CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Charles Forteau
Le registre paroissial d’Arrancourt
1910
 
Registre paroissial d'Arrancourt  

     Charles Forteau a édité en 1910 une très importante base de données sur toutes les communes de l’ancien canton de Méréville qui constituent aujourd’hui l’Extrême-Sud essonnien, sous l’Ancien Régime. Ce travail colossal et minutieux est d’un grand mérite et d’une incontestable utilité. Cependant, il a été imprimé en son temps à un si petit nombre d’exemplaires qu’il est ignoré aujourd’hui de presque tout le monde, et inaccessible aux autres. C’est pourquoi il vient d’être entièrement et patiemment saisi par l’infatigable Bernard Métivier, à qui l’histoire du Sud-Essonne est déjà redevable de la saisie d’une grand nombre de sources. Nous rééditons ici le chapitre qui concerne le village d’Arrancourt.

Bernard Gineste, novembre 2018
 
Charles Forteau
Le registre paroissial d’Arrancourt
1910



ARRANCOURT


     Arrancourt est, après Bois-Herpin, la moins importante des communes du canton de Méréville: le recensement de 1896 lui donne 76 habitants* répartis entre le bourg et les hameaux du Grand-Villiers, de Champleuras et de Montélimas. Son territoire comprend 750 hectares; il est traversé par le rû du Climont qui sépare le village de celui d’Abbéville; une roche plate unit les deux rives au lieu dit Joannet, que l’on voit écrit parfois Johannet, Jouanet, Joanès.
     Joannet était divisé en grand et en petit Joannet. Le premier faisait partie de la seigneurie proprement dite d’Arrancourt, tandis que l’autre relevait du seigneur de Tourneville, domaine de la paroisse d’Abbéville, qui, de l’un de ses possesseurs, prit pendant un temps le nom de Boissy-Tourneville.
     La justice d’Arrancourt était exercée par le prévôt d’Étampes.
     Le Bois-de-Villiers, ancien nom du Grand-Villiers, et Champleuras dépendaient du bailliage et de la justice de Méréville.
     Montélimas ne rappelle aucun souvenir et n’est cité dans les registres que pour les actes ordinaires de l’état-civil.

     * Vingt-deux feux en 1723 et en 1770, soixante-dix habitants en 1789, cent dix habitants en 1817, quatre-vingts en 1842.

     La paroisse sise dans l’élection d’Étampes, généralité de Paris, et dans le gouvernement de l’Orléanais, fit partie du canton de Saclas, de 1790 à 1801. Elle relevait, avant la Révolution, de l’archidiaconé et du doyenné d’Étampes et de la conférence de Méréville, dans le diocèse de Sens. Son église, dont le clocher a été démoli, est sous l’invocation de saint Pierre.
     Le procès-verbal de la rédaction des Coutumes du bailliage d’Étampes, en 1556, dit que le curé se fit représenter par «Messire Vincent Bonnerabe, son vicaire», il n’est pas fait mention des «manans et habitans», ni d’un seigneur particulier d’Arrancourt.
     Dans l’énumération des paroisses, Marancourt, aujourd’hui de la commune de Saint-Cyr-la-Rivière, est dit «hameau des paroisses de Saint-Cyr et d’Arrancourt, de la justice de Saint-Cyr et de la prévôté d’Étampes.»
     La terre du Bois-de-Villiers était alors partagée: maître René Sosson, procureur au Grand Conseil, en était propriétaire en partie; l’autre partie appartenait à la veuve et aux héritiers de Louis de Godard.
     Ce dernier était seigneur du Bois-de-Villiers lors de la convocation du ban et de l’arrière-ban du bailliage d’Étampes, en 1544*.
     * H. Stein, Annales du Gâtinais, 1894.

     En 1636, Charles de Neufcarre, seigneur du Pavillon de Boissy-le-Girard*, épouse Marie-Anne de la Barre, fille de Claude, écuyer, sieur d’Arrancourt et du Grand-Johannet, et d’Anne de Montrillot, alias Montoillet**.
     * De la commune d’Autruy (Loiret).
     ** Abbé Bernois, Recherches sur Autruy, p. 99.

     En 1641, d’après un acte de Guillerval, Alexandre de Fourcroy, époux de Françoise de Cugnac, est qualifié seigneur du Bois-de-Villiers et d’Arrancourt*.
     Ces titres sont portés ensuite par Louis de Fourcroy, suivant un «papier de recepte de la seigneurie».
     * P. Collier, laboureur au Bois-de-Villiers, Actes de Saint-Cyr-la-Rivière.

     Les de Fourcroy, dit dom Basile Fleureau, «portaient de gueules au chevron couplé d’or, chargé de trois étoiles d’azur, accompagné de trois croissants d’argent, deux en chef, un en pointe».
     Une dame «Madeleine de Fourcroy, veuve de ne he Egad, vivant conseiller du roy, président prévost d’Étampes», est citée dans la déclaration d’héritages tenus à cens des seigneuries de Valnay, Courtmeunier et Courteheuse*.
     Le domaine d’Arrancourt relevait probablement en arrière-fief de celui d’Estouches, ce que semblent prouver des actes de foi et hommages rendus à différentes époques, notamment au dix-septième siècle, par Timoléon de Poilloue, seigneur de Romard, fils d’Abel, seigneur de Saclas, et de Anne de Prunelé, époux de Marie le Roux, qui vivait à Guillerval vers 1650; par François Forcadel, commissaire aux saisies réelles, chargé de saisir les biens de Louis de Fourcroy; et, en 1785, par dame de Vion de Tessancourt, marquise de Grassin, dame de Saint-Cyr, Abbeville, Arrancourt, etc.

     * Archives de Seine-et-Oise, E 3941. — Michel Egad est mentionné en 1633 (Voir Abbéville, page 2).

     Les registres paroissiaux s’ouvrent en 1690. Le premier est ainsi intitulé:
     «Registre des baptesmes, mariages et sépultures de la paroisse S. Pierre d’Arrancourt pour l’année mil six cent nonante et dix. — LEPRIEUR, curé.»
     Quelques-uns des prédécesseurs de ce prêtre sont cités dans les registres des paroisses voisines:
     À Saclas, en 1617, François Hubin prestre, vicaire d’Arrancourt;
     De 1625 à 1640 (date indéterminée), Julien Blangarnon, mentionné dans un mémoire des obits de la paroisse de Saint-Cyr-la-Rivière: «Le 19 septembre, obit pour deffunct messire Julian Blangarnon, messe basse, 10 sols.»



     Il est également cité dans une pièce des archives de Seine-et-Oise*, relative à la dîme des biens d’Estouches: «Les curés d’Arrancourt prétendaient à la dîme des biens d’Estouches. Une sentence du bailli d’Étampes, du milieu du dix-septième siècle, donne, à cet égard, gain de cause à dame Catherine de Selve de Villiers, dame d’Estouches. contre Julien Blangarnon. curé d’Arrancourt.»
     Billard, curé en 1652, est cité à Saint-Cyr-la-Rivière, ainsi que Morand, en 1661, et Pierre de Berville, en 1670.
     D’après les registres d’Abbéville, Lefether était curé en 1677, Joliot, en 1682, et Pierre Lemée, en 1688.
       * E. 3177.

     Une fille de Louis de la Vigne et de Françoise de Ménager, est baptisée en cette paroisse, en 1673*.      *  Page 6.

     Le premier acte intéressant est du 2 avril 1691; il s’agit du baptême de Jeanne Hippolyte, fille de noble homme François de la Vigne, seigneur de Tourneville, et de damoiselle Marie-Claude-Catherine de Salnoue, qui eut pour parrain «noble homme André de Sainxe*, escuyer, seigneur d’Ormeville**, du Chesnau et autres lieux, et pour marraine damoiselle Jeanne de Sainxe.»      * Époux de Marguerite de Féra, mort à Fontaine-la-Rivière en 1705.
     * Commune de Baudreville (Eure-et-Loir).

     François de la Vigne était fils de Louis, seigneur de Joannet et de Anne de Sainxe; il avait épousé, à Roinvilliers, en 1683, Marie-Claude-Catherine de Salnoue, fille de Claude, seigneur de Roinvilliers et de Hélène de Grouche. Dans un acte d’Abbéville*, de 1686, on lui donne aussi le titre de seigneur de Joannet.      * Page 7.


     Marie-Françoise, sa fille aînée, fut inhumée dans l’église d’Arrancourt, le 8 mai, et Jeanne-Hippolyte, le 3 août, quelques mois après sa naissance. Tous ses enfants moururent jeunes, ainsi que nous le verrons. Nous n’avons pas trouvé l’acte de son inhumation; son décès doit dater de la fin de l’année 1694.


     1691.— 4 juin. — Jeanne, fille de Jean Ruzé et de Catherine Chevallier, a pour parrain «honorable homme Michel Ruzé, bailly de Monerville et Angerville*» et pour marraine Jeanne-Perrine Laumosnier**.
     Jean Ruzé, receveur du Bois-de-Villiers, est parrain, le 12 septembre, assisté de madame de Tourneville.
     * Page 25. Frère du père de l’enfant. Tous deux fils de Jean Ruzé; bailli de Monnerville, inhumé en l’église de ce lieu en 1688.
     ** Fille du receveur de Mesnil-Girault.

     1692. — Le curé Lemeux, ou Lemeur, qui remplace messire Leprieur, signe son premier acte, le 4 mars.
     19 mai. — Angélique, fille de noble homme François de la Vigne, seigneur de Tourneville et de Joannès, a esté inhumée dans l’église, en présence de ses père et mère.


     1693. — 19 octobre. — Claude-Catherine, autre fille du seigneur de Tourneville, est tenue sur les fonts baptismaux par «noble personne Paul de Bonneval fils*, et par damoiselle Catherine de Sainxe.»

     1695. — 1er jour de septembre. — Marie, fille de deffunct noble homme François de la Vigne et de damoiselle Catherine de Salnoue, a esté baptisée par moy, prestre, curé soubsignez; le parrain a été Louis de Vion; la marraine, Marie de Sainxe*, qui ont signé avec nous.»
     Cette enfant mourut en novembre et fut inhumée dans l’église, le 30 du même mois.

     * Plus tard époux de Marie-Charlotte de Vidal, et seigneur de Chantambre, mort en 1732. Il fut le père de Françoise-Charlotte, femme de Pierre-Antoine Grignon, seigneur des Bureaux, de Morailles et de Buno en partie, décédé en 1756 (registres de Buno). Cité p. 7.
     ** Fille de François, seigneur de Quatrevaux, décédée à Fontaine-la-Rivière en 1701, à l’âge de 53 ans. Elle habitait ordinairement la paroisse de Baudreville.

     7 novembre. — Mariage auquel assistent Guy de la Vigne, seigneur de Tourneville; Jean de Salnoue, chevalier, seigneur de Roinvilliers; et Louis de Vion, seigneur des Glous*.      * Localité que nous n’avons pu identifier. Louis de Vion était parent du seigneur de Cottinville, peut-être son frère?

     Guy de la Vigne, frère probable de François, fut son héritier. Il avait été témoin de son mariage. Parrain à Saclas, en 1692, il est qualifié seigneur de Joannet. Il épousa Marie-Jacqueline de Beaulincourt, dont il eut plusieurs enfants:
     1° François-Claude et Marie-Claude, enfants jumeaux, nés le 31 octobre 1703, baptisés le 5 novembre. Le père est dit «écuyer, seigneur de Tourneville et du petit Joanest. Le parrain du premier fut «messire François-Antoine de Prunelé*, chevalier, seigneur de Tignonville»; et la marraine, |88 «damoiselle Claude-Catherine de Vidalle (Vidal). — La fille eut pour parrain et marraine, Louis de Vion, écuyer, sieur des Glous, et Marie-Anne de Sainxe**.

* Époux de Suzanne Le Fèvre de Cormont. Leur fils, François-Antoine, épousa dans la chapelle du château de Méréville, le 25 juin 1710, Marie-Angélique Raulin.
     ** Femme en 1713 de Guy-Victor de Vidal, seigneur d’Enzenville, fille d’André et de Marguerite de Féra. — Elle est morte à Fontaine-la-Rivière en 1738, et fut inhumée dans l’église de Moulineux à côté de son mari.

     2° Antoine-Henri, né le 4 décembre 1705, baptisé le 21, a le même parrain que son frère François, et pour marraine «damoiselle Henriette-Charlotte de Vigny*.»
     3° En janvier 1708, a lieu le baptême d’une seconde fille, morte quelques jours après sa naissance. Parrain, Claude de Sainxe**, écuyer, seigneur d’Ormeville, assisté de damoiselle Angélique de Vion***.
     À partir du 15 mars 1697, les actes sont rédigés par le curé de Fontaine, de Rochebrune; en juin, ils le sont par le nouveau titulaire d’Arrancourt, Pierre Bizet.

    1698. — Citation du sieur Butet, fermier de Chantleuras, et de Claude Ronceret, receveur au Bois-de-Villiers.

     * Henriette-Charlotte du Vigny ne figure pas dans le tableau généalogique de la famille d’Alfred de Vigny donné en 1891 dans les Annales du Gâtinais.
     ** Fils de François et de Marguerite de Hallot.
     *** Citée à Abbéville en 1681, page 7.

     1699. — 14 janvier. — Inhumation dans l’église, de damoiselle Claude Catherine de la Vigne, âgée de 7 ans, fille de noble homme feu François de la Vigne et de noble Marie Claude Catherine de Salnoue, en présence de sa mère et de son frère, Louis- Claude de Salnoue (oncle de l’enfant).
Au mois de novembre suivant, la veuve de François de la Vigne épousait, à Saclas, François de Boissy, seigneur des Roches.
     On lit dans les registres d’Ormoy-la-Rivière:
     «Le septiesme mars 1699, baptême de François, fils d’illégitime mariage de François, écuyer, seigneur de Boissy, de la paroisse Saint-Georges-sur-Cher, comme il a été déclaré par la mère, Marie Claude de Salnoue, veuve de M. de Tourneville, de la paroisse d’Arancourt, laquelle est accouchée en cette paroisse.»


     1700. — Jean Chédeville, receveur d’Arrancourt (mort en 1705).
     À cette époque, messire Jean Delpech, marquis de Méréville, comptait le Bois-de-Villiers dans sa châtellenie; il y resta jusqu’à la Révolution.


     1703. — Pierre Bizet, curé d’Arrancourt, meurt à Saint-Cyr-la-Rivière et est inhumé dans l’église de ce lieu le 16 janvier. Pierre Froucourt le remplace.


     1704. — François Butet, fermier de Chamleurast.


     1705. — 18 août. — Inhumation de Loup Vié, âgé de 22 ans, étranger au pays, engagé pour la moisson chez Claude Ronceret, tué, la veille, par le feu du ciel.
     Claude Ronceret avait succédé à Jean Chédeville, dont il avait épousé la veuve en qualité de receveur de la seigneurie d’Arrancourt.


     1707. — Charles Ronceret, receveur du Bois-de-Villiers, mari de Catherine Rouault (morte veuve en 1720).


     1708. — Marie-Jacqueline de Beaulincourt, femme de Guy de la Vigne, avait accompagné, au tombeau, sa dernière fille. Elle fut inhumée, le 26 janvier, dans l’église, n’étant âgée que de 32 à 33 ans.
     Son mari décéda en 1712, à l’âge de 46 ans, et fut enterré au même lieu.
     Leur fille, Marie-Claude de la Vigne de Tourneviile, née en 1703, est marraine à Arrancourt, le 11 août 1725, assistée de Guy de Vion, fils de messire Guy de Vion, seigneur de Cottinville. Un acte de Fontaine-la-Rivière, de la même année, la qualifie «dame de Tourneville.»


     1710. — 28 février. — «Inhumation de messire Pierre Froucourt, prêtre, curé de cette paroisse d’Arrancourt, décédé le 26 du susdit mois de février, âgé d’environ 50 ans, par moy, curé de Saint-Cyr, à deffault de monsieur le Doyen rural d’Estampes, en présence de messieurs les curés de Fontaine et de Boissy.
     La vacance est remplie par messire Keary, curé de Boissy-la-Rivière. Le nouveau curé. Pépin, signe son premier acte le 5 mai; il est remplacé, en 1711, par messire Gargan, qui reste en fonctions jusqu’en 1718, année de sa mort.
     «Le 8 février 1718, a esté enterré messire Jean Gargan, prestre, curé de cette paroisse d’Arrancourt, âgé de 62 ans, par moy, prestre, curé d’Abbéville, en présence de messieurs les curés de Fontaine et de Boissy-la- Rivière.
     Jean Gargan eut pour successeur, en la même année, Hubert Hébert.


     1719. — Jacques Cretté, époux de Françoise Bathereau, receveur du Bois-de-Villiers (1721-1726).


     1721. — Jean Chédeville fils, époux de Radegonde Firmain, receveur d’Arrancourt. (Il est mort en 1728).

     1722. — Messire Hébert, nommé a la cure de Saint-Cyr, continue à desservir Arrancourt; il s’intitule «curé de Saint-Cyr et d’Arrancourt». En 1723, les fonctions sont remplies par le curé Chevallier. La paroisse compte alors 22 feux*.

     1724. — 14e jour de juin, inhumation dans l’église du corps de Marie Baudoin, femme de Michel Cretté, fermier de la petite ferme du Bois-de-Villiers, 53 ans. — Le 23 du même mois, inhumation du mari, 48 ans.

     * MM. Maxime Legrand et Léon Marquis, les Trois-Etats du bailliage d’Étampes.

     Citations:
     1726. — Etienne Girard, fermier de l’hopital de Fontenet*.
     * Voir Abbéville.

     1730. — Jacques Ruelle, fermier de Joanès.


     1733. — Jean Baumon, receveur de la seigneurie, époux de Louise Rouhaut.


     1735. — Etienne Girard, laboureur à la ferme de Champleuras. |89
     Ce n’est qu’en 1735, que les registres paroissiaux qui nomment fréquemment les seigneurs de Tourneville et du petit Joannet, parlent du seigneur d’Arrancourt, qui était alors messire Pierre Poncet de la Rivière, dont les descendants possédaient encore le domaine en 1770:
     «L’an 1735, le 26 octobre, a esté bénis par moy, prestre, curé de cette paroisse soussigné, la cloche de cette église qui a esté nommée Louise, par messire Pierre Poncet de la Rivière, chevallier, compte d’Ably (Ablis), seigneur de cette paroisse et autres lieux, et dame Louise-Françoise Bonaventure Lelay de Villemore, son épouse, représentés par honorable homme Charles Vinet, bourgeois d’Estampes, et dame Catherine de La Chapelle, espouse d’honorable homme Louis Briet, échevin de la ville d’Estampes, en présence des soussignés. Parmi les signatures, on remarque les suivantes:
      Boulois du Bourgneuf; Desnoyers, lieutenant particulier de la prévosté royalle d’Estampes.»
     La famille Poncet de la Rivière a fourni plusieurs hommes marquants. Pierre, maître des requêtes au Parlement de Paris, baron de Presles, fut nommé par le Roi Louis XIV à l’effet de faire l’inventaire des papiers du surintendant Fouquet, en 1661*.
     * Annales du Gàtinais, 1897.

     Vincent Mathias, comte d’Ablis, mort vers la fin du XVIIe siècle, fut conseiller au Parlement, puis Président au Grand Conseil, après avoir été intendant des généralités d’Alsace, de Metz et de Bourges. Il avait épousé Marie Bétault, dont il eut, entre autres enfants, Catherine qui devint, en 1691, la femme de François Bouton, comte de Chamilly, ambassadeur et lieutenant-général des armées; et Michel, mort en 1780, évêque de Troyes, abbé de Sainte-Bénigne de Dijon et aumônier de Stanislas, duc de Lorraine. Il a prononcé les oraisons funèbres de la Reine de Pologne, d’Anne-Henriette de France, de la duchesse Louise-Elisabeth de Parme, de la Reine Marie Leckzinska, et publié divers ouvrages*.
     Un frère de Vincent-Mathias, Michel Poncet de la Rivière, était évêque d’Uzès en 1677**.
     * Dictionnaires de Moréri et de Larousse.
     ** Ibid.

      L’inventaire des archives de Seine-et-Oise mentionne le parrain de la cloche d’Arrancourt* qui, peut-être, était un frère de Michel et de Catherine?
     «Vente par Antoine Leclerc, laboureur, à Pierre Poncet, chevalier, comte d’Ablis, seigneur de la Castaigne, maître des requêtes de l’Hôtel du Roi, d’une maison qui fut le chef-lieu du fief de Badilleau, à Ablis, moyennant 1800 livres. — Bail d’un terrain inculte servant autrefois de fossés au bourg d’Ablis, passé par Pierre Poncet de la Rivière, chevalier, comte d’Ablis, seigneur des Faures, à Thérèse Serchot, veuve du sieur Roger, bourgeoise de Dourclan, pour six deniers de cens annuel.»

    * E. 2925.

     1738. — Cantienne Allais, femme de Gabriel Laurent, receveuse du Bois-de-Villiers.


     1741. — Louis-Jacques de la Vigne, et Louis «cadet» de la Vigne, signent un acte de Fontaine-la-Rivière.


      1742. — Le 13 mars, est décédé et inhumé le lendemain (sic) le corps de maistre Pierre Chevallier, prestre, curé de cette paroisse, âgé de 49 ans, assisté de messieurs les curés d’Abéville, Saint-Cyr, Fontaine, Saclas, Boissy-la-Rivière, Sermaises et Mainvilliers.
L’intérim est fait par le curé d’Abbéville en attendant l’installation du nouveau titulaire, Marin Savouré, qui a lieu en la même année.


     1750. — 13 janvier. — Mariage de maistre Jean Bagnol, maître chirurgien, demeurant à Méréville, fils de défunt Jean-Baptiste, chirurgien et lieutenant du Marchisat de Méréville, et de Anne Venard, avec Madeleine Charmontier.


     1752. — inhumation dans l’église du corps de Denis Ménard, 37 ans, receveur du Bois-de-Villiers.


     1758. — 5 septembre. — Parrain, Pierre Voltigem, prestre, vicaire de Saint-Gilles d’Estampes*; marraine, dame Henriette de Vion**.

     1760. — Inhumation dans l’église du corps de Marie Villemaire, veuve de Marin Savouré, mère des curés d’Arrancourt et de Méréville.
     * Ensuite curé de Boissy-la-Rivière.
     ** Dite de La Roncière. — Voir Abbéville, page 8.

     1761 — 22 juin. — Mariage célébré par Pierre Desroziers, curé de Messes (Maisse), entre Liphard Desroziers, fils mineur de Jacques, receveur de Pannecières, et de défunte Marie Herbelot, et Marie-Madeleine Douillet, veuve de Denis Ménard, en son vivant receveur du Bois de Villiers. — En 1762 et en 1773, Liphard Desroziers est cité en qualité de «receveur de la terre seigneuriale du Bois de Villiers.»


     1766. — Mathurin-François Billarand est receveur de «la terre seigneuriale» d’Arrancourt. Il avait épousé, en 1763, Louise Gautié, veuve de François Butet, ancien receveur. Le fils de ce dernier, qui portait le même prénom, est mentionné, en 1772, dans des actes d’Abbéville, sous le titre de fermier receveur de la paroisse d’Arrancourt.
     On lit dans l’Almanach de Sens de l’année 1770:
     «Arrancourt, paroisse de l’archidiaconé et doyenné d’Étampes, conférence de Méréville; patron, saint Pierre; collateur l’archevêque de Sens; seigneur, M. le président Poncet. – 22 feux, 55 communiants.
     «Élection et grenier à sel d’Étampes; proche la petite rivière de Climont; éloignée d’Étampes de 2 lieues ½, sud; de Sens, de |90 21 lieues; de Paris, 14 ½. La poste est à Étampes.»
     La seigneurie d’Arrancourt fut réunie, vers cette époque, à celle de Saint-Cyr-la-Rivière, que possédait madame de Vion de Tessancourt, marquise de Grassin.


     1773. — Henry Châtelin, meunier de Fontenet.


     1779. — Champleuras est cité dans les registres d’Estouches.


     Le 28 août 1779, a été inhumé messire Marin Savouré, vivant curé de cette paroisse, décédé le 20 du courant, âgé de 83 ans, environ, et a été inhumé au cimetière de ce lieu, suivant son testament, avec les cérémonies accoutumées. La sépulture faite en présence de nous, curés soussignés, savoir: Savouré, son frère, curé de Saint-Père de Méréville; Delaville, de Saclas; Voltigem de Boissy; Fréminet de Saint-Cyr; Boucher, vicaire de Saint-Père; Beaugrand, de Roinvilliers, et Prieur d’Abbéville.
     Ce dernier remplit les fonctions jusqu’à l’arrivée de messire Porchon, nommé curé en 1780, et qui d’ailleurs ne rédige aucun acte; il est remplacé au commencement de l’année 1781, par messire Michel O’Neill, licencié de Sorbonne, ancien curé de Fontaine.
     Un certain nombre de prêtres irlandais remplirent les fonctions de curé, dans notre contrée, au XVIIIe siècle: Mac Dermott à Blandy, Mac Guise à Bois Herpin, O’Molloy et Keary à Boissy-la-Rivière; un prêtre du nom de Luke Weisch est cité à Fontaine-la-Rivière; Messire Brooks était desservant de Rouvres en 1732, et Denis O’Mohologane, curé de Saint-Yon en 1711.

     Les O’Neill étaient nombreux.


     «En 1726, dit M. l’Abbé Patron*, Tignonville avait pour curé un Anglais, Bernard O’Neill, fils de messire Jean O’Neill, écuyer, chevalier, seigneur du château et bourg de Rachirine et de toute la seigneurie de Finconnagh, qui contenait 40 villages.»
     En la même année 1726, le chapelain du château de Méréville se nommait Constantin O’Neill. Il fut aussi curé de Tignonville. Henry O’Neill, frère de Jean, curé de Blandy (1731-1738), fut curé de Fontaine-la-Rivière (1723-1764); à son inhumation assiste son cousin Michel O’Neill, licencié de Sorbonne, qui occupa la même cure, de 1761 à 1781. Roger O’Neill, prêtre, est cité à Marolles en 1781.
     Michel, curé d’Arrancourt, mourut en 1784.
     «L’an 1784, le 4 janvier, a été inhumé dans le cimetière par nous, prêtre, curé de Saclas, le corps de messire Michel O’Neill, prêtre licentié en théologie de la Faculté de Paris, curé de cette paroisse, décédé le 2 du mois, au soir, âgé de 72 ans. Ont assisté à l’inhumation MM. les curés de Boissy-la-Rivière, Fontaine, Abbéville, M. le desservant de Rouvres; MM. les marguilliers, Rouault, syndic, et les habitants de ladite paroisse d’Arrancourt, dont ceux qui savent signer, ont signé avec nous.»
     Parmi ces signatures, se trouve celle de «P. O’Neill». C’était, sans doute, un parent du défunt; nous ignorons s’il était prêtre.
     M. Bellemère, curé d’Estouches depuis 1769, prend, en la même année, possession de la cure d’Arrancourt.
     * Recherches sur l’Orléannais.

     En 1788, le Bois de Villiers est cité, pour la première fois sous son nom actuel de Grand-Villiers, cependant on revoit encore l’ancienne dénomination. Louis-Georges Benoit, qui en était fermier en 1789, fut avec Pierre Vramant, laboureur, député de la paroisse à la réunion des trois Etats du bailliage à Étampes. Le curé d’Arrancourt ne comparut pas*.

     1792. — Citation du «sieur Perchereau, curé constitutionnel de Chalô-Saint-Mard».
     * MM. Maxime Legrand et Léon Marquis, Les Trois-Etats du bailliage d’Étampes aux Etats-Généraux.

     M. Bellemère, qui, dans des actes de la fin de l’année, se dit «citoyen prêtre» meurt le 27 décembre.
     «Le 29 décembre 1792, l’an I de la République française, a été inhumé dans le cimetière par moy, curé de Saclas soussigné, le corps de Charles Bellemère, curé de cette paroisse, décédé avant hier au soir âgé de 73 ans; ont assisté à l’inhumation, Charles Bellemère, neveu du défunt, de la paroisse Notre-Dame d’Étampes, Marguerite Cartault, épouse dudit Charles Bellemère; les citoyens curés de Saint-Cyr-la-Rivière, Estouches, Fontaine, Boissy-la-Rivière, Blandy, Abbéville et Saclas.» — Signé, Delaville.
      Les registres paroissiaux furent arrêtés par la municipalité, le 1er janvier 1793, et remis à la maison commune. Le maire d’Arrancourt étant Jean Delorme et les ofliciers publics, chargés de dresser dès lors les actes de l’état-civil, les citoyens Vramant et Rouault.


     Nous avons vu qu’à Angerville*, le 7 octobre 1793, on brûla sur la place publique, les derniers vestiges de la ci-devant seigneurie du Bois-de-Villiers, dont le dernier propriétaire fut M. de Laborde.
     * Page 65.

     Arrancourt s’est appelé: Arrancourt-la- Cave. Pourquoi? Sans doute à cause du hameau de la Cave, qui est voisin, et qui cependant dépend de la commune d’Abbéville. (Renseignement dû à l’obligeance de M. Léon Marquis). |91

     
Source: exemplaire aimablement communiqué par Frédéric Gatineau, scanné et soigneusement saisi par Bernard Métivier en 2018.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
 
Éditions

     Charles FORTEAU, «Arrancourt», in ID., Les registres paroissiaux du canton de Méréville, Étampes, Maurice Dormann, pp. 87-90.

     Bernard MÉTIVIER et Bernard GINESTE [éd.], «Charles Forteau: Le registre paroissial d’Arrancourt (1910)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-20-forteau1910arrancourt.html, novembre 2018.

Pages liées

     Bernard GINESTE [éd.], «Curés d’Arrancourt: Registre des baptêmes, mariages et sépultures (1690-1700)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-17-bms-arrancourt.html, novembre 2018.

     Bernard GINESTE [éd.], «Répertoire des personnes mentionnées à Arrancourt par le registre paroissial à la fin du XVIIIe siècle (1690-1700)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-17-prosopographiearrancourtoise1690-1700.html, novembre 2018.

     Bernard GINESTE [éd.], «Les fluctuations de la mortalité dans la paroisse d’Arrancourt à la fin du XVIIIe siècle (1690-1700)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-17-mortalitéarrancourtoise1690-1700.html, novembre 2018.
 

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