CORPUS ARTISTIQUE ÉTAMPOIS
 
Auguste Corsin
La villa des Rochers à Étampes
vers 1904
Avec appel à contribution: aidez-nous à retracer l’histoire de cette maison et de son jardin.
       
La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)
 
     Vers 1904, Auguste Corsin, employé du chemin de fer Paris-Orléans résidant à Étampes, orna de ses créations naïves le jardin de la villa qu’il venait de se faire construire, aujourd’hui au n°50 du boulevard Saint-Michel.
     Cet exemple remarquable d’art populaire fut mis à l’honneur dans les années 30 par deux représentants du mouvement surréaliste, au même titre que la maison du fameux facteur Cheval, et fut l’objet de photographies et de reportages, dont l’un filmé.
     Merci à Jacques Corbel d’avoir ouvert ce dossier sur l’un des trésors méconnus d’Étampes, et à Jean-Claude Didon et Thierry Boudin d’y avoir déjà apporté des compléments. Chacun est convié à participer à ce chantier: souvenirs et documents de toutes sortes seront les bienvenus sur l’histoire de cette maison et de son jardin.
B. G., 29 décembre 2011
   

Auguste Corsin
La villa des Rochers à Étampes
vers 1904

Une recherche initiée et commencée par Jacques Corbel


Villa Les Rochers (cliché d'Eugène Rameau, vers 1915)
Villa Les Rochers (cliché d’Eugène Rameau, vers 1915?)

Villa Les Rochers (autre cliché d'Eugène Rameau, vers 1915)
Villa Les Rochers (cliché d’Eugène Rameau, vers 1920?)

     Nous sommes à la recherche de personnes qui possèderaient d’autres exemplaires de ces deux cartes qui auraient circulé et qui voudraient bien nous communiquer les dates auxquelles elles ont circulé, pour arriver à en dater approximativement les clichés.


Villa Les Rochers vers 2010 (cliché Google)
Villa Les Rochers (cliché Google, vers 2010)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)
Portrait photographique de l’artiste (extrait du documentaire de Brunius)


La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)
Une maison signée (cliché Jacques Corbel)


1. La vie d’Auguste Corsin

     La villa d’Auguste Corsin a suscité un certain intérêt dans les milieux artistiques parisiens au cours des années 30, c’est-à-dire après sa mort survenue en 1929. On y a vu un exemple d’art brut analogue au jardin du plus célèbre facteur Cheval. Pour autant, personne n’a pris la peine jusqu’à présent de se pencher sur ce que fut sa vie, comme si son œuvre était sortie du néant, à la manière des arts premiers produits par des peuples supposés sans histoire. De même les surréalistes y ont vu un peu facilement l’expression spontanée de l’inconscient qui les hantait.

     Qui était donc Auguste Corsin? Etait-ce donc une sorte de chaman?

     Louis Etienne Auguste Corsin était né le 7 mars 1861 à Montluçon. Son prénom d’usage fut en réalité Auguste, comme c’était déjà le cas pour son père Louis Philippe Auguste Corsin, ajusteur, et déjà probablement employé au chemin de fer. Notre artiste est donc né au sein de l’aristocratie ouvrière, dans laquelle il évoluera lui-même toute sa vie, celle des mécaniciens du chemin de fer.

     Le revenu de ces ouvriers était suffisant pour que leurs épouses restent sans profession, comme celles des bourgeois: c’était le cas de sa mère,
Marie Séraphine Lamy, comme ce sera celui de sa femme après leur mariage, la lingère étampoise Eugénie Palmyre Charlotte Lameth. Cette opulence relative est alors telle qu’un ouvrier de ce genre peut finir rentier, comme ce sera le cas de son père. Il est probable également qu’Auguste fit lui-même construire la maison dans laquelle il finit ses jours, et qui a fait sa célébrité.

     Peu après que ses parents ont emménagé à Étampes au n°9 de la rue Évezard, il s’y marie le 13 avril 1887. Auguste, âgé de 26 ans, est alors ajusteur-mécanicien, tandis que son père est passé machiniste au chemin de fer d’Orléans.

     Le nouveau ménage s’installe d’abord à Brives en Corrèze, probablement du fait d’une nouvelle affectation. Le fils aîné d’Auguste,
Louis, y naît le 5 juillet 1889 au n°2 de l’avenue de la gare. Son père, âgé de 28 ans, est désormais machiniste. Les témoins sont un autre machiniste et un élève machiniste, âgé de vingt-quatre ans, demeurant à Brive, avenue de la Gare, témoins qui ont signé.

     Auguste Corsin est de retour à Étampes au début 1892, au n°1 de la rue des Trois-Fauchets, où naît le 25 janvier sa fille Louise. Auguste est bien machiniste, tandis que son père, âgé de 59 ans, est maintenant rentier. Mais Louise meurt en bas-âge dix-huit mois plus tard, le 3 août 1893, à une nouvelle adresse, au n°15 de la rue Évezard. Auguste est toujours machiniste au chemin de fer d’Orléans. C’est toujours à cette adresse que naît son fils cadet Lucien, le 12 mars 1895. Le recensement de 1901 l’y trouve encore, avec sa femme, ses deux fils et sa belle-mère Henriette veuve Lameth, âgée de 75 ans. Il est alors qualifié
mécanicien employé par la compagnie d’Orléans, âgé de 40 ans.

     C’est donc entre 1901 et 1904 qu’il se fit bâtir la maison qui l’a fait connaître, car, au témoignage de sa veuve, c’est vers 1904 qu’il occupa à en orner le jardin. Cette maison ne paraît pas encore exister lors du recensement de 1901, et lors de celui de 1906, elle ne paraît pas porter encore de numéro: il y vit désormais avec sa femme et ses deux fils, toujours qualifié mécanicien employé par la compagnie Paris-Orléans.

     Le fils aîné d’Auguste Corsin, Louis, de la classe 1909
, part au front au début de la campagne avec le 2e régiment de zouaves. Blessé au combat d’Ecurie près d’Arras (novembre), il est évacué, puis versé à la 22e section de commis et ouvriers d’administration, où il passe caporal.

     Le fils cadet de Corsin, Lucien, apparemment de la classe 1915,
caporal au 204e régiment d’infanterie, est tué au combat le 1er juin 1918 à Moulin-sous-Touvent, dans l’Oise.

     
Le 22 mars 1919, le fils aîné de Corsin, seul survivant de ses trois enfants, près d’être démobilisé, se marie à Paris, XVIIIe arrondissement, avec Louise Léonie Lamotte.

     Cependant il meurt à Étampes chez ses parents exactement un mois plus tard,
des suites de la guerre selon une plaque commémorative, et plus précisément, selon une fiche conservée par les services des armées, des suites d’une “maladie aggravée en service”. Le service funèbre a lieu à Notre-Dame, en présence d’une assez nombreuse assistance.

     Sur les dernières années des Corsin nous sommes pour l’instant assez mal renseignés. La suite de l’enquête nous en apprendra davantage, il faut l’espérer. Corsin est mort en 1929, âgé d’environ 68 ans.

     C’est après sa mort que son jardin est découvert par Jacques Bernard Brunius, à qui sa veuve le fait visiter en 1939. Celle-ci paraît alors bien isolée et semble tomber dans la misère lors de l’occupation allemande. Le 24 février 1944, tout le mobiler de sa maison est vendu aux enchères,
précisément “à 13h. 30 (heure allemande)”.

Corsin présentant sa maison vers 1915
2. L’œuvre d’Auguste Corsin

     Nous manquons de données pour l’instant sur la nature et l’étendue exacte de l’œuvre de Corsin, ce “jardin dans lequel se baladent des animaux exotiques artificiels dans une végétation exubérante où cohabitent cactus et fougères” (Bruno Montpied, 2004), orné de totems, singes en ciment grimpant sur des palmiers à feuilles de zinc et autres sculptures” (Avant-Scène, 1967).

     Suivait-elle un plan? A-t-elle connu plusieurs étapes? C’est bien ce que laissent supposer deux cartes postales successives d’Eugène Rameau, pour l’instant mal datés, et qui indique déjà uine certaine notoriété locale dans les années 20. A-t-elle connu des repentirs? Sur quelle surface s’étendait-elle? Quels étaient les matériaux précis utilisés? Quelles étaient ses sources d’inspiration? Quelles lignes directrices la traversaient? Voilà quelques questions qui parmi d’autres mériteraient une étude approfondie, plutôt que d’en rester à de vagues considérations sur l’art brut ou je ne sais quelle sources inconscientes prétendument primitives.

     Pour cela il faudrait d’abord évaluer ce qui reste de ces réalisations, soit sur place ou ailleurs. Il suffit de comparer les deux vues d’ensemble que prit Eugène Rameau vers 1915 puis sans doute vers 1920 de cette maison avec son état actuel, vu depuis la rue, pour se rendre compte de l’état de dégradation de l’ensemble, qui a visiblement mal résisté à l’épreuve du temps.

     Il faudrait ensuite recouper tous les témoignages photographiques subsistants. Ce sont d’abord les photographies d’Eli Lotar, publiées dans une revue éphémère en 1933. Damarice Amao, qui a étudié l’œuvre photographique d’Eli Lotar, signale dans son fonds d’atelier les négatifs d’autres photographies de ce jardin, non publiées, et qu’il importerait de collecter. Il faut noter que d’après cette même auteure, aucune de ces photographies ne présente une vue d’ensemble du jardin, et que la plupart même ne cadrent que des détails décontextualisés.
Corsin présentant sa maison vers 1915
     Il importerait ensuite de décortiquer les quelques minutes consacrées à notre jardin du film en noir et blanc tournées en 1938 par Jacques-Bernard Brunius (à qui l’on devait déjà la découverte du l’œuvre du facteur Cheval), en en recoupant les données avec ce qui en reste aujourd’hui, notamment pour se faire une idée précise des couleurs et des matériaux utilisés.

     Ce documentaire sur les arts spontanés, tourné pour être visionné dans le Pavillon français de l’Exposition Internationale de New York en 1939, qui filme entre autres le Palais Idéal du facteur Cheval et les Rochers sculptés de l’abbé Fouré, a bien sûr sa valeur et son intérêt propre, témoin de l’esthétique des années 30 dans la mouvance du surréalisme. Mais c’est aussi un témoignage archéologique irremplaçable sur un patrimoine local aujourd’hui bien dégradé.

3. Requêtes

     Il existe sûrement d’autres photographies de ce jardin, sûrement en couleurs, qui ne s’est dégradé que progressivement.... même si déjà, lors de l’achat de cette maison par son propriétaire actuel, dans les années 70, la plupart de ses éléments décoratifs étaient dans un état de délabrement très avancé...

     Enfin il serait intéressant d’arriver à savoir s’il existe encore, en dehors de ce qui subsiste de son jardin, d’autres réalisations d’Auguste Corsin, puisqu’on nous parle notamment de peintures... croquis au crayon... tôles d’acier découpées et rivées en relief sur fond de tôle... peintures terminées où les personnages, plantes et animaux sont naturellement en relief... peintures sur tôle d’acier, procédé peu usuel” (Avant-scène 1967).

     Qui pourra nous renseigner, nous aider à collecter des informations sur cet artiste si original et intéressant? et sur l’histoire ultérieure de cette maison et de son jardin? ou encore sur d’autres réalisations de Corsin, peut-être conservées par quelques familles d’Étampes ou d’ailleurs?

     Tous les témoignages, toutes les contributions seront les bienvenus, mêmes les plus modestes, car ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.

Jacques Corbel et Bernard Gineste, décembre 2011




Témoignage de Jacques Brunius (1938-1939)
(clichés extraits de son film documentaire Violons d’Ingres, tourné en 1938)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)


Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)


Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)


Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)

Villa Les Rochers (extrait du film documentaire de Brunius, 1938-1939)




État actuel de conservation des piliers de la clôture (2011)
(clichés de Jacques Corbel)


La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)

La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)
 
La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)

  La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)
 
La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)

La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)

La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)

La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)

La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)

La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)

La villa Les Rochers en 2011 (cliché de Jacques Corbel)
 

ANNEXE 01
Données d’état civil sur l’artiste
recueillies par Jacques Corbel, Bernard Gineste et Jean-Claude Didon,  2011

Signature en 1895 de Corsin, de son père, de son frère et du maire Edouard Béliard, artiste peintre
Signature en 1895 de Corsin, de son père, de son frère, et du maire
Édouard Béliard, lui-même artiste peintre reconnu


1861
Naissance à Montluçon
L’an mil huit cent soixante un, le sept mars, à une heure du soir, par devant nous Jean Baptiste Gautron adjoint délégué par monsieur le maire pour remplir les fonctions d’officier de l’état civil de la ville de Montluçon, chef lieu de canton, département de l’Allier, est comparu Louis Philippe Auguste Corsin, ajusteur, âgé de vingt-huit ans, demeurant à Montluçon, rue du Moulin, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né ce matin à dix heures, de lui déclarant, en son domicile, et de Marie Séraphine Lamy, son épouse, âgée de vingt-six ans, sans profession, demeurant avec lui, et auquel il a donné les prénoms de Louis Etienne Auguste. Les dites déclaration et présentation faites en présence de Charles Colson, mécanicien, âgé de trente deux ans, et de Henri Guignard, homme d’équipe au chemin de fer, âgé de vingt cinq ans, amis du déclarant, domiciliés en cette ville, lesquels témoins ainsi que le père de l’enfant ont signé avec nous le présent acte, après lecture faite.  [Signé:] Guignard  Gautron  Colson  A. Corsin.” (saisie B.G. sur le registre de l’état civil d’Étampes mis en ligne par les AD91)
1876
Recensement à Étampes
Le rencensement de 1876 trouve Louis Etienne Auguste, 17 ans, au n°7 de la rue du Perray, chez ses père et mère, Louis Philippe Auguste Corsin, chauffeur, 44 ans, et Séraphine Marie Lamy, 41 ans, avec aussi son frère Louis Joseph, 10 ans (Th.B.).
1886
Recensement à Étampes
Les Corsin ne sont pas encore au n°9 de la rue Évezard à Étampes (registre du recensement d’Étampes en 1886 mis en ligne par les AD91 exploré par B.G.).
1887
Mariage d’Auguste Corsin à Étampes
“L’an mil huit cent-quatre-vingt-sept, le mercredi treize avril, à dix heures et demie du matin, sont comparus devant nous Alexandre Alfred Bouillet, second adjoint remplissant les fonctions d’officier de l’état civil de la ville d’Etampes, département de Seine-et-Oise, par empêchement de monsieur le maire et du premier adjoint, Louis Etienne Auguste Corsin, ajusteur-mécanicien, âgé de vingt-six ans, demeurant avec ses père et mère, né en la ville de Montluçon (Allier), le sept mars mil huit cent-soixante-un, fils majeur de Louis Philippe Auguste Corsin, machiniste au chemin de fer d’Orléans, âgé de cinquante-quatre ans, et de Marie Séraphine Lamy, son épouse, âgée de cinquante-deux ans, domiciliés ensemble à Etampes rue Evezard numéro neuf. Et la demoiselle Eugénie Palmyre Charlotte Lameth, lingère, âgée de vingt-quatre ans, demeurant avec sa mère, née en cette ville le dix février mil huit cent-soixante-trois, fille majeure de Victor Lameth, décédé à Saint-Maur-des-Fossés, département de la Seine, le douze mars mil huit cent-soixante-quinze, et de Henriette Charlotte Frazier, sa veuve, journalière, âgée de soixante ans, demeurant à Etampes rue du Filoir numéro premier. Lesquels nous ont présenté leurs actes de naissance, l’acte de décès du père de la future, un certificat délivré le douze de ce mois, par maitre Dardanne, notaire à Etampes, constatant que les futurs époux ont fait un contrat de mariage devant lui, et les actes de publication du présent mariage, faits en cette mairie les deux dimanches trois et dix avril présent mois, sans opposition. Et après avoir visé ces pièces pour être annexées, sauf l’acte de naissance de la future, nous en avons donné lecture aux parties comparantes assistées des quatre témoins ci-après nommés et qualifiés, ainsi que du chapitre six du titre du mariage sur les droits et devoirs respectifs des époux. Ensuite nous avons reçu la déclaration de Louis Etienne Auguste Corsin qu’il prend pour sa légitime épouse la demoiselle Eugénie Palmyre Charlotte Lameth et celle de  la demoiselle Eugénie Palmyre Charlotte Lameth qu’elle prend pour son légitime époux  Louis Etienne Auguste Corsin. En conséquence nous avons déclaré au nom de la loi, que  Louis Etienne Auguste Corsin et  Eugénie Palmyre Charlotte Lameth sont unis par le mariage. Tout ce que dessus fait à Etampes en l’hôtel de ville et publiquement, les dits jour, mois en an, en présence des père et mère de l’époux, de la mère de l’épouse, lesquels consentent au dit mariage, et aussi en présence de Charles Désiré Rabourdin, aubergiste, âgé de trente-deux ans, Constantin Lesage bonnetier âgé de soixante-sept ans, Célestin Félix Lamy, employé au chemin de fer âgé de quarante-deux ans, oncle de l’époux, tous trois domiciliés en cette ville, et Joseph Etienne Lamy, cultivateur, âgé de quarante-sept ans, demeurant à Erceville (Loiret), aussi oncle de l’époux, qui ont signé avec les époux, les père et mère de l’époux, et nous adjoint sus nommé, la mère de l’épouse a déclaré ne le savoir après lecture faite. — [Signé:] E. P. C. Lameth — L. E. A. Corsin — A. Corsin — Lamy — Rabourdin — Lesage — C. Lamy — J. Lamy — Bouillet.” (saisie B.G. sur le registre de l’état civil d’Étampes mis en ligne par les AD91)
1889
Naissance de son fils Louis à Brives
“Acte de naissance 209 — Corsin Louis Henri — Lan mil huit cent quatre-vingt-neuf, le cinq du mois de juillet à neuf heures du matin — Acte de naissance de Corsin Louis Henri du sexe masculin, né le cinq juillet à cinq heures du matin au domicile de ses père et mère— Fils de Louis Etienne Auguste Corsin, machiniste, âgé de vingt-huit ans et de Eugénie Palmyre Charlotte Lameth, son épouse, âgée de vingt-six ans, sans profession — Demeurant à Brive, Avenue de la gare numéro deux — Dressé par nous, Pierre Marcelin Roche, chevalier de la légion d’honneur, maire, officier de l’état civil de la commune de Brive — sur la présentation de l’enfant et la déclaration du père — enn présence de Masserre Célestin, machiniste, âgé de trente-quatre ans, demeurant à Brive, rue Puy Blanc et de Dalche Jean, élève machiniste, âgé de vingt-quatre ans, demeurant à Brive, avenue de la Gare, témoins qui ont signé.— Annotation: Marié à Paris XVIII avec Louise Léonie Lamotte  le 22 mars 1919.” (saisie J.-C. D. sur le registre de l’état civil de Brive mis en ligne par les AD19)
1892
Naissance de sa fille Louise à Étampes
“L’an mil huit cent-quatre-vingt-douze, le vingt-cinq janvier à une heure de relevée, pardevant nous François Michel Emile Lefebvre maire de la ville d’Etampes, officier de l’état-civil de la dite ville, département de Seine-et-Oise, a comparu Louis Etienne Auguste Corsin, machiniste, âgé de trente ans, domicilié en cette ville rue des Trois-Fauchets numéro premier, lequel nous a présenté une enfant du sexe féminin qu’il nous a dit être née ce matin à six heures en son domicile de lui et de Eugénie Palmyre Charlotte Lameth, son épouse, sans profession, âgée de vingt-huit ans, avec laquelle il demeure, et à laquelle enfant il a donné les prénoms de Augustine Louise Eugénie. Les dites déclaration et présentation faites en présence de Louis Philippe Auguste Corsin, rentier, âgé de cinquante-neuf ans aïeul de l’enfant, et de Paul Julien Servant, chauffeur, âgé de trente-huit ans, amis des parents de la dite enfant, domiciliés tous deux en cette ville. Et ont le comparant et les témoins signé le présent acte avc nous, maire sus-nommé, après lecture faite. — [Signé:] L. A. Corsin — A. Corsin — P. Servant — Fs Lefebvre.” (saisie B.G. sur le registre de l’état civil d’Étampes mis en ligne par les AD91)
1893
Décès de sa fille Louise à Étampes
“L’an mil huit cent-quatre-vingt-treize, le quatre août à neuf heures du matin, pardevant nous Edouard Joseph Béliard, maire de la ville d’Etampes, officier de l’état civil de la dite ville, département de Seine-et-Oise, officier d’académie, sont comparus Louis Etienne Auguste Corsin, machiniste au chemin de fer d’Orléans, âgé de trente-deux ans, père de l’enfant décédée ci-après nommée, et Louis Philippe Auguste Corsin rentier âgé de soixante-un ans, aïeul de la dite enfant décédée, tous deux demeurant à Etampes, lesquels nous ont déclaré que Augustine Louise Eugénie Corsin, âgée de dix-huit mois, née à Etampes, fille de Louis Etienne Auguste Corsin ci-dessus qualifé et de Eugénie Palmyre Charlotte Lameth, son épouse, sans profession, âgée de trente ans, domiciliés en cette ville rue Evezard numéro quinze, est décédée chez ses père et mère, hier à dix heures et demie du soir. Et, après nous être assuré du décès, nous avons dressé le présent acte que les comparants ont signé avec nous, maire sus-nommé, après lecture faire. — [Signé:] A. Corsin — A. Corsin — E. Béliard.” (saisie B.G. sur le registre de l’état civil d’Étampes mis en ligne par les AD91)
1895
Naissance de son fils Lucien à Étampes
“L’an mil huit cent-quatre-vingt-quinze le douze mars à deux heures et demie de relevée pardevant nous Edouard Joseph Béliard maire de la ville d’Etampes, officier de l’état civil de la dite ville, département de Seine-et-Oise, officier d’académie, a comparu Louis Etienne Auguste Corsin, employé au chemin de fer d’Orléans, âgé de trente quatre ans, domicilié en cette ville rue Evezard numéro quinze, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, qu’il nous a dit être né aujourd’hui à sept heures et demie du matin en son domicile de lui et de Eugénie Palmyre Charlotte Lameth, son épouse, sans profession, , âgée de trente-deux ans, avec laquelle il demeure, et auquel enfant il a donné les prénoms de Lucien Marcel. Les dites déclaration et présentation faites en présence de Louis Philippe Auguste Corsin, rentier, âgé de soixante-trois ans, aïeul de l’enfant, et de Louis Léon Joseph Corsin, employé au chemin de fer, âgé de vingt-huit ans, oncle du dit enfant, tous deux demeurant à Etampes. Et ont, le comparant et les témoins, signé le présent acte avec nous, maire sus-nommé, après lecture faite. — [Signé:] A. Corsin — A. Corsin — Corsin Léon — E. Béliard.” (saisie B.G. sur le registre de l’état civil d’Étampes mis en ligne par les AD91)
1901
Recensement à Étampes
Le recensement de 1901 trouve au n°15 de la rue Evezard, avec trois autres familles: “Auguste Corsin, mécanicien employé par la compagnie d’Orléans, chef [de ménage], 40 ans — Eugénie Lameth, sans profession, son épouse, 38 ans — Louis Corsin, leur enfant, 11 ans — Lucien Corsin, leur enfant, 6 ans — Henriette veuve Lameth, belle-mère, 75 ans”. (saisie B.G.)
1906
Recensement à Étampes
Le recensement de 1906 trouve au boulevard Saint-Michel, dans une maison apparemment sans numéro après le n°12: “Auguste Corsin, mécanicien employé par la compagnie Paris-Orléans, chef [de ménage], né en 1861 à Montluçon — Eugénie Lameth, sans profession, son épouse, née en 1863 à Etampes — Louis Corsin, leur fils, né en 1889 à Etampes [cette dernière donnée est erronée: Louis n’était pas né à Etampes mais à Brives] — Lucien Corsin, leur fils, né en 1895 à Etampes”. (saisie B.G. du registre du recensement d’Étampes en 1886 mis en ligne par les AD91).
1918
Décès de son fils cadet Lucien à la guerre Lucien Marcel Corsin né, matricule 208 Versailles, est mort au combat le 1er juin 1918 à Moulin sur Touvent dans l’Oise (source: J.-C. D.).
1918
id.
L’une des plaques commémoratives individuelles de l’église Notre-Dame d’Étampes confirme ces données: “Lucien M. Corsin — enfant de la Paroisse Notre-Dame d’Étampes — caporal au 204e régiment d’infanterie — décédé le 1er juin 1918 à Moulin-sous-Touvent (Oise)” (saisie de Philippe Gawski sur le site GenWeb en 2009, repérée par J.C.).
1919
Mariage de son fils aîné Louis à Paris
Marié à Paris XVIII avec Louise Léonie Lamotte  le 22 mars 1919.” (Annotation marginale à l’acte de naissance de  Louis, saisie J.-C. D. sur le registre de l’état civil de Brive mis en ligne par les AD19)
1919
Décès de son fils aîné à Étampes
Fiche mise en ligne par les autorités militaires: “Partie à remplir par le corps. — Nom: Corsin — Prénoms: Louis Henri — Grade: soldat — Corps: 22ème division de commis et ouvriers d’administration — Classe 1909 — N° matricule: 5106, au recrutement de: Versailles — Décédé le: 22 avril 1919 — à Étampes (Seine-et-Oise) — Genre de mort: maladie aggravée en service. — Né le: 5 juillet 1889, Département: Corrèze.” (repérage: J.-C. D.; saisie: B.G.).
1919
id. L’une des plaques commémoratives individuelles de l’église Notre-Dame d’Étampes confirme ces données: “Louis H. Corsin — enfant de la Paroisse Notre-Dame d’Étampes  caporal à la 22e section des commis et ouvriers d’administration — décédé le 22 avril 1919, mort des suites de la Guerre” (saisie de Philippe Gawski sur le site GenWeb en 2009, repérée par J.C.).
1919
Funérailles de son fils Louis à Étampes
Abeille d’Étampes du 26 avril 1919: “Carnet de deuil — Ce matin vendredi, ont eu lieu en l’église Notre-Dame, au milieu d’une nombreuse affluence, les obsèques du caporal Louis Corsin, de la 22e section des C.O.A., décédé chez ses parents, M. et Mme Auguste Corsin, boulevard Saint-Michel à Etampes. —  Louis Corsin, qui appartenait à la classe 1909, partit au front au début de la campagne avec le 2e régiment de zouaves; blessé au combat d’Ecurie près d’Arras, il était évacué, puis versé à la 22e section au moment de son passage dans l’auxiliaire: il obtenait bientôt les galons de caporal. —  Appelé à être bientôt démobilisé et se croyant guéri, il contractait mariage, il y a un mois à peine; il décédait mardi à l’âge de 29 ans, au milieu de ses parents désolés, dont l’autre fils, on le sait, a été tué au cours de la campagne. —  Nous présentons à cette famille si éprouvée, nos condoléances les plus sympathiques.” (repérage: J.-C. D. et J.C.; saisie: B.G.)
1929
Décès à Étampes



Fiche des autorités militaires sur la décès de Louis Corsin  en 1919
Fiche des autorités militaires sur la décès de Louis Corsin  en 1919
Fiches des autorités militaires sur le décès de Louis Corsin en 1919
Annonce du décès de Louis par l’Abeille d’Étampes du 26 avril



Sources: les Archives mises en ligne par les départements de l’Allier et de l’Essonne, saisies par Bernard Gineste en 2011

ANNEXE 02
Mise aux enchères du mobilier de la villa en février 1944
document signalé par Thierry Boudin (2012)


Mise aux enchères du mobilier de la ville en février 1944
Abeille d’Étampes 132/8 (19 février 1944), p. 2.

Etude de Me Bernard Dupré, commissaire-priseur.
Bon mobilier.
Literie et linge.

A vendre, aux enchères publiques, à Etampes, boulevard Saint-Michel, n°17, villa «Les Rochers» au domicile de madame veuve Corsin, le jeudi 24 février 1944 à 13h. 30 (heure allemande) et le lendemain à la même heure, s’il y a lieu.
     Comprenant: Bon buffet de salle à manger noyer à crédence, la haut vitrée. — 3 tables rondes. — Chaises cannées.
     Horloge avec sa boîte. — Lustre électrique bois.  Assiette décorative. — Service à café. — Vaisselle. — Verrerie. — 12 couverts table, métal argenté.
     3 bonnes armoires portes pleines noyer. — Bonne armoire à glace acajou. — 3 couchettes avec sommier. — Lit-cage. — Tables de nuit. — Commode. — Table toilette. Fauteuils et chaises rembourrées. — Glaces. — Pendules. — Tableaux. — Porte-chapeaux-porte-parapluies. — Salamandre.
     6 bons matelas et lits de plume. — Couvertures. — Edredons. — Rideaux. — Coupons.
     20 draps. — taies oreiller. — Serviettes table et toilette. — Nappes. — 45 essuies-mains. — Linges divers.
     Petite cuisinière. — Buffets et tables cuisine. — Chaises. — Batterie cuisine.
     2 petits bancs jardin. — Echelles double et simple. — Outils jardin. — Volière sur pieds.
     Porte-bouteilles fer (1000). — Bouteilles vides et autres objets. 



ANNEXE 03

Ascendance de l’artiste jusqu’au XVIIe siècle: la famille Corsin
recherches commencées en février par Jean-Claude Didon,
poursuivies avec une rapidité étonnante par Thierry Boudin
complétées aussi par Jacques Corbel les jours suivants
 
     Notre artiste est né à Montluçon le 7 mars 1861, fils de Louis Philippe Auguste Corsin, 28 ans, ajusteur, et de Marie Séraphine Lamy, 26 ans, sans profession. (B.G.)

     Son père, Louis Philippe Auguste Corsin, était né à Étampes le 23 août 1832, fils de Corsin Louis Benjamin, charpentier, et de Marie Séraphine Servant, domiciliés au n°27 de la rue Sainte-Croix (J.-Cl.D. et Th.B). Le recensement de 1836 le trouve, Auguste Corsin, 4 ans chez ses père et mère, aîné de trois enfants, au n°29 de la rue Sainte-Croix (voir ci-dessous). Il s’est marié à Étampes avec Marie Séraphine Lamy, le 22 mai 1860, alors qualifié chauffeur au chemin de fer et domicilié Carrefour aux Chats (Th.B.). Le rencensement de 1876 le trouve au n°7 de la rue du Perray, Louis Philippe Auguste Corsin, chauffeur, 44 ans, avec sa femme Séraphine Marie Lamy, 41 ans, et ses deux fils Louis Etienne Auguste, 17 ans, et Louis Joseph, 10 ans (Th.B.).
 
     Son grand-père, Louis Benjamin Corsin, était né à Étampes le 21 frimaire de l’an treize (12 décembre 1804), fils de Louis Corsin, maçon en plâtre, et de Catherine Duperche, domiciliés place Notre Dame (Th.B.). Il s’était marié à Étampes avec Anne Séraphine Servant le 2 août 1831, alors qualifié charpentier et domicilié au n°7 de la rue Darnatal. (Th.B.). Le recensement de 1836 le trouve, Louis Corsin, journalier, 31 ans, avec sa femme Séraphine Servant, 32 ans, au n°29 de la rue Sainte-Croix: ils ont trois enfants: Auguste, 4 ans, Louise, 2 ans, et Séraphine, 1 mois. Sous la monarchie de Juillet (1830-1848) il est signalé comme ouvrier mécanicien” et “l’un des animateurs d’une société ouvrière mal déterminée, peut-être d’un simple groupe d’amis abonnés à un journal (Claude Pennetier, chercheur CNRS [dir.], Le Maitron, cf. infra, cité par Jacques Corbel). Il fut encore inquiété par la police en 1852, pour avoir essayé de fonder une société de secours mutuels, à laquelle l’autorisation préfectorale fut refusée, bien que Corsin eût fait valoir que la nouvelle société ne porterait aucun préjudice à celle qui existait déjà, puisqu’elle accueillerait des travailleurs ne pouvant appartenir à la première.(Claude Pennetier, chercheur CNRS [dir.], Le Maitron, cf. infra, cité par Jacques Corbel; cf. aussi Muriel Genthon, Arlette Auduc, La République confisquée: 1848 en Essonne, p. 381, ici, cité par B.G.) Le recensement de 1872, le trouve, Louis Benjamin Corsin, chauffeur, avec sa femme Anne Séraphine Servant, au n°3 du Carrefour aux Chats, tous deux âgés de 68 ans. Il décède 9 octobre 1874, qualifié chauffeur, âgé de 79 ans, au n° 1 rue du Carrefour aux Chats (Th.B.). Le recensement de 1881 trouve sa veuve (prénommé par erreur Marie) au n° 6 de la rue Baugin, âgée de 77 ans, sans profession (Th.B.) et celui de 1886 à la même adresse (cette fois correctement prénommé Séraphine), âgée de 82 ans (Th.B.). Elle décède à la même adresse le 10 octobre 1888, âgée de 84 ans, au n°6 rue Baugin (Th.B.)

     Son arrière-grand-père, Louis Corsin, avait été baptisé le 22 septembre 1751 à Guillerval, en même temps que son jumeau, fils de Jean Corsin et de Marie Louise Gatineau (Th.B.). Il mourut le 4 janvier 1821 à Étampes, à l’hospice, alors qualifié maçon en plâtre originaire de Guillerval, âgé de 71 ans. (Th.B.). Sa veuve Marie Catherine Duperche, veuve Louis Corsin décède le 7 février 1839, âgée de 65 ans, au n°7 rue Darnatal (Th.B.)

     Son arrière-arrière-grand-père, Jean Corsin (fils du défunt Pierre Corsin et de la deffunte Luce Dujat Luce), s’était marié en premières noces le 24 février 1727, à Congerville-Thionville avec Cantienne Roger Cantienne (Th.B.). Puis, veuf de cette Cantienne Roger, il se remarie à Pussay le 27 juin 1746 à Marie Louise  Gatineau (fille du défunt Etienne Gatineau et de Marie Leger), dont il aura Louis Corsin en 1751 (Th.B.)

     Son arrière-arrière-arrière-grand-père, Pierre Corsin, fils du défunt René Corsin et de Marguerite Cartaut, s’était marié le 14 février 1695, à Guillerval, avec Luce Dujat (fille de Gilles Dujat et de Denise Chrestien). Tous deux  décédèrent avant 1727
(Th.B.).

     Son arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père, René Corsin, fils de Denis Corsin et de Michelle Benard, s’était marié à Guillerval le 27 avril 1654 avec Marguerite Cartaut, et il était déjà mort en 1695 (Th.B.).

     Son arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père était Denis Corsin, époux de Michelle Benard (Th.B.), ce dernier Denis Corsin, encore vivant en 1654, étant aussi la souche dont descend François Rebiffé via son autre fils Jean Corsin, père de Protais Corsin, père de Michel Corsin.

     L’enquête paraît bien avancée. Merci à toute personne qui pourrait la compléter, d’une manière ou d’une autre.



ANNEXE 04

Le grand-père de l’artiste inquiété par la police politique
de Louis-Philippe puis de Napoléon III


Extrait du Maitron
(dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social)

CORSIN Louis, Benjamin

Né le 19 décembre 1804 à Étampes (Seine-et-Oise).
Ouvrier mécanicien dans sa ville natale, il fut un des animateurs d’une société ouvrière mal déterminée, peut-être d’un simple groupe d’amis abonnés à un journal, sous la monarchie de Juillet. Il fut encore inquiété par la police en 1852, pour avoir essayé de fonder une société de secours mutuels, à laquelle l’autorisation préfectorale fut refusée, bien que Corsin eût fait valoir que la nouvelle société ne porterait aucun préjudice à celle qui existait déjà, puisqu’elle accueillerait des travailleurs ne pouvant appartenir à la première.

SOURCE: Arch. dép. Seine-et-Oise, Poursuites et enquêtes judiciaires 1852.
Publié ici avec l’aimable autorisation de Claude Pennetier, chercheur CNRS, directeur du Maitron
Site du Maitron Page des Amis du Maitron Site de l’éditeur papier du Maitron


Extrait d’un article de Laurent Goux
(
“Révolutions et coup d’état: un écho provincial”)
     C’est le plébiscite du 21-22 décembre qui donne l’occasion aux Étampois de manifester leur opinion. Les résultats de l’arrondissement d’Étampes, publiés par l’Abeille du 27 décembre [p.100] sont les suivants: sur 11 971 votants, 10 643 répondent Oui; à une écrasante majorité, les électeurs de la région d’Etampes approuvent le maintien de l’autorité de Louis-Napoléon Bonaparte et lui délèguent les pouvoirs nécessaires pour établir une constitution. Les opposants, sont moins de 10%; parmi eux le nommé Corsin, employé des chemins de fer, qui est arrêté pour avoir frauduleusement donné un bulletin Non à une personne qui lui demandait un billet Oui. Pis encore, on, trouve sur lui quatre autres bulletins Non écrits à l’encre rouge.

Source alléguée: Abeille d’Étampes, n° du 27 décembre 1851.
     Laurent GOUX, “Révolutions et coup d’état: un écho provincial, in ÉTAMPES-HISTOIRE, Le Pays d’Étampes au XIXe siècle, Le Mée-sur-Seine, Amattéis, 1991, pp. 99-100 (saisie de Jean-Claude Didon).


Abeille d’Étampes du 27 décembre 1851
citée par l’
Abeille d’Étampes du 8 septembre 1934

     Nous nous demandions dans une précédente version de cette page où Laurent Goux, cité ci-dessus, avait pu consulter le numéro du l’Abeille 27 décembre 1851, absent des Archives municipales comme tous ceux de cette année-là, et absent également de la collection des Archives départementales. Thierry Boudin a trouvé la solution de cette énigme, et on doit l’en remercier chaleureusement. Un érudit anonyme a publié en 1934 dans l’Abeille d’Étampes une compilation en deux parties intitulée “Les plébiscites français dans la région d’Etampes” (dans les numéros des 8 septembre et 13 octobre 1934). Il s’agit de simples extraits de l’Histoire Contemporaine d’Albert Malet, qui est alors un manuel scolaire, très heureusement complétés par des extraits d’époque de l’Abeille d’Étampes, extraits d’autant plus précieux que les originaux en sont en partie introuvables aujourd’hui.
B.G., février 2013
     Les plébiscites français dans la région d’Etampes [...]
     [...] Abeille d’Etampes du 27 décembre 1851:
     Résultat du vote sur le plébiscite du 2 décembre pour l’arrondissement d’Etampes:
Nombre des électeurs inscrits
11.971
Votants
10.643
Votes exprimés pour oui
9.566
Votes exprimés pour non
946
Bulletins incorrects
131
     Les votes connus pour le département de Seine-et-Oise sont 111.019 oui, 8.485 non. [...]
     Dans l’arrondissement d’Etampes, 25 communes sur 69 ont voté oui à l’unanimité. [...]
     A Etampes, le nommé Corsin, employé de chemin de fer a été arrêté par les soins de M. le commissaire de police pour avoir frauduleusement donné un bulletin  portant le mot non au sieur Fretin qui le priait de lui en remettre un portant le mot oui. Le sieur Corsin est en outre inculpé d’outrages envers un commandant de la force publique : une perquisition a été faite à son domicile ; au moment de son arrestation, le sieur Corsin était porteur de quatre bulletins portant le mot non, écrit à l’encre rouge.
     Cet individu doit comparaitre mercredi devant la police correctionnelle. [...]
     [...] Abeille d’Etampes du 3 janvier 1852: [...]
     [...] Le sieur Corsin, chauffeur de la machine fixe à Etampes a été condamné à 6 jours d’emprisonnement pour outrage envers un commandant de la force publique; on nous assure que M. le Procureur de la République a interjeté appel de ce jugement.
     Par arrêté de M. le Préfet de Seine-et-Oise le sieur Corsin a été révoqué de ses fonctions de sergent-major de la 4e compagnie du bataillon d’Etampes de la Garde nationale.


Source: Abeille d’Étampes du 8 septembre 1934
(signalé et saisi par Thierry Boudin, février 2013)

     Sources: Pièces jointes à des courriels de Jacques Corbel en date des 10 et 16 octobre 2011, puis des contributeurs précités en février-mars 2012 puis 2013.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE

Édition

     Jacques CORBEL, Bernard GINESTE, Jean-Claude DIDON, Thierry BOUDIN et qui voudra [éd.], «Auguste Corsin: La Villa des Rochers à Étampes (art brut, vers 1904)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-20-corsin1904rochers.html, 2011.

Diffusion du contenu de cette page sur le web anglophone

     Henk VAN ES (ici), «Auguste Corsin, La villa des rochers/The villa of rocks» [page de blog], in ID., Outsider Environments, Europe [blog néerlandais consacré aux jardins insolites européens], http://outsider-environments.blogspot.com/2012/02/auguste-corsin-la-villa-des-rochersthe.html, 9 février 2012.

Sources


     Eugène RAMEAU [photographe à Étampes],
Les “Rochers”, Villa originale, Boulevard St-Michel [carte postale], Étampes Rameau [carte n°630], vers 1915.

     Alejo CARPENTIER [auteur du texte] & Éli LOTAR [auteur des photographies], « Les maisons étranges » in Le Phare de Neuilly 2 (1933).
     Dont un compte-rendu par
AMAO 2009, ci-dessous, qui se réfère en outre à des «négatifs composant le reste de la série localisés dans son fonds d’atelier.

     Jacques-Bernard BRUNIUS (pseudonyme de Jacques Henri COTTANCE, 1906-1967), Violons d’Ingres [court-métrage noir et blanc; 30 mn; musique de Maurice Jaubert; photographies de Denise Bellon; poèmes lus par Agnès Capri], conservé à la Cinémathèque française [appartenant à réalisatrice et productrice Yannick Bellon, nièce de Brunius].
     N.B.: AMAO 2009, ci-dessous, attire l’attention sur ce fait:
Les documents d’archives du montage de Violon d’Ingres sont conservés à la Cinémathèque Française à Paris et fournissent quelques renseignements sur cet Auguste Corsin.

      ANONYME, «Script du film Violons d’Ingres», in Avant-Scène Cinéma 67 (février 1967), spécialement pp. 55-56 pour le passage concernant la Villa Les rochers.

     Jardin Corsin à Étampes, orné de totems, singes en ciment grimpant sur des palmiers à feuilles de zinc et autres sculptures. A Étampes, Mme veuve Corsin nous fait visiter le jardin décoré par son mari vers 1904. Portrait de Corsin. Auguste Corsin était employé à la gare d’Arpajon. Séquence. Peintures de Corsin: a) Croquis au crayon. b) Tôles d’acier découpées et rivées en relief sur fond de tôle. c) Peintures terminées où les personnages, plantes et animaux sont naturellement en relief. Corsin est aussi l’auteur de peintures sur tôle d’acier, procédé peu usuel.

     Catherine PRÉVERT [éd.], «Mon frère Jacques, par Pierre Prévert» [coffret 3 DVD (386 mn); livret illustré; 5 films rares (dont celui de Jacques-Bernard Brunius: Violons d’Ingres)], Paris, Doriane Films, 2004 [en vente en 2011 pour 35 euros].
     Dossier de presse sur cette réédition à cette adresse: http://prevert.pagesperso-orange.fr/presse.htm, en ligne en 2011.


     Bruno MONTPIED, «Violons d’Ingres. Un film de de Jacques-Bernard Brunius», in  Création franche 25 (octobre 2005), pp.?-?.
     Dont une réédition en ligne par Bruno Montpied: Violons d’Ingres. Un film de de Jacques-Bernard Brunius [fichier Word; 4 p.], 37a061b18b8cf4b7ff65ec6190c6bc3c.doc, 2007, en ligne en 2011.

     COLLECTIF D’INTERNAUTES, «Violons d’Ingres», in Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Violons_d%27Ingres, depuis 2008, en ligne en 2011.

     Damarice AMAO (Université Paris IV),
«Eli Lotar un photographe professionnel et militant en marge du Surréalisme», in Colloque L’image comme stratégie: des usages du médium photographique dans le surréalisme, organisé par l’Association de recherche sur l’image photographique (ARIP) et l’équipe d’accueil «Histoire culturelle et sociale de l’art» - Université Paris I Panthéon-Sorbonne (HiCSA), Institut national d’histoire de l’art (INHA), le vendredi 11 décembre 2009.
     Dont une édition numérique [fichier .pdf; 12 p.], http://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/CIRHAC/AmaoWEB.pdf
, en ligne en 2011, spécialement pp. 8-9.

     Extraits, pp.8-9: Outre sa collaboration à Documents, Lotar collabore à une revue d’esprit «surréaliste»: Le Phare de Neuilly [...]. Dans le numéro deux, quatre photographies de Lotar, accompagnent un reportage signé par Alejo Carpentier: «Les maisons étranges». Il est question de la maison d’un employé de la gare d’Arpajon, commune de banlieue parisienne. Sans livrer plus d’éléments précis sur l’identité du propriétaire, Carpentier raconte comment chaque jour cet employé travaille à son jardin selon les fantaisies de son esprit et en réalise une description précise. Un jardin dans lequel se baladent des animaux exotiques artificiels dans une végétation exubérante où cohabitent cactus et fougères. L’auteur de ce jardin pittoresque, débuté en 1904, se nomme en réalité Auguste Corsin. Son entreprise créatrice est à mettre en relation avec la fascination exercée sur les surréalistes pour les sculptures délirantes du Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives, découvert par Jacques Bernard Brunius et plus largement pour les manifestations architecturales compulsives nés de l’inconscient. Tout comme le Palais Idéal du Facteur Cheval ou plus tardivement le jardin surréaliste d’Edward James au Mexique, la maison étrange d’Auguste Corsin est une manifestation objective exemplaire de l’inconscient et du désir, chers aux surréalistes. Les photographies de Lotar publiées dans le Phare de Neuilly ne présentent pas de vues d’ensemble du jardin tout comme les négatifs composant le reste de la série localisés dans son fonds d’atelier. Lotar s’attache à différents détails plus ou moins identifiables. Il s’attarde sur la présence inattendue et quasi incongrue de ces oiseaux exotiques dans un jardin de banlieue [p.9] parisienne. L’image ouvrant le court reportage présente en plan serré, un des élément du jardin, une cavité ou un autel, une image difficilement identifiable qui laisse le spectateur libre de se livrer à ses propres projections.
     L’auteur ajoute en note 17, p.8: En 1939, Jacques Bernard Brunius réalise un documentaire Violon d’Ingres faisant l’éloge de l’amateurisme artistique et des créateurs autodidactes tels que le Douanier Rousseau, le peintre Ingres ou encore l’employé de gare Auguste Corsin. Les documents d’archives du montage de Violon d’Ingres sont conservés à la Cinémathèque Française à Paris et fournissent quelques renseignements sur cet Auguste Corsin.


 
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