Notice provisoire        Une personne qui désire rester anonyme nous a communiqué ces photographies de tessons tous trouvés à Étampes dans le même secteur, à quelques mètres de distance les uns des autres seulement, en surface, abandonnés dans les déblais d’une zone funéraire antique. Elle assure n’avoir en aucun cas creusé elle-même ni prélevé quoi que ce soit en dehors de ces déblais. Ces tessons n’étaient donc plus in-situ. Ce modeste prélèvement n’est donc pas contraire à l’éthique qui, rappelons-le, impose à tout homme de bonne volonté de laisser in-situ tout ce qu’il peut trouver, dans l’intérêt de l’archéologie et des générations futures. Et en effet le plus modeste tesson in-situ, aux yeux exercés d’un archéologue patenté, peut constituer une indication précieuse, qui permettra par exemple de dater une couche archéologique, et par suite de pouvoir écrire l’histoire de nos ancêtres; tandis qu’un tesson hors de son contexte n’est plus grand chose d’intéressant, d’autant que son origine est le plus souvent vite oubliée, de sorte qu’il finit à la poubelle sans n’avoir jamais servi à rien.

     On peut remarquer néanmoins ici la variété de la céramique représentée (céramiques noire, blanche, sigillée, etc.), qui est un bon indicateur de l’intensité de la vie économique du secteur d’Étampes à l’époque gallo-romaine. Les Étampois doivent donc se mobiliser activement pour que ce riche patrimoine soit exploré de fond en comble à chaque fois que l’occasion s’en présentera, même si cela doit ralentir un temps d’utiles projets urbanistiques ou immobiliers. Nous devons cela autant aux générations passées que futures, et faire mieux que nos prédécesseurs, qui ont trop souvent détruit à jamais des pans entiers du passé de notre belle cité d’Étampes, Stampae, dans l’indifférence générale. Ces temps de barbarie étampoise, jadis stigmatisés par Auguste Rodin, sont il faut le croire désormais révolus, comme on vient de le voir lors des fouilles de sauvetage du site de l’ancien Hôpital.

     On remarquera surtout le tesson en bas à gauche, qui est un fragment de coupe sigillée, et portait en son centre l’impression dont nous donnons ci-contre un agrandissement. Merci de nous adresser toutes les remarques qui pourraient contribuer à identifier ou à mieux comprendre l’origine de ces différents fragments.