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Cette page est inachevée, mais comme nous ne savons pas quand nous
aurons le temps de la terminer, nous la mettons déjà en ligne
pour mettre en appétit les amoureux d’Étampes, qui peut-être
ne soupçonnaient pas ce petit trésor discret de notre Musée.
Si vous avez le temps de faire des recherches sur le culte des têtes
coupées dans le monde celtique, n’hésitez pas à nous
en communiquer les résultats! B.G., 2002
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La documentation conservée sur cet objet est pratiquement nulle, et tout ce qu’on en sait se résume, d’après une fiche d’inventaire en date du 11 juillet 1989, à cette origine strépignacoise, que le conservateur de l’époque, Hervé Joubeaux, a dû connaître par un cartel précédent. Personne en effet ne semble jamais s’être intéressé ni avoir jamais rien publié à ce sujet. Une notice placée sous ce bloc énigmatique propose, avec un prudent point d’interrogation, l’époque gauloise. La fiche de 1989 révèle la même hésitation: La Tène? Gallo-romain? |
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Le cartel du Musée d’Étampes parle de deux visages tête-bêche. De fait, lorsqu’on retourne la pierre, comme dans nos photographies ci-dessous, on voit apparaître une ébauche assez confuse de visage où se reconnaissent du moins selon certains angles de vue, deux yeux, un nez, et une bouche, ou plutôt deux sillons horizontaux qui tous deux peuvent prétendre (l’un à l’exclusion de l’autre) représenter une bouche.
On observera de fait six faits remarquables
et incontestables de ces représentations figurées. Premièrement, ces
deux têtes sont tracées sur la pierre par des incisions plus
ou moins profondes; l’une est dessinée par une incision peu profonde,
surtout en ce qui concerne les yeux, le nez et la bouche, tandis que contour
d’ensemble est creusé davantage; la sculpture de l’autre tête
est nettement plus accidentée et présente une dépression
centrale ainsi qu’une proéminence au niveau du menton en forme de
losange. Deuxièmement, il s’agit de représentations plutôt sommaire, sinon
schématiques, mais à, des degrés différents;
la plus grande, dont le dessin est aussi le plus clair, est des plus schématiques
et ne vise pas du tout au réalisme, tandis que la deuxième,
qui est d’un dessin à la fois plus profond et plus confus, semble
présenter un élément de personnalisation: la proéminence
en forme de losange au niveau du menton, qui est parcourue par une incision
horizontale et transversale, pourrait bien représenter, autour de
la bouche, moustache et barbe; de fait, on semble bien pouvoir également
distinguer également une masse de cheveux, spécialement à
droite, tandis que le côté gauche semble avoit étét
cassé à date ancienne.Troisièmement, ces deux têtes
sont disposées tête-bêche. Quatrièmement elles
ne présentent aucun prolongement qui puisse représenter un
cou qui se prolongerait jusqu’à un tronc; tout au contraire, l’incision
qui en dessine le contour se poursuit fort nettement en travers du
cou, et on ne peut pas douter que l’artiste a voulu représenter des
têtes coupées. Cinquièmement, si l’une de ces têtes
semble avoir les yeux ouverts, ceux de l’autre paraissent fermés
puisqu’ils sont représentés par une simple incision horizontale.
Sixièmement, la tête la plus grande et la plus schématique dessinée
ne présente, à la place de la bouche, qu’une très mince
et très courte incision de la pierre, moins large que le nez lui-même;
celle de l'autre tête est plus large, mais n’est pas moins étroite:
elle n’est pas ouverte, quoi qu’il en soit.
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Le sanctuaire celto-ligure d’Entremont, qui a été l’objet de fouilles archéologiques depuis l’époque héroïque de Mérimée jusqu’à nos jours, a précisément révélé plusieurs représentations de têtes coupées de différentes époques antérieures à la conquête romaine.
Un linteau notamment, réemployé dans le sanctuaire détruit
par les Romains, et qu’on date au moins du second siècle avant notre
ère, présente douze têtes coupées dont la dernière
est inversée, comme sur la pierre d’Étréchy.
Nous continuerons cette étude en 2003, mais dans l’intervalle, n’hésitez pas à nous faire part de vos idées et suggestions, ne seraient-ce que bibliographiques. |
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Bernard GINESTE,
«Art Gaulois:
Deux têtes coupées tête bêche? (Étréchy, IIe siècle
avant J.-C.?)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/cae-00-etrechy-deuxtetes.html,
2002.
Fernand BENOIT, «Recherches archéologiques dans la région d’Aix-en-Provence», in Gallia (1947), pp. ?-?. Fernand BENOIT, «Le sanctuaire aux ‘esprits’ d’Entremont», in Cahiers de préhistoire et d’archéologie, Bordighera, 1955, pp. ?-?. Fernand BENOIT, Entremont, capitale celto-ligure des Salyens de Provence [nombreuses photographies; présentation générale des découvertes], Aix-en-Provence, 1957 [2e édition en 1969]. Henri-Paul EYDOUX, Monuments et trésors de la Gaule, Paris, Plon, 1958; réédition en format de poche: Paris, Union générale d’édition [«10/18» 65], 1962, spécialement le chapitre 2 (pp. 43-67 en 1962): «Dieu, héros et artistes à Entremont, capitale de la confédération gauloise des Salyens», surtout pp. 62-63 et le croquis du pilier p. 62, que nous reproduisons. Fernand BENOIT, «Résultats historiques des fouilles d’Entremont (1946-1967)», in Gallia XXVI/1 (1968), pp. 1-31 [bilan des vingt premières années de recherche]. Fernand BENOIT, Entremont. Capitale celto-ligure des Salyens de Provence [104 p.; nouvelle édition de l’ouvrage de 1957; présentation générale des découvertes], Paris, Ophrys, 1969. Fr. SALVIAT, Entremont antique [64 p.; présentation générale de la statuaire], Aix-en-Provence, Les Amis d’Entremont, 1973. D. COUTAGNE [éd.], Archéologie d’Entremont au Musée Granet [264 p.; bilan collectif de référence], Aix-en-Provence, Musée Granet, 1987. P. ARCELIN, G. CONGÈS & M. WILLAUME, «Entremont», in Voyage en Massalia. 100 ans d’archéologie en Gaule du Sud, Marseille, Edisud, 1990, pp. 100-111 [bilan général après les recherches des années 80]. J.-J. DUFRAIGNE, «Fouilles récentes à Entremont», in J. CHAUSSERIE-LAPRÉE [éd.], Le temps des Gaulois en Provence, Martigues, Musée Ziem, 2000, pp. 139-142 [premier aperçu du résultat des fouilles les plus récentes].Toute correction,
critique ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution
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