Corpus Littéraire Étampois
 
Edith Wharton
Impressions étampoises
(Motor-Flight chronicles Through France. A journey the Whartons)
1908
   
Edith Jones en 1881, Huile sur toile d’Edward Harrison May (The American Academy of Arts and Letters)

Edith Wharton en 1907, d'après R. W. B. et Nancy Lewis (ed.), The Letters of Edith Wharton, New York, Macmillan/Collier Books, 1988.
Mlle Edith Jones en 1881

Mme Edith Wharton en 1907
 
     Edith Wharton (1862-1937), femme de lettres américaine qui sillonne la France en automobile, est frappée en 1906 par le spectacle pittoresque de notre bonne ville d’Étampes. Elle se promet de s’inspirer de ces impressions dans ses œuvres ultérieures. 
 
Motor-Flight chronicles.
A journey the Whartons,
Part I, chapter 3
 
[Présentation et analyse, daprès une page web 
de Mme Sarah Bird WRIGHT]

     Edith Newbold Jones naquit en 1862 dans une famille new-yorkaise très aisée; des précepteurs et des voyages en Europe lui donnèrent une solide culture classique et la maîtrise de plusieurs langues. Mariée en 1885 à Edwards Robbins Wharton, bien que d’une santé nerveuse fragile, elle consacra toute son énergie à visiter l’Europe, à nouer des amitiés cosmopolites, et surtout à produire sa propre œuvre littéraire. Après avoir écrit pour le Scribner’s Magazine, elle publia en 1899 The Greater Inclination, recueil de nouvelles, et rencontra son premier gros succès d’estime en 1900 avec The House of Mirth.

     Dans les années 1904-1905, les Wharton visitèrent l’Italie où Edith tint des journaux de voyage moins attentifs aux réalités locales qu’aux performances de sa voiture automobile. En 1908, elle publia un journal plus intéressant, A Motor-Flight Through France, relatant trois périples effectués dans notre pays en 1906 et 1907. Ces deux années sont considérées par ses biographes comme l’époque où se décida son expatriation définitive. Edith Wharton tombe alors sous le charme de la France, et le couple s’installe en 1907 dans le Faubourg Saint-Germain.

     Nous analysons ici dans ce journal ce qui concerne Étampes, pour l’instant seulement d’après une page web rédigée par Mme Sarah Bird Wright pour le site de la Edith Wharton Society.

     Le troisième chapitre de la première partie de ce journal, «De Rouen à Fontainebleau», retrace le parcours du couple depuis Rouen, en passant par les petites villes de la vallée de la Seine, jusqu’aux Andelys. Là encore notre auteur prend parti pour les ruines contre la restauration qui en détruit la structure originelle. Elle apprécie le château normand du douzième siècle de Château-Gaillard, édifié par Richard Cœur-de-Lion, au Petit Andely sur la berge du fleuve. Bien que ce soit un «poor fluttering rag of a ruin», il parle du féodalisme, certes dans un «hoarse, cracked whisper», mais d’une voix plus éloquente et plaintive que des châteaux aussi restaurés que celui de Pierrefonds, dont les «growths of time» ont été «stripped». Le couple s’arrêta à Dourdan pour un déjeuner sur l’herbe dans la cour d’une vieille auberge du genre de celles que les «demands of the motorist» font tomber en désuétude, auberge où «Manon et des Grieux» (personnages du roman de l’Abbé Prévost) auraient pu dîner sur la route de Paris.
Edith Wharton en 1907, d'après R. W. B. et Nancy Lewis (ed.), The Letters of Edith Wharton, New York, Macmillan/Collier Books, 1988.

     Étampes, l’étape intéressante qui suit quand on va vers Fontainebleau, est «dry, compact, and sentimental», mais frappe Wharton en tant que «hoarding a long rich past» (p. 33). Dans un aveu très rare chez elle de ce que son œil d’auteur est très actif en voyage, elle note que «its one grey street and squat old church will hereafter always serve for the ville de province background in my staging of French fiction».

     En d’autres termes, lorsqu’elle passe par notre bonne ville d’Étampes, «aride, dense et sentimentale», qui «thésaurise un long et riche passé», Edith Wharton se promet de s’inspirer, dans ses romans français à venir, des impressions que lui ont faites son «unique et longue rue grise» et sa «vieille église trapue» (Saint-Basile?), arrière-plan typique à ses yeux d’une ville de province française.

     Ce serait un sujet de recherche intéressant que de poursuivre les traces de cette inspiration étampoise dans l’œuvre littéraire subséquente d’Edith Wharton. On ne peut que souhaiter qu’un étudiant en fasse quelque jour son sujet de maîtrise. De fait, Wharton a beaucoup écrit, jusqu'à sa mort à Paris en 1937, et plusieurs de ses œuvres ont pour cadre la France, comme par exemple Madame de Treymes (1907), ou The Reef (1912).
Saint-Basile d'Etampes, sur l'ancienne RN 20
      
     Source essentielle: Sarah Bird WRIGHT (Midlothian, VA), A MotorFlight Through France (1908).htm [page web], 2002. 
BIBLIOGRAPHIE
 
[d'après Sarah Bird Wright]
 
 
     Edith WHARTON, Madame de Treymes, New York, Scribner’s, 1906.  
   
     Edith WHARTON, A Motor-Flight Through France. A journey the Whartons, New York, Scribner’s, 1908.   

     Edith WHARTON, The Reef, New York, Appleton, 1912.  

     Edith WHARTON, Fighting France. From Dunkerque to Belfort, New York, Scribner's, 1915.  

     Edith WHARTON, The Marne, New York, Appleton, 1918.  
   
     Edith WHARTON, French Ways and Their Meaning, New York, Appleton, 1919.  

     Edith WHARTON, A Son at the Front, New York, Scribner’s, 1923.  

     Edith WHARTON, A Backward Glance [autobiographie], New York, Scribner’s, 1934.  

     Percy LUBBOCK, Portrait of Edith Wharton, New York, Appleton, 1947.  

     Louis AUCHINCLOSS, Edith Wharton. A Woman In Her Time, New York, Viking, 1971.  

     R. W. B. LEWIS, Edith Wharton. A Biography, New York, Harper & Row, 1975.   

     Mary Suzanne SCHRIBER, «Edith Wharton and the French Critics, 1906-1937», in American Literary Realism 13 (1980), pp. 61-72.  

     Alan BELLRINGER, «Edith Wharton’s Use of France», in The Yearbook of English Studies 15 (1985), pp. 109-124.  

     Shari BENSTOCK, Women of the Left Bank. Paris, 1900-1940, Austin, University of Texas Press, 1986.  

     Mary Suzanne SCHRIBER, «Edith Wharton and Travel Writing as Self-Discovery», in American Literature 59 (1987), pp. 257-267.  

     Carol Baker SAPORA, «Motor Flights through France», in Edith Wharton Review 4/2 (1987), pp. 1-2.  

     R. W. B. & Nancy LEWIS [ed.], The Letters of Edith Wharton, New York, Scribner’s, 1988.  

     Janet GOODWYN, Traveller in the Land of Letters, London, Macmillan, 1990.  
   
     Stephen GARRISON, Edith Wharton. A Descriptive Bibliography, University of Pittsburgh Press, 1990.   

     Mary Suzanne SCHRIBER, «Introduction », in ID. [ed], A Motor-Flight Through France, DeKalb, Northern Illinois University Press, 1991.  

     Leon EDEL, «Summers in an Age of Innocence. In France with Edith Wharton », New York Times Book Review (June 9, 1991), pp. 3, 44, 46.   

     Katherine JOSLIN & Alan PRICE [ed.], Wretched Exotic. Essays on Edith Wharton in Europe, New York, Peter Lang, 1993 [spécialement: Millicent BELL, «Edith Wharton in France» & Maureen ST. LAURENT, «Pathways to a Personal Aesthetic: Edith Wharton’s Travels in Italy and France»].   

     Shari BENSTOCK, No Gifts from Chance. A Biography of Edith Wharton,  New York, Charles Scribner’s Sons, Macmillan Publishing Co., 1994.  

     Sarah Bird WRIGHT, Edith Wharton A to Z. The Essential Guide to the Life and Work, New York, Facts on File, 1998.   

     Sarah Bird WRIGHT, Edith Wharton’s Travel Writing. The Making of a Connoisseur, New York, St. Martin’s, 1997.  

     EDITH WHARTON SOCIETY, Official site, www.gonzaga.edu/faculty/campbell/wharton/index.html (2002).   
   
     Sarah Bird WRIGHT (Midlothian, VA), A MotorFlight Through France (1908).htm [page web: www.gonzaga.edu/faculty/campbell/wharton/id19.htm], 2002.    
   
     EDITH WHARTON SOCIETY, An Edith Wharton Chronology  [page web: www.gonzaga.edu/faculty/campbell/wharton/wchron.htm], 2002.  
           

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