Georges Tessier
Entrée du château de
Jeurre
aquarelle, vers 1950
Georges Tessier: Entrée du château
de Jeurre (aquarelle sur carte postale, vers 1950)
Une aquarelle
de Georges Tessier
J’ai acheté en 2018 pour quelques euros,
sur internet, cette petite aquarelle sur carte postale* dont tout indique qu’elle est due à un certain
Georges Tessier, qui séjournait à cette date non précisée
à Pierrebrou, chez Mme Dunaud.
Texte au revers de cette
carte postale. — “Chers amis, — Georges ayant exécuté cette petite aquarelle, me
prie de vous l’envoyer, en même temps j’en profite pour vous demander
des nouvelles d’Émile, car il y a longtemps que nous n’en avons. — Votre amie qui vous embrasse tendrement ainsi que tous les siens.
— Mr Tessier chez Mme
Dunaud à Pierre Brou, par Étréchy. — [Signé:] J. Tessier.”
Qui est ce Georges
Tessier?
Il a existé bien des
Georges Tessier. Duquel s’agit-il ici? C’est, quoi qu’il en soit, sans doute
le même que l’auteur d’une autre aquarelle qui s’est vendue le 23 novembre
2013 lors d’une vente aux enchères à Nice chez Boisgirard-Antonini,
sous le n°343, et dont nous reproduisons un cliché ci-dessous.
Elle était ainsi décrite par le catalogue: “Georges Tessier (XIXe-XXe siècle), Église de
Quimper, aquarelle, signée en bas à gauche, située
et datée 1950, 28 x 20 cm.”
Mais encore? On ne peut écarter
l’hypothèse qu’il s’agisse d’un important historien de cette époque,
Georges Tessier (1891-1967), archiviste-paléographe, professeur
de diplomatique à l’École des chartes de 1930 à 1961,
date à laquelle il prend sa retraite. Président de l’Académie
des inscriptions et belles-lettres en 1962, auteur de plusieurs ouvrages
importants relatifs à l’histoire médiévale de la France,
il meurt à Valenton, aujourd’hui en Val-de-Marne, en 1967. Il existe
de fait un lien avéré entre ce Georges Tessier et le secteur
d’Étampes parce le Bulletin des amis d’Étampes et de la
région n°11 de 1961, année de sa retraite, a publié
un discours de lui sur Barthélémy Hauréau, premier
président de la Société historique et archéologique
de Corbeil. Cependant sa vie personnelle est très mal connue parce
qu’il avait interdit qu’après sa mort soit publiée aucune
notice le concernant, et que cette volonté fut respectée par
ses pairs et sa veuve, née Madeleine Lorain. Le doute subsiste donc.
Le monument
représenté
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* Collection Bernard Gineste.
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Quant à la porte qui fait le sujet principal de notre petite
aquarelle, elle a été installée à son emplacement
actuel, c’est-à-dire dans la collection monumentale du parc du château
de Jeurre, à Morigny-Champigny, après 1907, date vers laquelle
elle fut enlevée de son site original parisien, à l’occasion
du percement du boulevard Raspail.
C’était en effet originellement le porche d’un
ancien hôtel particulier parisien, rue du Cherche-Midi. Cet hôtel,
d’après Jacky Tronel *, “fut nommé tour à tour Hôtel d’Hauterive
(1674-1701), Hôtel de Verrue (1702-1736), Hôtel de Brancas (1742-1753),
Hôtel de Toulouse (1755-1766), Hôtel des ambassadeurs de Sardaigne
(1766-1792) et enfin Hôtel des Conseils de guerre (1800-1907)”.
Le même auteur fait remarquer que “Sous
ce porche est passé le capitaine Dreyfus, le 22 décembre 1894,
jour de sa condamnation par le Premier Conseil de guerre de la place de
Paris.”
Bernard Gineste, 2018
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* Jacky Tronel, «La démolition de l’hôtel
des Conseils de guerre lors de l’ouverture du boulevard Raspail»,
in Blog (cliquez ici), en ligne en 2018, lui-même
résumant les recherches de Gaston Schéfer, «Historique
de l'ancien hôtel de Veruë, rue du Cherche-Midi, aujourd'hui hôtel du
Conseil de guerre», in Commission municipale du Vieux Paris
(1907), n°20, pp. 1-44 (en ligne).
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Autre aquarelle de cet artiste signalée par
la toile en 2018
Église de Quimper (aquarelle, vers 1950)
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BIBLIOGRAPHIE
PROVISOIRE
Édition
Bernard GINESTE [éd.], «Georges Tessier:
Entrée du château de Jeurre (aquarelle sur carte
postale, années 1950)», in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cae-20-georgestessier-jeurre.html,
mars 2018.
Pistes
de recherches
Bernard BARBICHE et alii, «Bibliographie des
travaux de Georges Tessier», in Bibliothèque de l’École
des chartes 135/1 (1977), pp. 73-125 (en ligne).
Toute critique,
correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution
welcome.
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