Corpus Historique Étampois
 
Le Pli, hebdomadaire étampois
C’était la quinzaine du blanc 
18 janvier 1979 
     
Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
• Des naufragés de la neige recueillis par les militaires débarquent à la gare SNCF
 
     Les vieux Étampois se souviennent tous de l’hiver 1979. Merci à madame Sortais de nous avoir prêté son exemplaire du Pli du 18 janvier de cette année mémorable. On le relira sans doute avec plaisir. On notera un précieux “fil des événements. Nous avons mis en ligne également le numéro du 11 janvier.

     Saisir des textes anciens est une tâche fastidieuse et il ne faut pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.

  
 
Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
Le Pli, hebdomadaire étampois
C’était la quinzaine du blanc 
18 janvier 1979 
 

C’était la quinzaine du blanc...

Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
     Montreau dans le Doubs? Non, ce chasse-neige de l’Equipement du Doubs passe le mercredi 9 déneiger la route d’Angerville à Méréville par ce coquet village beauceron. Quant aux naufragés de la neige, il leur reste maintenant le souvenir d’une aventure... (Pages 4 et 5)
Le Pli n°180 (18 janvier 1979)

[p.2]

ACCIDENTS

— Le 9, à Ormoy-la-Rivière, un accident entre deux voitures a fait deux blessés légers. Il s’agit de Mme Martine Schadd, 23 ans, de Soetrich (57) et de M. Jean Lefebvre, 47 ans, de Saclas.
— Le 10, collision sur deux poids lourds dans la côte de Cocatrix. Un poids lourd conduit par M. René Thomas, de Chateauroux, a heurté à l’arrière un autre poids lourd conduit par M. Jean-Pierre Perron, de Saint-Jean-de-Braye. Pas de blessé. Une cinquantaine de poids lourd ont été bloqués suite à cet accident.
— Le 11, un poids conduit par M. Gérard Jancourt, de Sovanche-du Perche (28), s’est retourné sur la chaussée sur la RN 20, à Etampes. Il a été remis sur ses roues et remorqué jusqu’à Etampes.
— Le 16, la jeune Sandrine Drappier, 8 ans, qui marchait sur la chaussée en raison de la neige sur le trottoir, a été heurtée par une GS conduite par Mme Bernadette Lesieur, de Bonvilliers. La jeune fille n’a pas été blessée,
— Le 13, à Chalo-St-Mars un accident entre deux voitures a fait un blessé léger M. Edouardo Rodriguez, 34 ans, d’Etampes. Il a été hospitalisé à Etampes. [p.3] [p.4]


Le froid mis en échec par la chaleur humaine...

     Pendant une quinzaine, le pays étampois aura vécu à l’heure du blanc. Maintenant, on rit un peu des diverses mésaventures; on devient «ancien combattant».

     Avec le recul, on ne peut qu’insister encore sur «l’extraordinaire solidarité de tous» dans la tourmente de neige, et surtout des agriculteurs avec leurs puissants tracteurs. Quelques témoignages de particuliers et de municipalités (ci-contre) renforcent notre témoignage vécu sur le terrain (voir N°179 du 11 janvier 1979).

     De leur côté, les employés des différents services publics ont fait de leur mieux avec des moyens très limités. — Toutefois, on peut regretter qu’au plus haut niveau rien ne soit prévu pour faire face à un enfer blanc inhabituel: souvenons-nous déjà du drame de l’autoroute du Soleil, il y a une dizaine d’années! C’est un peu comme la marée noire...

     Dans la région Ile-de.France, qui compte dix millions d’habitants, il se passer à n’importe quel instant une catastrophe: inondations, violent incendie, accident sur autoroute, personnes isolées... Il faudrait que les pouvoirs publics puissent au moins mettre en place un pool d’hélicoptères fort précieux pour tous les secours; les préfets devraient avoir le pouvoir direct de réquisition sans passer dans tous les méandres des Ministères. Ceci permettrait une rapide efficacité face à tout événement imprévisible.

     Pour le salage, les pouvoirs publics ont toute fois réquisitionné le contingent de certaines villes, comme Etampes, qui cependant en a encore bien besoin.

     Heureusement que tout le monde a fait preuve de bonne volonté... Reste le remboursement des frais engagés par les collectivités locales pour secourir les automobilistes de passage. L’Etat ne semble pas décider à participer à ce remboursement. Devant une telle situation, on peut se demander si une autre fois on aura l’occasion d’évoquer «l’extraordinaire solidarité de tous...».
G. D.
Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
• Des naufragés de la neige recueillis par les militaires débarquent à la gare SNCF
L’action de la Croix-Rouge

     Dans un communiqué, le Comité départemental de la Croix-Rouge dresse le bilan de ses activités. Voici le passage intéressant le Comité d’Etampes:

     L’action de la Croix-Rouge Française. a été conduite par les comités locaux soit à la demande des municipalités, soit des sapeurs-pompiers, Le conseil départemental a été tenu informé du déroulement des événements et, restant en contact avec les autorités préfectorales, était prét à prendre éventuellement toutes les mesures nécessaires.

     Citons les principales actions qui se sont déroulées pendant période du 4 au 7 janvier 1979.

     Appelée par les sapeurs-pompiers dès le 5 janvier 1979 à 2 heures du matin pour les automobilistes qui étaient déroutés de la Route Nationale 20 vers la ville d’Etampes, le Comité local a apporté son concours à l’accueil et à l’hébergement des familles et des enfants au Lycée G.-Saint-Hilaire. Dans la première nuit, 100 personnes ont été réconfortées. Cette action s’est amplifiée le 6 janvier, puisque les équipes Croix-Rouge, aidant le personnel du Lycée, ont hébergé 400 personnes. On comptait parmi les personnes accueillies chez l’habitant, M. le Président du Comité Croix-Rouge de Pithiviers qui était hébergé au domicile de la Présidente du Comité, Mme Vignot.

     Les équipes Croix-Rouge ont travaillé sans relâche toutes les nuits. L’action Croix-Rouge s’est ralentie le 7 janvier, les conditions de circulation s’étant améliorées. Par contre, des boissons chaudes ont continué d’être apportées par les Secouristes aux quelque 300 militaires occupés à dégager les routes.


COMITE D’ETAMPES: Présidente Mme Vignot.

Dans la tourmente (suite)

     M. Génot, de Méréville nous écrit:

     Lecteur de votre journal, j’ai pris connaissance de votre article paru dans le n°179 du 11-1-1979: «Dans la tourmente du côté de Méréville». Très bon article et merci à tous ceux qui se sont dévoués en une pareille circonstance. Mais à l’alinéa 12, votre correspondant, en tout bonne foi certainement a oublié de citer certains tracteurs conduits par des cultivateurs de Montreau et de Méréville, (dont je ne cite pas les noms volontairement) et ce sont eux qui ont d’abord essayé, pendant presque deux heures, de dégager le car des personnes âgées, dans lequel je me trouvais aussi, et finalement, laissant le car sur place, nous sommes rentrés dans les cabines de ces tracteurs jusqu’à Méréville et c’est bien grâce à un d’entre eux si j’ai pu me coucher à 3 heures du matin alors que nous étions bloqués depuis 20 heures environ le jeudi 4. J’ose espérer que vous pourrez insérer dans votre prochain numéro quelques lignes afin de remercier ces cultivateurs qui eux aussi se sont dévoués, ou alors votre journal me décevrait beaucoup.


Motion du conseil général

     Au cours de sa séance du 10 janvier, le Conseil général de l’Essonne a adopté la motion suivante:

     La vague de froid qui affecte notre pays a tout particulièrement frappé notre département.

     A plusieurs reprises, les émissions de radio et de télévision se sont fait l’écho des messages et des appels de municipalités de l’Essonne mettant ainsi l’accent sur les difficultés rencontrées notamment dans le sud du département.

     Certaines communes se sont trouvées isolées et privées d’électricité, la circulation a été interrompue, le trafic ferroviaire perturbé, l’activité économique du département ralentie, des équipements endommagés.

     Des secours rapides ont permis de venir en aide aux familles en difficulté, aux personnes âgées, aux automobilistes bloqués dans leur voiture.

     Le Conseil général tient à remercier tous ceux qui ont participé à ce large mouvement de solidarité: les maires et les élus locaux, le Préfet et les sous-préfets, les services départementaux: préfecture, équipement, les sapeurs-pompiers, la gendarmerie, la police et l’armée, ainsi que les employés communaux, les agriculteurs et les entrepreneurs qui ont mis à la disposition des communes des engins de déblaiement, ainsi que l’ensemble des associations locales, notamment, la Croix-Rouge, le Secours Populaire Français, I’U.D.A.F., etc., qui ont apporté avec un dévouement exemplaire, leur contribution.

     L’ensemble de ces efforts a permis de limiter les conséquences immédiates pour les familles, les personnes seules de ce brusque assaut du froid.

     En raison des conséquences particulières à notre département, le Conseil général:

     Demande que les communes touchées soient déclarées communes sinistrées et qu’en conséquence, l’Etat et la Région dégagent des crédits nécessaires:
     — par des secours exceptionnels aux déshérités;
     — par l’attribution d’aides exceptionnelles aux communes et aux B.A.S., qui ont engagé des frais importants;
     — par des crédits exceptionnels d’investissement pour les réparations qui s’avéreront nécessaires aux bâtiments publics et aux voiries.

     Dores et déjà, le Conseil général considérant qu’il n’y a pas égalité devant le froid mais que les plus déshérités en souffrent davantage:

     Décide d’augmenter exceptionnellement la prestation combustible allouée pour l’hiver 1978-1979.
 
    Demande à M. le Préfet
     — de faire établir un premier recensement des dégâts occasionnés aux équipements publics;
     — d’examiner le problème des moyens matériels de lutte contre les intempéries de cette nature.
     Ce rapport pourra être examiné lors d’une prochaine séance du Conseil général permettant à celui-ci de tirer les premières conclusions dans tous les domaines: voirie départementale et aides pour les réparations à la voirie locale.

     Demande à M. le Préfet d’organiser de toute urgence avec les élus locaux, la réunion des Présidents des Syndicats intercommunaux des Vallées avec la présence du Directeur Départemental de l’Equipement, du Directeur Départemental de l’Agriculture, du Directeur de la Protection Civile et de tous les fonctionnaires concernés par un danger éventuel d’inondations et de mettre en œuvre toutes les mesures préalables pour limiter les crues prévisibles des rivières du département.
Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
• A Chalou-Moulineux, comme dans d’autres communes, tout le monde s’y est mis.







Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
• Les Ministres sur la brèche, dimanche après-midi.
Le fil des événements

JEUDI 4
     — 10 h la neige commence à tomber sur la région étampoise.
     — 17 h 11: M. Martignon, transporteur, prévient qu’un car d’enfants est bloqué près de Méréville. Les pompiers envoient les secours.
     — 17 h 34: le sous-préfet d’Etampes est averti. Il répercute la situation au Préfet.
     — A partir de 18 h: sur ordre du sous-préfet, pompiers et gendarmes se répartissent les secours à l’est et à l’ouest de la RN 20 et partent dans toutes les directions.
     — 23 h: le premier convoi du 1er Régiment du Tchad (deux véhicules de transport de troupe, 2 camions et 1 jeep) quitte sa base de Montlhéry.

VENDREDI 5
     — 1 h: arrivée à la compagnie de gendarmerie d’Etampes de ce premier convoi du 1er RMT.
     — 2 h: arrivée d’un deuxième convoi identique.
     — 3 h: arrivée d’un groupe de gendarmes mobiles avec deux 4 x 4, une jeep et un GMC.
     — 7 h: arrivée du troisième convoi du 1er RMT et d’un petit groupe du Génie de Satory.
     — 8 h: la neige a arrêté de tomber,

DURANT LA NUIT
     Dans la plaine de Beauce, il fait – 20°.
     Participent aux secours: 80 militaires, 70 gendarmes de la compagnie, 60 pompiers professionnels à Etampes et plusieurs dizaines de volontaires dans les localités, 25 policiers, 30 membres de l’Equipement, 5 des entreprises privées avec 11 engins,

DANS LA JOURNEE
     Mise en place à la sous-préfecture avec une quinzaine de personnes du service d’un PC permanent regroupant les directions des différentes équipes de secours.
     Arrivée de l’hélicoptère de la gendarmerie, celui de la Protection Civile et de I’ALATT.
120 militaires avec 20 véhicules participent aux secours avec les policiers, gendarmes et employés de l’Equipement.
     Dans leurs secteurs, salariés des PTT de l’EDF et de la SNCF s’emploient à remettre en place des circuits dérangés par la neige et le froid.

SAMEDI 6
     Les militaires sont 300 sur place, avec 11 blindés.
     Deux hélicoptères ont été mis à la disposition de l’EDF et des PTT. Les trois autres servent aux secours.
     Seulement une demi-douzaine de commerçants au marché d’Etampes.
     — 13 h: les policiers arrêtent les routiers à Etampes. Ceux-ci ne comprennent pas car la route leur parait bonne. Mais du côté d’Angerville, c’est encore enneigé.
     — 18 h: la jonction est faite sur deux petites voies sur la RN 20 entre le Loiret et l’Essonne.
     Les routes de Pithiviers et Malesherbes sont toujours bloquées.
Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
• La rue Saint-Mars à Etampes, il y a une semaine.
DIMANCHE 7
    Les travaux de déneigement se poursuivent.
     Visite des personnalités: deux ministres MM. D’Ornarno et Le Theule du côté d’Angerville le Président duConseil général, M. Lakota, à Etampes.
     Les bénévoles sont nombreux: 200 à Etampes, et plusieurs dans toutes les communes pour déneiger.

LUNDI 8 et MARDI 9
     Les principaux axes sont dégagés: RN 20 sur les 4 voies, routes de Pithiviers, Fontainebleau et Dourdan.

MERCREDI 10
     Le déneigement se poursuit dans les localités.
     Départ des derniers militaires,

JEUDI 11
     Verglas en matinée. Un poids lourd va dans le fossé dans la côte de Cocatrix, à Etréchy.
     Sept sablages sont effectués par la DDE sur la RN 20.
     Les routiers deviennent disciplinés et attendent que la situation s’améliore.

DU JEUDI 11... AU MARDI 16
     La neige demeure encore dans les rues des différentes cités, dégèle quelque peu dans la nuit et se raffermit dans la nuit par des températures inférieures à 0°. Les glissades sont multiples.

     Certaines routes secondaires comme celle de Méréville à Etampes en passant par Saclas sont particulièrement dangereuses. De vastes traînées de neige gelée subsistent sur la chaussée et la rendent très glissante. [p.5]



Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
• Dans le désert blanc…
C’ÉTAIT LA QUINZAINE DU BLANC.

Le point de vue des municipalités

SACLAS S’EST DEGAGEE TOUTE SEULE


     Avec l’aide des pompiers, des employés municipaux et des volontaires saclasiens notre commune a fait face à la tourmente dans la nuit du 4 au 5 janvier et à la neige qui s’était accumulée durant cette longue nuit.

     Dès 19 heures le jeudi 4, les premières familles des élèves du C.E.S. nous informaient que les enfants n’étaient toujours pas arrivés. Rapidement les secours s’organisent, à partir de la mairie, avec les pompiers, quelques parents et des volontaires. Pour tout matériel nous avons un camion de pompiers, quelques tracteurs agricoles, des voitures particulières, des pelles.

     Après bien des recherches, rendues difficiles par la panne d’électricité et le téléphone qui fonctionne mal, finalement les enfants sont retrouvés par les pompiers sur la plaine.
     Les congères atteignent plus d’un mètre par endroits.

     Vite du café, de la nourriture, des couvertures et les navettes commencent. Un véhicule des pompiers ramène les enfants jusqu’à Méréville où les voitures particulières, les prennent en charge jusqu’à Saclas d’où la mairie prévient les familles.

     Finalement il est 5 heures du matin, les bords de la Juine commencent à geler, quand les opérations s’achèvent. Au total, une cinquantaine de personnes ont été ainsi ramenées du Plateau.

     Vendredi 5, il est 8 heures. Ceux qui ont dormi plus de deux heures cette nuit ne sont pas légion. On apprend qu’une usine de Saclas s’est à demi-écroulée sous le poids de la neige. Pompiers, employés municipaux, volontaires, la lutte recommence. C’est que le chômage pèse déjà lourdement et il ne s’agit pas que les 15 ouvriers se retrouvent sans travail.

     Et puis, il faut dégager les routes, approvisionner les personnes âgées. Tout cela sera fait dans de bonnes conditions avec quelques coups de gueule, mais avec seulement les moyens du bord et les Saclasiens.

     Des questions se posent, comment se fait-il qu’à Saclas, comme dans de nombreuses autres communes, nous n’avons pas reçu d’aide de l’Equipement et vu de matériel de l’Etat? Que se serait-il passé si nous n’avions pas cherché opiniàtrement à secourir les gens et les enfants bloqués par la neige?


VILLENEUVE-SUR-AUVERS

     M. le Maire remercie les habitants de la commune qui ont contribué à aider au dégagement de la neige dans la commune.
Maintenant on déblaie...

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• On déblaie à Méréville...

Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
•...et à Angerville.
MEROBERT, VILLAGE UNI DANS LA JOIE ET LES DIFFICULTES

     Organisé par l’Association Sportive et Culturelle le réveillon de la Saint-Sylvestre avait réuni 65 personnes. Dans une ambiance chaleureuse parents et enfants avaient passé une soirée telle ment inoubliable qu’ils se promettaient de recommencer dans trois mois.

     Cette semaine avec la neige tous es habitants du village se sont rapidement organisés: jeudi soir et pendant une partie de la nuit les agriculteurs et d’autres ont secouru, avec des tracteurs, tous les automobilistes bloqués à proximité; ils n’ont ni compté leur fatigue, ni épargné leur matériel.

     Dès vendredi, un service s’est organisé par tracteurs, pour l’approvisionnement en pain depuis Oysonville et Chalô-Saint-Mars.

     Le retour des élèves bloqués au Lycée de Dourdan a également été prévu. Le samedi 6, à 9 heures, quatre tracteurs étaient prêts à partir pour ramener les douze enfants. Mais la gendarmerie devait se charger de ce transport, au dire des autorités. On a même promis qu’ils rentreraient par hélicoptère à 14 heures, l’aire d’atterrissage était balisée et les Mérobertiens nombreux, sur le stade, attendaient leurs enfants. (Oh! Surprise! L’hélicoptère qui atterrit n’amenait que M. le Sous-Préfet!). Quelle ne fut pas la déception de tous! Le téléphone ne suffit-il pas à informer les autorités des difficultés existantes sans monopoliser des moyens de transports trop peu nombreux dans de telles circonstances?

     Enfin, après nombre d’interventions contradictoires, les enfants sont arrivés dans la nuit. en véhicules blindés.

     Remerciements aux habitants de Dourdan qui ont contribué à l’hébergement de nos enfants.

     Mais comment ne pas comparer l’organisation, faite avant tout de solidarité qui s’est établie instantanément dans le village et les hésitations, les erreurs, l’incertitude de l’Administration?

     En se réunissant plus nombreux que jamais, pour tirer les rois, le dimanche 7 ianvier. à l’école, les Mérobertiens ont fété la SOLIDARITE qui les unit et qui leur a permis d’être de retour aussi vite.



ROINVILLIERS

     Roinvilliers a la chance d’avoir un maire dont les tracteurs, en cette période d’intempéries, ne sont pas tombés en panne... Nous tenons à le remercier ici de toute l’aide qu’il a apportée, avec son fils, en parcourant le campagne, pour désenclaver et approvisionner ses deux villages et s’inquiéter de leur sécurité.

Denise et Pierre Duranthon.
Pour le plus grand plaisir des photographes

Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
Contre-jour à Chalou-Moulineux.

Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
• Le château de Valnay sous la neige et les branches des arbres sous le givre.

ETRECHY: LE BILLET DES ELUS


     Après les chutes de neige des jeudi 4 et vendredi 5 janvier, notre bourg a connu des heures difficiles. Malgré maints appels téléphoniques, et contrairement à ce qui a pu être écrit, les services publics, submergés n’ont pu mettre à notre disposition aucun moyen de l’Etat ou du Département et nous n’avons pu bénéficier ni des secours de l’Armée ni de ceux des Ponts et Chaussées. Il y avait plus malheureux que nous sur le plateau: soit. Mais on regrettera tout de même que par deux fois (le samedi 6 et le lundi 8) on ait réquisitionné, pour l’envoyer à l’extrême Sud du département, un entrepreneur qui avait eu la gentillesse de se mettre à notre disposition.

     Enfin, on restera surpris que deux ministres, le dimanche 6 après-midi, se soient déplacés tout au long de la RN 20, mobilisant pendant près de trois heures les services de police et de gendarmerie jusqu’à Angerville. Ces deux aimables personnes n’auraient-elles pu mettre à profit les conseils de la radio et renoncer à cette promenade dominicale, au lieu de venir compliquer les problèmes?

     Donc, nous avons agi par nous-mêmes à Etréchy. Tout n’a pas été parfait, c’est sûr. Mais nous savons gré à beaucoup de Strépiniacois et de Strépiniacoises de nous avoir aidés, en rappelant que chaque habitant est responsable de sa portion de trottoir et doit en assurer le dégagement.

     Remercions aussi MM. Jean Leroy, Guy Perrette, Jean Legrand, Jany Collet et Delaforge, d’Etréchy; M. Capitaine, de Chamarande, et ses employés, M. Bouvier, d’Auvers, M. Beauleux, de Chauffour. Sans leur aide précieuse, nous aurions été bien embarrassés. Remercions aussi M. Thelliez de Mauchamps, qui avant d’obéir à la réquisition, a tourné avec son engin, le samedi 4 à partir de 4 h du matin. Un grand bravo à l’équipe de jeunes filles et de jeunes gens et d’élèves des écoles qui, trois matins de suite, ont visité les personnes âgées pour les secourir et les ravitailler.

      Quant à nous, élus, nous avons été sur la brèche dès la première heure, partageant notre temps entre la Mairie d’où nous organisions la coordination du travail, et le front du froid où nous avions manié la pelle quand la nécessité n’exigeait pas notre présence en des lieux hospitaliers. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, à votre service, Des messages ont été lancés à la radio, le dernier mettant en garde les pouvoirs publics contre un dégel brutal susceptible de provoquer de graves inondations.

     Dès le mardi 9, le Maire a écrit au Préfet pour lui demander une subvention couvrant les frais de déneigement et les dégradations prévisibles ou déjà constatées des bâtiments et de la voirie, Dès que cela aura été chitfré, et eu égard au montant qui aura été défini, nous pourrions demander qu’Etréchy soit déclarée ville sinistrée.

     Nous avons noté quelques actes peu civiques. Certains ont dévalisé les magasins au-delà de leurs besoins: c’est absurde. Une telle conduite ne peut qu’aboutir à une rupture des stocks et elle pénalise en premier chef les personnes du 3e âge qui ont des difficultés à se déplacer et risquent de manquer pendent un temps des aliments de première nécessité.

     Enfin, quelques-uns — heureusement très rares — ont téléphoné à la mairie en proférant des insultes, sans décliner leur identité. J’ai donné instruction aux services municipaux de ne plus répondre à ces appels anonymes.

     Mais l’immense majorité de la population a su faire usage de son courage et collaborer avec ses élus pour améliorer rapidement la situation.

     Grâce à vous tous, il n’y a pas eu de catastrophe à Etréchy.

     Merci à vous tous.
Le Maire.
HUMOUR BLANC

Le Pli n°180 (18 janvier 1979)



Le Pli n°180 (18 janvier 1979)
 
Sources: exemplaire du Pli prêté par Mme Jaqueline Sortais, saisi et remis en page par Bernard Gineste, avril 2010.
BIBLIOGRAPHIE
 
Éditions
 
      Le Pli (hebdomadaire étampois), «C’était la quinzaine du blanc» [avec 13 clichés], in Le Pli 180 (18 janvier 1979, pp. 1, 2, 4 et 5).

      Jaqueline SORTAIS et Bernard GINESTE [éd.],  «Le Pli, hebdomadaire étampois: C’était la quinzaine du blanc (18 janvier 1979)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19790118pli180neige.html, 2010. 

Voir aussi le numéro précédent, du 11 janvier

      Le Pli (hebdomadaire étampois), «Neige et froid» [avec 38 clichés], in Le Pli 179 (18 janvier 1979, pp. 1, 4, 5, 6 et 7).

      Jean-Marc WAREMBOURG [éd.],  «Le Pli, hebdomadaire étampois: Neige et froid (11 janvier 1979)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-20-19790111pli179neige.html, 2012.

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