Artiste anonyme
Gargouille étampoise
fin du moyen âge
Nous ne dirons pas pour
l’instant où se trouve cette gargouille, sur laquelle nous attirons
cependant l’attention, pour savoir si quelque autre Étampois en a une
autre ou une semblable dans sa maison ou dans sa cave.
D’un style plutôt
primitif, ou rustique, si ces mots on un sens précis, cette gargouille
étampoise est difficile à dater. On sait que cet élément
d’architecture n’est guère attesté avant le XIIIe siècle.
La pierre présente une ususre certaine qui dénote une longue
exposition aux intempéries.
Gargouille-type dessinée par Viollet-Leduc en 1856
Il
est difficile de savoir non seulement à quelle époque elle a
été sculptée, mais encore quand elle a été
enlevée de son emplacement originel, et si l’on peut penser que ce
fut à l’époque de la Révolution, par exemple lors du
démantèlement de l’église Sainte-Croix, on peut aussi
imaginer qu’elle ait été remplacée à une date
beaucoup plus ancienne lors d’un chantier de restauration, soit au moyen âge,
ou bien sous l’Ancien Régime.
Il
serait bien souhaitable qu’un expert puisse dater la maçonnerie dans
laquelle elle a été insérée, pour savoir vers
quelle date elle a été descendue dans cette cave, et, naturellement
qu’on puisse la dégager entièrement pour examiner sa structure
générale, qui pourrait également donner des indices
sur la date à laquelle elle a pu être taillée, par comparaison
à ce qu’on connaît ailleurs.
On notera que sous
cet angle il semble que le sculpteur a voulu figurer un ours, si l’on en
juge à la place des oreilles. On signale notamment une gargouille
de ce genre à la cathédrale de Reims, qui certainement a été
refaite assez récemment.
Gargouille du chevet de la cathédrale de Reims (cliché Patrice Mrugala, 2007)
Il
est clair cependant que le style assez rustique de notre sculpteur étampois,
combiné à l’usure importante de la pierre, ne permet à
cette égard que de simples hypothèses, comme c’est souvent
d’ailleurs le cas dans ce type de représentation animalière,
ainsi pour la gargouille qui orne la façade de l’église de
Sainte-Eulalie en Ardèche, où les uns veulent voir une gueule
d’ours, et d’autres de loup.
On peut s’interroger sur le sort à réserver
à cette magnifique gargouille, remarquable par son ancienneté,
car il est bien rare que les gargouilles du moyen âge aient survécu
jusqu’à nos jours, sans être remplacées à l’époque
moderne, par suite de l’usure inévitable à laquelle les expose
leur destination. Faut-il la conserver en ce lieu secret qui lui a permis
de traverser les âges? ou bien la montrer à tous et l’exposer
à nouveau aux accidents de l’histoire?
Chacun
sur ce point se fera sa religion. Du moins pourra-t-elle être à
partir d’aujourd’hui être admirée de tous les internautes, et
faire l’objet de toutes les comparaisons que l’on voudra. Merci de nous faire
connaître toutes les réflexions qu’elle pourrait vous inspirer,
et les parallèles stylistiques qu’on pourrait lui trouver dans les
environs.
Bernard Gineste,
14 septembre 2011
Toute critique, correction ou contribution
sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
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BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
Éditions
Bernard
GINESTE [éd.], «Artiste anonyme:
Gargouille (pierre calcaire, fin du moyen âge)», in Corpus
Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-15-gargouille3rois.html,
2010.
Sur les gargouilles
en général
Eugène VIOLLET-LEDUC, «Gargouille», in ID., Dictionnaire raisonné de l’architecture
française du XIe au XVIe siècle. Tome sixième, Paris,
P. Jannet, 1856, pp. 21-28.
Dont une excellente réédition numérique
par Wiki-sources, à cette adresse (cliquez ici), en
ligne en 2011.
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