CORPUS ARTISTIQUE ÉTAMPOIS
 
Bernard Gineste
L’Hôtel de Jean Lamoureux à Étampes, de 1538
Texte des panneaux d’exposition de 2009
 
L'hôtel de Jean Lamoureux à Etampes (1538)
L'hôtel de Jean Lamoureux à Etampes (1538)
L'hôtel de Jean Lamoureux à Etampes (1538)
 
     J’ai découvert et démontré en 2009 qu’il fallait attribuer l’Hôtel communément appelé Anne de Pisseleu à un receveur des tailles du comté d’Étampes dénommé Jean Lamoureux. Cette découverte devait être publiée dans un cahier de notre belle Ville d’Art et d’Histoire sur les hôtels particuliers étampois, qui n’a pas vu le jour, faute de crédits. Il faudrait à cet égard s’interroger la répartition des crédits qui sont alloués aux différents acteurs de la mise en valeur du patrimoine étampois. Quoi qu’il en soit, je donne donc ici, dans l’attente d’une publication plus étendue, le texte de deux panneaux d’exposition édités en 2009. Je donnerai plus tard le texte plus détaillé de la démonstration, appuyé par des pièces justificatives dont j’ai donné la primeur au public étampois lors de deux conférences en 2009 et 2010.

B.G., 26 novembre 2011
   

Bernard Gineste
L’Hôtel de Lamoureux à Étampes, de 1538
 Texte des panneaux d’exposition de 2009




1. Jean Lamoureux

     On trouve à Étampes un splendide hôtel particulier dont la façade porte la date de 1538. Aussi les érudits locaux du XIXe siècle se sont-ils imaginé qu’il s’agissait de celui de la célèbre duchesse d’Étampes Anne de Pisseleu, favorite de François Ier, qui lui avait donné ce comté en 1534, transformé en duché en 1537.

     En réalité Anne de Pisseleu était trop occupée à conserver les faveurs du roi pour aller se construire une résidence dans une ville dont elle se contentait de toucher les revenus. Ceux-ci étaient gérés sur place par deux officiers royaux: le Receveur des Tailles, et celui du Domaine. Le premier s’occupait de percevoir les impôts directs et indirects appelés tailles et aides. Ces fonctions lui donnaient beaucoup d’occasions de s’enrichir personnellement, sans pour autant enfreindre les lois ni la morale du temps.

     Il se fit donc bâtir dans le quartier le plus cossu de la ville ce riche hôtel particulier, où l’on entrait autrefois depuis la rue Sainte-Croix. Il fit orner sa porte d’une représentation symbolique de son propre nom. C’est une farandole d’Amours, dont l’un tend à sa mère Vénus la pomme qui la désigne comme la plus belle des déesses.

     Notre receveur s’appelait en effet Jean Lamoureux. Devenu entre 1524 et 1529 huissier et messager de la Chambre des comptes à Paris, il passa ensuite receveur des tailles à Étampes, charge qu’il a occupée au moins jusqu’en 1556.
Le marmot au centre du linteau
Amour à la pomme figurant l’Amoureux

 


2. L’hôtel de Lamoureux (dit d’Anne de Pisseleu)

     Sa façade s’élevait autrefois dans une petite cour intérieure. A gauche se dressait un mur, et à droite des communs, refaits au XVIIIe siècle, dont il ne reste qu’une petite porte aux sculptures pittoresques dans le tout premier style renaissant des années 1510.

     Le rez-de-chaussée surélevé, l’étage carré et les combles sont divisés en deux pièces, la tour escalier polygonale étant rejetée côté jardin pour dégager la façade, qui porte à gauche une aérienne tourelle en surplomb sur cul-de-lampe.

     Cette façade, dont seul le premier niveau est en pierres de taille, est quadrillée par des moulures horizontales et par deux jambes saillantes surmontées à droite de lucarnes. Les travées externes sont percées de croisées, et la partie centrale, aveugle à l’étage, s’ouvre en bas sur une porte monumentale et sur une autre croisée.

     Son ornementation, comme celle de la porte qui sépare les deux pièces du rez-de-chaussée, présente un curieux mélange de traits alors démodés et de nouveautés caractéristiques des années 1530, telles que les cartouches en cuir découpé et les palmettes de la frise sommitale, ainsi les vases surmontant les colonnette des fenêtres de l’étage.

    Au dessus-du linteau de la porte, où s’égaient une dizaine d’amours, trois figurines forment une scène à clé: un Cupidon tend à sa mère Vénus la pomme qui la désigne comme la plus désirable des déesses; un autre joue avec les armes de son père, Mars, figure discrète de la noblesse de robe de notre receveur, Jean Lamoureux.

Bernard Gineste, 2009
Vénus au miroir
Vénus
 
Frise du Linteau


Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
BIBLIOGRAPHIE


     Bernard GINESTE, «La porte de Vénus à l’Hôtel du Plateau», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-16-hotel1538portedevenus.html, 2007.

     Bernard GINESTE, Deux conférences, Etampes, 2009-2010.
     1) (avec une intervention de Gilles DROUIN), «Qui a fait bâtir l’Hôtel du Saint-Esprit?
» [conférence du 21 novembre 2009, sous l’égide du Corpus Étampois, en l’église Saint-Basile d’Étampes], fichier Open Office, 2009.
     2) «Qui a fait bâtir l’Hôtel du Saint-Esprit? et qui a fait bâtir l’Hôtel des Amours?» [conférence du 6 novembre 2010, sous l’égide de la Bibliothèque intercommunale, en l’hôtel dit de Diane de Poitiers], fichier Open Office, 2010.

      Bernard GINESTE, «L’hôtel de Jean Lamoureux à Étampes, de 1538 (texte des panneaux d’exposition de 2009)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-16-jeanlamoureux1538hotel.html, 2011.

      Bernard GINESTE, «L’hôtel d’Esprit Hattes à Étampes, de 1554 (texte des panneaux d’exposition de 2009)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-16-esprithattes1554hotel.html, 2011.
 

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
Source: clichés de Bernard Gineste, mai 2007.
 
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