Eugène-Hippolyte Forest, peintre et lithographe né à Strasbourg le 24 octobre 1808, fut l’élève du  peintre Camille Roqueplan. Après avoir été le collaborateur habituel de Grandville (alias Jean Ignace Isidore Gérard, 1803-1847), il exposa au Salon de Paris de 1847 à 1866. Comme graveur, on lui doit un certain nombre d’albums, notamment des caricatures dans le genre de Henri Monnier et de Grandville. Il collabora entre autres à La Silhouette, à La Caricature et au Charivari, produisit des lithographies et illustra de vignettes, semble-t-il, de nombreux ouvrages, dont nous citons au hasard quelques-uns, en vente ou signalés sur la Toile en 2003. Forest est mort le 28 décembre 1891.
 
     On notera qu’il a produit en 1849 des «Études peintes au Bas Bréau» dans la forêt de Fontainebleau, ce qui tend à indiquer qu’il fit partie de la fameuse école de Barbizon. Mais c’est avant la restauration de 1842 qu’il a dessiné la façade de l’église Saint-Basile d’Étampes. Nous reproduisons ici ce dessin d’après une carte postale de la merveilleuse Collection Paul Allorge, série Ee7, publié à Montlhéry vers 1907. Nous n’avons malheureusement aucune indication sur l’original photographié par Allorge, dont l’exemplaire ici scanné appartient à la collection de Jean-Michel Rousseau.

     Ce dessin de Forest, qui nous a été conservé par Paul Allorge, et qui a été mis en ligne par Jean-Michel Rousseau dans le Corpus Étampois, est un document d’autant plus précieux que les travaux de restauration que Saint-Basile a supportés à partir de 1842 paraissent assez peu documentés.
 
     Paul Allorge souligne lui-même cet intérêt documentaire: «Le Portail principal de l’église St-Basile sur la rue St-Jaques, avant la restauration, en 1842, de A. Magne, architecte. Dessin de Eugène Forest. Le puits a été supprimé vers 1887.»
 
     Le point de vue choisi par Eugène Forest était situé en un point où se dresse actuellement le Crédit Lyonnais. On voit par comparaison avec nos deux autres clichés comment se présentait notamment le portail avant sa restauration: la voussure en croissant de lune qui supporte les scènes de la Résurrection et du Jugement dernier, ainsi que les anges et la main céleste qui les dominait, étaient masqués par une gangue de plâtre depuis au moins le XVIe siècle, complètement oubliés, mais jusqu’alors protégés de la pollution, qui depuis les a gangrénés irrémédiablement. Un article sur ce portail du XIe siècle, extrêmement rare et précieux, est à paraître dans le prochain numéro d’Étampes-Histoire.

B. G. 2003         

Saint-Basile vers 1840	Saint-Basile vers 1910	Saint-Basile en 2003

     GRANDVILLE & Eugène FOREST (1808-1891), «La France livrée aux Corbeaux de tout espèce» [caricature colorée à la main: allégorie de la France dévorée par des corbeaux portant différents costumes de l’Ancien Régime], in La Caricature 100 (15 octobre

     Cette gravure représente le fils aîné du roi et son héritier comme un Hercule maigre et insipide, tenant une petite poire qui symbolise son appareil genital et par là la dynastie; pendant ce temps un fier coq  qui représente la France, sort de sous les jupes d’un gros roi efféminé, «Jupiter-Louis-Philippe», qui porte une toge avec un profil impérial.

[réédition en 1856].

     Théophile DEYEUX, Le  vieux chasseur, ou traité de la chasse au fusil, orné de 55 gravures sur acier représentant toutes les positions du vrai chasseur tirant le gibier. Et augmenté de la nouvelle loi de 1844 [petit in-12; XVI+170 p. (nomérotées de 9 à 178); frontispice; 52 planches d’Eugène Forest gravée sur cuivre représentant 54 figures], Paris, Bouchard-Huzard, 1844.

     R. TÖPFFER, Nouveaux voyages en zig-zag à la Grande-Chartreuse, autour du Mont-Blanc, dans les vallées d’Herenz, de Zermatt, au Grimsel, à Gênes et à la Corniche. Précédés d’une notice par Sainte-Beuve [grand in-8°; XVII+454 p.; figures & planches (375 illustrations gravées sur bois, noir et blanc; 26,5 cm sur 17,5 moins)], Paris, V. Lecou,