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Le 15 août 1304, dans un camp, lors de la campagne de Flandre, trois jours avant
la grande victoire de Mons-en-Pélève, Philippe le Bel récompense
de sa fidélité, et de celle de ces ancêtres, l’un de ses chevaliers, Régnault
de Balvreto. Il lui cède à cet effet une demi-douzaine de fiefs
tous situés à Saint-Vrain, et dont les tenanciers sont tous
nommés: Raoul, Simon et Thomas de Saint-Vrain, Jean de Brie, Pierre
de Courtebraie, Régnault
d’Éscorchy et
Jeanne de Saudreville. Tous nos remerciements à Dominique Bassière et Claudine Michaud, des Archives Départementales de l’Essonne, qui nous ont signalé et photocopié ce document à fin de déchiffrement et de traduction, dans le chartrier de Mesnil-Voisin, en cours d’inventaire. Bernard Gineste, 29 octobre 2005
Saisir des textes anciens est une tâche fastidieuse et il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer. |
Don de Saint-Vrain à Régnault de B** 15 août 1304, Flandre |
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NOTES
Philippe. Philippe VI dit le Bel. Roi des Francs. Je sais bien que l’usage est de porter en français Roi de France. Il n’empêche que ce n’est pas ce que porte le latin. Nous conservons donc l’archaïsme du texte. Saint-Vrain d’Escorchy. Escorchy (Escorciacum) est le nom originel de ce secteur, qui peu à peu a été supplanté par celui de l’église paroissiale Saint-Vrain (Sanctus Veranus, qui a donné ailleurs Saint-Véran et Saint-Vran). In domanio, altération rare du latin dominium, plus fréquemment déformé en demanium. Nous prenons ici ce terme, sans certitude, au sens bien attesté de réserve seigneuriale (il s’agit de la partie de la seigneurie qui n’est pas donnée en tenure, mais exploitée directement). Si quelqu’un a une meilleure idée, merci de nous la faire connaître. Saudreville. C’est un des fiefs de la seigneurie de Villeconin. Billy. Il s’y dresse encore un château, jadis possession du duc de Saint-Simon, sur le territoire de la commune de Saint-Vrain. Voyez la carte de Cassini ci-dessus. Audit Régnault. Il semble qu’on a là une étourderie du rédacteur, car ledit Régnault n’a pas encore été mentionné dans la charte, mais seulement un certain Régnault d’Escorchy, écuyer (scutifer), tandis notre Régnault est chevalier (miles). de Balureto ou de Balvreto. Il est difficile de déterminer quel toponyme peut rendre le latin Baluretum, voire Balvretum (car on ne distingue par encore graphiquement le U du V). Ce toponyme peut se lire Baluret, Balvret ou Bauvret, ou plutôt Baluray, Balvray ou Bauvray. Il paraît difficile d’y reconnaître Bouray (écrit parfois en latin Borretum, ce qui suppose une prononciation Borray), à moins de supposer une prononciation antérieure (non documentée) Bovray, écrite Bauvray et latinisée en Balvretum. Sans être rigoureusement impossible, ce serait un peu tiré par les cheveux, même si c’est séduisant en raison de la proximité du lieu et du fait qu’il s’agit d’une augmentation de fief. Qui a une idée? Corporellement (littéralement: de son propre corps) et légitimement. La donation exclut donc implicitement toute transmission du fief à un enfant adoptif ou bâtard. Sans préjudice de nos droits sur les autres points. Il faut apparemment y comprendre les justices, surtout la haute justice, dont il n’est pas mentionnée qu’elle soit donnée avec le fief. Pont de Rassa. Nous n’avons pas pu identifier ce lieu-dit qui devait se trouver aux environs de Mons-en-Pélève. L’Assomption. Le quinze août tombait bien un samedi en 1304. B.G., 29 octobre 2005
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Sur le contexte historique de
la campagne de Flandre
ANONYME, «Bataille de Mons-en-Pévèle», in Wikipédia. L’Encyclopédie libre, http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Mons-en-P%C3%A9v%C3%A8le, en ligne en 2005.
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