Léon Abbéma
Lettre
à Monty, de la part de Louise
billet autographe non daté
[Texte:]
Mon cher Monty
Louise voudrait bien vous faire voir un portrait qu’elle
fait en ce moment ; je ne puis pas vous demander de venir dîner avec
nous demain, parce que c’est notre dimanche où nous dînons
chez Mme Grenier, mais si vous pouviez venir entre 3hs et 6 hs ou dans la
soirée entre 9 hs et minuit, vous lui ferez un très grand
plaisir, nous remontons toujours de chez Mme Grenier vers les 9 hs 9 hs
¼.
À demain donc j’espère, en attendant
toutes nos meilleures amitiés et tout à vous
Léon Abbéma.
Ci-joint un papier de l’Orphelinat, «Le plus
modeste offrande est acceptée avec reconnaissance»! comme on
dit…
Samedi
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[Commentaire:]
1° Le destinataire de ce billet, Monty, reste pour
l’instant à identifier. C’était visiblement soit un ami ou
un proche parent de Léon Abbéma.
2° L’auteur de ce billet est en effet évidemment
Émile Léon Abbema, dont le prénom
d’usage était Léon, père de Louise. Louise
ne peut avoir écrit cette lettre comme le voudrait le vendeur de 2020:
même si elle s’appelait pour l’état civil Louise Catherine
Léonie Abbéma, elle n’a jamais fait usage que de son premier
prénom, Louise. D’ailleurs cette lettre parle clairement de
la dite Louise à la troisième personne, et sa signature
ne peut que se lire Léon, et non pas Léonie.
3° La famille Grenier dont parle notre lettre comme
étant régulièrement en relation avec les Abbéma,
est très certainement celle du défunt Antoine Grenier, en son
vivant directeur du journal Le Constitutionnel. Cette familiarité
a laissé tout naturellement des traces dans l’œuvre de Louise Abbéma.
a. — On doit à Louise d’abord un Portrait funèbre
d’Antoine Grenier fait au crayon signé et daté du 23 mai
1881, qui a été publié dans la presse vers la même
date. On voit d’ailleurs qu’à la date de notre billet les Abbéma
sont reçus non pas chez monsieur chez madame Grenier,
évidemment veuve à cette date.
b. — On lui doit aussi un Portrait de Mlle Marie-Louise Grenier
daté de 1883 et conservé aujourd’hui au Musée d’art
Roger-Quilliot de Clermont-Ferrand.
c. — On
lui doit enfin, sous réserve d’autres portrait qui restent à
découvrir, un Portrait de M. Antoine Grenier (fils), dont la
localisation est aujourd’hui inconnue.
Bernard Gineste, mai 2020.
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Portrait funèbre d’Antoine Grenier père (1881)
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Portrait de Mlle Marie-Louise
Grenier (1883)
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Portrait de Mr Antoine Grenier
fils (1893)
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BIBLIOGRAPHIE
Édition
Toute critique, correction
ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution
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