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Compilation sur
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André Deluol a séjourné une quinzaine d’années
à Boissy-la-Rivière, et réalisé pendant cette
période au moins ces six statues qui font désormais partie
du patrimoine étampois: Une Vénus anadyomène (anciennement sur le square de la Libération, actuellement à l’École de Musique). La Terre (ancienne école élémentaire Gaston Ramon). Le Corbeau et le Renard (école maternelle de la Croix-de-Vernailles). Jeune fille et oiseau (école élémentaire du Port). Un Ange (anciennement au cimetière Saint-Gilles, sur la tombe de l’épouse de l’artiste). Deux danseuses nues (anciennement à la Bibliothèque, actuellement au Musée). Il nous a donc semblé utile de mettre en ligne les quelques documents que nous avons pu réunir sur cet artiste assurément méconnu des Etampois depuis son départ pour la Vendée. André Deluol est mort l’année où nous avons mis cette page en ligne, après être un sculpteur actif jusqu’à un âge très avancé, et d’une notoriété croissante. B.G.
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Un Sculpteur qui honore notre région d’Étampes C’est à lui que nous devons la belle statue de jeune femme qui orne le square de la Libération et l’œuvre qui décore l’école du Port. [p.11] Récemment, au mois de mai, a été érigée dans l’enceinte de l’école primaire et maternelle Gaston-Ramon une fort belle œuvre de lui qui symbolise «La Terre». Le «Bulletin municipal» a choisi cette occasion pour consacrer quelques lignes à cet artiste au talent confirmé. Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Premier Prix de Sculpture de la Fondation Blumenthal, sociétaire du Salon d’Automne, André Deluol a des œuvres exposées au Musée d’Art Moderne de Paris, au Musée de la Ville de Paris, dans ceux de Poitiers, Nîmes, Valence, Amsterdam et Alger. Ses principales commandes d’État sont une grande statue pour le jardin public de Louviers, celui de Saint-Gaudens, une fontaine à Manosque, le monument aux Morts de la Seyne et le monument du 45e parallèle sur la Nationale 7. Pour raison de santé, André Deluol travaille depuis quelques mois en Provence, à Bar-sur-Loup. Si l’idéal du peintre n’est pas, lorsqu’il prend ses pinceaux, d’exécuter une fidèle photographie du modèle, celui du sculpteur n’est pas plus de dégager dans le marbre un éphèbe dont on devinerait battre le sang dans les veines. Etre sculpteur, ce n’est pas prendre un bloc de porphyre et en faire un homme; être sculpteur, c’est donner à la pierre un regard de femme, lui donner un geste d’amour, un sourire heureux. C’est déjà très beau et très difficile. Le sculpteur doit en quelque sorte faire sortir la pierre de son indifférence minérale. Mais la pierre doit demeurer pierre pour que puisse alors se consommer l’incroyable mariage du vivant et de l’inerte, du règne minéral et de l’empire humain. André Deluol sait tout cela; il n’est qu’à le voir regarder l’une de ses statues, caresser l’épaule qu’il vient d’achever pour comprendre son amour de la pierre. L’épaule qu’il effleure demeure une épaule de pierre. Mais l’équilibre est dur à conserver. Il est difficile de préserver autant la noblesse du matériau que la pureté des lignes du corps figuré. Deluol y est parvenu par l’étonnante alliance qu’il opère entre le classicisme le plus pur et les leçons enthousiasmantes du cubisme. Le cubiste qui est en lui laisse à la pierre son statut originel; des lignes vigoureuses, des courbes sûres et maîtrisées, une habile utilisation de larges plans viennent sans cesse nous rappeler la nature minérale de ses créatures. Néanmoins quand il modèle une jeune fille, jeune fille il y a car Deluol n’a pas oublié les canons de Praxitèle. [p.13] Mais les Grecs rêvaient à Pygmalion, à la statue de femme qui s’anime et devient femme, tellement femme que son auteur en tombe amoureux. Les Grecs rêvaient de dépasser la pierre et d’atteindre la chair. Ils n’aimaient peut-être pas leur marbre pentélique puisqu’ils le recouvraient de peinture pour mieux imiter la peau. Pour ma part, je ne peux voir la Vénus de Milo sans plaindre cette pauvre femme de ses infirmités. L’aventure de Pygmalion ne risque pas d’arriver à A. Deluol; il est l’anti-Pygmalion même et, par son amour de la pierre, transformerait plutôt une femme en pierre que l’inverse. Nulle femme ne peut craindre que son mari aille admirer la dernière œuvre étampoise de Deluol. Aucun ne tombera amoureux de cette altière jeune fille. Aucun ne sera tenté de la prendre dans ses bras. On n’embrasse pas une pierre, fut-elle aussi noble et belle que celles que ce grand sculpteur, un des dernier en France à travailler «en taille directe». En un mot, il magnifie la pierre en lui gardant sa minéralité, sa masse et sa force, tout en exprimant l’Homme et… autre chose… Quoi? Cherchons!... Oui, la joie, le soleil et la liberté du grand vent qui souffle en Provence. Et ce n’est pas commode de faire onduler des cheveux de pierre, même au souffle du mistral… Gabriel BARRIERE.
[Étampes. Bulletin Municipal
9 (1er semestre 1969), pp.
10-11 & 13]
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[...] On sait qu’André Deluol, sculpteur ayant encore récemment doté notre ville d’une magnifique sculpture «Le corbeau et le renard» pour l’école maternelle de la Croix de Vernailles, a perdu, ces jours-ci, son épouse à Étampes. Pour remercier la Ville d’avoir accueilli dans l’un de ses cimetières la dépouille de sa femme, André Deluol a voulu faire un geste de reconnaissance. Il enverra prochainement à la Mairie pour en orner la prochaine Bibliothèque, une œuvre de grand prix représentant deux jeunes femmes dansant. C’est une œuvre exceptionnelle qu’il s’était toujours refusé à vendre. [Étampes. Bulletin Municipal
13 (juin 1972), p. 25]
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[Étampes. Bulletin Municipal
17 (septembre 1974), p. 30]
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Titre prometteur et qui cadre parfaitement pour les Soirées du Faubourg. André Deluol dans son œuvre s’est inspiré de l’art hittite, avant de s’intéresser à l’art grec. Dans un premier temps il sculpte des sujets mythologiques. Par la suite l’influence de son épouse, qui est danseuse, l’attirera vers une scénographie de mouvement. Tandis que le dieu des commandes le dirigera vers le bas-relief et l’ornementation statuaire pour quelques monuments publics. Pratiquant une autre dimension, André Deluol va réaliser de petits personnages plus conventionnels. Polyvalent, il va travailler pour l’orfèvrerie chez Christofle, la cristallerie pour Daum, et il réalisera des médailles à la Monnaie de Paris. Art Gazette International, 7 juin 1998
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Pour la taille du bois, j’indiquerai ici deux grandes méthodes qui sont appliquées par deux grands artistes régionaux. Je parlerai ici de Jean Fréour à Batz-sur-Mer et d’André Deluol à Saint-Michel en l’Herm. Ces deux octogénaires sont encore très actifs et ont pu tout au long d’une carrière accomplie montrer toute l’étendue de leur savoir-faire. Jean Fréour travaille suivant la méthode «classique» des sculpteurs, élaborée depuis le 17ème ou 18ème siècle. [...] André Deluol pratique la taille directe qui est une méthode plus synthétique et expressive, héritée du Moyen Age et de la sculpture du début du 20ème siècle. N’a-t-il pas été dans les années 30 le compagnon des avant-gardes d’alors... Il porte longuement son sujet, ne réalisant parfois qu’un seul petit dessin ou seulement une simple image mentale, qui va lui suffire pour réaliser les travaux les plus importants. Bien sûr il y a du risque, l’artiste étant obnubilé pendant une longue période par sa sculpture unique qu’il porte comme un enfant. La tension est à son extrême pendant l’ébauche qui se veut lente et prudente. Ce métier, qui produit des résultats magnifiques, est porté par l’expérience, l’habileté manuelle, le besoin de communiquer. Cette façon de travailler a séduit de nombreux artistes après les excès de l’académisme du 19ème siècle, les carcans d’un métier qui à trop vouloir la perfection avait perdu toute sensibilité. [Extrait d’une page
autobiographique de Laurent Page, sculpteur]
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Groupe de coureurs (Stade de la Porte de Versailles, Paris)
Bas-relief (pour le Pavillon de Sèvres à l’Exposition Internationale de 1937, Paris) Statues de 2 m de haut (pour les villes de Saint-Gaudens, Manosque, Louviers et Étampes) Pour les Monuments historiques: quatre bas-reliefs décorant la chaire de la Cathédrale de Viviers (Ardèche) Table monumentale pour l’Ambassade de France à La Haye Statues de 2 m pour la ville de Rodez: L’Enlèvement Deux grandes statues en Volvic pour l’Université
de Clermont-Ferrand Une grande statue en bois pour l’Agence Air France à
Paris
Un grand bas-relief pour l’Agence Air France à Toulouse Un bas-relief sur la façade de l’église du Pouzin (Ardèche) Monument du 45e parallèle sur la Nationale 7 près de Valence à Pont d’Isère (Drôme) Création pour l’orfèvrerie Christofle (1944) Nombreuses éditions en pâte de verre pour la Compagnie Française du Cristal Daum Nombreuses médailles pour la Monnaie de Paris Premier prix de la Médaille décerné par l’Imagerie française pour les loisirs et les sports Grand bas-relief de 4 m décorant le fronton de l’Agence du Crédit Lyonnais d’Épinal Deux bas reliefs pour la Maison de l’Agriculture à Valence Un bas-relief en bois pour le Tribunal de Commerce de Romans Effigies du Procureur de la République J. Théron et du poète Louis Le Cardonnel à Valence Effigie pour le Monument du Lieutenant Bonaparte offerte à la ville d’Ajaccio Monument aux morts de la ville de Seyne (Var), taillé directement dans un bloc de 8 tonnes Décoration à fresque de la Coupole de l’église de Bourg-lès-Valence (Drôme) Une Madone pour l’École Libre de Provins.
[Merci à toute
personne susceptible de préciser ces références
de nous les communiquer. (B.G.)]
[Document sans date en possession du Musée d’Étampes
en avril 2003,
émanant apparemment du Musée Deluol de Saint-Michel
en l’Herm]
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[Georges WALDEMAR?], Palais des beaux-arts [de Bruxelles]. La Femme dans l’art français. Mars-mai 1953 [non paginé; planches; portraits; préface de Jacques Dupont], Paris, Presses artistiques, 1953, p ?. Gabriel BARRIÈRE, «Un Sculpteur qui honore notre région d’Étampes, André Deluol», in Étampes. Bulletin Municipal 9 (1er semestre 1969), pp. 10-11 & 13. Edmond de SALES, Livre d’or des valeurs humaines [32 cm; VIII+975 p.; portr.; index], Paris, Éditions du Mémorial, 1970, p. ?. VILLE D’ÉTAMPES, «La Ville s’enrichit d’œuvres d’art», in Étampes. Bulletin Municipal 13 (juin 1972), p. 25. VILLE D’ÉTAMPES, «Cimetière Saint-Gilles. — Sculpture d’André Deluol sur la tombe de son épouse», in Étampes. Bulletin Municipal 17 (septembre 1974), p. 30. Claus ZOLLNER, «André Deluol: Sculptures sur le thème de la femme des années 1940 et 1950 (jusqu’au 22 juillet [1998], Galerie Jean Louis Danant, 36, avenue Matignon 75008 Paris)», in Antiquaire-Contact / Art Gazette International (7 juin 1998), http://www.antiquaires-contact.com/archives/9806007.html (en ligne en 2003, mais non plus en 2004). [Exposition également signalée sur une page en japonais: http://www.ilyfunet.com/ovni/1998/419/expos.html]
J.-N. COURIOL, «Côté rue: bustes et médaillons»,
in Études Drômoises [revue trimestrielle, éd.
AUED] 1999/4, pp. 11-13 [dont un résumé en ligne: http://etudesdromoises.free.fr/pages/pages_revue/resumes_d_articles/bustemedail.htm,
en ligne en 2003]. [Mention d’un Napoléon Bonaparte, médaillon
à Valence]. André VIGUIER (né en 1948), Claude GASPARI, Bruno FLAMENT (né en 1952), André Deluol, étreintes de pierre [23 cm; 64 p.; illustrations en couleur], Saint-Michel-en-l'Herm, Dharma [«Fenêtres»], 2004 [18,50 €; ISBN: 2-86487-044-4].
Jean-Michel VIGUIER
[récit], Claude GASPARI [photos], Bruno FLAMENT [maquette], Passions
de pierre. A la découverte d'André Deluol [DVD], AuM production
(avec le soutien du Conseil général de la Vendée, de
la muiunicipalité de Saint-Michel-de-l'Herm et des éditions
Dharma), 2004 [prix du livre et du DVD: 28 €; EAN: 9782864870463]. GALERIE DU RHÔNE, www.art-auction.ch/EN/PDF/20_21/7-24.pdf (2002), p. 12, n°119 (en ligne en 2003).
OFFICE DU TOURISME DE SAINT-MICHEL DE L’HERM, «Architecture et collections», http://www.tourisme.fr/office-de-tourisme/SAINT-MICHEL-EN-L-HERM.htm (en ligne en 2003).
Une autre page précise en 2003 que ce Musée s’appelle Le temple du Soleil et qu’il présente des sculptures, dessins et des peintures d’André Deluol.
Bernard GINESTE [éd.], «André
Deluol et sa période étampoise. Compilation», in Corpus
Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-20-deluol.html,
mai 2003.
Michel ZAREGRADSKY, «Museum André Deluol» [en anglais avec une «Biography»], in Communauté de communes du pays né de la mer, http://www.paysnedelamer.fr/article.php3?id_article=1276, 2006 (en ligne en 2006). COLLECTIF, «André Deluol», in Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Andr%C3%A9_Deluol, en ligne en 2006. Merci de nous indiquer tout autre donnée disponible sur cet artiste et son œuvre. |
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