Jean de Berry était le fils du roi de France Jean II le Bon (1350-1364) et de Bonne de Luxembourg. En 1360, il épousa Jeanne d’Armagnac (morte en 1388), fille du comte d’Armagnac Jean Ier et de la comtesse de Charolais Béatrice de Clermont. A l’occasion de ce mariage il fut apanagé par son père du Berry et de l’Auvergne. En 1369, sous le règne de son frère Charles V, y fut joint le comté de Poitou. En 1385 il reçut entre autres le comté d’Étampes contre renonciation à ses droits sur la principauté de Tarente. Son épouse Jeanne d’Armagnac étant morte en 1388, il se remaria dès 1389 avec Jeanne II d’Auvergne et mourut en 1416.

     Le premier de ces sceaux mesure 10 cm de diamètre. L’original en serait conservé aux Archives nationales sous la cote D 422, et aurait été été utilisé au moins en 1397, sur une charte formalisant la donation au chapitre de la Sainte-Chapelle de Bourges des terres de Vatan, Villeneuve sous Barillon et de Gracay. Le second serait un sceau équestre. Le troisième mesure 11 cm de diamètre, et, qualifié de troisième sceau par le site des Archives nationales, daterait 1410.

     Le haut degré de raffinement de ces sceaux à l’iconographie complexe n’est pas étonnant, concernant un prince connu comme un protecteur des arts et des lettres, détenteur ou commanditaire des plus beaux manuscrits de l’époque. On lui doit notamment la plus ancienne représentation connue du château d’Étampes, dans les enluminures de ses Grandes Heures.

     Nous remercions ici Franck Pernin qui nous en a signalé la description en ligne par Valérie Baud, des Archives départementales de l’Indre.

     Il s’agit selon Franck Pernin d’un sceau équestre, représentant Jean de Berry l’épée levée, avec un écu à ses armes. Merci à toute personne possédant une bonne image de ce sceau de nous en communiquer un scan.

     Dont ce résumé du chapitre premier de la troisième partie: «Jean de Berry : les fêtes de la représentation: Jean de Berry est représenté de nombreuses fois sur ses sceaux les plus grands et les plus beaux. Il est frappant de constater que ces sceaux retracent l'évolution des traits du duc, qui changent à mesure que passe le temps, à la manière des statues de Charles V. Les sceaux de Jean de Berry sont à l'image de sa signature magnifique. L'usage de ces signes de validation se conforme aux pratiques de la chancellerie royale. Les chartes historiées du duc n'ont rien à envier à celles du roi. Les sceaux de Jean de Berry introduisent dans l'univers symbolique du duc où deux animaux, l'ours et le cygne, occupent une place privilégiée. Il convient de leur associer le chiffre énigmatique EV, les deux lettres s'inscrivant l'une dans l'autre. Le duc prend plaisir à se voir représenté sur le parchemin, le bois ou la pierre. Le portrait, la signature et l'emblématique participent de la même volonté de mettre en scène le personnage, avec force et unanimité.»

     [Avec des photographies des mêmes sceaux, le premier d’après un exemplaire conservé à Chateauroux, le deuxième dans une édition en étain pour servir de presse-papiers réalisé par Scel’Art: ici le premier, et là le troisième.]