Gustave Chaix d’Est-Ange
La famille de de Bizemont
Dictionnaire des familles, 1905
BIZEMONT (de). Armes: d’azur à un chevron d’or accompagné
en chef de deux croissants d’argent et en pointe d’une molette d’éperon
d’or. (La branche aînée ajoute en abîme un quartier
aux armes de Prunelé qui sont: de gueules à six annelets
d’argent, 3, 2, 1). — Couronne: de Marquis. — Supports : deux
lions d’or. — Devise: Jungat.
On trouvera des généalogies imprimées
de la famille de Bizemont dans le Dictionnaire de la Noblesse de la
Chesnaye des Bois et dans le Chartrier français, année
1865. Ces travaux en font remonter la filiation à Mathieu de Bizemont,
écuyer, appelé le Maistre dans quelques actes, Sgr de Mondeville,
originaire de Picardie, qui vint dans la seconde moitié du XVe siècle
se fixer dans les environs de Melun et qui y acquit le 1er mai 1471 par acte
passé devant Legrand, notaire et tabellion à Corbeil, la terre
seigneuriale du Buisson, en la paroisse de Champceuil. Mathieu da Bizemont
justifia sa noblesse en produisant une sentence rendue en sa faveur le 10
janvier 1459 en la prévôté |313 de Montreuil et attestant que lui et son frère Lancelot
étaient de noble race et enfants du seigneur de Bizemont. On ne voit
pas qu’il ait existé en Picardie à cette époque de famille
noble du nom de Bizemont. Mathieu de Bizemont avait peut-être pour véritable
nom de famille celui de Lemaistre qu’il prend dans certains actes et qui
est assez répandu en Picardie comme dans le restant de la France.
M. de la Gorgue-Rosny mentionne un Jean le Maistre qui en 1400 tenait fief
de l’abbaye de Saint-Saulve de Montreuil. On trouve d’autre part qu’une Louize
de Bizemont fut gouvernante d’Isabelle de France, sœur de Saint-Louis, et
que Jean de Bizemont, chevalier banneret, s’offrit à garder les prisonniers
Templiers faits à Paris en 1307.
Mathieu de Bizemont laissa d’une alliance demeurée
inconnue plusieurs enfants qui partagèrent sa succession par acte passé
le 15 octobre 1486 devant Audry, tabellion et notaire royal à Corbeil.
L’un de ces enfants, noble homme André de Buizemont, écuyer,
Sgr du Buisson, fit une acquisition par acte passé le 4 mars 1519
devant Claude Féret, tabellion à Corbeil. On ignore le nom
de la femme de ce personnage et c’est, semble-t-il, sans preuves bien certaines
que les travaux mentionnés plus haut en font le père d’un Jehan
de Bizemont auquel seulement une généalogie conservée
dans les manuscrits de Chérin fait remonter la filiation suivie. Ce
Jehan de Bizemont, écuyer, puîné, Sgr du Buisson en partie,
épousa par contrat sans filiation passé le 14 mars 1536 devant
Pierre de la Londe, tabellion juré de la prévôté
de Milly, Barbe Parend, fille de défunt noble homme Antoine Parend,
archer de la garde du corps du Roi. Il partagea l’héritage de ses parents
avec ses frères, Hubert, François l’aîné et François
le jeune, par acte du 18 juin 1553 dans lequel les dits parents ne sont pas
nommés. L’un de ces frères, François le jeune de Bizemont,
Sgr du Buisson en partie et de la Boissière, épousa Michelle
du Noyer et fut l’auteur d’une branche qui fut maintenue dans sa noblesse
le 18 mars 1631 par jugement de M. de Gremonville, intendant de Champagne,
puis le 27 février 1669 par arrêt du Conseil d’État et
qui s’éteignit vers la fin du XVIIe siècle. Jehan de Bizemont
laissa de Barbe Parend un fils, noble homme Hector de Bysemont, Sgr de Chalambier,
du Tartre, du Buisson en partie et de Ronchailly, gentilhomme servant et ordinaire
de la maison du Roi, qui épousa par contrat passé à
Paris le 5 février 1581 Anne de Neufville, fille Naturelle du seigneur
de Villeroy. Les quatre fils de ceux-ci, Nicolas de Bizemont, Sgr du Buisson,
François, Sgr du Tartre, Henri et Lazare, furent maintenus dans leur
noblesse le 20 novembre 1624 par arrêt rendu à Melun des commissaires
députés par le Roi pour le règlement des tailles après
avoir prouvé leur filiation depuis Mathieu le |314 Maistre, dit Bizemont, Sgr de Mondeville et du Buisson, leur trisaïeul,
vivant en 1471 ils furent encore maintenus dans leur noblesse le 1er juin
1634 par sentence des élus de Melun. Le plus jeune de ces quatre frères,
Lazare de Bizemont, Sgr de la Rochecourbeau et du Buisson, épousa
par traité passé à Courtenay le 29 avril 1640 damoiselle
Claude Cransson, fille d’un contrôleur ordinaire des écuries
de Monsieur le prince. Son fils aîné, Charles de Bizemont, demeuré
célibataire, décédé en 1716, fut maintenu dans
sa noblesse le 16 août 1699 par jugement de Phélyppeaux, intendant
de Paris, avec sa belle-sœur Madeleine du Noyer, fille d’un receveur général
des finances à Orléans et veuve de Nicolas de Bizemont, et
avec le jeune fils de celle-ci, Nicolas-Charles. Ce jugement fait remonter
la filiation au contrat de mariage de 1536. Nicolas-Charles épousa
dans la suite, par contrat du 30 mars 1718, Marie-Charlotte de Sainxe et
en eut deux fils, Nicolas-Melchior et André-Victor, qui furent les
auteurs de deux grandes branches actuellement existantes.
Nicolas-Melchior de Bizemont, Sgr du Buisson, auteur
de la branche aînée, colonel d’infanterie par commission du 10
mars 1748, fut connu le premier sous le titre de comte de Bizemont il épousa
à Tignonville le 11 mars 1750 Marie-Adélaïde de Prunelé
et en eut plusieurs filles dont l’aînée, Adélaïde,
fit en 1761 ses preuves de
noblesse pour cire admise à Saint-Cyr et devint dans la suite chanoinesse
comtesse de Saint-Martin de Salles. Il eut aussi deux fils dont l’aîné,
André Gaspard, continua la descendance et dont le plus jeune, Charles,
né en 1754 à Tignonville, en l’élection de Pithiviers,
fit en 1765 ses preuves de noblesse pour être admis à l’École
militaire.
André-Gaspard, comte de Bizemont, né en 1752, marié
en 1776 à Mlle de Hallot, fit en 1781 ses preuves de noblesse pour
être nommé écuyer du Roi, fut plus tard adjoint au maire
d’Orléans et mourut en 1837; il laissait une fille mariée en
1802 à son cousin le comte Louis-Gabriel de Bizemont et un fils, Adrien-Louis,
comte de Bizemont, né en 1785, qui épousa en 1810 Mlle du Theil
de Noriou et qui continua la descendance de cette branche.
André-Victor de Bizemont, auteur de la branche
cadette, marié par contrat du 26 août 1750 à Mlle de Laumoy,
héritière des seigneuries de Gironville et de Fromarville, fut
connu sous le titre de marquis de Bizemont qui a été conservé
depuis lors par le chef de cette branche; il fit des preuves de noblesse en
1763 pour obtenir l’admission à Saint-Cyr de sa fille aînée,
Jeanne-Louise. Son fils, Louis-Gabriel, marquis de Bizemont, né à
Gironville en 1756, marié d’abord en 1774 à Mlle de Mannay de
Camps, puis à Mlle de Martel, décédé en 1840,
fut nommé pair de France en 1831 par Louis-Philippe, mais refusa |315 de siéger. Il eut lui-même de son premier mariage
trois fils dont l’aîné, Alexandre-Louis, périt en 1796
dans l’insurrection vendéenne et dont les deux plus jeunes, Armand-Vespasien,
marquis de Bizemont, né en 1781, admis dans l’ordre de Malte la même
année, marié successivement en 1800 à Mlle de Cugnac-Dampierre
et en 1808 à Mlle de Lesmerie d’Échoisy, et Louis-Gabriel, né
en 1783, marié en 1802 à sa cousine Mlle de Bizemont, ont été
les auteurs des deux rameaux actuellement existants de la branche cadette.
Le comte de Bizemont, Sgr de la paroisse de Tignonville,
le vicomte de Bizemont, Sgr baron de Vignay, Girolles, Gaudevilliers, etc.,
prirent part en 1789 aux assemblées de la noblesse tenues à
Étampes. Le marquis de Bizemont, Sgr de Moyenville, le vicomte de Bizemont,
Sgr de Chantambre, et le comte de Bizemont, prirent part cette
même année à celles tenues à Melun. André,
comte de Bizemont, chevalier, chevalier de Saint-Lazare et de Notre-Dame du
Mont-Carmel, ancien écuyer du Roi, prit part à celles tenues
à Orléans. Louis-Gabriel, vicomte de Bizemont, chevalier, Sgr
et baron de Viguier, prit part à celles tenues à Amiens en qualité
de tuteur de ses enfants mineurs, Sgrs de Warlus-Camps et de Vergy.
Principales alliances: de Neufville de Villeroy 1581,
de Prunelé 1750, de Hallot 1776, du Theil de Noriou 1810, de Maussion
de Candé 1839, de Sailly 1834, de Monspey 1837, Bénard de Sauveterre
1859, d’Oyron 1876, le Bailly d’Inghuem, 1872, de Laumoy 1750, de Brosse 1768,
de Martel 1797, de Lorgeril 1798, de Gourcy 1826, Louet de Terrouenne 1833,
du Houx de Viomesnil 1837, Label de Lambel 1873, 1874, de Miscault 1897,
de Cugnac-Dampierre 1800, de Lesmerie d’Echoisy 1808, de Blom 1836, Drouin
de Bouville 1864, de la Boullaye de Thévray 1832, Émé
de Marcieu 1831, le Coulteux 1826, Guyot de Saint-Amand 1865, de Witte, de
Robien 1894, de Vion de Gaillon 1868, Ruinart de Brimont 1870, de Bruc 1878,
etc.
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Gustave Chaix d’Est-Ange, (1863-1923),
Dictionnaire des familles françaises anciennes
ou notables à la fin du XIXe siècle. Tome IVe. Ber-Blo.
[20 vol. in-8 (1903-1929)], Évreux, C. Hérissey, 1905, pp.
312-315.
Blason dessiné par Nicolas C.
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