Gustave Chaix d’Est-Ange
La famille d’Averton-Chênebécard
Dictionnaire des familles, 1904
AVERTON-CHENEBECARD (d’). Armes: d’or à une bande
d’azur chargée de cinq besants d’argent.
Il a existé dans le Maine, au moyen âge,
une famille d’Averton fort puissante qui portait pour armes burelé
d’argent et de gueules, aliàs d’azur à un sautoir d’argent
accompagné de quatre molettes d’or, et qui tirait son nom de la seigneurie
importante d’Averton, en la paroisse du Passais-Manceau, près du Mans.
Deux de ses représentants prirent part l’un à la première
croisade, l’autre à la troisième.
Geoffroy d’Averton acquit par héritage en
1312 le fief considérable de Belin que sa descendance conserva longtemps
et qui passa dans la suite avec la seigneurie d’Averton dans la maison de
Faudoas, par suite du mariage conclu en 1582 de Renée d’Averton,
dame de Belin et d’Averton, héritière de sa maison, avec Jean-François
de Faudoas-Sérillac, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Henri
III en 1580 et chevalier des ordres du Roi en 1599. Cette dame avait eu
un frère, François, qui avait épousé en mars
1602 Catherine Thomasson et qui n’en eut pas d’enfants. Leur proche parent
Jean d’Averton, comte de Belin, maréchal de camp, fut gouverneur
de Paris pour la Ligue dans les premiers temps du règne d’Henri IV.
La famille d’Averton aujourd’hui existante paraît
être distincte de celle dont il vient d’être parlé et
n’en porte pas les armoiries. On trouvera sur elle de nombreux renseignements
dans les manuscrits |129
de Chérin et de d’Hozier au Cabinet des Titres. Les preuves de noblesse
qu’elle eut à faire en diverses circonstances au cours du XVIIIe
siècle en font remonter la filiation suivie à noble homme Jacques
d’Averton, écuyer, Sgr en partie de Villegongnin, qui acquit divers
héritages par acte du 9 novembre 1553. Son fils, François d’Averton,
habitant du lieu de Villegongnien, au ressort d’Étampes, passa un
acte le 14 septembre 1578 avec sa femme, Marie du Loingtien. Ce même
François d’Averton, écuyer, Sgr de Launay, était décédé
depuis longtemps quand ses fils, Charles, écuyer, Sgr du Pont, demeurant
à Villegongnien, et Philippe, partagèrent sa succession le
13 avril 1652. Charles d’Averton épousa le 8 juin 1646 Claude Maigne,
fille de basse extraction dont il avait eu trois enfants naturels qui se
trouvèrent légitimés par ce mariage: Marie, Charles,
marié le 26 juillet 1660 à Louise de Saint-Pol, et Jean. Le
plus jeune de ces trois enfants, Jean d’Averton, Sgr de Launay, épousa
Louise de Framery, héritière en partie des seigneuries de Chénebecard
et de Soisy-sous-École, et fut père de Jean-Nicolas d’Averton,
écuyer, Sgr en partie desdites terres, qui épousa d’abord
le 3 juin 1715 Marie Richerolles, fille d’un bourgeois de Paris (1), puis en 1721 Marie Rousseau de la Viorne. Jean-Nicolas
d’Averton fit en 1746 des preuves de noblesse pour obtenir l’admission à
la maison royale de Saint-Cyr d’une fille qu’il avait eue de cette seconde
union. Il avait eu du premier lit un fils, Antoine d’Averton, Sgr en partie
de Chénebecard, Bonneveau,
Soisy-sous-École, etc., chevalier de Saint-Louis, major au régiment
de Hainaut, qui épousa à Paris le 29 juillet 1755 Jeanne d’Arcy
de Bienvenu et qui fit à son tour des preuves de noblesse en 1770
pour obtenir l’admission aux Écoles Militaires de ses deux fils jumeaux,
Charles-Bon et Antoine-Gabriel d’Averton-Chénebecard, nés
en 1762 à Milly, en Gâtinais.
Jean-François d’Averton-Chénebecard
avait été admis en 1742 parmi les pages de la reine Marie
Leczinska.
M. d’Averton, Sgr en partie de la paroisse de Bonneveau
et autres fiefs, fut convoqué en 1789 aux assemblées de la
noblesse du bailliage d’Étampes. Louis d’Averton, chevalier, Sgr de
Cramant, et, Jacques d’Averton, chevalier, prirent part à celles tenues
à Vitry-le-François.
Jacques-Philippe Daverton, surveillant des palais
impériaux, résidant au Palais-Royal, demanda le 14 mars 1870
l’autorisation de substituer à son nom celui de d’Averton de Chénebecard
porté par ses ascendants avant la Révolution. L’empire tomba
avant que sa demande eût été agréée.
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Gustave Chaix d’Est-Ange, (1863-1923),
Dictionnaire des familles françaises anciennes
ou notables à la fin du XIXe siècle. Tome IIe. Aub-Bar.
[20 vol. in-8 (1903-1929)], Évreux, C. Hérissey, 1904,
pp. 128-129.
Blason dessiné par B. G.
(1) Dans l’exemplaire
conservé à la Bnf, une main inconnue a raturé les
mots «d’un bourgeois de Paris», et les a remplacés par
«d’un vigneron» (B.G.).
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BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
Éditions
Gustave CHAIX D’EST-ANGE (1863-1923), «Averton-Chénebecard (d’)», in Dictionnaire
des familles françaises anciennes ou notables à la fin du
XIXe siècle. Tome II. Aub-Bar. [20 vol. in-8 (1903-1929)], Évreux,
C. Hérissey, 1904, pp. 128-129.
Bernard GINESTE [éd.],
«Gustave Chaix d’Est-Ange: La famille d’Averton (1904)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/che-20-chaixdestange1904averton.html, 2016.
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