus: «Il demande pardon aux catholiques de ne pas les avoir toujours protégé des huguenots, mais il les prie de faire attention que cette conduite était nécessaire pour éviter de plus grands maux». Le quatrain IX, 87 n’est donc pas à considérer comme un document direct sur la vie même et l’action politique de Jean de Brosse, duc d’Étampes, mais sur le souvenir positif qu’on avait de sa carrière, et de sa conduite des affaires, dans les années qui suivirent sa mort, à une date qui reste à déterminer, mais où se posait encore très probablement la question des lieux de culte protestants: et nous voyons qu’elle était encore bien d’actualité en 1567-1568, où il n’y a plus de duc d’Étampes, mais où prennent place des mouvements de troupes entre Paris et Étampes. |
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En conclusion, et pour l’heure, nous faisons nôtres les hypothèses de Jacques Holbronn: Notradamus n’a jamais écrit les Centuries VIII à X. Il n’a peut-être écrit en effet lui-même que des quatrains destinés à être publiés dans des almanachs, car il était avant tout en son temps, selon le mot du père Ménestrier, dès 1694, «un médecin, un (astrologue) judiciaire, un faiseur d’almanachs». La plus grande partie du corpus nostradamique actuel n’est de toute façon que le produit d’une gigantesque supercherie éditoriale, qui semble remonter au troisième tiers du XVIe siècle et s’être poursuivie au début du XVIIe, d’une façon analogue à ce qui s’est produit de nos jours autour de l’affaire Roswell. Bernard Gineste,
11 janvier 2003
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M. Benazra vient de nous communiquer les quatre suivantes, qu’on lira avec beaucoup d’intérêt, nous l’espérons. Un texte prophétique, en effet, est par nature un intertexte, et il destiné par son auteur à susciter des commentaires et des interprétations, qui constituent, d’une certaine manière, la vie même de ce texte et son prolongement légitime, même quand elle paraissent révolter le bon sens. [M. Guernon vient également de nous en proposer une (10.05.2003).] Nous développons enfin par ailleurs une nouvelle hypothèse de notre cru, fondée sur l’actualité militaire et politique de l’année de parution du quatrain.
6. Modération du Duc d’Étampes |
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Si l’on se reporte au contexte historique et militaire de l’époque (commodément résumé par l’historien local Basile Fleureau dans les années 1660), tout ceci se rapporte à deux moments précis de l’histoire. En décembre 1562, les armées royales, venant de Paris, font mine de se diriger vers Orléans via Étampes, pour délivrer ces deux villes; mais en fait, elles tournent soudain à droite, probablement au niveau de Montlhéry, et foncent à l’improviste sur Dreux, où elles écrasent les protestants dans une victoire décisive. S’ensuit la paix d’Amboise, conclue en mars 1563, et qui durera moins de cinq ans. La guerre reprend début 1567. Les protestants reprennent Étampes en octobre. A nouveau les forces royales se dirigent vers le sud pour délivrer Étampes, la délivrent effectivement le 16 novembre et y séjournent. Fin janvier 1568, quand s’ouvre l’année de la parution de nos quatrains, les armées protestantes approchent à nouveau d’Orléans tandis que celles du roi manœuvrent autour d’Étampes. Le 23 février 1568, les protestants commencent le siège de Chartres. La situation stratégique de 1562 se reproduit presque exactement. Le Conseil royal en débat: faut-il à nouveau fondre à l’ouest sur l’ennemi, au risque d’une bataille sanglante à l’issue incertaine, qui menace l’avenir même du royaume? Finalement la crise est résolue par la paix de Longjumeau, le 23 mars 1568. Le suspense d’une éventuelle «nouvelle bataille de Dreux», et d’une éventuelle «nouvelle ruse de Montlhéry» aura duré un mois. Est-ce la date du quatrain IX, 87?
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Faites-nous connaître vos réactions et vos suggestions! Nous serons très honorés de les mettre en ligne. Bernard Gineste,
15 janvier 2003
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Entre autres sites, celui dont nous avons extrait les saisies en modes images de l’édition originale de nos quatrains, Nostradamus et qui est à cet égard très précieux; et celui de M. Robert Benazra: l’Espace Nostradamus. Charles ESTIENNE [éditeur-auteur], La Guide des chemins de France [in-8°; 207 p.], Paris, Charles Estienne, 1552 [et non 1522 comme indiqué par erreur sur le site gallica]. Dont un microfilm, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2000. Dont une édition numérique en mode image. Dont une mise en ligne par la BNF, gallica.bnf.fr, N102662, http://gallica.bnf.fr/scripts/ConsultationTout.exe?O=N102662&E=0, en ligne en 2003; dont une saisie en mode texte de la page 92 par le Corpus étampois, http://corpusetampois.com/che-16-estienne1552guide.html. Charles ESTIENNE [éditeur-auteur], La Guide des chemins de France, reveue et augmentée. Les fleuves de France, aussi augmentez [in-8°; pièces liminaires & 207 p.], Paris, Charles Estienne, 1552. Charles ESTIENNE [éditeur-auteur], La Guide des chemins de France, reveue et augmentée pour la troisiesme fois. Les fleuves du royaume de France, aussi augmentez [in-8° (aliter: in-16); XVI+256 p.; table], Paris, Charles Estienne, 1553. Charles ESTIENNE, La grand Guide des chemins pour aller et venir par tout le royaume de France, avec les noms des fleuves et rivières qui courent parmy lesdicts pays, augmenté du voyage de S. Jaques, de Rome et Venise [in-32; 178 ff.], Rouen, T. Daré, 1600. [Charles ESTIENNE], La Guide des chemins de la France... 3e éd. [in-12], Paris, Vincent, 1768. Charles ESTIENNE, La Guide des chemins de France, revue et augmentée pour la troisième fois. Les fleuves du Royaume de France, aussi augmentez [pièces liminaires; 256 p.; reproduction de l’édition de Paris chez Charles Estienne, imprimeur du Roy, 1553, par les procédés d’Orel; chaque page correspond à deux pages de l’édition de 1553], Paris, 1935. Jean BONNEROT (1882-1964)
[éd.], La Guide des chemins de France de 1553, par Charles Estienne
[2 vol. gros in-8; V+536 p. (texte commenté) & VII+138 p. (fac-similé
& cartes: 6 ff. de dépliant); cartes hors texte], Honoré
Champion [«Bibliothèque de l’École des hautes études.
Sciences historiques et philologiques» 265 & 266], 1936 [1937].
Dont une réédition en fac-similé [23 cm] Genève,
Slatkine reprints & Paris, H. Champion, 1978. Dont une saisie électronique
par la BNF, 1995. Jean MONTEREY [pseudonyme], Nostradamus, prophète du XXe siècle [in-8° (21 cm), 300 p.], Paris, la Nef de Paris, 1963 []. Chantal LIAROUTZOS, «Les prophéties de Nostradamus: suivez la Guide», in Réforme Humanisme et Renaissance [Lyon] 23 (1986), pp. ?-? [première à signaler l’intertextualité entre certaines séries de quatrains et la Guide des chemins de Charles Estienne].
Robert BENAZRA [directeur-fondateur des anciens Cahiers Kabbalah,
Revue d’études sur la Mystique juive], Répertoire chronologique
nostradamique. 1545-1989 [24 cm; XXXIV+687 p.; illustr.; bibliogr. pp.
XXIX-XXXIV; index; préface de Jean Céard], Paris, La Grande
conjonction & G. Trédaniel, 1990. |
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