CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Capitaine Max Boucher
Lettres aux Flizot
1913-1918
Avec deux notices de François Besse
  
 Max Boucher en 1912   
 
     Voici cinq cartes et lettres adressées de 1913 à 1918 par le capitaine d’infanterie coloniale Max Boucher à ses amis les Flizot, libraires étampois.
     Cet aviateur, apparemment formé par Blériot à Étampes,
est le premier à avoir fait voler ce que l’on appelle aujourd’hui un drone, dès 1917. On considère qu’il est le premier à avoir mis au point un système de pilotage automatique. Il semble qu’il ait poursuivi ses travaux à Étampes après la guerre.
     Merci à François Besse de nous avoir fait parvenir deux notices relatives à ces documents: la première sur les expérimentations de Max Boucher, la deuxième sur les écoles militaires d’aviation en 1914. N’hésitez pas à nous faire connaître tout ce qu’on pourrait savoir de plus sur ce personnage et ses liens avec Étampes.
B.G.
   
Capitaine Max Boucher
Lettres aux Flizot
1913-1918
LETTRE 1 (juillet 1913)


[Carte à entête conservée sans enveloppe]

Entête

7e CORPS D’ARMÉE
RÉUNION DES OFFICIERS
PLACE DES OFFICIERS

Belfort, le 5-7 1913

     Chère madame
     Cher Monsieur

     Je veux vous remercier vivement de vos félicitations… tout arrive et malheureusement ce n’aura pas été sans mal
. [p.2]

     Je devais aussi retourner à Etampes et les mois passent sans que mes demandes reçoivent d’autre réponse que bonnes et vagues promesses.

     Robert est bien gentil de ne pas m’oublier. Je lui enverrai des cartes de Vichy où je vais.

     Recevez l’assurance de mes bonnes amitiés et de mon meilleur souvenir.

Boucher


NOTES

     Nous ne connaissons pas encore suffisamment la carrière de Boucher pour déterminer ce qui a motivé les félicitations que lui ont adressées les Flizot. Sans doute a-t-il été promu capitaine, de Lieutenant qu’il était en 1912.
     Pourquoi par ailleurs Boucher s’efforce-t-il de se faire envoyer à Étampes? A-t-il déjà l’objectif d’y faire les essais du stabilisateur Détable qu’il ne pourra mettre au point qu’en 1917 au camp d’Avord, et surtout après la guerre, à Étampes?

LETTRE 2 (noël 1914)

Carte réponse à envoyer aux militaires


[Feuillet plié en quatre sans enveloppe conservée]


Lettre de Noël 1915
Paris 25/12 1914

     Cher Monsieur
 
     Me voici à nouveau élève pilote, les Blériot étant supprimés, je fais mon instruction sur Voisin et sur Morane. Je suis à Villacoublay tout près de chez vous comme vous voyez.

     Merci de vos bonnes nouvelles et de la carte que votre aimable nièce a daigné m’adresser. Ne croyez rien surtout des racontars du jeune Clément. Je n’ai jamais été à Pau, non pas de cela [p.2] je n’ai été ni blessé ni malade et je me prépare à repartir mais j’ignore totalement dans quelle direction et pour quel emploi!

     L’école d’Étampes va revivre et je crois bien que le Lt de vaisseau Cayla et le pilote de Ridder sont déjà là-bas. Ce sera dur si l’on veut réaliser tous les beaux projets établis et former pour le printemps 60 escadrilles à 6 pilotes. Il y aurait de quoi recueillir pas mal de renseignements et laisser
[p.3] quelques bombes. Je doute qu’il y ait assez d’appareils et surtout assez de pilotes! Le métier d’aviateur n’est pas toujours gai en campagne!

     Evidemment la guerre ne marche pas vite, mais tout le monde a confiance et le moral est bon. Nous les aurons ces Boches pour si bien préparés qu’ils soient! Comme organisation d’artillerie lourde et dressage de l’infanterie, ils nous étaient supérieurs de beaucoup, il a fallu se former en campagne, il en est résulté
[p.4] quelque surprise, et quelques retards. Quand ils seront hors de France la situation sera encore plus nette.

     Bien des choses à ceux qui ne m’ont pas oublié à Etampes. Mon meilleur souvenir à votre famille, à vous, cher Monsieur, bien cordialement.

Boucher


NOTES

     Blériot, Voisin, Morane, Villacoublay. Qui peut nous adresser des notes élucidant ces allusions?

     Cayla. Le lieutenant de vaisseau Pierre Cayla a été le premier Breton à obtenir un brevet de pilote militaire, sous le numéro 17, le 19 juillet 1911 (selon Thierry Le Roy sur son site Bretagne-Aviation, (http://www.bretagne-aviation.fr/FAQ.htm, en ligne en 2006).

     De Ridder.  Il s’agit Alphonse De Ridder, l’un des tout premiers pilotes belges (licence n°13, du 10 mars 1910) et décédé en  le 13 mai 1937 (selon Daniel Brackx sur son site Belgian Aviation History Association, http://www.baha.be/Webpages/Navigator/Belgian_Aviation_History/100_first_pilots.htm, en ligne en 2006).


LETTRE 3 (février 1915)

Carte du 28 février 1915

CORRESPONDANCE
DES ARMÉES DE LA RÉPUBLIQUE
CARTE EN FRANCHISE

IMPR. NAT. — Modèle A1 pour les troupes en opérations.
EXPÉDITEUR :
Nom et prénoms : .…..Boucher……..
Grade: …………Cne d’infanterie coloniale
Régiment ou service: …..Aviation…..
Compagnie, Escadron, Bataillon, Section, etc.: ..…M38..…
Secteur postal n° ….12…….
(Les indications ci-dessus sont à reproduire dans l’adresse de la réponse.)

Adresse:
Mr Robert Flizot
10 place de  l’Hôtel de Ville
Etampes
(S et O)
     Cette carte doit être remise au vaguemestre. Elle ne doit porter aucune indication du lieu d’envoi ni aucun renseignement sur les opérations militaires passées ou futures.
     S’il en était autrement, elle ne serait pas transmise.
PARTIE RÉSERVÉE À LA CORRESPONDANCE.

28/2

     Je suis arrivé depuis 1 mois avec une escadrille Morane, ça ne marche pas mal mais il fait bigrement froid à faire des reconnaissances par ce temps-là. Gougenheim est pilote à l’escadrille voisine.

     Mon meilleur souvenir à Mme Flizot et à Robert, à vous bien cordialement.

Boucher

NOTES

     Gougenheim. L’éditeur étampois Rameau semble avoir consacré au moins une demi-douzaine de cartes postales à cet aviateur (sous les numéros 254, 377, 404, 597 et 644, plus au moins une carte sans numéro). Gougenheim était sans doute étampois lui-même (on voit sur une autre carte postale Rameau mention d’une «station de réparation Mille et Gougenheim» aux numéros 4 et 17 de la rue Saint-Antoine).


LETTRE 4 (décembre 1915)

Carte du 12 décembre 1915

CORRESPONDANCE
DES ARMÉES DE LA RÉPUBLIQUE
CARTE EN FRANCHISE

IMPR. NAT. — Modèle A1 pour les troupes en opérations.
EXPÉDITEUR :
Nom et prénoms : .…..Boucher……..
Grade: …………Cne d’infanterie coloniale
Régiment ou service: …..Aviation…..
Compagnie, Escadron, Bataillon, Section, etc.: ..…M38..…
Secteur postal n° ….12…….
(Les indications ci-dessus sont à reproduire dans l’adresse de la réponse.)

Adresse:
Mr Robert Flizot
10 place de  l’Hôtel de Ville
Etampes
(S et O)
     Cette carte doit être remise au vaguemestre. Elle ne doit porter aucune indication du lieu d’envoi ni aucun renseignement sur les opérations militaires passées ou futures.
     S’il en était autrement, elle ne serait pas transmise.
PARTIE RÉSERVÉE À LA CORRESPONDANCE.

Le 12/12 (1915)

     Mon cher Robert

     Eh oui je suis négligent, vois-tu c’est la guerre avec ses quelques petites occupations. Je vais toujours bien, les boches, les appareils et le froid ne m’ont pas encore eu. Donne bien le bonjour à tes parents et à mes amis à Etampes, et reçois une bien cordiale poignée de main de ton capitaine.

Boucher

     
LETTRE 5 (février 1916)

Carte réponse


[Carte envoyée sous une enveloppe non conservée]
CORRESPONDANCE
DES ARMÉES DE LA RÉPUBLIQUE
CARTE EN FRANCHISE

IMPR. NAT. — Modèle A1 pour les troupes en opérations.
EXPÉDITEUR :
Nom et prénoms : .…..……..
Grade: ……………
Régiment ou service: …..…..
Compagnie, Escadron, Bataillon, Section, etc.: ..…..…
Secteur postal n° ….…….
(Les indications ci-dessus sont à reproduire dans l’adresse de la réponse.)

Adresse:
M

Le 25 (?)/2 (?) 16

     Cher Monsieur Flizot. Je viens de rejoindre mon escadrille après un travail acharné de 5 semaines (5 ou 6 heures à 23 ou 24 heures) à un cours d’état-major. Ma préparation à l’école de guerre ne m’aura pas été inutile. Je vais passer à bref délai paraît-il à une direction d’aviation comme adjoint tactique.

     Je n’ai eu à souffrir ni des intempéries ni

     Cette carte doit être remise au vaguemestre. Elle ne doit porter aucune indication du lieu d’envoi ni aucun renseignement sur les opérations militaires passées ou futures.
     S’il en était autrement, elle ne serait pas transmise.
PARTIE RÉSERVÉE À LA CORRESPONDANCE.

  [p.2] des Tokkers (moins horribles que l’on veut bien le dire). J’irais bien volontiers à la Communion de Robert, mes convictions après tout, ne sont pas d’un sectarisme outrancier, mais pour victorieuse qu’elle promette d’être la guerre ne sera pas terminée à mon très humble avis en avril. Il faut que je ne sois ni tué ni prisonnier.

     Nous aurons le loisir de nous écrire d’ici là. Mes hommages à Madame Flizot, un salut militaire en réponse à celui de Robert, à vous mes bonnes amitiés

Boucher

NOTES

     Direction d’Aviation. De fait nous trouvons en juillet 1917 Boucher commandant l’école d’Aviation d’Avord (entre Bourges et Nevers).

LETTRE 6 (juillet 1918)

CORRESPONDANCE
DES ARMÉES DE LA RÉPUBLIQUE
CARTE EN FRANCHISE

     Les militaires aux Armées ne doivent pas porter leur adresse sur les cartes postales qu’ils expédient à découvert, ils se bornent à les signer. Ils ne peuvent donner leur adresse à leurs correspondants que sous enveloppe close.

Adresse:
Monsieur Flizot
10 rue de l’Hôtel de Ville
Etampes
(S. et O.)
     Cette carte doit être remise au vaguemestre. Elle ne doit porter aucune indication du lieu d’envoi ni aucun renseignement sur les opérations militaires passées ou futures.
     S’il en était autrement, elle ne serait pas transmise.
PARTIE RÉSERVÉE À LA CORRESPONDANCE.

Le 11/7 18 

     Tout est bien qui finit bien. Beaucoup de travail par ici en ce moment: on en viendra bien à bout. Mes hommages à Madame Flizot. Poignée de mains à Robert. Bien cordialement à vous.

Boucher


François Besse
Au sujet des expérimentations de Max Boucher

     Dans la Nouvelle histoire de l’aviation par Edmond Petit (Albin Michel, 1997), l’auteur indique que “le 17 avril 1923, sur le terrain d’Etampes, en présence de Laurent-Eynac, le capitaine Arbanère présente ‘l’avion automatique’ du capitaine Boucher, du décollage à l’atterrissage. Depuis 1918, Max Boucher a suivi un programme méthodique: stabilisation automatique, vol commandé, vol précommandé, vol télécommandé. En 1924, tout était au point. Sauf les crédits pour continuer!”
    
     Cet extrait est accompagné d’une photo dont la légende est “Essais de pilotage automatique à Etampes en présence de Laurent-Eynac (1886-1970): Max Boucher à gauche, Maurice Percheron (avec un béret), le capitaine Arbanère à droite (17 avril 1923). Collection Air France”. Laurent-Eynac était alors sous-secrétaire d’Etat à l’Aéronautique depuis 1922. Il allait devenir par la suite le premier ministre de l’Air (ministère créé par décret en 1928) du 14 septembre 1928 au 13 décembre 1930.

     Dans l’ouvrage L’histoire des essais en vol, par Louis Bonte (Docavia / Editions Larivière, 1975), l’auteur évoque ces essais d’appareil automatique:
     “On doit, à ce sujet, signaler vers 1921 des essais, qui furent poussés jusqu’au vol complet sans pilote, d’un Voisin BN 3 équipé d’un pilote automatique trois axes à gyroscopes actionnant des servo-commandes électriques. Certain de ces gyroscopes avec leurs contacteurs existaient encore en 1929 dans les ateliers écoles de l’Ecole de l’Air, aux petites écuries de Versailles où nous avons pu les voir. Le Voisin avait été choisi parce que son train d’atterrissage à quatre roues facilitait le décollage et qu’il ne pouvait capoter à l’atterrissage. Nous n’avons pas pu retrouver de documentation à ce sujet et nous nous souvenons seulement d’un article dans Science et Vie vers 1923
.


François Besse
Au sujet des écoles d’aviation militaire en 1914

     Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en août 1914, l’aviation militaire française est loin d’être organisée. Sous le nom d’Aéronautique militaire, elle n’existe que depuis mars 1912. Au déclenchement des hostilités, trois “groupes aéronautiques” sont constitués:
— Versailles (avec comme “éléments rattachés”: Douai, Chalais-Meudon et Etampes),
— Reims (Verdun, Toul, Epinal, Belfort),
— Lyon (Avord, Pau, Ambérieu).
     La flotte compte alors moins de 150 avions et l’aviation militaire ne dispose pas plus de 350 pilotes brevetés. Onze types d’appareils équipent les unités, leur dénomination venant du type d’appareils employés:

BL
Blériot
DO
Dorand
N
Nieuport
BR
Bréguet
HF
Henri Farman
REP
Robert Esnault-Pelterie
C
Caudron
MF
Maurice Farman
V
Voisin
D
Deperdussin
MS
Morane-Saulnier



     Evoquée dans un courrier de Max Boucher, une école militaire existe à Pau. Créée en juin 1911, elle dispose de 40 avions. La plus importante école militaire d’aviation se trouve à Avord (50 avions). Les stratèges croyant à une guerre courte, ces deux écoles seront fermées en août 1914! Avord sera réouverte dès septembre 1914 et Pau en décembre suivant.

     L’évolution du conflit va entraîner l’ouverture de sept nouvelles écoles de pilotage entre janvier et octobre 1915 (Chartres, Etampes, Le Crotoy, Buc, Ambérieu, Chateauroux, Tours).

     Ainsi, vont voir le jour les écoles de Chartres (janvier 1915), Etampes (février 1915), Le Crotoy et Buc (mars 1915), Ambérieu (août 1915), Juvisy-Port Aviation (septembre 1915), Chateauroux et Tours (octobre 1915) complétées par Istres et Dijon en mai 1917.

     Pour centraliser les appareils afin de faciliter l’entretien et les réparations, l’état-major limitera le nombre de types d’appareils et supprimera certaines écoles pour éviter une dispersion des moyens aériens. Ce sera le cas d’Etampes en avril 1918.
Sources:
Nouvelle histoire de l’aviation par Edmond Petit, Albin Michel, 1997.
L’histoire des essais en vol, par Louis Bonte, Docavia/Editions Larivière, 1975.
Histoire de Port-Aviation, par Francis Bedei et Max Joy, Editions Amatteis, 1993.
L’école d’aviation d’Istres (1917-1940), par Jean-Paul Gros, Arédit, 1998.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
 
 
     RAMEAU, Le Lieutenant Max Boucher sur Monoplan Blériot en plein vol [carte postale], Étampes, Rameau [«Étampes-Aviation» 347], 1912..

Carte postale Rameau n°347 (1912)



     Capitaine Max BOUCHER et alii, Rapport sur l’essai d’un Appareil sans pilote à bord [folio dactylographié], Camp d’Avord, 2 juillet 1917. Dont une édition en mode image par Thierry DÉTABLE, http://perso.wanadoo.fr/avionsanspilote/essai_2juil1917.htm, 2005. Dont la présente réédition en mode texte, 2006.

Rapport sur l’essai d’un Appareil sans pilote à bord
- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :- :-

     Le 2 juillet 1917 à 16 heures 15 en présence de :

     MM. Le Capitaine BOUCHER, commandant l’Ecole d’Aviation d’Avord
              Le Capitaine GALLET, chef de pilotage,
              Le Lieutenant RIESTER, chef pilote de la B.C.A.,
              Le Sous-Lieutenant SADI-LECOINTE, chef-pilote division NI,
              L’Officier d’Administration FERRE, chef des Ateliers P.I.,

     Il a été procédé à l’essai d’un appareil VOISIN 150 HP à ailes tronquées et muni d’une voilure spéciale.
     Le vent avait une vitesse variant entre 3 et 4 mètres, il était légèrement irrégulier. Pluies par averses.
     L’Appareil à (sic) roulé sur 150 mètres environ, s’est envolé très normalement, il a viré progressivement à droite, a atterri normalement en touchant de l’aile droite et roulé 150 mètres environ.
     La distance totale parcourue en vol est de 1000 mètres et l’altitude maxima de 50 mètres environ.

Camp d’Avord, le 2 Juillet 1917
Signatures. Capitaine BOUCHER
Capitaine GALLET
Lieutenant RIESTER
s/Lieutenant SADI-LECOINTE
Officier d’Administration FERRE.

     Stoddard DEWEY, «Americans Fly in France», in The Nation [«America’s Longest Running Weekly Magazine», since 1865],105/2715 (12 juillet 1917), p ?-?. Dont une réédition numérique en mode texte moyennenant finance, http://www.nationarchive.com/Summaries/v105i2715_06.htm, en ligne en 2006 [mention de Max Boucher comme commandant de l’école d’Avord].

     Capitaine Max BOUCHER, Introduction à la géométrie à quatre dimensions d’après les méthodes de la géométrie élémentaire [in-8°; 150 p.; figures], Paris, A. Hermann et fils, 1917.

     Pierre LECERF (pilote-aviateur), «Un inventeur méconnu» [à savoir l’ingénieur Octave Détable, dont un portrait photographique est donnée en page 1 de couverture, reproduite par DETABLE 2005], in La Vie aérienne illustrée (samedi 15 janvier 1921). Dont un extrait numérisé en mode texte
mis en ligne par Thierry DÉTABLE:

     Comment fut réalisé
l’AVION SANS PILOTE
Rendons à César cette invention…
     Le mérite de la découverte de la direction des avions sans pilote revient à Mr Détable Octave. Déjà en 1894, Détable créait la stabilité automatique par la forme seule de sa voilure au moyen de cônes divergents. C’était le principe initial de l’avion sans pilote.
     L’essai en fut fait avec un planeur de 19 m2, en 1897.
     Détable ayant réussi l’expérience sur un planeur, ne pensa plus qu’à la renouveler avec un avion. Son but était de réaliser la sécurité en avion.
     En 1912, le lieutenant Max Boucher s’intéressa vivement à la découverte de Détable . Il vint le voir l’inventeur et lui proposa de piloter l’appareil dont il préparait la construction, Détable accepta.
     En 1914, un essai eut lieu sur un petit avion muni d’un moteur de 30 cv. Le moteur était trop faible ; il ne put s’envoler. On allait  faire un nouvel essai avec un moteur plus fort, mais la guerre survint.
     Le capitaine Boucher, ainsi que le fils Pierre Détable, son aide principal, ayant été mobilisés, les expériences durent êtres abandonnées.
     Mais le capitaine Boucher ne cessa pas de s’intéresser à l’invention de Détable.
     «Ah! disait-il, si nous avions 500 avions du type Détable, la guerre serait finie dans six mois »
Les expériences d’Avord
     Mais une découverte aussi importante ne pouvait rester méconnue et inexploitée. Le capitaine Boucher reprit les expériences le 2 Juillet 1917 à Avord. Il appliqua le stabilisateur Détable, c’est-à-dire ses cônes divergents, sur un avion Voisin. Cette fois, Max Boucher, disposant de tous les moyens nécessaires et surtout d’un moteur plus puissant, put mettre l’invention au point.
     L’avion s’éleva et vola pendant un kilomètre sans personne à bord.
     C’était le premier avion qui évoluait sans pilote.
     L’appareil n’emportait que deux litres d’essence.  Au bout du premier kilomètre, il dut atterrir, faute de combustible. Mais l’expérience avait été parfaitement concluante. Le principe de Détable avait triomphé. 

     Jean-Luc DRON [éd.], «Le Tableau d’honneur de la Guerre 1914-1918: Officiers, sous-officiers et soldats cités à l’ordre de l’armée, nommés ou promus dans la Légion d’honneur ou décorés de la Médaille militaire» [série de planches parues dans l’Illustration à partir du 30 janvier 1915, contenant chacune 25 à 28 portraits et noms de personnages; recensement de 10 614 hommes et femmes informatisé par Angélique Rabary et complété par Jean-Luc Dron], in ID., Généalogies Dron et Devendeville, http://jeanluc.dron.free.fr/th/thliste.txt, en ligne en 2006.

     Cette liste cite un Max Boucher qui doit être le nôtre, mais la notice n’est pas encore en ligne en février 2006.

Louis Bonté, L'histoire des essais en vol, 1975      Louis BONTÉ (ingénieur général), Histoire des essais en vol. 1914-1940 [avec les témoignages de Paul Badre, Pierre Humbert et surtout Jacques Lecarme], Clichy, Larivière [«Docavia» 3], 1975 (utilisé par François Besse pour la notice ci-dessus).

     Francis BEDEI & Max JOY, Histoire de Port-Aviation. 1909-1919 [24 cm; 225 p.; illustrations; bibliographie p. 219], Le Mée-sur-Seine, Amatteis, 1993 [ISBN 2-86849-124-3; 180 FF en 1993].

     Edmond PETIT (né en 1914), Nouvelle histoire mondiale de l’aviation [31 cm; 437 p.; illustrations; index], Paris, Hachette, 1973. Rééditions: Paris, Hachette [«Réalités»],1977. 1978. 5e édition revue et mise à jour, 1980. 6e éd. revue, augmentée et mise à jour [32 cm; 461p.; illustrations; index], Paris, Albin Michel, 1987. 7e éd., 1989. 8e éd., 1991. Réédition, 1997 (utilisé par François Besse pour la notice ci-dessus).


     Jean-Paul GROS, L’école d’aviation d’Istres, de sa création en 1917 à l’armistice de juin 1940 [24 cm; 223 p.; illustrations], Istres, J.-P. Gros (imprimerie Arédit), 1998 [ISBN 2-9513028-0-0; 150 FF].


     Didier LECOQ, «Dans le ciel de la Touraine 1912» [«Les événements ont été relevés dans les journaux tourangeaux: La Dépêche, La Touraine républicaine et le Journal d’Indre-et-Loire»], in ID., Aéroplane de Touraine, http://perso.wanadoo.fr/aeroplanedetouraine/ephemeride1912.htm, en ligne en 2005.

     «Mercredi 19 juin [1912]: Halte du lieutenant Boucher (infanterie coloniale) au Menneton.»

     Olivier MOLINA, «Chronologie 1910-1930», in ID., ATFX, Aerodynamique et Avions de Chasse, http://www.atfx.org/index.php?valeur=8&de=1910&aa=1930, en ligne en 2006.

      «Les premiers essais d’un avion à pilotage automatique datent de 1918 avec les travaux du capitaine Max Boucher qui, dès juillet 1917, a fait décoller et atterrir un avion sans l’aide du pilote. Encouragé par le général Ferrié, il constitue une équipe à Etampes afin de poursuivre ses expériences pour le compte du ministère de la Guerre. Il doit faire à la concurrence de la marine, qui travaille de son côté à un projet similaire.»

     Thierry DÉTABLE, «Les Pionniers» [avec un extrait de LECERF 1912 et un portrait de DETABLE], in ID., Aéroplanes Détable. Histoire de l’avion sans pilote, http://perso.wanadoo.fr/avionsanspilote/detable.htm, 2005, en ligne en 2006.

     Bernard GINESTE & François BESSE [éd.], «Max Boucher: Lettres aux Flizot (1913-1918)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-maxboucher1913auxflizot.html, 2006.

Autres cartes postales anciennes  pendant la Grande Guerre

     Bernard GINESTE [éd.], «J. Genieys, élève-pilote: Lettre à Émile Genieys (6 décembre 1917)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19171206genieys.html, 2001.

     Bernard GINESTE [éd.], «Albert Tordin: Un monteur davion à Villesauvage (carte postale, mai 1918)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19180509tordin.html, 2002.

     Jean-Michel ROUSSEAU & Bernard GINESTE [éd.], «Dépôt de Prisonniers de Guerre d’Étampes: Cartes postales en franchise (1916-1919)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-es-depotdeprisonniers.html, 2006.


     Bernard GINESTE & François BESSE [éd.], «Max Boucher: Lettres aux Flizot (1913-1918)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-maxboucher1913auxflizot.html, 2006.

     Bernard GINESTE [éd.], «Foyer du Soldat d’Étampes: Cartes postales (1918)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-es-foyerdusoldatdetampes.html, 2007.

     Bernard DUCLOS, Jean-Michel ROUSSEAU & Bernard GINESTE [éd.], «J. Talabot: Un Bonjour de l’Aviation Militaire d’Etampes (carte postale, 1917)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cpa-es-talabot.html, 2007.

Étampes et l’Aviation dans le Corpus Étampois

     Bernard GINESTE, «Étampes et l’Aviation: quelques documents», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-aviation.html, 2006.

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