CORPUS DES ÉTABLISSEMENTS ÉTAMPOIS
 
Georges Huet, hôtelier et pâtissier à Étampes
Aux Trois Rois, 150 rue Saint-Jacques, 1907-1914
 
L'hôtel des Trois-Rois en 1910 (cliché Rameau)
L’hôtel des Trois-Rois en 1910 (cliché Rameau)

Signature de Georges Huet en 1899

     Georges Huet, né en 1873 à La Norville, fils d’un menuisier du lieu, est d’abord cuisinier. Après avoir effectué son service militaire en Algérie de 1893 à 1897, un temps cuisinier à Paris, puis à la légation française de Copenhague au Danemark, puis au château de Rouville dans l’Eure, il se marie en 1899, à La Norville, avec Désirée Caroline Boursier, surnommée Émilie, qui lui donne un fils, Émile, né en 1904 lui aussi à La Norville. En 1907 Georges Huet prend à Étampes la succession de Narcisse Dupuis comme tenancier de l’hôtel des Trois-Rois, au n°150 de la rue Saint-Jacques. Le photographe étampois Eugène Rameau immortalise en 1910 sa famille et son personnel devant l’hôtel. Cet établissement paraît héberger fréquemment des banquets associatifs ou autres. En juin 1913, il ouvre de plus une pâtisserie au n°148. La Grande Guerre le rappelle sous les drapeaux jusqu’en 1918, après quoi il quitte Étampes pour Dijon, où nous le voyons installé à partir de 1919. 

Georges Huet, hôtelier et pâtissier à Étampes
Aux Trois Rois, 150 rue Saint-Jacques, 1907-1914


Signature de Georges Huet en 1899
Signature de Georges Huet en 1899


Réclame pour l'Hôtel des Trois Rois tenu à Etampes par Georges Huet en 1909
Réclame dans l’Almanach d’Étampes de 1909

L'hôtel des Trois-Rois en 1910 (cliché Rameau)
L’hôtel des Trois-Rois en 1910 (cliché Rameau)

Douze rédients de l'hôtel des Trois-Rois en 1912 (cliché Rameau)

     Sur ce cliché douze personnes posent devant l’hôtel en 1910. Il s’y trouve sans doute une bonne partie des neuf personnes qui seront recensées l’année suivante comme résidant à l’hôtel des Trois-Rois, à savoir: 1° Georges Huet, né en 1874 à La Norville (36 ans en 1910), hôtelier, patron, chef de famille; 2° Émilie Huet, née en 1876 à Janvry (34 ans en 1910), hôtelière, patronne, son épouse; 3° Émile Huet, né en 1904 à La Norville, leur fils (6 ans en 1910); 4° Jules Foucher, né en 1888 à Allainville, garçon d’écurie employé par Huet; 5° Marie-Louise Foucher, née en 1889 aussi à Allainville, aussi domestique employée par Huet; 6° Amélie Hortense Foucher, née en 1890 aussi à Allainville, aussi domestique employée par Huet; 7° Marie Robert, née en 1882 à Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaine); 8° Alfred Teillet, né en 1880 à Périgueux (Dordogne), mécanicien employé par la compagnie du Paris-Orléans, pensionnaire; 9° Aristide Désiré Auguste Jan, né en 1890 à Plouha (Côtes-d’Armor), dessinateur-opérateur employé par les Ponts-et-Chaussées.


Réclame pour la pâtisserie de Georges Huet à Etampes en 1913
Réclame pour la pâtisserie de Georges Huet (L’Abeille d’Étampes du 12 juillet 1913)


Renseignements
Sources
1873
Naissance à La Norville.N°28 — Naissance de Ern. Armand Huet. — Du treize octobre mil huit cent soixante treize, à midi. Acte de naissance de Georges Ernest Armand Huet, du sexe masculin, né hier à neuf heures du soir, chez ses père et mère. Fils de Léon Jules Louis Huet, âgé de trente ans, scieur de long, et de dame Léonie Henriette Potdevin, âgé de vingt deux ans, sans profession, son épouse, domiciliés en cette commune de Lanorville. Les témoins ont été Amable Antoine Farré, âgé de soixante deux ans, propriétaire, et Jean Corée, âgé de cinquante cinq ans, garde-champêtre, tous amis du père de l’enfant été domiciliés en cette commune de Lanorville. L’enfant nous a été représenté et la déclaration faite par le père du dit enfant, qui a signé avec les témoins et avec nous maire officier de l’état civil après lecture faite. — [Signé:] A. A. Farré — L. J. L. Huet — Lochard — Corée.
AD91 2218 (saisie de B.G., 2018)
1893-1921
Fiche matricule.Nom: Huet — Prénoms: Georges Ernest Armand — Numéro matricule du recrutement: 3536 — Classe de mobilisation: 1893 — État civil: Né le 12 octobre 1873 à La Norville, canton d’Arpajon, département de Seine-et-Oise, résidant à Paris, rue de Vendôme 20, canton du dit, département de la Seine, profession de cuisinier, fils de Léon Jules Louis et de Potdevin Léonie Henriette, domiciliés à La Norville, canton d’Arpajon, département de Seine-et-Oise. — Signalement: cheveux et sourcils blonds, yeux gris-bleu, front ordinaire, nez long, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille: 1m 67. — Degré d’instruction générale: 3; degré d’instruction militaire: exercé. — N°40 de tirage dans le canton d’Arpajon. — Décision du conseil de révision et motifs: Propre au service armé. Compris dans la 1re parte de la liste du recrutement cantonal. — Indication des corps auxquels les jeunes hommes sont affecté, dans l’armée active: 3e régiment de zouaves; 21e division d’infirmiers militaires; dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active: 22e section d’infirmiers militaires à Paris; dans l’armée territoriale et dans sa réserve: 5e section d’infirmiers militaires à Paris, 23510; 19e escadron du Train des équipages militaires; 35e régiment territorial d’infanterie de Melun 1144; 34e régiment territorial d’infanterie 18837. — Époque à laquelle l’homme doit passer dans la disponibilité de l’armée active: 28 octobre 1897; dans la réserve de l’armée active: 1er novembre 1897; dans l’armée territoriale: 1er octobre 1907; dans la réserve de l’armée territoriale: 1er octobre 1913 1914; date de la libération du service militaire 1er octobre 1919 1921. — Détail des services et mutations diverses dans l’armée active: Incorporé à compter du 17 novembre 1894; arrivé au corps le 22 du dit, n° matricule 13666; passé à la 21e section d’infirmiers militaires le 25 octobre 1895; arrivé au corps le dit jour, n° matricule 13268; soldat de 1re classe le 11 juillet 1897; envoyé dans la disponibilité le 28 octobre 1897 (certificat de bonne conduite « accordé »); campagnes: en Algérie du 20 novembre 1894 au 28 octobre 1897; passé dans la réserve de l’armée active le 1er novembre 1897. — Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active: A accompli une 1re période d’exercices dans la 22e section d’infirmiers militaires à Paris du 4 novembre au 1er décembre 1901; a accompli une 2e période d’exercices dans la 22e section d’infirmiers militaires du 2 au 29 novembre 1903; passé dans l’armée territoriale le 1er octobre 1907. — Dans l’armée territoriale et dans sa réserve: A accompli une période d’exercices dans la 5e section d’infirmiers militaires (E 299) du 20 octobre au 28 octobre 1909; passé dans la réserve de l’armée territoriale le 1er octobre 1914. — Rappelé à l’activité par suite de mobilisation générale, décret du 1er août 1914, arrivé le 14 septembre 1914 au 35e régiment territorial d’infanterie, passé le 30 octobre 1914 au 34e régiment  territorial d’infanterie, mis en congé illimité de démobilisation (2e échelon) le 30 décembre 1918 par le dépôt démobilisateur du 8e train. — Libéré du service militaire le 1er octobre 1921. — Localités successives habitées: 25 avril 1897: Copenhague (Danemarck), attaché militaire; 4 août 1900: La Norville (subdivision de région: Versailles); 13 septembre 1903: Alizay (Château) (Eure); 19 avril 1907: La Norville (Versailles); 20 novembre 1907: Étampes, rue Saint-Jacques 150 (Versailles); 16 février 1919: Dijon, 91 rue Chabot (Charny (Dijon). — Duplicata délivré le 18 novembre 1907.
AD78 1R/RM 240 n°3536 (saisie de B.G., 2018)
 
1899
Mariage à La Norville. N°31 — Mariage entre le sieur Huet Georges Ernest Armand et demoiselle Boursier Désirée Caroline, 21 octobre — Du vingt-un octobre mil huit cent quatre-vingt-dix-neuf, à onze heures du matin, par devant nous Augustin Clabaux, maire, officier de l’état civil de la commune de La Norville, sont comparus — Le sieur Huet Georges Ernest Armand, cuisinier, âgé de vingt-six ans, né en cette commune le douze octobre mil huit cent soixante-treize, demeurant à Copenhague (Danemarck) et précédemment à Paris, fils majeur et légitime de Léon Jules Louis Huet, scieur de long, âgé de cinquante-six ans, et de Léonie Henriette Potdevin son épouse, sans profession, âgée de quarante-huit ans, demeurant ensemble à La Norville, d’une part, — Et demoiselle Boursier Désirée Caroline, sans profession, âgée de vingt-deux ans, née à Janvry (Seine-et-Oise) le onze février mil huit cent soixante-dix-sept, demeurant à La Norville, fille majeure et légitime de Émile Boursier, décédé, et de Caroline Hervey, sa veuve, sans profession, âgée de cinquante-quatre ans, demeurant à La Norville, d’autre part. — Lesquels nous ont requis de procéder à la célébration de leur mariage dont les publications ont été faites tant en cette commune qu’en la ville de Paris et à la légation de France à Copenhague -Danemarck) les dimanches huit en quinze octobre présent mois, sans qu’il soit survenu aucune opposition — A l’appui de leur réquisition ls comparants ont produit leurs actes de naissance, celui du futur inscrit sur les registres de l’état civil de notre commune, l’acte de décès de Émile Boursier, père de la future, le certificat de publications et de non-opposition délivré par monsieur le maire du septième arrondissement de Paris et celui délivré par monsieur le ministre de la République française à Copenhague Après avoir visé ces pièces pour être annexées, nous en avons donné lecture aux parties comparantes assistées des quatre témoins ci-après nommés et qualifiés ainsi que du chapitre six du titre « du mariage » du code civil sur les droits et devoirs respectifs des époux, le futur nous a représenté de plus son livret constatant qu’il a satisfait à la loi sur le recrutement et qu’il fait partie de la réserve de l’armée active Les comparants de ce intimés nous ont à l’instant déclaré qu’il n’a pas été fait de contrat de mariage entre les futurs Ils nous ont ensuite affirmé, sous la foi du serment, conformément à l’avis du conseil d’État du trente mars mil huit cent huit que c’est par erreur si dans l’acte de naissance de la future, cette dernière est désignée sous le nom de Bourcier au lieu de Boursier, son véritable nom, et qu’il y a identité de personne Après avoir reçu des sieur et dame Huet, père et mère du futur, de la veuve Boursier mère de la future, leur consentement au dit mariage, nous avons demandé aux futurs époux s’ils veulent se prendre pour mari et pour femme Chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement, nous avons déclaré au nom de la loi que le sieur Huet Georges Ernest Armand et la demoiselle Boursier Désirée Caroline sont unis par le mariage Tout ce que dessus fait publiquement en notre maison commune et en présence de : messieurs René Huet, cordonnier, âgé de trente-un ans, frère de l’époux ; Eugène Victor Dorat, employé de commerce, âgé de vingt-cinq ans, ami de l’époux, tous deux demeurant à Paris ; Jules Boursier, entrepreneur de maçonnerie, âgé de soixante-un ans, oncle paternel de l’épouse demeurant à La Norville et Frédéric Jaupe, rentier, âgé de cinquante-sept ans, oncle maternel par alliance de l’épouse, demeurant à Janvry (Seine-et-Oise) Lesquels ont signé avec les époux, les père et mère de l’époux, la mère de l’épouse et avec nous, maire, officier de l’état civil qui avons dressé le présent acte et en avons donné lecture aux parties et aux témoins — [Signé :] Désirée Boursier — Huet Georges — Huet  — L. Potdevin — R. Huet — C. Hervey — E. Dorat — J. Boursier — Jaupe — A. Clabaux.
Signature de Georges Huet en 1899
AD91 4E 3766 (saisie de B.G., 2018)
1904
Naissance de son fils Émile Huet (à La Norville, alors que lui-même est cuisinier au château de Rouville à Alizay dans l’Eure). Naissance de Huet Émile Georges, 6 mars — Du six mars mil neuf cent quatre à six heures du soir. Acte de naissance de Émile Georges Huet, du sexe masculin, né aujourd’hui à midi en cette commune au domicile de Victor Hubert Morteau, journalier, âgé de soixante-trois ans, beau-père de la mère de l’enfant, fils de Georges Ernest Armand Huet, cuisinier, âgé de trente ans, et de Désirée Caroline Boursier, son épouse, sans profession, âgée de vingt-sept ans, demeurant ensemble à Rouville (Eure). Les témoins ont été: messieurs Huet Léon, scieur de long, âgé de soixante-un ans, aïeul paternel de l’enfant, et Charles-Louis David, cultivateur, âgé de trente-quatre ans, ami des père et mère de l’enfant, tous deux demeurant à La Norville. L’enfant nous a été représenté et la déclaration faite par le sieur Victor Hubert Morteau, ci-dessus dénommé et qualifié, qui a signé avec les témoins et avec nous, maire, officier de l’état civil, après lecture faite. —[Signé:] Morteau — David — L. Huet — E. Bedeau.
AD91 4E 3766 (saisie de B.G., 2018) et cf. infra 1911.
1907
Installation à Étampes à l’hôtel des Trois-Rois.
Cf. supra 1897-1919.
1909
Réclame dans l’Almanach d’Étampes pour 1909.  Hôtel des Trois-Rois Ancienne maison Dupuis G. Huet, successeur  Ancien chef des premières maisons de Paris 150, rue Saint-Jacques, 150 Étampes Chambres très confortables Salon de 120 couverts pour noces et banquets Auto-garage Table d’hôte Restaurant à la carte Pension Repas à toute heure Cuisine soignée Pâtisserie Vins de premier choix Écuries Remises Prix modérés.
Almanach d’Étampes pour 1909 (dont un scan par Bernard Métivier ci-dessus)
1909
Annonce d’un banquet associatif.  Étampes. — Chambre des débitants. — La Chambre syndicale des débitants de vins et spiritueux de détail de l’arrondissement d’Etampes nous prie d’insérer la note suivante: Tous les débitants et détenteurs d’alcools de la Ville d’Etampes sont invités et intéressés à assister à une grande réunion qui aura lieu le mardi 15 courant à 9 heures et demie du soir, maison Huet. Hôtel des Trois Rois. — Ordre du jour: Augmentation des droits d’octroi. (Alcools). — Le Secrétaire: Charpentier.
L’Abeille d’Étampes 98/24 (12 juin 1909), p. 2 (saisie de B.G. en 2018).
1909
Compte-rendu d’un banquet associatif.  Étampes. — L’Union Fraternelle des Agents retraités de la Compagnie d’Orléans. — Pour la troisième fois depuis sa fondation, l’Union Fraternelle fondée par le regretté M. Lefèvre, ancien sous-chef de gare à Tours, qui prit sa retraite à Étampes, se réunissait en un cordial banquet des Agents retraités de la Compagnie d’Orléans. Soixante convives avaient pris place autour d’une vaste table excellemment servie à l’hôtel des Trois-Rois, par M. Huet, et firent honneur à la bonne cuisine de la maison. M. le Directeur de la Compagnie d’Orléans avait délégué pour le représenter a cette réunion M. Delaluque, inspecteur de l’exploitation, qui présida le repas. A ses côtés: MM. Pellier, président de la Société d’Etampes; M. Pommier, président de la Société de Brive; M. Crouzet, délégué de la Société de Capdenac; M. Carrier, président de la section de Paris à Orléans de l’Association fraternelle des employés et ouvriers des chemins de fer français; M. Boulanger, directeur du journal La Chronique du Chemin de fer. Le moment des toasts venu, c’est M. Pellier, l’estimé président de l’Union Fraternelle d’Étampes qui a ouvert le feu par une allocution très intéressante, très chaleureuse et que nous donnerons in-extenso bien que la place, aujourd’hui, nous soit mesurée en raison des fêtes de Méréville. M. Pellier s’est exprimé ainsi: «Monsieur l’Inspecteur de l’Exploitation. Mes chers Camarades, Aujourd’hui nous célébrons notre traditionnel banquet annuel depuis la fondation de notre société, bien qu’elle date de 1903. Nos débuts ont été laborieux, nous avons dû pendant les premières années vivre modestement, mais aujourd’hui nous pouvons, nous donner un peu plus d’air. Les finances de la société gérées avec beaucoup d’ordre et d’économie nous permettent de venir en aide, dans une certaine mesure, à ceux de nos membres qui se trouveraient dans le besoin. Cette année, comme les années précédentes. M. le Directeur de la Compagnie d’Orléans a été invité, respectueusement, à présider notre banquet, mais empêché par ses multiples occupations et tenant toutefois à nous témoigner tout l’intérêt qu’il porte à notre société, il a désigné pour le remplacer à la présidence de ce banquet, M. Dalaluque, inspecteur de l’exploitation. Soyez le bienvenu, Monsieur l’Inspecteur. En vous désignant une deuxième fois pour présider notre banquet, M. le Directeur a dû, sans aucun doute, savoir combien les membres de notre société seraient heureux de vous revoir au milieu d’eux à cette petite fête de famille dont vous tenez la première place. Nous en remercions sincèrement notre directeur. Je dis intentionnellement «notre directeur», car si à la suite de circonstances imprévues il se trouvait dans la nécessité de faire appel à ses vieux agents retraités, ils se lèveraient tous comme un seul homme à son appel. L’année dernière, M. l’Inspecteur de l’exploitation, je vous disais que nouvellement arrivé dans l’inspection de Paris, vous étiez peu connu des agents retraités dont la plus grande partie n’avait pas été en rapport avec vous. Je ne vous en dirai pas autant aujourd’hui; nous vous connaissons maintenant et par suite d’indiscrétions commises par des agents placés sous vos ordres, nous avons appris que tout le bien qu’on nous avait dit de vous n’était pas exagéré. Continuez, M. l’Inspecteur de l’exploitation, suivre le chemin que vous vous êtes tracé, continuez à traiter les agents comme vous l’avez toujours fait, c’est-à-dire avec douceur et bienveillance, c’est le seul moyen de les attacher à la Compagnie et de leur faire repousser du pied toutes les propositions malsaines qui leur sont trop souvent proposées par des spéculateurs d’un nouveau genre. Les employés en activité, en contact avec les agents retraités, commencent à connaître le jeu de ces spéculateurs, qui consiste à se faire allouer des gros traitements prélevés sur le salaire des travailleurs alors qu’eux vivent largement en ne faisant rien: ces gens-là, il faut les démasquer. Nous ferons tous nos efforts pour éclairer les agents en service faisant partie de notre Société afin qu’ils ne se laissent pas prendre, et nous n’aurons pas de grands efforts à faire. C’est avec un très grand plaisir que je vois tous les ans les tables de notre banquet s’allonger et surtout se garnir de nouveaux membres. Cette augmentation croissante provient de ce que dans nos Sociétés tous les grades ont disparu; il n’y a plus ni chefs ni subalternes, nous sommes tous des camarades ayant appartenu au même corps d’armée, ayant combattu ensemble et couru les mêmes dangers. Aussi combien on aime à rappeler ses campagnes. Maintenant, M. l’Inspecteur de l’exploitation, permettez-moi de vous parler des desiderata formulés par notre Société. Ces desiderata sont les mêmes que ceux de l’année dernière; je ne crois pas utile de les rappeler, ils ne sont certainement pas sortis de la mémoire de M. le Directeur, et s’il ne nous a pas encore donné satisfaction, c’est que bien certainement il y éprouve de grandes difficultés; nous connaissons assez les sentiments dont il est animé à l’égard de ses anciens agents pour qu’il en soit autrement. Messieurs et chers camarades, je lève mon verre à la santé de M. Heurteau, directeur de la Compagnie d’Orléans, de notre aimable et distingué président, M. Delaluque, inspecteur de l’exploitation; je lève également mon verre à la santé de M. Pommier, président de la société de Brive, que nous sommes heureux de voir revenu à la santé, à MM. Brégeras et Jardel, délégués de Brive; à M. Crouzet, délégué de Capdenac. Je remercie, au nom de la Société, M. Boulanger, directeur du journal la Chronique des Chemins de fer qui a bien voulu se déranger pour venir assister à notre petite fête, nous espérons qu’il en remportera un bon souvenir. Je lève mon verre à l’ami Carrier, président de la section de Paris à Orléans de l’Association fraternelle des employés et ouvriers des chemins de fer français. Enfin, je lève mon verre à la santé de tous les Camarades présents et absents et de leur famille et à la prospérité de la Société. Je termine, mes chers Amis, en adressant un pieux souvenir à ceux de nos camarades qui nous ont quittés depuis la fondation de la Société.» M. Pommier, président de la société des agents retraités du P.-O. à Brive a pris ensuite la parole. Il a remercié son collègue et ses camarades d’Etampes de la charmante réception faite aux délégués de la société de Brive. «Ces deux sociétés sont jumelles, a-t-il ajouté, elles sont inséparables, et les réunions telle que celle-ci servent à démontrer que la fraternité chez les retraités de notre belle Compagnie d’Orléans est une vérité pratiquée par tous, que par l’union et la solidarité qui en résultent on peut arriver à la réalisation de certains problèmes qui semblent tout d’abord très difficiles à résoudre.» Puis il a levé son verre à M. Delaluque, à M. Pellier, à la santé des camarades et de leurs familles, et a félicité très chaleureusement l’un des couvives, M. Carrier, président de la section Paris-Orléans de la distinction dont il vient d’être l’objet à Versailles; son dévouement à la mutualité lui a valu d’obtenir la rosette d’officier d’instruction publique. Des applaudissements ont accueilli cette allocution. Toast de M. Delaluque. Le très distingué Inspecteur de l’Exploitation dit tout d’abord les regrets de M. Heurteau, directeur de la Compagnie d’Orléans de n’avoir pu répondre à l’aimable invitation de l’Union fraternelle. Il est heureux, quant à lui, de se retrouver à cette fête et de goûter la joie d’nne réunion dont est bannie toute contrainte et dans laquelle règne une harmonie si parfaite. Il redira les surprenants résultats de leur belle œuvre, résultats pour lesquels il adresse des félicitations méritées au distingué président M. Pellier et à ses dévoués collaborateurs. Et il continue ainsi: «Tout à l’heure, M. Pellier nous a éloquemment dépeint l’état d’àme des agents des Compagnies de chemins de fer; il a constaté que la cohésion des divers éléments de ces Compagnies est chaque jour plus grande et il s’est plu à reconnaître que le brandon de la discorde, agité par quelques esprits chagrins, est sur le point de s’éteindre et qu’il est dès maintenant sans effet sur la masse des travailleurs conscients et honnêtes qui sont la presque unanimité sur tous les réseaux et en particulier sur celui de la Compagnie d’Orléans. Ces rassurantes paroles ne nous ont pas surpris parce qu’elles sont l’expression d’un état de choses réel, indéniable dont vous avez eu d’ailleurs l’irréfutable démonstration lors de très récents incidents. Et pourrait-il en être autrement? Ces Compagnies de chemins de fer — que leurs détracteurs peu scrupuleux, mais non convaincus, accusent d’être des administrateurs rétrogrades — n’ont-elles pas résolu, sans coup férir, la plupart des questions sociales qui ont été et qui sont encore cause de violentes agitations? N’avons-nous pas l’unité dans le travail, et les fameux mots «employeurs» et «employés» ne sont-ils pas rayés de nos principes et remplacés par le mot plus juste «collaborateurs?» Ne participons-nous pas dans les bénéfices de ce travail? N’avons-nous pas joui — avant la loi — du repos hebdomadaire légal? La pension de retraite ne nous est-elle pas assurée depuis longtemps? Et pour arriver à tous ces résultats, vous n’ignorez pas combien les Compagnies ont dû s’imposer de sacrifices. Vous ne l’ignorez pas et vous prouvez votre reconnaissance en donnant à vos camarades mal renseignés des conseils de prudence et de sagesse. En vérité, Messieurs, je le dis bien haut, votre rôle est noble et beau et il force l’admiration!  Laissez-moi maintenant prier votre Président, M. Pellier, de partager avec M. Pommier, le Président de la Société de Brive et avec M. Casimir, Président de la section Paris-Orléans de l’Association fraternelle mes sincères remerciements pour les paroles flatteuses qu’ils ont bien voulu m’adresser. Je lève mon verre à votre aimable Président, M. Pellier, à ses dévoués collaborateurs et aux délégués des diverses Sociétés de chemins de fer. Je bois au bonheur de vos familles et à la prospérité de l’Union fraternelle des Agents retraités de la Compagnie d’Orléans.» Des bravos chaleureux accueillirent la fin de ce discours, et à ce moment M. Pellier offrit à M. Delaluque un superbe bouquet en souvenir de cette fête de famille. Enfin à l’issue du banquet une quête fut faite en faveur des victimes du tremblement de terre du Midi. Elle a produit 35 fr. 55.
L’Abeille d’Étampes 98/25 (19 juin 1909), p. 2 (saisie de B.G. en 2018).
1909
Compte-rendu d’un banquet d’excursionnistes.  [...] L’on se dirige donc vers l’hôtel des Trois-Rois rue St-Jacques, où nous sommes impatiemment attendus. Là, autour d’une table artistement décorée et bien fleurie, prennent place 49 convives que le grand air et la promenade ont bien préparés pour faire honneur au déjeuner qui va leur être servi; voici le menu, dont chaque convive a un exemplaire imprimé sur carte postale illustrée de monuments ou vues d’Étampes. Comme nous venons de le dire, la table comptait 49 convives des deux sexes en nombre presque égal, et si M. P., de Morsang-sur-Orge, n’avait point été empêché au dernier moment par un deuil de famille survenu inopinément,  il serait venu accompagné de Madame et Mademoiselle P., et alors les dames eussent été en majorité, ce qui est assez rare dans ce genre de réunion. Nous ne pouvons indiquer tout le monde, nous bornant à citer les  personnes les plus connues. Commençons par M. le Dr Boucher, Vice-Président de la Société, accompagné de Mme et de Mlle Boucher; M. Gérard de Corbeil, Mme et Mlles Gérard; M. et Mme Rousseaux; M. et Mme Geoffroy; M. et Mme Jarry, de Corbeil; Mme Léon Marquis, d’Étampes, Vve de l’historien regretté de cette ville; Mme Huard, également d’Étampes; M. Robert  Dubois et Mlle Dubois de Brunoy; M. Humbert, notaire à Brunoy  et Mme Humbert; la famille Michelez de Lardy, composée de six personnes; M. et Mme Dameron, de Corbeil; M. et Mme Lucien Bourdin, de Paris; M. Delessard, de Lardy; M. Dufour, secrétaire général de la société; Mlle Loisel, de Corbeil; M. Forteau, le sympathique directeur du musée d’Étampes; M. J. Prestat, de Paris; M. Ch. Sebrou de Corbeil; M. Creuzet, l’aimable historien de Corbeil; M. L. Hutteau d’Étampes; MM. Amiot et Collomp de Paris; M. Flizot, d’Étampes; M. L.-E. Lefèvre, le guide dévoué des excursionnistes; M. A. Marc-Pasquet, de Corbeil; M. Clavier, d’Étampes, etc., etc. Le repas fut très gai, et les convives, mis en appétit par la  course matinale, lui firent largement honneur; et chose assez rare, le service fut rapide et bien fait; aussi l’on eut que des éloges à adresser au maître-queux des Trois-Rois, et l’on n’y manqua pas. Au dessert, le sympathique Président, M. Boucher, adresse de gracieux remerciements aux personnes présentes. Il salue particulièrement les dames qui sont venues, nombreuses, embellir par leur présence la promenade de ce jour; il rappelle l’excursion faite, il y a 13 ans, dans cette même ville d’Étampes, et qui eut autant de succès que celle d’aujourd’hui. Il termine son allocution par un rapide exposé des visites faites dans la matinée, et de ce qu’il nous reste à voir dans l’après-midi, puis il donne la parole au Secrétaire général qui joint ses remerciements à ceux du Président, et présente les excuses des collègues qui, empêchés à la dernière heure, n’ont pu se joindre à nous, tel, entre autres, le cas de M., Mme et Mlle Périn de Morsang-sur-Orge. Il regrette tout particulièrement l’absence forcée de M. Maxime Legrand, vice-président de notre Société, que sa mauvaise santé a empêché de prendre part à notre réunion. Il  donne ensuite quelques indications relatives aux voitures à prendre et aux monuments à visiter. En terminant, le Secrétaire général tient à remercier chaleureusement M. L.-E. Lefèvre, le savant archéologue Etampois, qui a bien voulu mettre sa science à la disposition de la société, pour guider ses membres à travers la ville et leur montrer les curieux monuments qu’elle a su conserver, tout en faisant admirer les beautés et en expliquant les origines et l’histoire. Le champagne saute, les toasts se succèdent, débordant de cordialité, puis l’heure pressant, l’on quitte presque à regret cette salle où l’on vient de passer de si bons moments. Devant les Trois-Rois, de grands breacks  attendent  les excursionnistes pour les transporter à St-Martin dont la tour penchée fait songer à celle de Pise [...].
Anonyme, «Promenade archéologique du 5 juillet 1909 à Étampes», in Bulletin de la Société historique & archéologique de Corbeil, d’Étampes et du Hurepoix 15/2 (1909), pp. 65-72 (saisie de Jacky Corbel en 2003).
1911
Le recensement de 1911 trouve à Étampes, 150 rue Saint-Jacques: 1° Georges Huet, né en 1874 à La Norville, hôtelier, patron, chef de famille; 2° Émilie Huet, née en 1876 à Janvry, hôtelière, patronne, son épouse; 3° Émile Huet, né en 1904 à La Norville, leur fils; 4° Jules Foucher, né en 1888 à Allainville, garçon d’écurie employé par Huet; 5° Marie-Louise Foucher, née en 1889 aussi à Allainville, aussi domestique employée par Huet; 6° Amélie Hortense Foucher, née en 1890 aussi à Allainville, aussi domestique employée par Huet; 7° Marie Robert, née en 1882 à Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaine); 8° Alfred Teillet, né en 1880 à Périgueux (Dordogne), mécanicien employé par la compagnie du Paris-Orléans, pensionnaire; 9° Aristide Désiré Auguste Jan, né en 1890 à Plouha (Côtes-d’Armor), dessinateur-opérateur employé par les Ponts-et-Chaussées.
AD91 6M 127 (relevé de B.G., 2018)
1913
Réclame dans l’Almanach d’Étampes pour 1909.  Pâtisserie des Trois-Rois. — M. Georges Huet ouvrira le 13 juillet, dans les dépendances de l’Hôtel des Trois-Rois, sur l’emplacement de l’ancienne boulangerie Saugez, une pâtisserie de premier ordre où l’on trouvera un grand choix de Vol-au-Vent, Tourtes, Timbales, Déjeuners et Dîners, Glaces, etc. — On livre à domicile et sur commande.
L’Abeille d’Étampes du 12 juillet 1913, p. 3 (dont un scan ci-dessus).
1914-1918
Georges Huet sous les drapeaux.
Cf. supra 1893-1921
1919
Installation à Dijon. Cf. supra 1893-1921.



Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.

Contributeurs pour cette page

2003
Jacky Corbel
Saisie du compte-rendu du banquet de la SHAEH en 1909.
2004
Jean-Michel Rousseau
Scan de la cpa Claude Jeangette n°83
2016
Bernard Métivier
Scan de l’Almanach de 1909.
2018
Bernard Gineste
Création de la page avec diverses recherches et saisies (état civil et militaire, etc.)

et vous?



 
APPEL À CONTRIBUTION

     Nous faisons appel ici à tous les Étampois pour regrouper d’autres documents intéressant l’histoire de tous les établissements privés et publics du pays étampois à travers les âges. Ce corpus conservera la mémoire de toutes les entreprises étampoises (entreprises étant pris dans un sens très large), ne serait-ce que sous la forme de modestes documents.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE

Édition

     Bernard GINESTE, et qui voudra [éd.], «Georges Huet, hôtelier et pâtissier à Étampes (150 rue Saint-Jacques, 1907-1914)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cee-huet-georges.html, depuis 2017.

 
Autres établissements au pays d’Étampes à travers les âges

     
«Corpus des établissements étampois», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/index-cee.html, depuis 2007.  

 
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