Gérard Niquet
NOUVEAU REGARD SUR LES
MONNAIES D’ÉTAMPES
1997
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Étampes et sa monnaie ont eu une
gloire commune, celle d’appartenir au domaine royal, et de garder la
trace d’un passé prestigieux. Il faut pourtant relativiser ce
privilège, en considérant les époques d’émission,
la prolifération d’espèces locales, la circulation restreinte,
la motivation et le pouvoir des souverains monnayeurs. De nombreux historiens
locaux ont révélé l’existence de ce numéraire
étampois, avec plus ou moins de précision ou de mythe.
Le croisement des sources, la lecture des monnaies et le rapprochement
des types ont permis de distinguer trois époques d’émission,
séparées d’un ou deux siècles, où ont circulé
des monnaies d’ateliers plus importants et plus constants comme:
Paris, Orléans, Chartres ou d’autres plus modestes comme Château
Landon, Châteaudun, etc... Pour présenter ces trois époques
allant du VIème au XIIIème siècle, le déroulement
chronologique m’a semblé être le plus adapté. On
retrouvera pour chaque période, ou pour chaque émission
une description du contexte historique recentré sur son
impact local, ainsi qu’une présentation du contexte économique
et monétaire général, jusqu’à son aspect
étampois. J’espère par la numismatique, éclairer
l’histoire de notre ville, démythifier certains écrits,
en confirmer d’autres, sans pour autant réécrire ce qui
l’a déjà été.
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Le monnayage mérovingien hérité
des romains, voire copié sur celui des empereurs byzantins, est
d’abord un monnayage d’or, sous forme de sous ou de tiers de sous, dits
triens, puis exclusivement d’argent avec les deniers. Maurice Prou
(1), nous éclaire à la
lecture de la loi salique (des Francs saliens, au sud et Burgondes, Vème
siècle) sur le passage d’un système de sou de quarante
deniers, de type romain à un sou de douze deniers, de type franc,
confirmé par la loi des Ripuaires (Francs germaniques au début
du VIIIème siècle). L’article XXIII de la loi ripuaire
dit: "Quod si servus servo hictu uno vel duobus seu tribus percusserit,
nihil est. Sed tamen propter pacis studium tremisse, id sunt quatuor denarios
conponat". Prou nous dit qu’il s’agit d’une véritable définition
du trémis, ou triens, qui vaut quatre deniers, donc le sou en
vaut douze. L’article XXXVI donne la valeur des animaux et objets
pour faciliter le paiement des amendes en nature. Rien pour nous permettre
de connaître par exemple le prix d’une journée de travail.
La monnaie à cette époque servait essentiellement aux échanges
commerciaux avec les pays méditerranéens.
Une chronologie donnée par G. Depeyrot
(2), situe de 500 à 587 le
monnayage pseudo-impérial, imité des monnaies byzantines,
de 587 à 670 le monnayage dit des monétaires, enfin après
670 un monnayage d’argent, sous forme de deniers. C’est pour la période
de 587 à 670 que nous connaissons les premières frappes
étampoises.
Étampes est un des enjeux du Traité
d’ANDELOT (cité en Annexe 1) signé en 587 entre Brunehaut,
son fils Childebert II, roi d’Austrasie, et Gontrand, roi des Burgondes.
Le Pagus Stampensis, y est pour la
première fois nommé, selon Dom Basile Fleureau, et la
Reine Brunehaut y a, pense-t-il, établi un séjour royal.
A l’écart de la ville, sur la commune de Morigny Champigny, un parc
abritant un château, aujourd’hui reconstruit, portant le nom de
cette souveraine semble l’attester. D’autre part, une bataille restée
célèbre pour le nombre de ses victimes a opposé en
604 Clothaire II, roi d’Austrasie à Théodoric, roi de Bourgogne
dans la campagne étampoise, sur les bords de la Louette.
Si aucun écrit n’atteste le séjour
de Brunehaut et peu la bataille de 604, les monnaies étampoises
sont, elles, bien identifiées. Prou en donne deux exemplaires
conservés au cabinet des médailles de la Bibliothèque
Nationale. Son classement les situe dans la "PROVINCIA LVGDVNENSIS
QVARTA" (Quatrième province lyonnaise) pour la "CIVITAS SENONVM"
(pays de Sens), avec la dite ville de Sens, les villes de Dourdan et
Melun. Cette organisation administrative, héritée de l’occupation
romaine, place Étampes au croisement des voies de communications
nord-sud, et est-ouest, d’où sans doute son essor économique
et stratégique.
Maxime Legrand (3)
distingue, deux monnayages mérovingiens différents pour
Étampes, d’après A. de Belfort (4):
Type Monétaire DROCTEGISELUS.
N° 4190 Tiers de sou
d’or, 1,4g (Fig. 1) n°567 de Prou
A/ (ST)AMPAS FI.
Buste au type à l’appendice perlé à droite, épaule
cintrée.
R/ DROCTEGISILOM. Croix grecque chrismée
à droite au dessus d’un globe et d’un degré.
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N° 4191 Tiers de sou d’or, 1,32g (Fig. 2) n°568 du Prou
A/ STAPAS
I. Buste au type de l’appendice perlé à droite
R/ XD RTEGLVS -.
Croix latine ancrée et fichée sur un globe. |
N° 4192
Tiers de sou d’or, 1,30g (non représentée)
Collec. d’Amécourt
A/ STAMPAS ICI. Buste à cheveux épars
à droite, cou maigre.
R/ Légende non
précisée. Croix latine ancrée aux angles, radiée
sur deux degrés.
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Non classée Collection LEGRAND Tiers de sou d’or,
1,30 gr (Fig. 3)
A/ XSTAMPAS FIT. Buste au type à l’appendice
perlé à droite (diadème rayé et non perlé)
R/ DROCCEGISEIVS. Croix ancrée fichée
sur un globe.
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Type
Monétaire DRUCTOMARUS.
N° 4193 Denier (1,10 et
24 grains soit 1,27 gr) (Fig. 4)
A/ DRVCTOMARVS. Buste diadèmé
à droite, diadème terminé en volute.
R/ STAMPAS FITVRC. Croix latine pattée,
anglée de huit globules.
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Le statut des monétaires ne nous
est pas vraiment connu. S’agissait-il de monnayeurs royaux, ou d’orfèvres
indépendants, ou comme propose Le Blanc (5) des fermiers ou maîtres de la
monnaie? Les textes et lois sont muets à leur sujet. La composition
latinisée de leur patronyme sur les légendes de leurs
monnaies, laisse deviner trois origines; latine, germanique ou hébraïque.
Mais n’en était-il pas ainsi de l’ensemble de la population de
l’époque? Leur grand nombre et leur dispersion interroge sur leur
indépendance au pouvoir royal. Leur nom gravé sur les monnaies
atteste-t-il d’un certain pouvoir personnel?
Un seul nom "ELIGIVS M", celui de
saint-Eloi, a traversé les siècles, en tant que monétaire,
évêque, et conseiller de trois rois: Clothaire II, Dagobert
I, et Clovis II. Il faut bien avouer que son nom nous est plus parvenu
pour ses conseils au "bon roi Dagobert" que pour son habileté d’orfèvre.
Les Monétaires d’Étampes ne
nous sont connus que par leur nom sur les triens, précédemment
décrits. Engel et Serrure donnent une étymologie germanique,
pour Druht, Druct, Droct, qui désignent "le peuple" et pour Gisal,
Gisel, Gisil, qui ont le sens de "compagnons". D’autres ateliers ont eu
des monétaires aux noms voisins: DROCT pour Saint Jean de Maurienne,
DROCTEBADV pour Gisia dans le Jura, DROCTEBALDVS pour Izernore dans l’Ain,
DROCTEGISILVS pour "Odomo" dans l’Aisne (aujourd’hui disparu), DROCTOALD
pour "EXONA", Essonnes dans l’Essonne, DROICTOALDVS pour Langres (Haute-Marne),
DRVCTOALDO pour Vensat (Puy-de-Dôme), DRVCTIGISILVS pour Odomo déjà
cité, DRVCTIIGISILVS pour un atelier inconnu, et DRVCTOALDVS
pour Toul (Meurthe et Moselle). Peu de rapport en fait, entre ces Monétaires
et ceux d’Étampes sauf peut-être pour Essonnes. Maxime LEGRAND
pense que le denier d’argent DRVCTOMARVS, moins barbare, est antérieur
aux triens DRVCTEGISILVS. Il pourrait aussi bien être postérieur
et marquer le début de l’ère des deniers. Le type des triens
d’Étampes, de la fin du VIIème siècle, pour lequel
d’Amécourt a donné le nom de type à l’appendice
perlé, se répartit sur une zone très étendue:
Paris, Senlis, Meaux, Troyes, Orléans, Nantes, Avranches, Le Mans,
Blois, Angers, Amboise, et Tours. La croix ancrée au revers est
au type de St Eloi, tout aussi répandu.
Sur l’inévitable question, du lieu
où furent frappées ces monnaies, impossible à
déterminer aujourd’hui, la réponse peut être trouvée
dans le peu de matériel et d’infrastructure, nécessaire
à cet atelier, et qui pouvait, rapidement, être déplacé.
L’important étant sans doute la protection des coins et des flans,
et leur transport en lieu sûr et sous bonne garde. Pour cela Legrand
risque deux propositions: soit le château de Brunehaut, soit l’enceinte
d’Étampes-les-Vieilles. Rien n’est moins certain car il faudra
attendre Charlemagne, et les traités de Thionville en 805 et de
Nimègue en 808 pour restreindre le monnayage aux palais impériaux,
ou royaux.
En attendant, il faudra environ deux siècles
pour trouver un nouveau monnayage étampois. De la fin du VIIème
siècle, jusqu’à la fin du IXème, du règne
de Childéric II à celui de Eudes. Voyons ce qui se passe
durant cette période.
(1) Maurice PROU,
Catalogue des monnaies françaises de la Bibliothèque
Nationale, réédition de 1995, p. VI.
(2) Georges
DEPEYROT, "Introduction", in M. Prou, Catalogue des monnaies françaises
de la Bibliothèque Nationale, réédition de 1995,
p. 13 (chronologie initialement due à J Lafaurie).
(3) Maxime
LEGRAND, avocat étampois, numismate et historien, a publié
un Essai sur les monnaies d’Étampes en 1912, ainsi que
"plusieurs notes sur des découvertes de trésors monétaires".
(4) Adrien
de BELFORT, Description générale des monnaies
mérovingiennes, Paris, 1892.
(5) Traité
Historique, 1692.
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Pépin le Bref abolira le monopole
des Monétaires, comprenant qu’ils réalisent des profits
sur cette activité et ordonnera que tous les deniers portent son
nom PIPINVS REX ou RP, son monogramme, image véhiculée
de son pouvoir, autant que contrôle de la production. La monnaie
d’or a disparu, à la fin du VIIème siècle, malgré
tout, les deniers restent peu utilisés dans les échanges.
Le troc est né d’une grande méfiance sur le poids, le titre
des monnaies, et le faux monnayage étant assez répandu. A
Francfort en 794 Charlemagne cherchera à rétablir la confiance,
il obligera même l’acceptation des deniers. Il dit à ses sujets:
"Sachez ce que nous édictons: les nouveaux deniers
auront cours en tout lieu, en toute cité, en tout marché, ils
seront reçus par tous, pourvu qu’ils portent la marque de notre nom,
qu’ils soient d’argent pur et de bon poids". Des amendes sont prévues
pour ceux qui refusent ces deniers portant la marque que l’on dira
"monogramme carolin". (Voyez plus bas plus bas ce monogramme).
A Thionville et Nimègue, il ordonne
"Qu’il ne soit frappé de monnaie qu’à notre
cour et que les deniers palatins aient cours partout" .
Louis le Pieux succédant à son
père gardera la "taille" de 240 deniers pour une livre,
soit 1,7 g d’argent (1) , jusqu’en
830 où il taillera 264 deniers à la livre, soit 1.54g
. On lui attribue (2) la création
d’ un demi denier ou "obole", toutefois il existait des oboles
sous Charlemagne, voire même sous Pépin (3).
Le monnayage de Charles le Chauve est le plus
important de l’époque carolingienne. L’édit de Pîtres
864 tentera de mettre fin à l’autonomie monétaire de certaines
villes, en limitant la frappe aux palais royaux.
Viennent ensuite Louis II, Louis III, Carloman
II, et Charles III le Gros, qui de 877 à 887 seront aux prises
avec les Normands, et les Grands du royaume. Les très puissants
ducs d’entre Seine et Loire vont alors imposer leur loi et faire élire
Eudes, fils de Robert le fort. La dynastie des Robertiens mettant fin au
principe héréditaire du trône, va par la force et la
ruse pénétrer celle des Carolingiens.
Sous le règne d’Eudes 887 à
898 seront frappés des deniers variés et multiples avec
de nouveaux monogrammes, moins stabilisés que le monogramme carolin,
formé par la disposition des lettres de ODO
ou XDX associées aux initiales
R F pour Francorum Rex.
Ses monnaies sont toutes à la légende G(C)RACIA D-I REX et au revers le nom de
l’atelier. A sa mort Eudes reconnaît Charles III le Simple, comme
successeur. Le simple ne voulant pas dire qu’il le fut d’esprit, mais au
contraire, droit, juste, sans duplicité.
(1) La livre
pesant 408 grammes
(2) Patrick
NOUCHY, Les rois carolingiens de Francie Occidentale.
(3) Michel
DHÉNIN, Visite à la Bibliothèque Nationale
de France, 1997.
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Charles
le Simple.
Le monnayage de ce souverain, taillé
pour 22 sous à la livre, (264 deniers), est très dispersé
sur le royaume. On trouve sous son reigne ving-sept ateliers en France
dont sept aux environs de Paris, actuelle Ile de France.
Il garde la légende CRATIA D-I REX, avec le monogramme carolin,
ou titulature au revers, héritée de Charles II.On situe
à cette époque la reprise du monnayage étampois.
Il faut dire que l’influence des ducs d’entre Seine et Loire a mis la ville
au cœur du domaine royal. Mais contrairement aux autres le monayeur étampois
frappe un denier anonyme, (sans titulature ou monogramme, avec dans le
champ STAM sur une ligne et bIS au dessous, à lire par rotation et
lecture rétrograde PIS), ne
voulant ou ne pouvant se décider entre les ducs ou le roi. Seuls
les ateliers du Mans, de Chalons en Champagne, et un denier parisis
ont également cette particularité.
Voici la description par Patrick NOUCHY:
26 - Denier
d’argent (Fig. 5)
A/ XGRATIA D-I
REX en légende circulaire; au centre une croix.
R/ STAM / bIS + en deux lignes entre deux croisettes.
(Gariel 21 planche III; Morrison-Grunthal 1411; Prou)
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L’invasion des Normands fait toujours rage
et n’épargne pas Étampes. Dans l’histoire rimée
de leur chef Rollon il est dit: "Etampes ont détruit, et
le bourg ont gasté, et toute terre mise en chétiveté".
Ce dernier est contraint de lever le siège de Chartres en 911 et
signe avec Charles III le Traité de Saint Clair-sur-Epte. Le roi
s’empare de la Lorraine, et mécontente les seigneurs neustriens,
dont Robert de France et Raoul de Bourgogne. Robert, frère de Eudes
se fait proclamer roi le 29 juin 922, entrant en guerre contre Charles.
Bien que vainqueur de la bataille de Laon en 923. Robert 1er y perd la vie,
Charles prend la fuite, et meurt en captivité.
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Raoul
Charles en fuite, Robert 1er tué, c’est
son gendre, Raoul, duc de Bourgogne qui est élu roi de France.
Comme ses prédecesseurs, il est toujours aux prises avec les
Normands. Il les chasse de son duché, et tente sans succès,
ni gloire, en 924, d’acheter leur soumission. Des hordes Hongroises
dévastent le pays, sans qu’il puisse les arrêter. Toutefois
son règne s’organise, et il bat les Normands en 930, et fait cesser
les révoltes des seigneurs. Il meurt à Auxerre en ayant
pacifié son royaume.
Première
Maison de Bourgogne
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Richard le Justicier (+921)
Comte d’Autun vers 880, puis Duc bénéficiaire
de Bourgogne vers 888
Comte de Sens Nevers et Auxerre.
Epouse en 888 Adélaïde, fille de Conrad II le Jeune
(comte d’Auxerre, puis de Bourgogne Transjurane)
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Raoul (+936)
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Hugues le Noir (+952)
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Ermangarde (+956)
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Duc de Bourgogne
921
Roi de France 923
Epouse v.914 Emma
(fille de Robert 1er
Duc des Francs)
d’où un fils mort jeune
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de Varais v. 914
Duc de Bourgogne 936
sans alliance
Liégarde
Duchesse de Bourgogne
Epouse Eudes v.955
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Comtesse
d’Autun
Epouse Gilbert 938
Comte d’Autun, Chalon
Beaune et Dijon
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Le monnayage, de Raoul marque une adapation
des monogrammes carolins et odoniens (voyez plus bas).
Cependant nous dit P. Nouchy sa monnaie est
à l’image de son règne, un peu anarchique, soumise aux
caprices, et au profit des monnayeurs. Le poids des deniers diminuant à
1,25g, par une taille de 312 à la livre.
Pour Étampes nous connaissons trois
émissions de Raoul, quelques versions ayant une ou des lettres
rétrogrades. Regardons ce classement.
20 - Denier d’Argent (fig
6)
A/ XGRATIA D-I REX.
Légende circulaire. Au centre monogramme carolin
R/ XSTAPIS CASTRA.
Légende circulaire. Au centre une croix.
(Gariel 20 planche LIII ; Morrison-Grunthal 1606 ; Prou)
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21 - 22- Denier d’argent (fig
7)
A/ XGRACIA D-I REX.
Légende circulaire. Au centre monogramme odonien, légèrement
différent du 21 au 22.
R/ XSTAMPIS CASTLI
(21) ou CATELI (22). Légende
circulaire. Au centre une croix.
(Gariel 1 et 19 planches XLVIII et LIII ; Morrison-Grunthal,
1605 var; Prou 539; Poey d’Avant 23 planche I).
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Sur la carte ci-dessous nous voyons que le
monnayage de Raoul se concentre sur la périphérie de
Paris. Sur 26 ateliers 20 sont à moins de 150 km de Paris. Les
deniers portant la titulature RODOLFVS
ou RVDOLFVS émanent des ateliers
d’Angoulême, Bourges, Chalons en Champagne, Langres, Nevers, Poissy,
Le Puy-en-Velay, Sens, et Soissons. Les autres, soit environ 17 ateliers,
pour la plupart, proches de Paris, dont Étampes reprennent la
légende déjà citée GRATIA D-I (DEI) REX, et le monogramme.
Un recul significatif de l’indécision, dans la reconnaissance du
"pouvoir robertien".
A la mort de Raoul, en 936, c’est à
Hugues le Grand, duc de France, qu’échoit la couronne, mais
celui ci préfère voir régner, sous son contrôle,
Louis d’Outremer, fils de Charles III. Son faible pouvoir, produit un
monnayage très indépendant. Thibaut le Tricheur, comte
de Blois, de Chartres et de Tours, dont le roi est prisonnier en 945
en profite pour retirer de ses monnaies la légende royale, donnant
sans doute naissance au type féodal bléso-chartrain. Ce
roi malmené meurt à 33 ans, laissant son fils Lothaire âgé
de 13 ans pour lui succéder.
Maxime Legrand signalait (1) un denier, d’HVGO
MAGNVS (Hugues le Grand) frappé à Étampes.
Intrigué par l’arrêt des frappes de l’atelier étampois,
il trouvait dans cette découverte du Dr. Bailhache "le maillon
manquant d’une chaine interrompue". Cette trouvaille d’Arpajon s’avéra
être un faux de fabrication récente.
(1) "Essai
sur les Monnaies d’Étampes. II° Étude" (extrait de
la Revue numismatique de 1919).
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Lothaire II
Son règne, sous la tutelle d’Hugues
le Grand, s’annonce chaotique et contesté. Placé, par
son oncle Bruno, sous l’autorité germanique des Otton, il tente
de s’en libérer, et de déposséder ceux ci de la
Lorraine, en 965. Il se brouille avec un allié de poids
Hugues Capet, fils, d’Hugues le Grand. Seul, sans soutien, il laisse
à sa mort en 986, son fils, Louis V, associé depuis 8
ans aux affaires du royaume.
Le monnayage de ce roi sombre dans l’anarchie.
Il garde cependant la taille de 26 sous par livre, et les seize ateliers
répertoriés frappent au monogramme carolin ou à
la titulature LOTARIVS. (voir la carte)
De nombreux ateliers ont disparu ou passent au monnayage féodal.
P. Nouchy nous décrit une obole (demi denier) pour Étampes:
15 - Obole d’argent (Fig 8)
A/ +IHLRX REX I
en légende circulaire, au centre monogr. type carolin
R/ STAMPIS CASTELLVM
en légende circulaire, au centre une croix
(Gariel 14 planche LVII; Morrison-Grunthal 1412)
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Pour étayer l’aspect restreint, mais
reconnu du monnayage étampois de Lothaire, Legrand cite les vers
rapportés par du Cange du roman d’Aubéry le Bourguignon:
"Ervis son frère, maintint mult bien
ses droits,
"Qu’il n’en perdi vaillant un Etampois."
C’est avec Lothaire que se termine
le monnayage royal carolingien d’Étampes, et là encore
se pose la question de l’emplacement de l’atelier. En effet l’édit
de Pîtres, nous l’avons vu, limitait les frappes aux palais royaux
et les légendes Stampis Castra ou Castelli
ne laissent aucun doute. Étampes avait un palais carolingien. Mais
où était il situé?
Maxime Legrand émet l’hypothèse
d’un château antérieur à l’actuel donjon, au même
emplacement, ou celle d’un palais situé dans Estampes-les-Vieilles.
"Une petite place en bordure de la grande rue, et non loin de
l’Ouche-Saint-Martin, porte encore de nos jours, le nom caractéristique
de place du Puits du Palais". A notre connaissance aucune fouille
récente n’a apporté de réponse à ces questions.
Les archéologues locaux ont été peu enclins à
communiquer leurs travaux, par une publication du résultat des fouilles
de la prison, de l’hôpital, ou de Guinette.
Les trésors monétaires publiés
par J. Duplessy en 1985 nous aident à voir la circulation des
espèces. (Voir le tableau) Notamment les trouvailles de Chalo-Saint-Mars,
de Méréville, et d’Etréchy, de monnaies enfouies
vers la fin du IXème siècle, et contenant principalement
des deniers de Charles le Chauve (Voir le tableau). Les ateliers
sont variés, mais il ressort que ceux de Chartres, Le Mans, Laon,
Orléans, Paris, Reims, Rouen et Curtisasonien (site normand disparu)
dominent par leur fréquence.
Aucune monnaie d’Étampes dans ces trouvailles
locales? Alors regardons où ont été trouvés
nos deniers carolingiens. A Chartres un denier de Raoul, pour Étampes
est signalé avec des monnaies de Chartres, Orléans, Nogent
le roi, Beaugency. Une autre trouvaille du Loiret (non précisée)
identifie deux deniers de Raoul, aux deux types (carolin & odonien).
Cela fait très peu de trésors suffisamment importants pour
être signalés (Duplessy précise que ne sont citées
les trouvailles que de plus de deux monnaies). On peut toutefois noter
que les deniers de Raoul au monogramme odonien sont les plus aisés
à trouver dans les catalogues numismatiques, quant à celui
de Charles le Simple, il n’est à notre connaissance connu qu’à
un seul exemplaire.
Nous pouvons tourner la page de l’époque
carolingienne, en constatant par l’étude des monnaies, la lutte
sans merci des Robertiens, avec ou contre la dynastie en place. Légendes
et monogrammes sont des outils de communication et de pouvoir. La valeur
d’usage du numéraire passe-t-elle alors au second plan? Pas tout
à fait, car, comme nous l’avons dit dans cette étude, sa
circulation est liée à la confiance qu’on a dans la monnaie,
et dans le pouvoir. L’un ne va pas sans l’autre. Étampes, au cœur
de ces luttes d’influence et de sang, n’a pas échappé à
la "médiatisation", gravée à jamais sur ses monnaies.
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De séjour royal mérovingien,
en palais carolingien, Étampes à acquis son prestige au
fil des siècles, mais ce sont sans doute les premiers capétiens
qui lui feront trouver un nouvel essor, et lui donneront la physionomie
que nous lui connaissons aujourd’hui. Robert II le pieux, et la reine
Constance, y ont fait construire de nombreux édifices: château
de Guinette, palais du Séjour, les églises Notre Dame,
Saint Basile, et Saint Gilles, etc...
Robert, dont les séjours étampois
semblent attestés par des actes de gouvernement signés
de notre cité, "actum Stampis Palatio publice", n’a
pas utilisé l’atelier monétaire, pour frapper des espèces
locales. Son pouvoir n’y était sans doute pas contesté,
et le numéraire parisis suffisait aux échanges.
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Philippe 1er
Il faut attendre Philippe 1er, petit fils de
Robert le pieux, pour voir réapparaître des monnaies d’Étampes.
Agé de 8 ans à son avènement, le 4 août
1060, il règne sous la tutelle du comte de Flandres, Baudouin
V, jusqu’en 1067. Il mène alors une politique d’accroissement
du domaine royal. Il reçoit plusieurs provinces: en 1068, des
mains de Foulques le Réchin, comte d’Anjou, le Gâtinais,
où il rouvre l’atelier de Château-Landon, fermé depuis
Raoul, en 1077, de Simon, comte de Valois, le Vexin français, où
il ouvre les ateliers de Mantes et Pontoise, en 1101, d’Arpin, vicomte
de Bourges, Dun-le-Roi et Bourges, où il battra monnaie.
Le schéma est toujours sensiblement
le même. On prend d’abord possession des terres et on bat monnaie.
A Étampes, qui n’a pourtant jamais quitté le domaine royal,
c’est le départ d’Eudes le Maire, seigneur de Châlo-Saint-Mars,
châtelain d’Étampes, "son familier amy et serviteur domestique
de sa maison", qu’il envoie en croisade, qui incite Philippe à frapper
monnaie à son nom.
Le monnayage d’Étampes se compose d’oboles
et de deniers de quatre types, répertoriés ainsi par J.
Duplessy:
40 - Denier, 1er type (fig 9)
A/ XPHL(R)X
REX-I, monogramme carolin déformé. (R) rétrograde.
R/ PHILIPVS C STAMPIS, Croix.
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41- Obole,
1er type
A/ idem,
denier 1er type.
R/ XCASTELLVM STAMPIS, Croix.
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42 - Denier, 2ème type (fig 10)
A/ XPHILIPS
X READ-I (légende commençant à droite),
monogramme odonique carré
R/ CASTELLVM STAMPIS, croix cantonnée
d’un A au 1
et 4.
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43 -
Obole
A/ XPHILIPVS X REX D-I, porte de ville
accostée de DE et TR, avec A
au-dessus et X à l’intérieur.
R/ CASTELLVM STAMPIS (lég. commençant
à g.), croix à laquelle sont appendus A et W.
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44- Denier, 3ème type (fig 11)
A/ XPHILIPVS
X REX D-I, porte accostée de RD et X,
avec A au dessus,
E au dessous et T à l’intérieur.
R/ CASTELLVM STAMPIS (leg. commançant
à g.) croix cantonnée d’W
et A au 3 et 4.
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45- Obole,
même type, mêmes légendes.
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46- Denier, 4ème type (fig 12)
A/ XPHILIPVS X REX-I (et var.), porte accostée
de IC, IS,
avec I au-dessus et AR à l’intérieur.
R/ CASTELLVM STAMPIS (et var.) croix cantonnée
de S (rétrogrades) au 1
et 4.
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47- Obole,
même type, mêmes légendes.
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Nous voyons dans cette description, en
fait, deux types de monnayages, celui aux monogrammes, hérités
des carolingiens, et celui à la porte de ville, commun à
Orléans et Étampes, dont Philippe 1er aurait emprunté
le type à Louis le Pieux (814-840).
L’apparition de lettres aux significations
mystérieuses a laissé de nombreux chercheurs perplexes,
sauf pour les croix "chrismée", type 3 (potencée d’A et W)
où l’on peu voir un tout, le début et la fin, l’éternité,
etc...
Sur les A ou S cantonnant les croix des types
2 et 4, il pourrait s’agir d’une altération de l’A et W, mais
sur les RD X du type 3 ou sur les
IS I IC AR du type 4, personne
n’a fourni de solution.
Le Blanc, dans son Traité Historique
des Monnoies de France, 1692, nous dit à ce propos "de l’autre
costé il y a quelques lettres dans le milieu de la pièce,
dont je ne puis deviner la signification". Legrand veut y voir une dégénérescence
de la légende DEI DEXTRA BE
des deniers que Philippe a frappé à Orléans. Nous
laisserons chacun juge de la liberté de cette interprétation,
et garderons notre perplexité.
Sous Philippe 1er, Étampes a connu deux
conciles, en 1092, et 1099, organisés par Richier, archevêque
de Sens. On peut aisément imaginer le rayonnement économique
et religieux pris par la région à cette époque.
En 1100, huit ans avant de décéder, le roi a associé
son fils Louis aux affaires du royaume, pour l’unité duquel il
reste encore beaucoup à faire.
Maxime Legrand cite J. Depoint, "La Chevallerie
étampoise, Les chevaliers et les vicomtes d’Étampes sous
Philippe 1er et Louis VI" (1) pour
retrouver l’existence d’une charge de monnayeur, et semble y parvenir.
"Nous y voyons Guihard le Bouteiller, Ougrin le Chambellan, Orson le Riche
etc..." Et encore: "Nous voyons figurer parmi les chevaliers étampois
témoins: Jean, fils d’Anseau Payen, Orson le Riche et son frère
Aimon, Rainard, fils d’Hermer, un maréchal Guillaume, le vicomte
d’Étampes, Marc fils de Roscelin, et un personnage qui porte le nom
suggestif de Geoffroy le monnayeur." Cela nous semble aussi être la
preuve irréfutable de l’existence d’une charge officielle de monnayeur.
Sur les quinze ateliers de Philippe, onze sont en Ile-de-France (domaine
royal), trois sont en Bourgogne du sud, un en Artois. La taille s’est un
peu affaiblie depuis le carolingiens à 1,10g le denier.
(1) Bulletin
de la société historique et archéologique de Corbeil
(1909).
|
Louis
VI
Agé d’environ trente ans, en 1108, à
la mort de son père, "Louis qui ne dort" était connu
pour son énergie et son courage. Il trouve dans l’Eglise une
alliée, et principalement dans l’abbé Suger, ami d’enfance
et conseiller. Il passe une bonne partie de son règne à
lutter contre les petits seigneurs d’Ile-de-France, entre autres, contre
son demi-frère, sire de Monthléry, dont il confisque
les biens en 1111 et Hugues de Puiset qu’il vainc en 1118. Ce dernier
est envoyé en croisade, où il meurt.
D’autres guerres éclatent contre Henri
1er, roi d’Angleterre de 1119 à 1124, contre Guillaume VI, comte
d’Auvergne, en 1126. Sous son règne certaines villes vont se révolter.
Le roi leurdonnera, — ou elles se donneront —, une charte de commune,
avec des représentants élus: "les échevins".
Louis VI donne une charte de franchise aux habitants du marché
St Gilles en 1123. Cette charte (annexe 2) détermine, par la
réunion des villes d’Étampes "les vieilles" (Saint Martin)
et d’Étampes "le château" (Saint Basile Notre-Dame, Guinette),
l’essor économique de la cité, et sa configuration future.
Michel Bur, dans Suger Abbé de Saint-Denis,
Régent de France, nous dit à propos des prix
en 1145, que Suger avait conclu avec le comte de Roucy, Hugues, avoué
de Concevreux, un accord fixant les droits de celui-ci en fonction de
l’outillage des paysans: "pour un cheval, deux livres et un muid
de vin; pour un âne, douze deniers et un muid; le manouvrier paierait
six deniers et un muid; trois bœufs équivaudraient à deux
chevaux..." (1) . M Bur
cite encore pour Guillerval donné par Dagobert aux moines de
St-Denis,"un constat fait par Suger dans sa jeunesse, que le revenu
ne dépassait pas quatres muids et quelques deniers pour les maisons...
Déjà Payen d’Étampes, père de Jean, et un
autre chevalier de Pithiviers se disputaient une partie de la terre et
du bois... Suger avait négocié avec les deux chevaliers,
établi entre eux une concorde... supprimé les anciennes
redevances au produit si médiocre et instauré à leur
place une prestation en nature proportionnelle à la récolte
perçue sur le champ, et pour cette raison appelée champart..."
Enfin pour conclure cet aspect économique, regardons cet
extrait édifiant sur la défiance de la monnaie et les avantages
des paiement en nature "Cet esprit d’entreprise qui pousse Suger à
briser les résistances coutumières,... à compter en
livres et en deniers , mais aussi de préférence en muids et
en minots, car les revenus en nature connaissent des variations de prix
surtout au moment de la soudure" (2)
Comme sous Philippe 1er, Étampes abrite
deux conciles; le premier en 1112, le second en 1130, en présence
de saint Bernard, élisant le pape Innocent. La ville connaît
un rayonnement spirituel et religieux jamais retrouvé. Par exemple,
Michel Bur évoque deux événements: "Le pape arriva
à Étampes. On ne pensa plus qu’à la fête de
la dédicace de la nouvelle église abbatiale de Morigny, qui
eut lieu le 3 octobre 1119.Y assistèrent, au milieu d’un déploiement
de faste extraordinaire , outre Calixte II, le roi, la reine, le chancelier
Etienne de Garlande, son frère le sénéchal Guillaume,
les légats Conon de Préneste et Boson de Sainte-Anastasie,
etc.." (3), ou en 1130 pour l’élection
d’Anaclet II: "Pendant ce temps, le roi réunissait à Étampes
une assemblée où l’abbé de Clairvaux, Bernard,
farouche partisan du courant réformateur issu de la Querelle
des Investitures, fit valoir les titres du pontife." (4).
La plupart des ateliers monétaires de
Louis VI (Voir la carte) est située sur un axe Nord-Sud à
l’image du domaine royal. Limité à une douzaine de villes
son monnayage est très difficile à distinguer de
celui de son fils, Louis VII le Jeune: les ateliers et les types sont
sensiblement identiques. La taille s’est encore affaiblie, plaçant
souvent les deniers à moins d’un gramme.
Pour Étampes Jean Duplessy nous dit
qu’il a suivi le classement de A. Dieudonné (5) et J. Lafaurie (6) , tout en sachant que les types les
plus récents attribués à Louis VI, sont certainement
de Louis VII. Regardons ce classement.
100 - Denier, 1er type (fig 13)
A/ XLODOVICVS REX I
(légende commençant à gauche) déformation
du monogramme de Raoul de type carolin.
R/ STAMPIS CASTELLVN,
croix cantonnée d’un A au
1 et 4
|
101 - Denier,
2ème type (fig 14)
A/ XLODOVICVS REX-I,
porte de ville accostée d’IC
et IS (S rétrograde). I au-dessus, AR
à l’intérieur.
R/ STANPIS CASTELLVN,
croix cantonnée d’un S au
1 et 4 ou au 2 et 3.
|
102 - Denier, 3ème
type (fig; 15)
A/ XLODOVICVS REX
I (légende commençant à gauche), grand E accosté à gauche d’un
annelet, à droite de quatre besants posés en pal et une croisette.
R/ STAMPIS CASTELLVM
(et variantes), croix cantonnée d’un A
au 1er et 4 ou au 2 et 3.
|
103 -
Obole 3ème type
Même type, mêmes légendes que 102. |
104 - Denier , 4ème type
A/ X LODOVICVS
REX I (leg. commençant à g.), grand E accosté à gauche d’un annelet,
à droite 3 besants posés en pal et d’une croisette.
R/ STANPIS CASTELLVN
(et var.), croix cantonnée d’un A
au 1 et 4 ou au 2 et 3.
|
105 -
Denier, 5ème type
A/ XLODOVICVS REX (légende
commençant à gauche), grand E
accosté à gauche d’un annelet,
à droite de deux besants superposés et croisette
R/ STANPIS CASTELLVN (et var.),
croix cantonnée d’un A au
1 et 4 ou au 2 et 3.
|
106 - Denier,
6ème type
A/ XLODOVICVS REX (leg. commençant
à g.), grand E accosté
à gauche d’un annelet, à droite d’une croisette.
R/ STAIIIS CVTELLVTII (et autres
déformations), croix cantonnée d’un A au 1 et 4 ou au 2 et 3.
|
107 -
Obole, 6ème type
Même type, mêmes légendes que 106.
|
108 - Denier, 7ème type. (fig 16)
A/ XLODOVICVS REX,
calvaire accosté de deux II
à droite et à gauche.
R/ STAMPIS CASTELLVM,
croix cantonnée d’un S au
2 et 3 (non cantonnée dans son illustration?)
|
109 -
Obole, 7ème type
Même type, mêmes légendes que 108.
|
110 -
Obole, 8ème type
A/ XLODOVICVS REX, dans le
champ I I I I
R/ STAMPIS CASTELLVM, croix.
|
A l’observation de ces émissions étampoises,
on peut facilement déterminer huit types biens distincts classables
en quatre catégories
— Le denier au monogramme carolin dégénéré
inspiré de Raoul.
— Le denier à la porte de ville inspiré
des espèces d’Orléans.
— Les deniers au grand E dont on peut dire
qu’ils reprennent l’initiale de la ville, mais dont la ressemblance
avec les deniers féodaux d’Herbert comte de Mans, laisse à
penser qu’ils peuvent en être inspirés, comme ceux de Dun-le-Roi,
et Pontoise. Ce type est quelquefois présenté le E couché,
représentant une sorte de lambel (héraldique: Traverse horizontale,
souvent placée en chef, avec pendants).
— Pour ce denier nous avons quatre
variantes avec la disparition au fil du temps des besants (globules),
et un affaiblissement du titre d’argent. Les plus récents étant,
comme le signale Jean Duplessy, attribuables à Louis VII, sans
pour autant que l’on sache à partir duquel.
Enfin le type au calvaire tournois, figure assez originale de
la série des églises, temples, et plus tard, châtel
tournois.
(1) TARDIF (J.
), Monuments historiques, p. 259, n° 479 (1145) et O CARTELLIERI,
Abt Suger von Saint Denis, Berlin, 1898, n° 122.
(2) A. LECOY
DE LA MARCHE (A.), Œuvres
complètes de Suger, Paris, Société de de l’Histoire
de France, 1867 p. 159 et 163.
(3) LUCHAIRE,
A., Louis VI le Gros, p. 125, n° 264, et Chronique
de Morigny, éd. L. Mirot, 1912, pp. 32-33.
(4) SUGER,
Vie de Louis VI le Gros, éd. Waquet, pp 259-261
(ch XXXII), Paris, 1929.
(5) DIEUDONNÉ,
Catalogue des monnaies françaises de la Bibliothèque
Nationale, Les monnaies capétiennes ou royales françaises.
Tome 1: de Hugues Capet à la réforme de Saint Louis,
Paris, 1923.
(6) LAFAURIE
(J.), Les monnaies des rois de France de Hugues Capet à
Louis XII, Paris et Bâle, 1951.
|
Louis VII
Sacré, le 1er août 1137, Louis
VII avait, par son union avec Aliénor d’Aquitaine, la possibilité
d’annexer ce duché au royaume. Demandant la dissolution de ce
mariage quinze ans plus tard (21 mars 1152), il ne renonça au titre
de duc qu’en 1154. Il épousa ensuite Constance de Castille en 1154,
puis Adèle (Alix) de Champagne en 1160, dont il eu un héritier
mâle, Philippe II dit Philippe Auguste.
Le monnayage de Louis VII, nous l’avons vu
est difficile à distinguer de celui de son père, sauf
pour l’Aquitaine. A Étampes , il est indifférencié,
pour le denier au grand E, attribué par les uns à Louis
VI, par les autres à Louis VII
Dom Basile Fleureau (1) nous donne une transcription
des "Divers Privilèges accordez aux habitans d’Estampes par
le Roy Louis VII" (Annexe 2), dans laquelle
il décrit d’un denier de Louis VI, comportant le portrait du roi
et sur l’autre face "une montagne avec un château dessus".
Ce denier fort improbable n’a été
relevé par aucun numismate. Il a toutefois fait travailler l’imagination
de Léon Marquis (1), par le
dessin qu’il nous en fait. La porte de ville ne serait elle pas
à l’origine de cette interprétation?
Maxime de Montrond évoque le monnayage
étampois, mais pour la seule période capétienne,
avec une apparente confusion avec les triens mérovingiens quand
à leur valeur. Il se réfère à Le Blanc que
nous avons déjà cité, et à Joachim Lelewel,
Numismatique du moyen âge, considérée sous
le rapport du type, Paris, 1835, pour expliquer les lettres accostant
le type à la porte de ville. Explications si fantaisistes qu’elles
y font figurer une fleur de lys, et n’éclairent en rien la signification
de ces lettres. Nous ne nous fierons donc pas à Montrond pour éclairer
notre sujet.
L’étude des trésors découverts
dans la région d’Étampes nous avait apporté quelques
éclaircissements sur la pénétration de la région
par les monnaies concurrentes à la monnaie locale. L’étude
des dépôts où l’on a trouvé des deniers
d’Étampes (voir carte) nous informe sur leur dispersion, et la fréquence
statistique sur le volume des émissions. Douze dépôts
sont cités par J. Duplessy, où l’on trouve nos "étampois"
(carte ci-contre). La fréquence place en tête les émissions
capétiennes, dix dépôts, les deux autres étant
de Raoul. Dans les dix dépôts capétiens, nous voyons
une écrasante majorité de deniers de Louis VI, en concurrence
avec des monnaies de Paris, Orléans, Chartres, Bourges, et d’autres
ateliers moins importants. Sur la carte nous voyons aussi que leur circulation
s’établit principalement dans le domaine royal, avec un rayonnement
au sud, par les grands axes de communication.
Nous pouvons en conclure que le monnayage de
Louis VI et LouisVII pour Étampes, et principalement, celui
au grand E, est de loin le
plus important. Ceci étant confirmé par la fréquence
de rencontre dans les catalogues de vente et le prix des deniers de ce
type. Référence qui, en dehors de toute valeur scientifique,
à le mérite d’évoluer en fonction des mises sur
le marché et des découvertes.
Au terme de son étude sur le monnayage
local, Maxime Legrand, à qui il faut rendre hommage, a pensé
que ce privilège n’a pas pu s’arrêter brusquement, car lui
aussi a consulté le Traité Historique de Le Blanc,
disant qu’une charte de 1252, promulguée par Saint Louis
fait don aux Templiers "de trente livres, monnaie d’Étampes,
à prendre sur le monnayeur d’Étampes". Si la charge existe
toujours, rien en effet nous dit à quel type cette monnaie appartient.
Depuis Louis VII l’atelier de Paris émet
un type parisis, qui va se généraliser sur la plupart des
ateliers de Philippe Auguste. Après sa réforme monétaire
persisteront pour ce dernier deux systèmes:
— Le parisis, à Paris, Arras, Montreuil-sur-Mer,
Péronne, Saint Omer.
— Le tournois à Saint Martin-les-Tours,
Tours, et Rennes (hors domaine royal).
Louis VIII ne gardera que les tournois et Saint
Louis, émettra ces deux types:
FRANCO, en boustrophédon
(3) , pour les deniers parisis (abréviation
de "FRANCORUM REX"),
ou CHÂTEL TOURNOIS,
pour les deniers tournois.
|
Rien ne peut nous éclairer sur le monnayage
d’Étampes de 1252... Cette question posée pour Étampes
sur le choix de la monnaie parisis ou de la monnaie tournois, divisera
également le royaume, jusqu’à Louis XI pour les frappes,
voire la fin du XVIIème siècle pour la circulation et les
comptes.
Nous avons vu au cours de ces pages;
— Evoluer les monnaies, leur matériaux,
leur poids, mais aussi les symboles et les légendes.
— L’abandon des effigies royales, par les carolingiens,
en même temps qu’un recentrage des profits liés à
ces émissions.
— L’apparition des monogrammes, véritables signatures
reconnaissables par tous, lettrés ou illettrés.
— L’imitation du type orléannais avec les premiers
capétiens, ainsi que l’arrivée d’un type original, au
grand E sous Louis VI et VII.
— Enfin l’abandon par Philippe Auguste et ses successeurs
d’un type local au profit d’un type parisis ou tournois.
La constante de cette évolution
est l’assise de l’autorité royale par ce que véhicule
la monnaie au delà de sa valeur d’échange. La valeur de
signe, dépassant la valeur d’usage. D’ailleurs, la difficulté
que nous avons à savoir qui utilisait ces deniers et oboles, ainsi
que leur pouvoir d’achat est liée à l’incomparable mode
de vie des gens de cette époque. Comme le dit Marc Bloch (4), "La société de ce
temps n’ignorait, certes, ni l’achat ni la vente. Mais elle ne vivait
pas comme la nôtre d’achat et de vente... De même pour cette
autre marchandise qu’est le travail humain: la corvée fournissait
plus de bras que le louage d’ouvrage. En un mot, l’échange, au
sens strict, tenait dans la vie économique moins de place sans
doute que la prestation."
Nous voici à la fin de cette étude,
avec le sentiment d’avoir soulevé à peine le voile de l’oubli,
juste de quoi retirer un peu de poussière, sur une vitrine de musée.
L’accès à l’histoire par un de ses aspects les plus techniques
est un travail passionnant, mais le risque est grand de n’intéresser
que les techniciens. J’espère ne pas avoir failli à ma
tâche, qui était d’initier le plus large public, sans trahir
la vérité historique. Il reste encore beaucoup de questions
sans réponse, et sans doute un travail important au niveau de la
recherche archéologique, complément indispensable à
la numismatique pour expliquer des périodes où les textes
font défaut.
La porte est ouverte à de nouveaux travaux
qui j’espère viendront compléter ma modeste présentation.
Gérard NIQUET
(1) FLEUREAU, Les Antiquitez
de la Ville et du Duché d’Estampes, Paris, 1683, p.102.
(2) MARQUIS,
Les Rues d’Étampes, Étampes, 1881, p. 60.
(3) du grec:
bous, "bœuf" et strophas: "qui se meut en tournant":
écriture archaïque dont les lignes se lisent alternativement
de gauche à droite puis de droite à gauche, à la
manière d’un bœuf qui laboure.
(4) Marc Bloch
"La société féodale" (1968), pp. 108-109.
|
Annexe 1: Traité
d’Andelot (587)
Dom Basile Fleureau, Première
partie, Chapitre VIII
"Les très excellents seigneurs
Gontran & Childebert Rois & très Glorieuse Dame Brunehault,
Reine, s’étant au nom de Jésus Christ assemblez à
Andely, pour le bien de la paix; afin de terminer par un mêur Conseil,
ce qui pourrait causer quelque trouble entre eux à l’avenir, par
l’avis des Gens d’Eglise & des principaux de leurs Royaumes, par la
Grâce de Dieu, & par le devoir de la Charité, ont accordé,
convenu & arrêté, que pendant tout le temps qu’il plaira
à Dieu, Tout-puissant de les maitenir en ce monde, ils garderont
Foy, Loyauté, & pure & simple charité, les uns envers
les autres. Et d’autant que Monseigneur Gontran soûtient, que par
l’accord passé entre luy & le Roy Sigibert, d’heureuse mémoire,
la portion lui étant échue du Royaume de Charibert luy devait
être entièrement rendüe, & que la portion du Roy
Charibert, possédée par son Père, devoit être
réunie à son Royaume. A été accordé,
convenu & arrèté que Monseigneur Gontran jouira à
perpétuité de la troisième partie de la Ville de Paris
avec ses dépendances, & les habitans des villes de Château-Dun,
de Vendôme, du Territoire d’Estampes & de Chartres qui avaient
esté de domaine de Charibert, outre ce que Monseigneur Gontran possédait
dudit Charibert du vivant dudit Sigebert. Pareillement, Monseigneur Chidebert
jouira dès à présent des villes de Maux, des deus
tiers de Senlis, des villes de Tours, de Poitiers, d’Avranche, d’Aire, de
Coseran, du Païs de Labour & de l’Albigeois, avec leurs dépendances:
à charge de celuy des deux Rois, à qui Dieu fera la grâce
de survivre, l’autre mourant sans enfant mâle, retirera à soy
le tout, pour en disposer en faveur des siens."
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Annexe 2:
Divers Privilèges
accordez aux habitans d’Estampes par le Roy Louis VII
Dom Basile Fleureau, Première partie, chapitre
XXVII, page 102
Dès la première année
que le Roy Louis VII règna seul en France, il accorda quatre
privilèges considérables aux habitans d’Estampes.
Le premier que de toute sa vie il ne ferait
ny ne souffrirait que l’on fit aucun changement à la monnoye, dont
ils usoient, et qui avait cours parmis eux, tant en son poids qu’en sa
valeur; à condition qu’ils luy païroient tous les trois ans
cent livres de la même monnoye; et que s’il arrivoit que l’on y fist
quelque altération soit au poids, ou à la matière,
sur les plaintes qui luy en seroient faites, il la feroit éprouver,
et si on trouvoit qu’elle eût été altérée,
il puniroit selon leur avis celuy qui auroit commis le crime. Et pour
une plus grande assurance qu’il entretiendroit ce qu’il leur promettois,
il voulut que Luc de Malle, Chevalier, leur compatriote fût caution
de sa parole. Il s’ensuit de ce que je viens de remarquer:
Premièrement, qu’il y avoit une monnoye
particulière à Estampes; et il s’en voit encore aujourd’hui,
des empruntes chez Monsieur Boutroüe Conseiller en la Cour des
Monnoyes à Paris, qui en fera voir des figures dans un Traité
des anciennes monnoyes, qu’il se dipose de donner bien-tôt au public.
Il y en a de différentes sortes, sur quelqu’une desquelles est
le portait du Roy, avec ces paroles au tour en lettres gothiques: Lodoicus
Rex Francorum: Et sur le revers, une montagne avec un château
au-dessus, et ces paroles Castello Stempis.
En second lieu il s’ensuit que les habitans
d’Estampes obvièrent par l’obtention de ce privilège, aux
grands et pernicieux désordres que le changement de monnoyes cause
au public par la faiblesse du poids, ou le mélange de matière,
et cela est de si grande conséquence, que le concile célébré
à Rheims, l’an 813 au mois de May, ne jugea pas indigne
de son soin, de faire supplier l’Empreur Charlemagne de réformer
ceux qui s’y étaient glissez, en faisant observer les Ordonnaces
de Pépin son père sur ce sujet. Et nôtre Histoire
de France a depuis remarqué que le Roy Philippe le Bel pour s’être
trouvé mal d’avoir affaibli la monnoie, enjoignit par testament
à son fils, Louis Hutin, de ne point l’altérer. Et celle
d’Amer VIII du nom, dernier Comte et premier Duc de Savoye, et depuis fait
Pape au concile célébré à Bâle, l’an
1439, nommé Félix V dit qu’en laissant les Etats à
son fils aîné Louis, ce fût à condition, qu’il
n’apporterait aucun changement à la monnoie, sans son exprès
consentement.
Le second privilège que le Roy Louis
VII accorda aux habitans d’Estampes, fut de vendre leur vin quand il
leur plairoit, sans en pouvoir être empêchez par qui que ce
fût que lorsqu’on vendroit le sien.
Le troisième, qu’il leur accorda en
vüe du soulagement de l’âme de son père et de ses
prédécesseurs, fut l’exemption de payer un septier de
vin au Prévôt et autant à son lieutenant et à
ses serviteurs, qu’ils avoient coûtume de prendre de chaque Bourgeois
qui vendoit son vin à pot (le septier de vin selon de Breul en
ses annales de Paris, page 148, font 6 pintes de vin, d’autres disent
qu’il en contient huit).
Et en quatrième lieu, il deffendit aux
crieurs de vin de refuser aux habitans d’Estampes, de quelque qualité
qu’ils fussent, Gentilshommes, Ecclésiastiques, ou autres, des
mesures pour vendre leur vin lorsqu’il leur en demanderoient, et leur
enjoignit de ne rien prendre pour leur droit, de plus que ce que l’on
avoit accoutumé d’ancienneté de leur payer.
|
Bibliographie
pour une étude
sur les monnaies d’Étampes
Ouvrages sur Étampes
FLEUREAU (Dom Basile), Les Antiquitez de la ville et
du duché d’Estampes, Étampes 1683 (1).
MONTROND (M de), Essais historiques sur la ville d’Étampes, Étampes,
1836.
MARQUIS (Léon), Les rues d’Étampes et
ses monuments, Étampes 1881 (2).
Ouvrages sur les monnaies
BOUDEAU (E.), Monnaies françaises provinciales,
Paris, 1910.
CIANI (Louis), Les monnaies royales françaises de
Hugues Capet à Louis XVI, Paris, 1926.
DUPLESSY (Jean), Les Trésors Monétaires Médiévaux
et Modernes découverts en France (tome 1: 751-1223), Paris,
1985.
DUPLESSY (Jean), Les Monnaies françaises royales.
Tome 1: Hugues Capet à Louis XI, Paris, 1988.
LEGRAND (Maxime), Essai sur les monnaies d’Étampes,
Paris, 1912 (3)
LEGRAND (Maxime), Diverses publications, trouvailles, etc...,
1888-1920.
NOUCHY (Patrick), Les rois carolingiens de Francie occidentale
de Pépin le Bref à Louis V, Dreux, 1994.
PROU (Maurice), Les Monnaies mérovingiennes, Nîmes,
1892.
BARTHÉLÉMY (A. de), Instruction manuel,
cité par PROU in Les monnaies mérovingiennes.
BELFORT (A. de), Description générale des
monnaies mérovingiennes, Paris, 1892.
BLANCHET (Adrien), Nouveau manuel, cité par PROU
in Les monnaies mérovingiennes.
BLANCHET (Adrien) et DIEUDONNÉ (Adolphe), Manuel
de numismatique française, Paris, 1912.
BOUTROÜE, Recherches curieuses, Paris, 1666 (4).
COMBROUSE, Monnaie de France mérovingienne, cité
par PROU.
DUCHALAIS, "Observations sur quelques monnaies frappées
à St Denis, Chinon, Orléans, Étampes, Le Mans,
Cateau-Cambrésis", in Revue numismatique (1840), pp. 431-440.
ENGEL (Arthur) et SERRURE (Raymond), Traité de numismatique
du Moyen Age, Paris, 1891.
GARIEL (Ernest), Les monnaies royales de France sous la
race carolingienne (deux parties), Strasbourg, 1883-1884.
HOFFMANN, Monnaies royales de France, 1878.
LE BLANC (F.), Traité historique des monnoies de
France depuis la Monarchie jusqu’à présent, Paris,
1690 (5)
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monographs. Carolingian coinage. The Américan Numismantic Society,
New York, 1967.
POEY D’AVANT (Faustin), Monnaies féodales de France,
Abbaye de Maillezais, 1858.
PONTON D’AMÉCOURT (G. de), Essais (p.160 pour
Étampes) cité par PROU.
Autres ouvrages
BUR (Michel), Suger, Paris, 1991.
(1) Dom Basile Fleureau
cite Boutroüe, Traité des anciennes monnoies.
(2) Léon Marquis
cite M de Saulcy, Revue numismatique, t. 2 et t. 3, et
cite Dom Basile Fleureau.
(3) Maxime Legrand cite
Engel et Serrure, Traité de numismatique du Moyen
Age, 1891, cite A. de Barthélémy, "Recherche sur les
origines de la monnaie tournois et de la monnaie parisis", in Revue
numismatique, 4ème série, 1897, et cite encore Fougère
et Duchalais, Revue numismatique 1839 et 1840.
(4) Boutroüe dans ses
Recherches curieuses s’arrête aux monnaies mérovingiennes,
sans en trouver pour Étampes, et annonce la parution de deux autres
tomes parlant des monnaies carolingiennes et capétiennes, non trouvés‚
ni à la Monnaie de Paris, ni à la Bibliothèque Nationale.
(5) Le Blanc dans son Traité
Historique n’a pas évoqué de monnaies mérovingiennes
ni carolingiennes pour Étampes. Seuls, sont identifiés
quelques deniers de Philippe 1er, Louis VI et Louis VII.
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Table
des matières
Sources bibliographiques — Introduction — L’époque mérovingienne — Etampes
au Traité d’Andelot — Triens de Droctégisélus —
Denier de Dructomarus — L’époque carolingienne
— Généalogie des rois de France — Charles le Simple (émissions
monétaires, denier) — Raoul (émissions monétaires,
denier) — Lothaire (émissions monétaires, Obole) — Trésors
monétaires étampois — L’époque
capétienne — Philippe (émissions monétaires,
deniers) — Louis VI (émissions monétaires, deniers)
— Louis VII (émissions monétaires, trésors monétaires)
— Conclusions — Annexes (le traité d’Andelot et les privilèges
accordés par Louis VII aux Étampois).
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Nous préciserons ultérieurement les
références de la première édition de cette étude.
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Source: pièces-jointes
à un courriel de Gérard Niquet en date du 13 juillet 2003.
Mise en page de Bernard Gineste, septembre 2003. |