CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Lettres patentes de Louis XV
Installation du maître barbier Lecocq
15 février 1724
   
Registre de police d'Etampes 1722-1727, pages 66 et 67


     Voici des lettres patentes de Louis XV investissant Jérôme Le Cocq maître barbier et perruquier à  Étampes en février 1724, d'après la copie qu’en conserve le Registre de police de la Ville.
     Clément Wingler, directeur des archives et du patrimoine de la ville d’Étampes, secrétaire général de la Société historique et archéologique de l’Essonne et du Hurepoix, professeur de paléographie et d’histoire médiévales aux Archives départementales de l’Essonne, ainsi que vice-président du Corpus Étampois, nous en a transcrit et transmis le texte au bénéfice de tous.
     Nous en donnons d’abord le texte seul, puis, pour ceux qui veulent s’exercer (ou s’amuser) à lire les manuscrits du 18e siècle, une deuxième version où nous juxtaposons, ligne par ligne, l’original avec l
édition Wingler.
 
Lettres patentes du roi Louis XV, installant à Etampes
le maître barbier et perruquier Jérôme Le Cocq,
15 février 1724.


     Louis, par la grace de Dieu, roy de France et de Navarre, a tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut.

     Par édit du mois de novembre mil sept cent vingt deux, registré ou besoin a esté, nous avons en considération de notre avennement a la Couronne et de notre sacre, créé, érigé et etably huit maitres de chacun art et métier dans notre bonne ville et fauxbourgs de Paris, six dans chacune de nos villes ou il y a cour supérieur, quatre dans celles ou il y a présidial, baillage ou sénéchaussée, et deux seullement dans touttes les autres villes et autres lieux de notre royaume ou il y a jurande, pour y estre pourvû par nous de telles personnes que nous voudrons choisir:

     a ces causes, scavoir faisons que désirant pourvoir aux maitrises et établir en notre ville d’Estampes, nous avons nommé, fait et étably, nommons, faisons et établissons par ces présentes, notre bien amé Jérome Le Cocq, maitre du métier de barbier perruquier en notre ditte ville d’Estampes, pour la dite maitrise faire libre exercice, en jouir et user par le dit Le Cocq, sa veuve et enfans apres son déceds, aux droits, privileges et prérogatives y apartenants, tout ainsy que les autres maitres jurés du dit métier, receus par chef doeuvre au dit lieu, avec pouvoir d’y mettre et tenir sur rüe en tels lieux et endroits que bon luy semblera, éteaux, ouvroirs et boutiques garnis d’outils, ustancils et autres choses nécessaire pour l’usage et exercice du dit métier, tout ainsy que les autres maitres ayant fait chef doeuvre et expérience.

     Si donnons en mandement au lieutenant général de police de la ville d’Estampes ou autres nos officiers justiciers qu’il apartiendra, que du dit Le Cocq, faisant profession de la religion catholique, apostolique et romaine, pris et recus le serment entel cas requis et accoutumé, ils le recoivent maitre du dit métier de barbier perruquier, le faisant jouir et user plainement et paisiblement de la ditte maitrise, droits et prérogatives y apartenans, même du pouvoir d’assister en touttes visites et assemblées du dit métier, pour entrer en son ordre en la jurande et estre recü garde ainsy que les autres maitres jurés, sans quil soit tenu de faire aucun chef doeuvre ou expérience, ny subir aucun examen, payer banquets, droits de confrairie et de boëte, ny aucuns autres droits que les jurés du dit métier ont accoutumé de prendre et faire payer a ceux qui veulent estre receüs maitres et qui peuvent estre portez par les statues du dit métier dont nous les dispensons, et sans quil luy soit fait mis ou donné, ny a sa veuve et enfans apres son déceds, acun trouble ny empeschements par visites extraordinaires ou autrement, le quel sy fait luy estoit, vous mandons le faire cesser et les mettre ou faire mettre en leur premier état, nonobstant opposition ou appellation quelconques pour lesquelles ne voulons que sa réception soit différée, le tout ainsy quil est plus au long porté par notre édit, car tel est notre plaisir.

     En témoin de quoy nous avons fait mettre notre scel a ces présentes. Donné a Paris, le XV ieme jour de février, l’an de grace mil sept cent vingt quatre, et de notre regne le neufieme, et sur le reply par le roy signé Delamet avec grille et paraphe et accosté au rolle du vingt trois novembre 1723, article 15, scellé du grand sceau de sire jaune.

ARCHIVES MUNICIPALES D’ETAMPES
FONDS ANCIEN: Registre de police 1722 – 1727, pages 66 et 67.
Transcription par Clément Wingler, 2004.
Sources: Saisie du texte, Clément Wingler; clichés et mise en page B.G. 2004.
 

Lettres patentes du roi Louis XV, installant à Etampes

le maître barbier et perruquier Jérome Le Cocq,
15 février 1724.


(
Même texte en édition juxtalinéaire,
pour s’accoutumer à la lecture des manuscrits du 18e siècle
.
)
 


Lignes 1-5
1-     Louis, par la grace de Dieu, roy de France et de
2-     Navarre, a tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Par
3-     édit du mois de novembre mil sept cent vingt deux, registré ou besoin
4-     a esté, nous avons en considération de notre avennement a la Couronne
5-     et de notre sacre, créé, érigé et etably huit maitres de chacun art
Lignes 6-10
6-     et métier dans notre bonne ville et fauxbourgs de Paris, six
7-     dans chacune de nos villes ou il y a cour supérieur, quatre dans
8-     celles ou il y a présidial, baillage ou sénéchaussée, et deux
9-     seullement dans touttes les autres villes et autres lieux de notre
10-   royaume ou il y a jurande, pour y estre pourvû par nous de telles
Lignes 16-20
11-   personnes que nous voudrons choisir: a ces causes, scavoir
12-   faisons que désirant pourvoir aux maitrises et établir en notre
13-   ville d’Estampes, nous avons nommé, fait et étably, nommons,
14-   faisons et établissons par ces présentes, notre bien amé Jérome
15-   Le Cocq, maitre du métier de barbier perruquier en notre ditte ville
Lignes 11-20
16-   d’Estampes, pour la dite maitrise faire libre exercice, en jouir et
17-   user par le dit Le Cocq, sa veuve et enfans apres son déceds, aux droits,
18-   privileges et prérogatives y apartenants, tout ainsy que les autres
19-   maitres jurés du dit métier, receus par chef doeuvre au dit lieu, avec
20-   pouvoir d’y mettre et tenir sur rüe en tels lieux et endroits que bon
Lignes 21-25
21-   luy semblera, éteaux, ouvroirs et boutiques garnis d’outils, ustancils
22-   et autres choses nécessaire pour l’usage et exercice du dit métier, tout
23-   ainsy que les autres maitres ayant fait chef doeuvre et expérience.
24-   Si donnons en mandement au lieutenant général de police de
25-   la ville d’Estampes ou autres nos officiers justiciers qu’il apartiendra,
Lignes 26-30
26-   que du dit Le Cocq, faisant profession de la religion catholique, apostolique
27-   et romaine, pris et recus le serment entel cas requis et accoutumé, ils
28-   le recoivent maitre du dit métier de barbier perruquier, le faisant jouir
29-   et user plainement et paisiblement de la ditte maitrise, droits et
30-   prérogatives y apartenans, même du pouvoir d’assister en touttes
Lignes 31-35
31-   visites et assemblées du dit métier, pour entrer en son ordre en la
32-   jurande et estre recü garde ainsy que les autres maitres jurés, sans
33-   quil soit tenu de faire aucun chef doeuvre ou expérience, ny subir
34-   aucun examen, payer banquets, droits de confrairie et de boëte,
35-   ny aucuns autres droits que les jurés du dit métier ont accoutumé de
Lignes 36-40
36-   prendre et faire payer a ceux qui veulent estre receüs
37-   maitres et qui peuvent estre portez par les statues du dit métier
38-   dont nous les dispensons, et sans quil luy soit fait
39-   mis ou donné, ny a sa veuve et enfans apres son déceds,
40-   acun trouble ny empeschements par visites extraordinaires ou
Lignes 41-45
41-   autrement, le quel sy fait luy estoit, vous mandons le faire
42-   cesser et les mettre ou faire mettre en leur premier état, nonobstant
43-   opposition ou appellation quelconques pour lesquelles ne voulons
44-   que sa réception soit différée, le tout ainsy quil est plus au long
45-   porté par notre édit, car tel est notre plaisir. En témoin
Lignes 46-50
46-   de quoy nous avons fait mettre notre scel a ces présentes. Donné
47-   a Paris, le XV ieme jour de février, l’an de grace mil sept cent vingt
48-   quatre, et de notre regne le neufieme, et sur le reply par le roy signé
49-   Delamet avec grille et paraphe et accosté au rolle du vingt trois
50-   novembre 1723, article 15, scellé du grand sceau de sire
51-   jaune.

Ligne 51

ARCHIVES MUNICIPALES D’ETAMPES
FONDS ANCIEN: Registre de police 1722 – 1727, pages 66 et 67

Source: Archives Municipales d’Étampes. Clichés Bernard Gineste, 2003.
   
 
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
 
Éditions de ce texte

     1)
LOUIS XV [Lettres patentes au nom du roi], Installation à Étampes du maître barbier-perruquier Jérôme Le Cocq, Paris, 15 févier 1724.

     2) Copie de ces Lettres dans le Registre de Police d’Étampes
1722-1727 [conservé aux Archives Municipales d’Étampes, Fonds ancien], pp. 66-67.

     3) Clément WINGLER [éd.], «Lettres patentes de Louis XV: Installation à Étampes du maître barbier-perruquier Le Cocq (15 févier 1724)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-18-17240215barbier-lecocq.html, juillet 2004.
 

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