Corpus Historique Étampois
 
Artus Gouffier, comte d’Étampes
Charte en faveur des religieuses de Maubuisson
Paris, 6 mars 1519
 
Blason d'Artus Gouffier (dessiné par Jimmy Nicolle pour Wikipédia)
Blason
d’Artus Gouffier
Sceau d'Artus Gouffier (premier cliché)
Sceau d’Artus Gouffier comte d’Étampes
Portrait d'Artus Gouffier (dessin, école de François Clouet)
Portrait
d’Artus Gouffier
 
     Les religieuses de Maubuisson près Pontoise possédaient des biens et des droits à Étampes depuis leur fondation en 1239 par Blanche de Castille, alors dame douairière de notre bonne ville. Leurs archives nous ont conservé un document jusqu’ici inexploité relatif à Artus Gouffier, précepteur du futur François Ier et par suite comte d’Étampes de 1515 à 1519. Cette charte, qui a conservé le sceau et la signature autographe d’Artus Gouffier, nous fait connaître aussi expressément un comte d’Étampes jusqu’ici méconnu: François d’Angoulême, le futur François Ier, fut bien officiellement comte d’Étampes pendant les huit derniers mois de 1514. 
    
Artus Gouffier, comte d’Étampes
Charte en faveur des religieuses de Maubuisson
6 mars 1519

Charte d'Artus Gouffier en faveur des religieuses de Maubuisson (Paris, 6 mars 1519)
Charte originale conservée aux Archives départementales du Val d’Oise sous la cote 72H 107

   
Artus Gouffier, comte d’Étampes
Charte en faveur des religieuses de Maubuisson
Paris, 6 mars 1519

Texte original établi par B. Gineste
Adaptation en français contemporain (B. G., 2008)
     Artus Gouffier, chevalier de l’ordre, comte d’Estampes et Carvas, seigneur de Boisy et d’Oiron, conseiller et chambellan ordinaire du roy nostre sire, [2] grant maistre de France et gouverneur de Dauphiné, à tous ceulx qui ces presentes lettres verront, salut.
      Artus Gouffier, chevalier de l’Ordre du Roi (de l’Ordre du Saint-Esprit), comte dÉtampes et de Caravas, seigneur de Boissy et d’Oiron, conseiller et chambellan ordinaire du roi notre sire, grand maître de France et gouverneur de Dauphiné, à tous ceux qui verront le présent acte, salut.
     Savoir faisons, comme nos cheres et bien amées les [3] religieuses abbesse et couvent de l’eglise et monastere de Notre Dame la Royal dicte Maubuisson pres Ponthoise de l’ordre de Cisteaulx se disent par don a eulx fait [4] la feue royne derrement decedée, que Dieu absoille, contesse d’Estampes, avons [lisez: ayans] droit de prandre et percevoir chacun an sur nostredite conté trois muys de blé froment, [5] lequel don et octroy leur a depuis esté confirmé, ratiffié et approuvé par le roy nostre sire avant son avenement a la couronne lors conte dudit Estampes,
     Nous faisons savoir ceci. Nos chères et bien-aimées personnes religieuses, l’abbesse et les moniales de la communauté et monastère de Notre-Dame-la-Royale, dite de Maubuisson, près Pontoise, de l’ordre de Cîteaux, se disent, du fait du don que leur a fait la défunte reine récemment décédée (que Dieu l’absolve), comtesse d’Étampes, en droit de prendre et de percevoir chaque année, sur notre dit comté, trois muids de froment. Ce don et octroi leur a été depuis confirmé, ratifié et approuvé par le roi notre sire avant son accession à la couronne, alors qu’il était comte du dit Étampes.
     pourquoy, [6] tous ces choses considerées, inclinans liberallement a la supplication et requeste  desdites religieuses abbesse et couvent, et en obtemperant a icelle, voullans en tout [7] nostre povoir les entretenir, garder et observer en leurs bienffaits, previlleiges et franchises affin que le service divin se face et continue chacun jour et qu’il ne demeure [8] point affaire et que soyons tousiours participans en leurs bonnes prieres et oraisons,
     C’est pourquoi, en considération de tout cela, inclinant libéralement à la supplique et requête des dites religieuses personnes l’abbesse et les moniales, et y obtempérant, voulant autant qu’il nous est possible les entretenir, garder et conserver en possession de leurs donations, privilèges et franchises, afin que le service divin se fasse et se continue chaque jour et qu’il ne reste pas sans être fait, et que nous soyons toujours partie prenante de leurs bonnes prières et oraisons,
     à icelles religieuses pour ces causes et autres bonnes considerations [9] à ce nous mouvans, avons permis, consenty et accordé, voulons, permectons, consentons et accordons par ces presentes qu’ils aient et preignent doresenavant par [10] chacun an lesdits trois muys de blé froment cy dessus declarez, et que d’iceulx elles joyssent et usent plainement et paisiblement tout ainsi et en la forme et [11] maniere qu’elles eussent peu faire du vivant de ladite feue royne et jusques a ce que par nous y ait esté autrement pourveu et ordonné.
     à ces religieuses, pour ces raisons et d’autres bonnes considérations qui nous y poussent, nous avons permis, consenti et accordé, et nous voulons, permettons et consentons, par le présente acte, qu’elles aient et prennent chaque année les dits trois muids de froment mentionnés ci-dessus, et qu’elles en jouissent et usent pleinement et paisiblement, de la même façon, en la même forme et manière qu’elles ont pu le faire du vivant de la dite défunte reine, aussi longtemps que nous nous n’en aurons pas pourvu et disposé autrement.
     Si donnons en mandement [12] par ces mesmes presentes au bailly dudit Estampes ou son lieutenant et a tous nos autres justiciers et officiers audit lieu presens et advenir que de notre presente permission, [13] consentement et octroy, ils facent, seuffrent et laissent lesdites religieuses joyr et user plainement et paisiblement, sans ce que en la perception et joyssance desdits trois [14] muys de blé froment leur soit fait, mis ou donné aucun destourbier ou empeschement; au contraire lequel se fait, mis ou donné leur estoit, le reparent et remectent [15] ou facent reparer et remectre tantost et sans delay au premier estat et deu.
     Ainsi donc nous donnons ordre par le même présent acte au bailli d’Étampes ou à son lieutenant et à tous nos autres justiciers et officiers au dit lieu, présents et à venir, que, du fait de la présente permission, consentement et octroi, il fassent, souffrent et laissent les dites religieuses jouir et user pleinement et paisiblement [de ces trois muids], sans que leur soit fait, mis ou donné aucun embarras ou empêchement pour percevoir les dits trois muids de froment et en jouir. Au contraire, s’il leur en était fait, mis ou donné, qu’ils le rétablissent et remettent, ou qu’ils le fassent rétablir et remettre comme il était et doit être aussitôt et sans retard.
     Car ainsi nous plaist et voulons estre fait. En tesmoing de ce nous avons signés [15] ces presentes de notre main et a icelles fait mectre nostre scel. Donné à Paris le sixieme jour de mars, l’an mil cinq cens et [16] dix huit.
     Car c’est ce que nous décidons et voulons qu’il soit fait. En preuve de quoi, nous avons signé cet acte de notre main et y avons fait mettre notre sceau. Donné à Paris le 6 mars de l’an 1518 [cest-à-dire, en nouveau style, 1519].
     [signé:] Artus Gouffier
     [signé:] Artus Gouffier
     [sur le pli:] Par mondit seigneur le conte grant maistre de France. [signé:] Gillon [paraphe en nid d’abeilles]
     Par mon dit seigneur le comte, grand-maître de France.
     [signé:] Gillon [paraphe en nid d’abeilles]
     [Note du XVIIe siècle au dos:] Estampes / pour Maubuisson / Confirmation de la donation de trois muys de frôument sur les dismes d’Estampes / Estampes / 6 mars 1518. / [en travers:] Estampes
     [Note du XVIIe siècle au dos:] Étampes, pour Maubuisson: Confirmation de la donation de trois muids de froment sur les dîmes. Étampes. 6 mars 1518.
  
Signature d'Artus Gouffier (premier cliché)
Signature autographe d’Artus Gouffier
BREFS ÉLÉMENTS DE COMMENTAIRE


     Anne de Bretagne, épouse de Louis XII et comtesse d’Étampes depuis seulement juin 1513, meurt le 9 janvier 1514. L’acte de donation prévoyait la transmission du comté d’Étampes à la descendance commune d’Anne et de Louis XII. Ils n’avaient eu qu’une fille, Claude, née le 13 octobre 1499 à Romorantin, morte le 20 juillet 1524 à Blois.

     Claude était promise à l’archiduc Charles d’Autriche, le futur Charles Quint. Cependant, en 1505, Louis XII, très malade, avait fait annuler ces fiançailles par les État généraux de 1506, au profit du jeune comte d’Angoulême, le futur François Ier, auquel Claude était promise depuis 1502 par une disposition restée secrète.

     Claude épousa donc quatre mois après la mort de sa mère, le 8 mai 1514, à l’âge de 14 ans et demi, François d’Angoulême, lui-même âgé de 20 ans. Quant à son père Louis XII, il mourut peu après le mort le 1er janvier 1515.

Portrait mortuaire de Claude de France par Bontemps
Portrait de Claude de France
     Par cette alliance, et le fait n’a pas été noté jusqu’à présent par les historiens d’Étampes, mais il est assuré par la déclaration expresse d’Artus Gouffier, François d’Angoulême devint comte d’Étampes et en garda le titre jusqu’à son avènement à la couronne, comme le dit Artus Gouffier. C’est-à-dire qu’il fut officiellement comte d’Étampes, du fait de sa femme, l’espace de huit mois, du 8 mai 1514 au 1er janvier 1515.

     Nous ne savons pas encore, à l’heure qu’il est, quand il donna ce comté à Artus Gouffier, qui avait été son précepteur. Mais ce fut probablement à l’occasion même de son avènement. Nous voyons que Gouffier fut fait grand-maître de France dès le 7 janvier 1515, et gouverneur du Dauphiné le 17 septembre 1516.


     Dans l’espace des quelques mois où elle avait été comtesse d’Étampes, Anne de Bretagne avait donné aux religieuses de Maubuisson une rente de trois muids de blé à prendre sur son domaine d’Étampes.
Portrait d'Artus Gouffier (dessin, école de François Clouet)
Portrait d’Artus Gouffier

     Sur l’histoire et le contexte de ce don, qui n’est que l’une des péripéties des liens complexes que les dames de Maubuisson entretinrent pendant six siècles avec Étampes, nous ne nous étendrons pas ici, réservant à d’autres pages l’histoire des possessions étampoises de ces religieuses. Quoi qu’il en soit, en mars 1519, les religieuses eurent la prudence de faire confirmer à Paris, par le nouveau comte d’Étampes, cette donation de la défunte reine Anne, qui l’avait déjà été par François d’Angoulême avant son accession au trône.

     Au moment où il confirma cette donation, le 6 mars 1519, Gouffier sentait lui-même venir la mort. Il semble ressortir d’une note de Le Glay (voyez notre bibliographie) qu’il avait fait son testament dès le 10 mars 1518. Le 4 et 5 juin 1518 déjà, nous le voyons pris d’une crise de colique néphrétique quelque part près de Saumur, qui l’empêche de remplir ses fonctions. Fin février 1519, il est bien à Paris, où le trouveront le 6 mars nos religieuses ou leur envoyé. Malgré sa maladie, il quitte Paris, peu après le 17 mars 1519, pour se rendre à Montpellier en vue d’importantes négociations relatives au traité de Noyon. Il y arrive le 1er mai, mais y expire vers le 10, deux mois après avoir donné notre charte, des suites de cette même maladie. Le Bourgeois de Paris dit que ce fut le 14.

     Il fut enseveli à la collégiale Saint-Maurice d’Oiron, où l’on conserve son gisant. Après la mort d’Artus Gouffier, le comté revint à la reine Claude, qui mourut elle-même de la syphilis à Blois le 20 juillet 1524.


Bernard Gineste, août 2008
Blason d'Artus Gouffier (dessiné par Jimmy Nicolle pour Wikipédia)
Blason d’Artus Gouffier
  
ANNEXE
Artus Gouffier de Boissy
Article de Wikipédia, état du texte au 23 août 2008


     Artus Gouffier de Boissy, duc de Roannez et pair de France, comte d’Étampes, comte de Caravas, baron de Passavant, de Maulévrier, de Roanne, de la Mothe-Saint-Romain, de Bourg-sur-Charente et de Saint-Loup, seigneur d’Oiron, de Villedieu, de Valence et de Cazamajor et Grand maître de France, né en 1475, mort en mai 1519 à Montpellier, fut le précepteur de Francois Ier. Il tenta de négocier une paix durable entre la France et la Maison de Habsbourg mais mourut prématurément.

     Fils aîné de Guillaume Gouffier de Boissy, sénéchal de Saintonge, et de Philippine de Montmorency, il fut d’abord enfant d’honneur de Charles VIII, dont son père avait été précepteur, et suivit ce prince à la conquête du royaume de Naples, en 1495. Il accompagna ensuite Louis XII en Italie.

     Son goût pour les belles-lettres lui méritèrent la faveur du roi, qui lui confia l’éducation de Francois Ier, alors duc d’Angoulême. Boissy trouvant dans son élève «un caractère plein de feu», il lui fit prendre comme emblème une salamandre dans le feu, avec ces mots: Nutrisco et extinguo. Ne pouvant tourner l’éducation du duc d’Angoulême vers la science du gouvernement, il dirigea ses dispositions du côté de l’amour de la gloire, cultiva en lui la générosité qui caractérisait la chevalerie française, et, en lui faisant aimer les lettres et les arts, il le disposa de bonne heure au rôle de mécène.

Portrait d'Artus Gouffier (dessin, école de François Clouet)
Portrait d’Artus Gouffier

     À son avènement au trône, François Ier lui confia la charge de grand maître de sa maison. Boissy accompagna le roi à la conquête du Milanais, et se trouva à la bataille de Marignan. Il conclut en 1516, à Noyon, un traité entre le roi et Charles Quint. Guillaume de Chièvres négociait pour ce dernier, dont il avait aussi été gouverneur. Le traité de Noyon n’ayant pu terminer tous les différends, les deux négociateurs s’assemblèrent encore à Montpellier, espérant trouver les moyens d’établir une paix solide. Boissy et Chièvres étaient amis, et désiraient sincèrement que leurs maîtres le fussent: ils travaillèrent sans relâche et de bonne foi pendant deux mois à la discussion des points litigieux; ils arrêtèrent le mariage de Charles avec la princesse Charlotte (1516-1524), fille de François Ier. Ils allaient conclure la négociation, lorsque la pierre et la fièvre précipitèrent Boissy au tombeau, dans le courant de mai 1519. La négociation fut alors abandonnée.

     Guillaume Gouffier de Bonnivet, son frère, le remplaça dans la faveur du roi.

     Son gisant, à Oiron, est classé Monument historique.

     Albert Artus Gouffier de Boissy portait “D’or, à 3 jumelles de sable posées en fasce”.

      Source: Biographie universelle ancienne et moderne: histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes (Michaud), article “Bonnivet”.
Blason d'Artus Gouffier (dessiné par Jimmy Nicolle pour Wikipédia)
Blason
d’Artus Gouffier


D’après Wikipédia au 23 août 2008
Charte d'Artus Gouffier en faveur des religieuses de Maubuisson (Paris, 6 mars 1519)  
  
Sceau d'Artus Gouffier (premier cliché)
Sceau d’Artus Gouffier (1er cliché)
Sceau d'Artus Gouffier (deuxième cliché)
Sceau d’Artus Gouffier (2e cliché)

Signature d'Artus Gouffier (premier cliché)
Signature autographe d’Artus Gouffier


BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE

Éditions

     Original: parchemin conservé aux Archives départementales du Val-d’Oise, sous la cote 72H 107.

     
Édition princeps: Bernard GINESTE [éd.], «Artus Gouffier, comte d’Étampes: Charte en faveur des religieuses de Maubuisson (6 mars 1519)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-16-artusgouffier1519mauduisson.html, 2008.

Sur Artus Gouffier

     Clément MAROT, «Cimetière. I. 1516. Épithaphe de Philippe, mère de messire Artus Gouffier, pris du grec de Cinerius» & «II. 1519. Épitaphe de feu messire Artus Gouffier, grand maître de France, pris du grec de Lascaris», in Paul LACROIX (1806-1884) [éd.], Œuvres complètes de Clément Marot, nouvelle édition ornée d’un beau portrait, et augmentée d’un essai sur la vie et les ouvrages de Cl. Marot, de notes historiques et critiques et d’un glossaire [3 volumes in-8°], Paris, Rapilly, 1824, t. I, pp. 248-249.
     Dont une réédition numérique mise en ligne par Google, à cette adresse, en ligne en 2008.

     François-Alexandre Aubert de LA CHESNAYE-DESBOIS, Badier, «Gouffier, en Poitou», in Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l’histoire & la chronologie des familles nobles de France, l’explication de leurs armes & l’état des grandes terres du royaume aujourd’hui possédées à titre de principautés, duchés, marquisats, comtés, vicomtés, baronnies, &c. par création, héritages, alliances, donations, substitutions, mutations, achats ou autrement. On a joint à ce dictionnaire le tableau généalogique, historique, des maisons souveraines de l’Europe & une notice des familles étrangères, les plus anciennes, les plus nobles & les plus illustres. Seconde édition [26 cm; 15 volumes], Paris, Vve Duchesne & Badier, 1770-1786, t. VII [763 p.], Paris, Antoine Boudet, 1774, pp. 318-333, spécialement p. 321 pour notre Artus Gouffier.
     Dont une réédition numérique mise en ligne par Google, à cette adresse, en ligne en 2008.

      Jacques-Philibert ROUSSELOT DE SURGY, «Gouffier», in Encyclopédie méthodique. Histoire. Tome second, Paris, Panckoucke, 1786, pp. 723-724.
     Dont une réédition numérique mise en ligne par Google, à cette adresse, en ligne en 2008.

     Adrien-Jean-Quentin BEUCHOT (1777-1851) [éd.], Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle. Nouvelle édition, augmentée de notes extraites de Chaufepié, Joly, La Monnoie, L.-J. Leclerc, Leduchat, Proper Marchand, etc., etc. Tome sixième [
16 volumes in-8°], Paris, Desoer, 1820-1824, tome VI [631 p.] (1820), p. 299.
     Dont une réédition numérique mise en ligne par Google, à cette adresse, en ligne en 2008.
 
     Extrait: «Il y en a qui prétendent qu’Artus Gouffier, grand-maître de France, a été comte d’Etampes. L’acte de donation ne s’en trouve point. Si cela est, il faut que la possession de madame Claude de France ait été interrompue. En tout cas, ce seigneur n’en a pas joui fort long-temps, étant mort en 1518.»

     Philippe LE BAS, «Gouffier», in ID., Dictionnaire encyclopédique. Tome IX, Paris, Firmin Didot frères, 1843, pp. 23-24.
     Dont une réédition numérique mise en ligne par Google, à cette adresse, en ligne en 2008.


    Edward LE GLAY (1814-1894) [éd.], Négociations diplomatiques entre la France et l’Autriche durant les trente premières années du XVIe siècle [27 cm; 2 volumes, CCIX+608 p. & 808 p.; la plupart des textes en moyen français, quelques-uns en latin; index général], Paris, Imprimerie royale [«Collection de documents inédits sur l’histoire de France. Première série, Série politique»], 1845.
     Dont une réédition numérique mise en ligne par Google, à cette adresse pour le tome I, et à celle-là pour le tome II, en ligne en 2008. Je résume ci-après ce qu’on y trouve sur Artus Gouffier, et spécialement sur la chronologie de ses derniers mois.


Analyse des données de cet ouvrage utiles pour notre propos
     Tome I, p. CLIX, Le Glay note que Gouffier est mort à Montpellier le 10 mai 1519.
     Tome II, p. 63, Lettre de Mercurin de Gattinare à Marguerite d’Autriche (Paris, 16 février 1515) : mention de «M. le grand-maistre, M. de Boisy».
     Tome II, p. 87, Entrevue du roi François Ier et du pape Léon X à Boulogne (en latin), 12 décembre 1515; le pape fait cardinal l’évêque de Coutances, «frère du seigneur de Boisy, grand-maître de France (fratrem domini de Boysi, magni magistri Francie).
     Le Glay note que ici qu’«Artus Gouffier de Boissy, comte d’Étampes, fut nommé grand-maître en 1515, au lieu de Jacques de Chabannes la Palice, que le roi dédommagea en le créant maréchal de France».
     Tome II, p. 136, Lettre de Philibert Naturelli et Charles de La Chaule à Charles, roi de Castille (le 7 juin 1518 à Angers). La Chaule raconte longuement comment il n’a pu s’entretenir avec Artus Gouffier, pris d’effrayantes crises de colique néphrétiques, dans une abbaye près de Saumur, les vendredi et samedi 4 et 5 juin.
     Tome II, p. 219, Lettre de Maximilien de Berghes à Marguerite d’Autriche (8 février 1519, Augsbourg): simple mention.
     Tome II, p. 269, Lettre de Philibert, prévôt d’Utrecht, à Marguerite d’Autriche (25 février 1519, Paris): simple mention
     Tome II, p. 275, Lettre de Philibert, prévôt d’Utrecht, à Marguerite d’Autriche (25 février 1519, Paris): il déclare avoir parlé récemment avec le roi et avec Gouffier, qui doit se rendre à Montpellier
     Tome II, p. 350-354, Lettre de Philibert Naturelli et Philippe Haneton à Marguerite d’Autriche (16 mars 1519, Paris): Peu avant le 14 mars, Gouffier tient compagnie à la reine malade; le 15 il envoie son maître d’hôtel Corcol à l’un des auteurs, et l’auteur attend en vain sa venue en personne; Gouffier fait dire finalement «que demain, que sera le XVII, il sera sans faillir en ce lieu au soir pour pouvoir partir sabmedi prochain et achever le voiage de Montpellier» (p.354).
     Tome II, p. 396, Lettre de Philibert Naturelli à Marguerite d’Autriche (31 mars 1519, Nevers, et 2 avril, Varennes): Naturelli s’est entretenu avec Gouffier à la Charité-sur-Loire.
     Tome II, p. 399, Id.: Naturelli s’est entretenu avec Gouffier le 1er avril sur «le chemin d’entre Saint-Pierre le Moustier et Molins»
     Tome II, p. 450, Mémoire de ce qui s’est passé à la journée de Montpellier pour l’exécution des clauses du traité de Noyon (mai): Gouffier entre dans Montpellier le 1er mai et commence les négociations.
     Tome II, p. 453, Id.: Sa maladie empire.
     Tome II, p. 454, Id.: Il expire, ce qui termine les négociations.
     Le Glay note ici: «Artus Gouffier, comte viager d’Étampes, duc de Rouannais, et grand-maître de France, mourut à Montpellier vers le 10 mai 1519, et non le 10 mars 1518, comme on le dit dans l’Art de vérifier les dates (chronologie des comtes d’Étampes). Les Bénédictins ont confondu la date du testament d’Artus Gouffier avec celle de sa mort.»

     Ludovic LALANNE [éd.], Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne de François premier (1515-1536), publié pour la Société de l’Histoire de France d’après un manuscrit inédit de la Bibliothèque Nationale [XX-492 p.], Paris, Jules Renouard, 1854, p.82-83.
     Dont une réédition numérique mise en ligne par Google, à cette adresse, en ligne en 2008.

     Extrait: «Item, au moys de may ensuyvant, qui fut le quatorziesme jour, trespassa le dict grand maistre de France, à Montpellier, de la malladie de la pierre et gravelle; et à ceste cause demeura la dicte entreprinse imparfaicte.»
     Note de Lalanne: «Cf. Fleurange, chap. LXIV; du Bellay, p. 130. — On lit dans le Registre (p. 660), que Boisy fut enterré à Chinon et que le roi ayant besoin d’argent, “emprunta l’or et l’argent qui fut trouvé dedans le chasteau de Chinon, appartenant audict feu sire de Boisy, qui fut estimé à cent trente-deux mil escuz, et, pour seureté, bailla au filz dudict feu Boisy la chastellenie de Sedenua (?)”.

     Alphonse LE TOUZÉ DE LONGUEMAR (vice-président de la Société des antiquaires de l’Ouest, 1803-1881), «150 à 152.— Épitaphes des Gouffier, dans l’église d’Oyron (d’après d’anciennes copies», in «Épigraphie», in Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest XXVIII (1863), pp. 266-268.
     
Dont une réédition numérique mise en ligne par Google, à cette adresse, en ligne en 2008.

     Guy ALLARD, «XXXIII. Artus Gouffier», in ID., «Gouverneurs de Dauphiné», in Hyacinthe GARIEL (conservateur de la bibliothèque de la ville de Grenoble) [éd.], Guy Allard. Œuvres diverses. 1re partie. Réimpressions [493 p.], Grenoble, Édouard Allier [«Bibliothèque historique et littéraire du Dauphiné» 1], 1864, p. 181.
     Dont une réédition numérique mise en ligne par Google, à cette adresse, en ligne en 2008.

     Yves-Marie BERCÉ, « Artus Gouffier, grand maître de la Maison du Roi (vers 1472-1519) », in Roland MOUSNIER [dir.], Le Conseil du Roi de Louis XII à la Révolution, Paris, PUF, 1970, pp. 207-230.

     Étienne FOURNIAL, Monsieur de Boisy. Grand maître de France sous François Ier [149 p.], Lyon, Presses universitaires de Lyon, 1996.

     Arlette JOUANNA, Philippe HAMON, Dominique BILOGHI, Guy LE THIEC, «Gouffier, famille », in ID., La France de la Renaissance. Histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, 2001, p. 851-854.

Portrait d'Artus Gouffier (dessin, école de François Clouet)      MINISTÈRE DE LA CULTURE, «Artus Gouffier, sire de Boisy (dessin, école de Jean Clouet)», in Base Joconde, http://www.culture.gouv.fr/ (et cherchez: “Gouffier Arthus”) en ligne en 2008.

     MINISTÈRE DE LA CULTURE, «Tombeau (gisant), de Arthus Gouffier», in Base Palissy, http://www.inventaire.culture.gouv.fr/, en ligne en 2008.

     COLLECTIF D’INTERNAUTES, «Artus Gouffier de Boissy», in Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Artus_Gouffier_de_Boissy, 2008.

     Pierre CAROUGE, « Artus (1474-1519) et Guillaume (1482-1525) Gouffier à l’émergence de nouvelles modalités de gouvernement », in Cédric MICHON [dir.], Les conseillers de François Ier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011, pp. 229-253.


Sur les seigneurs et dames d’Étampes

     Bernard GINESTE [éd.], «Documents sur les Seigneurs et Dames d’Étampes dans le Corpus Étampois», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/http://www.corpusetampois.com/index-seigneurs.html, depuis 2004.


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