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relatif aux prébendes de Notre-Dame d’Étampes |
Dom Fleureau,
dans ses Antiquitez d’Étampes, parues en 1683, nous raconte
comment une des douze prébendes de Notre-Dame d’Étampes fut
donnée au monastère parisien de Saint-Martin-des-Champs, et
comment aussitôt cette abbaye accepta de verser une compensation à
celui de Saint-Victor qui perdait ainsi la jouissance de son droit d’annates. Les annates étaient en effet les
revenus d’un bénéfice
ecclésiastique, durant la première année d’exercice après un décès
ou un transfert quelconque de canonicat; Louis VI avait donné à
sa fondation de Saint-Victor les droits d’annates de tous les chapitres de fondation
royale, dont Notre-Dame d’Étampes. Quand une prébende
était ainsi donnée à une collectivité, les moines
de Saint-Victor perdaient une source de revenus pour laquelle ils demandaient
une compensation. Fleureau cite sur ce point seulement
un diplôme qui entérine l’accord du prieur de Saint-Martin-des-Champs.
Mais en 1729, Dom Martène et Dom Durand ont publié de nouvelles pièces du Cartulaire de Saint-Victor qui montrent que cela ne se fit pas tout d’un coup: l’affaire au contraire remonta jusqu’à Rome, où Célestin II dut désigner pour arbitres trois évêques, Thibaud de Paris, Gossen de Soissons et Hugues d’Autun. Dans un cas précédent relatif à Notre-Dame de Paris il avait fallu l’intervention de saint Bernard lui-même Il est de plus question d’une prébende de Notre-Dame d’Étampes que tinrent les Templiers et pour laquelle se posa le même problème. Dom Fleureau ne semble pas connaître cette affaire-là, et il n’est pas clair s’il s’agit de la même prébende, qui serait ensuite tombée entre leurs mains, ou d’une autre, comme il est plus probable. Nous n’avons pu établir pour l’instant la date du document par laquel Aymon de Aiis, templier, reconnaît les droits de Saint-Victor sur cette prébende. Nous citons enfin une confirmation par Philippe, frère de Louis VII et abbé, entre autres, de Notre-Dame d’Étampes, de ce droit d’annates pour toutes les collégiales de fondation royale, ainsi qu’une bulle du pape Alexandre II pour un cas analogue à Château-Landon, vingt ans plus tard. Saisir des textes anciens est une tâche fastidieuse et il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer. |
Plusieurs documents anciens du célèbre monastère de Saint-Victor, tirés de codex manuscrits du même monastère. |
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OBSERVATIO PRÆVIA DE Parisiensi S. Victoris monasterio, cujus nonnulla hic exhibemus vetera monumenta, magna cum laude loquitur Jacobus de Vitriaco in historiæ occidentalis capite 28. ubi repræsentat illud quasi lucernam Domini supra candelabrum positam, quæ non solum propinquam civitatem sed remotas circumquaque regiones & ad Dei cognitionem illuminat, & ad caritatem inflammat. Unde mirum omnino videri non debet, quod quidam referunt scriptores, septem ex eo prodiisse cardinales, archiepiscopos duos, episcopos sex, abbates diversis in locis constitutos quinquaginta quatuor, primoque & altero fundationis sæculo subjectas habuisse sui ordinis triginta abbatias & prioratus com octoginta præposituris. Fuit autem in prima sui origine cella Nigrorum monachorum Massiliensis monasterii S. Victoris, qui circa annum MCVIII. loco cesserunt canonicis regularibus congregationis S. Rufi. Ex quo regio edicto adductus fuit ab Hugone Lothariensi conventus. Huic statim accessit socius & frater insignis Universitatis Parisiensis doctor & magister Guillelmus de Campellis, qui accepto ibidem canonicorum regularium habitu, scholam suam in Victorinas ædes transtulit, nec multopost ipse translatus ad sedem episcopalem ecclesiæ Catalaunensis. Cum autem non minus sanctitatis, scientiæ laude floreret nova congregatio Victorina, amplissimis eam latifundis dotavit perillustris Francorum rex Ludovicus VI. Porro dolemus, dolentque nobiscum omnes viri antiquitatis studiosi, nullam celeberrimi monasterii hactenus vulgatam historiam, quam donec quis aggrediatur nonnulla quæ ex ejusdem coenobii mss. collegimus, interim hic promimus monumenta, quibus etiam ecclesiastica historia potest illustrari. |
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OBSERVATION
PRÉLIMINAIRE
Traduction française à
venir.
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1. DIPLÔME D’ODON, PRIEUR
DE SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS
relatif à une prébende de l’église Notre-Dame de Paris, édité par Martène et Durand Nous reproduisons ici le texte d’un compromis entre Odon, prieur de Saint-Martin-des-Champs, et l’abbaye de Saint-Victor, au sujet d’une prébende de l’église de Notre-Dame de Paris, pour éclairer davantage la pièce qui suit et qui concerne, elle, Notre-Dame d’Étampes.
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2. DIPLÔME D’ODON, PRIEUR
DE SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS
relatif à une prébende de l’église Notre-Dame d’Étampes, édité par Fleureau Nous reproduisons
ici le texte d’un compromis entre Odon, prieur de Saint-Martin-des-Champs,
et l’abbaye de Saint-Victor, au sujet d’une prébende de l’église
de Notre-Dame d’Étampes, édité par le seul Fleureau,
qui l’a fait précéder d’une courte notice.
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3. CONVENTION ENTRE SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS
ET SAINT-VICTOR
relative à cette même prébende de l’église Notre-Dame d’Étampes, éditée par Martène et Durand Nous reproduisons ici le texte par lequel les trois évêques désignés par le pape Célestin II pour arbitrer ce différend entérinèrent l’accord défini par l’acte précédent.
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4. DIPLÔME
D’AYMON DE AIIS (?), GRAND-MAÎTRE
(?) DES TEMPLIERS
relative à une prébende de l’église Notre-Dame d’Étampes et à une demi-prébende de Notre-Dame de Poissy, éditée par Martène et Durand. Nous reproduisons ici le texte d’un compromis analogue entre Aymon de Aiis, apparemment grand-maître du Temple, et l’abbaye de Saint-Victor, au sujet d’une prébende de l’église de Notre-Dame d’Étampes (et d’une demi-prébende à Poissy), sans savoir pour l’heure s’il s’agit de la même, ou d’une autre, comme c’est plus probable. Rappelons que l’ordre des Templiers a été officiellement approuvé avec l’appui de saint Bernard en 1128 et dissous en 1312 à l’instigation de Philippe le Bel.
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5. DIPLÔME
DE PHILIPPE FRÈRE DE LOUIS
VII
confirmant la jouissance du droit d’annates à l’abbaye de Saint-Victor pour tous les chapitres dont il est abbé, édité par Martène et Durand. Nous reproduisons ici une charte de Philippe, fils de Louis VI et frère de Louis VII, confirmant au chapitre de Saint-Victor la jouissance du droit d’annate dans tous les chapitres dont il est abbé, à savoir, Notre-Dame d’Étampes, Notre-Dame de Corbeil, Notre-Dame de Medunta, Notre-Dame de Poissy et Saint-Mellon de Pontoise.
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6. BULLE DU PAPE
ALEXANDRE II, de 1162 ou 1163
relative au droit d’annates du chapitre de Saint-Sauveur de Château-Landon, éditée par Martène et Durand. Nous reproduisons enfin ici le texte d’une bulle du pape Alexandre II, qui confirme le même droit d’annate vingt ans plus tard, à l’église Saint-Sauveur de Château-Landon, toujours au bénéfice des moines de Saint-Victor.
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J. P. KIRSCH, «Annates», in The Catholic Encyclopedia. Volume I, New York, Robert Appleton, 1907 [dont une réédition numérique en mode texte: K. Knight, http://www.newadvent.org/cathen/01537b.htm, 2003. Bernard GINESTE [éd.], «Cartulaire de Saint-Victor de Paris: Sur le droit d’annate dans les collègiales royales telles que Notre-Dame d’Étampes», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cls-12-saintvictor.html, 2004. |
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