Artiste anonyme
Vue d’Étampes et de la Tour de Guinette prise de Gérofosse
dessin au crayon, 1848
Ce dessin au
crayon s’est vendu sur Internet en mai 2007 pour une somme de 99 euros. Il
était présenté par le vendeur comme un dessin au crayon
original de 22,8 cm
sur 14,8, issu d’un album contenant 55
dessins par divers artistes et membres de la famille d’Orléans.
Le vendeur, une société
opérant sous le nom de Guemecs, paraît présenter toutes
les garanties de sérieux nécessaires pour accepter cette donnée
sur l’origine de ce dessin. Elle est d’autant plus intéressante que,
comme on sait, la famille d’Orléans était sous l’Ancien Régime
héritière théorique du Duché d’Étampes,
aboli en 1792. Le dernier duc d’Étampes en titre avait en effet
été Philippe dit Égalité, complice de la mort
de Louis XVI et père de Louis-Philippe.
On peut citer ici Léon Marquis: «Au
nombre des derniers souvenirs remarquables se rattachant à ces lieux,
on peut citer la grande revue de la garde nationale d’Étampes, passée
par Ferdinand-Philippe d’Orléans, le 7 novembre 1830, au pied des
ruines de l’ancien château. [Note:
Ainsi que nous l’avons déjà dit, Louis-Philippe-Joseph
d’Orléans, grand-père de celui-ci, était duc d’Étampes
à l’extinction de la seigneurie, en 1792.]. C’était précisément à
cette place où, cent quatre-vingts ans auparavant, le comte de Tavannes
passait la revue solennelle de ses troupes, pour faire plaisir à
Mademoiselle de Montpensier.
La revue a été
signalée par un très-mauvais temps.
A l’Hôtel-de-Ville, on conserve
une esquisse du prince, qui a été faite lors de son passage
à Étampes.» (Les Rues d’Étampes et ses
Monuments, 1881, p. 326).
Rappelons que Louis-Philippe
Ier, père du prince Ferdinand-Philippe, a régné sur
la France de 1830 à 1848, date de notre dessin, probablement réalisé
après la Révolution, qui eut lieu du 22 au 24
février de cette même année 1848.
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On remarquera
que le bois de Guinette n’est pas encore planté, ou plutôt
que les résultats de cette plantation ne sont pas encore visibles
depuis Gérofosse, et qu’il subsiste encore près de la Tour
des murs en ruine aujourd’hui disparus. On observe sur une gravure de 1828,
due à Civeton et publiée par Dulaure dans ses Environs
de Paris (ci-contre), des démolisseurs apparemment en train de
récupérer les pierres d’un de ces murs. Il importe ici aussi de relire Léon Marquis:
«De toutes
ces antiques murailles, il ne reste aujourd’hui [c’est-à-dire en 1881] autour du
donjon que de larges fondations cachées sous les massifs de verdure
d’un charmant bosquet, dit le bois de Guinette, planté par
M. de Grandmaison vers 1832 et transformé en promenade publique par
la ville d’Étampes en 1860.
«Ce fut M. Poluche, beau-père de M. de Grandmaison, qui
commença les plantations sur un terrain pierreux et sauvage. Il
y mit des ébéniers, des acacias, des maronniers, des coudriers,
des peupliers, des frènes, des pins et des sapins.» (ibid., p.331)
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Merci de nous communiquer toute autre information sur cette œuvre en
votre possession.
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