|
|
Avec deux notices de François
Besse |
Voici cinq cartes et lettres adressées
de 1913 à 1918 par le capitaine d’infanterie coloniale Max Boucher
à ses amis les Flizot, libraires étampois. Cet aviateur, apparemment formé par Blériot à Étampes, est le premier à avoir fait voler ce que l’on appelle aujourd’hui un drone, dès 1917. On considère qu’il est le premier à avoir mis au point un système de pilotage automatique. Il semble qu’il ait poursuivi ses travaux à Étampes après la guerre. Merci à François Besse de nous avoir fait parvenir deux notices relatives à ces documents: la première sur les expérimentations de Max Boucher, la deuxième sur les écoles militaires d’aviation en 1914. N’hésitez pas à nous faire connaître tout ce qu’on pourrait savoir de plus sur ce personnage et ses liens avec Étampes. B.G.
|
|
||||||||||||||||||||||||
NOTES
Nous ne connaissons pas encore suffisamment la carrière de Boucher pour déterminer ce qui a motivé les félicitations que lui ont adressées les Flizot. Sans doute a-t-il été promu capitaine, de Lieutenant qu’il était en 1912. Pourquoi par ailleurs Boucher s’efforce-t-il de se faire envoyer à Étampes? A-t-il déjà l’objectif d’y faire les essais du stabilisateur Détable qu’il ne pourra mettre au point qu’en 1917 au camp d’Avord, et surtout après la guerre, à Étampes? |
||||||||||||||||||||||||
NOTES
Blériot, Voisin, Morane, Villacoublay. Qui peut nous adresser des notes élucidant ces allusions? Cayla. Le lieutenant de vaisseau Pierre Cayla a été le premier Breton à obtenir un brevet de pilote militaire, sous le numéro 17, le 19 juillet 1911 (selon Thierry Le Roy sur son site Bretagne-Aviation, (http://www.bretagne-aviation.fr/FAQ.htm, en ligne en 2006). De Ridder. Il s’agit Alphonse De Ridder, l’un des tout premiers pilotes belges (licence n°13, du 10 mars 1910) et décédé en le 13 mai 1937 (selon Daniel Brackx sur son site Belgian Aviation History Association, http://www.baha.be/Webpages/Navigator/Belgian_Aviation_History/100_first_pilots.htm, en ligne en 2006). |
||||||||||||||||||||||||
LETTRE
3 (février 1915)
NOTES
Gougenheim. L’éditeur étampois Rameau semble avoir consacré au moins une demi-douzaine de cartes postales à cet aviateur (sous les numéros 254, 377, 404, 597 et 644, plus au moins une carte sans numéro). Gougenheim était sans doute étampois lui-même (on voit sur une autre carte postale Rameau mention d’une «station de réparation Mille et Gougenheim» aux numéros 4 et 17 de la rue Saint-Antoine). |
||||||||||||||||||||||||
LETTRE 4 (décembre 1915)
|
||||||||||||||||||||||||
LETTRE 5 (février
1916)
NOTES
Direction d’Aviation. De fait nous trouvons en juillet 1917 Boucher commandant l’école d’Aviation d’Avord (entre Bourges et Nevers). |
||||||||||||||||||||||||
LETTRE
6 (juillet 1918)
|
||||||||||||||||||||||||
Dans la Nouvelle histoire de l’aviation par Edmond Petit (Albin Michel, 1997), l’auteur indique que “le 17 avril 1923, sur le terrain d’Etampes, en présence de Laurent-Eynac, le capitaine Arbanère présente ‘l’avion automatique’ du capitaine Boucher, du décollage à l’atterrissage. Depuis 1918, Max Boucher a suivi un programme méthodique: stabilisation automatique, vol commandé, vol précommandé, vol télécommandé. En 1924, tout était au point. Sauf les crédits pour continuer!” Cet extrait est accompagné d’une photo dont la légende est “Essais de pilotage automatique à Etampes en présence de Laurent-Eynac (1886-1970): Max Boucher à gauche, Maurice Percheron (avec un béret), le capitaine Arbanère à droite (17 avril 1923). Collection Air France”. Laurent-Eynac était alors sous-secrétaire d’Etat à l’Aéronautique depuis 1922. Il allait devenir par la suite le premier ministre de l’Air (ministère créé par décret en 1928) du 14 septembre 1928 au 13 décembre 1930. Dans l’ouvrage L’histoire des essais en vol, par Louis Bonte (Docavia / Editions Larivière, 1975), l’auteur évoque ces essais d’appareil automatique: “On doit, à ce sujet, signaler vers 1921 des essais, qui furent poussés jusqu’au vol complet sans pilote, d’un Voisin BN 3 équipé d’un pilote automatique trois axes à gyroscopes actionnant des servo-commandes électriques. Certain de ces gyroscopes avec leurs contacteurs existaient encore en 1929 dans les ateliers écoles de l’Ecole de l’Air, aux petites écuries de Versailles où nous avons pu les voir. Le Voisin avait été choisi parce que son train d’atterrissage à quatre roues facilitait le décollage et qu’il ne pouvait capoter à l’atterrissage. Nous n’avons pas pu retrouver de documentation à ce sujet et nous nous souvenons seulement d’un article dans Science et Vie vers 1923”. |
||||||||||||||||||||||||
François
Besse
Au sujet des écoles d’aviation militaire en 1914 Lorsque la
Première Guerre mondiale éclate en août 1914, l’aviation
militaire française est loin d’être organisée. Sous
le nom d’Aéronautique militaire, elle n’existe que depuis mars 1912.
Au déclenchement des hostilités, trois “groupes aéronautiques”
sont constitués:
La flotte compte alors moins de 150 avions et l’aviation militaire ne dispose pas plus de 350 pilotes brevetés. Onze types d’appareils équipent les unités, leur dénomination venant du type d’appareils employés:— Versailles (avec comme “éléments rattachés”: Douai, Chalais-Meudon et Etampes),
Evoquée dans un courrier de Max Boucher, une école militaire existe à Pau. Créée en juin 1911, elle dispose de 40 avions. La plus importante école militaire d’aviation se trouve à Avord (50 avions). Les stratèges croyant à une guerre courte, ces deux écoles seront fermées en août 1914! Avord sera réouverte dès septembre 1914 et Pau en décembre suivant. L’évolution du conflit va entraîner l’ouverture de sept nouvelles écoles de pilotage entre janvier et octobre 1915 (Chartres, Etampes, Le Crotoy, Buc, Ambérieu, Chateauroux, Tours). Ainsi, vont voir le jour les écoles de Chartres (janvier 1915), Etampes (février 1915), Le Crotoy et Buc (mars 1915), Ambérieu (août 1915), Juvisy-Port Aviation (septembre 1915), Chateauroux et Tours (octobre 1915) complétées par Istres et Dijon en mai 1917. Pour centraliser les appareils afin de faciliter l’entretien et les réparations, l’état-major limitera le nombre de types d’appareils et supprimera certaines écoles pour éviter une dispersion des moyens aériens. Ce sera le cas d’Etampes en avril 1918. Sources: |
||||||||||||||||||||||||
RAMEAU, Le Lieutenant Max Boucher sur Monoplan Blériot en plein vol [carte postale], Étampes, Rameau [«Étampes-Aviation» 347], 1912.. Capitaine Max BOUCHER et alii, Rapport sur l’essai d’un Appareil sans pilote à bord [folio dactylographié], Camp d’Avord, 2 juillet 1917. Dont une édition en mode image par Thierry DÉTABLE, http://perso.wanadoo.fr/avionsanspilote/essai_2juil1917.htm, 2005. Dont la présente réédition en mode texte, 2006.
Stoddard DEWEY, «Americans Fly in France», in The Nation [«America’s Longest Running Weekly Magazine», since 1865],105/2715 (12 juillet 1917), p ?-?. Dont une réédition numérique en mode texte moyennenant finance, http://www.nationarchive.com/Summaries/v105i2715_06.htm, en ligne en 2006 [mention de Max Boucher comme commandant de l’école d’Avord]. Capitaine Max BOUCHER, Introduction à la géométrie à quatre dimensions d’après les méthodes de la géométrie élémentaire [in-8°; 150 p.; figures], Paris, A. Hermann et fils, 1917. Pierre LECERF (pilote-aviateur), «Un inventeur méconnu» [à savoir l’ingénieur Octave Détable, dont un portrait photographique est donnée en page 1 de couverture, reproduite par DETABLE 2005], in La Vie aérienne illustrée (samedi 15 janvier 1921). Dont un extrait numérisé en mode texte mis en ligne par Thierry DÉTABLE:
Jean-Luc DRON [éd.], «Le Tableau d’honneur de la Guerre 1914-1918: Officiers, sous-officiers et soldats cités à l’ordre de l’armée, nommés ou promus dans la Légion d’honneur ou décorés de la Médaille militaire» [série de planches parues dans l’Illustration à partir du 30 janvier 1915, contenant chacune 25 à 28 portraits et noms de personnages; recensement de 10 614 hommes et femmes informatisé par Angélique Rabary et complété par Jean-Luc Dron], in ID., Généalogies Dron et Devendeville, http://jeanluc.dron.free.fr/th/thliste.txt, en ligne en 2006.
Louis BONTÉ (ingénieur général), Histoire des essais en vol. 1914-1940 [avec les témoignages de Paul Badre, Pierre Humbert et surtout Jacques Lecarme], Clichy, Larivière [«Docavia» 3], 1975 (utilisé par François Besse pour la notice ci-dessus). Francis BEDEI & Max JOY, Histoire de Port-Aviation. 1909-1919 [24 cm; 225 p.; illustrations; bibliographie p. 219], Le Mée-sur-Seine, Amatteis, 1993 [ISBN 2-86849-124-3; 180 FF en 1993]. Edmond PETIT (né en 1914), Nouvelle histoire mondiale de l’aviation [31 cm; 437 p.; illustrations; index], Paris, Hachette, 1973. Rééditions: Paris, Hachette [«Réalités»],1977. 1978. 5e édition revue et mise à jour, 1980. 6e éd. revue, augmentée et mise à jour [32 cm; 461p.; illustrations; index], Paris, Albin Michel, 1987. 7e éd., 1989. 8e éd., 1991. Réédition, 1997 (utilisé par François Besse pour la notice ci-dessus). Jean-Paul GROS, L’école d’aviation d’Istres, de sa création en 1917 à l’armistice de juin 1940 [24 cm; 223 p.; illustrations], Istres, J.-P. Gros (imprimerie Arédit), 1998 [ISBN 2-9513028-0-0; 150 FF]. Didier LECOQ, «Dans le ciel de la Touraine 1912» [«Les événements ont été relevés dans les journaux tourangeaux: La Dépêche, La Touraine républicaine et le Journal d’Indre-et-Loire»], in ID., Aéroplane de Touraine, http://perso.wanadoo.fr/aeroplanedetouraine/ephemeride1912.htm, en ligne en 2005.
Olivier MOLINA, «Chronologie 1910-1930», in ID., ATFX, Aerodynamique et Avions de Chasse, http://www.atfx.org/index.php?valeur=8&de=1910&aa=1930, en ligne en 2006.
Thierry DÉTABLE, «Les Pionniers» [avec un extrait de LECERF 1912 et un portrait de DETABLE], in ID., Aéroplanes Détable. Histoire de l’avion sans pilote, http://perso.wanadoo.fr/avionsanspilote/detable.htm, 2005, en ligne en 2006. Bernard GINESTE & François BESSE [éd.], «Max Boucher: Lettres aux Flizot (1913-1918)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-maxboucher1913auxflizot.html, 2006. Autres
cartes postales anciennes pendant la Grande Guerre
Bernard GINESTE [éd.], «J. Genieys, élève-pilote: Lettre à Émile Genieys (6 décembre 1917)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19171206genieys.html, 2001. Bernard GINESTE [éd.], «Albert Tordin: Un monteur d’avion à Villesauvage (carte postale, mai 1918)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19180509tordin.html, 2002. Jean-Michel ROUSSEAU & Bernard GINESTE [éd.], «Dépôt de Prisonniers de Guerre d’Étampes: Cartes postales en franchise (1916-1919)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-es-depotdeprisonniers.html, 2006. Bernard GINESTE & François BESSE [éd.], «Max Boucher: Lettres aux Flizot (1913-1918)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-maxboucher1913auxflizot.html, 2006. Bernard GINESTE [éd.], «Foyer du Soldat d’Étampes: Cartes postales (1918)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-es-foyerdusoldatdetampes.html, 2007. Bernard DUCLOS, Jean-Michel ROUSSEAU & Bernard GINESTE [éd.], «J. Talabot: Un Bonjour de l’Aviation Militaire d’Etampes (carte postale, 1917)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-es-talabot.html, 2007. Étampes et
l’Aviation dans le Corpus Étampois
Bernard GINESTE, «Étampes et l’Aviation: quelques documents», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-aviation.html, 2006. Toute critique ou contribution
seront les bienvenues. Any criticism or contribution welcome.
|
|
|