Au Paradis des Dames
1.
Une série publicitaire de cinq chromos
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Une
série d’images publicitaires, en vente en 2014, nous font connaître
la boutique d’un certain H. Lavant à Étampes, qui se trouvait
au n°12 de la rue Basse de la Foulerie, qui est l’actuelle rue Paul-Doumer.
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Au droit
de l’image est écrit: «Au Paradis des Dames, Nouveautés».
Au verso il est porté: «Grand magasin du Paradis des Dames. — 12, rue Basse de la Foulerie — Étampes — Maison de confiance — lainages, nouveautés, soieries et
châles, confections et costumes, lingerie et bonneterie, draperie, chemises
pour hommes, tapis, étoffes pour ameublements —Comptoir spécial de complets pour
hommes et enfants — Imp. H. Laas, Paris».
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Images publicitaires en vente
sur le site d’enchères en ligne Delcampe en 2014, reproduites ci-dessus.
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Les
images en question n’ont aucun caractère d’originalité, étant
produite massivement par l’éditeur et imprimeur parisien Henri Laas
(16 rue de la Pierre Levée), dont l’entreprise, fondée en 1871,
et médaillée lors de l’Exposition Universelle de 1878, prendra
en 1900 le nom de H. Laas, E. Récaud et Cie, lorsqu’il s’associera
son gendre Émile Pécaud.
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http://opac.lesartsdecoratifs.fr/fiche/h-laas-e-pecaud-cie-paris
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En l’occurence
il s’agit d’une série consacrée aux aventures d’un certain Jean
Marie Mathurin Fiferlin, série de cinq images dont une version, éditée
au bénéfice de la Chicorée Cambrésienne, est
aussi conservée à Marseille au Musée des Civilisations
de l’Europe et de la Méditerranée:
1) Jean Marie Mathurin Fiferlin quitte
le plancher des vaches
2) Merci mon capitaine
3) D’ou Fiferlin peut faire ses compliments à l’équipage sans
craindre les remerciements
4) Fiferlin faisant son entrée sur la terre étrangère
5) Rentrons chez nous
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On retrouve
de fait vers la même date, comme le montrent les exemplaires reproduits
ci-après, collectés en 2014 sur un site d’enchères en
ligne, dans des boîtes de chocolat ou de chicorée, autant que
dans des commerces de confection ou de chaussures, tant à Paris, Orléans
ou Lyon.
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Images publicitaires en vente
sur le site d’enchères en ligne Delcampe en 2014, reproduites
ci-dessous.
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2.
Une boutique de nouveautés étampoise
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De quand
datent ces images et à quelle époque a été ouverte
cette boutique étampoise?
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En 1881, le numéro 12 de la rue Basse de
la Foulerie (auj. Paul-Doumer) n’est pas encore occupé par Henri Lavant,
mais par:
Honoré Alexandre Viallon, 35 ans, négociant;
sa femme Euphrasie Mosny, 28 ans; son employée célibataire Marie
Rolland, 28 ans; sa domestique Valentine Maugé, 23 ans.
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Recensement d’Étampes de
1881 mis en ligne par les site des Archives départementales de l’Essonne.
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En 1885, mariage de Lavant: «N°43 – Lavant
et Billard – L’an mil hui cent quatre-vingt-cinq, le lundi sept septembre,
à dix heures et demie du matin, par devant nous Alexandre Alfred Bouillet,
second adjoint, remplissant les fonctions d’officier de l’état civil
de la ville d’Étampes, département de Seine-et-Oise, par empêchement
de monsieur le maire et du premier adjoint, sont comparus Charles Henry
Joseph Lavant, marchands de nouveautés, âgé de trente
ans, demeurant avec sa mère, né en la commune de Saint André
d’Ornay (Vendée) le trente juillet mil huit cent cinquante-cinq, fils
majeur de Joseph Lavant, décédé en la commune de la Roche-sur-Yon
(Vendée) le dix-sept août mil huit cent-soixante-quatorze, et
de Eudoxie Anne Julie Guignandeau , sa veuve, rentière, âgée
de soixante-deux ans, demeurant à Étampes rue Basse de la Foulerie
numéro douze. Et la demoiselle Louise Marguerite Billard, sans profession,
âgée de vingt-six ans, demeurant avec sa mère, née
en la commune de Chatenay (Eure-et-Loir) le deux juin mil huit cent-cinquante-neuf,
fille majeure de Pierre Augustin Billard, décédé au même
lieu le dix-sept avril mil huit cent-soixante-dix-sept et de Jeanne
Caroline Levassor, sa veuve, rentière, âgée de soixante-neuf
ans, demeurant en cette ville rue Haute des Groisonneries numéro dix-sept.
Lesquels nous ont présenté leurs actes de naissance, les actes
de décès de leurs pères, un certificat délivré
le vingt-sept août dernier par maître Doullay, notaire à
Bonneval (Eure-et-Loir), constatant que les futurs époux ont fait
un contrat de mariage devant lui, et les actes de publication du présent
mariage, faits en cette ville les vingt-trois et trente août de la
présente année, sans opposition. Et après avoir visé
les dits actes de publication faits les dimanches vingt-trois et trente août
dernier, ainsi que toutes les autres pièces pour être annexés,
nous en avons donné lecture aux parties comparantes assistées
des quatre témoins ci-après nommés et qualifiés,
ainsi que du chapitre six du titre du mariage sur les droits et devoirs respectifs
des époux. Ensuite nous avons reçu la déclaration de
Charles Henry Joseph Lavant qu’il prend pour sa légitime épouse
la demoiselle Louise Marguerite Billard, et celle de la demoiselle Louise
Marguerite Billard qu’elle prend pour son légitime époux Charles
Henry Joseph Lavant. En conséquence nous avons déclaré
au nom de la loi que Charles Henry Joseph Lavant et Louise Marguerite Billard
sont unis par le mariage. Tout ce que dessus fait publiquement à Etampes
en l’hôtel de la mairie, les dits jour, mois et an, en présence
et du consentement des mères des époux et aussi en présence
de Jules Augustin Carolus Billard, notaire, âgé de quarante-quatre
ans, frère de l’épouse, demeurant à Meslay-le-Vidame
(Eure-et-Loir), Emile Anatole Billard, cultivateur, âgé de quarante-trois
ans, aussi frère de l’épouse, demeurant à Chalo-Saint-Mard
(Seine-et-Oise), Louis Augustin Billard, cultivateur, âgé de
trente-trois ans, également frère de l’épouse, demeurant
à Rouvray Sainte-Croix (Loiret) et Michel Decker, chef de bureau à
la préfecture de la Vendée, âgé de trente-quatre
ans, beau-frère de l’époux, demeurant à la Roche-sur-Yon
(Vendée), qui ont signé avec les époux, les mères
des époux et nous adjoint sus-nommé après lecture faire.
– [Signé:] L. M. Billard – C. H. J. Lavant – Ve Lavant néeGuignandeau
– C. Levassor – E. Billard – L. Billard – Billard – R. Decker – Bouillet.» |
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Le 20 juin
1886, naissance d’un enfant
mort-né: «N°21 – Lavant – Enfant présenté sans
vie – L’an mil huit cent quatre vingt six, le trente juin à trois heures
de relevée, par devant nous Louis Laurent Chenu, maire de la ville
d’Étampes, officier de l’état civil de la dite ville, département
de Seine-et-Oise, sont comparus Charles Henry Joseph Lavant, marchand
de nouveautés, âgé de trente ans, et Pierre Louis
Marchais, teinturier, âgé de vingt-huit ans, domicilié
en cette ville. Lesquels nous ont présenté un enfant sans vie
du sexe masculin, sorti du sein de sa mère hier à neuf heures
et demie du soir, au domicile de ses père et mère, nous déclarant
que cet enfant est du légitime mariage de Charles Henry Joseph Lavant
ci-dessus qualifié et de Louise Marguerite Billard son épouse,
âgée de vingt sept ans, domiciliés ensemble à
Étampes, rue Basse de la Foulerie n°12. Desquelles présentation
et déclaration nous avons dressé le présent acte que
les comparants ont signé avec nous maire sus nommé après
lecture faite. – [Signé:] H. Lavant – L. Marchais – Chenu.»
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En 1886, voici ceux que le rencensement trouve
au numéro 12:
Henri Lavant, âgé de 30 ans, négociant;
sa femme Louise Billard, 26 ans; son employée Joséphine Delatouche,
24 ans; sa domestique Victoire Lenormand, 15 ans; sa grand-mère Caroline
Levassor, rentière, 70 ans.
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Recensement d’Étampes de
1886 mis en ligne par les site des Archives départementales de l’Essonne.
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Le 1er
juin 1888, naissance d’un fils: «N°79 – Lavant André –L’an
mil huit cent-quatre-vingt-huit, le deux juin à onze heures du matin,
par devant nous Louis Laurent Chenu, maire de la ville d’Étampes, officier
de l’état civil de la dite ville, département de Seine-et-Oise,
a comparu Charles Henry Joseph Lavant, marchand de nouveautés,
âgé de trente deux ans, domiciliés en cette ville, rue
Basse de la Foulerie numéro douze, lequel nous a présenté
un enfant sans vie du sexe masculin, qu’il nous a dit être né
hier à sept heures du soir, en son domicile de lui et de Louise Marguerite
Billard son épouse, âgée de vingt neuf ans, avec laquelle
il demeure et auqiel enfant il a donné le prénom de André.
Les dites déclaration et présentation faites en présence
de Jules Junin teinturier âgé de trente-quatre ans et de Louis
Luscan, propriétaire âgé de quarante-six ans, domiciliés
en cette ville. Et ont le comparant et les témoins signé avec
nous maire sus nommé après lecture faite. – [Signé:]
H. Lavant – Luscan – J. Junin – Chenu.»
On notera que ce fils André se mariera le 24
avril 1913 à une certaine Georgette Gabrielle Percheron à la
Roche-sur-Yon, ce qui donne à penser qu’Henri Lavant et sa famille
s’en sont retourné en Vendée dès avant 1891, date à
laquelle il ne tient plus son magasin de nouveautés étampois.
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Les recensements
de 1891, 1896 et 1901 trouvent en effet
inoccupé le n°12 de la rue Basse de la Foulerie. Celui de 1891
passe directement du 10 au 14, et ceux de 1896 et de 1901 passent même
du 8 au 14.
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Recensement d’Étampes de
1891, 1896 et 1901 mis en ligne par les site des Archives départementales
de l’Essonne.
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Merci de nous communiquer d’autres documents ou informations sur cette maison.
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B.G., mai 2014.
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sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
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