Ce bois peint actuellement conservé à Notre-Dame d’Étampes, et provenant très probablement de l’ancien couvent des Trinitaires d’Étampes, est un témoignage intéressant de l’art religieux du XVIIe siècle. Nous empruntons ici à une brochure éditée par la municipalité d’Étampes en 1998, à l’occasion de l’exposition d’un certain nombre d’œuvres récemment restaurées, la photographie qu’en avait prise la restauratrice de l’œuvre elle-même, L. Chicoineau, ainsi que la notice d’Isabelle Maurel, alors responsable du Musée d’Étampes.

     Nous y joignons quelques parallèles iconographiques qui permettent de resituer l’œuvre dans la tradition qui est la sienne. On remarquera que si les attributs du saint, à savoir le bréviaire et le fer, plus le captif reconnaissant, sont d’usage, il n’en va pas de même de l’âge du saint qui est ici un jeune homme imberbe, et non pas, comme d’habitude, un homme dans la force de l’âge, et barbu.

B.G.

NOTICE D’ISABELLE MAUREL
Responsable du Musée d’Étampes en 1998

Saint Jean de Matha
XVIIe Siècle
Bois polychrome, 80 x 28 x 17 cm.
Œuvre inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques
Collégiale Notre-Dame du Fort, Etampes
Photographie L. Chicoineau, restauratrice.

     Jean de Matha (ou Jean de la Matha) est né en Provence en 1160. Lors de la célébration de sa première messe à Paris, il voit apparaître un ange, vêtu de blanc avec une croix rouge et bleue, brisant les chaînes de deux esclaves.

     Il décide alors de se consacrer au rachat des prisonniers et fonde avec Félix de Valois l’Ordre de la Sainte-Trinité.

     Il meurt à Rome en 1213 et est reconnu comme Saint en 1632 par une bulle du Pape Urbain VIII. [...]

     Patron des prisonniers, il porte une robe blanche sous une dalmatique rouge bordée d’une croix bleue sur sa poitrine et tient dans sa main gauche la chaîne brisée du captif qu’il vient de libérer.

Isabelle Maurel, 1998