CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Victor Malte-Brun 
Préface aux Rues d’Étampes de Léon Marquis
1881
   
Buste de Malte-Brune (mairie de Marcoussis)
Léon Marquis (Musée d'Etampes)
Victor Malte-Brun (1816-1889)
Léon Marquis (1843-1913)
   
     Victor Malte-Brun, célèbre géographe, avait pris sa retraire à Marcoussis, dont il avait donné dès 1867 une Histoire de Marcoussis. Il était donc naturel que Léon Marquis fasse appel à un tel notable pour préfacer son ouvrage sur les Rues d’Étampes et ses munoments.

     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
    
PRÉFACE


       Étampes a eu ses historiens: tout le monde connaît les relations estimables de Dom Basile Fleureau et de Maxime de Montrond. Mais ces écrivains se sont plus particulièrement attachés à l’histoire générale de cette ville, aux événements dont elle a été témoin, et qui appartiennent à notre histoire de France.

     L’histoire locale, la description topographique d’Étampes, celle de ses rues, de ses monuments, de ses principaux édifices, restait à faire; c’est cette tâche que M. Léon Marquis s’est imposée en appelant à son aide le crayon, le dessin, la reproduction artistique, qui lui avaient déjà si bien réussi dans sa monographie du château d’Étampes, de ce vieux donjon féodal si populaire encore aujourd’hui sous le nom de tour de Guinette.

     Le plan suivi par l’auteur est méthodique.

     Dans une introduction d’une quarantaine de pages, il résume le passé d’Étampes, mais en complétant sur certains points l’œuvre de ses devanciers, rectifiant même au besoin [p.VI] d’anciennes erreurs trop accréditées. Les recherches de M. le docteur Bourgeois sur le port d’Étampes, les travaux de M. Eug. Dramard ont été mis à profit, aussi bien que la chronique de Dourdan, l’excellent et consciencieux ouvrage de M. Joseph Guyot. Cette introduction se termine par le récit de l’invasion et de l’occupation allemandes à Étampes en 1870-1871, et ces tristes pages ne sont pas les moins intéressantes de l’ouvrage; elles témoignent du patriotisme des habitants de la cité étampoise.

     Viennent ensuite huit chapitres dans lesquels sont successivement passés en revue l’administration tant ancienne que moderne de la ville, et ses différentes branches; sa voirie, ses quartiers, ses faubourgs; l’état de ses édifices, de ses hôtels et celui de ces plantureuses auberges aux cuisines autrefois si flamboyantes, aux tables hospitalières, qui, avant la suppression des diligences par les chemins de fer, faisaient de la Grande-Rue d’Étampes un véritable pays de cocagne. L’auteur énumère aussi ces moulins faisant, comme on disait jadis, «de blé farine,» qui de tous temps ont valu à Étampes d’être, avec Pontoise et Corbeil, une des trois villes nourricières de Paris.

     M. Léon Marquis promène le lecteur dans les rues d’Etampes; il nous dit leur origine, leur état et leur histoire, en relevant bien des traits curieux sur le passé. Viennent ensuite la description des églises, dont il est le premier à donner la circonscription paroissiale; du château, dont il fait revivre la distribution, les défenses, les approches. Il n’oublie pas non plus de faire connaître cette banlieue d’Étampes si riche et si accidentée, que baignent et fertilisent [p.VII] à l’envi la Juine, la Chalouette et la Louette. Il termine par une biographie des hommes qui ont honoré Étampes, suivie d’une bibliographie et de notes justificatives qui témoignent des recherches, des soins consciencieux qu’il a consacrés à son travail. L’ouvrage est d’ailleurs accompagné de nombreux renvois indiquant les sources dans lesquelles il a puisé ses renseignements.

     Enfin, on lira avec intérêt un mémoire sur Étampes, encore inédit jusqu’à présent, écrit au XVIIe siècle, sous le titre homérique de «Rapsodie,» et qui était resté ignoré dans les archives de la ville.
     Tel est, en rapide analyse, l’ouvrage que M. Léon Marquis présente au public. Peut-être trouvera-t-on que, dans cette glorification de sa ville natale, l’auteur est quelquefois entré dans de trop minutieux détails; mais qui songera à l’en blâmer? A ceux-là ne pourrait-il pas répondre, comme Dom Fleureau, le vieil annaliste d’Étampes: «En voyant les histoires que l’on a composées, depuis peu, des villes qui ne sont pas si considérables que celle d’Estampes, ma patrie, j’ay cru que je lui devois mon étude et mon travail, pour la rendre plus célèbre en mettant au jour ses antiquitez.»

     N’est-ce pas là une noble ambition qui assurera à l’auteur la sympathique indulgence du lecteur?

V.-A. MALTE-BRUN
Buste de Malte-Brune (mairie de Marcoussis)


Source: Saisie numérique de Bernard Gineste, juillet 2009.
BIBLIOGRAPHIE

Éditions


     Victor MALTE-BRUN,
«Préface», in Léon MARQUIS, Les rues d’Étampes et ses monuments, Histoire - Archéologie - Chronique - Géographie - Biographie et Bibliographie, avec des documents inédits, plans, cartes et figures pouvant servir de suppléments et d’éclaircissement aux Antiquités de la ville et du duché d’Etampes, de Dom Basile Fleureau [in-8°; 438 p.; planches], Étampes, Brière, 1881. Dont deux rééditions en fac-similé: Marseille, Lafitte reprints, 1986; Éditions de la Tour Gile, 1996.

     Bernard GINESTE [éd.],
«Léon Marquis: Les rues d’Étampes et ses monuments (1881)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-marquis.html, 2003-2009.

    Bernard GINESTE [éd.], «
Victor Malte-Brun: Préface aux Rues d’Étampes de Léon Marquis (1881)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-marquis-rues00a.html, 2004.

Sur Victor Malte-Brun

     COLLECTIF D’INTERNAUTES, «Victor Adolphe Malte-Brun», in Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Adolphe_Malte-Brun, en ligne en 2009.


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