SEIGNEURS ET DAMES D’ÉTAMPES EN CARTES POSTALES
 
Auguste Chapuis libraire à Montélimar
Pierre d’Armand témoin de la mort de Gaston de Foix
carte postale consacrée au château de Condillac, 1910
 
Gaston de Foix
    
Remarques
(Outil de travail ouvert à toutes les remarques ou contributions)

Gaston de Foix

     

     Joseph Marie Auguste Laurent Chapuis (1873-1939), libraire-papetier à Montélimar, éditait visiblement des cartes postales intéressant non seulement sa propre ville mais encore la région environnante. La fresque ici reproduite se trouvait au château de Condillac, restauré par la comtesse d’Andigné peu avant 1879. Elle était due, vers la même date, à un certain peintre italien qualifié le chevalier Ruspi, et portait pour titre: Bataille de Ravenne MDXII Pierre d’Armand témoin de la mort de Gaston de Foix dit le Foudre de l’Italie.
     Cette carte appartient à une série qui, à ce quon peut voir sur le site de vente en ligne Delcampe, a circulé au moins de 1910 à 1915. Le cliché est ici attribué à un certain Lang fils aîné.

     Voici ce qu’écrivait
Champollion-Figeac en septembre 1879 sur cette curieuse série de fresques du château de Condillac, dans la Revue du Dauphiné et du Vivarais (Isère, Drôme, Hautes-Alpes, Ardèche), pp. 385-389:

LE CHÂTEAU DE CONDILLAC (DRÔME)
restauré par Madame la comtesse d’Andigné.

     Le château se compose de trois parties distinctes: une très ancienne, terminée, du côté sud-est, par un donjon carré dominant tous les autres bâtiments; une autre plus récente qui est de l’époque des Blacons; enfin, une troisième partie est l’oeuvre toute moderne de Madame la comtesse d’Andigné.
     La salle basse du château de Condillac, dans laquelle on pénètre par l’ancien pont-levis, a été peinte à fresque vers 1609, ainsi que l’indiquent les armoiries qui couronnent la porte de cette grande salle, et qui sont celles des Priam, des d’Arnaud de Forez de Blacons, des Latour Gouvernet et des Mirabel.
     La description et l’explication des sujets peints à fresque, que Madame la comtesse d’Andigné a fait restaurer et exécuter avec tant de soin, nous font connaître quelques-unes des traditions légendaires relatives à cet ancien manoir; elles ont été inspirées:par les principaux événements de la guerre de Troie. Dans sa Gaule poétique, Marchangy adopte toutes ces traditions, en s’autorisant des souvenirs qui se rapportent, a la fondation de la colonie grecque de Marseille. Nous aurons occasion de parler de ces diverses légendes, en rendant compte, dans cette Revue, de deux éditions extrêmement rares du poëme de Pontaymerie, sur les trois Prinses de la ville de Montélimar. M. Lacroix, archiviste du département de la Drôme, dans sa notice sur Condillac, cite des titres anciens, qui retracent l’histoire de cette seigneurie.
     Les faits les plus importants pour nous, mis en évidence par ces documents, sont:
     1° L’achat du château de Condillac, en 1453, par un membre de la famille de Priam, moyennant la somme, énorme pour ce temps-là, de 400 écus d’or et le droit de haute, moyenne et basse justice;
     2°  Le mariage de Loyse de Priam, avec un seigneur de Forez-Mirabel-Blacons, qui eut lieu en 1582; ce fut en vertu du contrat d’alliance de ces deux familles que le château de Condillac arriva dans la maison de Blacons;
      3° La possession, avec toutes leurs tenances et dépendances, des deux seigneuries de Mirabel et de Blacons, qui étaient situées, la première, dans la vallée de la Drôme près d’Aoust, et la seconde , dans la commune de La Roche-St-Secret (Drôme). Cette dernière seigneurie avait été longtemps protégée par un manoir féodal que Lesdiguières fit raser, dans un moment où la renommée des seigneurs de Blacons lui causait quelques inquiétudes, pendant les guerres de religion en Dauphiné.
     Madame Onéida de Blacons., dernière du nom, comtesse d’Andigné, bien qu’appartenant aujourd’hui de droit à la province d’Anjou, par son mariage avec le général comte d’Andigné, pair de France, a abandonné à ses deux fils le soin de conserver les traditions et les manoirs de la lignée paternelle, situés dans cette province, et elle s’est réservée la restauration et les embellissements de son château de Dauphiné. Ces deux fils sont: le général marquis d’Andigné, sénateur de Maine-et-Loire, qui se rattache aussi à la Provence, par son.mariage avec Mademoiselle de Barbentane, et le comte Amédée d’Andigné, qui a appartenu quelques temps au corps diplomatique français et a épousé Mademoiselle de Croix.
     Parmi les membres illustres de la maison des Blacons, dont les peintures du château de Condillac et le poëme de Pontaymerie nous retracent les hauts faits, nous devons citer, en premier lieu: Thibaut de Blacons, qui prit une part glorieuse à la croisade contre les maures d’Espagne en 1211; ensuite viennent: Hector de Forez, Pierre d’Armand et Alexandre de Forez de Blacons, qui brillèrent aux batailles de Cérisoles, de Ravénne et de Chomérac; enfin, un député de la noblesse aux États de Dauphiné et aux États généraux, qui fut le dernier marquis de Blacons.
     Henri-François-Luçrétien, marquis de Blacons, est représenté au moment où il déclare, aux États généraux, qu’il se réunit au Tiers-État pour la vérification des pouvoirs; la séance a lieu dans, l’église St-Louis, de Versailles, le 22 juin 1789. Les généalogistes ajoutent à ces noms, des chevaliers de Malte, un châtelain de Pisançon, nommé par Louis XI, etc.
     Les tombeaux des dames de Priam et de Blacons se voyaient,avant la révolution,dans les églises de Romans, de Montélimar et d’Orange.
     L’habile artiste italien, chevalier Ruspi, aujourd’hui défunt, qui a restauré, avec une scrupuleuse fidélité, les peintures anciennes de Condillac, a aussi exécuté avec talent des fresques nouvelles ; il appartenait à l’académie de Rome, chargée par le Pape de conserver et de restaurer les palais apostoliques.
     Nous empruntons à la Notice sur Condillac, de M. Lacroix, (p. 7), la description complète des peintures à fresques du château de Madame la comtesse d’Andigné.
     Premier tableau. — Il représente la célèbre bataille de Las Navas de Tolosa, livrée le-16 juillet 1211, contre les Maures d’Espagne, sous Mahomet II. Le roi de Navare, sur un cheval blanc , et Blacons, sur un cheval noir, s’apprétant à s’élancer dans la mêlée, si un nouvel effort est nécessaire; mais déjà la cavalerie espagnole refoule les défenseurs du.Goran et la victoire est assurée aux Chrétiens.
     Deuxième tableau. — On aperçoit, à droite, Hector de Forez de Blacons, sur son cheval blanc, à la tête de là cavalerie, qui arrête l’effusion du sang dans Montélimar, repris aux catholiques, en 1591.
     Troisième tableau. — Pierre d’Armand, témoin de la mort prématurée de Gaston de Foix, dit le foudre de l’Italie, comprime sa douleur pour consoler le jeune héros expirant au milieu de son triomphe, tandis que, devant Ravenne, combattent encore quelques-uns de ses soldats (en 1512).
     Quatrième et cinquième tableau. — En face de la porte sont peintes: les armes des derniers Blacons et des d’Andigné, et la reddition de Chomérac par le seigneur de Pampelonne, à Alexandre de Forez-Mirabel, le 14 octobre 1621.
     Sixième tableau. — Le marquis de Blaedns aux États généraux de 1789. — Cette composition est l’oeuvre capitale de M. le chevalier Ruspi, et mérite l’attention des connaisseurs, autant par la ressemblance des personnages que par l’heureuse entente du sujet. Elle est complétée par le portrait de Madame la comtesse d’Andigné et de ses trois fils, sous la figure de jeunes enfants, dont l’un, par allusion au comte Paul-Eugène, mort très-jeune, et dont nous parlerons à l’occasion des éditions du poème de Pontaymerie, est profondément endormi. Des encadrements d’un goût exquis entourent ces diverses peintures.
     Nous devons donc féliciter Madame la comtesse d’Andigné au sujet de sa fidélité aux traditions Dauphinoises, et du goût dont elle a fait preuve, en dirigeant la restauration artistique de son antique manoir de Condillac.
     Champollion-Figeac.


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Bibliographie
 
Édition

     Bernard GINESTE [éd.], «Auguste Chapuis libraire à Montélimar: Pierre d’Armand témoin de la mort de Gaston de Foix (série de cartes postales consacrées au château de Condillac, 1910)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cpa-gastondefoix003.html, depuis 2020.

Pages liées

     Bernard GINESTE et qui voudra [éd.], «Gaston de Foix comte d’Étampes en cartes postales», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cpa-gastondefoix.html, depuis 2020.

     Bernard GINESTE et qui voudra [éd.], «Les seigneurs et dames d’Étampes en cartes postales», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cpa-seigneursetdames.html, depuis 2020.


 
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