CORPUS DES ÉTABLISSEMENTS ÉTAMPOIS
 
Suzanne Lancteau, Chantal Breton et alii
La Maison Lancteau d’Étampes
54 rue Paul-Doumer, 1908-1970
 
Le magasin de Gaston Lancteau à la fin de 1910
Le magasin de Gaston Lancteau à la fin de 1910

Le stand de Gaston Lancteau à la foire Saint-Michel d'Etampes vers 1919
Le stand de Gaston Lancteau vers 1919

Le stand de Gaston Lancteau à la foire Saint-Michel d'Etampes de 1927
Le stand de Gaston Lancteau à la foire Saint-Michel d’Étampes de 1927



Réclame Lancteau (almanach d'Etampes, 1925)
Réclame Lancteau (Almanach d’Étampes, 1925)

Réclame Lancteau (annuaire d'Etampes, 1958)
Réclame Lancteau (Annuaire d’Étampes, 1958)

     Nous attendons vos contributions à l’histoire du magasin Lancteau d’Étampes: documents, souvenirs, témoignages, photographies anciennes ou récentes, références bibligraphiques, liens internet, etc. Merci à Suzanne Lancteau de la générosité avec laquelle elle partage à tous ses photographies et ses souvenirs.
Le Corpus
  
Jacques Corbel et alii
La Maison Lancteau d’Étampes
54 rue Paul-Doumer, 1908-1970
 


1. Souvenirs de Suzanne Lancteau 2. Autres données




01. Souvenirs de Suzanne Lancteau

Le magasin Lancteau vers la fin de 1910      Le magasin de M. et Mme Lancteau se situait 54, rue Basse de la Foulerie (aujourdhui Paul-Doumer) à Étampes (Seine-et-Oise).

     Peu avant son mariage, M. Louis Gaston Pierre Lancteau achète à M. Soudey, son magasin de
«Sacs, Bâches, cordages et ficelles».

     Le 17 octobre 1908, Louis Gaston Lancteau, fils de meunier, épouse Marguerite Plé, cuisinière chez M. Dujoncquoy. Il a 33 ans, elle 26 ans. Ce mariage sera très mal vu dans la famille Lancteau: il a épousé
une bonne!  
     En février 1910, naît un garçon, prénommé Octave qui ne vivra que 7 mois.
     Puis naissent deux filles: Simone, née en 1916 et Suzanne née en 1922.
     La famille Lancteau emploie longtemps une
nourrice, Julie Serond, qui les élèvera.

     Fils de meunier, Louis Gaston Lancteau, apprend le métier de boulanger, auquel il devra renoncer rapidement, victime de problèmes respiratoires liés à la farine.
     Ancien boulanger, il était membre d’une société  coopérative situé rue Léon Grenier. Cette coopérative effectuait des livraisons journalières de pain, avec une charrette et un cheval attelé. Les clients de cette coopérative venaient régler leurs achats une fois par mois, au Magasin Lancteau. Les deux filles étaient chargés d’aller réclamer les impayés.

     Rapidement, M. et Mme Lancteau mettent sur pied la location de sacs, pour les agriculteurs d’Étampes et de la région. Ces sacs en grosses toile de jute, sont destiné à recueillir lègumes et céréales (blé, orge, avoine, pomme de terre, haricots...) en l’absence de silo à grains. 
     Les sacs de location étaient entretenus par la famille Lancteau (lavage, reprise, etc.).
     M. Lancteau
marquait ses sacs, à l’aide d’un pochoir en métal et d’une brosse trempée dans un mélange à base de pétrole.

     Un appareil utilisé par les deux filles de la maison, permettait de fabriquer les grosses cordes.

     Ils vendent également des cordes pour attacher les animaux (cordes à veaux, vaches, longes pour les chevaux et les ânes, ...). Les maçons trouvent ici des
chablots, cordes accessoires pour échelles et cordages.
     Les cordes, ficelles et cordages se vendent au poids. Pour cette raison, le magasin Lancteau n’est pas chauffé: les cordes sécheraient en perdant du poids!
     De même, le sol ne doit pas être lavé: il était sablé.
     Les matelassiers trouvent à la
Maison Lancteau les fournitures nécessaires à leurs travaux: de la toile à sommier ou à matelas, du fil, des aiguilles spécifiques.

     Sur le comptoir, une très grosse balance, voyait défiler des voisins, qui venaient faire peser leurs petits enfants gratuitement.

     En 1925, Mme Lancteau élargit ses rayons et proposant du linge de maison (toile à draps, draps, serviettes de tables, torchons chanvre, lins, etc.).

     Pendant la 2e guerre mondiale, sous l’occupation, la Maison Lancteau, vend autant de ficelle aux Allemands qu’aux Français. En effet, les occupants envoyaient de nombreux colis à leurs familles.  Pour les épouses ou les mères de prisonniers français en Allemagne, la ficelle était gratuite.

     M. Lancteau décède en 1954, laissant le magasin à Simone, sa fille aînée. Suzanne la cadette, travaille au Crédit agricole, à partir de 1949.

     En 1970, le magasin Lancteau fait l’objet d’une expropriation. Il sera détruit pour le percement de la nouvelle partie de l’avenue de la Libération.

Le magasin Lancteau vers la fin de 1910
M. et Mme Lancteau à la fin de 1910

Réclame Lancteau (almanach d'Etampes, 1925)



02. Autres données

1910
Carte-photo où on lit, inscript sur la devanture: «Cordes – Maison Soudey – Toiles – G. Lancteau.»
Carte-photo, collection particulière (dont un scan ci-dessus)
Fin des années 1910
Carte-photo où on lit: «Machines à coudre les bâches Lancteau marchant par moteur électrique – La maison Lancteau confectionne et vend sacs, bâches, carniers, musettes, pochets, tabliers de cuisine, carapaçons, rideaux – Travaux de couture à façon – Réparation de bâches et cordages. – Carapaçons […] taille – Tablier de cuisine en toile de lin […] Largeur 120 [...]»
Carte-photo, collection particulière (dont un scan ci-dessus)
1925
Réclame «Fabrique de sacs et bâches – bâches agricoles et pour voitures – Cordages, liures, longes, cordeaux, ficelles, etc. – Ancienne maison Soudey – G. Lancteau – 54, rue Basse, Étampes (S.-et-O.) – Location de bâches et sacs à grain – Réparation de bâches et cordages – Tous articles de première qualité – Les meilleurs prix – Tous les vendredis aux marchés Arpajon et Angerville – Reg. Com. Etampes n°418.»
Almanach d’Étampes de 1925, scanné par Jean-Michel Rousseau (ci-dessus)
1927
Carte-photo où on lit, inscrit sur le stand: «Toiles, sacs, bâches, cordages, ficelles, etc. Spécialité de bâches agricoles, et pour voitures – G. Lancteau, Étampes – Mesdames !!! Visitez notre rayon de toile, draps, serviettes, torchons, coutils, vendus à des prix très-avantageux. – Lancteau, Étampes.»
Carte-photo, collection particulière (dont un scan ci-dessus)
1938
Discours de Gaston (Louis) Lancteau au banquet de la Classe 97

Banquet de la classe 1897

     Après avoir observé une minute de silence au monument aux Morts en souvenir et à la mémoire des Camarades disparus, les gars de la Classe 97 se sont trouvés réunis comme les années précédentes autour de la table copieusement servie par le cuistot de la classe, Duchesne.

     Au dessert, et suivant la tradition, chacun s’exprima de façon bien différente et l’un deux, Lancteau, résuma l’union de telle façon qu’il fut décidé de reproduire ses sentiments dans le but de rappeler à ceux des classes 96 et 98 qu’ils seront toujours les bienvenus à cette réunion qui dure déjà depuis plus de onze années. Voici son allocution:

     «Chers amis et camarades de la classe, c’est avec le plus grand plaisir que je viens pour la deuxième fois parmi vous. Votre devise: Unis comme au front, veut dire bien des choses et m’a suggéré ces quelques lignes. Plusieurs d’entre nous sont nés à Étampes ou avons usé nos culottes sur les bancs de la même école. C’était le commencement de l’union, de la camaraderie. Quittant l’école, on apprend un métier; c’est une autre camaraderie qui se forge à l’atelier, au bureau, dans le commerce. On arrive à 20 ans, le tirage au sort nous rassemble tous, donc première étape de l’union “comme au front”, car on a déjà le sentiment d’être un futur militaire. Le départ de la classe, c’est encore un acte d’union, quoique chacun de nous allât dans toutes les directions rejoindre nos villes de garnison. Au régiment, l’arrivée d’une classe, c’est le total des camarades nés la même année, c’est l’union de tous faisant front pour apprendre à défendre la Patrie. L’on se demandait réellement si c’était bien utile de passer 3 ans, à répéter le maniement d’un fusil et faire bien des corvées inutiles et vexatoires, mais hélas août 1914 nous secoua de notre torpeur, la triste réalité était là; aussi ce fut l’union de tous. Je me rappelle qu’à Melun, dans les salles de l’Ecole Normale des Garçons, chacun de nous avait conscience du devoir à accomplir; aucune note discordante: la Marseillaise, et le Chant du Départ étaient chantés en chœur pendant que les jeunes classes quittaient la ville, le bruit de leur passage sur le pont de fer de la Seine se mêlait avec leurs cris d’adieu.

     «Pour ceux d’entre vous qui ont fait la guerre dans les tranchées et face à l’ennemi et devant le danger commun, c’est là qu’est née la devise: “Unis comme au front”. Dans la vie civile, l’union comme au front est plus que jamais nécessaire ; chacun de nous a besoin d’être conseillé, aidé; un individu qu’il soit riche ou pauvre a besoin de son prochain. La constitution de nombreux groupements commerciaux, ouvriers, d’anciens combattants et de camarades de la même classe, c’est de l’union, mais à condition, que l’union de certains individus ne soit pas une gêne pour les autres, et n’ait pas des buts égoïstes. C’est pourquoi une réunion comme la nôtre ne peut engendrer que des sentiments de camaraderie, c’est la continuation de nos souvenirs de jeunesse, de nos souvenirs de la caserne et de la grande guerre, c’est une trêve de quelques heures de nos tourments dans la lutte pour notre pain quotidien, le souci de faire honneur à nos affaires, de payer nos contributions de toutes sortes qui nous écrasent.

     «Et pour conclure, chers amis et camarades, nous avons tous dépassé la soixantaine, nous jours sont comptés, donc vivent la gaîté, la bonne cuisine de notre cuistot Duchesne et ses bonnes bouteilles, on n’a que le plaisir qu’on se donne!»

     Il ne faut pas croire que ce banquet est monotone; bien au contraire, puisque chacun pousse sa petite chanson, celle d’autrefois qui n’a rien a envier à celle d’aujourd’hui. Avant de se séparer, une collecte a été faite pour risquer la chance aux amis de la classe 97 pour le prochain tirage de la Loterie Nationale.

     Après les promesses de se retrouver nombreux le 2e dimanche de février 1939, chacun s’en fut dans son foyer heureux et content d’avoir retrouvé les bons copains de jadis.
 
L’un d’eux.
Abeille d’Étampes du 5 mars 1938, p. 1 (Saisie de Chantal Breton)
1958
«Lancteau Albertine, 22, avenue de Paris.
«Lancteau Gaston, tailleur, 10, rue Léon-Grenier.
«Lancteau Louis, cordes-bâches, 54, rue Paul-Doumer.»
Le Familial 1958. Annuaire de la ville et de l’arrondissement d’Étampes, Étampes, Serge Vannier (Imprimerie La Familiale), 1958, p. 184.
1958
Réclame «Toiles - Sacs - Cordages - Ficelles Baches - Vente et location S. Lancteau 54, rue Paul-Doumer, Etampe (S.-&-O.) Tél. 786 R.C. 54 A 35 Dépositaire des sacs Location Esmery-Caron et Saint-Frères.»
Id. (dont un scan ci-dessus)


Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.

BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
 
Édition

     Suzanne LANCTEAU, Chantal BRETON, Bernard GINESTE et alii [éd.], «Le magasin Lancteau d’Étampes (54, rue Paul-Doumer, 1908-1970)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-lancteau.html, depuis 2014.

Autres sources
       
     Nous faisons appel ici à tous les Étampois pour regrouper d’autres documents intéressant l’histoire de tous les établissements privés et publics du pays étampois à travers les âges. Nous donnons la liste de ce pot-pourri, qui veut garder la mémoire de toutes les entreprises étampoises, ne serait-ce que sous la forme de modestes documents, dans la page «Corpus des établissements étampois», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/index-cee.html, depuis 2007.
 
 
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