Auguste Corsin
La villa des Rochers à Étampes
vers 1904
Une recherche initiée et commencée
par Jacques Corbel
Villa Les Rochers (cliché d’Eugène
Rameau, vers 1915?)
Villa Les Rochers (cliché d’Eugène
Rameau, vers 1920?)
Nous sommes à la recherche de personnes
qui possèderaient d’autres exemplaires de ces deux cartes qui
auraient circulé et qui voudraient bien nous communiquer les dates
auxquelles elles ont circulé, pour arriver à en dater approximativement
les clichés.
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Villa Les Rochers (cliché Google,
vers 2010)
Portrait photographique de l’artiste
(extrait du documentaire de Brunius)
Une maison signée (cliché
Jacques Corbel)
1. La vie d’Auguste Corsin
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La villa d’Auguste Corsin a suscité un certain intérêt
dans les milieux artistiques parisiens au cours des années 30,
c’est-à-dire après sa mort survenue en 1929. On y a vu
un exemple d’art brut analogue au jardin du plus célèbre
facteur Cheval. Pour autant, personne n’a pris la peine jusqu’à
présent de se pencher sur ce que fut sa vie, comme si son œuvre était
sortie du néant, à la manière des arts premiers produits
par des peuples supposés sans histoire. De même les surréalistes
y ont vu un peu facilement l’expression spontanée de l’inconscient
qui les hantait.
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Qui était donc Auguste Corsin? Etait-ce donc une sorte
de chaman?
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Louis Etienne Auguste
Corsin était né le 7 mars 1861 à Montluçon.
Son prénom d’usage fut en réalité Auguste, comme
c’était déjà le cas pour son père Louis
Philippe Auguste Corsin, ajusteur, et déjà probablement
employé au chemin de fer. Notre artiste est donc né au
sein de l’aristocratie ouvrière, dans laquelle il évoluera
lui-même toute sa vie, celle des mécaniciens du chemin
de fer.
Le revenu de ces ouvriers était
suffisant pour que leurs épouses restent sans profession,
comme celles des bourgeois: c’était le cas de sa mère,
Marie Séraphine Lamy, comme ce
sera celui de sa femme après leur mariage, la lingère
étampoise Eugénie Palmyre Charlotte
Lameth. Cette opulence relative est alors telle qu’un ouvrier de ce
genre peut finir rentier, comme ce sera le cas de son père.
Il est probable également qu’Auguste fit lui-même construire
la maison dans laquelle il finit ses jours, et qui a fait sa célébrité.
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Peu après que ses parents ont emménagé
à Étampes au n°9 de la rue Évezard, il s’y
marie le 13 avril 1887. Auguste, âgé
de 26 ans, est alors ajusteur-mécanicien,
tandis que son père est passé machiniste au chemin
de fer d’Orléans.
Le nouveau ménage s’installe d’abord
à Brives en Corrèze, probablement du fait d’une nouvelle
affectation. Le fils aîné d’Auguste, Louis, y naît le 5 juillet 1889 au
n°2 de l’avenue de la gare. Son père, âgé de 28 ans,
est désormais machiniste. Les témoins sont
un autre machiniste et un élève
machiniste, âgé de vingt-quatre ans, demeurant à Brive,
avenue de la Gare, témoins qui ont signé.”
Auguste Corsin est de retour à Étampes
au début 1892, au n°1 de la rue des Trois-Fauchets, où
naît le 25 janvier sa fille Louise. Auguste est bien machiniste,
tandis que son père, âgé de 59 ans, est maintenant
rentier. Mais Louise meurt en bas-âge dix-huit
mois plus tard, le 3 août 1893, à une nouvelle adresse,
au n°15 de la rue Évezard. Auguste est toujours machiniste
au chemin de fer d’Orléans. C’est toujours à cette adresse
que naît son fils cadet Lucien, le 12 mars 1895. Le recensement
de 1901 l’y trouve encore, avec sa femme, ses deux fils et sa belle-mère
Henriette veuve Lameth, âgée de 75 ans. Il est alors qualifié
mécanicien employé
par la compagnie d’Orléans, âgé
de 40 ans.
C’est donc entre
1901 et 1904 qu’il se fit bâtir la maison qui l’a fait connaître,
car, au témoignage de sa veuve, c’est vers 1904 qu’il occupa
à en orner le jardin. Cette maison ne paraît pas encore
exister lors du recensement de 1901, et lors de celui de 1906, elle ne
paraît pas porter encore de numéro: il y vit désormais
avec sa femme et ses deux fils, toujours qualifié mécanicien
employé par la compagnie Paris-Orléans.
Le fils aîné d’Auguste Corsin,
Louis, de la classe 1909, part au front au début
de la campagne avec le 2e régiment de zouaves. Blessé au
combat d’Ecurie près d’Arras (novembre), il est évacué,
puis versé à la 22e section de commis
et ouvriers d’administration, où il passe caporal.
Le fils cadet de Corsin, Lucien, apparemment
de la classe 1915, caporal au 204e régiment
d’infanterie, est tué au combat le 1er
juin 1918 à Moulin-sous-Touvent, dans l’Oise.
Le 22 mars 1919, le fils aîné de Corsin, seul survivant de ses trois
enfants, près d’être démobilisé, se marie
à Paris, XVIIIe arrondissement, avec Louise
Léonie Lamotte.
Cependant il meurt à Étampes
chez ses parents exactement un mois plus tard, “des suites de la guerre” selon une plaque commémorative, et plus précisément, selon une fiche conservée
par les services des armées, des suites
d’une “maladie aggravée en service”. Le service funèbre a lieu à Notre-Dame, en présence
d’une assez nombreuse assistance.
Sur les dernières
années des Corsin nous sommes pour l’instant assez mal renseignés.
La suite de l’enquête nous en apprendra davantage, il faut l’espérer.
Corsin est mort en 1929, âgé d’environ 68 ans.
C’est après sa mort que son jardin est
découvert par Jacques Bernard Brunius, à qui sa veuve le
fait visiter en 1939. Celle-ci paraît alors bien isolée et
semble tomber dans la misère lors de l’occupation allemande. Le
24 février 1944, tout le mobiler de sa maison est vendu aux enchères,
précisément “à 13h. 30 (heure allemande)”.
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2. L’œuvre d’Auguste Corsin
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Nous manquons de données pour l’instant sur la nature
et l’étendue exacte de l’œuvre de Corsin,
ce “jardin dans lequel se baladent des animaux exotiques
artificiels dans une végétation exubérante où
cohabitent cactus et fougères” (Bruno
Montpied, 2004), “orné de totems, singes en ciment grimpant sur des
palmiers à feuilles de zinc et autres sculptures” (Avant-Scène, 1967).
Suivait-elle un plan? A-t-elle connu plusieurs
étapes? C’est bien ce que laissent supposer deux cartes postales
successives d’Eugène Rameau, pour l’instant mal datés,
et qui indique déjà uine certaine notoriété
locale dans les années 20. A-t-elle connu des repentirs? Sur quelle
surface s’étendait-elle? Quels étaient les matériaux
précis utilisés? Quelles étaient ses sources d’inspiration?
Quelles lignes directrices la traversaient? Voilà quelques questions
qui parmi d’autres mériteraient une étude approfondie,
plutôt que d’en rester à de vagues considérations
sur l’art brut ou je ne sais quelle sources inconscientes prétendument
primitives.
Pour
cela il faudrait d’abord évaluer ce qui reste de ces réalisations,
soit sur place ou ailleurs. Il suffit de comparer les deux vues d’ensemble
que prit Eugène Rameau vers 1915 puis sans doute vers 1920 de
cette maison avec son état actuel, vu depuis la rue, pour se
rendre compte de l’état de dégradation de l’ensemble, qui
a visiblement mal résisté à l’épreuve du
temps.
Il faudrait
ensuite recouper tous les témoignages photographiques subsistants.
Ce sont d’abord les photographies d’Eli Lotar, publiées dans une
revue éphémère en 1933. Damarice Amao, qui a étudié
l’œuvre photographique d’Eli Lotar, signale dans
son fonds d’atelier les négatifs d’autres photographies de ce
jardin, non publiées, et qu’il importerait de collecter. Il faut
noter que d’après cette même auteure, aucune de ces photographies
ne présente une vue d’ensemble du jardin, et que la plupart même
ne cadrent que des détails décontextualisés.
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Il importerait ensuite de décortiquer les quelques minutes
consacrées à notre jardin du film en noir et blanc tournées en 1938 par Jacques-Bernard
Brunius (à qui l’on devait déjà la découverte
du l’œuvre du facteur Cheval), en en recoupant les
données avec ce qui en reste aujourd’hui, notamment pour se
faire une idée précise des couleurs et des matériaux
utilisés.
Ce documentaire sur les arts spontanés,
tourné pour être visionné dans le Pavillon français
de l’Exposition Internationale de New York en 1939, qui filme entre
autres le Palais Idéal du facteur Cheval et les Rochers sculptés
de l’abbé Fouré, a bien sûr sa valeur et son intérêt
propre, témoin de l’esthétique des années 30
dans la mouvance du surréalisme. Mais c’est aussi un témoignage
archéologique irremplaçable sur un patrimoine local
aujourd’hui bien dégradé.
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3.
Requêtes
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Il existe sûrement d’autres photographies de ce jardin,
sûrement en couleurs, qui ne s’est dégradé que
progressivement.... même si déjà, lors de l’achat
de cette maison par son propriétaire actuel, dans les années
70, la plupart de ses éléments décoratifs étaient
dans un état de délabrement très avancé...
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Enfin il serait intéressant d’arriver à savoir
s’il existe encore, en dehors de ce qui subsiste de son jardin, d’autres
réalisations d’Auguste Corsin, puisqu’on nous parle notamment
de “peintures... croquis au
crayon... tôles d’acier découpées et rivées
en relief sur fond de tôle... peintures terminées où
les personnages, plantes et animaux sont naturellement en relief... peintures sur tôle d’acier, procédé peu
usuel” (Avant-scène 1967).
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Qui pourra nous renseigner, nous aider à collecter des
informations sur cet artiste si original et intéressant? et sur
l’histoire ultérieure de cette maison et de son jardin? ou encore
sur d’autres réalisations de Corsin, peut-être conservées
par quelques familles d’Étampes ou d’ailleurs?
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Tous les témoignages, toutes les contributions seront
les bienvenus, mêmes les plus modestes, car ce sont les petits
ruisseaux qui font les grandes rivières.
Jacques Corbel et Bernard
Gineste, décembre 2011
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Témoignage
de Jacques Brunius (1938-1939)
(clichés extraits de son
film documentaire Violons d’Ingres, tourné en 1938)
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État actuel de conservation des piliers de la clôture
(2011)
(clichés de Jacques Corbel)
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ANNEXE 01
Données d’état
civil sur l’artiste
recueillies par Jacques Corbel, Bernard Gineste
et Jean-Claude Didon, 2011
Signature en 1895 de Corsin, de son
père, de son frère, et du maire
Édouard Béliard, lui-même artiste peintre
reconnu
1861
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Naissance
à Montluçon
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“L’an mil huit cent soixante un, le sept mars, à une heure
du soir, par devant nous Jean Baptiste Gautron adjoint délégué
par monsieur le maire pour remplir les fonctions d’officier de l’état
civil de la ville de Montluçon, chef lieu de canton,
département de l’Allier, est comparu Louis Philippe Auguste
Corsin, ajusteur, âgé de vingt-huit ans, demeurant à
Montluçon, rue du Moulin, lequel nous a présenté
un enfant du sexe masculin, né ce matin à dix heures,
de lui déclarant, en son domicile, et de Marie Séraphine
Lamy, son épouse, âgée de vingt-six ans, sans profession,
demeurant avec lui, et auquel il a donné les prénoms de
Louis Etienne Auguste. Les dites déclaration et présentation
faites en présence de Charles Colson, mécanicien, âgé
de trente deux ans, et de Henri Guignard, homme d’équipe au chemin
de fer, âgé de vingt cinq ans, amis du déclarant,
domiciliés en cette ville, lesquels témoins ainsi que le
père de l’enfant ont signé avec nous le présent acte,
après lecture faite. — [Signé:] Guignard — Gautron — Colson — A. Corsin.” (saisie B.G. sur le registre
de l’état civil d’Étampes mis en ligne par les AD91)
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1876
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Recensement
à Étampes
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Le rencensement de 1876 trouve
Louis Etienne Auguste, 17 ans, au n°7 de la rue du Perray, chez ses père et mère,
Louis Philippe Auguste Corsin, chauffeur, 44 ans, et Séraphine Marie
Lamy, 41 ans, avec aussi son frère Louis Joseph, 10 ans (Th.B.).
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1886
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Recensement
à Étampes
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Les
Corsin ne sont pas encore au n°9 de la rue Évezard à Étampes
(registre du recensement d’Étampes en 1886 mis en ligne par les AD91 exploré par
B.G.).
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1887
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Mariage
d’Auguste Corsin à Étampes
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“L’an
mil huit cent-quatre-vingt-sept, le mercredi treize avril, à
dix heures et demie du matin, sont comparus devant nous Alexandre Alfred
Bouillet, second adjoint remplissant les fonctions d’officier de l’état
civil de la ville d’Etampes, département de Seine-et-Oise, par
empêchement de monsieur le maire et du premier adjoint, Louis Etienne
Auguste Corsin, ajusteur-mécanicien, âgé de vingt-six
ans, demeurant avec ses père et mère, né en la ville
de Montluçon (Allier), le sept mars mil huit cent-soixante-un,
fils majeur de Louis Philippe Auguste Corsin, machiniste au chemin de
fer d’Orléans, âgé de cinquante-quatre ans, et de Marie
Séraphine Lamy, son épouse, âgée de cinquante-deux
ans, domiciliés ensemble à Etampes rue Evezard numéro
neuf. Et la demoiselle Eugénie Palmyre Charlotte Lameth, lingère,
âgée de vingt-quatre ans, demeurant avec sa mère, née
en cette ville le dix février mil huit cent-soixante-trois, fille
majeure de Victor Lameth, décédé à Saint-Maur-des-Fossés,
département de la Seine, le douze mars mil huit cent-soixante-quinze,
et de Henriette Charlotte Frazier, sa veuve, journalière, âgée
de soixante ans, demeurant à Etampes rue du Filoir numéro
premier. Lesquels nous ont présenté leurs actes de naissance,
l’acte de décès du père de la future, un certificat
délivré le douze de ce mois, par maitre Dardanne, notaire
à Etampes, constatant que les futurs époux ont fait un contrat
de mariage devant lui, et les actes de publication du présent mariage,
faits en cette mairie les deux dimanches trois et dix avril présent
mois, sans opposition. Et après avoir visé ces pièces
pour être annexées, sauf l’acte de naissance de la future,
nous en avons donné lecture aux parties comparantes assistées
des quatre témoins ci-après nommés et qualifiés,
ainsi que du chapitre six du titre du mariage sur les droits et devoirs respectifs
des époux. Ensuite nous avons reçu la déclaration de
Louis Etienne Auguste Corsin qu’il prend pour sa légitime épouse
la demoiselle Eugénie Palmyre Charlotte Lameth et celle de la
demoiselle Eugénie Palmyre Charlotte Lameth qu’elle prend pour son
légitime époux Louis Etienne Auguste Corsin. En conséquence
nous avons déclaré au nom de la loi, que Louis Etienne
Auguste Corsin et Eugénie Palmyre Charlotte Lameth sont unis
par le mariage. Tout ce que dessus fait à Etampes en l’hôtel
de ville et publiquement, les dits jour, mois en an, en présence
des père et mère de l’époux, de la mère de l’épouse,
lesquels consentent au dit mariage, et aussi en présence de Charles
Désiré Rabourdin, aubergiste, âgé de trente-deux
ans, Constantin Lesage bonnetier âgé de soixante-sept ans,
Célestin Félix Lamy, employé au chemin de fer âgé
de quarante-deux ans, oncle de l’époux, tous trois domiciliés
en cette ville, et Joseph Etienne Lamy, cultivateur, âgé
de quarante-sept ans, demeurant à Erceville (Loiret), aussi oncle
de l’époux, qui ont signé avec les époux, les père
et mère de l’époux, et nous adjoint sus nommé, la
mère de l’épouse a déclaré ne le savoir après
lecture faite. — [Signé:] E. P. C.
Lameth — L. E. A. Corsin — A. Corsin — Lamy — Rabourdin — Lesage — C. Lamy — J. Lamy — Bouillet.” (saisie
B.G. sur le registre de l’état civil d’Étampes mis en ligne par les AD91)
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1889
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Naissance
de son fils Louis à Brives
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“Acte
de naissance 209 — Corsin Louis Henri — L’an mil huit cent quatre-vingt-neuf, le cinq du mois de juillet
à neuf heures du matin — Acte de naissance
de Corsin Louis Henri du sexe masculin, né le cinq juillet à
cinq heures du matin au domicile de ses père et mère— Fils de Louis Etienne Auguste Corsin, machiniste, âgé
de vingt-huit ans et de Eugénie Palmyre Charlotte Lameth, son
épouse, âgée de vingt-six ans, sans profession — Demeurant à Brive, Avenue de la gare numéro deux
— Dressé par nous, Pierre Marcelin
Roche, chevalier de la légion d’honneur, maire, officier de l’état
civil de la commune de Brive — sur la présentation
de l’enfant et la déclaration du père — enn présence de Masserre Célestin, machiniste,
âgé de trente-quatre ans, demeurant à Brive, rue
Puy Blanc et de Dalche Jean, élève machiniste, âgé
de vingt-quatre ans, demeurant à Brive, avenue de la Gare, témoins
qui ont signé.” —
Annotation: “Marié à Paris XVIII avec Louise Léonie
Lamotte le 22 mars 1919.” (saisie J.-C. D. sur le registre de l’état civil
de Brive mis en ligne par les AD19)
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1892
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Naissance
de sa fille Louise à Étampes
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“L’an
mil huit cent-quatre-vingt-douze, le vingt-cinq janvier à une
heure de relevée, pardevant nous François Michel Emile
Lefebvre maire de la ville d’Etampes, officier de l’état-civil
de la dite ville, département de Seine-et-Oise, a comparu Louis
Etienne Auguste Corsin, machiniste, âgé de trente ans, domicilié
en cette ville rue des Trois-Fauchets numéro premier,
lequel nous a présenté une enfant du sexe féminin
qu’il nous a dit être née ce matin à six heures en
son domicile de lui et de Eugénie Palmyre Charlotte Lameth, son
épouse, sans profession, âgée de vingt-huit ans, avec
laquelle il demeure, et à laquelle enfant il a donné les
prénoms de Augustine Louise Eugénie. Les dites déclaration
et présentation faites en présence de Louis Philippe Auguste
Corsin, rentier, âgé de cinquante-neuf ans aïeul de
l’enfant, et de Paul Julien Servant, chauffeur, âgé de trente-huit
ans, amis des parents de la dite enfant, domiciliés tous deux en
cette ville. Et ont le comparant et les témoins signé le
présent acte avc nous, maire sus-nommé, après lecture
faite. — [Signé:] L. A. Corsin — A. Corsin — P. Servant — Fs Lefebvre.” (saisie B.G. sur le registre de l’état
civil d’Étampes mis
en ligne par les AD91)
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1893
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Décès
de sa fille Louise à Étampes
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“L’an
mil huit cent-quatre-vingt-treize, le quatre août à neuf
heures du matin, pardevant nous Edouard Joseph Béliard, maire
de la ville d’Etampes, officier de l’état civil de la dite ville,
département de Seine-et-Oise, officier d’académie, sont
comparus Louis Etienne Auguste Corsin, machiniste au chemin de fer d’Orléans,
âgé de trente-deux ans, père de l’enfant décédée
ci-après nommée, et Louis Philippe Auguste Corsin rentier
âgé de soixante-un ans, aïeul de la dite enfant décédée,
tous deux demeurant à Etampes, lesquels nous ont déclaré
que Augustine Louise Eugénie Corsin, âgée de dix-huit
mois, née à Etampes, fille de Louis Etienne Auguste Corsin
ci-dessus qualifé et de Eugénie Palmyre Charlotte Lameth,
son épouse, sans profession, âgée de trente ans,
domiciliés en cette ville rue Evezard numéro
quinze, est décédée chez ses père et mère,
hier à dix heures et demie du soir. Et, après nous être
assuré du décès, nous avons dressé le présent
acte que les comparants ont signé avec nous, maire sus-nommé,
après lecture faire. — [Signé:]
A. Corsin — A. Corsin — E. Béliard.” (saisie B.G. sur le registre de l’état
civil d’Étampes mis
en ligne par les AD91)
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1895
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Naissance
de son fils Lucien à Étampes
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“L’an
mil huit cent-quatre-vingt-quinze le douze mars à deux heures
et demie de relevée pardevant nous Edouard Joseph Béliard
maire de la ville d’Etampes, officier de l’état civil de la dite
ville, département de Seine-et-Oise, officier d’académie,
a comparu Louis Etienne Auguste Corsin, employé au chemin de
fer d’Orléans, âgé de trente quatre ans, domicilié
en cette ville rue Evezard numéro quinze, lequel
nous a présenté un enfant du sexe masculin, qu’il nous
a dit être né aujourd’hui à sept heures et demie du
matin en son domicile de lui et de Eugénie Palmyre Charlotte Lameth,
son épouse, sans profession, , âgée de trente-deux
ans, avec laquelle il demeure, et auquel enfant il a donné les prénoms
de Lucien Marcel. Les dites déclaration et présentation
faites en présence de Louis Philippe Auguste Corsin, rentier, âgé
de soixante-trois ans, aïeul de l’enfant, et de Louis Léon
Joseph Corsin, employé au chemin de fer, âgé de vingt-huit
ans, oncle du dit enfant, tous deux demeurant à Etampes. Et ont,
le comparant et les témoins, signé le présent acte
avec nous, maire sus-nommé, après lecture faite. — [Signé:] A. Corsin — A. Corsin — Corsin Léon — E. Béliard.” (saisie B.G. sur le registre de l’état
civil d’Étampes
mis en ligne par les AD91)
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1901
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Recensement
à Étampes
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Le
recensement de 1901 trouve au n°15 de la rue Evezard, avec
trois autres familles: “Auguste Corsin, mécanicien
employé par la compagnie d’Orléans, chef [de ménage],
40 ans — Eugénie Lameth, sans profession,
son épouse, 38 ans — Louis Corsin,
leur enfant, 11 ans — Lucien Corsin, leur enfant,
6 ans — Henriette veuve Lameth, belle-mère,
75 ans”. (saisie B.G.)
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1906
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Recensement
à Étampes
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Le
recensement de 1906 trouve au boulevard Saint-Michel, dans une
maison apparemment sans numéro après le n°12: “Auguste Corsin, mécanicien employé par la compagnie
Paris-Orléans, chef [de ménage], né en 1861 à
Montluçon — Eugénie Lameth,
sans profession, son épouse, née en 1863 à Etampes — Louis Corsin, leur fils, né en 1889 à Etampes
[cette dernière donnée est erronée: Louis n’était
pas né à Etampes mais à Brives] — Lucien Corsin, leur fils, né en 1895 à Etampes”. (saisie B.G. du registre du recensement
d’Étampes en 1886
mis en ligne par les AD91).
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1918
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Décès
de son fils cadet Lucien à la guerre |
Lucien Marcel Corsin
né, matricule 208 Versailles, est mort au combat le 1er juin
1918 à Moulin sur Touvent dans l’Oise (source: J.-C. D.).
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1918
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id.
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L’une des plaques
commémoratives individuelles de l’église Notre-Dame d’Étampes
confirme ces données: “Lucien M. Corsin — enfant de la Paroisse Notre-Dame
d’Étampes — caporal au 204e régiment
d’infanterie — décédé le 1er
juin 1918 à Moulin-sous-Touvent (Oise)” (saisie de Philippe Gawski sur le site
GenWeb en 2009, repérée par J.C.). |
1919
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Mariage de son fils
aîné Louis à Paris
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“Marié à Paris XVIII avec Louise Léonie
Lamotte le 22 mars 1919.” (Annotation marginale
à l’acte de naissance de Louis, saisie J.-C. D. sur le registre de l’état civil
de Brive mis en ligne par les AD19)
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1919
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Décès
de son fils aîné à Étampes
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Fiche mise en ligne
par les autorités militaires: “Partie à remplir par le
corps. — Nom: Corsin — Prénoms: Louis Henri — Grade:
soldat — Corps: 22ème division de commis
et ouvriers d’administration — Classe 1909 — N° matricule: 5106, au recrutement de: Versailles — Décédé le: 22 avril 1919 — à Étampes (Seine-et-Oise) — Genre de mort: maladie aggravée en service. — Né le: 5 juillet 1889, Département: Corrèze.” (repérage: J.-C. D.; saisie: B.G.).
|
1919
|
id. |
L’une des plaques
commémoratives individuelles de l’église Notre-Dame d’Étampes
confirme ces données: “Louis H. Corsin — enfant de la Paroisse Notre-Dame
d’Étampes — caporal à
la 22e section des commis et ouvriers d’administration — décédé le 22 avril 1919, mort des suites de la Guerre” (saisie
de Philippe Gawski sur le site GenWeb en 2009, repérée
par J.C.).
|
1919
|
Funérailles
de son fils Louis à Étampes
|
Abeille d’Étampes du 26 avril 1919:
“Carnet de deuil — Ce matin vendredi,
ont eu lieu en l’église Notre-Dame, au milieu d’une nombreuse
affluence, les obsèques du caporal Louis Corsin, de la 22e section
des C.O.A., décédé chez ses parents, M. et Mme Auguste
Corsin, boulevard Saint-Michel à Etampes. — Louis Corsin,
qui appartenait à la classe 1909, partit au front au début
de la campagne avec le 2e régiment de zouaves; blessé au combat
d’Ecurie près d’Arras, il était évacué, puis
versé à la 22e section au moment de son passage dans l’auxiliaire:
il obtenait bientôt les galons de caporal. — Appelé
à être bientôt démobilisé et se croyant
guéri, il contractait mariage, il y a un mois à peine; il
décédait mardi à l’âge de 29 ans, au milieu de
ses parents désolés, dont l’autre fils, on le sait, a été
tué au cours de la campagne. — Nous présentons à
cette famille si éprouvée, nos condoléances les plus
sympathiques.” (repérage: J.-C. D. et J.C.;
saisie: B.G.)
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1929
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Décès
à Étampes
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Fiches des autorités
militaires sur le décès de Louis Corsin en 1919
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Annonce du décès
de Louis par l’Abeille d’Étampes du 26 avril
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Sources: les Archives mises en ligne
par les départements de l’Allier et de l’Essonne, saisies par
Bernard Gineste en 2011
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ANNEXE 02
Mise aux enchères
du mobilier de la villa en février 1944
document signalé par Thierry Boudin (2012)
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Abeille d’Étampes
132/8 (19 février 1944), p. 2.
Etude de Me Bernard Dupré,
commissaire-priseur.
Bon mobilier.
Literie et linge.
A vendre, aux enchères publiques,
à Etampes, boulevard Saint-Michel, n°17, villa «Les Rochers»
au domicile de madame veuve Corsin, le jeudi 24 février 1944 à
13h. 30 (heure allemande) et le lendemain à la même heure,
s’il y a lieu.
Comprenant:
Bon buffet de salle à manger noyer à crédence, la
haut vitrée. — 3 tables rondes. — Chaises cannées.
Horloge avec
sa boîte. — Lustre électrique bois. — Assiette décorative. — Service
à café. — Vaisselle. — Verrerie. — 12 couverts table, métal
argenté.
3 bonnes
armoires portes pleines noyer. — Bonne armoire à glace acajou.
— 3 couchettes avec sommier. — Lit-cage. — Tables de nuit. — Commode.
— Table toilette. Fauteuils et chaises rembourrées. — Glaces. —
Pendules. — Tableaux. — Porte-chapeaux-porte-parapluies.
— Salamandre.
6 bons matelas
et lits de plume. — Couvertures. — Edredons. — Rideaux. — Coupons.
20 draps.
— taies oreiller. — Serviettes table et toilette. — Nappes. — 45 essuies-mains.
— Linges divers.
Petite cuisinière.
— Buffets et tables cuisine. — Chaises. — Batterie cuisine.
2 petits
bancs jardin. — Echelles double et simple. — Outils jardin. — Volière
sur pieds.
Porte-bouteilles
fer (1000). — Bouteilles vides et autres objets.
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ANNEXE 03
Ascendance de l’artiste jusqu’au XVIIe siècle: la famille
Corsin
recherches commencées
en février par Jean-Claude Didon,
poursuivies avec une rapidité étonnante par Thierry Boudin
complétées aussi par Jacques Corbel les jours suivants
Notre
artiste est né à Montluçon le 7 mars 1861, fils
de Louis Philippe Auguste Corsin, 28 ans, ajusteur,
et de Marie Séraphine
Lamy, 26 ans, sans profession. (B.G.)
Son père, Louis Philippe Auguste Corsin, était né à
Étampes le 23 août 1832, fils de Corsin Louis Benjamin,
charpentier, et de Marie Séraphine Servant, domiciliés au n°27 de la rue Sainte-Croix (J.-Cl.D.
et Th.B). Le recensement
de 1836 le trouve, Auguste Corsin, 4 ans chez ses père et mère, aîné de trois
enfants, au n°29 de la rue Sainte-Croix (voir ci-dessous). Il s’est marié à
Étampes avec Marie Séraphine Lamy, le 22 mai 1860, alors
qualifié chauffeur au chemin de fer et domicilié Carrefour
aux Chats (Th.B.). Le rencensement de 1876 le trouve au n°7 de la rue
du Perray, Louis Philippe Auguste Corsin, chauffeur, 44 ans, avec sa femme
Séraphine Marie Lamy, 41 ans, et ses deux fils Louis Etienne Auguste,
17 ans, et Louis Joseph, 10 ans (Th.B.).
Son grand-père, Louis Benjamin Corsin, était né à Étampes
le 21 frimaire de l’an treize (12 décembre 1804), fils de Louis
Corsin, maçon en plâtre, et de Catherine Duperche, domiciliés
place Notre Dame (Th.B.). Il s’était marié à Étampes avec Anne
Séraphine Servant le 2 août 1831, alors qualifié charpentier
et domicilié au n°7 de la rue Darnatal. (Th.B.). Le recensement
de 1836 le trouve, Louis Corsin, journalier, 31 ans, avec sa femme Séraphine
Servant, 32 ans, au n°29 de la rue Sainte-Croix: ils ont trois enfants:
Auguste, 4 ans, Louise, 2 ans, et Séraphine, 1 mois. Sous la monarchie
de Juillet (1830-1848) il est signalé comme “ouvrier mécanicien” et “l’un des animateurs
d’une société ouvrière mal déterminée,
peut-être d’un simple groupe d’amis abonnés à un journal” (Claude Pennetier, chercheur CNRS [dir.], Le Maitron, cf. infra, cité par Jacques Corbel).
“Il
fut encore inquiété par la police en 1852, pour avoir essayé
de fonder une société de secours mutuels, à laquelle
l’autorisation préfectorale fut refusée, bien que Corsin eût
fait valoir que la nouvelle société ne porterait aucun préjudice
à celle qui existait déjà, puisqu’elle accueillerait
des travailleurs ne pouvant appartenir à la première.” (Claude Pennetier, chercheur CNRS [dir.], Le Maitron, cf. infra, cité par Jacques Corbel;
cf. aussi Muriel Genthon, Arlette Auduc, La République
confisquée: 1848 en Essonne, p. 381, ici, cité par B.G.) Le
recensement de 1872, le trouve, Louis Benjamin Corsin, chauffeur, avec sa
femme Anne Séraphine Servant, au n°3 du Carrefour aux Chats,
tous deux âgés de 68 ans. Il décède
9 octobre 1874, qualifié chauffeur, âgé de 79 ans, au
n° 1 rue du Carrefour aux Chats (Th.B.). Le recensement de 1881 trouve
sa veuve (prénommé par erreur Marie) au n° 6 de la rue
Baugin, âgée de 77 ans, sans profession (Th.B.) et celui de 1886 à la même adresse (cette
fois correctement prénommé Séraphine), âgée
de 82 ans (Th.B.). Elle décède à
la même adresse le 10 octobre 1888, âgée
de 84 ans, au n°6 rue Baugin (Th.B.)
Son arrière-grand-père,
Louis Corsin, avait été baptisé le 22 septembre 1751
à Guillerval, en même temps que son jumeau, fils de Jean Corsin
et de Marie Louise Gatineau (Th.B.). Il mourut le 4 janvier 1821 à
Étampes, à l’hospice, alors qualifié maçon en
plâtre originaire de Guillerval, âgé de 71 ans. (Th.B.).
Sa veuve Marie Catherine Duperche, veuve Louis Corsin décède
le 7 février 1839, âgée de 65 ans, au n°7 rue Darnatal
(Th.B.)
Son arrière-arrière-grand-père,
Jean Corsin (fils du défunt Pierre Corsin et
de la deffunte Luce Dujat Luce), s’était marié
en premières noces le 24 février 1727, à Congerville-Thionville
avec Cantienne Roger Cantienne (Th.B.). Puis, veuf
de cette Cantienne Roger, il se remarie à Pussay
le 27 juin 1746 à Marie Louise Gatineau
(fille du défunt Etienne Gatineau et de Marie Leger), dont il aura
Louis Corsin en 1751 (Th.B.)
Son arrière-arrière-arrière-grand-père,
Pierre Corsin, fils du défunt René Corsin et de Marguerite
Cartaut, s’était marié le 14 février 1695, à Guillerval,
avec Luce Dujat (fille de Gilles Dujat et de Denise Chrestien). Tous deux
décédèrent avant 1727 (Th.B.).
Son
arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père,
René Corsin, fils de Denis Corsin et de Michelle Benard, s’était
marié à Guillerval le 27 avril 1654 avec Marguerite Cartaut,
et il était déjà mort en 1695 (Th.B.).
Son
arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père
était Denis Corsin, époux de Michelle Benard (Th.B.), ce dernier Denis Corsin, encore vivant en 1654, étant
aussi la souche dont descend François Rebiffé via son autre
fils Jean Corsin, père de Protais Corsin, père de Michel Corsin.
L’enquête
paraît bien avancée. Merci à toute personne qui pourrait
la compléter, d’une manière ou d’une autre.
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ANNEXE 04
Le
grand-père de l’artiste inquiété par la police politique
de Louis-Philippe
puis de Napoléon III
Extrait du Maitron
(dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social)
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CORSIN Louis, Benjamin
Né le 19 décembre 1804 à Étampes (Seine-et-Oise).
Ouvrier mécanicien dans sa ville
natale, il fut un des animateurs d’une société ouvrière
mal déterminée, peut-être d’un simple groupe d’amis
abonnés à un journal, sous la monarchie de Juillet. Il fut
encore inquiété par la police en 1852, pour avoir essayé
de fonder une société de secours mutuels, à laquelle
l’autorisation préfectorale fut refusée, bien que Corsin eût
fait valoir que la nouvelle société ne porterait aucun préjudice
à celle qui existait déjà, puisqu’elle accueillerait
des travailleurs ne pouvant appartenir à la première.
SOURCE: Arch. dép.
Seine-et-Oise, Poursuites et enquêtes judiciaires 1852.
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Publié ici avec l’aimable autorisation
de Claude Pennetier, chercheur CNRS, directeur du Maitron
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Site
du Maitron — Page
des Amis du Maitron — Site de l’éditeur
papier du Maitron
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Extrait d’un article de
Laurent Goux
(“Révolutions et coup d’état: un écho
provincial”)
|
“C’est le plébiscite
du 21-22 décembre qui donne l’occasion aux Étampois de manifester
leur opinion. Les résultats de l’arrondissement d’Étampes, publiés
par l’Abeille du 27 décembre [p.100] sont les suivants: sur
11 971 votants, 10 643 répondent Oui; à une écrasante
majorité, les électeurs de la région d’Etampes approuvent
le maintien de l’autorité de Louis-Napoléon
Bonaparte et lui délèguent les pouvoirs nécessaires
pour établir une constitution. Les opposants, sont moins de 10%;
parmi eux le nommé Corsin, employé des chemins de fer, qui
est arrêté pour avoir frauduleusement donné un bulletin
Non à une personne qui lui demandait un billet
Oui. Pis encore, on, trouve sur lui quatre autres bulletins
Non écrits à l’encre rouge.”
Source alléguée:
Abeille d’Étampes, n° du 27 décembre 1851.
|
Laurent GOUX, “Révolutions
et coup d’état: un écho provincial”, in ÉTAMPES-HISTOIRE, Le Pays
d’Étampes au XIXe siècle,
Le Mée-sur-Seine, Amattéis,
1991, pp. 99-100 (saisie de Jean-Claude Didon).
|
Abeille d’Étampes
du 27 décembre 1851
citée par l’Abeille d’Étampes du 8 septembre 1934
Nous nous
demandions dans une précédente version de cette page où
Laurent Goux, cité ci-dessus, avait pu consulter le numéro
du l’Abeille 27 décembre
1851, absent des Archives municipales comme tous
ceux de cette année-là, et absent également de la collection
des Archives départementales. Thierry Boudin a trouvé la solution
de cette énigme, et on doit l’en remercier chaleureusement. Un érudit
anonyme a publié en 1934 dans l’Abeille d’Étampes une
compilation en deux parties intitulée “Les
plébiscites français dans la région d’Etampes” (dans les numéros des 8 septembre et 13 octobre 1934).
Il s’agit de simples extraits de l’Histoire Contemporaine d’Albert
Malet, qui est alors un manuel scolaire, très heureusement complétés
par des extraits d’époque de l’Abeille d’Étampes, extraits
d’autant plus précieux que les originaux en sont en partie introuvables
aujourd’hui.
B.G., février 2013
|
“Les plébiscites français dans
la région d’Etampes [...]
[...] Abeille d’Etampes du 27 décembre
1851:
Résultat du vote sur le plébiscite du 2
décembre pour l’arrondissement d’Etampes:
Nombre des électeurs
inscrits
|
11.971
|
Votants
|
10.643
|
Votes exprimés
pour oui
|
9.566
|
Votes exprimés
pour non
|
946
|
Bulletins incorrects
|
131
|
Les votes connus pour le
département de Seine-et-Oise sont 111.019 oui, 8.485 non.
[...]
Dans l’arrondissement d’Etampes, 25 communes sur 69 ont
voté oui à l’unanimité. [...]
A Etampes, le nommé Corsin, employé
de chemin de fer a été arrêté par les soins de
M. le commissaire de police pour avoir frauduleusement donné un bulletin
portant le mot non au sieur Fretin qui le priait de lui en remettre
un portant le mot oui. Le sieur Corsin est en outre inculpé
d’outrages envers un commandant de la force publique : une perquisition
a été faite à son domicile ; au moment de son arrestation,
le sieur Corsin était porteur de quatre bulletins portant le mot non,
écrit à l’encre rouge.
Cet individu doit comparaitre mercredi devant la police
correctionnelle. [...]
[...] Abeille d’Etampes
du 3 janvier 1852: [...]
[...] Le sieur Corsin, chauffeur de la machine fixe à
Etampes a été condamné à 6 jours d’emprisonnement
pour outrage envers un commandant de la force publique; on nous assure que
M. le Procureur de la République a interjeté appel de ce jugement.
Par arrêté de M. le Préfet de Seine-et-Oise
le sieur Corsin a été révoqué de ses fonctions
de sergent-major de la 4e compagnie du bataillon d’Etampes de la Garde nationale.”
Source: Abeille
d’Étampes
du 8 septembre 1934
(signalé et saisi par Thierry Boudin, février 2013)
|
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Sources: Pièces jointes à
des courriels de Jacques Corbel en date des 10 et 16 octobre 2011,
puis des contributeurs précités en février-mars 2012
puis 2013.
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BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
Édition
Jacques
CORBEL, Bernard GINESTE, Jean-Claude DIDON, Thierry
BOUDIN et qui
voudra [éd.], «Auguste Corsin: La Villa des Rochers à Étampes
(art brut, vers 1904)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-20-corsin1904rochers.html,
2011.
Diffusion
du contenu de cette page sur le web anglophone
Henk VAN ES (ici), «Auguste Corsin,
La villa des rochers/The villa of rocks» [page
de blog], in ID., Outsider Environments, Europe [blog néerlandais
consacré aux jardins insolites européens], http://outsider-environments.blogspot.com/2012/02/auguste-corsin-la-villa-des-rochersthe.html,
9 février 2012.
Eugène RAMEAU [photographe à
Étampes], Les “Rochers”, Villa
originale, Boulevard St-Michel [carte postale], Étampes
Rameau [carte n°630], vers 1915.
Alejo CARPENTIER
[auteur du texte] & Éli LOTAR [auteur des photographies],
« Les maisons étranges » in Le Phare de Neuilly
2 (1933).
Dont un compte-rendu par AMAO 2009, ci-dessous, qui se réfère en outre
à des «négatifs composant le reste de la série localisés
dans son fonds d’atelier”.
Jacques-Bernard BRUNIUS (pseudonyme de
Jacques Henri COTTANCE, 1906-1967), Violons d’Ingres [court-métrage noir et blanc; 30
mn; musique de Maurice Jaubert; photographies de Denise Bellon; poèmes
lus par Agnès Capri], conservé à la Cinémathèque
française [appartenant à réalisatrice
et productrice Yannick Bellon, nièce
de Brunius].
N.B.: AMAO 2009, ci-dessous, attire l’attention
sur ce fait: “Les documents
d’archives du montage de Violon d’Ingres sont conservés à
la Cinémathèque Française à Paris et fournissent
quelques renseignements sur cet Auguste Corsin.”
ANONYME, «Script du
film Violons d’Ingres», in Avant-Scène Cinéma 67 (février
1967), spécialement pp. 55-56 pour le passage concernant la Villa
Les rochers.
“Jardin Corsin à
Étampes, orné de totems, singes en ciment grimpant sur
des palmiers à feuilles de zinc et autres sculptures. — A Étampes, Mme veuve Corsin nous fait visiter le jardin
décoré par son mari vers 1904. — Portrait de Corsin. — Auguste Corsin était employé à la gare d’Arpajon.
— Séquence.
Peintures de Corsin: a) Croquis au crayon. b) Tôles d’acier
découpées et rivées en relief sur fond de tôle.
c) Peintures terminées où les personnages, plantes et
animaux sont naturellement en relief. — Corsin est aussi l’auteur de peintures sur tôle d’acier,
procédé peu usuel.”
|
Catherine PRÉVERT
[éd.], «Mon frère Jacques, par Pierre Prévert» [coffret 3 DVD (386 mn); livret
illustré; 5 films rares (dont celui de Jacques-Bernard Brunius:
Violons d’Ingres)], Paris, Doriane Films, 2004 [en vente
en 2011 pour 35 euros].
Dossier de presse sur cette réédition
à cette adresse: http://prevert.pagesperso-orange.fr/presse.htm,
en ligne en 2011.
Bruno MONTPIED,
«Violons d’Ingres. Un film de de Jacques-Bernard Brunius»,
in Création franche 25 (octobre 2005), pp.?-?.
Dont une réédition en
ligne par Bruno Montpied: Violons d’Ingres. Un film de de
Jacques-Bernard Brunius [fichier Word; 4 p.], 37a061b18b8cf4b7ff65ec6190c6bc3c.doc,
2007, en ligne en 2011.
COLLECTIF D’INTERNAUTES, «Violons
d’Ingres», in Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Violons_d%27Ingres,
depuis 2008, en ligne en 2011.
Damarice AMAO (Université Paris
IV), «Eli Lotar un photographe professionnel
et militant en marge du Surréalisme»,
in Colloque L’image comme stratégie: des usages du médium
photographique dans le surréalisme, organisé par l’Association
de recherche sur l’image photographique (ARIP) et l’équipe d’accueil
«Histoire culturelle et sociale de l’art» - Université
Paris I Panthéon-Sorbonne (HiCSA), Institut national d’histoire
de l’art (INHA), le vendredi 11 décembre 2009.
Dont une édition numérique
[fichier .pdf; 12 p.], http://hicsa.univ-paris1.fr/documents/pdf/CIRHAC/AmaoWEB.pdf, en ligne en 2011, spécialement pp. 8-9.
Extraits, pp.8-9: “Outre sa collaboration à Documents, Lotar collabore
à une revue d’esprit «surréaliste»: Le
Phare de Neuilly [...]. Dans le numéro deux, quatre photographies
de Lotar, accompagnent un reportage signé par Alejo Carpentier:
«Les maisons étranges». — Il est question de la maison d’un employé de la gare d’Arpajon,
commune de banlieue parisienne. Sans livrer plus d’éléments
précis sur l’identité du propriétaire, Carpentier
raconte comment chaque jour cet employé travaille à son
jardin selon les fantaisies de son esprit et en réalise une description
précise. Un jardin dans lequel se baladent des animaux exotiques
artificiels dans une végétation exubérante où
cohabitent cactus et fougères. —
L’auteur de ce jardin pittoresque, débuté
en 1904, se nomme en réalité Auguste Corsin. Son entreprise
créatrice est à mettre en relation avec la fascination
exercée sur les surréalistes pour les sculptures délirantes
du Palais Idéal du Facteur Cheval à Hauterives, découvert
par Jacques Bernard Brunius et plus largement pour les manifestations architecturales
compulsives nés de l’inconscient. Tout comme le Palais Idéal
du Facteur Cheval ou plus tardivement le jardin surréaliste d’Edward
James au Mexique, la maison étrange d’Auguste Corsin est une manifestation
objective exemplaire de l’inconscient et du désir, chers aux surréalistes.
— Les photographies de Lotar publiées dans le Phare de
Neuilly ne présentent pas de vues d’ensemble du jardin tout comme
les négatifs composant le reste de la série localisés
dans son fonds d’atelier. Lotar s’attache à différents détails
plus ou moins identifiables. Il s’attarde sur la présence inattendue
et quasi incongrue de ces oiseaux exotiques dans un jardin de banlieue
[p.9] parisienne. L’image ouvrant le court reportage présente
en plan serré, un des élément du jardin, une cavité
ou un autel, une image difficilement identifiable qui laisse le spectateur
libre de se livrer à ses propres projections.”
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L’auteur ajoute en note 17,
p.8: “En 1939, Jacques Bernard Brunius réalise un documentaire
Violon d’Ingres faisant l’éloge de l’amateurisme
artistique et des créateurs autodidactes tels que le Douanier Rousseau,
le peintre Ingres ou encore l’employé de gare Auguste Corsin. Les
documents d’archives du montage de Violon d’Ingres sont conservés
à la Cinémathèque Française à Paris
et fournissent quelques renseignements sur cet Auguste Corsin.”
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Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or
contribution welcome.
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