Corpus Scientifique Étampois
 
Léon Marquis
Paul Hautefeuille (1836-1902)
1903 
       
Paul-Gabriel de Hautefeuille
     Paul-Gabriel Hautefeuille, né à Étampes, fit ses études au collège de cette ville avant de commencer une brillante carrière de chimiste. Membre de l’Académie des Sciences et directeur du Laboratoire de l’École des Hautes-Études, il publia de très nombreux articles dont un bon nombre furent traduits en allemand et probablement en anglais.
     A sa mort, en 1902, Léon Marquis publia en 1903 dans le Réveil d’Étampes une notice sur cette célébrité locale, qui fut rééditée sous la forme d’une brochure de la petite collection Biographie Étampoise, augmentée d’une préface (d’un M. L. que nous n’avons pas su identifier), d’une bibliographie conséquente et d’une lettre d’approbation de la famille du défunt. Merci à Carole Greiner d’en avoir saisi le texte.
     Il est à noter que les principaux articles de Paul Hautefeuille sont désormais en ligne sur le site Gallica de la BNF. Nous donnerons prochainement une page de liens qui en rendra l’accès plus facile.
 
BIOGRAPHIE ÉTAMPOISE


NOTICE
SUR
LA VIE ET LES ŒUVRES SCIENTIFIQUES
DE
PAUL-GABRIEL HAUTEFEUILLE

MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES
OFFICIER DE LA LÉGION D’HONNEUR
DIRECTEUR DU LABORATOIRE DE MINÉRALOGIE A L’ÉCOLE
DES HAUTES-ÉTUDES
PROFESSEUR A LA FACULTÉ DES SCIENCES
MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ MINÉRALOGIQUE
DE LA SOCIÉTÉ CHIMIQUE
DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BRUXELLES, ETC.


PAR LÉON MARQUIS
Membre de la Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise, de la Société Française d’Archéologie, de la Société Historique et Archéologique du Gâtinais, dela Société Historique et Archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix, etc.

ÉTAMPES
IMPRIMERIE L. HUM
BERT-DROZ
1903 
Paul-Gabriel de Hautefeuille
Étampes, le 4 mars 1903.

     La Beauce, aux horizons sans limites, aux guérets sans repos profilant à perte de vue la maigre silhouette de leurs sillons démesurés, est bien la terre classique des labeurs persévérants et féconds.
     Ce désert, aux opulences magiques chèrement achetées, sans cesse fouillé par le soc tranchant de la charrue, sans cesse déchiré par la dent acérée des herses, sans cesse en proie à l’impatience humaine, le voyageur distrait peut le traverser indifférent. Pour lui la plaine, sous la bure ou sous le satin, dans la soie verte des printemps comme dans le brocard d’or des automnes, est la grande monotone, et sa lassitude profane ne tarde pas à lui jeter avec dédain le reproche de banalité.
     Jugement superficiel, erreur profonde que l’observateur réfléchi corrige en un instant.
     Tout ce que la nature féconde sait mettre en œuvre de forces cachées pour arriver à l’épanouissement des maturités rayonnantes, tout ce que la terre généreuse sait utiliser d’artifices secrets pour tenir les promesses
[p.8] de la Création, tout ce que le travail opiniâtre, acharné, persévérant peut offrir de ressources pour atteindre le but, la BEAUCE ne le montre-t-il pas?
     Ce n’est point ici l’épanouissement spontané de la fleur qui, pour la première fois s’éveille à l’aurore et s’endort pour toujours au crépuscule; ce n’est point l’avènement subit et vertigineux des végétations luxuriantes s’effondrant sans profit au premier orage, étonnement des yeux, plaisir passager des sens; ce n’est point le miroitement trompeur de tout ce qui brille et éblouit pour s’évanouir bientôt en vapeur légère, en poussière impalpable.
     C’est le triomphe de la volonté sur la matière, la glorification du labeur ingrat mais productif, la victoire de l’effort dans la simplicité du devoir accompli.
     Telle est la leçon de la BEAUCE.
     Démonstration sans rivale, qui du sol monte aux êtres, du terroir aux habitants, sans se fausser jamais, se précisant au contraire en s’incarnant, comme si la race implantée dans cette glèbe vaillante et nourricière en avait extrait les qualités essentielles: la modestie, le travail, la fécondité.
     Quelle vie résume mieux ces trois vertus maîtresses que celle de cet enfant de Beauce dont l’historien d’Etampes, Léon Marquis, vient d’esquisser le cours en traits ineffaçables? Quelle figure les caractérise mieux que celle de M. Paul Hautefeuille, le savant
[p.9] minéralogiste dont notre vieille cité pleure aujourd’hui la perte.
     Né à Etampes, celui qui devait être l’un des chimistes les plus distingués de notre époque était, par sa famille, originaire de Léouville, en Beauce chartraine.
     Si son père était venu jadis près de nous exercer avec honneur la profession de notaire, il n’en appartenait pas moins tout entier par ses ancêtres, par ses proches, par tous les liens puissants de la parenté et de l’alliance, à cette forte race de cultivateurs beaucerons chez lesquels la probité, la persévérance, la modestie, l’amour du travail sont vertus tellement communes qu’elles sembleraient le privilège obligé de tout ce qui respire.
     De bonne heure ces qualités primordiales se firent jour dans le jeune ingénieur, à tel point que l’un de ses maîtres, nous dit Léon Marquis, devinait bientôt en les constatant le brillant avenir réservé à son élève.
     Amour du travail!
     En lisant avec attention la nomenclature interminable de ces travaux arides où la précision mathématique la plus scrupuleuse s’allie à la méthode d’observation la plus sûre, à la recherche la plus consciencieuse, l’esprit s’étonne et s’émerveille. En présence des résultats obtenus comment ne pas admirer cette puissance productrice dont à chaque pas on heurte la preuve? Comment ne pas admirer cette lutte incessante contre la matière jalouse des secrets
[p.10] de son essence? Comment ne pas admirer surtout cette persévérance de l’effort qui vient à bout des problèmes les plus ardus et des solutions les plus déconcertantes?
Persévérance dans l’effort! Modestie dans le succès! Quel parallèle et quel bel éloge! Toute la vie de M. Hautefeuille pourrait tenir dans ces deux mots.
     Ce serait beaucoup certes, mais ce n’est pas assez. A ces vertus fondamentales, bases de son caractère élevé, le savant académicien en joignait d’autres qui font l’ornement de ce que l’on peut appeler les vies « intérieures sincères ». Il était bon, aimable, affectueux, complaisant.
     Dans cette physionomie pensive et toujours travaillée par la réflexion, point de cette morgue qui parfois, hélas! sert de masque à la demi-science; point de cette rudesse qui décourage les humbles et les éloigne; point de cette solennité à travers laquelle nous entrevoyons souvent nos «Immortels».
     Tout en ne se livrant pas, en dépit même d’un aspect sérieux, pour ne pas dire austère, M. Hautefeuille était un savant « abordable » et tous ceux qui l’ont approché se souviennent avec émotion de son urbanité parfaite, de sa bienveillance toujours acquise à qui méritait d’y faire appel.
     Si donc le côté public de cette vie de labeur est instructif et doit servir d’exemple aux générations qui suivent, on peut dire que le côté intime n’est pas moins à admirer, et ce n’est point manquer à la
[p.11] discrétion que de dire combien l’homme privé s’est trouvé à la hauteur de l’académicien.
     Des convictions robustes appuyées sur une science à toute épreuve avaient fait de M. Hautefeuille, dans la docte compagnie, l’émule des Pasteur, des de Broglie, des Coppée, des d’Haussonville et de tant d’autres. M. Hautefeuille, disons-le bien haut, était lui aussi un homme de foi autant que de raison, et c’est le regard tourné vers les espérances éternelles qu’il disséquait sans relâche ces atomes inertes auxquels de pauvres esprits veulent rapporter la fin de nos destinées.
     Aussi la mort l’a-t-elle pris dans la sérénité du sage, fort du témoignage de sa conscience après une vie plus que remplie, confiant dans l’éternelle justice.
     Il est parti, laissant derrière lui une œuvre colossale, un interminable sillon lentement et opiniâtrement creusé d’une main sûre, fécondé par son intelligence, abondamment pourvu d’une semence qui à son tour germera pour porter ses fruits d’or.
     Heureux ceux qui s’en vont ainsi sans reproches après avoir vécu sans craintes.
     La ville d’Etampes n’oubliera pas, il faut l’espérer, son illustre enfant. Elle s’enorgueillira avec raison d’avoir, par ce temps de veulerie, de découragement et de compromissions, produit un caractère solidement trempé, donné la jour à un homme véritablement utile.
 
                                                                                                                                M. L.

PAUL-GABRIEL HAUTEFEUILLE
 
     Paul-Gabriel Hautefeuille est né à Étampes, où sa famille compte encore, ainsi que dans les environs de nombreux représentants, le 2 décembre 1836, dans une maison de la rue Saint-Jacques, 81, où était située l’étude de son père Louis-François-Napoléon Hautefeuille, notaire en cette ville de 1832 à 1845. Ce dernier quitta alors son étude, appelé à Paris pour diriger le service du contentieux des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, où il mourut le 4 juin 1882, âgé de 76 ans.

     Paul Hautefeuille fit ses premières études au collège de sa ville natale, puis au lycée Condorcet, à Paris.
 
     Il se prépara ensuite chez un professeur particulier à l’
École centrale où il fut reçu, en 1855, à l’âge de 18 ans.

     A l’Ecole centrale des Arts et Manufactures, il sut conquérir les premiers rangs. Il fut classé troisième à sa sortie en 1858, avec le diplôme de premier ingénieur-chimiste. [p.14]

     Le savant Dumas, dit M. Gernez, avait pressenti ses aptitudes étant président du conseil d’administration de l’école, et le signala à son élève et ami Henri Sainte-Claire-Deville (1).
 
     Il ne quitta pas l’Ecole centrale à la fin de ses études. De 1865 à 1876, il y fut successivement répétiteur de mécanique, puis de chimie industrielle, ensuite chargé d’un cours de métallurgie et devint en 1895 membre du conseil de perfectionnement de cet établissement.
 
     Il entra ensuite au laboratoire de l’
École normale où il resta pendant 23 ans.
 
     En 1865, il se fit recevoir docteur en médecine, après avoir soutenu brillamment une thèse «sur les résines», (in 4° de 24 p.).
 
     La même année, il est reçu docteur ès-sciences physiques en soutenant une thèse de chimie minéralogique intitulée: «
Étude sur la reproduction des métaux titanifères», (1865, in-4°).
 
     Pendant neuf années, de 1876 à 1885, il est maître de conférences de minéralogie à l’
École normale supérieure, puis directeur-adjoint du laboratoire de chimie.
 
     En 1885, il est nommé professeur de minéralogie à la Faculté des sciences de Paris, puis directeur du laboratoire de chimie à l’
École des Hautes-Etudes.
 
     Dès le 6 février 1882, il obtint de l’Institut la plus haute récompense pour la chimie, [p.15] c’est-à-dire le prix La Caze d’une valeur de dix mille francs, et cela à l’unanimité des membres de la Commission. Le rapport déclare que c’est pour des travaux sur la combinaison de l’hydrogène avec les métaux alcalins, pour la reproduction des minéraux, notamment du quartz par voie sèche et pour ses recherches sur l’ozone.
 
     En 1881, Paul Hautefeuille était présenté en seconde ligne pour la place laissée vacante à l’Académie des sciences par le décès du minéralogiste Delesse; en 1882, pour succéder à son maître et ami H. Sainte-Claire-Deville; et en 1890, pour remplacer Edmond Hébert. Enfin, en 1895, dans la séance du 14 janvier, il est élu membre de la section de minéralogie de l’Académie des sciences, en remplacement du savant Mallard, par 38 suffrages sur 58 votants.
 
     Devenu académicien, il devint à son tour juge des savants qui concoururent pour les prix distribués annuellement par cette compagnie, car il fit partie des commissions des prix La Caze, Delesse, Houllevigne et Vaillant.
 
     Il a formé de nombreux disciples, des savants distingués. C’est un des savants qui ont le plus travaillé pour la reproduction des minéraux par des procédés de laboratoire, notamment pour la production du quartz, de la tridymite, de l’alumine, de la leucite, du zircon, du silicium, du béryl, du mica, du rutile, de l’anatase, des phosphates, de l’émeraude verte et de tant d’autres.
 
     Il réussit le premier avec M. J. Chappuis à liquéfier l’ozone dont la coloration est d’un beau bleu azur.
 
     En faisant varier les milieux dans lesquels les corps dissous se combinent, il arrivait à varier également la forme des [p.16] cristaux, ayant souvent la patience de chauffer des creusets pendant plusieurs mois à des températures variant entre 600 à 1000 degrés.
 
     En 1871 et en 1881 il fit de savantes recherches sur l’analyse spectrale à laquelle on doit tant de grandes découvertes.
 
     En 1881, avec M. Cailletet, il s’occupa de la liquéfaction des gaz et des mélanges gazeux.
 
     Son triomphe, selon l’heureuse expression du président de l’Académie des sciences, fut la présentation qu’il fit à l’Exposition de 1900, d’une nombreuse série de cristaux et de pierres rares qu’il avait réussi à faire sortir de ses fourneaux.
 
     Le savant minéralogiste était officier de la Légion d’honneur, directeur du laboratoire de minéralogie à la Sorbonne, professeur à la Faculté des Sciences de Paris, membre de plusieurs sociétés savantes, notamment de la société minéralogique, de la société chimique et de la société royale de Bruxelles.
 
     Il est décédé subitement à Paris le 8 décembre 1902, en pleine santé. Il avait assisté à la séance de l’Académie le 1er décembre. Ses obsèques eurent lieu à l’église Saint-Sulpice le mercredi 10 décembre, au milieu d’une grande affluence de savants, parents et amis.
 
     Sa modestie a demandé qu’on ne lui rendit pas les honneurs militaires et qu’on ne fit pas de discours sur sa tombe au cimetière du Père-Lachaise.
 
     Il a publié à part trois volumes.
 
     En outre, il a publié plus de cent vingt mémoires, soit seul, soit en collaboration, qui ont été insérés dans les Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, de 1863 à 1894, dans les Annales des Mines, dans les Annales [p. 17] de Chimie et de Physique, dans le Bulletin de la Société Chimique, dans les Annales de l’Ecole Normale Supérieure et dans le Bulletin de la Société Philomatique de Paris.
 
     Il a publié seul environ 30 mémoires.

     Un a été fait en collaboration avec M. Henri Sainte-Claire Deville; 31, avec M. Troost; 3 avec M. Cailletet; 13 avec M. Chappuis; 9 avec M. Margottet, 15 avec M. Perret et un avec M. Péan-de-Saint-Gilles.

Note de Léon Marquis

     (1) M. le Professeur Gernez, qui avait dû limiter l’étendue de son article, paru dans le journal La Nature du 20 décembre 1902, s’est empressé de nous donner des renseignements précieux et a bien voulu mettre à notre disposition, les documents laissés par le défunt à l’école normale supérieure.
     Qu’il reçoive ici nos plus vifs et plus sincères remerciements.
LISTE
DES PRINCIPALES PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES
DE P. HAUTEFEUILLE


1° M
ÉMOIRES ET TRAVAUX PUBLIÉS A PART
 
     Recherches sur l’acide perazotique (en collaboration avec M. Chappuis), 1884, in-4°.
     Recherches sur l’ozone, avec le même. Id.
     Une notice sur Henri Sainte-Claire Deville. Paris, 1885, in-8°.

2° NOTES ET M
ÉMOIRES INSÉRÉS DANS LES COMPTES-RENDUS DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES

     De la reproduction du rutile, de la brookite, de l’arkansite et de leurs variétés. 1863, 1e semestre.
     Influence du milieu gazeux sur la nature des minéraux d’origine ignée. 1864, 2e s. [p.18]
     De la reproduction du sphène et de la pérowskite. Id.
     De la reproduction de l’anastase, de la brookite et du rutile. Id.
     Etudes sur les titanates et quelques silicates. Id.
     Dissociation de l’acide iodhydrique. 1867, 1er s.
     Action de la chaleur sur l’acide iodhydrique. Id.
     Sur quelques réactions inverses, id.
     Cyanogêne et paracyanogêne. 1868, 1er s.
     Acide cyanurique, cyamélide et acide cyanique. 1868, 2e s.
     Chaleur de combinaison des acides sulfhydrique et sélenhydrique. 1869, 1er s.
     Mesure des propriétés explosives du chlorure d’azote. 1869, 2e s.
     Acide arsénieux. Id.
     Chaleur de combustion de l’acide cyanique et de ses isomères. Id.
     Acide cyanurique. Id.
     Sur la chaleur de combinaison du bore avec le chlore et avec l’oxygène. 1870, 1er s.
     Sur la chaleur de combinaison du silicium avec le chlore et avec l’oxygène. Id.
     Sur la reproduction de la vanadinite. 1871, 1er s.
     Action de l’oxygène sur les chlorures de zirconium et de titane. Id.
     Existence d’un maximum de tension de dissociation. 1871, 2e s. – 1877, 1er s.
     Composés nouveaux du silicium. 1871, 2e s., 1872, 1er s. et 2e s.
     Sur les sceptres du carbone, du bore, du silicium, du titane et du zirconium. 1871, 2e s.
     Sur les phénomènes calorifiques qui accompagnent la transformation de l’acide hypoazotique en acide azotique. Id. [p.19]
     Sur quelques dérivés organiques des exychlorures [lisez: oxy
chlorures] de silicium. 1872, 1er s.
     Sur quelques réactions des chlorures de bore et de silicium. 1872, 2e s.
     Recherches sur l’enrichissement des fontes et des aciers. 1873, 1er s.
     Sur la mesure des tensions des vapeurs émises par quelques corps. Id.
     Recherches sur la dissolution des gaz dans la fonte, l’acier et le fer. Id. (2 mémoires).
     Recherches sur les transformations allotropiques du phosphore. Id. (Un savant et élogieux rapport de M. H. Sainte-Claire Deville a été inséré à la suite de ce mémoire).
     Recherches sur les métaux contenant du vanadium. 1873, 2e s.
     Recherches sur les alliages de l’hydrogène avec les métaux. 1874, 1er s.
     Sur les chaleurs de combustion des diverses variétés de phosphore rouge. Id.
     Sur la densité de l’hydrogène combiné aux métaux. Id.
     Sur les combinaisons de l’hydrogène avec les métaux alcalins. Id.
     Sur la dissolution de l’hydrogène dans les métaux de la famille du fer. 1875, 1er s.
     Etudes calorimétriques sur les carbures de fer et de manganèse, 1875, 2e s.
     Sur le manganèse. Id.
     Sur un borure de manganèse cristallisé. 1876, 2e s.
     Recherches critiques sur certaines méthodes employées pour la détermination des densités de vapeurs. Id.
     Sur les lois de compressibilité et les coefficients de dilatation de quelques vapeurs. Id. [p.20]
     Sur les causes d’erreur qu’entraîne l’application de la loi du mélange des vapeurs dans la détermination de leur densité. Id.
     Sur les corps susceptibles de se produire à une température supérieure à celle qui détermine leur décomposition complète. 1877, 1er s.
     Reproduction de l’orthose. 1877, 2e s.
     Influence de la température sur la forme cristalline. 1877, 2e s. – 1878, 1er s.
     Reproduction de la tridymite. 1878, 1er s.
     Reproduction du quartz. Id.
     Reproduction de l’albite. Id.
     Contribution à l’histoire des agents minéralisateurs. Id.
     Sur la reproduction de l’amphigène. 1880, 1er s.
     Sur un silicate de sesquioxyde de fer et de potasse. Id.
      Sur deux nouveaux silicates d’alumine. Id.
     Sur une propriété nouvelle des vanadates. Id.
     Recherches sur l’ozone. 1880, 2e s. Id.
     Recherches sur la liquéfaction de l’ozone. Id.
     Recherches sur l’effluve électrique. Id.
     Recherches sur la transformation de l’oxygène en ozone. Id.
     Sur la liquéfaction de l’ozone en présence de l’acide carbonique. Id.
     Acide perazotique. Recherche des composés gazeux et de l’étude de quelques-unes de leurs propriétés à l’aide du streptocope. 1881, 1er s.
     Quelques faits pour servir à l’histoire de la nitrification. Id.
     Recherches sur les changements d’état dans le voisinage du point critique de température. Id. [p.21]
     Recherches sur la liquéfaction des mélanges gazeux. Id.
     Sur les densités de l’oxygène, de l’hydrogène et de l’azote liquéfiés. Id.
     Sur la silice et les silicates de lithine. 1881, 2e s.
     Observations cristallographiques sur une variété de blende naturelle. Id.
     Sur la cristallisation des sulfures de cadinium [lisez cadmium] et de zinc. Id.
     Sur la rétrogradation produite par l’effluve électrique dans la transformation de l’oxygène en ozone. 1882, 1er s.
     Sur l’acide pernitrique. Id.
     Sur la liquéfaction de l’ozone. Id.
     Sur la composition et l’équivalent en volume de l’acide pernitrique. Id.
     Recherches sur les phosphates cristallisés. 1883, 1er s.
     Sur une combinaison d’acide phosphorique et de silice. Id.
     Recherches sur les phosphates. Cristaux de pyrophosphates, orthophosphates, phosphates tribasiques d’argent. Id.
     Action des effluves électriques sur l’oxygène et l’azote en présence du chlore. 1884, 1er s.
     Sur le rochage de l’or et de l’argent dans la vapeur de phosphore. Id.
     Sur l’acide phosphorique anhydre. 1884, 2e s.
     Sur le polymorphisme du phosphore de silice. Id.
     Sur les oxychlorures d’aluminium. 1885, 1er s.
     Sur la volatilisation apparente du silicium à 440 degrés. Id.
     Sur les combinaisons de l’acide phosphorique avec l’acide titanique, la zircone et l’acide stannique. 1886, 1er s.
[p.22]
     Sur un phosphate de silice hydraté. 1887, 1er s.
     Sur la reproduction des micas. Id.
     Sur les phosphates de sesquioxyde de fer et d’alumine. 1888, 1er s.
     Sur l’action minéralisatrice des sulfures alcalins. Reproduction de la cymophane. Id.
     Sur la reproduction de la phénacite et de l’émeraude. Id.
     Sur les combinaisons silicatées de la glucine. 1888, 2e s.
     Sur la reproduction du zircon. Id.
     Sur la préparation et les propriétés de l’orthose ferrique. Id.
     Sur la synthèse simultanée de l’eau et de l’acide chlorhydrique. 1889, 2e s.
     Sur les silicoglucinates de soude. 1890, 1er s.
     Sur la cristallisation de l’alumine et de quelques autres oxydes dans l’acide chlorhydrique gazeux. Id.
     Contribution à l’étude des levûres [sic]. 1894, 1er s.
     Plusieurs de ces mémoires ont été insérés également dans les Annales de Chimie et de Physique, 4e, 5e et 6e série; dans les Annales des Mines de 1873; dans les Annales de l’école Normale Supérieure, 2e série, etc.

3° NOTES ET MÉMOIRES INSÉRÉS DANS LE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS


     Sur la reproduction des feldspaths. 1887, 7e série. Tome 2.
     Étude sur la cristallisation de la silice. Id.
     (Cette étude a été également insérée dans [p.22] le Bulletin de la Société Minéralogique, avril 1878).

4° MÉMOIRES INSÉRÉS DANS LES ANNALES DE L’ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE


     Transformations isomériques. Lois de la transformation des corps vaporisables. 2e série. Tome 2.
     Sur la reproduction du rutile maclé. 2e série. Tome 9.
     Préparation d’un acide titanique cristallisé d’un beau rouge. Id.
     Sur la reproduction simultanée de l’orthose et du quartz. Id.
     Sur la reproduction de l’oligoclase. Id.
     Préparation du silico-aluminate de potasse. Id.
     Sur la reproduction de la néphéline. Id.
     Sur les silicates d’alumine et de lithine. Id.
     Sur deux nouveaux silicotitanates de soude. Id.
    
5° MÉMOIRES INSÉRÉS DANS LES ANNALES DE CHIMIE ET DE PHYSIQUE

     Reproduction des métaux titanifères: rutile, brookite, anatase, sphène, perowskite. 4e série, tome 4, 1865, pp. 129 à 176.
     Sur les combinaisons silicatées de la glucine. 1890. 6e série. T. 20.
     (Un grand nombre de mémoires insérés dans les comptes-rendus de l’Académie ont paru également dans ces Annales). [p.24]

6° MÉMOIRES INSÉRÉS DANS LE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ CHIMIQUE


    Action de l’acide iodhydrique sur quelques chlorures et sulfures. 1867.
     Sur l’iodure de titane. 1867.
     Sur un nouveau mode de préparation des oxychlorures de silicium. 1881.

7° MÉMOIRES INSÉRÉS DANS LE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MINÉRALOGIQUE DE PARIS


     Sur la cristallisation de l’alumine et de la glucine dans les silicates. 1890.
     Sur diverses combinaisons silicatées des oxydes de cobalt et de zinc, de la magnésie et de la glucine. 1890.

SOURCES A CONSULTER

     Comptes-rendus de l’Académie des Sciences, de 1863 à 1901 et des 8 et 22 décembre 1902, discours de M. Bouquet de la Grye, président. — Notice nécrologique sur P. Hautefeuille, par M. D. Gernez, directeur du Laboratoire des Hautes Études, insérée dans le journal «La Nature» du 20 décembre 1902 (avec portrait), et dans le Bulletin de l’Association Amicale des Anciens Élèves de l’École Centrale des Arts et Manufactures (décembre 1902). — Notice sur les Travaux Scientifiques de P. Hautefeuille (par lui-même), 1881, in-4° et 1890, in-4°. [p.25]


30 janvier 1903, Paris


                    Monsieur,

     Madame Hautefeuille, ma tante, et ma mère, Madame Charpentier, vous seront très reconnaissantes d’adresser en leur nom tous leurs remerciements à M. Marquis, auteur du savant article publié dans le dernier numéro du Réveil, sur la vie et les travaux de mon oncle, M. Paul Hautefeuille. Elles ont été profondément touchées que M. Marquis ait bien voulu rappeler à Étampes même le souvenir de mon oncle, et c’est ce qu’elles vous prient de lui dire. Nous ne sommes point de ceux qui oublient et négligent le coin de France où les nôtres ont nés, où nos parents ont appris le travail et les vertus qu’ils ont été appelés à continuer et à cultiver ailleurs, et où nous comptons encore de nombreux et chers membres de notre famille. Mon oncle a toujours été particulièrement fidèle à de tels souvenirs.
     M. Marquis a très parfaitement parlé de l’œuvre de M. Hautefeuille: elle eut sa récompense et mon oncle était justement heureux et fier de la haute et respectueuse estime dans laquelle il était tenu par ses collègues de la Faculté des Sciences et ses confrères de l’Institut: il sentait que, par elle, ils honoraient en lui toute une vie très droite de labeur constant. Mais il était plus heureux
[p.26] encore de  l’amitié très affectueuse qu’ils lui témoignaient; dans sa grande et si sincère modestie, souvent il en était surpris: c’est que, s’il savait qu’il avait travaillé de son mieux, il ne savait pas comme il était bon, doux, affable et bienveillant pour tous. Cela, personne ne l’ignorait, excepté lui; les petits et les humbles moins encore peut-être que les autres. Ils savaient comme par instinct qu’il n’était pas loin d’eux et ils avaient raison: mon oncle nous disait souvent que les hommes devaient être devant Dieu comme de petits enfants. Il a été un parfait chrétien par le travail, la prière, et la vraie charité, celle qui ne se connaît point. Tout le reste sera peut-être oublié un jour, mais le bien qu’il a fait et l’exemple qu’il a donné ne mourront pas.
     Veuillez agréer, Monsieur, l’expression très dévouée de mes sentiments les plus distingués.

Charles CHARPENTIER.

Source: exemplaire des Archives Municipales d’Étampes, saisi par Carole Greiner et Bernard Gineste, octobre-décembre 2003.
 
   
       
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE 
 
Elle est à venir, merci de patienter.
 
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