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Ad Jacobum
Hollerium
medicum clarissimum
Henrici Monantholii Rhemi
Carmen
(orthographe normalisée)
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Poème
adressé à
l’illustrissime médecin
Jacques Houllier
par Henri de Monantheuil, de Reims
(traduction et notes de Bernard Gineste)
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Juppiter aeternum terris infensus habebat,
(Nescio quid, si quid, moverit ante
Jovem)
Deina feron, vasto
quod nos tremefecit hiatu,
Nostra tot impendens vas super ora
dies.
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Jupiter (1) irrité contre le monde avait
de toute éternité, — et je ne sais ce qui avant cela avait
ému Jupiter, si quelque chose l’avait ému (2) — plein de monstruosités (3),
nous terrifiant de son goulot énorme, un vase, suspendu au-dessus
de nos têtes tant et tant de jours.
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5
10
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Hinc febres, hinc pestifero condita
veneno,
Hinc Acherontigenis mens agitata
deis,
Hinc hmitritaioi, hinc nigro carbunculus
igne,
Hinc veneri ultae plena madore lues,
Hinc polypi, hinc Elephas, atque hinc apoplexia, longis
Hinc crescens
pedibus rumina Cancer edit,
Hinc Vertigo, Caros, Catoche, Paralysis, & omne
Quod tam homines torsit tempora
longa malum.
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De là les fièvres; de là, imbibé d’un
poison mortel, de là l’esprit agité par des divinités
filles de l’Achéron (4); de là les fièvres
demi-tierces (5); de là le charbon à la
noire brûlure (6); de là l’écoulement (7)
plein d’humeurs qui punit l’amour (8); de là
les polypes (9); de là l’éléphantiasis
(10); de là l’apoplexie (11);
de là, déployant ses
longues pattes, le cancer ronge l’estomac (12), de là
le vertige, la torpeur, la catalepsie, la paralysie (13)
et chaque mal qui tourmenta les humains pendant de si longs siècles!
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15
20
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Quis tantum in superos potuit committere
crimen?
In miseros homines sic stimulare
Jovem?
Hic, quisquis fuit, ignotus sine nomine
pendit,
Quas merito poenas Rex Acherontis
habet.
Sed torquendo homini totus non sufficit orcus,
Tormina tam dirum nulla piare scelus.
Ille licet poenas referat quas Tantalus: aut quas
Sisiphus: aut Tityi tempus in omne jecur.
Propter quem meruere homines tot adire ruinas,
Tortaque tot jactis membra videre
malis.
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Qui a pu commettre un si grand crime contre les dieux pour irriter
ainsi Jupiter contre les misérables humains? (14)
Celui-là, quel qu’il soit, inconnu,
anonyme, endure justement les châtiments que réserve le
roi de l’Achéron (15); mais à supplicier
cet homme tout l’enfer ne suffit pas: aucune colique (16)
ne peut expier un crime si funeste, même s’il éprouve à
son tour les châtiments de Tantale (17), ou ceux
de Sisiphe (18)
ou celui du foie de Tityos (19) éternellement,
puisqu’à cause de lui les hommes ont dû connaître tant
de désastres et voir tant de leurs organes tourmentés des maux
qui les frappent.
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25
30
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Et paterentur adhuc, passuri
plura, nisi quis
Doctus Apollinea sorte tulisset
opem.
Hic miseros tandem (seu quis sis ipse deorum,
Sive Holleri hominum) nunc miseratus
ades.
Floribus electis, cocta radice, suaui
Exhibito potu subtrahis omne malum.
Vas Jovis exhauris totum: vel si qua profundo
Immittantur
adhuc, irrita tela facis.
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Et ils souffriraient encore, et ils auraient à souffrir davantage,
si un certain Savant envoyé par Apollon (20)
n’y avait porté secours. Voilà
enfin qu’à ces malheureux (quel que tu sois, l’un des dieux, Houllier
(21), ou simple mortel), tu te présentes avec
compassion. De fleurs bien choisies, d’une racine cuite, d’une douce potion
que tu en produis (22), tu supprimes tout mal, tu vides
tout entier le vase de Jupiter; et si quelques traits ont causé de profondes blessures (23),
tu les rends sans effet. |
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Ergo tuum ut nomen jam saecula nulla
latebit
(Si Deus aequalis fasque nefasque
videt)
sic tibi non quicquid coelos extra eminet omnes.
Sufficiet meritis reddere justa
tuis.
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Ainsi donc, de même qu’aucun siècle n’effacera ta gloire
— s’il est un Dieu impartial qui considère la justice et l’impiété
(24) — de même rien ne te surpasse sous aucun
des cieux. Il suffira de rendre justice à tes mérites.
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NOTES
(1) Jupiter, nom latin du dieu grec
Zeus, roi des dieux, représente ici la puissance divine considérée
comme responsable de l’ordre du monde et notamment de l’existence des
maladies qui frappent le genre humain. On note cependant dans ce poème
certaines allusions qui donnent à penser que l’existence même
de la divinité n’est pas sans poser problème à l’auteur,
de même que la possibilité d’attribuer à cette entité
théorique des mobiles clairs (vers 2), voire un quelconque souci
de rétribuer la justice des hommes (vers 32). Cependant le maître
en philosophie de Monantheuil, Pierre de la Ramée, dit Ramus,
était pour sa part calviniste: mais il fut égorgé
deux jours après la Saint-Barthélémy par des tueurs
à gage.
(2) Peut-être
donc les souffrances humaines n’ont-elles aucune explication métaphysique.
(3) Deina feron, «portant des monstruosités». Nous n’avons pas trouvé la source de cette probable réminiscence.
(4) Il s’agit
ici semble-t-il ici des trois Furies de la Mythologie, filles selon Virgile
de la Nuit et de l’Achéron, qui représentent ici les délires occasionnés
par la fièvre, lorsque l’esprit comme confit (condita)
d’humeurs vénéneuses, est agité par des visions ou
des cauchemars. L’Achéron est l’un des fleuves des Enfers,
réputé presque stagnant, marécageux et malsain: c’est
lui que devait traverser les morts, sur la barque de Charon, pour gagner
leur ultime séjour; le mot signifie ici par synecdoque «Enfers»,
comme plus bas.
L’adjectif acherontigenus est singulièrement
rare et ignoré des dictionnaires usuels; voici ce qu’en dit l’Officinae
Epitome de Joannes Ravisius Textor, publiée à Lyon en
1560, p. 138, au sujet des Furies, auxquelles il est appliqué semble-t-il
par Baptista Mantuanus, poète carmélite de la Renaissance
(1447-1516):
FVRIAE
TRES. FVrias poentae Acherontis ex nocte filias vocant. Vergilius, Dicuntur
geminae pestes, cognomine dirae, Quas et tartaream nox intempesta Megaeram,
Uno eodemque tulit partu. Propterea Galterus in Alexandreide decenti epitheto
eas vocat Noctigenas libro decimo, ubi ait, Hoc ego si dea sum, qua nulla
potentior inter Noctigenas, si me vestram bene nostis alumnam. Eadem ratione
Mantuanus eas vocat Acherontigenas.
(5) Grecs hmitritaioi,
latin hemitritaei (c’est donc par pure coquetterie que le poète
a porté une graphie grecque, puisque le mot a connu une transcription
latine dès l’époque classique), français hémitritées
ou fièvres demi-tierces. Il s’agit dans la médecine
ancienne de cette catégorie de fièvres intermittentes qui
connaissent un accès chaque jour avec un accès plus intense
tous les deux jours (Dictionnaire de Bouillet,
1872).
(6) Le Charbon
est autrement appelé anthrax malin ou pestilentiel:
«tumeur dure et circonscrite, extrêmement douloureuse, avec
tension et chaleur brûlante dans le tissu cellulaire sous-cutané,
et rougeur livide de la peau, au centre de laquelle s’élèvent
bientôt une ou plusieurs phlyctènes, qui crèvent et
se convertissent en une escarre ou croûte noirâtre gangréneuse.»
(Bouillet, 1872)
(7) Le mot
latin, lues, est ambigu parce qu’il peut signifier tant
«écoulement» que «contagion».
(8) Le texte
imprimé de 1565 porte veneris ultae, mais nous pensons
devoir suivre la correction manuscrite de l’exemplaire des Archives Municipales
d’Étampes qui raye le S, ce qui donne un datif que nous comprenons,
littéralement: «pour tirer vengeance de plaisirs sexuels».
(9) Le polype,
en grec polupous («à plusieurs
pieds»), latin polypus, «tumeur charnue, ordinairement
pédiculée, qui se développe dans les cavités
du corps revêtues d’une membrane muqueuse, notamment dans les fosses
nasales.» (Bouillet, 1872)
(10) Littéralement
«l’éléphant», grec elefas
ou elefantiasis, latin elephas ou elephantiasis,
maladie décrite par le médecin grec Arétée
et qu’on croit être la lèpre des anciens et du moyen âge.
(11) Apoplexie,
en grec apoplhxis ou apoplhxia, «apopoplexie», «paralysie»,
latin apoplexis ou apoplexia, «état morbide
caractérisé par une suspension plus ou moins brusque,
plus ou moins prolongée, de la sensiblité et du mouvement,sans
que la respiration et la circulation soient toutefois interrompues, et
qui amène la mort soit subitement, soit à la suite de quelques
accès laissant après eux une paralysie partielle ou totale»
(Bouillet, 1872). Le terme recouvre en fait différentes sortes d’accidents
vasculaires cérébraux.
(12) Latin
cancer, littéralement «crabe» (qui a
donné en français autant chancre que cancer)
: «On appelle ainsi une maladie chronique, et presque toujours incurable,
qui désorganise tous les tissus où elle se développe
en s’étendant toujours de plus en plus. On lui a donné ce
nom soit qu’on ait comparé aux pattes d’un crabe les veines dilatées
et engorgées qui s’écartent en rayonnant autour de la tumeur,
soit parce qu’on a cru anciennement qu’un animal dévorait les parties
malades» (Bouillet, 1872).
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(13) Subtile
gradation: Vertigo, «vertige», «étourdissement»,
«éblouissement»; Caros, transcription non classique
du grec karos, qui signifie tant «vertige»
chez Apollonius de Rhodes que «engourdissement» ou «sommeil
profond» chez Plutarque et Aristote; Catoche, du grec katoch, «rétention», qui signifie
plus précisément «possession (par la divinité)»
chez Plutarque et qui désigne une «sorte de catalepsie»
chez le médecin Gallien, terme plutôt rendu en latin par
catocha chez Caelius Aurelianus, avec le sens de «catalepsie»;
Paralysis, du grec «relâchement», d’où
«paralysie» (dès Théophraste et Polybe), sens
du mot en latin dès Pline.
(14) On peut
se demander si l’on n’a pas là une allusion ironique à l’explication
donnée par le livre de la Genèse et par les trois religions
monothéistes de la cause première des malheurs de l’humanité,
à savoir la faute d’Adam et Ève, à partir de laquelle
l’humanité aurait connu pour la première fois et la mort
et le cortège des souffrances humaines.
(15) Le roi
de l’Achéron, c’est-à-dire, par synecdoque, des Enfers,
est Pluton. On retrouve cette expression rex Acherontis au moins
dans un poème hollandais du 17e siècle, Sic rerum invertitur
ordo (XLIV.C.2.2)
Fax lymphis Dodona tuis immersa necatur
Quae micat igne; nitet, quae sine luce fuit:
Fons sacer iste Deo, sic pristina credidit aetas,
At Deus hic stygii rex Acherontis erat.
Patrat idem cum fonte suo regnator averni,
Ordinis inversi gaudet & ille dolis:
Nempe pios rigidae percellit acumine legis,
Blanditurque malis sanguine, Christe, tuo.
(16) Par Tormina
il faut entendre «colique», c’est-à-dire «toute
affection de la cavité abdominale dont le caractère est une
douleur vive, exacerbante et mobile» (Bouillet, 1872); il y a là
sans doute une volonté du poète de plaisanter, et le ton
devient héroï-comique.
(17) Le châtiment
de Tantale aux Enfers est déjà décrit par
l’Odyssée, mais les sources varient beaucoup tant sur la
nature du crime qu’il avait commis que sur celle de son supplice; on admet
en général que l’eau et les mets se dérobent sans
cesse à sa soif et à sa faim dévorantes.
(18) Le châtiment
de Sisyphe est de rouler éternellement un rocher en haut
d’une pente dont retombe à chaque fois. Comme dans le cas de Tantale,
la mythologie n’est pas bien unanime sur la nature du crime qui lui aurait
valu cette peine.
(19) Le géant
Tityos avait essayé de violer Latone, mère
d’Apollon et de Diane; comme plus tard Prométhée, il fut
condamné à voir dévorer son foie toujours renaissant,
soit par deux aigles, ou deux serpents. L’expression poétique tempus
in omne se retrouve au moins deux fois dans les poèmes d’Ovide,
chez Alcuin et bien d’autres poètes latins, à ce même
endroit de l’hexamètre dactylique.
(20) Apollon
est un dieu aux fonctions multiples, qui notamment préside à
la divination et aux arts; il peut représenter ici la quasi-divination
que représente un bon diagnostic; mais c’est aussi le père
d’Asclépios (Esculape en latin), dieu de la médecine, et
comme lui le patron des médecins, selon du moins ces vers célèbres
de Ronsard:
Apollon et son fils, deux
grands maîtres ensemble,
Ne me sauraient guérir, leur métier
m’a trompé;
Adieu, plaisant Soleil, mon œil est étoupé,
Mon corps s’en va descendre où
tout se désassemble.
(21) Jacques Houllier
d’Étampes, en latin Jacobus Hollerius Stempanus, est mort
en 1562, trois ans avant la publication du recueil de ses traités
où est édité pour la première fois ce poème,
qui est peut-être postérieur à sa mort puisqu’il y est
dit que les siècles n’effaceront pas sa mémoire. L’exemplaire
des Archives Municipales d’Étampes porte ici une heureuse correction
manuscrite, Holleri pour Hollere.
(22) Les
traités de Jacques Houllier proposent de nombreuses recettes de
médicaments. L’expression coacta radice se retrouve dans
un poème sur l’épine, 43e énigme des Aenigmata
de Johann Lauterbach (1601).
Confero caeliacis cocta
radice, cruentam
Et tussim, prohibens dira venena, leuo.
(23) Houllier a aussi écrit sur le traitement
des blessures. Cette fin d’hexamètre se retrouve presque identique
dans les Lamentations de Jérémie d’Abraham Loescher
(1520-1575):
Saepe manu torquet iaculum: sed ut erret
ab ictu,
Imperat, et retrahens irrita tela facit.
(24) On
peut considérer cette nouvelle parenthèse comme une simple
clause de style, ou bien y voir encore une fois l’indice d’une pensée
libertine. En tout cas, au 17e siècle, Guy Patin, qui cite fréquemment
Houllier parmi ses auteurs de référence, est clairement un
libertin.
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Pierre Bayle
Henri de Monantheuil
Dictionnaire, édition de 1730
Texte
principal
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Références
du texte principal
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Remarques
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Références
des notes
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MONANTHEUIL
(HENRI DE) en Latin Monantholius (A),
natif de Reims en Champagne, étoit Professeur Roial à
Paris en Mathématique dès l’an 1577 (a) (B). Il a été aussi
Doien de la Faculté de Médecine de Paris (b). Il avoit été élevé
sous la discipline de Ramus au College de Prêle, & il étoit
fort attaché à la Philosophie de ce nouveau Chef de
Parti. Monsr. De Thou qui nous apprend cette particularité
(c), parle avec éloge de Monantheuil,
qui lui avoit enseigné l’Arithmétique & la Géométrie. Il avoit été
précepteur du savant Pierre de Lamoignon (d), dont Theodore de Beze a fait l’Epitaphe
en Vers Latins. |
(a) Du Breul, Antiquitez de Paris, pag.
567.
(b) Menage, Rem. Sur la Vie de P. Ayrault,
pag. 254.
(c) Thuan. de Vita sua, Libr.
I.
(d) Oncle du prémier Président
de Lamoignon. Menage, Remarques sur la Vie de P. Ayrault, pag.
254.
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(A) En Latin Monantholius.] C’est sans
doute son vrai nom Latin: mais parce que Vossius le nomme je ne sai
pourquoi Monatholius, Mr. Moréri non seulement
ne l’a pas mis sous son vrai nom François, comme il devait faire,
il l’a encore mis sous un nom Latin un peu altéré, je
veux dire sous celui de Monatholius. Il n’a rien ajoûté
au petit Article qu’il en a trouvé dans Vossius.
(B) Il étoit Professeur Roial…. Dès
l’an 1577.] Je croirais aisément qu’il prit possession
de cette Charge en 1574, étant déjà Professeur
en Médecine; je le croirais, dis-je, aisément sur ce
Titre de Harangue rapporté par Du Verdier Vau-Privas dans le
Supplément de l’Epitome de la Bibliothéque de Gesner.
Henrici Monantholii Rhemi Scholarum Medicinæ Professoris,
Oratio pro Mathematicis artibus, Parisiis habita, ibidemque excusa in
4 apud Dionysium à Prato 1574. Mais cet autre Titre de Harangue
que je vois à la page 367 de la II Partie du Catalogue de
Monsr. De Thou pourroit tenir en suspens, Henrici Monantholii Oratio
pro suo in regiam Cathedram ritu 8 Paris. 1585.
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Il publia à Paris en 1599 la
Traduction Latine des Mécaniques d’Aristote (e) (C),
& y joignit un fort savant Commentaire. La mort l’empêcha
d’achever un grand Ouvrage de Mathématique auquel il avoit long-temps
travaillé, & qui devoit avoir pour titre, Heptatecnon
Mathematicum. Nous dirons quelque chose de ses autres Livres dans
les Remarques. Il étoit des amis particuliers du Garde des Seaux
du Vair, & il est le Musée dont Monsr. Du Vair a fait
mention dans son Livre de la Constance.
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(e) Vossius, de Scient. Mathem. pag.
306.
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(C) Il publia… la Traduction Latine des
Mécaniques d’Arsitote.] Quand je voi d’un côté que
le Sieur Konnig (1), sur le témoignage
de Cardan, nous parle d’un François Monantholius Auteur d’un
Livre intitulé Ludus iatromathematicus, & de
l’autre que Henri de Monantheuil a fait un Livre intitulé Ludus
iatromathematicus Musis factus ad averruncandum tres Academiæ perniciosissimos
hostes, polemon, limon, loimon (2), j’ai quelque disposition à croire
que d’un auteur on nous en fait deux, & qu’ainsi le Petrus Monantholius
dont on nous parle immédiatement après, comme d’un auteur
qui publia des Commentaires à Paris sur la Rhétorique d’Aristote
l’an 1599 est une nouvelle multiplication du même Ecrivain, &
la prise d’un Ouvrage de Rhétorique pour un Traité de Mécanique.
Je n’ose néanmoins rien décider, n’aiant point en ma disposition
une Bibliothéque assez bien fournie.
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(1) Biblioth. pag. 548.
(2) Voiez Lindenius renovat. pag.
397.
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Il eut un fils nommé THIERRI
de MONANTHEUIL, qui fut Avocat au Parlement de Paris, & qui a composé
un Livre intitulé de Puncto (D),
qu’il a dédié à son pere. Ce Thierri mourut à
Paris en 1621, âgé de cinquante ans. Sa sœur CATHERINE
fut mariée à Jérôme Goulu, comme nous l’avons
déjà remarqué (f).
Voiez Mr. Menage (g).
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(f) Ci-dessus, Remarq. (A) de l’Article
GOULU (Jerome).
(g) Remarques sur la Vie de P. Ayrault,
pag. 254.
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(D) THIERRI… son fils… a composé
un Livre intitulé de Puncto.] Monantheuil le pere a écrit
sur le même sujet: voiez dans le Catalogue de Mr. De Thou ce Titre,
Henr. Monantholii de Puncto primo Geometriæ principio
4. Lugd. Bat. Commel. 1600. Le Catalogue d’Oxford n’a point ce Traité;
mais on y voit un Panégyrique Henrico IV Galliarum Regi
dictus, imprimé à Paris en 1594, & une Admonitio
ad Jac. Peletarium de angulo contactus, imprimée à
Paris en 1581.
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N.B.: On
notera que Bayle commet ici au moins une erreur en attribuant au fils
de Monantheuil un traité de mathématiques distinct de
celui de son père. Il semble en fait que Thierry de Monantheuil
n’ait rien publié
du tout, si ce n’est un poème
inséré par son père comme pièce liminaire
à son traité sur le Point (B.G.).
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BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
Éditions
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONANTHEUIL) (vers 1536-1606), «Ad
Jacobum Hollerium Medicum clarissimum Henrici Monantholii Rhemi Carmen»,
in Desiderius JACOTII Vandoperanus (Didier JACOT de Vandœuvre) &
Christophorus BURGENSIS Confolentaneus (Christophe BOURGEOIS de Conflant)
[éd.], Jacobus HOLLERIUS Stempanus (Jacques HOULLIER d’Étampes,
†1562) [auteur], Iacobi Hollerii Stempani medici Parisiensis
celeberrimi De morborum curatione. Ejusdem De Febribus, De peste, De
remediis kata topous in Galeni libros, De materia chyrurgica, Desiderii
Jacotii Vandoperani et Chrystophori Burgensis Confolentanei Opera nunc
primum (præter Chyrurgiam) in lucem edita, & scholiis illustrata
[pagination multiple], Parisiis [Paris], Apud Jacobum Maceum, 1565, pp.
XXXVII-XXXVIII.
Texte repris dans toutes les éditions
ultérieures de ce recueil.
Bernard GINESTE [éd.], «Henricus
Monantholius: Ad Jacobum Hollerium Carmen (1565)», in
Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-16-monantholius1565adhollerium.html,
2005.
Autres œuvres d’Henri de Monantheuil
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONANTHEUIL) (vers 1536-1606), Oratio
pro mathematicis artibus Parisiis habita ab Henrico Monantholio,...
[in-4°; 24 p.], Parisiis [Paris], ex typogr. Dionysii a Prato [Denis
Dupré], 1574.
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONANTHEUIL),
H. Monantholii,... de Angulo contactus. Ad Jacobum Peletarium...
admonitio [in-4°; sign. A-D; figures], Lutetiae [Paris], apud
J. Mettayer (in mathematicis typographum regium), 1581
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONANTHEUIL),
Henrici Monantholii, medici et mathematicarum artium professoris
regii, pro suo in regiam cathedram reditu, oratio. - Coppie du placet
présenté au Roy pour le rétablissement de Henry
de Monanthueil... [in-8°; 24 p.; pièce signée:
Jean de Cinquarbres, Loys Duret, Nicolas Goulu, Jean Passerat, Jean Pelerin,
Gilbert Genebrard, Jacques Helias], Paris, 1585.
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONANTHEUIL),
Panegyricus Henrico IIII, Francorum et Navarrae regi... dictus
ab H. Monantholio,... in Schola regia, Lutetiae Parisiorum, XVI kal.
jun. [in-4°; 48 p.; figures], Lutetiae [Paris], apud Franciscum
Morellum [François Morel], 1594.
Henri de MONATHEUIL, Panegyric
de Henry IIII. Roy de France et de Navarre, Tres-chrestien, Tres-inuincible,
Tres-clement. Traduit en François du Latin prononcé le
17. May, 1594, par H. de Monanthueil... [in-8°; 52 p.], Paris,
F. Morel, 1594.
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONANTHEUIL),
Oratio qua ostenditur quale esse deberet Collegium professorum
regiorum, ut sit perfectum atque absolutum, habita 18 cal. dec. in auditorio
regio, ab Henrico Monantholio,... [in-8°; VII-64 p.; figures],
Lutetiae [Paris], apud Franciscum Morellum [François Morel],
1595.
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONANTHEUIL),
Ludus iatromathematicus musis factus ab Henrico Monantholio
Medico, & Mathematicarum Artium professore Regio ad averruncandum
tres Academiae perniciosissimos hostes... [in-8°; VII+136 p.],
Parisiis [Paris], apud Leodegarium Delas [Léger Delas], 1597.
[dont une réédition numérique en mode image par
la BNF, 1995, mise en ligne sur son site Gallica, http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-73892,
en ligne en 2005].
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONANTHEUIL)
[traducteur du grec en latin], ARISTOTE (384-322 av. J.-C.), Mechanica
graeca, emendata, Latine facta, & Commentariis illustrata ab Henrico
Monantholio medico & mathematicarum artium professore regio, ad
Henricum IIII. Galliae et Navarrae Regem christianissium [in-4°],
Parisiis [Paris], apud Jeremiam PERIER [Jérémie Périer],
1599. Dont une réédition numérique en mode image
et en mode texte par le Max Planck Institute dans le cadre du projet
Archimède, http://archimedes.mpiwg-berlin.mpg.de/cgi-bin/toc/toc.cgi?dir=monan_mecha_035_la_1599;step=thumb, 2003, en ligne en 2005.
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONANTHEUIL), De Puncto primo geometriae
principio liber, authore Henrico Monantholio Medico, & Mathematicarum
Artium professore Regio, ad Henricum Borbonium Primum Galliæ
Principem [in-4°; VI+38 p.; figures ; avec un poème
latin de Theodoricus MONANTHOLIUS (Thierry de MONANTHEUIL, avocat et
fils de l’auteur), ce qui a fait croire par erreur à Du Thou
suivi par BAYLE que les deux Monantheuil avait écrit chacun un
traité sur le même sujet], Lugduni Batavorum [Leide, Leyde
aux Pays-Bas], ex bibliopolio Commeliniano, 1600 [dont une réédition
numérique en mode image par la BNF, 1995, mise en ligne sur son
site Gallica, http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-73891,
en ligne en 2005].
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONATHEUIL)
[auteur], Problematis omnium quae a mille et ducentis annis
inventa sunt nobilissimi demonstratio ab Henrico Monantholio,...
[in-4°; 8 p.; figure gravée], Parisiis [Paris], apud J. Perier,
1600.
Henricus MONANTHOLIUS (Henri de MONATHEUIL)
[auteur], De Jacobo Brissarto, consiliariorum regiorum decano...
vita honorificentissima functo, ad ejus nepotem Jacobum Brissartum,
abbatem Samprisium... Auctore Henrico Monantholio [in-4°; 9
p.], Parisiis [Paris], e typogr. S. Prevosteau, 1601.
MAX PLANK INSTITUTE [éd.], «Monantheuil, Henri
de, Aristotelis Mechanica, 1599» [édition numérique
en mode texte et en mode image], in The Archimedes Project [«The
Archimedes Project is the digital library component of a major research
project of the Max Planck Institute for the History of Science dealing
with mental models in the history of mechanics. The library contains key
primary sources documenting the development from ancient to early modern
mechanics. The collection browser of the project coordinates images and
text and links the texts by means of language technology to dictionaries.»],
http://archimedes.mpiwg-berlin.mpg.de/cgi-bin/toc/toc.cgi?dir=monan_mecha_035_la_1599;step=thumb, 2003, en ligne en 2005.
Sur Henri de
Monantheuil
Guillaume DU VAIR (1560-1621) [garde des sceaux, évêque
de Lisieux, moraliste], De la constance et consolation és
calamitez publiques [in-12 (13,7 cm); 170 p.], Paris, Mamert Patisson
& Abel Langelier, 1594. 2e édition reveue et corrigée
[in-12; 172 p.], Paris, A. L’Angelier, 1595. 3e édition [in-16],
Paris, 1597.
Pierre BAYLE (1647-1706), «Monantheuil (Henri de)»,
in ID., Dictionnaire historique et critique [voir ci-dessous
les différentes éditions], édition de 1740, tome
III, p. 409, dont une saisie numérique en mode image par l’Université
de Chicago, in ARTFL Project & ATILF, Bayle’s Dictionnaire
(tome III, p. 409), http://colet.uchicago.edu/cgi-bin/BAYLE.sh?PAGEIDENT=3:409, en ligne en 2005, dont
une saisie numérique en mode texte par le Corpus Étampois,
http://www.corpusetampois.com/cls-16-monantholius1565adhollerium.html#bayle,
2005.
Première édition [4 parties en 2 volumes
in-folio] Amsterdam, Reinier Leers, 1697. Deuxième édition
[3 volumes in-folio], Amsterdam, Reinier Leers, 1702. Troisième
édition, ou première édition pirate [3 volumes
in-folio], Rotterdam (Geneva, Fabri et Barrillot), 1715. Troisième
édition [4 volumes in-folio], Rotterdam, chez Michel Bohm, 1720
[à partir de cette édition que les remarques sont dans
leur ordre définitif, et le texte des articles n’est plus uniformément
en haut des pages, mais à la suite des notes du précédent
article; édition reproduit sur microfilm par Yale University Photographic
Services (1983)]. Quatrième édition [4 volumes in-folio;
avec la vie de l’auteur, par Mr des Maizeaux], Amsterdam, P. Brunel
& alii, 1730. Cinquième édition [5 volumes in-folio;
remarques de l’abbé Le Clerc à la fin de chaque volume],
Amsterdam, Compagnie des Libraires, 1734. Cinquième édition
[4 volumes in-folio; réimpression de l’édition de 1730,
dont l’Avertissement est reproduit sans modification; même pagination;
papier et impression très mauvais], Bâle, chez Jean-Louis
Brandmuller, 1738. Cinquième édition [4 volumes. in-folio;
copie de celle de 1730, même pagination; édition reproduite
en microfiches et inclue dans la Goldsmiths’-Kress Library of Economic
Literature (n°7736) et mise en ligne en mode image par l’Université
de Chicago], Amsterdam & Leyde & La Haye & Utrecht, 1740.
Autre édition [4 volumes in-folio; édition réimprimée
par Slatkine Reprints (4 volumes, 37 cm)], Bâle; 1741. Autre édition
[8 parties in-8° ont paru juqu’à l’article Hoornbeck], Leipzig,
P. Phil. Wolf, 1801-1804. Nouvelle édition par Beuchot [16 volumes.
in-8°; édition reproduite en microopaques], Paris, Desoer,
1820. Douzième édition [2 vols. in-8° parus jusqu’à
l’article Alting], Paris, C.V. Duriez, Crevot, 1830 [source bibliographique:
Nous
reprenons ici ce qu’en a mis en ligne l’Université de Chicago,
après l’avoir elle-même emprunté à Pierre
Rétat dans Le Dictionnaire de Bayle et la
lutte philosophique au XVIIIe siècle, Paris, Belles Lettres,
1971]
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René RADOUANT, Guillaume
du Vair, l’homme et l’orateur jusqu’à la fin des troubles de
la ligue, Paris, 1907 [cité par Olivier THILL 2005].
Olivier THILL, «Guillaume du Vair», in Personal web
site, http://members.aol.com/OlivThill/duvair1.htm,
en ligne en 2005.
Ses
«Probablement
en 1591, Guillaume du Vair compose De la constance et consolation
ès calamitez publiques qui sera publié en 1594. Les
personnages principaux sont des amis de du Vair: Musée est Henri
de Monantheuil, Orphée est Jacques Houllier, et Linus est Nicolas
le Fèvre.»
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Toute
critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution
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