CORPUS HISTORIQUE ETAMPOIS
 
 Léon Marquis
Les seigneurs d’Étampes
1901
   
  Le château d'Etampes
 
     En 1901 Léon Marquis publia sous la forme d’un in-octavo de 35 pages une série de notices qu’il avait consacrées depuis l’année précédente, dans l’Abeille d’Étampes, à tous les seigneurs d’Étampes connus de son temps. Même si ce travail a un peu vieilli en plus d’un siècle, il n’a toujours pas été remplacé, et reste intéressant.

     La saisie des textes anciens est une tâche fastidieuse et méritoire. Merci de ne pas décourager ceux qui s’y attellent en les pillant sans les citer.
    
LES SEIGNEURS D’ÉTAMPES

CHRONOLOGIE DES BARONS, COMTES ET DUCS D’ÉTAMPES



par Léon Marquis
Membre de plusieurs sociétés historiques et archéologiques

Étampes
L. Humbert-Droz, imprimeur-éditeur
1901




     Dans une réunion archéologique qui eut lieu à Étampes en 1900, un de nos Confrères nous demandait s’il n’y avait pas eu d’autres duchesses de cette ancienne seigneurie que celle connue indifféremment sous les noms de duchesse d’Étampes ou Anne de Pisseleu? Nous répondîmes qu’il y en avait d’autres, eu effet, notamment Diane de Poitiers, Gabrielle d’Estrées, etc., et que la liste de tous les seigneurs serait trop longue à donner de mémoire, car certains ont été dépossédés de la seigneurie et en ont été pourvus de nouveau, de telle sorte qu’elle a changé de mains plus de cinquante fois, de l’année 1240 à l’année 1789.

     Les seigneurs d’Étampes étaient les plus grands dignitaires: rois et reines, princes et princesses, hauts et puissants
[p.2] seigneurs issus des rois de France, mais qui, quelquefois, ne craignaient pas de les combattre à1’occasion.

     Les listes et les documents donnés par dom Fleureau, historien d’Étampes, sont assez complets, maïs ils s’arrêtent au milieu du XVIIe siècle: Le P. Anselme et l’Art de vérifier les dates (par un Religieux bénédictin) donnent aussi une bonne Chronologie, mais elle s’arrête à l’année 1712 et dit à tort que le duché d’Étampes passa alors au Domaine de la Couronne. En effet, les Essais historiques sur Étampes, par de Montrond, auquel nous aurons recours, donnent une suite des seigneurs depuis l’origine jusqu’à l’extinction de la seigneurie en 1789.

     D’après ces différents ouvrages, les dictionnaires Moréri, d’Expilly et la Chenaye-des-Bois, et des documents puisés aux meilleures sources, nous avons établi une Chronologie de cette seigneurie avec une notice abrégée sur chacun des seigneurs qui en étaient titulaires.

     Dès le VIe siècle, Gontran, roi de Bourgogne et d’Orléans, possédait les villes de Châteaudun, Chartres, Vendôme et Étampes; qui tirent ensuite partie du domaine des rois de France (
1). 
Portrait photographique de Léon Marquis conservé au Musée d'Etampes
Léon Marquis


     (1) Fleureau, Antiq. d’Étampes, 1683, in-4°, p. 12.
     Au IXe siècle, d’après les Annales de Saint-Bertin, par l’abbé Dehaisne, le comté d’Étampes fut donné au roi Charles-le-Chauve.

     D’après la Chronique de Morigny, il y avait au XIe siècle, sous le règne de Philippe Ier, un nommé Marc, qui était vicomte d’Étampes, et dont la fille épousa Gui, fils de Hugues Ier, dit le Grand, seigneur du Puiset. Gui, par ce mariage, devint vicomte d’Étampes: cette dignité était
donc déjà héréditaire (
2). [p.3]
     (2) Fleureau, p. 588, L’art de vérifier les dates, 1786,  in-fol., tome II p. 666.
     Le vicomte Gui était Grand Chambrier de France, c’est-à-dire un des plus grands officiers de la couronne (1).

     On l’appelait indifféremment Gui de Méréville, ou Gui du Puiset. Il était le frère ou le cousin de Bernard d’Étampes, qui prit part à la première croisade en 1096 et mérita, par sa bravoure, d’être fait seigneur propriétaire d’une ville d’Arabie nommée Adraon. (Castrum Bernardi de Stampis) (
2).

     En l’année 1113, Gui est l’un des treize témoins d’une donation par laquelle le roi Louis le Gros accorde à l’église Notre-Dame d’Étampes le droit d’avoir un âne qui desserve son moulin. (Charte de Louis III datée d’Étampes, dans le chapitre N.-D., août 1113, publiée par Fleureau, p. 348 et citée par Luchaire, Annales de Louis VI, n°161).

     Guy a été l’un des premiers bienfaiteurs de l’abbaye de Morigny qui avait été bâtie dans un fief appartenant à Hugues, son père. (Fleureau, pp. 568 et suiv.)

     Lors des dissensions entre les moines de Morigny et les chanoines de Saint-Martin d’Étampes, le vicomte Gui est souvent cité. C’est ainsi qu’en 1142, il souscrit à une charte par laquelle Louis VI confirme aux moines la possession de l’église Saint-Martin, que son père leur avait donnée. (Charte de Louis VI, donnée au Palais d’Étampes en août 1112, publiée par Fleureau,  p. 479 et citée par
[p.4] Luchaire, n° 144). Vers 1118, Gui, au nom de l’abbé de Morigny, va trouver le roi à Châteaufort et réussit à faire trancher le différend avec les chanoines de Saint-Martin qui ne voulaient pas reconnaître la suprématie de l’Abbaye. Le roi donne l’ordre de reconnaître la légitimité des prétentions de l’abbé sur l’église Saint-Martin. (Épisode de la Chronique de Morigny, cité par Fleureau p. 482 et par Luchaire, n°402.)
     (1) Achille Luchaire, Annales de la vie de Louis VI le Gros, 1800, in-8. Plusieurs actes cités dans cet ouvrage indiquent le vicomte Gui, chambrier, comme témoin.
     D’après Moréri (Dict. hist.), le Grand Chambrier était distingué du Grand Chambellan. Un des plus considérables droits de sa charge, était d’avoir juridiction sur tous les marchands et artisans du royaume, de donner des lettres de maîtrise et de leur faire observer les ordonnances. Il tenait sa juridiction à Charonne et à Picpus, au bout du faubourg Saint-Antoine, et ses jugements étaient portés en appel au Grand Conseil.

     (2) Fleureau, pp. 568 à 572. Moréri, Dict. hist., art. ADRAON.
     Selon certains historiens, dom Morin (1), le président Hénaut (2), Sainte-Marthe, du Breuil et autres, un comte d’Étampes existait vers la même époque et était le mari d’Eustache ou Eustachie, fille du roi Philippe Ier. Mais, c’est une erreur manifeste, selon le Cartulaire de Notre-Dame d’Yerres. D’après ce document, Eustachie de Corbeil, fille de Frédéric de Châtillon et fondatrice de
l’abbaye d’Yerres, avait épousé en secondes noces le seigneur Jean d’Étampes, de qui elle eut plusieurs enfants (
3).

     Ce Jean d’Étampes avait un frère, Guillaume d’Étampes, qui devint prieur de la même abbaye (
4).

     La seigneurie d’Étampes, connue vaguement dans ses origines: vicomté selon les uns et comté selon les autres, ne commença réellement à former une seigneurie qu’à partir du règne de Saint-Louis.
     (1) Histoire du Gâtinais, 1630, in-4°.
     (2) Abrég. chron. de l’histoire de France.


     (3) Alliot, Cartulaire de N.-D. d’Yerres. 1899, in-8, p. 2.


     (4) Id., p. 14.
ANNÉE 1240

     1. La seigneurie était alors une baronnie: elle fut donnée par le roi Louis IX, en 1240, à la reine Blanche, sa mère, pour la dédommager d’une partie de son douaire
[p.5]qu’elle avait cédé à Robert, son fils, en le mariant en 1237 à Mathilde de Brabant. (Lettres patentes de Saint-Louis, datées de Paris, 1240. — Fleureau, p. 131.)

     On sait que cette reine fut déclarée régente du royaume après la mort de son mari, le roi Louis VIII, ainsi que pendant le voyage d’outre-mer du roi Saint Louis, et qu’elle fonda l’abbaye du Lis près Melun et plusieurs autres monastères. (Moréri art. BLANCHE.) On lui attribue aussi la fondation du couvent des Cordeliers d’Étampes. (De Montrond, Essai hist., tome I, p. 478.)

     Saint-Louis a été l’un des bienfaiteurs de l’église Notre-Dame d’Étampes, car il y fonda deux chapellenies royales en 1254 et 1255. (Fleureau, pp. 340 â 344.)

ANNÉE 1252

    
2. A la mort de la reine Blanche, le 30 novembre 1252, la seigneurie rentra dans le domaine de la couronne, mais elle en fut détachée quelques années après. (Fleureau, p. 435.)

ANNÉE 1272

     3. Elle composa alors une partie du douaire de Marguerite de Provence, femme de Saint-Louis. (Fleureau, p. 435.)

     Cette reine, pour favoriser les bouchers d’Étampes, leur donna à bail, en 1274, les bancs et les étaux qu’ils occupaient dans le Petit Marché, moyennant une rente de 72 livres parisis. (Lettres de Marguerite, données à Passy en 3274 et citées par Fleureau, p. 136.)

     Tous les historiens vantent la beauté et les vertus de cette princesse qui suivit son mari dans ses voyages d’outre-mer. Elle avait fondé des hôpitaux et des maisons
[p.6] religieuses à Château-Thierry et à Paris. (Moréri, art. MARGUERITE.)

ANNÉE 1295

    
4. A la mort de Marguerite de Provence, le 20 décembre 1295, la seigneurie revient à son fils, le roi Philippe le Hardi, c’est-à-dire à la couronne. (Fleureau, p. 443.)

ANNÉE 1307

    
5. Le roi Philippe le Bel la céda, en avril 4307, à son frère Louis Ier, comte d’Évreux, ainsi que les prévôtés et châtellenies d’Évreux, Aubiguy, Gien, la Ferté-Alais et Meulan, pour lui tenir lieu d’une pension de quinze mille livres qui lui avait été assignée par le testament de Philippe le Hardi. (Lettres patentes de Philippe IV d’avril 1307, publiées par Fleureau, pp. 143 et 144.)

     Louis Ier avait épousé en l’an 1300 Marguerite d’Artois, dame de Brie-Comte-Robert.

     Au mois d’août 1411, il assigna sur la prévôté d’Étampes trente sols tournois de rente que la comtesse d’Étampes, son épouse, avait légués au chapitre Notre-Dame d’Étampes et à la même époque, le roi Philippe IV amortit cette même rente. (Lettres de Louis Ier datée de Paris, août 1311) et de Philippe IV datée de Saint-Ouen, août 1311)
[sic] (1). [p.7]
     (1) Alliot, Cartulaire cité, p. 57.
ANNÉE 1319

     6. A la mort de Louis d’Évreux, le 19mai 1319, Charles d’Évreux, son second fils, eut pour partage tes domaines de Gien, Étampes et quelques autres. Ce fut en l’honneur de Charles d’Évreux que la baronnie d’Étampes fut érigée en comté, au mois de septembre 1327, par le roi Charles le Bel, son cousin. (Lettres patentes de Charles IV, de septembre 1327, publiées par Fleureau, p. 151.)

     Charles d’Évreux périt dans une bataille le 24 août 1336 et laissa quatre enfants. Il fut aussi l’un des bienfaiteurs de l’église Notre-Dame d’Étampes. (Fleureau, p. 452.)

     Par son testament, le comte Charles assigna sur la prévôté d’Étampes dix livres tournois de rente pour la célébration annuelle de quatre services solennels à l’église Notre-Dame. Les exécutrices testamentaires sont: sa veuve, la reine Jeanne et Marguerite, comtesse de Boulogne, ses sœurs. Les clauses du testament sont approuvées par Jeanne d’Évreux, reine de France, et par Philippe de Melun, évêque de Châlons. (Lettres de Philippe données à Étampes le 10 février 1336 et de la reine Jeanne datées de Château-Thierry, 11 juin 1337 (
1).
     (1) Alliot, Cart. cité, pp. 58 et 63.
     Marie d’Espagne, comtesse d’Alençon et d’Étampes, dame de Lunel, veuve de Charles d’Évreux, fut une grande bienfaitrice de l’abbaye de Morigny, car elle fonda des messes pour le repos de son âme et de celle de son mari. Pour la dotation de ces fondations, elle donna quarante livres tournois de rente et autres biens qui devront être employés à la pitance des moines, notamment «à chacun d’eux trois œufs à souper par chacun [p.8] jour, depuis la sainte Croix en septembre, jusques à Pâques, par chacun an, perpétuellement...» (Lettres patentes de Marie d’Espagne, datées de Dourdan, 22 septembre 1352, publiées par Fleureau, pp. 158 à 155.)

     Elle mourut le 13 novembre 1379.

     Cette princesse portait dans ses armes, que nous donnons ci-après, un quartier des armes de Castille, comme celles de Blanche de Castille, qui paraissent avoir donné naissance aux armes d’Étampes: Au château d’or, sommé de trois tours de même, avec trois créneaux maçonnés de sable, la porte et les fenêtres d’azur. (Fleureau, p. 155. — Léon Marquis, Les Rues d’Étampes, p. 61.)

ANNÉE 1336

     7. Louis d’Évreux, deuxième du nom, l’un des quatre enfants de Charles d’Évreux et son fils aîné, était encore en bas âge à la mort de son père quand il hérita du comté d’Étampes. (Fleureau, p. 456.)

     Ayant été fait prisonnier en 1358 à la bataille de Poitiers, il fut un de ceux que le prince de Galles admit à la table du roi captif le soir de la fatale journée.

     En 1358, les hommes d’armes du comte Louis, qui étaient en garnison dans le château d’Étampes, étaient sans cesse en guerre avec les habitants qui s’étaient fortifiés dans leur église Notre-Dame, sous les ordres de Baudouin de Blesay, capitaine de la ville. Le 16 janvier 1358, les compagnies anglaises de la Beauce profitèrent de ces divisions pour emporter d’assaut le «fort de l’église Notre-Dame et piller Étampes». (Histoire de du Guesclin.)

     Le comte d’Étampes fut fait prisonnier par les Anglais, car en 1360 il s’engage à leur payer à titre de rançon mille moutons d’or et leur donne en gage son chapeau
[p.9] d’or du prix de deux cents moutons. (Chroniques de Froissart.)

     Louis II d’Évreux avait légué en 1368 à l’église Notre-Dame d’Étampes des biens considérables pour des fondations charitables, notamment une messe qui se chantait autrefois tous les jours dans cette église, «devant soleil levant» et appelée «la messe du Comte» Il avait fondé aussi plusieurs services anniversaires à célébrer pour lui au même lieu, après sa mort.

     Ces donations eurent lieu en considération des pertes et des dommages subis par le chapitre et les chanoines durant les guerres qui ont duré si longtemps dans toute la France. (Lettres du comte Louis II datées de Paris, juin 1368; du «Chastel» d’Étampes, août 1373; et de Paris, juillet 1378, publiées par Fleureau, pp. 344 à 325.)

     En 1368, il confirma après deux siècles et demi la concession de Louis le Gros accordant au chapitre Notre-Dame l’autorisation d’aller avec un âne quérir des grains dans toute la châtellenie d’Étampes. (Lettres de Louis II datées de Paris, 2 juin 1368). (
1).
     (1) Alliot, Cartulaire cité, p. 122.
     En septembre 1384, il amortit les cens qui lui étaient dus sur les biens légués par deux bourgeois d’Étampes à la même église. (Lettres du même, datées du châtel d’Étampes, 25 septembre 1384) (2).

     Ces libéralités furent suivies de lettres d’amortissement que le comte d’Étampes obtint du roi Charles VI, en 1392, pour affermir les diverses fondations. (Fleureau, pp. 326 à 331.)
[p.10]

     (2) Id., pp. 39 à 48.
ANNÉE 1381

    
8. Louis II d’Évreux se voyant sans enfants de Jeanne de Brienne ou d’Eu, sa femme, qui mourut le 6 mai 1400, fit donation entre vifs, le 9 novembre 1381, du comté d’Étampes et des seigneuries de Gien, Dourdan et Aubigny-sur-Nierre, à Louis de France, duc d’Anjou et de Touraine, second fils du roi Jean et son ami d’enfance. (Lettres du comte Louis II, du 9 novembre 1381, publiées par Fleureau, pp. 159 à 162.)

     Louis de France est un des personnages les plus considérables qui ont possédé le comté. Après la mort du roi Charles V en 1380, il devint régent du royaume pendant la minorité de Charles VI, son neveu. Ayant été adopté pour fils, la même année, par la reine Jeanne de Sicile, il devint en 1382 roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem.

     Il ne jouit pas longtemps de la libéralité de son ami, car il mourut avant lui le 20 septembre 1384, près de Bari, en Italie, où il fut, dit-on, empoisonné. (Fleureau, pp. 163, 164. — Moréri, Dict. hist., Art. ANJOU et LOUIS.)

     Louis de France avait épousé, le 9 juillet 1360, Marie de Châtillon, dite de Blois, fille de Charles de Blois, duc de Bretagne, laquelle mourut le 12 novembre 1404.

ANNÉE 1384

    
9. Louis de France, duc d’Anjou, eut deux fils qui héritèrent des titres et biens de leur père.

     L’ainé, Louis, deuxième du nom, né en 1377, fut couronné roi de Naples et de Sicile en 1389; il était roi d’Aragon et de Jérusalem, duc d’Anjou, comte de Provence et du Maine. [p.11]

     Louis II d’Anjou avait épousé, le 2 décembre 1400, Yolande d’Aragon, fille de Jean Ier, roi d’Aragon, laquelle mourut le 14 novembre 1442.

     Le second, Charles, devint duc d’Anjou et de Calabre, prince de Tarente, comte du Maine, d’Étampes et de Gien et eut les châtellenies de Dourdan et d’Aubigny. Il mourut sans alliance le 19 mai 1404. (Fleureau, p. 106. — Moréri, art. ANJOU.)

ANNÉE 1385

     10. Peu de temps après, Marie de Châtillon,veuve de Louis Ier d’Anjou, reine de Jérusalem et de Sicile, tant en son nom que comme tutrice de ses enfants mineurs Louis et Charles, transporta à leur oncle Jean de France, duc de Berry, comte de Poitou, d’Auvergne et de Boulogne, fils du roi Jean et de Bonne de Luxembourg, les comtés d’Étampes et de Gien et les autres seigneuries de Louis II d’Évreux.

     Ce don eut lieu à titre de compensation, pour tenir compte au duc de Berry de la principauté de Tarente que leur père lui avait accordée pour l’attacher à ses intérêts, mais que, depuis la mort de celui-ci, ou voulait conserver à l’un d’eux.

     Une transaction qui eut lieu à cet effet entre eux et le duc de Berry fut agréée et confirmée par le roi Charles VI an mois d’août 1385. (Lettres patentes du roi Charles VI, datées de son camp en Flandre, 1er août 4385, publiées par Fleureau, p. 166 et 168.)

     Rappelons que ce comte d’Étampes fut parrain en 1401, (il y a juste cinq siècles), de la cloche «Marie la grosse» ou bourdon de Notre-Dame d’Étampes. Il avait épousé: 1° en juin 1360 Jeanne d’Armagnac, morte en mars 1387; [p.12] 2° en mai 1389 Jeanne II comtesse d’Auvergne et de Bologne, morte vers 1424.

ANNÉE 1387

    
11. Jean, duc de Berry, fit semblable donation des mêmes domaines le 28 janvier 1387 à son frère Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, comte de Flandre et d’Artois, gouverneur de Normandie et de Picardie, quatrième fils du roi Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg. Par testament daté de 1401, il étendit à Jean, comte de Nevers, fils aîné de Philippe le Hardi, la donation qu’il avait faite en faveur de ce dernier. (Lettres de Jean de France, datées de Paris, 28 janvier 1387, publiées par Fleureau. p. 168. — Art de vérifier les dates.)

     Comme son frère Louis d’Anjou, il fut aussi régent du royaume pendant la maladie du roi Charles VI.

     Philippe avait épousé en juin 1369, Marguerite, comtesse de Flandres et d’Artois, veuve de Philippe Ier, dit de Rouvres, duc de Bourgogne, morte le 20 mars 1404.

     On sait que la magnificence des ducs de Bourgogne, surpassait celle des rois de France leurs cousins. Philippe le Hardi, fils de roi, avait osé préparer une invasion en Angleterre; et sa maison était composée d’une véritable armée d’officiers et serviteurs: environ douze cents chanceliers, secrétaires, aumôniers, cuisiniers, chambellans, pannetiers, veneurs, chirurgiens, barbiers et valets de toutes sortes (
1). [p.13]
     (1) État des officiers de Philippe le hardi, dans la Revue nobiliaire de 1865.
ANNÉE 1404

    
12. Philippe le Hardi étant mort le 27 avril 1404, le comté d’Étampes passa à son fils aîné Jean sans Peur, duc de Bourgogne,comte de Flandre et d’Artois, qui ne devait cependant en prendre possession qu’après la mort de Jean, duc de Berry. Celui-ci changea bientôt de dispositions et révoqua la donation après l’assassinat du duc d’Orléans, frère unique du roi, en novembre 1407, par des meurtriers aux ordres du duc de Bourgogne, son cousin.

     Le fils aîné du duc d’Orléans ne pouvant obtenir contre le meurtrier de son père la justice qu’il désirait, prit les armes contre lui, ainsi que d’autres seigneurs. D’où, l’origine de la fameuse ligue entre les Armagnacs et les Bourguignons.

     En 1414, le chevalier de Bosredon, qui commandait dans le château d’Étampes pour le duc de Berry, du parti des Armagnacs, se vit obligé, comme on sait, de capituler après quelques jours de siège, devant les forces réunies du Dauphin Louis et du duc de Bourgogne. (Fleureau, pp. 173 et 175.)

     Jean sans Peur avait épousé en avril 1385, Marguerite de Bavière, morte en janvier 1423. Le luxe de ce prince n’était pas moins grand que celui de son père. Ainsi, à Soissons, en 1409, au mariage de son frère Philippe de Bourgogne, comte de Nevers, avec Isabelle de Coucy, il fit faire pour lui et les principaux seigneurs de Bourgogne, seize robes écarlates dont les manches et les chaperons étaient couverts de lozanges d’or. La même année, au mariage de son autre frère Antoine, duc de Brabant, avec Élisabeth de Luxembourg, fille unique du marquis de Moravie et nièce du roi de Bohême, les réjouissances
[p.14] furent magnifiques et on y vit toute la puissante et nombreuse famille de Bourgogne, avec quantité de princes et de grands seigneurs (1).
     (1) De Barante, Hist. des ducs de Bourgogne.
     En 1408, le duc de Berry qui était redevenu seigneurs d’Étampes, fit enfermer dans le châtel de cette ville, une fillette nommée Gillette la Mercière, âgée de huit ans, qu’il voulait faire marier à un peintre travaillant pour lui. Il fallut l’intervention du roi et du Parlement de Paris pour délivrer la jeune prisonnière et la rendre à ses parents (2).
     (2) Douët d’Arcq, Choix de pièces sur le règne de Charles VI. Tome 1, p. 313.
     Le même seigneur, Jean de Berry, possédait un livre d’heures ayant appartenu au duc d’Aumale et qui se trouve toujours au château de Chantilly. Ce livre, d’un prix inestimable, contient de superbes miniatures dont l’une, notamment, représente le château d’Étampes au XVe siècle.

ANNÉE 1412

    
13. Le 22 janvier 1412, par suite de la reddition du château d’Étampes au profit du dauphin Louis de France, duc de Guyenne et gendre de Jean sans Peur, puisqu’il avait épousé Marguerite, sa fille aînée, le comté d’Étampes fut confisqué par le roi Charles VI et réuni au domaine de la couronne.

     Guillaume d’Arbouville, chevalier et gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, en fut fait gouverneur. (Lettres patentes de Charles VI, datées de Paris, 22 janvier 1412, publiées par Fleureau, p. 176.)

     Par une commission du dauphin Louis de France, datée de son camp devant Étampes du 16 avril 1412, Etienne
[p.15] Chartier (1) fut nommé receveur du comté d’Étampes, ainsi que des châtellenies de Dourdan; la Ferté-Alais et dépendances, confisquées par le roi pour cause de rébellion. (Lettres du dauphin, datées d’Étampes, 46 avril 1412, publiées par Fleureau, p. 476.)
     (1) On sait que la plupart des familles de ce nom font partie de la lignée de Chalo-saint-Mard.


ANNÉE 1417

    
14. Le duc Jean de Berry étant mort le 45 juin 1416, le duc de Bourgogne Jean sans Peur, en profita pour s’emparer du comté d’Étampes et de ses annexes, eu vertu de la donation de 1401, mais il fut obligé d’employer la voie des armes.

     En octobre 1447, tandis qu’il s’emparait de Montlhéry, Dourdan et autres villes, ses officiers prenaient Étampes, Auneau, Rochefort et Gallardon. (Fleureau, p. 478.)

     D’après les Itinéraires des ducs de Bourgogne, il est lui-même à Étampes les 26, 27 et 29 octobre.

ANNÉE 1419

    
15. Jean sans Peur ayant été assassiné à Montereau le 10 septembre 1419 par les gens du Dauphin, son fils aîné Philippe III, dit le Bon, duc de Bourgogne, de Brabant, de Luxembourg cl de Limbourg, comte de Flandre, d’Artois, de Hollande, de Zélande, etc., lui succéda au comté d’Étampes. C’est lui qui institua l’ordre de la Toison d’Or. Il mourut en 1467. Philippe le Bon avait épousé: 1° en juin 1409, Michelle de France, fille du [p.16] roi Charles VI, morte sans enfants le 8 juillet 1422;  2° en novembre 1424, Bonne d’Artois, veuve de Philippe de Bourgogne, comte de Nevers, et par suite sa tante, laquelle mourut sans postérité en 1425; 3° en janvier 1429, Isabelle de Portugal, fille de Jean Ier, roi de Portugal, laquelle mourut en décembre 1471 et eut trois enfants dont deux fils morts en bas-âge et Charles dit le Téméraire, duc de Bourgogne. (Fleureau, pp. 178 et 179. — Moréri, art. BOURGOGNE.)

     Philippe le Bon montra un luxe encore plus grand que ses prédécesseurs. Le nombre de ses officiers de cuisine fut presque doublé. (Etat des officiers déjà cité.) Il fit frapper des monnaies à son effigie (
1). En 1424, au mariage de sa sœur Marguerite, duchesse de Guyenne, avec Artus III de Bretagne, les fêtes durèrent plus d’un mois (2).
     (1) Hennin. Mon. de l’hist. de France.
     (2) De Barante, Hist. des ducs de Bourgogne.
     Dans le célèbre banquet ou festival que le même duc donna à Lille en février 1453, à l’occasion d’un projet de voyage en Terre Sainte, chacun de services était composé de quarante-huit plats qui descendaient du plafond au moyen de chariots peints en or et en argent. II y avait des pièces montées, représentant les châteaux du duc, différents personnages, des animaux... On y prononça des vœux en l’honneur du duc de Bourgogne, du comte de Charolais et du comte d’Étampes, qui était alors Jean de Nevers (3).
     (3) Chron. de Mathieu d’Escouchy, par de Beaucourt. — Mém. d’Olivier de la Marche, par d’Arbaumont.
ANNÉE 1421

    
16. Par acte du 8 mai 1421, le Dauphin Charles disposa du comté d’Étampes en faveur de Richard de Bretagne, [p.17] quatrième fils de Jean V, duc de Bretagne, pour le récompenser de ses bons services dans la guerre contre les Anglais, car avec Jean VI, duc de Bretagne, son frère, il l’avait aidé à retirer Marie d’Anjou, sa femme, de la main de ceux-ci qui la tenaient prisonnière à Paris.

     Devenu roi sous le nom de Charles VII, il confirma cette donation en octobre 1425 et y ajouta même le comté de Mantes. Richard avait épousé Marguerite d’Orléans, comtesse de Vertus, morte en avril 1466. (Fleureau, p. 181. — Art de vérifier les dates.)

ANNÉE 1425

    
17. Philippe le Bon empêcha l’effet de cette donation par la force des armés et conserva la jouissance du comté.(Art de vérifier les dates.)

     Artus III (ou Arthur), duc de Bretagne, appelé plus souvent le comte de Richemont, est indiqué aussi comme comte d’Étampes par certains auteurs (Moréri, Dict. hist. et Anselme, Hist. général). Est-ce par suite de sa parenté avec deux seigneurs d’Étampes? Il était en effet le gendre de Philippe le Bon et le frère de Richard de Bretagne.

     On sait que le duc Artus se signala dans plusieurs batailles contre les Anglais, notamment à celle de Patay  en Beauce, en 1429.11 mourut en décembre 1458 sans enfants de ses trois femmes: Marguerite de Bourgogne, Jeanne d’Albret et Catherine de Luxembourg. (Moréri, art.  BRETAGNE).

ANNÉE 1434

    
18. Philippe le Bon céda ce comté, en 1434, avec le comté d’Auxerre, à Jean de Bourgogne, dit Jean de Nevers, comte de Nevers, de Rethel et d’Eu, son cousin germain, pour [p.18] lui tenir lieu d’une rente de cinq mille livres qu’il lui avait promise en compensation des droits que Jean prétendait avoir sur les duchés de Brabant, Limbourg, etc. (Fleureau, p. 178.)

     Jean de Nevers avait épousé 1° En novembre 1435, Jacqueline d’Ailli, fille de Raoul d’Ailli, seigneur de Péquigny; 2° le 30 août 1475, Paule de Brosse, dite de Bretagne, fille de Jean de Brosse, deuxième du nom, comte de Penthièvre, et de Nicolle de Blois, et 3° en 1480, Françoise d’Albret, morte sans enfants, en mars 1521.

     Jean de Nevers se signala dans les guerres contre les Anglais sous les ordres du duc de Bourgogne. (Chron. de Monstrelet.)

     Jean de Brosse, quatrième du nom, qui fut plus tard comte d’Étampes, et dont il sera question ci-après, est son arrière petit-fils. (Moréri, art. BOURGOGNE et BROSSE.)

ANNÉE 1435

    
19. Le 25 septembre 1435, suivant un article du traité d’Arras, entre le roi Charles VI et le duc Philippe le Bon, il fut convenu que le comté d’Étampes serait mis sous séquestre pendant un an entre les mains de Charles Ier, duc de Bourbon et d’Auvergne (1).
     (1) Ce traité a été publié dans les Mémoires d’Olivier de la Marche.
     Richard de Bretagne, qui était présent au traité et député pour le roi, ne parait pas y avoir fait opposition. Jean de Nevers y était également et représentait le duc de Bourgogne. (Fleureau, pp. 179 et 180.) [p.19]

ANNÉE 1436

    
20. Au mois de janvier 1436, Jean de Nevers était redevenu comte d’Étampes ainsi qu’il résulte de lettres de cette date scellées de son sceau, et du vivant même de Richard de Bretagne, qui mourut le 3 juin 1438.

     Quant à Jean de Nevers, il mourut le 25 septembre 1491. (Fleureau, p. 180.)

ANNÉE 1422

    
21. Quelques années après la mort de Richard de Bretagne, sa veuve, Marguerite d’Orléans, en qualité de tutrice de François Il, duc de Bretagne, leur fils, obtint du roi Charles VII, en juin 1442, la confirmation du don fait à son mari. Mais il y eut deux oppositions: 1° de la part de Philippe le Bon, défenseur des droits de Jean de Nevers; 2° de la part du Procureur général du Parlement, lequel soutenait que la seigneurie avait été donnée en apanage à Louis d’Évreux, fils du roi Philippe le Hardi, et la postérité de ce prince étant éteinte, elle devait être réunie au domaine de la couronne. A la suite de cette seconde opposition, le comté d’Étampes fut saisi par le procureur général, et ses revenus administrés par les commissaires du Parlement. Tantôt, c’était le roi qui en jouissait, tantôt le duc de Bourgogne et tantôt d’autres. (Lettres patentes de juin 1442, du roi Charles VII, citées par Fleureau, pp. 181 et 182.)

     François II, qui est quelquefois qualifié de comte d’Étampes, avait épousé: 1° en 1455, Marguerite, fille de François 1er duc de Bretagne, sa cousine, morte en septembre
[p.20] 1469; 2° en 1471, Marguerite, fille de Gaston IV comte de Foix, morte en 1487, dont il eut Anne de Bretagne qui devint reine de France et comtesse d’Étampes (Moréri, art. BRETAGNE).

ANNÉE 1478

    
22. Un procès qui dura plus de trente ans résulta de ce différend. Il fut jugé définitivement par un arrêt du Parlement de Paris du 18 mars 1478 qui réunit de nouveau le comté d’Étampes à la couronne. (Arrêt du Parlement publié par Fleureau, p. 181.)

     23. La même année au mois d’avril, le roi Louis XI disposa de la seigneurie d’Étampes en faveur de Jean de Foix, vicomte de Narbonne, et de ses enfants. (Lettres pat. de Louis XI datées d’Arras, avril 1478, publiées par Fleureau, pp 191 à 198.)

     Il était fils de Gaston IV, comte de Foix et d’Éléonore d’Aragon, reine de Navarre, d’où sont issus les rois de Navarre, et allié des rois de Castille, de Naples et de Sicile.

     Le roi Charles VII l’avait armé chevalier au siège de Tartas en 1442. Il était très considéré par ce roi et par ses successeurs Charles VII et Louis XII, qu’il accompagnait souvent dans leurs voyages. (Fleureau,  p. 190).

     Il avait épousé Marie d’Orléans, fille de Charles, duc d’Orléans et sœur du roi Louis XII, dont il eut Gaston V de Foix, et Germaine de Foix, mariée en 1505 à Ferdinand V, dit le Catholique,
 roi d’Aragon, Castille, Naples, etc. (Moréri, Art. FOIX, ARAGON).

     Jean de Foix, qui s’intitulait, dans ses actes «Roi de Navarre, seigneur de Béarn,comte de Bigorre et d’Étampes», étant arrivé à Étampes le 5 novembre 1500, il y mourut quelques jours après et fut inhumé dans un caveau du chœur de l’église Notre-Dame-du-Fort. Sa femme repose
[p.21] au même lieu. (Fleureau, p. 198.) Du reste, Jean de Foix s’était réservé la dignité d’abbé de Notre-Dame. (Alliot, Cartulaire cité, pp. 145 et 147; Fleureau, p. 352.)

     C’est au comte Jean de Foix que l’on doit l’amélioration du port d’Étampes en 1490. (Lettres de Jean de Foix, datées de Tours, 28 juillet 1490, publiées par Fleureau, p. 193.)

ANNÉE 1500

    
24. Gaston V de Foix, duc de Nemours, fils de Jean de Foix et neveu du roi Louis XII hérita du comté d’Étampes, à la mort de son père, étant âgé de onze ans.

     Il fit son entrée solennelle à Étampes en 1506 (
1).
     (1) Fleureau donne, p. 499, des détails intéressants sur cette cérémonie.
     Ayant échangé en 1507, avec le roi de France, la vicomté de Narbonne contre le duché de Nemours, il ne fut plus appelé que duc de Nemours.

     Nommé gouverneur de Milan en 1511, lors de la guerre d’Italie, puis commandant général des armées françaises, il fut l’un des plus grands capitaines dont s’honore la France; il s’illustra par sa valeur et sa magnificence; il gagna plusieurs batailles, notamment celle de Ravenne. Il fut tué au siège de cette dernière ville le 11 avril 1519, âgé de 23 ans seulement, et inhumé à Milan. (Fleureau, p. 199. 
Moréri, art. GASTON.)

ANNÉE 1512

     25. A la mort de Gaston de Foix, le comté d’Étampes revint de nouveau à la couronne. (Lettres patentes du roi Louis XII, données à Blois en septembre 1512 et publiées par Fleureau, p. 206.)
[p.22]

ANNÉE 1513

    
26. En mai 1513, la reine Anne de Bretagne fut gratifiée de la seigneurie d’Étampes par le roi Louis XII son époux, avec pouvoir d’en disposer en faveur d’un de leurs enfants à son choix. (Lettres patentes du roi, datées de Blois, mai 1513 et publiées par Fleureau, p. 207.)

     Elle accorda, dès l’année 1513, aux religieuses de Maubuisson, près Pontoise, trois muids de froment à prendre sûr le droit des dîmes des grains et vins d’Étampes. (Lettres de la reine Anne, datées d’Étampes, août 1513, citées par Fleureau, p. 218.) Ces dons furent confirmés en 1514, par François, comte d’Angoulême. (Lettres datées de Paris, 25 décembre 1544, citées par Fleureau, p. 218.)

     La reine Aune ne jouit pas longtemps du comté d’Étampes car elle mourut Blois le 9 janvier 4514. Comme son corps fut ramené à Saint-Denis, il y eut une longue suite de funérailles dans toutes les villes où passa le funèbre cortège.

     C’est le 28 janvier qu’il traversa la ville d’Étampes, D’après le Récit des Funérailles, publié par Merlet et de Gombert (
1), un grand nombre d’officiers vinrent au devant du corps à une lieue en dehors la ville, ainsi que des chanoines, Cordeliers, etc...
     (1) Paris, Aubry, 1858, pp. 62 à 65.

     En outre des princes et princesses du sang et autres en grand deuil, on voyait:
     400 torches aux armes de la défunte,
     50 aux armes de la ville de Blois,
     300 aux armes de la ville d’Étampes,
     200 aux armes de Chalo-Saint-Mard.
[p.23]

     Le lendemain samedi 29 janvier, il y eut des funérailles pompeuses à l’église Notre-Dame, toute tendue de noir, avec de grands écussons aux armes de la princesse.

ANNÉE 1514

    
27. A la mort d’Anne de Bretagne, le 9 janvier  1514, le comté d’Étampes, en vertu des Lettres patentes de 1513, revint par héritage à sa fille aînée Claude de France. (Lettres patentes de Louis XII, datée de Blois, mai 1513, et publiées par Fleureau, p. 207.)

     Ayant épousé le 18 mai 1514, François, comte d’Angoulême, plus tard héritier de la couronne sous le nom de François Ier, le roi Louis XII, en considération de ces noces, accorda aux habitants d’Étampes le droit de nommer un maire et des échevins, avec tous les droits de commune. (Lettres patentes de Louis XII, données à Saint-Germain-en-Laye en mai 1514, publiées par Fleureau, p. 213.)

ANNÉE 1516

    
28. Le roi François Ier donna le comté d’Étampes, en l’année 1546, pour en jouir sa vie durant, à Artus de Gouffier, duc de Roannais, comte de Caravas, seigneur de Boisi, d’Oiron, de Maulevrier, de Boutervilliers, etc., grand maître de France, pour le récompenser de ses services.

     Il était déjà gouverneur d’Étampes et avait accompagné autrefois les rois Charles VIII et Louis XII dans leurs voyages. Il avait épousé en 1499, Hélène de Hangest, dame de Magni.

     Ancien gouverneur de François Ier pendant sa jeunesse, ce roi le combla d’honneurs et le nomma ambassadeur en Allemagne, mais il ne jouit pas longtemps de toutes
[p.24] ces faveurs, car il mourut le 10 mars 1518. (Fleureau, pp. 215 et 217. — Moréri, Art. GOUFFIER.  Anselme, Histoire généalogique de la maison de France.)

ANNÉE 1548

    
29. A la mort de Gouffier, la reine Claude de France rentra en possession du comté d’Étampes; c’est ce qui résulte d’un acte du 17 août 1519 par lequel elle donne aux religieuses de Maubuisson, trois muids de blé de rente, pour la fondation,d’un «salve regina», à chanter tous les jours après matines. Cette fondation pieuse est la confirmation de dons faits précédemment par la reine Anne, sa mère, en 1513 et en 1514. (Lettres de Claude, datées de Fontainebleau, 17 août 1519, publiées par Fleureau, p. 207.)

     La reine Claude, qui avait, dit-on, introduit en France la prune de ce nom, était un peu boiteuse, mais en échange ornée de toutes sortes de vertus. Elle mourut le 20 juillet 1524.

ANNÉE 1524

    
30. A la mort de la reine Claude de France, le comté d’Étampes fit retour à la couronne. (Fleureau, p. 285.)

ANNÉE 1526

    
31. Le 13 avril 1526, le roi François Ier  fit don du comté, mais pour en jouir pendant sa vie seulement, à Jean de la Barre, vicomte de Bridiers, seigneur et baron de Verets, de Jouy-en-Josas, de Villemartin, etc., capitaine du Plessis-les-Tours, bailli et capitaine de Rouen, bailli [p.25] de Paris, premier gentilhomme de la Chambre, chambellan et maître de la garde-robe du roi.

     Cette faveur lui fut accordée en récompense du dévouement et des importants services qu’il rendit au roi à la bataille de Pavie et durant sa détention en Espagne.  (Lettres patentes du roi François Ier, datées de Mont-de-Marsan, 13 avril 1526, publiées par Fleureau, p. 221.)

     L’histoire nous a conservé peu de documents sur ce personnage; comme il était seigneur de Villemartin près d’Étampes, c’est sans doute à lui qu’on doit l’origine du château de la Barre; dont les ruines existent encore près de Morigny. Il devint gouverneur et garde de la Prévôté de Paris le 11 juin 1526 et jouit de cette charge jusqu’à sa mort arrivée en 1538, d’après son épitaphe rapportée par l’historien d’Étampes. (Fleureau, p. 223.)

ANNÉE 1533

    
32. A la mort de Jean de la Barre, le comté fit de nouveau retour à la couronne. (Fleureau, p. 224.)

ANNÉE 1534

     33. Le roi François Ier ayant été séduit par la beauté d’Anne de Pisseleu, fille du seigneur de Heilly, et voulant la favoriser, ainsi que son mari Jean de Brosse, quatrième du nom, comte de Penthièvre (appelé aussi Jean de Blois ou Jean de Bretagne), il leur fit don, en juin 1534, leur vie durant, du comté d’Étampes, «avec le revenu du grenier à sel établi dans cette ville». (Lettres patentes du roi François Ier données à Chantilly le 23 juin 1534, et publiées par Fleureau, p. 224.)

     Jean de Brosse, grâce à ce mariage, fut remis en possession
[p.26] du comté de Penthièvre et des autres seigneuries qu’il avait perdues. II fut nommé gouverneur du Bourbonnais, puis gouverneur de Bretagne, et de pauvre qu’il était, il devint riche et puissant.

     François Ier  ne s’en tint pas là: il érigea en 1536 le comté d’Étampes en duché en faveur des deux époux: «Considérant qu’il est de grande étendue, de bon et gros revenu, réputé une des plus notables maisons du royaume, dont dépendent plusieurs beaux fiefs, vassaux..., sujets, places et seigneuries, et voulant élever le dit comté au plus haut titre et degré....» (Lettres patentes de François Ier données à Paris en janvier 1436 et publiées par Fleureau, p. 227.)

     Le don du duché fut confirmé aux deux époux par Français Ier en 1543 (Acte de ce roi cité par Fleureau, p, 229) et par le roi Henri II en 1547. (Lettres de Henri II datées de Fontainebleau 14 septembre 1547 et publiées par Fleureau, p. 280.)

     On connaît la maison que François Ier fit bâtir à Étampes pour loger sa favorite. Ce logis est bien du style de l’époque, et sa façade porte encore les signes indéniables de sa royale origine.

     On trouve dans une lettre de l’époque cette description curieuse du costume habituel de la duchesse: «Une robe de drap d’or frisé, fourré d’hermines mouchetées; une cotte de toile d’or incarnat égorgelée et dorée avec force pierreries» (
1).
     (1) Génin, Lettres de Marguerite d’Angoulême. 1841, in-8, p. 117.
ANNÉE 1553

    
34. A cause des intelligences d’Anne de Pisseleu (appellée [p.27] souvent la Duchesse d’Étampes ou Madame d’Étampes) avec, les ennemis de l’Etat, le duché d’Étampes lui fut repris en 1553 par le roi Henri II. Elle se retira dans l’une de ses terres où elle mourut dans l’oubli et le mépris de tout le monde.

     Le roi  Henri II donna le duché en 1553 à Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, sa favorite, qui était veuve depuis 1531 de Louis de Brezé, grand sénéchal de Normandie. Elle en eut deux filles, dont l’une fut mariée à Claude de Lorraine, duc d’Aumale. (Fleureau, p. 231.)

     On croit que Diane, avant d’être la favorite de Henri II, avait accordé ses faveurs à François Ier, mais cela n’a pas été prouvé. il est certain qu’elle avait su conquérir les bonnes grâces du père avant d’avoir eu celles du fils et qu’elle contribua beaucoup à faire exiler sa rivale Madame d’Étampes, avec laquelle elle soutint de longs procès.

     Tout le monde connaît la maison de cette ville, où elle séjournait quand elle allait chevaucher sur le pavé d’Orléans. On y voit, parmi de fines sculptures attribuées à Jean Goujon, les chiffres entrelacés de Diane et de Henri. (De Montrond, t. II, p. 73. — Brantôme. — Ann. du Gâtinais, 1889, p. 293.)

ANNÉE 1559

    
35. Ainsi que la duchesse Anne de Pisseleu, la duchesse Diane de Poitiers tomba aussi en disgrâce, par suite des intrigues des Guise et de Catherine de Médicis, femme du roi Henri Il, qui la fit chasser de la cour. A la suite de l’édit der évocation des dons et aliénations du domaine, fait par le roi François Il en août 1559, le duché d’Étampes rentra dans le domaine royal, ainsi que le château de Chenonceaux et des bijoux de grand prix qu’elle avait reçus du roi. Diane mourut en avril 1566. (Fleureau, p. 231. — Moréri, art. Diane de POITIERS.) [p.28]

ANNÉE 1562

    
36. Au mois d’avril 1562 le roi François II rendit le duché d’Étampes à Jean de Brosse, pour en jouir seulement pendant deux ans, et au mois de juin de l’année suivante, il lui en continua la jouissance pour le reste de sa vie, en reconnaissance des bons services qu’il avait rendus à l’Etat, car ce seigneur ne s’était jamais séparé de son roi pendant les plus grands troubles. (Lettres patentes du roi Charles IX. données à Vincennes le 22 juin 1563, vérifiées à la Chambre des comptes le 28 avril suivant, et publiées par Fleureau, p. 231.)

     Jean de Brosse mourut en janvier 1564 et les hahitants d’Étampes lui firent des honneurs funèbres avec service solennel à l’église Notre-Dame. (Fleureau, p. 232.)

     Anne de Pisseleu, sa femme, lui survécut douze ans, car elle mourut eu 1576.

ANNÉE 1564

    
37. A la mort de Jean de Brosse, le duché d’Étampes fit de nouveau retour à la couronne. (Fleureau, p. 234.)

ANNÉE 1576

     38. Par suite du traité de paix conclu en avril 1576 entre le roi Henri III et les Huguenots, le duché d’Étampes fut donné, pour en jouir sa vie durant, à Jean Casimir, comte Palatin du Rhin, qui était l’allié du prince de Condé et était venu sous les murs d’Étampes et d’Orléans en janvier 1568. (Lettres patentes de Henri III datées de Paris, [p.29] 18 mai 1576, et publiées par Fleureau, p. 243.) Ces lettres ajoutent que Jean Casimir pourra «avoir sa retraite et demeurer en nos château et maison haute et basse du dit Étampes». Les maisons dont il est ici question sont probablement celles des duchesses Anne de Pisseleu et Diane de Poitiers.
 
     On promit en outre à Jean Casimir des gages élevés comme colonel de 4000 reîtres pour le service du roi de France et le paiement de onze millions de livres pour la solde de ses troupes. Les paiements n’ayant pu être faits en temps voulu, le nouveau duc renonça au duché dès l’année 1577. (Acte de renonciation du 8 mars 1577, cité par Fleureau, p. 245.)

     Jean Casimir administra ensuite l’Électorat durant la minorité de Frédéric IV, son neveu, et il mourut en 1592. (Moréri, art. BAVIÈRE.)

ANNÉE 1577

    
39. Par suite de la renonciation du comte Jean Casimir, le duché d’Étampes revint de nouveau au roi en 1547 [sic (1577)]. (Fleureau, p. 245.)

ANNÉE 1579

    
40. Le roi Henri III ayant emprunté en 1578 à Catherine de Lorraine, duchesse de Montpensier, la somme de cent mille livres pour subvenir aux frais de la guerre, il lui donna, par engagement, suivant acte devant les notaires du Châtelet du 9 décembre 1578, et lettres patentes de janvier 1579, le duché d’Étampes et le comté de Senlis. (Lettres patentes de Heuri III, datées de Paris, 17 janvier 1579, et publiées par Fleureau, p. 245.) [p.30]

     Catherine de Lorraine, qui était fille du célèbre homme d’Etat, François de Lorraine, duc de Guise et d’Aumale, avait épousé Louis de Bourbon, duc de Montpensier, et mourut le 6 mai 1596. (Moréri, art. LORRAINE.)

ANNÉE 1582

    
41. Le même roi Henri III retira le duché d’Étampes des mains de la duchesse de Montpensier le 18 juillet 1582, pour le donner avec les comtés de Clermont et de Senlis, à sa sœur Marguerite de Valois, reine de Navarre, comme supplément de ce qu’il lui avait promis en dot par son contrat de mariage avec Henri de Bourbon, roi de Navarre, et depuis roi de France sons le nom de Henri IV. (Lettres patentes de Henri III, datées de Fontainebleau, 8 juillet 1582, et publiées par Fleureau, p. 261.)

ANNÉE 1598

    
42. Marguerite de Valois, reine de France et de Navarre, donna à son tour le duché, en 1598, à Gabrielle d’Estrées, duchesse de Beaufort et marquise de Monceaux, suivant actes devant les notaires d’Usson, du 11 novembre 1598 et devant les notaires du Châtelet du 15 janvier 1599. (Actes publiés par Fleureau, p. 261.) On sait que Gabrielle était la favorite du roi Henri IV et que celui-ci fut même sur le point de l’épouser.

ANNÉE 1599

    
43. A la mort de Gabrielle d’Estrées, en 1599, César, duc de Vendôme et de Mercœur, son fils naturel légitimé de Henri IV hérita du duché d’Étampes, ayant été rendu [p.31] par son père capable de recevoir toutes sortes de dons. (Lettres patentes de Henri IV, datées de Paris, janvier 1595, et citées par Fleureau, p. 266.)

     César était en outre duc de Beaufort et de Penthièvre, seigneur d’Anet, grand-maître et surintendant général de la navigation et du commerce. Il avait reçu du roi le duché de Vendôme en 1598. Ayant épousé en 1609, Françoise de Lorraine, duchesse de Mercœur, fille de Philippe de Lorraine, celui-ci lui céda le gouvernement de Bretagne.

     Après avoir été comblé de faveurs par Henri IV et par Louis XIII son successeur, il tomba en disgrâce, mais il y fut rappelé sous Louis XIV; ce qui fait qu’il conserva le duché d’Étampes jusqu’en 1651, c’est-à-dire pendant plus d’un demi-siècle. Il mourut en 1665. (Moréri, art. CÉSAR.)

ANNÉE 1651

     44. Le 4 février 1651 (1), le duché d’Étampes fut donné par César de Vendôme à Louis, duc de Vendôme, de Bourbon et de Mercœur, son fils aîné, suivant une clause du contrat de mariage de celui-ci avec Laure-Victoire Mancini, nièce du cardinal Mazarin. (Fleureau, p. 166. — Moréri, art. MANCINI. — La Chenaye, Dict. de la Nobl., art. MANCINI.)

     Il était en outre pair de France, chevalier des ordres du roi, prince de Martigues et gouverneur de Provence. Il suivit le roi Louis XII dans son voyage en Savoie et fit les campagnes de Hollande, de Flandre et d’italie de 1630 à 1656. Il fut, enfin, nommé par le roi Louis XIV vice-roi de Catalogne, en l’année 1650. Ayant ensuite embrassé
[p.32] l’état ecclésiastique, il fut fait cardinal par le pape Alexandre VII en 1667.

     Il mourut à Aix-en-Provence le 6 août 1669. (Moréri, art. LOUIS.)   
     (1) Et non le 20 mai 1654, comme l’indique Fleureau d’après un titre du Greffe d’Étampes, pp. 266 et 286; cette erreur a été reproduite par de Montrond (Essais hist.), tome II, pp. 130 et 217.
ANNÉE 1669

    
45. A la mort du cardinal Louis de Vendôme, Étampes passa à son fils aîné Louis-Joseph de Vendôme, duc de Mercœur, prince de Martigues, grand sénéchal et gouverneur de Provence, général des galères, chevalier des ordres du roi et de la Toison d’or.

     Après s’être distingué dans les campagnes de Louis XIV en Hollande, de 1672 à 1692, il devint généralissime des armées d’Espagne et d’Italie, vice-roi de Catalogne.

     Il remporta une victoire complète en 1705 sur le prince Eugène de Savoie, près de Cassano, et une autre en 1706 sur les Impériaux à Calcinato. Enfin, en décembre 1710, il fut vainqueur des Alliés à la célèbre bataille de Villaviciosa, en Espagne, et assura à jamais la couronne d’Espagne sur la tête du petit-fils de Louis XIV.

    On rapporte qu’après la bataille, le roi d’Espagne n’ayant pas de lit pour se reposer, Vendôme lui dit: «Je vais vous faire donner le plus beau lit sur lequel jamais souverain ait couché:» Et il fit étendre en guise de matelas, les étendards et. les drapeaux pris sur les ennemis. C’est cette belle page qui est représentée sur une belle gravure en couleurs, signée Le Cœur, 1787.

     Il mourut à Vinaros, comblé d’honneurs, le 11 juin 1712, âgé de cinquante-huit ans, et fut enterré à l’Escurial dans le tombeau des infants d’Espagne. (Moréri, art. LOUIS-JOSEPH.)

     A l’occasion de la victoire remportée à Cassano (ltalie) par leur duc et protecteur, les Étampois firent en décembre
[p.33] 1705, de grandes réjouissances dans tonte la ville. En septembre 1712, à l’occasion de sa mort, il y eut un service funèbre à l’église Notre-Dame. (Léon Marquis, Les Rues d’Étampes, p. 22.)

ANNÉE 1712

    
46. Louis-Joseph de Vendôme étant mort sans postérité, sa veuve, Marie-Anne de Bourbon, hérita du duché d’Étampes. Il l’avait épousée en 1710 âgé de 55 ans.

     Marie-Anne, qu’on appelait quelquefois Mademoiselle de Montmorency, était petite-fille du grand Condé. Elle mourut le 44 avril 1748, âgée de 40 ans. (Moréri, art. BOURBON et FRANCE. — De Montrond, Essais hist., tome II, p. 484.)

ANNÉE 1718

    
47. A la mort de Marie-Anne de Bourbon, le duché vint en la possession de sa mère Anne de Bavière, seconde fille de Édouard de Bavière, prince palatin du Rhin et veuve de Henri-Jules de Bourbon. Cette princesse mourut le 28 février 1723, âgée de 74 ans. (Moréri, art. BAVIÈRE et BOURBON; de Montrond, tome II, p. 133.)

ANNÉE 1723

    
48. Louise-Élisabeth de Bourbon, petite-fille de la précédente et de Henri-Jules de Bourbon, hérita du duché d’Étampes. Son père Louis de Bourbon, prince du sang, pair et grand-maître de France, gouverneur de Bourgogne et de Bresse, était mort dès l’année 1740.

     Mariée le 9 juillet 1743 à Louis-Armand de Bourbon,
[p.34] prince de Conti, gouverneur du Poitou, lieutenant-général des armées du roi, elle porta le duché d’Étampes dans cette autre branche de la maison de Bourbon. (Moréri, art. BOURBON.  De Montrond, t. II, p. 181.)

ANNÉE 1743

    
49. Le duché passa par alliance dans la maison d’Orléans le 17 décembre 1743; lors du mariage de Louise-Henriette de Bourbon-Conti, dite Mademoiselle de Conti, et fille de Louise-Élisabeth avec Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, petit-fils du régent Philippe d’Orléans. (La Chenaye, Dict. de la Nobl., art. BOURBON. — De Montrond, Essais hist., t. II. 131.)

ANNÉE 1759

    
50. Après la mort de la princesse Louise-Henriette, son mari lui succéda à la seigneurie d’Étampes, car les sentences du bailliage, en 1770, sont rendues au nom de Louis-Philippe d’Orléans, comme tuteur de son fils Louis, Philippe-Joseph d’Orléans, duc de Chartres. (De Montrond, tome II, p. 132.)

ANNÉE 1779

    
51. Le 28 juin 1779, par suite du partage de la succession de la princesse de Conti entre la duchesse de Bourbon et Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, son frère, les domaines d’Étampes et de la Ferté-Alais échurent à ce prince pour la somme de 480.000 livres et il en jouit jusqu’à la Révolution de 1789. C’est lui qui fit construire les galeries du [p.35] Palais-Royal et qui devint membre de la Convention sous le nom de Philippe-Égalité. Louis-Philippe-Joseph d’Orléans, dernier duc d’Étampes et père de Louis-Philippe, roi des Français, avait été gouverneur de Poitou et lieutenant-général des armées navales. II avait épousé le 31 avril 1769, Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre et il mourut le 6 novembre 1793. (De Montrond, t. II, p. 132.)




ÉTAMPES, IMPRIMERIE HUMBERT-DROZ, RUE SAINT-MARS
Source: Saisie numérique en mode texte et remise en page de Bernard Gineste, septembre 2011.
Éditions

     Léon MARQUIS, Les seigneurs d’Étampes. Chronologie des barons, comtes et ducs d’Étampes [25 cm; 35 p.], Étampes, Humbert-Droz, 1901 [tiré à part d’une série d’aricles publiés en feuilleton dans l’Abeille d’Étampes en 1900 et 1901].

     Bernard GINESTE [éd.],
«Léon Marquis: Les seigneurs d’Étampes (1901)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/che-19-marquis1901seigneursdetampes.html, 2011.

Recensions

     Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil d’Étampes et du Hurepoix 10 (1904), p. 149.

     Paul DUPIEUX, Les Institutions royales au pays d’Étampes, Versailles, Mercier, 1931, p. 26:
«Dans tout ce chapitre, comme aussi dans le précédent, nous avons tenu compte d’une plaquette publiée par M. Léon Marquis: Les seigneurs d’Etampes; chronologie des barons, contes et ducs d’Etampes, Etampes, 1901, in-8°. Mais nous ne croyons pas devoir citer plus souvent cet opuscule, devenu fort rare et qui ne se trouve pas à la Bibl. Nat. Il ne fait d’ailleurs que répéter Dom Fleureau et Max. de Montrond. Nous avons eu et aurons l’occasion de le compléter.»

Léon Marquis

    Bernard GINESTE [éd.], «Léon Marquis: Publications relatives à l’histoire d’Étampes (liste)», in Corpus Étampois, http://www.corpusetampois.com/index-marquis.html, depuis 2004.


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