Un mot d’introduction
La gravelle,
ou calcul rénal ou urinaire, affection douloureuse qui dégénère
en coliques néphrétiques, fait l’objet de recherches au XIXe
siècle, à une époque où l’empereur lui-même,
Napoléon III, souffre de cette affection.
Deux cas étampois de gravelle sont signalés par
la littérature médicale du XIXe siècle. Le premier,
vers 1830, est diagnostiqué par le docteur Vinache et traité
avec un certain succès par un spécialiste du temps, Pierre-Salomon
Ségalas d’Etchepare.
Cependant la
recherche bénéficie alors des progrès
de la chimie, qui permet entre autres de déceler
des cas de fausse gravelle, lorsque de prétendus calculs urinaires
sont identifiés chimiquement comme des corps étrangers dont
la présence dans l’urètre est due en réalité aux
patients eux-mêmes, l’un d’eux étant qualifié de
petit fourbe, ou aux patientes elles-mêmes, alors
qualifiées d’hystériques. Le
mot caractérise alors assez vaguement tout ce qui paraît étrange
et pervers, spécialement chez la femme, ainsi que tout qui ne se laisse
pas domestiquer par la pensée scientiste assez étriquée
qui domine alors la plus grande partie des élites.
C’est ce qui se passe
dans le deuxième de nos cas étampois. Il survient vers 1860
chez une jeune fille séjournant
dans un pensionnat de jeunes filles tenu par des religieuses, très
probablement celui de la Congrégation de Notre-Dame. Le docteur Charles Arsène Fougeu, médecin étampois, fait appel
aux lumières d’un spécialiste du temps, Leroy d’Étiolles père, auteur de plusieurs publications sur la gravelle. L’affaire est
relatée par son fils Raoul, qui poursuit les recherches et les publications
de son père sur la gravelle.
Leroy d’Étiolles fils
donne à entendre sans s’y apesantir qu’il s’agissait en fait d’un
accident lié à un cas de masturbation par frottement contre
les roches calcaires sur surplombent la ville d’Étampes. Son père a signalé à la supérieure
de cet établissement qu’il fallait cette jeune fille soit observée
de très-près, et la pathologie,
dès lors, ne s’est plus manifestée.
Le cas traité
par son père, semble avoir été rappelé à
l’auteur par le docteur Bourgeois, bien connu à Étampes pour
ses études sur les épidémies de choléra (lors
desquelles mourut d’ailleurs le docteur Vinache, victime de don dévouement
héroïque), mais aussi pour ses publications érudites relative
à l’histoire de la ville.
A la génération suivante, cette affaire est évoquée
à nouveau par un autre médecin, Crambade, qui l’intègre
à une série de cas de gravelle simulée. L’auteur
exprime un certain ressentiment envers ce genre de patientes, qui non seulement
sont livrées à des pulsions perverses, à la recherche
de l’orgasme vénérien, mais de plus cherchent à
embrouiller le médecin par des récits mensongers, par pure perversité,
pour le seul plaisir, pense-t-il, de les voir poser des diagnostics erronnés.
Incidemment ces deux cas nous renseignent aussi sur
la pratique à Étampes, au milieu du XIXe siècle, des
consultations de spécialistes, que les médecin locaux réputés,
comme les docteurs Vinache et Bourgeois (tous deux assez bien connus par ailleurs)
vont venir à Étampes pour traiter les cas qui dépassent
leurs compétences de généralistes.
Bernard Gineste, février
2001
1) Pierre-Salomon Ségalas d’Etchepare
Un cas de gravelle urinaire vraie à
Étampes vers 1835
Essai sur la gravelle et la pierre, 1835
Jusqu’à présent, les moyens de la chimie contre la gravelle
d’oxalate de chaux ont été considérés comme
nuls. Cependant, M. le docteur Petit n’est pas éloigné de
croire que les eaux de Vichy aient, dans les voies urinaires, une action
dissolvante sur les graviers de cette nature. Il se fonde principalement
sur ce qu’ils contiennent une certaine quantité de matière
animale, et sur ce que celle-ci peut être attaquée par le bicarbonate
de soude (1).
Pour prévenir le retour de l’oxide cystique,
le bi-carbonate de soude et les autres sels alcalins, ainsi que les alcalis,
semblent devoir convenir , si l’on tient compte de l’abondance de l’azote
dans cet oxide. D’ailleurs, l’oxide cystique est soluble à la fois
dans les acides et les alcalis. |
(1)
Du traitement médical des calculs urinaires, et
particulièrement de leur dissolution par les eaux de Vichy et les
bi-carbonates alcalins. Paris, 1834 [Note de Ségalas].
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Il
y a à Etampes une jeune fille, de onze à douze ans, qui a
rendu déjà beaucoup de graviers de cette nature, et pour laquelle
j’ai été consulté plusieurs fois. De concert avec mon
savant et modeste confrère M. le docteur Vinache (2), [p.68] je l’ai soumise
à un régime végétal et à une médication
alcaline. Ces moyens, auxquels nous avons associé les bains, les lavements
et les boissons diurétiques, ont amené un mieux sensible: les
coliques néphrétiques étaient très-violentes et
extrêmement fréquentes; elles se montrent plus faibles et reviennent
bien moins souvent.
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(2)
A. Pillas a édité en 1911 (Archives municipales d’Étampes,
AA 398), “Le Pilote, chanson allégorique chantée
au banquet de la Revue du mars 1831 à Étampes par M. Vinache”
(32 vers imprimés). Frédéric Gatineau (Étampes
en lieux et places, 2003) signale par ailleurs qu’au cimetière
Notre-Dame ancien “la colonne torse du monument funéraire du docteur
Alexandre Thermidor Vinache (mort en 1836 à 41 ans) honore celui qui
s’est dévoué pendant l’épidémie de choléra
en 1832.” [Note de Gineste].
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2a) Raoul Leroy d’Étiolles
Un cas de gravelle fausse à Étampes
vers 1860
Traité pratique de la gravelle,
1866
Pensionnat de la Congrégation, bâti vers 1844 (carte postale
Brière, vers 1903)
Le fait suivant est à la connaissance du docteur Bourgeois (1), d’Étampes. Il y six ans (2), mon père, appelé dans cette ville
par le regrettable docteur Fougeux (3), opéra,
dans un pensionnat (4), une jeune personne
qui passait pour avoir la pierre, et qui en avait rendu des débris.
Plusieurs fois le médecin, et en son absence la supérieure,
avaient dû extraire avec des pinces des graviers arrêtés
à l’orifice de l’urètre. En deux séances la guérison
était complète. La nature des fragments de pierre [p.196] parut suspecte à mon père.
La jeune personne n’ayant pas eu de coliques néphrétiques,
n’ayant pas de catarrhe et souffrant depuis peu de temps, on examina de près
ces graviers; ils étaient blanchâtres, rugueux, inégaux;
l’analyse les trouva formés de carbonate calcaire impur, sans trace
de matière organique ni de phosphate. Six semaines plus tard, mon
père fut rappelé et trouva la vessie aussi pleine qu’auparavant.
L’existence de cellules servant de réceptacle aux pierres n’était
pas supposable. La malade fut débarrassée de nouveau; un dernier
examen ne permit plus de douter que ces pierres étaient introduites,
et provenaient du sol. Elles présentaient absolument tous les caractères
du calcaire qui compose les contre-forts escarpés de la Beauce, lesquels
surplombent Etampes. La supérieure fut prévenue, cette jeune
personne fut observée de très-près, et depuis, les accidents
n’ont plus reparu. |
(1)
Justin Bourgeois (1806-1892) médecin étampois, à qui
l’on doit plusieurs publications médicales mais aussi d’histoire
locale, qui a donné en 1974 son nom à l’allée du Docteur
Bourgeois (Frédéric Gatineau, Étampes en lieux et
places, 2003, p. ) [B.G.].
(2) Cela nous rapporte
à l’année 1860 environ [B.G.].
(3) Charles Arsène
Fougeu, docteur en médecine, natif d’Orléans,
décédé à Étampes le 7 juillet 1861 à
l’âge de 45 ans (voir notre Annexe) [B.G.].
(4) Il doit s’agir du
pensionnat des soeurs de la Congrégation de Notre-Dame, qui correspond
selon Frédéric Gatineau à l’actuel n°4 de la rue
Bouilloux-Lafont (Étampes en lieux et places, 2003, p.
) [B.G.].
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2b) Félix Crambade
Interprétation donnée postérieurement
à ce deuxième cas
De la Gravelle simulée chez une hystérique,
1904
[Éléments d’interprétation: extraits de
l’ouvrage où est repris ce cas à titre d’exemple.]
L’hystérie, dont le sexe féminin
a le monopole à peu près exclusif, a, entre autres caractères,
celui de se traduire chez les malheureuses victimes qu’elle tient sous sa
dépendance, par des perversions d’idées qui les poussent aux
actes les plus insensés, aux folies les plus bizarres.
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Parmi
leurs nombreuses manies, une de celles que les auteurs ont le mieux étudiée,
est relative à l’introduction dans les cavités naturelles, de
corps étrangers qui varient suivant le hasard ou les fantaisies de
leur imagination déréglée. Les cas d’aiguilles, d’épingles,
avalées par des hystériques sont innombrables, et nous croyons
qu’il y a peu de chirurgiens qui n’aient eu dans leur carrière maintes
fois l’occasion d’extirper dit corps de ces névropathes, un ou plusieurs
de ces objets anormaux, objets qui finissent par constituer un musée
pathologique aussi surprenant que bicarré. Sondes uréthrales,
fers à friser, tiges de bois, de fer, lanières de cuir, douilles
de cartouches de revolver, et surtout épingles à cheveux...
tous ces corps ont servi à la relation d’observations intéressantes.
A cette série déjà si longue
d’observations, à notre tour, nous devons en ajouter une nouvelle,
que nous a communiquée M. le professeur Estor.
Il s’agit d’une hystérique qui, à
plusieurs reprises, s’est introduit des cailloux dans l’urèthre.
Bien que quelques auteurs aient signalé un fait analogue, il nous
semble que la majorité [p. VI] de ceux
qui se sont occupés de la question, en ont tiré une esquisse
tout à fait incomplète, ou bien (en vertu même de cette
prédisposition qu’ont les hystériques à vouloir se rendre
intéressantes) se sont laissés tromper par leurs malades et
les ont considérées comme des graveleux ordinaires. D’autres
enfin, en présence du fait bizarre qui s’offrait à eux, se
laissant séduire par leur imagination, ont cherché à
étayer sur des arguments tout à fait hypothétiques,
l’existence chez leur patiente d’une affection qu’en réalité
elle n’a point.
Pour nous, la tâche que nous nous sommes
assignée a été la suivante : Relater notre observation
en la faisant précéder au préalable de quelques considérations
générales sur les calculs chez la femme, afin de pouvoir montrer
les dissemblances ou analogies qui existent entre les symptômes habituels
de la lithiase urinaire ordinaire et ceux présentés par notre
malade. En second lieu, citer les quelques observations que nous avons pu
rassembler chez les différents auteurs traitant le même sujet.
Enfin, en dernier lieu, rapprocher notre observation d’un cas présenté
par le docteur Escat au XIIIe Congrès international de médecine
à Paris, en 1900, cas qui nous paraît avoir des analogies nombreuses
avec le nôtre, bien qu’il soit présenté sous le titre
de néphronévrose vaso-motrice et sécrétoire
ainsi que l’intitule l’auteur. […] [p.9] […]
«La gravelle, nous dit Leroy d’Etiolles,
est le premier degré de la pierre. Elle a pour principal caractère
l’excès et le dépôt des principes solides que tient
en dissolution l’urine à l’état normal.» Ces principes,
en se précipitant et en s’agglomérant, forment des concrétions
d’aspect et de volume variables. Leur composition chimique est assez complexe.
Aussi, d’après les différences qu’ont révélées
les analyses dans les divers calculs urinaires, a-t-on établi plusieurs
espèces de gravelle. Néanmoins, trois types se rencontrent
de préférence, ce sont: la gravelle urique, la gravelle oxalique,
ces deux premières accompagnant les urines à réaction
acide; la gravelle phosphatique, existant dans l’urine à réaction
alcaline et auprès de laquelle, on peut ranger les concrétions
de carbonate de chaux.
D’une façon générale, la
gravelle urique et la gravelle oxalique, sont les plus fréquentes:
la gravelle phosphatique est beaucoup plus rare. Quant aux concrétions
de. carbonate de chaux pur, en rencontrer est un fait tout exceptionnel,
qui paraît même douteux à certains urologistes. Les quelques
cas [p.10] qu’on en’a rapporté sont dus à Smith (Médic.
Chirurg. trans., tome XI ,p. 14), Samuel Bigelow
et Guillon (Union Médicale, 1852, p. 222). Deux autres cas,
rapportés par Leroy d’Etiolles père, montrent combien, alors
qu’on rencontre des graviers composés de cette substance, on doit
redouter la supercherie.
Voici un des cas rapportés par Leroy d’Etiolles.
C’est celui qui nous a paru le plus intéressant:
«A Vichy, M. Durand Fardel me présenta
en juillet 1S56, le jeune B.,., garçon de quinze ans, jeune collégien.
Le malade rendait au collège, disait-il, des pierres, avec de grandes
douleurs et de grands efforts. Je les ai examinées; c’était
de petites billes de carbonate de chaux, blanches eomnie de la craie pure
la plus friable, ayant tous les caractères physiques de cette substance,
et avec lesquelles on pouvait écrite au tableau hoir sans appuyer;
elles faisaient une bruyante effervescence avec les acides minéraux,
etc.. J’ai cru tout d’abord à une supercherie de la part de ce jeune
garçon, d’apparence indolente, que les accidents prenaient seulement
au collège. Mais des motifs plus sérieux m’ont en outre poussé
à faire cette supposition.
La rareté excessive de cette substance
excrétée par le rein, l’absence totale de troubles dans la
sécrétion urinaire, l’acidité naturelle de l’urine,
l’absence de douleur dans le rein et dans la vessie, la description peu
naturelle des symptômes éprouvés par le malade, son
embonpoint, son air de santé, même aussitôt après
les crises et l’évacuation de ces graviers, tout enfin m’a persuadé
que nous avions affaire à un petit fourbe qui s’était introduit
à l’entrée de l’urèthre des morceaux de craie, qu’il
faisait ensuite ressortit en pressant avec les doigts le conduit, derrière
les corps étrangers. »
Universellement répandue, la gravelle est
beaucoup plus rare chez la femme que chez l’homme. Celse est le premier
qui ait parlé de celle affection chez la jeune fille. Dans leurs
ouvrages, Aétius, Rhazés, lui consacrent quelques lignes.
La rareté [p.14] de la maladie
dans le sexe féminin a été attribuée à
plusieurs raisons: à la sobriété naturelle de la femme,
à la brièveté du canal de l’urèthre, qui permet
aux concrétions descendues des reins ou formées dans la vessie,
d’être éliminées avec une grande facilité. […] [p.16] […]
Les calculs uréthraux se présentent
chez la femme avec une symptomatologie spéciale. C’est d’abord une
sensation de gêne, de pesanteur, de chaleur au niveau de la vulve,
une cuisson exagérée par la marche, des envies fréquentes
d’uriner, l’émission après la miction de quelques gouttes
d’urine. Puis, une certaine difficulté pour s’asseoir, ou bien une
fois assise, une sensation d’un corps dur appuyant sur la vulve. Celle-ci
est très sensible à la pression. Coït impossible.
Tels sont les principaux symptômes, et l’aspect
général que nous présente la lithiase vraie; nous disons
vraie, car à côté de celle-ci, il en existe une autre
qui se présente peut-être avec des symptômes a peu près
identiques, mais qu’il est beaucoup plus difficile de dépister, car
les malades, loin de faciliter le médecin dans la recherche des signes
de la maladie, ne cherchent qu’à détourner les soupçons
par des récits mensongers.
C’est le cas de ces gens qui, pour satisfaire
des instincts pervers, s’introduisent des corps étrangers dans l’urèthre,
qui «exploitent ainsi les derniers réflexes dont disposent
leurs organes génito-urinaires, pour provoquer l’orgasme vénérien».
C’est encore les hystériques qui, clans
le but de se rendre intéressants, prennent un malin plaisir à
laisser le chirurgien déceler dans leur urèthre ou dans leur
vessie, le corps étranger qui varie suivant les fantaisies de leur
imagination déréglée.
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On
comprendra combien la tâche du médecin est délicate,
en présence de ces faits. Aussi n’a-t-il. jamais assez de circonspection
avant de porter un diagnostic qui, s’il est faux, fait tressaillir d’aise
la malade. «Aussi, peu importe au médecin, nous dit Poulet,
que l’histoire soit vraie ou fausse, si invraisemblable qu’elle puisse paraître,
il faut tout accepter sans [p.17] émettre
le moindre doute, pour arriver à avoir quelques éclaircissements.»
Les observations qui suivent montrent clairement cette dissimulation chez
les hystériques, et peuvent être présentées comme
des cas typiques de ce que nous avons cru devoir appeler plus haut la lithiase
urinaire fausse. […] [p.26]
[…]
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POULET. Traité des corps étrangers
en chirurgie. Paris, Doin, 1879.
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OBSERVATION IV
(Leroy d’Etiolles, Traité de
la gravelle et de la pierre.)
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Il y a six ans, mon père, dit l’auteur, appelé à Etampes
opéra dans un pensionnat une jeune personne qui passait pour avoir
la pierre et qui en avait rendu des débris. Plusieurs fois le médecin,
et en son absence la supérieure, avaient dû extraire avec dès
pinces des graviers arrêtés à l’orifice de l’urèthre.
En deux séances la guérison était complète.
La nature des fragments de pierre parut suspecte à mon père.
La jeune personne n’ayant pas eu de coliques néphrétiques,
n’ayant pas de catarrhe, et souffrant depuis peu, on examina de près
ces graviers; ils étaient blanchâtres, rugueux, inégaux;
l’analyse les trouva formés de carbonate calcaire impur, sans trace
de matière organique, ni phosphate; six semaines plus tard, mon père
fut rappelé, et trouva la vessie aussi pleine qu’auparavant. L’existence
de cellules servant de réceptacle aux pierres n’était pas
supposable. La malade fut débarrassée de nouveau; un dernier
examen ne permit plus de douter que ces pierres étaient introduites
et provenaient du sol. Elles présentaient absolument tous les caractères
du calcaire qui compose les contreforts escarpés; de la Beauce, lesquels
surplombent Etampes, La supérieure prévenue, la jeune fille
fut surveillée, et depuis, les accidents n’ont plus reparu. |
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Annexe
Acte de décès du docteur Charles
Fougeu
“Du
lundi huit juillet mil huit cent soixante un, une heure de relevée.
—- Acte de décès de Charles Arsène Fougeu, docteur
en médecine âgé de quarante cinq ans, décédé
hier à deux heures du matin en son domicile en cette ville rue Saint-Antoine
numéro vingt quatre, natif d’Orléans, époux de Elisabeth
Virginie Rousseau, âgée de trente-cinq ans, domiciliée
de cette ville susdite rue Saint-Antoine, fils en légitime mariage
de Jean-Baptiste Fougeu, propriétaire, âgé de soixante-dix-huit
ans, domicilié à Orléans rue Saint-Euverte et de la
feu Anne Félicité Gentil, son épouse, décédée
en ladite ville d’Orléans. — Les témoins ont été
les sieeurs Gabrile Valentin Fougeu, avoué à la cour impériale
d’Orléans, âgé de trente-quatre ans, frère du
décédé domicilié à Orléans place
Sainte-Croix numéro cinq et Pierre Louis Rampard, propriétaire
âgé de cinquante-trois ans, oncle du décédé
domicilié de cette ville, qui ont signé avec nous Faustin Frédéric
Barré adjoint spécialement délégué par
le maire d’Etampes, après lecture faite du présent et le décès
constaté par nous soussigné. — [Signé:] G. Fougeu —
P. Rampard — Fred. Barré adj.”
|
Registre
d’État civil d’Étampes (saisie B. G. 2011).
|
Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
Éditions de ces textes
1) Pierre-Salomon SÉGALAS D’ETCHEPARE (docteur et professeur
agrégé de la faculté de médecine de Paris, membre
de l’académie royale de médecine, de la légion d’honneur,
etc.), Essai sur la gravelle et la pierre, considérées
sous le rapport de leurs causes, de leurs effets et de leurs divers modes
de traitement [2 parties en 1 volume in-8°; planches], Paris J.-B.
Baillière, 1835-1836, 1ère parte (1835), pp. 67-68 (dernières
pages).
Dont une réédition par la BNF sur son
site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57126813/,
en ligne en 2011.
2) Raoul LEROY D’ÉTIOLLES (lauréat
de l’Adacémie royale de médecine, etc.), Traité
pratique de la gravelle et des calculs urinaires, par le Dr Leroy d’Étiolles
fils. Avec 120 gravures dans le texte [in-8°; 551 p., figures],
Paris, J.-B. Baillière & fils, 1866, pp. 195-196.
Deuxième édition, 1869.
Dont une réédition
par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56614031.r,
en ligne en 2011.
3) Félix
CRAMBADE (docteur en médecine), De la Gravelle simulée
chez une hystérique [in-8°; 38 p.], Montpellier, G. Firmin,
Montane et Sicardi, 1904, p. 26.
Dont une réédition par la BNF sur son
site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57126813.r,
en ligne en 2011
4) Bernard GINESTE [éd.], «Ségalas d’Etchepare,
Leroy d’Étiolles et Crambade: Deux cas de gravelle à Étampes (1830 et 1860)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-gravelle1830-1860.html, 2011.
Autres études du temps signalées
sur ce sujet
Alphone AMUSSAT (docteur
en médecine), Extraction de deux corps étrangers introduits
accidentellement dans la vessie [in-8°; pièce], Paris, E. Martinet,
1872.
Dont une réédition
par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5746226k.r, en ligne en 2011.
Léopold BAUMEL
(docteur en médecine), Corps étrangers du vagin, occlusion
intestinale, application du forceps, guérison [in-80; 19 p.; extriat
du Montpellier médical], Montpellier, Boehm et fils, 1879.
Jenn-Marie HERCOUET (docteur en médecine), Des Corps étrangers de
l'urèthre chez l'homme in-8°; 32 p.], Paris, A. Parent,
1873.
Dont une réédition
par la BNF sur son site Gallica, http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5629553n/, en ligne en 2011.
Jules-Théodore
BRONGNIART (docteur en médecine à Contrexeville), Étude
sur la gravelle urinaire simulée et ses rapports chez la femme avec
l’hystérie, par le Dr Jules Brongniart [in-8°; 27 p.; extrait
des Annales des maladies des organes génito-urinaires 1 (1883),
pp. 747-770], Paris, O. Doin, 1884.
Thomas BOULOUYS (docteur en médecine), Des
corps étrangers de la vessie chez la femme et de leur extraction par
la dilatation de l’urètre (comme méthode de choix) [in-4°],
Montpellier, Université [«Thèses de médecine»
n°27], 1887.
Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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