Corpus Numismatique Étampois
 
Gérard Niquet
Un nouveau regard
sur les monnaies d’Étampes
1997
      
Avers d'un denier étampois de Charles le Simple
Revers d'un denier étampois de Charles le Simple
 
     Gérard Niquet, amateur plus qu’éclairé d’histoire et de numismatique étampoise, ancien secrétaire des Amis du Château Royal d’Étampes, a publié en 1997 une nouvelle synthèse sur le monnayage étampois du Moyen Age, synthèse qu’on attendait depuis longtemps: la précédente, celle de Maxime Legrand, remonte à 1912.
     Merci à Gérard Niquet de nous avoir aimablement communiqué le texte de cet article et ses superbes dessins, afin d’en faire profiter tous les amoureux d’Étampes.
 
Introduction
Mérovingiens
Carolingiens
Capétiens
Bibliographie

 
 


Gérard Niquet


NOUVEAU REGARD SUR LES
MONNAIES D’ÉTAMPES

 


1997

 
Introduction.


     Étampes et sa monnaie ont eu une gloire commune, celle d’appartenir au domaine royal, et de garder la trace d’un passé prestigieux. Il faut pourtant relativiser ce privilège, en considérant les époques d’émission, la prolifération d’espèces locales, la circulation restreinte, la motivation et le pouvoir des souverains monnayeurs. De nombreux historiens locaux ont révélé l’existence de ce numéraire étampois, avec plus ou moins de précision ou de mythe. Le croisement des sources, la lecture des monnaies et le rapprochement des types ont permis de distinguer trois époques d’émission, séparées d’un ou deux siècles, où ont circulé des monnaies d’ateliers plus importants et plus constants  comme: Paris, Orléans, Chartres ou d’autres plus modestes comme Château Landon, Châteaudun, etc... Pour présenter ces trois époques allant du VIème au XIIIème siècle, le déroulement chronologique m’a semblé être le plus adapté. On retrouvera pour chaque période, ou pour chaque émission une description du contexte  historique recentré sur son impact local,  ainsi qu’une présentation du contexte économique et monétaire général, jusqu’à son aspect étampois. J’espère par la numismatique, éclairer l’histoire de notre ville, démythifier certains écrits, en confirmer d’autres, sans pour autant réécrire ce qui l’a déjà été.


L’époque mérovingienne.



     Le monnayage mérovingien hérité des romains, voire copié sur celui des empereurs byzantins, est d’abord un monnayage d’or, sous forme de sous ou de tiers de sous, dits triens, puis exclusivement d’argent avec les deniers. Maurice Prou (1), nous éclaire à la lecture de la loi salique (des Francs saliens, au sud et Burgondes, Vème siècle) sur le passage d’un système de sou de quarante deniers, de type romain à un sou de douze deniers, de type franc, confirmé par la loi des Ripuaires (Francs germaniques au début du VIIIème siècle). L’article XXIII de la loi ripuaire dit: "Quod si servus servo hictu uno vel duobus seu tribus percusserit, nihil est. Sed tamen propter pacis studium tremisse, id sunt quatuor denarios conponat". Prou nous dit qu’il s’agit d’une véritable définition  du trémis, ou triens, qui vaut quatre deniers, donc le sou en vaut douze. L’article XXXVI  donne la valeur des animaux et objets  pour faciliter le paiement des amendes en nature. Rien pour nous permettre de connaître par exemple le prix d’une journée de travail. La monnaie à cette époque servait essentiellement aux échanges commerciaux avec les pays méditerranéens.
 
     Une chronologie donnée par G. Depeyrot (2), situe de 500 à 587 le monnayage pseudo-impérial, imité des monnaies byzantines, de 587 à 670 le monnayage dit des monétaires, enfin après 670 un monnayage d’argent, sous forme de deniers. C’est pour la période de  587 à 670 que nous connaissons les premières frappes étampoises.

     Étampes est un des enjeux du Traité d’ANDELOT (cité en Annexe 1) signé en 587 entre Brunehaut, son fils Childebert II, roi d’Austrasie, et Gontrand, roi des Burgondes.
 
     Le Pagus Stampensis, y est pour la première fois nommé, selon Dom Basile Fleureau, et la Reine Brunehaut y a, pense-t-il, établi un séjour royal. A l’écart de la ville, sur la commune de Morigny Champigny, un parc abritant un château, aujourd’hui reconstruit, portant le nom de cette souveraine semble l’attester. D’autre part, une bataille restée célèbre pour le nombre de ses victimes a opposé en 604 Clothaire II, roi d’Austrasie à Théodoric, roi de Bourgogne dans la campagne étampoise, sur les bords de la Louette.

     Si aucun écrit n’atteste le séjour de Brunehaut et peu  la bataille de 604, les monnaies étampoises sont, elles, bien identifiées. Prou en donne deux exemplaires conservés au cabinet des médailles de la Bibliothèque Nationale. Son classement les situe dans la "PROVINCIA  LVGDVNENSIS QVARTA" (Quatrième province lyonnaise) pour la "CIVITAS SENONVM" (pays de Sens), avec la dite ville de Sens, les villes de Dourdan et Melun. Cette organisation administrative, héritée de l’occupation romaine, place Étampes au croisement des voies de communications nord-sud, et est-ouest, d’où sans doute son essor économique et stratégique.

     Maxime Legrand (3) distingue, deux monnayages mérovingiens différents pour Étampes, d’après A. de Belfort (4):
 
 
Avers d'un triens de Droctegiselus Revers d'un triens de Droctegiselus Type Monétaire DROCTEGISELUS.
   
N° 4190 Tiers de sou d’or, 1,4g (Fig. 1)  n°567 de Prou
 
        A/ (ST)AMPAS FI. Buste au type à l’appendice perlé à droite, épaule cintrée.
        R/ DROCTEGISILOM. Croix grecque chrismée à droite au dessus d’un globe et d’un degré.          

Avers d'un triens de Droctegiselus Revers d'un triens de Droctegiselus

N° 4191
Tiers de sou d’or, 1,32g (Fig. 2)  n°568 du Prou
 
        A/ STAPAS I. Buste au type de l’appendice perlé à droite
        R/ XD RTEGLVS -. Croix latine ancrée et fichée sur un globe.
N° 4192 Tiers de sou d’or, 1,30g (non représentée) Collec. d’Amécourt
        A/ STAMPAS ICI. Buste à cheveux épars à droite, cou maigre.
        R/ Légende non précisée. Croix latine ancrée aux angles, radiée sur deux degrés.
Avers d'un triens de Droctegiselus Revers d'un triens de Droctegiselus
 
Non classée
Collection LEGRAND Tiers de sou d’or, 1,30 gr (Fig. 3

         A/ XSTAMPAS FIT. Buste au type à l’appendice perlé à droite (diadème rayé et non perlé)
        R/ DROCCEGISEIVS. Croix ancrée fichée sur un globe.
Avers d'un denier de Drurtomarus Revers d'un denier de Drurtomarus Type Monétaire DRUCTOMARUS.

 N° 4193 Denier (1,10 et 24 grains soit 1,27 gr) (Fig. 4)

         A/ DRVCTOMARVS. Buste diadèmé à droite, diadème terminé en volute.
        R/ STAMPAS FITVRC. Croix latine pattée, anglée de huit globules.
 
     Le statut des monétaires ne nous est pas vraiment connu. S’agissait-il de monnayeurs royaux, ou d’orfèvres indépendants, ou comme propose Le Blanc (5) des fermiers ou maîtres de la monnaie? Les textes et lois sont muets à leur sujet. La composition latinisée de leur patronyme sur les légendes de leurs monnaies, laisse deviner trois origines; latine, germanique ou hébraïque. Mais n’en était-il pas ainsi de l’ensemble de la population de l’époque? Leur grand nombre et leur dispersion interroge sur leur indépendance au pouvoir royal. Leur nom gravé sur les monnaies atteste-t-il d’un certain pouvoir personnel?
 
     Un seul nom "ELIGIVS M", celui de saint-Eloi, a traversé les siècles, en tant que monétaire, évêque, et conseiller de trois rois: Clothaire II, Dagobert I, et Clovis II. Il faut bien avouer que son nom nous est plus parvenu pour ses conseils au "bon roi Dagobert" que pour son habileté d’orfèvre.

     Les Monétaires d’Étampes ne nous sont connus que par leur nom sur les triens, précédemment décrits. Engel et Serrure donnent une étymologie germanique, pour Druht, Druct, Droct, qui désignent "le peuple" et pour Gisal, Gisel, Gisil, qui ont le sens de "compagnons". D’autres ateliers ont eu des monétaires aux noms voisins: DROCT pour Saint Jean de Maurienne, DROCTEBADV pour Gisia dans le Jura, DROCTEBALDVS pour Izernore dans l’Ain, DROCTEGISILVS pour "Odomo" dans l’Aisne (aujourd’hui disparu), DROCTOALD pour "EXONA", Essonnes dans l’Essonne, DROICTOALDVS pour Langres (Haute-Marne), DRVCTOALDO pour Vensat (Puy-de-Dôme), DRVCTIGISILVS pour Odomo déjà cité, DRVCTIIGISILVS pour un atelier inconnu, et DRVCTOALDVS pour Toul (Meurthe et Moselle). Peu de rapport en fait, entre ces Monétaires et ceux d’Étampes sauf peut-être pour Essonnes. Maxime LEGRAND pense que le denier d’argent DRVCTOMARVS, moins barbare, est antérieur aux triens DRVCTEGISILVS. Il pourrait aussi bien être postérieur et marquer le début de l’ère des deniers. Le type des triens d’Étampes, de la fin du VIIème siècle, pour lequel d’Amécourt a donné le nom de type à l’appendice perlé, se répartit sur une zone très étendue: Paris, Senlis, Meaux, Troyes, Orléans, Nantes, Avranches, Le Mans, Blois, Angers, Amboise, et Tours. La croix ancrée au revers est au type de St Eloi, tout aussi répandu.

     Sur l’inévitable question, du lieu où furent frappées ces monnaies, impossible à déterminer aujourd’hui, la réponse peut être trouvée dans le peu de matériel et d’infrastructure, nécessaire à cet atelier, et qui pouvait, rapidement, être déplacé. L’important étant sans doute la protection des coins et des flans, et leur transport en lieu sûr et sous bonne garde. Pour cela Legrand risque deux propositions: soit le château de Brunehaut, soit l’enceinte d’Étampes-les-Vieilles. Rien n’est moins certain car il faudra attendre Charlemagne, et les traités de Thionville en 805 et de Nimègue en 808 pour restreindre le monnayage aux palais impériaux, ou royaux.

     En attendant, il faudra environ deux siècles pour trouver un nouveau monnayage étampois. De la fin du VIIème siècle, jusqu’à la fin du IXème, du règne de Childéric II à celui de Eudes. Voyons ce qui se passe durant cette période.

(1) Maurice PROU, Catalogue des monnaies françaises de la Bibliothèque Nationale, réédition de 1995, p. VI.
(2) Georges DEPEYROT, "Introduction", in M. Prou, Catalogue des monnaies françaises de la Bibliothèque Nationale, réédition de 1995, p. 13 (chronologie initialement due à J Lafaurie).
(3) Maxime LEGRAND, avocat étampois, numismate et historien, a publié un Essai sur les monnaies d’Étampes en 1912, ainsi que "plusieurs notes sur des découvertes de trésors monétaires".
(4) Adrien de BELFORT, Description générale des monnaies mérovingiennes, Paris, 1892.
(5) Traité Historique, 1692.


L’époque carolingienne.


     Pépin le Bref abolira le monopole des Monétaires, comprenant qu’ils réalisent des profits sur cette activité et ordonnera que tous les deniers portent son nom PIPINVS REX ou RP, son monogramme,  image véhiculée de son pouvoir, autant que contrôle de la production. La monnaie d’or a disparu, à la fin  du VIIème siècle, malgré tout, les deniers restent peu utilisés dans les échanges. Le troc est né d’une grande méfiance sur le poids, le titre des monnaies, et le faux monnayage étant assez répandu. A Francfort en 794 Charlemagne cherchera à rétablir la confiance, il obligera même l’acceptation des deniers. Il dit à ses sujets:  "Sachez  ce que nous édictons: les nouveaux deniers auront cours en tout lieu, en toute cité, en tout marché, ils seront reçus par tous, pourvu qu’ils portent la marque de notre nom, qu’ils soient d’argent pur et de bon poids". Des amendes sont prévues pour ceux qui refusent ces deniers  portant la marque que l’on dira "monogramme carolin". (Voyez plus bas  plus bas ce monogramme).

     A Thionville et Nimègue, il ordonne "Qu’il ne soit frappé de monnaie qu’à notre cour et que les deniers palatins aient cours partout" .

     Louis le Pieux succédant à son père gardera la "taille" de 240 deniers pour une livre, soit 1,7 g d’argent (1) , jusqu’en 830 où il taillera 264 deniers à la livre, soit 1.54g . On lui attribue (2) la  création d’ un demi denier ou "obole", toutefois il existait des oboles sous Charlemagne, voire même sous Pépin (3).
 
     Le monnayage de Charles le Chauve est le plus important de l’époque carolingienne. L’édit de Pîtres 864 tentera de mettre fin à l’autonomie monétaire de certaines villes, en limitant la frappe aux palais royaux.

     Viennent ensuite Louis II, Louis III, Carloman II, et Charles III le Gros, qui de 877 à 887 seront aux prises avec les Normands, et  les Grands du royaume. Les très puissants ducs d’entre Seine et Loire vont alors imposer leur loi et faire élire Eudes, fils de Robert le fort. La dynastie des Robertiens mettant fin au principe héréditaire du trône, va par la force et la ruse pénétrer celle des Carolingiens.
 
     Sous le règne d’Eudes 887 à 898 seront frappés des deniers variés et multiples avec de nouveaux monogrammes, moins stabilisés que le monogramme carolin, formé par la disposition des lettres de ODO ou XDX associées aux initiales R F pour Francorum Rex. Ses monnaies sont toutes à la légende G(C)RACIA D-I REX et au revers le nom de l’atelier. A sa mort Eudes reconnaît Charles III le Simple, comme successeur. Le simple ne voulant pas dire qu’il le fut d’esprit, mais au contraire, droit, juste, sans duplicité.

(1) La livre pesant 408 grammes
(2) Patrick NOUCHY, Les rois carolingiens de Francie Occidentale.
(3) Michel DHÉNIN, Visite à la Bibliothèque Nationale de France, 1997.
Charles le Simple.
 
     Le monnayage de ce souverain, taillé pour 22 sous à la livre, (264 deniers), est très dispersé sur le royaume. On trouve sous son reigne ving-sept ateliers en France dont sept aux environs de Paris, actuelle Ile de France.
 
Carte des ateliers monétaires émettant sous Charles II le Simple

     Il garde la légende CRATIA D-I REX, avec le monogramme carolin, ou titulature au revers, héritée de Charles II.On situe à cette époque la reprise du monnayage étampois. Il faut dire que l’influence des ducs d’entre Seine et Loire a mis la ville au cœur du domaine royal. Mais contrairement aux autres le monayeur étampois frappe un denier anonyme, (sans titulature ou monogramme, avec dans le champ STAM sur une ligne et bIS au dessous, à lire par rotation et lecture rétrograde PIS), ne voulant ou ne pouvant se décider entre les ducs ou le roi. Seuls les ateliers du Mans, de Chalons en Champagne, et un denier parisis ont également cette particularité.

Avers d'un denier étampois de Charles le Simple Revers d'un denier étampois de Charles le Simple  
 Voici la description par Patrick NOUCHY:
    26 - Denier d’argent (Fig. 5)
 
    A/ XGRATIA D-I REX en légende circulaire; au centre une croix.
    R/ STAM / bIS + en deux lignes entre deux croisettes.
       
  (Gariel 21 planche III; Morrison-Grunthal 1411; Prou)

 
     L’invasion des Normands fait toujours rage et n’épargne pas Étampes. Dans l’histoire rimée de leur chef Rollon il est  dit: "Etampes ont détruit, et le bourg ont gasté, et toute terre mise en chétiveté". Ce dernier est contraint de lever le siège de Chartres en 911 et signe avec Charles III le Traité de Saint Clair-sur-Epte. Le roi s’empare de la Lorraine, et mécontente les seigneurs neustriens, dont Robert de France et Raoul de Bourgogne. Robert, frère de Eudes se fait proclamer roi le 29 juin 922, entrant en guerre contre Charles. Bien que vainqueur de la bataille de Laon en 923. Robert 1er y perd la vie, Charles prend la fuite, et meurt en captivité.
Raoul

     Charles en fuite, Robert 1er tué, c’est son gendre, Raoul, duc de Bourgogne qui est élu roi de France. Comme ses prédecesseurs, il est toujours aux prises avec les Normands. Il les chasse de son duché, et tente sans succès, ni gloire,  en 924, d’acheter leur soumission. Des hordes Hongroises dévastent le pays, sans qu’il puisse les arrêter. Toutefois son règne s’organise, et il bat les Normands en 930, et fait cesser les révoltes des seigneurs. Il meurt à Auxerre en ayant pacifié son royaume.
 
Première Maison de Bourgogne
 
Richard le Justicier
(+921)   
Comte d’Autun vers 880, puis Duc bénéficiaire de Bourgogne vers 888
 Comte de Sens Nevers et Auxerre.
Epouse en 888 Adélaïde, fille de Conrad II le Jeune (comte d’Auxerre, puis de Bourgogne Transjurane)
 
Raoul (+936)
Hugues le Noir (+952)
Ermangarde (+956)
Duc de Bourgogne 921
Roi de France 923
Epouse v.914 Emma
(fille de Robert 1er
Duc des Francs)
d’où un fils mort jeune
de Varais v. 914
Duc de Bourgogne 936
sans alliance
Liégarde
Duchesse de Bourgogne
Epouse Eudes v.955
Comtesse d’Autun
Epouse Gilbert 938
Comte d’Autun, Chalon
Beaune et Dijon

     Le monnayage, de Raoul marque une adapation des monogrammes carolins et odoniens (voyez plus bas).

     Cependant nous dit P. Nouchy sa monnaie est à l’image de son règne, un peu anarchique, soumise aux caprices, et au profit des monnayeurs. Le poids des deniers diminuant à 1,25g, par une taille de 312 à la livre.

     Pour Étampes nous connaissons trois émissions de Raoul, quelques versions ayant une ou des lettres rétrogrades. Regardons ce classement.
 
Avers d'un denier étampois du roi Raoul Revers d'un denier étampois du roi Raoul  
  20 - Denier d’Argent (fig 6)
 
    A/ XGRATIA D-I REX. Légende circulaire. Au centre monogramme carolin
    R/ XSTAPIS CASTRA. Légende circulaire. Au centre une croix.
       
   (Gariel 20 planche LIII ; Morrison-Grunthal 1606 ; Prou)
Avers d'un denier étampois du roi Raoul Revers d'un denier étampois du roi Raoul  
 21 - 22- Denier d’argent (fig 7)
  
   A/ XGRACIA D-I REX. Légende circulaire. Au centre monogramme odonien, légèrement différent du 21 au 22.
    R/ XSTAMPIS CASTLI (21) ou CATELI (22). Légende circulaire. Au centre une croix.

    (Gariel 1 et 19 planches XLVIII et LIII ; Morrison-Grunthal, 1605 var; Prou 539; Poey d’Avant 23 planche I).

     Sur la carte ci-dessous nous voyons que le monnayage de Raoul se concentre sur la périphérie de Paris. Sur 26 ateliers 20 sont à moins de 150 km de Paris. Les deniers  portant la titulature RODOLFVS ou RVDOLFVS émanent des ateliers d’Angoulême, Bourges, Chalons en Champagne, Langres, Nevers, Poissy, Le Puy-en-Velay, Sens, et Soissons. Les autres, soit environ 17 ateliers, pour la plupart, proches de Paris, dont Étampes reprennent la légende déjà citée GRATIA  D-I (DEI) REX, et le monogramme. Un recul significatif de l’indécision, dans la reconnaissance du "pouvoir robertien".

Carte des ateliers monétaires émettant sous le roi Raoul


     A la mort de Raoul, en 936, c’est à  Hugues le Grand, duc de France, qu’échoit la couronne, mais celui ci préfère voir régner, sous son contrôle, Louis d’Outremer, fils de Charles III. Son faible pouvoir, produit un monnayage très indépendant. Thibaut le Tricheur, comte de Blois, de Chartres et de Tours, dont le roi est prisonnier en 945 en profite pour retirer de ses monnaies la légende royale, donnant sans doute naissance au type féodal bléso-chartrain. Ce roi malmené meurt à 33 ans, laissant son fils Lothaire âgé de 13 ans pour lui succéder.

     Maxime Legrand signalait (1) un denier, d’HVGO MAGNVS (Hugues le Grand) frappé à Étampes. Intrigué par l’arrêt des frappes de l’atelier étampois, il trouvait dans cette découverte du Dr. Bailhache "le maillon manquant d’une chaine interrompue". Cette trouvaille d’Arpajon s’avéra être un faux de fabrication récente.

(1) "Essai sur les Monnaies d’Étampes. II° Étude" (extrait de la Revue numismatique de 1919).
Lothaire II
 
     Son règne, sous la tutelle d’Hugues le Grand, s’annonce chaotique et contesté. Placé, par son oncle Bruno, sous l’autorité germanique des Otton, il tente de s’en libérer, et de déposséder ceux ci de la Lorraine, en 965. Il se brouille  avec un allié de poids Hugues Capet, fils, d’Hugues le Grand. Seul, sans soutien, il laisse à sa mort en 986, son fils, Louis V, associé depuis 8 ans aux affaires du royaume.
 
     Le monnayage de ce roi sombre dans l’anarchie. Il garde cependant la taille de 26 sous par livre, et les seize ateliers répertoriés frappent au monogramme carolin ou à la titulature LOTARIVS. (voir la carte) De nombreux ateliers ont disparu ou passent au monnayage féodal. P. Nouchy  nous décrit une obole (demi denier) pour Étampes:
 
Avers d'une obole étampoise du roi Lothaire Revers d'une obole étampoise du roi Lothaire  
  15 - Obole d’argent (Fig 8)

    A/ +IHLRX REX I en légende circulaire, au centre monogr. type carolin
    R/ STAMPIS CASTELLVM en légende circulaire, au centre une croix

  (Gariel 14 planche LVII; Morrison-Grunthal 1412)
 
     Pour étayer l’aspect restreint, mais reconnu du monnayage étampois de Lothaire, Legrand cite les vers rapportés par du Cange du  roman d’Aubéry le Bourguignon:
"Ervis son  frère, maintint mult bien ses droits,
"Qu’il n’en perdi vaillant un Etampois."

     C’est avec Lothaire que se termine le monnayage royal carolingien d’Étampes, et là encore se pose la question de l’emplacement de l’atelier. En effet l’édit de Pîtres, nous l’avons vu, limitait les frappes aux palais royaux et les légendes Stampis Castra ou Castelli ne laissent aucun doute. Étampes avait un palais carolingien. Mais où était il situé?
 
     Maxime Legrand émet l’hypothèse d’un château antérieur à l’actuel donjon, au même emplacement, ou celle d’un palais situé dans Estampes-les-Vieilles. "Une petite place en bordure de la grande rue, et non loin de l’Ouche-Saint-Martin, porte encore de nos jours, le nom caractéristique de place du Puits du Palais". A notre connaissance aucune fouille récente n’a apporté de réponse à ces questions. Les archéologues locaux ont été peu enclins à communiquer leurs travaux, par une publication du résultat des fouilles de la prison, de l’hôpital, ou de Guinette.

     Les trésors monétaires publiés par J. Duplessy en 1985 nous aident à voir la circulation des espèces. (Voir le tableau) Notamment les trouvailles de Chalo-Saint-Mars, de Méréville, et d’Etréchy, de monnaies enfouies vers la fin du IXème siècle, et contenant principalement des deniers de Charles le Chauve (Voir le tableau). Les ateliers sont variés, mais il ressort que ceux de Chartres, Le Mans, Laon, Orléans, Paris, Reims, Rouen et Curtisasonien (site normand disparu) dominent par leur fréquence.
 
Tableau des trésors monétaires découverts dans l'Etampois
 
     Aucune monnaie d’Étampes dans ces trouvailles locales? Alors regardons où ont été trouvés nos deniers carolingiens. A Chartres un denier de Raoul, pour Étampes est signalé avec des monnaies de Chartres, Orléans, Nogent le roi, Beaugency. Une autre trouvaille du Loiret (non précisée) identifie deux deniers de Raoul, aux deux types (carolin & odonien). Cela fait très peu de trésors suffisamment importants pour être signalés (Duplessy précise que ne sont citées les trouvailles que de plus de deux monnaies). On peut toutefois noter que les deniers de Raoul au monogramme odonien sont les plus aisés à trouver dans les catalogues numismatiques, quant à celui de Charles le Simple, il n’est à notre connaissance connu qu’à un seul exemplaire.

     Nous pouvons tourner la page de l’époque carolingienne, en constatant par l’étude des monnaies, la lutte sans merci des Robertiens, avec ou contre la dynastie en place. Légendes et monogrammes sont des outils de communication et de pouvoir. La valeur d’usage du numéraire passe-t-elle alors au second plan? Pas tout à fait, car, comme nous l’avons dit dans cette étude, sa circulation est liée à la confiance qu’on a dans la monnaie, et dans le pouvoir. L’un ne va pas sans l’autre. Étampes, au cœur de ces luttes d’influence et de sang, n’a pas échappé à la "médiatisation", gravée à jamais sur ses monnaies.

 
L’époque capétienne.
 
     De séjour royal mérovingien, en palais carolingien, Étampes à acquis son prestige au fil des siècles, mais ce sont sans doute les premiers capétiens qui lui feront trouver un nouvel essor, et lui donneront la physionomie que nous lui connaissons aujourd’hui. Robert II le pieux, et la reine Constance, y ont fait construire de nombreux édifices: château de Guinette, palais du Séjour, les églises Notre Dame, Saint Basile, et Saint Gilles, etc...

     Robert, dont les séjours étampois semblent attestés par des actes de gouvernement signés de notre cité, "actum Stampis Palatio publice", n’a pas utilisé l’atelier monétaire, pour frapper des espèces locales. Son pouvoir n’y était sans doute pas contesté, et le numéraire parisis suffisait aux échanges.
Philippe 1er
 
     Il faut attendre Philippe 1er, petit fils de Robert le pieux, pour voir réapparaître des monnaies d’Étampes. Agé de 8 ans à son avènement, le 4 août 1060, il règne sous la tutelle du comte de Flandres, Baudouin V, jusqu’en 1067. Il mène alors une politique d’accroissement du domaine royal. Il reçoit plusieurs provinces: en 1068, des mains de Foulques le Réchin, comte d’Anjou, le Gâtinais, où il rouvre l’atelier de Château-Landon, fermé depuis Raoul, en 1077, de Simon, comte de Valois, le Vexin français, où il ouvre les ateliers de Mantes et Pontoise, en 1101, d’Arpin, vicomte de Bourges, Dun-le-Roi et Bourges, où il battra monnaie.

Carte des ateliers monétaires émettant sous Philippe Ier
 
     Le schéma est toujours sensiblement le même. On prend d’abord possession des terres et on bat monnaie. A Étampes, qui n’a pourtant jamais quitté le domaine royal, c’est le départ d’Eudes le Maire, seigneur de Châlo-Saint-Mars, châtelain d’Étampes, "son familier amy et serviteur domestique de sa maison", qu’il envoie en croisade, qui incite Philippe à frapper monnaie à son nom.

     Le monnayage d’Étampes se compose d’oboles et de deniers de quatre types, répertoriés ainsi par J. Duplessy:

Avers d'un denier étampois du 1er type de Philippe Ier Revers d'un denier du 1er type de Philippe Ier  
  40
- Denier, 1er type (fig 9)
 
        A/ XPHL(R)X REX-I, monogramme carolin déformé. (R) rétrograde.
        R/ PHILIPVS C STAMPIS, Croix.
41- Obole, 1er type
        A/  idem, denier 1er type.
        R/ XCASTELLVM STAMPIS, Croix.
Avers d'un denier étampois du 2e type de Philippe Ier Revers d'un denier étampois du 2e type de Philippe Ier  
  42
- Denier, 2ème type (fig 10)
 
        A/ XPHILIPS X READ-I (légende commençant à droite), monogramme odonique carré
        R/ CASTELLVM STAMPIS, croix cantonnée d’un A au 1 et 4.
43 - Obole
        A/ XPHILIPVS X REX D-I, porte de ville accostée de DE et TR, avec A au-dessus et X à l’intérieur.
        R/ CASTELLVM STAMPIS (lég. commençant à g.), croix à laquelle sont appendus A et W.
Avers d'un denier étampois du 3e type de Philippe Ier Revers d'un denier étampois du 3e type de Philippe Ier  
  44
- Denier, 3ème type (fig 11)
   
       A/ XPHILIPVS X REX D-I, porte accostée de RD et X, avec A au dessus,
                    E au dessous et T à l’intérieur.
        R/ CASTELLVM STAMPIS (leg. commançant à g.) croix cantonnée d’W et A au 3 et 4.
45- Obole, même type, mêmes légendes.
Avers d'un denier étampois du 4e type de Philippe Ier Revers d'un denier étampois du 4e type de Philippe Ier  
  46
- Denier, 4ème type (fig 12)
 
        A/ XPHILIPVS X REX-I (et var.), porte accostée de IC, IS, avec I au-dessus et AR à l’intérieur.
         R/ CASTELLVM STAMPIS (et var.) croix cantonnée de S (rétrogrades) au 1 et 4.
47- Obole, même type, mêmes légendes.
 
     Nous voyons dans cette description, en fait, deux types de monnayages, celui aux monogrammes, hérités des carolingiens, et celui à la porte de ville, commun à Orléans et Étampes, dont Philippe 1er aurait emprunté le type à Louis le Pieux (814-840).

     L’apparition de lettres aux significations mystérieuses a laissé de nombreux chercheurs perplexes, sauf pour les croix "chrismée", type 3 (potencée d’A et W) où l’on peu voir un tout, le début et la fin, l’éternité, etc...
 
     Sur les A ou S cantonnant les croix des types 2 et 4, il pourrait s’agir d’une altération de l’A et W, mais sur les RD X du type 3 ou sur les IS I IC AR du type 4, personne n’a fourni de solution.
 
     Le Blanc, dans son Traité Historique des Monnoies de France, 1692, nous dit à ce propos "de l’autre costé il y a quelques lettres dans le milieu de la pièce, dont je ne puis deviner la signification". Legrand veut y voir une dégénérescence de la légende DEI DEXTRA BE des deniers que Philippe a frappé à Orléans. Nous laisserons chacun juge de la liberté de cette interprétation, et garderons notre perplexité.
 
     Sous Philippe 1er, Étampes a connu deux conciles, en 1092, et 1099, organisés par Richier, archevêque de Sens. On peut aisément imaginer le rayonnement économique et religieux pris par la région à cette époque. En 1100, huit ans avant de décéder, le roi a associé son fils Louis aux affaires du royaume, pour l’unité duquel il reste encore beaucoup à faire.

     Maxime Legrand cite J. Depoint, "La Chevallerie étampoise, Les chevaliers et les vicomtes d’Étampes sous Philippe 1er et Louis VI" (1) pour retrouver l’existence d’une charge de monnayeur, et semble y parvenir. "Nous y voyons Guihard le Bouteiller, Ougrin le Chambellan, Orson le Riche etc..." Et encore: "Nous voyons figurer parmi les chevaliers étampois témoins: Jean, fils d’Anseau Payen, Orson le Riche et son frère Aimon, Rainard, fils d’Hermer, un maréchal Guillaume, le vicomte d’Étampes, Marc fils de Roscelin, et un personnage qui porte le nom suggestif de Geoffroy le monnayeur." Cela nous semble aussi être la preuve irréfutable de l’existence d’une charge officielle de monnayeur. Sur les quinze ateliers de Philippe, onze sont en Ile-de-France (domaine royal), trois sont en Bourgogne du sud, un en Artois. La taille s’est un peu affaiblie depuis le carolingiens à 1,10g le denier.

(1) Bulletin de la société historique et archéologique de Corbeil (1909).
Louis VI

     Agé d’environ trente ans, en 1108, à la mort de son père, "Louis qui ne dort" était connu pour son énergie et son courage. Il trouve dans l’Eglise une alliée, et principalement dans l’abbé Suger, ami d’enfance et conseiller. Il passe une bonne partie de son règne à lutter contre les petits seigneurs d’Ile-de-France, entre autres, contre son demi-frère, sire de Monthléry, dont il confisque les biens en 1111 et Hugues de Puiset qu’il vainc en 1118. Ce dernier est envoyé en croisade, où il meurt.

     D’autres guerres éclatent contre Henri 1er, roi d’Angleterre de 1119 à 1124, contre Guillaume VI, comte d’Auvergne, en 1126. Sous son règne certaines villes vont se révolter. Le roi leurdonnera, — ou elles se donneront —, une charte de commune, avec des représentants élus: "les échevins".

Louis VI donne une charte de franchise aux habitants du marché St Gilles en 1123. Cette charte (annexe 2) détermine, par la réunion des villes d’Étampes "les vieilles" (Saint Martin) et d’Étampes "le château" (Saint Basile Notre-Dame, Guinette), l’essor économique de la cité, et sa configuration future.

     Michel Bur, dans Suger Abbé de Saint-Denis, Régent de France, nous dit à propos des prix  en 1145, que Suger avait conclu avec le comte de Roucy, Hugues, avoué de Concevreux, un accord fixant les droits de celui-ci en fonction de l’outillage des paysans: "pour un cheval, deux livres et un muid de vin; pour un âne, douze deniers et un muid; le manouvrier paierait six deniers et un muid; trois bœufs équivaudraient à deux chevaux..." (1) . M Bur cite encore pour Guillerval donné par Dagobert aux moines de St-Denis,"un constat fait par Suger dans sa jeunesse, que le revenu ne dépassait pas quatres muids et quelques deniers pour les maisons... Déjà Payen d’Étampes, père de Jean, et un autre chevalier de Pithiviers se disputaient une partie de la terre et  du bois... Suger avait négocié avec les deux chevaliers, établi entre eux une concorde... supprimé les anciennes redevances au produit si médiocre et instauré à leur place une prestation en nature proportionnelle à la récolte perçue sur le champ, et pour cette raison appelée champart..."  Enfin pour conclure cet aspect économique, regardons cet extrait édifiant sur la défiance de la monnaie et les avantages des paiement en nature "Cet esprit d’entreprise qui pousse Suger à briser les résistances coutumières,... à compter en livres et en deniers , mais aussi de préférence en muids et en minots, car les revenus en nature connaissent des variations de prix surtout au moment de la soudure" (2)

     Comme sous Philippe 1er, Étampes abrite deux conciles; le premier en 1112, le second en 1130, en présence de saint Bernard, élisant le pape Innocent. La ville connaît un rayonnement spirituel et religieux jamais retrouvé. Par exemple, Michel Bur évoque deux événements: "Le pape arriva à Étampes. On ne pensa plus qu’à la fête de la dédicace de la nouvelle église abbatiale de Morigny, qui eut lieu le 3 octobre 1119.Y assistèrent, au milieu d’un déploiement de faste extraordinaire , outre Calixte II, le roi, la reine, le chancelier Etienne de Garlande, son frère le sénéchal Guillaume, les légats Conon de Préneste et Boson de Sainte-Anastasie, etc.." (3), ou en 1130 pour l’élection d’Anaclet II: "Pendant ce temps, le roi réunissait à Étampes une assemblée où l’abbé de Clairvaux, Bernard, farouche partisan du courant réformateur issu de la Querelle des Investitures, fit valoir les titres du pontife." (4).

     La plupart des ateliers monétaires de Louis VI (Voir la carte) est située sur un axe Nord-Sud à l’image du domaine royal. Limité à une douzaine de villes son monnayage  est très difficile à distinguer de celui de son fils, Louis VII le Jeune: les ateliers et les types sont sensiblement identiques. La taille s’est encore affaiblie, plaçant souvent les deniers à moins d’un gramme.
 
Carte des ateliers monétaires émettant sous Louis VI
 
     Pour Étampes Jean Duplessy nous dit qu’il a suivi le classement de A. Dieudonné (5) et J. Lafaurie (6) , tout en sachant que les types les plus récents attribués à Louis VI, sont certainement de Louis VII. Regardons ce classement.

Avers d'un denier étampois du 1er type de Louis VI Revers d'un denier étampois du 1er type de Louis VI  
    100
- Denier, 1er type (fig 13)
   
    A/ XLODOVICVS REX I (légende commençant à gauche) déformation du monogramme de Raoul  de type carolin.
    R/ STAMPIS CASTELLVN, croix cantonnée d’un A au 1 et 4



Avers d'un denier étampois du 2e type de Louis VI Revers d'un denier étampois du 2etype de Louis VI      
    101 - Denier, 2ème type (fig 14)

    A/ XLODOVICVS REX-I, porte de ville accostée d’IC et IS (S rétrograde). I au-dessus, AR à l’intérieur.
    R/ STANPIS CASTELLVN, croix cantonnée d’un S au 1 et 4 ou au 2 et 3.
Avers d'un denier étampois du 3e type de Louis VI Revers d'un denier étampois du 3e type de Louis VI
   102 - Denier, 3ème type (fig; 15)
 
    A/ XLODOVICVS REX I (légende commençant à gauche), grand E accosté à gauche d’un annelet, à droite de quatre besants posés en pal et une croisette.
    R/ STAMPIS CASTELLVM (et variantes), croix cantonnée d’un A au 1er et 4 ou au 2 et 3.
103 - Obole 3ème type
Même type, mêmes légendes que  102.
    104 - Denier , 4ème type
    A/ X LODOVICVS REX I (leg. commençant à g.), grand E accosté à gauche d’un annelet, à droite 3 besants posés en pal et d’une croisette.
    R/ STANPIS CASTELLVN (et var.), croix cantonnée d’un A au 1 et 4 ou au 2 et 3.
105 - Denier, 5ème type
A/ XLODOVICVS REX (légende commençant à gauche), grand E accosté à gauche d’un annelet,
à droite de deux besants superposés et  croisette    
R/ STANPIS CASTELLVN (et var.), croix cantonnée d’un A au 1 et 4 ou au 2 et 3.
106 - Denier, 6ème type
A/ XLODOVICVS REX (leg. commençant à g.), grand E accosté à gauche d’un annelet, à droite d’une croisette.
R/ STAIIIS CVTELLVTII (et autres déformations), croix cantonnée d’un A au 1 et 4 ou au 2 et 3.

107 - Obole, 6ème type
Même type, mêmes légendes que 106.
Avers d'un denier étampois du 7e type de Louis VI Revers d'un denier étampois du 7e type de Louis VI  
  108
- Denier, 7ème type. (fig 16)
 
    A/ XLODOVICVS REX, calvaire accosté de deux II à droite et à gauche.
    R/ STAMPIS CASTELLVM, croix cantonnée d’un S au 2 et 3 (non cantonnée dans son illustration?)
109 - Obole, 7ème type
Même type, mêmes légendes que 108.
110 - Obole, 8ème type
A/ XLODOVICVS REX, dans le champ I I I I
R/ STAMPIS CASTELLVM, croix.

 
     A l’observation de ces émissions étampoises, on peut facilement déterminer huit types biens distincts classables en quatre catégories

     — Le denier au monogramme carolin dégénéré inspiré de Raoul.
     — Le denier à la porte de ville inspiré des espèces d’Orléans.
     — Les deniers au grand E dont on peut dire qu’ils reprennent l’initiale de la ville, mais dont la ressemblance avec les deniers féodaux d’Herbert comte de Mans, laisse à penser qu’ils peuvent en être inspirés, comme ceux de Dun-le-Roi, et Pontoise. Ce type est quelquefois présenté le E couché, représentant une sorte de lambel (héraldique: Traverse horizontale, souvent placée en chef, avec pendants).
     — Pour ce denier nous avons quatre variantes avec la disparition au fil du temps des besants (globules), et un affaiblissement du titre d’argent. Les plus récents étant, comme le signale Jean Duplessy, attribuables à Louis VII, sans pour autant que l’on sache à partir duquel.
Enfin le type au calvaire tournois, figure assez originale de la série des églises, temples, et plus tard, châtel tournois.
 
(1) TARDIF (J. ), Monuments historiques, p. 259, n° 479 (1145) et O CARTELLIERI, Abt Suger von Saint Denis, Berlin, 1898, n° 122.
(2) A. LECOY DE LA MARCHE (A.), Œuvres complètes de Suger, Paris, Société de de l’Histoire de France, 1867 p. 159 et 163.
(3) LUCHAIRE, A., Louis VI le Gros, p. 125, n° 264, et Chronique de Morigny, éd. L. Mirot, 1912, pp. 32-33.
(4) SUGER, Vie de Louis VI le Gros, éd. Waquet, pp 259-261 (ch XXXII), Paris, 1929.
(5) DIEUDONNÉ, Catalogue des monnaies françaises de la Bibliothèque Nationale, Les monnaies capétiennes ou royales françaises. Tome 1: de Hugues Capet à la réforme de Saint Louis, Paris, 1923.
(6) LAFAURIE (J.), Les monnaies des rois de France de Hugues Capet à Louis XII, Paris et Bâle, 1951.
  
Louis VII
 
     Sacré, le 1er août 1137, Louis VII avait, par son union avec Aliénor d’Aquitaine, la possibilité d’annexer ce duché au royaume. Demandant la dissolution de ce mariage quinze ans plus tard (21 mars 1152), il ne renonça au titre de duc qu’en 1154. Il épousa ensuite Constance de Castille en 1154, puis Adèle (Alix) de Champagne en 1160, dont il eu un héritier mâle, Philippe II dit Philippe Auguste.

     Le monnayage de Louis VII, nous l’avons vu est difficile à distinguer de celui de son père, sauf pour l’Aquitaine. A Étampes , il est indifférencié, pour le denier au grand E, attribué par les uns à Louis VI, par les autres à Louis VII

     Dom Basile Fleureau (1) nous donne une transcription des "Divers Privilèges accordez aux habitans d’Estampes par le Roy Louis VII" (Annexe 2), dans laquelle il décrit d’un denier de Louis VI, comportant le portrait du roi et sur l’autre face "une montagne avec un château dessus".

     Ce denier fort improbable n’a été relevé par aucun numismate. Il a toutefois fait travailler l’imagination de Léon Marquis (1), par le dessin qu’il nous en fait. La porte de ville  ne serait elle pas à l’origine de cette interprétation?

     Maxime de Montrond évoque le monnayage étampois, mais pour la seule période capétienne, avec une apparente confusion avec les triens mérovingiens quand à leur valeur. Il se réfère à Le Blanc que nous avons déjà cité, et à Joachim Lelewel, Numismatique du moyen âge, considérée sous le rapport du type, Paris, 1835, pour expliquer les lettres accostant le type à la porte de ville. Explications si fantaisistes qu’elles y font figurer une fleur de lys, et n’éclairent en rien la signification de ces lettres. Nous ne nous fierons donc pas à Montrond pour éclairer notre sujet.  
 
     L’étude des trésors découverts dans la région d’Étampes nous avait apporté quelques éclaircissements sur la pénétration de la région par les monnaies concurrentes à la monnaie locale. L’étude des dépôts où l’on a trouvé des deniers d’Étampes (voir carte) nous informe sur leur dispersion, et la fréquence statistique sur le volume des émissions. Douze dépôts sont cités par J. Duplessy, où l’on trouve nos "étampois" (carte ci-contre). La fréquence place en tête les émissions capétiennes, dix dépôts, les deux autres étant de Raoul. Dans les dix dépôts capétiens, nous voyons une écrasante majorité de deniers de Louis VI, en concurrence avec des monnaies de Paris, Orléans, Chartres, Bourges, et d’autres ateliers moins importants. Sur la carte nous voyons aussi que leur circulation s’établit principalement dans le domaine royal, avec un rayonnement au sud, par les grands axes de communication.

     Nous pouvons en conclure que le monnayage de Louis VI et LouisVII pour Étampes, et principalement, celui au grand E, est de loin le plus important. Ceci étant confirmé par la fréquence de rencontre dans les catalogues de vente et le prix des deniers de ce type. Référence qui, en dehors de toute valeur scientifique, à le mérite d’évoluer en fonction des mises sur le marché et des découvertes.

     Au terme de son étude sur le monnayage local, Maxime Legrand, à qui il faut rendre hommage, a pensé que ce privilège n’a pas pu s’arrêter brusquement, car lui aussi a consulté le Traité Historique de Le Blanc, disant qu’une charte de 1252, promulguée par Saint Louis  fait don aux Templiers "de trente livres, monnaie d’Étampes, à prendre sur le monnayeur d’Étampes". Si la charge existe toujours, rien en effet nous dit à quel type cette monnaie appartient.

     Depuis Louis VII l’atelier de Paris émet un type parisis, qui va se généraliser sur la plupart des ateliers de Philippe Auguste. Après sa réforme monétaire persisteront pour ce dernier deux systèmes:
     — Le parisis, à Paris, Arras, Montreuil-sur-Mer, Péronne, Saint Omer.
     — Le tournois à Saint Martin-les-Tours, Tours, et Rennes (hors domaine royal).

     Louis VIII ne gardera que les tournois et Saint Louis, émettra ces deux types:

Denier Parisis Denier Parisis  
 
     FRANCO
, en boustrophédon (3) , pour les deniers parisis (abréviation de "FRANCORUM REX"),

     ou CHÂTEL TOURNOIS, pour les deniers tournois.
 
     Rien ne peut nous éclairer sur le monnayage d’Étampes de 1252... Cette question posée pour Étampes sur le choix de la monnaie parisis ou de la monnaie tournois, divisera également le royaume, jusqu’à Louis XI pour les frappes, voire la fin du XVIIème siècle pour la circulation et les comptes.

     Nous avons vu au cours de ces pages;
 — Evoluer les monnaies, leur matériaux, leur poids, mais aussi les symboles et les légendes.
 — L’abandon des effigies royales, par les carolingiens, en même temps qu’un recentrage des profits liés à ces émissions.
 — L’apparition des monogrammes, véritables signatures reconnaissables par tous, lettrés ou illettrés.
 — L’imitation du type orléannais avec les premiers capétiens, ainsi que l’arrivée d’un type original, au grand E sous Louis VI et VII.
 — Enfin l’abandon par Philippe Auguste et ses successeurs d’un type local au profit d’un type parisis ou tournois.
     La constante de cette évolution  est l’assise de l’autorité royale par ce que véhicule la monnaie au delà de sa valeur d’échange. La valeur de signe, dépassant la valeur d’usage. D’ailleurs, la difficulté que nous avons à savoir qui utilisait ces deniers et oboles, ainsi que leur pouvoir d’achat est liée à l’incomparable mode de vie des gens de cette époque. Comme le dit Marc Bloch (4), "La société de ce temps n’ignorait,  certes, ni l’achat ni la vente. Mais elle ne vivait pas comme la nôtre d’achat et de vente... De même pour cette autre marchandise qu’est le travail humain: la corvée fournissait plus de bras que le louage d’ouvrage. En un mot, l’échange, au sens strict, tenait dans la vie économique moins de place sans doute que la prestation."

     Nous voici à la fin de cette étude, avec le sentiment d’avoir soulevé à peine le voile de l’oubli, juste de quoi retirer un peu de poussière, sur une vitrine de musée. L’accès à l’histoire par un de ses aspects les plus techniques est un travail passionnant, mais le risque est grand de n’intéresser que les techniciens. J’espère ne pas avoir failli à ma tâche, qui était d’initier le plus large public, sans trahir la vérité historique. Il reste encore beaucoup de questions sans réponse, et sans doute un travail important au niveau de la recherche archéologique, complément indispensable à la numismatique pour expliquer des périodes où les textes font défaut.

     La porte est ouverte à de nouveaux travaux qui j’espère viendront compléter ma modeste présentation.       


Gérard NIQUET
   
 
(1) FLEUREAU, Les Antiquitez de la Ville et du Duché d’Estampes, Paris, 1683, p.102.
(2) MARQUIS, Les Rues d’Étampes, Étampes, 1881, p. 60.
(3) du grec: bous, "bœuf" et strophas: "qui se meut en tournant": écriture archaïque dont les lignes se lisent alternativement de gauche à droite puis de droite à gauche, à la manière d’un bœuf qui laboure.
(4) Marc Bloch "La société féodale" (1968), pp. 108-109.
Annexe 1: Traité d’Andelot (587)
Dom Basile Fleureau, Première partie, Chapitre VIII

    "Les très excellents seigneurs Gontran & Childebert Rois & très Glorieuse Dame Brunehault, Reine, s’étant au nom de Jésus Christ assemblez à Andely, pour le bien de la paix; afin de terminer par un mêur Conseil, ce qui pourrait causer quelque trouble entre eux à l’avenir, par l’avis des Gens d’Eglise & des principaux de leurs Royaumes, par la Grâce de Dieu, & par le devoir de la Charité, ont accordé, convenu & arrêté, que pendant tout le temps qu’il plaira à Dieu, Tout-puissant de les maitenir en ce monde, ils garderont Foy, Loyauté, & pure & simple charité, les uns envers les autres. Et d’autant que Monseigneur Gontran soûtient, que par l’accord passé entre luy & le Roy Sigibert, d’heureuse mémoire, la portion lui étant échue du Royaume de Charibert luy devait être entièrement rendüe, & que la portion du Roy Charibert, possédée par son Père, devoit être réunie à son Royaume. A été accordé, convenu & arrèté que Monseigneur Gontran jouira à perpétuité de la troisième partie de la Ville de Paris avec ses dépendances, & les habitans des villes de Château-Dun, de Vendôme, du Territoire d’Estampes & de Chartres qui avaient esté de domaine de Charibert, outre ce que Monseigneur Gontran possédait dudit Charibert du vivant dudit Sigebert. Pareillement, Monseigneur Chidebert jouira dès à présent des villes de Maux, des deus tiers de Senlis, des villes de Tours, de Poitiers, d’Avranche, d’Aire, de Coseran, du Païs de Labour & de l’Albigeois, avec leurs dépendances: à charge de celuy des deux Rois, à qui Dieu fera la grâce de survivre, l’autre mourant sans enfant mâle, retirera à soy le tout, pour en disposer en faveur des siens."


Annexe 2:
Divers Privilèges accordez aux habitans d’Estampes par le Roy Louis VII
Dom Basile Fleureau, Première partie, chapitre XXVII, page 102


     Dès la première année que le Roy Louis VII règna seul en France, il accorda quatre privilèges considérables aux habitans d’Estampes.
   
     Le premier que de toute sa vie il ne ferait ny ne souffrirait que l’on fit aucun changement à la monnoye, dont ils usoient, et qui avait cours parmis eux, tant en son poids qu’en sa valeur; à condition qu’ils luy païroient tous les trois ans cent livres de la même monnoye; et que s’il arrivoit que l’on y fist quelque altération soit au poids, ou à la matière, sur les plaintes qui luy en seroient faites, il la feroit éprouver, et si on trouvoit qu’elle eût été altérée, il puniroit selon leur avis celuy qui auroit commis le crime. Et pour une plus grande assurance qu’il entretiendroit ce qu’il leur promettois, il voulut que Luc de Malle, Chevalier, leur compatriote fût caution de sa parole. Il s’ensuit de ce que je viens de remarquer:
 
     Premièrement, qu’il y avoit une monnoye particulière à Estampes; et il s’en voit encore aujourd’hui, des empruntes chez Monsieur Boutroüe Conseiller en la Cour des Monnoyes à Paris, qui en fera voir des figures dans un Traité des anciennes monnoyes, qu’il se dipose de donner bien-tôt au public. Il y en a de différentes sortes, sur quelqu’une desquelles est le portait du Roy, avec ces paroles au tour en lettres gothiques:
Lodoicus Rex Francorum: Et sur le revers, une montagne avec un château au-dessus, et ces paroles Castello Stempis.
 
     En second lieu il s’ensuit que les habitans d’Estampes obvièrent par l’obtention de ce privilège, aux grands et pernicieux désordres que le changement de monnoyes cause au public par la faiblesse du poids, ou le mélange de matière, et cela est de si grande conséquence, que le concile célébré à Rheims,  l’an 813 au mois de May, ne jugea pas indigne de son soin, de faire supplier l’Empreur Charlemagne de réformer ceux qui s’y étaient glissez, en faisant observer les Ordonnaces de Pépin son père sur ce sujet. Et nôtre Histoire de France a depuis remarqué que le Roy Philippe le Bel pour s’être trouvé mal d’avoir affaibli la monnoie, enjoignit par testament à son fils, Louis Hutin, de ne point l’altérer. Et celle d’Amer VIII du nom, dernier Comte et premier Duc de Savoye, et depuis fait Pape au concile célébré à Bâle, l’an 1439, nommé Félix V dit qu’en laissant les Etats à son fils aîné Louis, ce fût à condition, qu’il n’apporterait aucun changement à la monnoie, sans son exprès consentement.

     Le second privilège que le Roy Louis VII accorda aux habitans d’Estampes, fut de vendre leur vin quand il leur plairoit, sans en pouvoir être empêchez par qui que ce fût que lorsqu’on vendroit le sien.

     Le troisième, qu’il leur accorda en vüe du soulagement de l’âme de son père et de ses prédécesseurs, fut l’exemption de payer un septier de vin au Prévôt et autant à son lieutenant et à ses serviteurs, qu’ils avoient coûtume de prendre de chaque Bourgeois qui vendoit son vin à pot (le septier de vin selon de Breul en ses annales de Paris, page 148, font 6 pintes de vin, d’autres disent qu’il en contient huit).

     Et en quatrième lieu, il deffendit aux crieurs de vin de refuser aux habitans d’Estampes, de quelque qualité qu’ils fussent, Gentilshommes, Ecclésiastiques, ou autres, des mesures pour vendre leur vin lorsqu’il leur en demanderoient, et leur enjoignit de ne rien prendre pour leur droit, de plus que ce que l’on avoit accoutumé d’ancienneté de leur payer.

 
 
Bibliographie

pour une étude sur les monnaies d’Étampes

Ouvrages sur Étampes
FLEUREAU (Dom Basile), Les Antiquitez de la ville et du duché d’Estampes, Étampes 1683 (1).
MONTROND (M de), Essais historiques sur la ville d’Étampes, Étampes, 1836.
MARQUIS (Léon), Les rues d’Étampes et ses monuments, Étampes 1881 (2).
Ouvrages sur les monnaies
BOUDEAU (E.), Monnaies françaises provinciales, Paris, 1910.
CIANI (Louis), Les monnaies royales françaises de Hugues Capet à Louis XVI, Paris, 1926.
DUPLESSY (Jean), Les Trésors Monétaires Médiévaux et Modernes découverts en France (tome 1: 751-1223), Paris, 1985.
DUPLESSY (Jean), Les Monnaies françaises royales. Tome 1: Hugues Capet à Louis XI, Paris, 1988.
LEGRAND (Maxime), Essai sur les monnaies d’Étampes, Paris, 1912 (3)
LEGRAND (Maxime), Diverses publications, trouvailles, etc..., 1888-1920.
NOUCHY (Patrick), Les rois carolingiens de Francie occidentale de Pépin le Bref à Louis V, Dreux, 1994.
PROU (Maurice), Les Monnaies mérovingiennes, Nîmes, 1892.
BARTHÉLÉMY (A. de), Instruction manuel, cité par PROU in Les monnaies mérovingiennes.
BELFORT (A. de), Description générale des monnaies mérovingiennes, Paris, 1892.
BLANCHET (Adrien), Nouveau manuel, cité par PROU in Les monnaies mérovingiennes.
BLANCHET (Adrien) et DIEUDONNÉ (Adolphe),  Manuel de numismatique française, Paris, 1912.
BOUTROÜE, Recherches curieuses, Paris, 1666 (4).
COMBROUSE, Monnaie de France mérovingienne, cité par PROU.
DUCHALAIS, "Observations sur quelques monnaies frappées à St Denis, Chinon, Orléans, Étampes, Le Mans, Cateau-Cambrésis", in Revue numismatique (1840), pp. 431-440.
ENGEL (Arthur) et SERRURE (Raymond), Traité de numismatique du Moyen Age, Paris, 1891.
GARIEL (Ernest), Les monnaies royales de France sous la race carolingienne (deux parties), Strasbourg, 1883-1884.
HOFFMANN, Monnaies royales de France, 1878.
LE BLANC (F.), Traité historique des monnoies de France depuis la Monarchie jusqu’à présent, Paris, 1690 (5)
LONGPERIER (Adrien de), Catalogue Rousseau, Paris, 1847.
MORISSON (Karl) et GRUNTHAL (Henry), Numismatic notes and monographs. Carolingian coinage. The Américan Numismantic Society, New York, 1967.
POEY D’AVANT (Faustin), Monnaies féodales de France, Abbaye de Maillezais, 1858.
PONTON D’AMÉCOURT (G. de), Essais (p.160 pour Étampes) cité par PROU.
Autres ouvrages
BUR (Michel), Suger, Paris, 1991.

(1) Dom Basile Fleureau cite Boutroüe, Traité des anciennes monnoies.
(2) Léon Marquis cite M de Saulcy, Revue numismatique, t. 2 et t. 3, et cite Dom Basile Fleureau.
(3) Maxime Legrand cite Engel et Serrure, Traité de numismatique du Moyen Age, 1891, cite A. de Barthélémy, "Recherche sur les origines de la monnaie tournois et de la monnaie parisis", in Revue numismatique, 4ème série, 1897, et cite encore Fougère et Duchalais, Revue numismatique 1839 et 1840.
(4) Boutroüe dans ses Recherches curieuses s’arrête aux monnaies mérovingiennes, sans en trouver pour Étampes, et annonce la parution de deux autres tomes parlant des monnaies carolingiennes et capétiennes, non trouvés‚ ni à la Monnaie de Paris, ni à la Bibliothèque Nationale.
(5) Le Blanc dans son Traité Historique n’a pas évoqué de monnaies mérovingiennes ni carolingiennes pour Étampes. Seuls, sont identifiés quelques deniers de Philippe 1er, Louis VI et Louis VII.

Table des matières

Sources bibliographiques — Introduction — L’époque mérovingienne —  Etampes au Traité d’Andelot — Triens de Droctégisélus — Denier de Dructomarus — L’époque carolingienne — Généalogie des rois de France — Charles le Simple (émissions monétaires, denier) — Raoul (émissions monétaires, denier) — Lothaire (émissions monétaires, Obole) — Trésors monétaires étampois —  L’époque capétienne — Philippe (émissions monétaires, deniers) — Louis VI (émissions monétaires, deniers) — Louis VII (émissions monétaires, trésors monétaires) — Conclusions —  Annexes (le traité d’Andelot et les privilèges accordés par Louis VII aux Étampois).

Nous préciserons ultérieurement les références de la première édition de cette étude.
         Source:  pièces-jointes à un courriel de Gérard Niquet en date du 13 juillet 2003. Mise en page de Bernard Gineste, septembre 2003.
 
Introduction
Mérovingiens
Carolingiens
Capétiens
Bibliographie
  
Explicit
 
 
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