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La famille Guillon conserve une photographie de Roger et Maurice enfants de part et d’autre des fameux aviateurs Henri Farman et Jules Védrine, attablés à un café de la place Saint-Gilles qui était leur quartier général étampois. |
Témoignage de la famille
Guillon
(mai 2001)
Selon la tradition familiale Guillon, les aviateurs étampois tenaient leurs briefings au café, place Saint-Gilles, où on les voit attablés sur cette carte-photo, qui n’existerait qu’en un seul exemplaire. On y voit, de gauche à droite: Roger Guillon (1907-1986), Henri Farman (1874-1958), Jules Védrine, et Maurice Guillon (1909-1990). La carte a été offerte par les aviateurs eux-mêmes à la mère de ces deux enfants, qui s’occupait de leur linge. On est en 1913, d’après l’âge apparent des enfants. Henri Farman est alors une célébrité mondiale; en 1907 il a battu à la fois le record de distance et de vitesse (770 mètres en 52 secondes), puis remporté la coupe Deutsch-Archdeacon (1030 mètres en ligne droite en une minute quatre secondes); en 1908, il a bouclé le premier circuit fermé d’un kilomètre, à Issy-lès-Moulineaux, puis fait le premier voyage avec passager en France, quinze jours après le premier au monde; en 1909, nouveau record de durée (trois heures et cinq minutes); en mars 1910, il a remporté le prix de l’École Centrale en faisant dix kilomètres avec un passager, puis ouvert une école de pilotage près de Villesauvage, sur l’aérodrome de la Beauce, dit aussi aérodrome Farman, à côté de celui de Blériot; le 18 décembre, à Étampes, nouveau record de durée: neuf heures et douze minutes); le 30, Maurice Tabuteau bat le record de distance, 525 kilomètres, toujours à Étampes, à bord d’un avion Farman qui sera utilisé par l’armée pendant la Grande Guerre; l’armée d’ailleurs s’est installée dès cette même année 1910 à Étampes. En 1913, année de notre photographie, c’est l’un des élèves anglo-saxons de Farman, le capitaine Mellor, qui publie, à Londres, New York et Toronto, le premier ouvrage au monde décrivant le fonctionnement d’une école d’aviation: celle d’Henri Farman à Étampes. Jules Védrine, grand-père du récent ministre des Affaires Étrangères Hubert Védrine, est alors également fort célèbre, au point que, s’étant fait connaître par un meeting aérien à Limoux, dans l’Aude, en 1910, il s’y est présenté aux élection où il a obtenu un score très honorable; en 1912 il a défrayé la chronique en s’écrasant sur les côteaux d’Argenteuil, et il sera bientôt un héros de la Grande Guerre; en 1919, il créera encore l’événement en posant son appareil sur la terrasse des Nouvelles Galeries. Voilà les grands hommes auprès desquels posent les fils de leur serviable blanchisseuse, place Saint-Gilles, en cette année 1913. |
Source: Marcelle Olaria, petite-fille de Maurice Guillon, mai 2001. |
(mai 2001) Michel BILLARD, «Un berceau de l’aviation: Étampes», in A.E.M.A. 42 (septembre 1977), pp. ? [avec un tiré à part]. Michel BILLARD, «Étampes, berceau de l’aviation», in Catalogue du deuxième salon des Antiquaires d’Étampes, 1986, pp. 9-43. Jean GOUDENEGE, «Histoire de la base aérienne d’Étampes-Mondésir — Souvenirs de la Patrouille d’Étampes», in Philippe ALLAIRE [dir.], L’aérodrome d’Étampes-Mondésir, Histoire et Témoignages des événements du passé [brochure de format A4 ; 146 pages; 188 documents reproduits; 6 contributions], Méréville, Association Patrimoine & Traditions du Pays de Beauce, 1995, pp. 11-89 [spécialement pp. 13-27, pour Farman]. OFFICE DU TOURISME
DE LA SOMME, «Les frères Caudron» [page web - mai 2001],
http://www.somme-tourisme.com/fiches/patrimoine_culture/celebrites/freres_caudron.html
(en ligne en mai 2001) [pour les Nouvelles Galeries]. Étampes et
l’Aviation dans le Corpus Étampois
Bernard GINESTE, «Étampes et l’Aviation: quelques documents», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-aviation.html, 2006.
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