Motor-Flight chronicles.
A journey the Whartons,
Part I, chapter 3
[Présentation
et analyse, d’après une page web
de
Mme Sarah Bird WRIGHT]
Edith Newbold Jones
naquit en 1862 dans une famille new-yorkaise très aisée;
des précepteurs et des voyages en Europe lui donnèrent une
solide culture classique et la maîtrise de plusieurs langues. Mariée
en 1885 à Edwards Robbins Wharton, bien que d’une santé nerveuse
fragile, elle consacra toute son énergie à visiter l’Europe,
à nouer des amitiés cosmopolites, et surtout à produire
sa propre œuvre littéraire. Après avoir écrit pour le
Scribner’s Magazine, elle publia en 1899 The Greater Inclination, recueil
de nouvelles, et rencontra son premier gros succès d’estime en 1900
avec The House of Mirth.
Dans les années 1904-1905, les Wharton visitèrent l’Italie
où Edith tint des journaux de voyage moins attentifs aux réalités
locales qu’aux performances de sa voiture automobile. En 1908, elle publia
un journal plus intéressant, A Motor-Flight Through France, relatant
trois périples effectués dans notre pays en 1906 et 1907. Ces
deux années sont considérées par ses biographes comme
l’époque où se décida son expatriation définitive.
Edith Wharton tombe alors sous le charme de la France, et le couple s’installe
en 1907 dans le Faubourg Saint-Germain.
Nous analysons ici dans ce journal ce qui concerne Étampes, pour
l’instant seulement d’après une page web
rédigée par Mme Sarah Bird Wright pour le site de la Edith
Wharton Society.
Le troisième
chapitre de la première partie de ce journal, «De Rouen à
Fontainebleau», retrace le parcours du couple depuis Rouen, en passant
par les petites villes de la vallée de la Seine, jusqu’aux Andelys.
Là encore notre auteur prend parti pour les ruines contre la restauration
qui en détruit la structure originelle. Elle apprécie le château
normand du douzième siècle de Château-Gaillard, édifié
par Richard Cœur-de-Lion, au Petit Andely sur la berge du fleuve. Bien que
ce soit un «poor fluttering rag of a ruin», il parle du féodalisme,
certes dans un «hoarse, cracked whisper», mais d’une voix plus
éloquente et plaintive que des châteaux aussi restaurés
que celui de Pierrefonds, dont les «growths of time» ont été
«stripped». Le couple s’arrêta à Dourdan pour un
déjeuner sur l’herbe dans la cour d’une vieille auberge du genre de
celles que les «demands of the motorist» font tomber en désuétude,
auberge où «Manon et des Grieux» (personnages du roman
de l’Abbé Prévost) auraient pu dîner sur la route de Paris.
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Étampes, l’étape
intéressante qui suit quand on va vers Fontainebleau, est «dry,
compact, and sentimental», mais frappe Wharton en tant que «hoarding
a long rich past» (p. 33). Dans un aveu très rare chez elle
de ce que son œil d’auteur est très actif en voyage, elle note que
«its one grey street and squat old church will hereafter always
serve for the ville de province background in my staging of French fiction».
En d’autres termes, lorsqu’elle passe par notre bonne ville d’Étampes,
«aride, dense et sentimentale», qui «thésaurise
un long et riche passé», Edith Wharton se promet de s’inspirer,
dans ses romans français à venir, des impressions que lui
ont faites son «unique et longue rue grise» et sa «vieille
église trapue» (Saint-Basile?), arrière-plan typique
à ses yeux d’une ville de province française.
Ce serait un sujet
de recherche intéressant que de poursuivre les traces de cette inspiration
étampoise dans l’œuvre littéraire subséquente d’Edith
Wharton. On ne peut que souhaiter qu’un étudiant en fasse quelque
jour son sujet de maîtrise. De fait, Wharton a beaucoup écrit,
jusqu'à sa mort à Paris en 1937, et plusieurs de ses œuvres
ont pour cadre la France, comme par exemple Madame de Treymes (1907),
ou The Reef (1912).
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BIBLIOGRAPHIE
[d'après Sarah Bird Wright]
Edith WHARTON, Madame de Treymes, New York, Scribner’s, 1906.
Edith WHARTON, A Motor-Flight Through France. A journey the Whartons, New York, Scribner’s, 1908.
Edith WHARTON, The Reef, New York, Appleton, 1912.
Edith WHARTON, Fighting France. From Dunkerque to Belfort, New York,
Scribner's, 1915.
Edith WHARTON, The Marne, New York, Appleton, 1918.
Edith WHARTON, French Ways and Their Meaning, New York, Appleton,
1919.
Edith WHARTON, A Son at the Front, New York, Scribner’s, 1923.
Edith WHARTON, A Backward Glance [autobiographie], New York, Scribner’s,
1934.
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Viking, 1971.
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Millicent BELL, «Edith Wharton in France» & Maureen ST.
LAURENT, «Pathways to a Personal Aesthetic: Edith Wharton’s Travels
in Italy and France»].
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(2002).
Sarah Bird WRIGHT (Midlothian, VA), A MotorFlight Through France (1908).htm
[page web: www.gonzaga.edu/faculty/campbell/wharton/id19.htm],
2002.
EDITH WHARTON SOCIETY, An Edith Wharton Chronology [page web:
www.gonzaga.edu/faculty/campbell/wharton/wchron.htm],
2002.
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