CORPUS DES ÉTABLISSEMENTS ÉTAMPOIS
 
Thierry Boudin, Fons Alkemade et Bernard Gineste
Les Ateliers Morisse de construction automobile à Étampes
compilation, 1898-1921

Morisse de 1900
Affiche des Ateliers Moriisse (1901)
Morisse de 1900

     Nous avions ouvert en 2007 une toute petite page relative aux ateliers Morisse pour signaler leur existence et susciter d’éventuelles contributions. Thierry Boudin vient d’ouvrir le dossier par un gros travail de compilation de documents variés. On y a joint quelques compléments communiqués par Bernard Gineste, Fons Alkemade et Jean-Michel Rousseau. Chacun est appelé à participer à ce chantier intéressant l’histoire industrielle d’Étampes, à une époque encore très peu étudiée.


Thierry Boudin, Fons Alkemade et Bernard Gineste
Les Ateliers Morisse de construction automobile à Étampes
compilation, 1898-1921

Le personnel des ateliers Morisse vers 1910 (carte-photo de la collection de la famille Boudin)
Le personnel des ateliers Morisse vers 1910 (carte-photo de la collection de la famille Boudin)




1867-1912: Sur les deux frères Morisse
(renseignements glanés par Thierry Boudin)

    Robert Ferdinand Morisse est né à Dieppe le 24 avril 1853, fils de Pierre David Ernest Morisse , négociant et de Léonie Delphine Legriel.
     Il se marie
à Étampes le 20 juin 1910 avec Léontine Delphine Doré (née à Prunay-sur-Essonne le 26 juin 1883). Au recensement de 1896, qualifié ingénieur fabricant de sucre, il habite à la sucrerie de Morigny. Il en est directeur lors du recensement de 1901. En 1906, qualifié patron et constructeur mécanicien, il habite à Étampes au n°42 de l’avenue de Paris.

     Pierre Henri Morisse est né à Dieppe le 10 août 1867, fils de Pierre Morisse et de Léonie Legriel.
     Il se marie le 17 octobre 1900 à Paris 16e avec Madeleine Meyer (née le 26 décembre 1876 à Paris). Pierre Henri est alors domicilié à Morigny. Au recensement de 1901, Pierre est qualifié
ingénieur et ils habitent à Étampes au 42 avenue de Paris, où naissent leurs deux filles, Suzanne Léonie Hélène le 24 septembre 1901, et Marguerite Jeanne Thérèse, le 24 décembre 1902.
     Ils habitent au n°19 de la rue Evezard, lors de leur divorce, le 19 mars 1912.





1896: extraits du recensement
(exploré par Thierry Boudin)


Domicile
Nom
Âge
Emploi
Sucrerie de Morigny
MORISSE Robert

ingénieur fabricant de sucre
N°8 boulevard Saint-Michel à Étampes
MERLIN Noël
41
employé chez Morisse
  



1er octobre 1898: constitution de la société

Constitution de société

     Suivant acte reçu par Me Prat-Marca notaire à Étampes, le vingt septembre mil huit cent quatre-dix-huit, enregistré, il a été formé une Société en commandite simple, entre: Monsieur Pierre Morisse, ingénieur civil, demeurant à Morigny, canton d’Étampes, qui en est le gérant, et deux autres personnes dénommées audit acte, comme commanditaires.

     Cette Société a pour objet l’édification et l’installation d’un atelier de construction de voitures automobiles et de moteurs à pétrole, et l’exploitation, la fabrication et la vente de ces véhicules. La durée de la Société a été fixée à dix années à partir du premier septembre mil huit cent quatre-vingt-dix-huit, pour finir le trente-un août mil neuf cent huit. La raison et la signature sociale sont: "P. Morisse & Cie". La signature sociale appartient seulement à Monsieur Pierre Morisse, mais il ne pourra obliger la Société que pour les affaires l’intéressant. Le siège social est à Étampes, boulevard Saint-Michel. Le fond social a été fixé à cinquante mille francs. Monsieur Pierre Morisse a apporté à la Société: ses études, plans, dessins et ses connaissances pratiques sur la chose qui fait l’objet de la Société.

     Les associés commanditaires ont apporté: l’un, une somme de quarante mille francs en espèces, ci
40 000 fr.
     et le second, une somme de dix mille francs en la valeur d’un terrain, ci
10 000 fr.
     Ce dernier a en outre conféré gratuitement à la Société, au même titre d’apport, le droit d’exploitation et usage d’un brevet d’invention lui appartenant et ayant pour objet une voiture automobile marchant au pétrole.
50 000 fr.

     Il a été stipulé qu’en cas de décès de monsieur Pierre Morisse la Société serait dissoute de plein droit. Deux expéditions dudit acte de Société ont été déposées, le vingt-neuf septembre mil huit cent quatre-dix-huit conformément à la loi , l’une au greffe du Tribunal de la justice de paix du canton d’Étampes.
Pour extrait,
signé, Prat-Marca
Abeille d’Étampes du 1er Octobre 1898 (saisie de Thierry Boudin)




1898: Mention des ateliers

     «La fabrique de voitures Morisse-Giraud est citée en 1898 au boulevard Saint-Michel.»

    Frédéric GATINEAU, Étampes en lieux et places, Étampes, A travers champs, 2003, p. 55.
 



1898-1921: le site des ateliers Morisse
(selon Thierry Boudin)

Site sur le cadastre napoléonien
Site sur le cadastre actuel
Site sur le cadastre napoléonien
Site sur le cadastre actuel




5 février 1900: acte modificatif de la Société

Acte modificatif de Société

     Suivant acte reçu par Me Georges Prat-Marca, notaire à Étampes, le cinq février mil neuf cent, enregistré,
     Monsieur Pierre Morisse, ingénieur civil, demeurant à Étampes, boulevard Saint-Michel;              
     Monsieur Alexandre-Marie-Marcel-Tony Huber, ingénieur des Arts et Manufactures, demeurant à Paris, rue de Constantinople, numéro 39:
     Et une autre personne dénommée en l’acte;
     Après avoir exposé, qu’aux termes d’un acte reçu par ledit Me Prat-Marca, le vingt septembre mil huit cent quatre-vingt-dix-huit , publié, il avait été formé une Société en commandite simple entre Monsieur Pierre Morisse, qui en était le gérant, et deux personnes dénommées en cet acte, comme commanditaires sous la raison et la signature sociales "P. Morisse et Cie," ayant pour objet l’édification et l’installation d’un atelier de construction de voitures automobiles et de moteurs à pétrole, et l’exploitation, la fabrication et la vente de ces véhicules; et que l’un des associés commanditaires étant décédé, ses héritiers, du consentement des associés survivants, avaient cédé à monsieur Huber, susnommé, leurs droits à la commandite de leur auteur;
     Ont 
à raison de l’ adjonction de monsieur Huber, dans ladite Société  apporté aux Statuts de cette Société diverses additions et modifications desquelles il est extrait ce qui suit:
     "La Société P. Morisse et Cie qui était en commandite simple sera dorénavant en nom collectif à l’égard de monsieur Pierre Morisse et de monsieur Huber, et en commandite simple à l’égard du troisième associé.
     "La Société a pour objet comme par le passé l’édification et l’installation d’un atelier de construction de voitures automobiles et de moteurs à pétrole, et l’exploitation, la fabrication et la vente de ces véhicules et accessoires.
     "La Société a commencé le premier septembre mil huit cent quatre-vingt dix-huit et continuera entre monsieur Pierre Morisse, monsieur Huber et l’associé commanditaire, pour prendre fin le trente-un août mil neuf cent huit (terme fixé primitivement pour sa durée.)
     "La raison et signature sociale seront comme par le passé "P. Morisse et Cie ".
     "Le siège de la Société est fixé, comme précédemment, à Étampes, boulevard Saint-Michel.
     "Les affaires de la Société seront gérées et administrées par monsieur P. Morisse et monsieur Huber, conjointement ou séparément; chacun d’eux aura la signature sociale mais il ne pourra en faire usage que pour les besoins et affaires de la Société.
     "Le capital social, primitivement fixé à cinquante milles francs, a été augmenté de quarante mille francs et porté à quatre-vingt dix mille francs, fournis par:

     "Monsieur Pierre Morisse, pour sept mille francs, ci
7.000 fr.
     "Monsieur Huber, à concurrence de cinquante mille francs, ci
50.000 fr.
     "Et par le commanditaire, pour trente-trois mille francs, ci
30.000 fr.
     "Somme égale
90.000 fr.

     "L’adjonction de monsieur Huber prendra cours et aura tous ses effets à compter, rétroactivement, du trente-un décembre mil huit cent quatre-vingt dix-neuf. L’inventaire de la Société, dresse à cette date, servira de point de départ."

     Deux expéditions dudit acte modificatif de Société ont été déposées le quatorze février mil neuf cent, conformément à la loi, l’une au greffe du tribunal civil d’Étampes et l’autre au greffe de la justice de paix du canton d’Étampes.
Pour extrait,
signé, Prat-Marca.
Abeille d’Étampes 89/7 (16 février 1900), pp. 3-4 (saisie de Thierry Boudin)




1900-1912: les différents modèles d’automobiles fabriquées
(données non sourcées présentées par le Wikipedia de langue allemande en 2012)


     La société P. Morisse et Cie a débuté en 1899 avec la production d’automobiles.

     Le premier modèle avait un moteur monocylindre de 3 CV, monté sous le siège du conducteur.

     En 1901, le modèle suivant avait à l’arrière un moteur intégré De Dion-Bouton de 5,5 CV.

     A partir de 1904, il y eut des modèles avec moteurs monocylindres De Dion-Bouton de 5 CV et 9 CV, avec moteur à deux cylindres de De Dion-Bouton et Tony Huber de 10 CV, avec moteur avec moteur à quatre cylindres de Tony Huber ou Fossier, de 24 CV.

     En 1912 on proposa des modèles à quatre cylindres, 9/11 CV , 10/12 CV , 14/16 CV et 16/20 CV, qui ont été commercialisés en partie sous le sigle SEM.

     En 1914, la production cessa.

     Un véhicule de cette marque dans le Museu Nacional de l’Automobil
d’Andorre.


     D’après l’article "Morisse" de Wikipédia de langue allemande, en ligne en 2012.
Morisse de 1900
Exemplaire conservé au Musée national d’Andorre




1900. Le Manuel théorique et pratique de l’Automobile sur route de Gérard Lavergne (extraits)


     Gérard Lavergne, Manuel théorique et pratique de l’automobile sur route. Vapeur — pétrole — électricité [722 p.], Paris, Librairie polytechnique, Gh. Béranger, 1900.
      Saisie de Bernard Gineste d’après la mise en ligne de cet ouvrage par le site www.archive.org, 2012.
     (Extrait 1) Transmission du mouvement du moteur aux roues motrices [...] [p.331] [...]

      184. — 3° Systèmes mixtes a engrenages et courroies. — Voiturette Bollée. — L’axe moteur porte 3 pignons, l’axe intermédiaire 3 [p.332] roues dentées fixées sur lui à demeure, et sur une portée carrée un tambour qui, sans être entraîné, permet à cet axe de glisser sur lui-même et qu’une courroie relie à une poulie solidaire de l’unique roue motrice du véhicule.

     En éloignant peu à peu cette dernière des roues d’avant, la courroie est tendue et l’embrayage se fait progressivement. En faisant glisser l’arbre intermédiaire sur lui-même, on amène en prise la paire de roues, capable de donner la vitesse que l’on désire, tout en laissant le tambour et la poulie dans le même plan. Ces mouvements s’obtiennent à l’aide d’un levier unique, constitué par un fourreau cylindrique, dont l’oscillation dans un plan vertical produit l’avancement ou le recul de la roue motrice montée sur le châssis, et à l’intérieur duquel tourne un axe qui, par pignon et crémaillère, fait glisser sur lui-même l’arbre intermédiaire. Chaque fois qu’on change de vitesse, il est nécessaire de débrayer; pour aller de la petite à la grande, il faut passer par la moyenne vitesse.

     Cet embrayage par déplacement de l’essieu moteur est assez rare ; nous le retrouvons pourtant dans la voiture Morisse, dont la transmission est aussi du système mixte à courroies et engrenages.
[...]

     (Extrait 2) [....] [p.351] Chapitre VII: Essieux, Roues, Bandages. — 1° Les Essieux.

     188. — Essieux moteurs et essieux directeurs. — Les essieux sont de deux sortes, moteurs ou directeurs : moteurs, quand ils portent les roues motrices, calées sur eux, (ou du moins sur leurs deux parties réunies par le différentiel), ou folles avec les couronnes qu’attaquent les chaînes Galle ; directeurs, quand ils portent les roues, chargées d’assurer à chaque instant l’orientation de la voiture.

     D’une façon générale, l’essieu d’arrière est moteur, et l’essieu d’avant directeur. La disposition inverse n’est cependant pas sans exemple : on la trouve notamment dans l’omnibus Weidknecht, dans celui de la Compagnie générale des automobiles, dans la voiture de Morisse. L’essieu directeur à l’arrière assure même très bien le pilotage de la voiture, avec une grande douceur, avec beaucoup de stabilité dans les virages courts; mais, on lui reproche de rendre difficiles les démarrages quand la voiture est arrêtée au contact d’un trottoir.

     M. Forestier estime que le mieux est de mettre l’essieu moteur à l’avant, la direction se faisant par l’arrière ou même par l’avant. Certains essieux sont, en effet, moteurs et directeurs, et sont alors toujours disposés à l’avant.

     (Extrait 3)  Chapitre IX: Freins [....] [p.424] [...]

     217. — l re catégorie. Freins agissant sur les bandages. — Ces freins agissent par l’application l’un contre l’autre d’un patin et du bandage 1 ; et cette application est presque toujours obtenue par le mouvement du premier vers le second ; parfois, cependant, comme dans les voiturettes Bollée et Morisse, c’est le patin qui est fixe.

     On sait que la première est actionnée par son unique roue d’arrière, que l’on déplace de manière à tendre ou détendre la courroie, qui transmet le mouvement du moteur à une poulie solidaire de la roue. En amenant cette dernière à sa position extrême vers l’avant, on établit un contact, non pas entre son bandage, mais entre la poulie et un patin de caoutchouc fixé au bâti.

     Dans les voiturettes Morisse, l’essieu d’arrière moteur, le pont qui le supporte et les ressorts sont mobiles autour d’un
[p.425] axe de suspension. Un levier permet de faire mouvoir tout cet ensemble : quand c’est vers l’avant, le moteur est progressivement embrayé et la voiture marche en avant ; quand c’est vers l’arrière, le moteur est débrayé et les bandages des roues sont appliqués contre les patins solidaires du châssis de la voiture.

 

     (Extrait 4) Troisième partie: Les Voitures. [...] Véhicules à pétrole [...] Chapitre Premier [...] [p. 499] [...]

     265. — Voiturettes Peugeot, Delahaye, Morisse, Foucher et Delachanal, Goret, Faugére, Pittsburg, Walker et Hutton. — La maison Peugeot a exposé aux Tuileries en 1899 une voiturette d’un modèle fort élégant, qui est, comme châssis et mécanismes, la réduction de ses grandes voitures. Le moteur de 3 chevaux, à allumage par brûleurs ou par bougies, peut lui imprimer une vitesse de 25 km. en palier; il y a deux vitesses intermédiaires (8 et 16 km.) et une marche arrière. La voiture pèse en ordre de marche 350 kg. Citons encore la voiturette Delahaye à moteur de 4 chx, capable de faire de 25 à 30 km. à l’heure, d’un système tout analogue à celui des voitures du même constructeur, que nous décrirons plus loin, à cette différence près qu’elle n’a qu’une courroie de transmission; la voiturette Morisse *, à transmission par engrenages et courroie, à essieu moteur d’avant qu’un levier permet de déplacer pour embrayer et débrayer en tendant ou détendant la courroie, à roues d’arrière directrices ; la voiturette Foucher et Delachanal a , à transmission par poulies coniques, à engrenages inclinés permettant de donner de l’écuage aux roues ; la voiturette Goret 3 , qui n’a guère circulé, croyons-nous, mais qui était intéressante par son moteur à 6 temps (§ 117) disposé verticalement entre les deux essieux et sa transmission à plateau ; la voiturette Faugère, à moteur à deux cylindres horizontaux, à transmission par courroies, engrenages toujours en prise et cônes de friction, à 3 vitesses et mise en marche du siège, mais qui pourrait presque être classée parmi les voitures ordinaires.
[...]





Vers 1900: photographie ancienne


Musé ed eCompiègne
Photographie ancienne conservée au musée de Compiègne (source: RMN)

   


Vers 1900: Un moteur fabriqué à Étampes
(contribution de Fons
Alkemade, 2015
)

     Fin septembre 2015, notre ami Fons Alkemade, de Haarlem (Pays-Bas) nous signale que quelques semaines auparavant un collectioneur Hollandais résidant en France  lui a envoyé des photos d’un moteur Morisse qu’il avait acheté et vendu à un collectioneur Belge.
     
Fons Alkemade pense que ce moteur est le moteur qui est utilise par la société E.J. Brierre et Cie. pour sa voiturette dont il trouvé des images dans la revue La Locomotion Automobile de 1900, reproduites ci-contre. On trouvera ci-après trois photographies de ce moteur fabriqué à Étampes vers 1900.
     Merci à tous ces passionnés qui nous permettent progressivement de reconstituer au moins virtuellement le patrimoine
industriel du pays d’Étampes. 

La voiturette Brierre

La voiturette Brierre

Moteur Brierre de la voiturette Brierre


Moteur Morisse de la voiturette Brierre

Moteur Morisse de la voiturette Brierre

Moteur Morisse de la voiturette Brierre




1901: extraits du recensement d’Étampes
(exploré par Thierry Boudin)

Domicile
Nom
Âge
Emploi
Sucrerie de Morigny
MORISSE Robert

directeur de la sucrerie
Fabrique de Morigny
LANGLET Henri
13
apprenti operateur chez Morisse - sucre
Rue de la Mairie à Morigny
TOURLOURAT Jacques
33
chauffeur chez Morisse
Rue du Pont à Morigny
DESSAULES Paul
35
contremaître chez Morisse
Rue du Pressoir à Morigny
PAYARD Edmond
26
maréchal  chez Morisse - mécanicien
Rue du Pressoir à Morigny
TISON Arsène
43
menuisier chez Morisse
------------------
------------------
------------------
------------------
N°42 avenue de Paris à Étampes
MORISSE Pierre

ingénieur
N°2 Saint-Michel à Étampes
LEITERER Léon
23
dessinateur chez Morisse
N°5 avenue de Paris à Étampes
BELLET Atheniar
14
mécanicien chez Morisse
Rue du Comte à Étampes
LASNIER Léonce
15
ouvrier tourneur chez Morisse
    



8 juin 1901: une livraison réussie à Quimper

Sports

Étampes-Quimper


     La maison Morisse, boulevard Saint-Michel, à Étampes, vient de faire par voie de terre, la livraison d’une voiturette à Quimper. Cette machine conduite par un chauffeur de la maison, a effectué en 20 heures de marche, le trajet de 540 kilomètres d’Étampes à Quimper, par Chartres, Le Mans, Laval, Rennes et Lorient, sans aucun accident, ni incident, malgré la circulation sur les routes de Bretagne, de nombreux troupeaux de bestiaux.

     Cette expérience est le meilleur éloge que l’on puisse faire des machines si remarquables, par leur construction soignée et leur solidité, qui sortent de la maison Morisse.


Abeille d’Étampes 90/23 (8 juin 1901), p. 3 (saisie de Thierry Boudin)
Livraison Etampes-Quimper



1901: affiche publicitaire


Affiche des Ateliers Moriisse (1901)

     Lithographie non signée, de 81 cm sur 60, imprimée à Paris en 1901 par la Société nouvelle d’impressions en couleurs.

     Elle porte en bas à gauche en effet un cachet de cette imprimerie en bas à gauche: Societé Nouvelle d’impressions en couleur, 23 bis rue Ganneton, Paris. La BnF précise, on ne sait sur quelle base, que cette affiche daterait précisément de 1901.

     Un exemplaire en est conservé à la B.n.F. et a été mis en ligne sur son site Gallica (un peu sombre), ici.

     Un autre exemplaire a été vendu par un site marchand, qui en garde mémoire également en ligne, par un cliché plus clair mais en revanche un peu flou, ici.

    Il serait bon et beau que le dynamique Musée intercommunal d’Étampes fasse l’acquisition d’un exemplaire de ce splendide témoignage du passé industriel de la ville.






4 février 1902: Alexandre Huber se retire de la société 

Insertion légale

     D’un acte reçu par Me Prat-Marca, notaire à Étampes, le quatre février mil neuf cent deux, enregistré, il appert:

     1° Que Monsieur Alexandre-Marie-Marcel-Tony Huber, ingénieur des arts et manufactures demeurant à Paris, rue de Constantinople, numéro 39, a cédé à la Société P. Morisse et Cie, moyennant prix et conditions indiqués en l’acte, ce accepté par Monsieur Pierre Morisse ci-après nommé, ayant seul qualité pour donner cette acceptation, tous les droits lui appartenant dans la Société, en nom collectif à l’égard de Monsieur Huber, cédant, et de Monsieur Pierre Morisse, ingénieur civil, demeurant à Étampes, avenue de Paris, numéro 42, et en commandite simple à l’égard d’un troisième associé, établie à Étampes, boulevard Saint-Michel, au capital de quatre-vingt-dix-mille francs, sous la raison et la signatures sociales P. Morisse et Cie, ayant pour objet l’édification et l’installation d’un atelier de construction de voitures automobiles et de moteurs à pétrole, et l’exploitation, la fabrication et la vente de ces véhicules, et constituée pour une durée de dix années qui ont commencé le premier septembre mil huit cent quatre-vingt-dix-huit et expireront le trente-et-un août mil neuf cent huit, aux termes de deux actes reçus par Me Prat-Marca, notaire à Étampes, l’un le vingt septembre mil huit cent quatre-vingt-dix-huit, et l’autre le cinq février mil neuf cent publiés;

     2° Et que par suite de cette cession et de la retraite de l’associé cédant qui en est la conséquence, la Société continue entre les associés restants: Monsieur Pierre Morisse, et le commanditaire, et ce, conformément aux statuts de la Société, au même capital et sous la même raison et signature sociales sous lesquelles elle existait;

     Pour extrait conforme audit acte, dont une expédition a été déposée le sept février mil neuf cent deux à chacun des greffes du tribunal civil d’Étampes et de la justice de paix du canton d’Étampes.
signé: Prat-Marca.
Abeille d’Étampes 91/6 (7 février 1902), p. 3 (saisie de Thierry Boudin)





Février 1903: premier bilan par l’Abeille d’Étampes de la vie de l’entreprise

     Étampes.  L’industrie étampoise semble vouloir prendre un nouvel essor; déjà on peut voir sur la Promenade des Prés, à côté de l’Usine à gaz, les travaux préparatoires de la Station centrale d’électricité que vont installer MM Mauger et Benard, électriciens: des travaux importants de fondations devront y être exécutés pour assurer la solidité d’une immense cheminée destinée au générateur de l’usine.

     La fabrique d’automobiles Morisse et Cie installée depuis quatre ans seulement fait également grand honneur à notre industrie locale; pour répondre à l’affluence des commandes qui ne cessent de leur parvenir tant de France que de l’étranger et aussi pour ne pas cesser de donner satisfaction à leur clientèle locale toujours plus nombreuse, MM. P. Morisse et Cie viennent de se décider à doubler leur usine du boulevard Saint-Michel pour pouvoir y loger le matériel et le personnel nécessaires
à cette augmentation de leur production.

     Le très sérieux succès des constructeurs prouve que leur consciencieuse fabrication est appréciée sur le marché de l’automobile.
Abeille d’Étampes 94/7 (14 février 1903), p. 2 (saisie de Thierry Boudin)

 



Vers 1903: Une carte postale de Louis des Gachons consacrée aux Ateliers Morisse

Cliché de Des Gachons, vers 1903

Cliché de Des Gachons, vers 1903


Ateliers Morisse
Les Ateliers morisse sur une carte postale de Louis des Gacons de 1903
Carte postale de l’éditeur étampois Louis-Didier des Gachons, vers 1903, sous le n°23 de sa collection et avec le titre: Les Ateliers Morisse.
Certaines de ces cartes ont été éditées par erreur avec le n°31.
(scan de Jean-Michel Rousseau)




Janvier 1904: Médaille de bronze à l’exposition du Grand Palais

     Étampes. L’exposition du Grand Palais qui vient de fermer ses portes qu’une des manifestations les plus grandioses de la vitalité et de la prospérité de cette industrie si éminemment française de l’Automobile, a été pour nos constructeurs étampois, MM. Morisse, frères, l’occasion d’un succès bien mérité. Nous apprenons en effet que le Jury leur a décerné une médaille de bronze et que, ce qui vaut mieux encore, l’excellence de leur constructeur leur a valu de nombreuses commandes, tant de France que de l’Etranger, MM. Morisse, frères, trouvant là une juste récompense de leurs efforts persévérants toujours tendus ver l’amélioration de leurs types de voitures, aussi bien en ce qui concerne la partie mécanique que le confortable de la carrosserie et nous sommes heureux de les en féliciter.

     L’extension que prennent leurs affaires les amène du reste, nous a-t-on dit, à créer à Paris, indépendamment de leur magasin de vente, 29, rue Brunel; un atelier de montage succursale de l’usine d’Étampes, qui reste le siège social de la Maison.
Abeille d’Étampes du 9 janvier 1904 (saisie de Thierry Boudin)



11 juin 1904: Annonce dans l’Abeille d’Étampes

Abeille d'Etampes du 11 juin 1904

     Excellente occasion. Voiture 6 chevaux Moteur de Dion carosserie tonneau 4 places, marque «Bolide», vitesse 40 kilomètres, état de neuf, prix 2.800 francs  S’adresser pour renseignements et essais à MM. P. MORISSE et Cie, 2, boulevard Saint-Michel, Etampes.
Abeille d’Étampes 93/25 (11 juin 1904), p. 3 (saisie B.G.)




1er juillet 1905: La société prend le nom Morisse frères

Annonces
Société Morisse Frères

     D’un acte sous signatures privées en date à Étampes (Seine-et-Oise) du premier juillet mil neuf cent cinq, enregistré à Paris, le trois août mil neuf cent cinq, il appert que la société existant aux termes d’un acte authentique reçu par Me Prat-Marca, notaire à Étampes, le quatre février mil neuf cent deux, enregistré à Étampes le six du même mois, déposé au Greffe du Tribunal civil d’Étampes faisant fonction de Tribunal de Commerce le sept février mil neuf cent deux et au Greffe de la Justice de Paix des ville et canton d’Étampes le même jour, publié dans le journal d’annonces légales l’Abeille d’Étampes également le même jour, pour une durée de dix années expirant le trente et un août  mil neuf cent huit, au capital de 90.000 francs avec siège social à Étampes, pour l’expiration d’un fonds de commerce de construction de voitures automobiles et de moteurs à pétrole et toutes opérations s’y rattachant sous la raison et la signature sociales P.Morisse et Cie, entre Monsieur MORISSE, comme associé gérant et Monsieur Robert Morisse, comme associé en commandite continue d’exister entre Monsieur Pierre Morisse et Monsieur Robert Morisse pour le même objet avec la même durée et à charge des mêmes obligations sous les seules modifications ci-après:

   La Société sera à l’avenir en nom collectif à l’égard des deux associés. La raison et la signature sociales seront Morisse Frères. Les deux associés géreront et administreront conjointement ou séparément les affaires de la Société et pourront faire séparément usage de la signature sociale, mais toutefois pour les besoins de la Société seulement. Un double dudit acte a été déposé au Greffe du Tribunal civil d’Étampes faisant fonction de Tribunal de Commerce le vingt-trois août mil neuf cent cinq, et au Greffe de la Justice de Paix des ville et canton d’Étampes le vingt-trois août mil neuf cent cinq.
Abeille d’Étampes du 26 Août 1905 (saisie de Thierry Boudin)




3 juin 1905: Annonce dans l’Abeille d’Étampes

Automobiles Motocyclettes  Bicyclettes
Morisse Frères, 2, boulevard Saint-Michel, Étampes
Sensationnelle…

Bicyclette Morisse de luxe
125 fr.
Bicyclette Morisse touriste, roue libre et frein sur jante
138 fr.
Bicyclette Morisse grand luxe, jante bois et aluminium
150 fr.
Toutes nos machines sont montées en pneus Dunlop ou Wolber, elles sont livrées complètes avec Sacoches garnies, Grelot, Lanternes et portes-lanternes et garanties sur factures.

Motocyclettes Morisse moteur Mirus 2 chevaux 3/4, fourches élastique Simplex, selle confortable, 2 freins. Machines très soignées et de tout repos
650 fr.
 
Abeille d’Étampes du 3 juin 1905 (saisie de Thierry Boudin)




Septembre 1905: incident curieux aux ateliers Morisse

     Étampes Notre région n’ a pas été épargnée par les orages qui ont fait fureur un peu partout en France; samedi dans l’après-midi des nuées accumulées dans la vallée de la Juine s’est abattue avec accompagnement de tonnerre et d’éclairs une pluie diluvienne qui a eu tôt fait de transformer en torrents les rues d’Étampes

      On nous signale qu’à l’usine d’automobiles de MM. Morisse, un phénomène électrique des plus étranges s’est produit; l’employé-comptable qui se trouvait dans le bureau en même temps qu’il entendait comme un coup de fouet, vit tout à coup sortir des récepteurs du téléphone une flamme bleue qui se dirigea vers la porte, pénétra dans l’atelier, en fit le tour, puis finalement se perdit dans la terre. A peine la lueur avait-elle disparu qu’on entendait au dehors une détonation retentissante, la foudre venait de tomber sue la voie près des premières maisons de Saint-Michel. Le passage du fluide électrique ne s’était pas fait sans incommoder les ouvriers et l’un deux fut pendant plus d’un quart d’heure dans l’incapacité de mouvoir son poignet….
Abeille d’Étampes du 2 septembre 1905 (saisie de Thierry Boudin)




1906: extraits du recensement d’Étampes
(exploré par Thierry Boudin)

Domicile
Nom
Année de naissance (âge)
Emploi
N°2 Saint-Michel à Étampes
TOURBOURAL Jacques
1869 (37 ans env.)
chauffeur chez Morisse
N°2b Saint-Michel à Étampes
COLOMES Jean Pierre
1861 (45 ans env.)
mécanicien chez Morisse
N°3 Saint-Michel à Étampes
CANIVET Auguste
1877 (29 ans env.)
mécanicien  chez Morisse
N°4 Saint-Michel à Étampes
CAVERME Jules
1866 (40 ans env.)
mécanicien  chez Morisse
N°4 avenue de Paris à Étampes
DOMIN Georges
1879 (27 ans env.)
mécanicien  chez Morisse



 
28 mars 1908: Annonce dans l’Abeille d’Étampes

Moteurs industriels transportables

     Société anonyme des Anciens Établissements Morisse frères — Étampes — Moteurs indistriels transportables à vitesse réduite. — Groupes agricoles sur chariot de 3 et 7 chevaux  Marche parfaite et garantie — Prix modérés.
Abeille d’Étampes 97/13 (28 mars 1908), p. 4 (saisie B.G.)




Vers 1908: Cliché de Garnier

Carte postale Garnier (vers 1908)
 
  
Carte postale Garnier (vers 1908)
Carte postale Garnier (vers 1908)
Carte postale n°168: Étampes (S.-et-O.)  Les Ateliers Morisse  G.G.




2 septembre 1908: changement de raison sociale et transfert du siège social à Paris
(annonce dans l’Abeille d’Étampes)

Avis
Anciens Établissements Morisse Frères


     Par décisions de l’Assemblée générale en date du 2 septembre 1908, la raison sociale de cette Société est remplacée par Société Anonyme des Moteurs et Automobiles Renault Schneider et le siège administratif a été transféré à Paris, 38, rue Saint-Ferdinand.

L’administrateur, Schneider
Abeille d’Étampes du 3 Août 1908 (saisie de Thierry Boudin)



 
2 novembre 1909: émission d’actions au porteur


Action de 100 francs au porteur émise le 2 novembre 1909


     Société Anonyme des Anciens Établissements Morisse Frères. —Statuts déposés chez Me Lescuyer, Notaire à Étampes (Seine-et-Oise) — Capital social: 400.000 francs, divisé en 4.000 actions de 100 chacune. — Siège social à Étampes -Seine-et-Oise) — Action de Cent Francs au porteur entièrement libérée. — n° 3.789. — Étampes, le 2 Nov. 1909. — Un Administrateur, [signé:] (illisible) — Un Administrateur, [signé:] P. Morisse.
     Des exemplaires de ces coupons sont régulièrement mis en vente sur des sites d’enchères en ligne (images saisies en 2003, 2007 et 2012).






Vers 1910: Photographie du personnel des ateliers Morisse

Le personnel des ateliers Morisse vers 1910 (carte-photo de la collection de la famille Boudin)
Le personnel des Établissements Morisse Frères vers 1910 (collection Boudin)

     Sur cette carte photo prise devant les ateliers Morisse, avenue Saint-Michel, posent vingt membres de l’entreprise, qui tous portent la casquette des ouvriers, y compris au centre un homme en blouse blanche qui est sans doute l’un des deux frères Morisse.
     
Presque tous sont assis ou debout sur deux véhicules de leur fabrication. Celui de droite porte à l’arrière un numéro qui semble être 163. Celui de gauche porte sur le côté, sur une ridelle, l’inscription: Etabts MORISSE Frères.
     Le troisième ouvrier en partant de la gauche, marqué d’une croix à l’encre bleue, est César Léopold Laumonier (1890-1915), qui épousa en 1911 Andrée Yvonne Mettens (1893-1941), dont il eut deux enfants. De la classe 1910, il est mort pour la France le 20 mars 1915, à Vauquois (Meuse).     
     Carte-photo conservée par la famille Boudin (scan de Thierry Boudin). Un autre exemplaire de cette carte appartenant à la collection de Denis Decroix a déjà été publié en 1997 par l’Association Étampes-Histoire dans son Étampes, l’album souvenir, p. 134





 Décembre 1910: émission d’actions
(réclame dans l’Abeille d’Étampes)

Société Anonyme des Anciens Établissements Morisse Frères

     On pourrait intituler cet article "Peu de bruit, beaucoup de besogne". En effet, un petit nombre de personnes autres que les initiés ou les intimes se doutent de l’importance qu’a prise et que  continue à prendre, sur le marché automobile, la marque S. E. M., qui constitue le monogramme de la Société.

     Parce qu’elle ne fait pas de réclame tapageuse, qu’on ne voit pas son nom s’étaler sur les murs en lettre d’un mètre, qu’elle s’est refusée à exposer au dernier Salon pour ne pas endosser à ses clients les 10 ou 12.000 fr. que coûtait cette année un stand un peu convenable, que ses directeurs et administrateurs ne se promènent pas sur les routes dans de confortables limousines, on se figure assez volontiers que cette petite Maison est quantité négligeable aussi bien pour le grand public que pour ses concurrents.

     Il me paraît opportun de rendre à César… et à la Société des Établissements Morisse le rang qu’elle doit tenir en réalité.

      Il est certain que naguère, avant la fondation de la Société actuelle, la Société préexistante a subi, comme beaucoup d’autres, les déboires inévitables dans une industrie qui était, à cette époque, à peine connue, elle a traversé les crises où d’autres, plus solides, en apparence tout au moins, ont sombré, mais elle s’en est tirée à son honneur et la Société actuelle, si elle s’est trouvée, à ses débuts, gênée par les conséquences de cet état de choses, a rapidement, grâce au concours de ses amis et à l’énergie de ses directeurs, pris le dessus, tant au point de vue commercial que technique.

     Les voitures S. E. M. sont aujourd’hui, dans les régions ou les pays étrangers où la Société a des agents, reconnues comme les égales des meilleures et peuvent soutenir la comparaison à tous égards avec les plus grandes marques. Ses moteurs industriels sont assez connus dans ce pays par leurs réelles qualités pour que je m’abstienne d’en parler, mais pour ce qui est des voitures, je ne saurais trop modeste et c’est regrettable. Étampes, qui compte si peu d’industrie, peut, à bon droit, se réjouir d’avoir vu naître une marque sui fera avant longtemps parler d’elle, et d’autant, si on ne considère que le côté réaliste immédiat des choses, les salaires de ses ouvriers et les frais généraux qui peuvent être considérés comme dépensés dans ses murs, s’élèvent à environ 100.000 fr. annuellement et  contribuent pour une part appréciable à la prospérité de la ville.               

     En ce qui concerne la partie commerciale, qu’il me suffise de dire que le chiffres d’affaires de la Société a toujours été en progressant et que l’inventaire de cette année donnera sur l’année précédente un excédant de ventes de 120.000 frs., représentant 50 % d’augmentation.

     Les prévisions pour 1911 (il y a actuellement du travail assuré pour 4 mois) permettent de tabler sur un chiffre plus élevé et sur une production presque doublée, à des prix plus rémunérateurs encore. Il n’est pas inutile de rappeler que la Société a distribué pour l’exercice 1909 un dividende de 6 % dont un acompte de 4% contre détachement du n° 1 et 2 % pour le coupon n° 2 payable à partir d’octobre dernier.

     Les exigences de la vente ont pour résultat immédiat d’obliger la société à construire de nouveaux bâtiments, à à augmenter son matériel dans des proportions notables et dans ce but, comme dans celui de pouvoir répondre aux commandes toujours plus nombreuses, l’Assemblée générale des actionnaires a autorisé les Administrateurs à émettre, jusqu’à concurrence de 600 des obligations de 500 frs., 4  1/2 %, remboursables au pair en 15 années par voie de tirage au sort, et ce au fur et à mesure des besoins de la Société ( ces obligations étant garanties par l’actif social).

     En exécution de cette décision, il est mis en vente dès maintenant 150 de ces obligations au prix d’émission de 475 frs net. ( Jouissance 15 janvier, 15 juillet.)

Un actionnaire


     S’adresser pour tout renseignements et achats au siège de la Société,   2, boulevard Saint-Michel, à Étampes.
Abeille d’Étampes du 31 décembre 1910








Action de la S.A. des Anciens Etablissements Morisse frères
Action au porteur datée du 2 nov. 1909


Action de la S.A. des Anciens Etablissements Morisse frères
Action au porteur





Février 1912

Tribunal de Commerce d’Étampes
Liquidation judiciaire
Société des Anciens Etablissements Morisse Frères           
               
     Par jugement du trente janvier mil neuf cent douze, rendu sur requête du débiteur, le Tribunal de première instance d’Étampes jugeant commercialement, a déclaré en état de liquidation judiciaire la Société anonyme des Anciens Établissements Morisse Frères, dont le siège est à Étampes, boulevard Saint-Michel, n°2.
     M.Pasquier est nommé juge-commissaire et Me Louis, avoué à Étampes, liquidateur provisoire.
     Les créanciers présumés de la liquidation judiciaire dont s’agit sont invités à se trouver au Palais de Justice, à Étampes, le Mercredi quatorze février mil neuf cent douze, à neuf heures et demie du matin, pour donner leur avis, tant sur  la composition de l’état des créanciers présumés que sur la nomination du liquidateur définitif.
     Le Greffier du Tribunal
     (signé): E. Michaut
Abeille d’Étampes du 3 février 1912 (saisie de Thierry Boudin)




24 février 1912

     Etudes de Me Louis, avoué à Étampes et de Me Duprè, commissaire-priseur des Ville et Arrondissement d’Étampes.  Liquidation judiciaire de la Société des Anciens Établissements Morisse Frères.
Vente aux enchères publiques

     En vertu d’un jugement rendus par le Tribunal de commerce d’Étampes en date du vingt et un février mil neuf cent douze, à Étampes, dans les locaux de l’usine, le Lundi 11 mars 1912 à 2 heures 1/2 précises, d’un fonds de constructeur de voitures automobiles exploité à Étampes boulevard Saint-Michel n°2, par le ministère de Me Dupré, commissaire-priseur commis à cet effet,
     Comprenant:
     1° Le fond de commerce clientèle et achalandage;
     2° Et le droit au bail où s’exploite ledit fonds pour 12,15 ou 18 années, moyennant un loyer annuel de 1.500 francs.              
     L’adjudication aura lieu en un seul lot, sur la mise à prix de 5.000 fr. pour le fonds de commerce, clientèle et achalandage, avec obligation par l’acquéreur de reprendre le matériel, outillage et marchandises à dire d’experts, et ce, aux clauses et conditions qui seront énoncées avant la vente et telles qu’elles seront formulées dans le procès-verbal.          
     Jouissance aussitôt après l’expertise et le paiement du prix.
     Prix payable dans la huitaine avant la prise de possession.
     Consignation pour enchérir: 10.000 fr.
     Pour tous renseignements s’adresser à Me Louis, avoué, rue de la Tannerie, et à Me  Dupré, commissaire-priseur.
Abeille d’Étampes du 24 février 1912 (saisie de Thierry Boudin)
               



30 mars 1912: liquidation judiciaire


Etude de Me Dupré, commissaire-priseur.
Liquidation judiciaire
 
de la Société des Anciens Établissements Morisse Frères
Matériel de Constructeur de Voitures Automobiles
Important
Marchandises et voitures à vendre aux enchères publiques

     En vertu d’un ordonnance rendue par M. le Juge Commissaire de la dite liquidation, le 26 mars 1912, à Étampes, boulevard Saint-Michel, n° 2 dans les locaux d’usine, les jeudi 18, vendredi 19, lundi 22 avril 1912, à une heure et jours suivants, par le ministère de Me Dupré, commissaire-priseur, commis à cet effet. (Pour le détail voir les affiches.)
     
Nota.  Une affiche détaillée sera adressée à toute personne qui en fera la demande en l’étude du commissaire-priseur.
Abeille d’Étampes du 30 mars 1912 (saisie de Thierry Boudin)




29 juin 1912

Etude Me Louis, avoué à Étampes,19, rue de la Tannerie.

     Vente à la barre du tribunal civil d’Étampes d’une Usine d’Automobiles, avec matériel et outillage, sise à Étampes, boulevard St-Michel, n° 2. L’adjudication aura lieu le Mardi 16 Juillet 1912 à midi
       
     On fait savoir à tous ceux qu’il appartiendra: qu’en exécution d’un jugement rendu sur requête par le Tribunal civil d’Étampes, le onze juin mil neuf cent douze, enregistré:
     Et au requête, poursuite et diligence de:
     1° La Société anonyme des anciens Établissements Morisse Frères, dont le  siège est à Étampes, boulevard Saint-Michel, numéro 2, poursuite et diligence de monsieur Jean Dormoy son administrateur délégué; "Ladite Société actuellement en état de liquidation judiciaire".
     2° Me Louis, avoué prés le Tribunal civil d’Étampes, demeurant an ladite ville, 19, rue de la Tannerie;  "Agissant en qualité de liquidateur judiciaire de ladite Société anonyme des anciens Établissements  Frères", ayant pour avoué constitué Me Frédéric Louis, sus-nommé.
     Il sera procédé à la vente aux enchères publiques, au plus offrant et dernier enchérisseur, de l’immeuble ci-après.
     Désignation:
     Lot unique
     Une usine de construction de voitures automobiles et de moteurs à pétroles, sise à Étampes, boulevars Saint-Micheln numéro 2, comprenant: Ateliers, magasins et dépendances: ensembles l’outillage, matériel et mobilier de bureau, désignés au cahier des charges, le tout d’une contenance d’environ soixante-quinze ares dix neuf centiares, porté au cadastre sous le numéro 547 partie de la section B. Mise à Prix: 25.000 francs
     Fait et rédigé par l’avoué soussigné, à Étampes, le vingt-six juin mil neuf cent douze. (Signé): Louis.
Abeille d’Étampes du 29 juin 1912 (saisie de Thierry Boudin)




30 novembre 1912: Marcel Gauché successeur

Fabrique d’automobiles
Anciens Établissements Morisse Frères
Marcel Gauché, successeur


     Continue la fabrication de voitures S. E. M. Réparations et pièces de rechange pour voitures de toutes marques Travail garanti à des prix défiant toute concurrence On demande un apprenti.
     Abeille d’Étampes du 30 novembre 1912 (saisie de Thierry Boudin) — Selon Fons Alkemade, le sigle S.E.M. signifierait Société des Études Mécaniques (courriel du 6 juin 2012); j’ai plutôt tendance à croire qu’il signifiait Société (anonyme des anciens) Établissements Morisse (B.G.).




Vers 1917: les ateliers S.E.M. photographiés par Dugast

Carte postale Dugast, vers 1917

     Sur ce cliché qu’on peut dater de 1917, on constate qu’un troisième hangar a été construit à la suite et à la droite des deux premiers et quune clôture sépare désormais les ateliers du boulevard Saint-Michel. Malheureusement on ne peut lire que la première ligne du panneau surplombant le premier hangar, à savoir: AUTOMOBILES S.E.M.
     Scan communiqué par Fons Alkemade, des Pays-Bas, qui s’est fait l’historien des marques automobiles françaises les moins connues (courriel du 6 juin 2012). Je date cette photographie en m’appuyant sur les dates de circulation des cartes postales Dugast de Morigny, qui vont à ma connaissance de 1917 à 1919 (B.G)


Merci à toute personne qui pourrait nous communiquer un scan de plus grande taille de cette carte postale.



3 décembre 1921: Liquidation judiciaire

Tribunal de Commerce d’Étampes

     Les créanciers de la liquidation judiciaire de la Société des Anciens Établissements Morisse Frères, à Étampes, sont invités à se présenter au Palais de justice, le mercredi vingt et un décembre mil neuf cent vingt et un, à onze heures du matin, pour recevoir la réddition des comptes du liquidateur.
Le Greffier du tribunal,
Laduré
Abeille d’Étampes du 3 décembre 1921




1922: Mention des ateliers Marcel Gauché

     «A l’emplacement du foyer [Sonacotra, construit en 1972] se trouvait l’atelier de construction automobile Marcel Gache [lisez: Gauché] en 1922.»
    Frédéric GATINEAU, Étampes en lieux et places, Étampes, A travers champs, 2003, p. 122.


1924 (?)


     Le site d’enchères en ligne eBay garde mémoire d’une transaction datée de novembre 2011 concernant «N°158 / dépliant automobile SEM 1924 Marcel Gauché Etampes (#290624426243)».
    eBay.


Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
 
Édition

     Thierry BOUDIN, Fons ALKEMADE & Bernard GINESTE (et qui voudra) [éd.], «Pierre et Robert Morisse, constructeurs automobiles à Étampes (compilation, 1898-1921)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-morissefreres.html, 2007.

Autres sources

Fiche documentaire des années 1980      Revue industrielle, Volume 29 (1898), p. 459 & 30 (1899), p. 134.

     Repertorium der technischen Journal-Literatur [Prussia. Ministerium für Handel, Gewerbe und öffentliche Arbeiten], (1899), p. 121.

     The Motor car journal [ Cordingley and Co] 1 (1899), p. 436 & 2 (1901), p. 34.

      The Horseless age (The Automobile Trade Magazine) 4 (1899), p. 32.

     PATENT OFFICE, Patents for inventions: abridgments of specifications,  Great Britain, Patent Office, 1902, p. XX, n°6045.
 

     Gérard LAVERGNE (ancien élève de l’Ecole polytechnique, ingénieur civil des mines), Manuel théorique et pratique de l’automobile sur route. Vapeur — pétrole — électricité [722 p.], Paris, Librairie polytechnique Béranger, 1900, pp. 322, 351, 424-425 & 499.

     AUTEUR INCONNU, Album photographique: Automobile Morisse 1900 [photographie en noir et blanc], vers 1900, conservée au musée de la voiture de Compiègne.
     Dont une photographie de photographie par René-Gabriel Ojéda, abusivement copyrightée par la RMN, mise en ligne ici.

     G. N. GEORGANO & Ry Andersen THORKIL, The New encyclopedia of motorcars, 1885 to the present [688 p.], Dutton, 1982, p.104

     AUTEUR NON IDENTIFIÉ, Les Premières automobiles 1893-1913 [fiche documentaire illustrée reproduisant l’affiche conservée à la BNF; 12 cm sur 16], éditeur non identifié (encyclopédie populaire sous forme de fiches) [série Sciences / Découvertes], années 1980 [d’aprsè un exemplaire en vente sur un site d’enchères en ligne en 2012].

     Nick BALDWIN, The World guide to automobile manufacturers [544 p.], Facts on File Publications, 1987, p. 394.

     Frédéric GATINEAU, Étampes en lieux et places, Étampes, A travers champs, 2003, p. 55 («La fabrique de voitures Morisse-Giraud est citée en 1898 au boulevard Saint-Michel.») et p.122 («A l’emplacement du foyer [Sonacotra] se trouvait l’atelier de construction automobile Marcel Gache en 1922.»)

     COLLECTIF D’INTERNAUTES, «Morisse» [en allemand], in Wikipedia, de.wikipedia.org/wiki/Morisse, en ligne en 2012.
       
     Nous faisons appel ici à tous les Étampois pour regrouper d’autres documents intéressant l’histoire de tous les établissements privés et publics du pays étampois à travers les âges. Nous donnons la liste de ce pot-pourri, qui veut garder la mémoire de toutes les entreprises étampoises, ne serait-ce que sous la forme de modestes documents, dans la page «Corpus des établissements étampois», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/index-cee.html, 2007.

Un autre constructeur automobile, Gustave Nabot

     Josette BARBEROT, Bernard GINESTE et Bernard MÉTIVIER (et qui voudra), «Gustave Nabot, constructeur d’automobiles étampois (compilation)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-gustavenabot.html, depuis 2012.

     Fons ALKEMADE, «French Car Makes List by Fons Alkemade», in PreWarCar, www.prewarcar.com/french-car-makes-list-by-fons-alkemade-012871.html, en ligne en 2012.
 
 
 
Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
   
Explicit
 
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