Bernard Gineste et qui voudra
Suicide de l’Arrancourtois Marcel Launay
31 août 1913
1888
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Acte
de naissance. — “N°2 Naissance
de Louis Amand Marcel Launay. 1R/RM 407 Du dix-sept juin mil huit cet quatre-vingt-huit
à huit heures du matin. Acte de naissance de Louis Amand Marcel Launay,
du sexe masculin, né hier à neuf heures du soir, au domicile
de ses père et mère, fils des époux Amand Philippe Launay
âge de quarante-deux ans et de Marie Louise Lucienne Ciret âgée
de vingt-sept ans, cultivateurs ensemble et domiciliés en cette commune.
Les témoins ont été Jules Gilbert, cultivateur âgé
de quarante ans domicilié en cette commune et Jules Martin, instituteur
public âgé de cinquante huit ans, domicilié à
Abbéville de ce canton. L’enfant nous a été représenté
et la déclaration faite par son père qui a signé avec
les témoins et avec nous Lucien Pillias maire officier de l’état
civil après lecture — [Signé:] Gilbert — Martin — Launay —
Pillias.”
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AD91 4E 3131 (saisie
de Bernard Gineste, 2018)
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1909-1913
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Fiche
matricule. — “Nom: Launay.
— Prénoms: Louis Amand Marcel. — Numéro matricule du recrutement:
5319. Classe de mobilisation: DI. — État civil: Né le 16 juin
1888 à Arrancourt, canton de Méréville, département
de Seine-et-Oise, résidant à Arrancourt, canton de Méréville,
département de Seine-et-Oise, profession de cultivateur, fils d’Amand
Philippe et de Ciret, Marie Louise Lucienne, domiciliés à Arrancourt,
canton de Méréville, département de Seine-et-Oise. —
Signalement: cheveux et sourcils châtains, yeux gris, front droit,
nez moyen, bouche moyenne, menton pointu, visage ovale, taille: 1 m. 65 cent.
— Degré d’instruction générale: 3. — Décision
du Conseil de Révision: Classé dans la 1e partie de la liste
en 1909. Dossier sanitaire. — Corps d’affectation dans l’armée active:
155e régiment d’infanterie (2187), dans la disponibilité et
réserve de l’armée active: Régiment d’infanterie de
Melun (92/017339). — Détail des services et mutations diverses: inscrit
sous le n°38 de la liste cantonale de Méréville. Incorporé
le 8 octobre 1909 au 155e régiment d’infanterie et immatriculé
sous le n°2187. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit
jour. Réformé temporairement pour « laryngite chronique
» par la commission spéciale de Commercy dans sa séance
de 7 novembre 1910 (2ème catégorie), maladie antérieure
à l’incorporation. Certificat de bonne conduite « Accordé
». Passé dans la réserve de l’armée active le
1er octobre 1911. Reconnu apte au service armé (réunion de
la commission spéciale de Versailles dans sa séance du 7 octobre
1911), à rappeler dans la réserve. Décédé
le 31 août 1913 à Melun (Seine-et-Marne).”
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AD78 1R/RM 407 (saisie de Bernard
Gineste, 2018)
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1913
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Récit
du suicide. — “Arrancourt.
— Dans un accès de fièvre chaude un réserviste se tue
à la caserne de Melun, 1er septembre. — M. Louis Launay, jeune homme
de vingt-cinq ans, habitant Arrancourt, dans le canton de Méréville,
accomplissait une période d’instruction au 31e d’infanterie, à
Melun. En proie à. une maladie nerveuse, il était, depuis quelques
jours, soigné à l’infirmerie de la caserne Augereau. — Dans
la nuit de samedi à dimanche, au cours d’une crise, le malheureux
sauta par la fenêtre de sa chambre et tomba dans la cour du quartier
sans qu’on s’aperçût du fait. Au matin, il fut retrouvé
au pied du bâtiment. Il avait au front une grave blessure et ne put
articuler une parole. Transporté à l’hôpital, il y est
mort sans avoir repris connaissance. Sa famille, prévenue, est arrivée
cet après-midi et fera transporter le corps à Arrancourt, où
aura lieu l’inhumation. — Ce fatal accident a donné lieu à
une fâcheuse méprise. Il existait, au 31e, deux réservistes
du nom de Launay. Or, par suite d’une confusion faite par le service des
infirmiers, des renseignements inexacts furent fournis à l’hôpital
de Melun qui avisa du décès, non pas la famille du réserviste
d’Arrancourt, mais celle de Launay, qui habite la commune de Mer, dans le
Loir-et-Cher. Aussitôt, la mère et la nourrice du réserviste
se mettaient en route pour Melun et, accablées par la douleur, se
présentaient, ce matin au quartier d’infanterie. Quelles ne furent
pas leur surprise et leur joie d’apprendre que celui qu’elles pleuraient
était en parfaite santé.”
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Le Petit Parisien 38/13457
(2 septembre 1913), p. 3.
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1913
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Récit
du suicide et des funérailles par l’Abeille d’Étampes.
— “Arrancourt. — Mercredi matin ont eu lieu à Arrancourt les
obsèques de M. Marcel Launay, fils du regrette ancien maire de la
commune. — M. Launay accomplissait comme réserviste une période
d’exercices au 31e régiment d’infanterie à Melun. Voici comment
les journaux de cette localité rapportent sa fin tragique: — Caserné
au quartier Breton, ce militaire était, dès son arrivée,
reconnu atteint de maladie nerveuse et on le conduisait à l’infirmerie
de la caserne Augereau pour lui donner des soins. — Dans la nuit de samedi
à dimanche, le malheureux, probablement sous l’empire d’une crise
violente, se jeta de la fenêtre de sa chambre et tomba dans la cour
du quartier sans qu’on s’aperçut du fait. Dimanche matin, un infirmier
le trouva gisant au pied du bâtiment ; il avait au front une grave
blessure, ne put articuler une seule parole et semblait déjà
dans le coma. Transporté à l’hôpital, il y est mort à
1 heure du soir, sans avoir repris connaissance. — Ce fatal accident a donné
lieu à une bien regrettable méprise: un autre réserviste
du nom de Launay, habitant la commune de Mer (Loir-et-Cher), accomplissait
comme le premier une période d’exercices au 31e ; il était
parti en permission de 24 heures pour la journée du dimanche à
Paris. Par suite d’une fâcheuse confusion, ce fut sur le livret du
réserviste de Mer que l’on prit les renseignements et c’est la famille
de ce dernier qui fut prévenue télégraphiquement du
décès. Le bureau des postes de Mer étant fermé
le dimanche, la dépêche resta quelque peu en souffrance, néanmoins,
elle fut remise à la famille avant l’arrivée d’une seconde
dépêche rectificative lancée dans la soirée, aussitôt
que l’on constata l’erreur commise. Cette dépêche arriva trop
tard à son adresse, car déjà la mère et la nourrice
de Launay étaient en route pour Melun. — Accablées par la douleur,
elles se présentèrent lundi matin en deuil au quartier où
elles eurent la joie d’apprendre que leur fils était vivant, mais
l’émotion avait tellement accablé les deux femmes que plusieurs
heures après, on les voyait encore, la nourrice surtout, verser des
larmes abondantes, déclarant que déjà le service funèbre
était commandé. — Disons que ce triste événement
n’en frappe pas moins douloureusement une mère, Mme Launay, d’Arrancourt,
déjà si cruellement éprouvée par la perte de
son mari, et nous joignons nos condoléances les plus sincères
à celles qui lui ont été prodiguées en cette
triste circonstance.”
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L’Abeille d’Étampes 102/36 (6
septembre 1913), p. 2.
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1913
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Remerciements
d’obsèques. — “Obsèques.
— Arrancourt. — Madame Launay et les familles Launay, Ciret et Pointeau,
remercient sincèrement toutes les personnes qui ont bien voulu assister
aux obsèques de Marcel Launay, leur regretté fils, petit-fils
et parent, ou qui leur ont donné en cette triste circonstance une
précieuse marque de sympathie.”
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L’Abeille d’Étampes 102/37 (13
septembre 1913), p. 3.
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