| LES SEIGNEURS 
 D’ÉTAMPES
 CHRONOLOGIE DES BARONS, COMTES ET DUCS D’ÉTAMPES
 
 
                       
       
 par Léon MarquisMembre de plusieurs sociétés historiques et 
archéologiques
                       
       Étampes
 L. Humbert-Droz, imprimeur-éditeur
 1901
 
 
                      
       
 
 
 
            
              
                | Dans une réunion archéologique qui eut lieu à Étampes 
 en 1900, un de nos Confrères nous demandait s’il n’y avait pas eu 
d’autres duchesses de cette ancienne seigneurie que celle connue indifféremment 
 sous les noms de duchesse d’Étampes ou Anne de Pisseleu? Nous répondîmes 
 qu’il y en avait d’autres, eu effet, notamment Diane de Poitiers, Gabrielle 
 d’Estrées, etc., et que la liste de tous les seigneurs serait trop 
 longue à donner de mémoire, car certains ont été 
 dépossédés de la seigneurie et en ont été 
 pourvus de nouveau, de telle sorte qu’elle a changé de mains plus 
de cinquante fois, de l’année 1240 à l’année 1789. 
 Les seigneurs d’Étampes étaient 
 les plus grands dignitaires: rois et reines, princes et princesses, hauts 
 et puissants  [p.2] seigneurs issus des rois de France, mais qui, quelquefois, ne
  craignaient pas de les combattre à1’occasion.
 
 Les listes et les documents donnés par 
 dom Fleureau, historien d’Étampes, sont assez complets, maïs 
ils s’arrêtent au milieu du XVIIe siècle: Le P. Anselme et l’Art
  de vérifier les dates (par un Religieux bénédictin)
  donnent aussi une bonne Chronologie, mais elle s’arrête à
l’année   1712 et dit à tort que le duché d’Étampes
passa alors   au Domaine de la Couronne. En effet, les Essais historiques
sur Étampes,  par de Montrond, auquel nous aurons recours, donnent
 une suite des seigneurs  depuis l’origine jusqu’à l’extinction de
la  seigneurie en 1789.
 
 D’après ces différents ouvrages,
  les dictionnaires Moréri, d’Expilly et la Chenaye-des-Bois, et des
  documents puisés aux meilleures sources, nous avons établi
 une Chronologie de cette seigneurie avec une notice abrégée
  sur chacun des seigneurs qui en étaient titulaires.
 
 Dès le VIe siècle, Gontran, roi 
 de Bourgogne et d’Orléans, possédait les villes de Châteaudun,
  Chartres, Vendôme et Étampes; qui tirent ensuite partie du
domaine  des rois de France (1).
 
 |                
   Léon Marquis
                
 (1) Fleureau, Antiq. 
 d’Étampes, 1683, in-4°, p. 12.
 
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                | Au IXe siècle, d’après les Annales de Saint-Bertin, 
 par l’abbé Dehaisne, le comté d’Étampes fut donné 
 au roi Charles-le-Chauve. 
 D’après la Chronique de Morigny,
 il y avait  au XIe siècle, sous le règne de Philippe Ier,
un  nommé  Marc, qui était vicomte d’Étampes, et dont
la  fille épousa  Gui, fils de Hugues Ier, dit le Grand, seigneur
du Puiset.  Gui, par ce mariage,  devint vicomte d’Étampes: cette
dignité  était
 donc déjà héréditaire (2). [p.3]
 
 |      (2)
  Fleureau, p. 588, L’art de vérifier les dates, 1786, 
 in-fol., tome II p. 666.
 |  
                | Le vicomte Gui était Grand Chambrier de France, c’est-à-dire
  un des plus grands officiers de la couronne (1). 
 On l’appelait indifféremment Gui de
Méréville,   ou Gui du Puiset. Il était le frère
ou le cousin de Bernard   d’Étampes, qui prit part à la première
croisade en 1096  et mérita, par sa bravoure, d’être fait seigneur
propriétaire   d’une ville d’Arabie nommée Adraon. (Castrum
Bernardi de Stampis)   (2).
 
 En l’année 1113, Gui est l’un des treize
  témoins d’une donation par laquelle le roi Louis le Gros accorde
à  l’église Notre-Dame d’Étampes le droit d’avoir un
âne  qui desserve son moulin. (Charte de Louis III datée d’Étampes,
  dans le chapitre N.-D., août 1113, publiée par Fleureau, p.
 348 et citée par Luchaire, Annales de Louis VI, n°161).
 
 Guy a été l’un des premiers bienfaiteurs
  de l’abbaye de Morigny qui avait été bâtie dans un
fief   appartenant à Hugues, son père. (Fleureau, pp. 568 et
suiv.)
 
 Lors des dissensions entre les moines de Morigny
  et les chanoines de Saint-Martin d’Étampes, le vicomte Gui est souvent
  cité. C’est ainsi qu’en 1142, il souscrit à une charte par
 laquelle Louis VI confirme aux moines la possession de l’église Saint-Martin,
  que son père leur avait donnée. (Charte de Louis VI, donnée
  au Palais d’Étampes en août 1112, publiée par Fleureau,  
  p. 479 et citée par    [p.4] Luchaire, n° 144). Vers 1118, Gui, au nom de l’abbé
  de Morigny, va trouver le roi à Châteaufort et réussit
  à faire trancher le différend avec les chanoines de Saint-Martin
  qui ne voulaient pas reconnaître la suprématie de l’Abbaye. 
 Le roi donne l’ordre de reconnaître la légitimité des 
 prétentions de l’abbé sur l’église Saint-Martin. (Épisode 
 de la Chronique de Morigny, cité par Fleureau p. 482 et par 
 Luchaire, n°402.)
 
 |       (1)
  Achille Luchaire, Annales de la vie de Louis VI le Gros, 1800, in-8. 
  Plusieurs actes cités dans cet ouvrage indiquent le vicomte Gui, 
chambrier,  comme témoin.D’après Moréri (Dict. hist.),
  le Grand Chambrier était distingué du Grand Chambellan. Un
 des plus considérables droits de sa charge, était d’avoir
juridiction   sur tous les marchands et artisans du royaume, de donner des
lettres de maîtrise  et de leur faire observer les ordonnances. Il
tenait sa juridiction à  Charonne et à Picpus, au bout du faubourg
Saint-Antoine, et ses jugements  étaient portés en appel au
Grand Conseil.
 
 (2) Fleureau, pp. 
 568 à 572. Moréri, Dict. hist., art. ADRAON.
 
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                | Selon certains historiens, dom Morin (1), le président Hénaut (2), Sainte-Marthe, du Breuil
  et autres, un comte d’Étampes existait vers la même époque
  et était le mari d’Eustache ou Eustachie, fille du roi Philippe
Ier.   Mais, c’est une erreur manifeste, selon le Cartulaire de Notre-Dame
d’Yerres.   D’après ce document, Eustachie de Corbeil, fille de
Frédéric   de Châtillon et fondatrice de l’abbaye d’Yerres, avait épousé en secondes noces le
seigneur   Jean d’Étampes, de qui elle eut plusieurs enfants (3).
 
 Ce Jean d’Étampes avait un frère,
  Guillaume d’Étampes, qui devint prieur de la même abbaye (4).
 
 La seigneurie d’Étampes, connue vaguement
  dans ses origines: vicomté selon les uns et comté selon les
  autres, ne commença réellement à former une seigneurie
  qu’à partir du règne de Saint-Louis.
 
 |        (1) Histoire du Gâtinais, 1630, in-4°.(2) Abrég.
  chron. de l’histoire de France.
 
 
 (3) Alliot, Cartulaire
  de N.-D. d’Yerres. 1899, in-8, p. 2.
 
 
 (4) Id., 
p.  14.
 
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                |   ANNÉE 1240
 1. La 
seigneurie  était alors une baronnie: elle fut donnée par le 
roi Louis IX, en 1240, à la reine Blanche, sa mère, pour la 
dédommager  d’une partie de son douaire [p.5]qu’elle avait cédé 
à Robert, son fils, en  le mariant en 1237 à Mathilde de Brabant. 
(Lettres patentes de Saint-Louis,  datées de Paris, 1240. — Fleureau, 
p. 131.)
 
 On sait que cette reine fut déclarée
  régente du royaume après la mort de son mari, le roi Louis
 VIII, ainsi que pendant le voyage d’outre-mer du roi Saint Louis, et qu’elle
 fonda l’abbaye du Lis près Melun et plusieurs autres monastères.
 (Moréri art. BLANCHE.) On lui attribue aussi la fondation du couvent
 des Cordeliers d’Étampes. (De Montrond, Essai hist., tome
I,  p. 478.)
 
 Saint-Louis a été l’un des bienfaiteurs
  de l’église Notre-Dame d’Étampes, car il y fonda deux chapellenies
  royales en 1254 et 1255. (Fleureau, pp. 340 â 344.)
 
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                |  ANNÉE 1252
 2. A la mort de la reine Blanche, le 30 novembre 1252, la seigneurie 
  rentra dans le domaine de la couronne, mais elle en fut détachée
  quelques années après. (Fleureau, p. 435.)
 
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                |   ANNÉE 1272
 3. Elle 
 composa alors une partie du douaire de Marguerite de Provence, femme de Saint-Louis.
 (Fleureau, p. 435.)
 
 Cette reine, pour favoriser les bouchers
d’Étampes,   leur donna à bail, en 1274, les bancs et les étaux
qu’ils occupaient  dans le Petit Marché, moyennant une rente de 72
livres parisis. (Lettres  de Marguerite, données à Passy en
3274 et citées par  Fleureau, p. 136.)
 
 Tous les historiens vantent la beauté
  et les vertus de cette princesse qui suivit son mari dans ses voyages d’outre-mer.
  Elle avait fondé des hôpitaux et des maisons      
            [p.6]
religieuses à   Château-Thierry et à Paris. (Moréri,
art. MARGUERITE.)
 
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                | ANNÉE 1295
 4. A la mort de Marguerite de Provence, le 20 décembre 1295,
  la seigneurie revient à son fils, le roi Philippe le Hardi, c’est-à-dire
  à la couronne. (Fleureau, p. 443.)
 
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                |  ANNÉE 1307
 5. Le roi Philippe le Bel la céda, en avril 4307, à
  son frère Louis Ier, comte d’Évreux, ainsi que les prévôtés
  et châtellenies d’Évreux, Aubiguy, Gien, la Ferté-Alais
  et Meulan, pour lui tenir lieu d’une pension de quinze mille livres qui
lui  avait été assignée par le testament de Philippe
le Hardi.  (Lettres patentes de Philippe IV d’avril 1307, publiées
par Fleureau,  pp. 143 et 144.)
 
 Louis Ier avait épousé en l’an 
 1300 Marguerite d’Artois, dame de Brie-Comte-Robert.
 
 Au mois d’août 1411, il assigna sur
la  prévôté d’Étampes trente sols tournois de
rente  que la comtesse d’Étampes, son épouse, avait légués
 au chapitre Notre-Dame d’Étampes et à la même époque,
 le roi Philippe IV amortit cette même rente. (Lettres de Louis Ier
datée de Paris, août 1311) et de Philippe IV datée de
Saint-Ouen, août 1311)     [sic] (1). [p.7]
 
 |        (1) Alliot, Cartulaire cité, p. 57.
 |  
                |   ANNÉE 1319
 6. A
la  mort de Louis d’Évreux, le 19mai 1319, Charles d’Évreux,
son  second fils, eut pour partage tes domaines de Gien, Étampes et
quelques  autres.  Ce fut en l’honneur de Charles d’Évreux que la
baronnie d’Étampes  fut érigée en comté, au mois
de septembre 1327, par le roi Charles le Bel, son cousin. (Lettres patentes
de Charles IV, de septembre  1327, publiées par Fleureau, p. 151.)
 
 Charles d’Évreux périt dans 
une  bataille le 24 août 1336 et laissa quatre enfants. Il fut aussi 
l’un  des bienfaiteurs de l’église Notre-Dame d’Étampes. (Fleureau,
  p. 452.)
 
 Par son testament, le comte Charles assigna 
 sur la prévôté d’Étampes dix livres tournois de
 rente pour la célébration annuelle de quatre services solennels 
 à l’église Notre-Dame. Les exécutrices testamentaires 
 sont: sa  veuve, la reine Jeanne et Marguerite, comtesse de Boulogne, ses 
 sœurs. Les  clauses du testament sont approuvées par Jeanne d’Évreux, 
 reine de France, et par Philippe de Melun, évêque de Châlons.
  (Lettres de Philippe données à Étampes le 10 février
  1336 et de la reine Jeanne datées de Château-Thierry, 11 juin
  1337 (1).
 
 |          (1) Alliot, Cart. cité, pp. 58 et 63.
 |  
                | Marie d’Espagne, comtesse d’Alençon et d’Étampes, dame de
Lunel,  veuve de Charles d’Évreux, fut une grande bienfaitrice de
l’abbaye  de Morigny, car elle fonda des messes pour le repos de son âme
et de  celle de son mari. Pour la dotation de ces fondations, elle donna
quarante  livres tournois de rente et autres biens qui devront être
employés  à la pitance des moines, notamment «à
chacun d’eux trois  œufs à souper par chacun [p.8] jour, depuis la sainte
Croix en septembre, jusques à Pâques,  par chacun an, perpétuellement...»
(Lettres patentes de Marie d’Espagne, datées de Dourdan, 22 septembre
1352, publiées par Fleureau, pp. 158 à 155.) 
 Elle mourut le 13 novembre 1379.
 
 Cette princesse portait dans ses armes,
que   nous donnons ci-après, un quartier des armes de Castille, comme
celles   de Blanche de Castille, qui paraissent avoir donné naissance
aux armes  d’Étampes: Au château d’or, sommé de trois
tours de même,  avec trois créneaux maçonnés de
sable, la porte et les  fenêtres d’azur. (Fleureau, p. 155. — Léon
Marquis,             Les Rues  d’Étampes, p. 61.)
 
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                | ANNÉE 1336
 7. Louis 
 d’Évreux, deuxième du nom, l’un des quatre enfants de Charles 
 d’Évreux et son fils aîné, était encore en bas 
 âge à la mort de son père quand il hérita du comté
 d’Étampes. (Fleureau, p. 456.)
 
 Ayant été fait prisonnier en 
1358  à la bataille de Poitiers, il fut un de ceux que le prince de 
Galles  admit à la table du roi captif le soir de la fatale journée.
 
 En 1358, les hommes d’armes du comte Louis,
 qui  étaient en garnison dans le château d’Étampes,
étaient   sans cesse en guerre avec les habitants qui s’étaient
fortifiés   dans leur église Notre-Dame, sous les ordres de
Baudouin de Blesay,   capitaine de la ville. Le 16 janvier 1358, les compagnies
anglaises de la   Beauce profitèrent de ces divisions pour emporter
d’assaut le «fort   de l’église Notre-Dame et piller Étampes».
(Histoire   de du Guesclin.)
 
 Le comte d’Étampes fut fait prisonnier
  par les Anglais, car en 1360 il s’engage à leur payer à titre
  de rançon mille moutons d’or et leur donne en gage son chapeau 
        [p.9] d’or 
du prix de deux cents moutons. (Chroniques de Froissart.)
 
 Louis II d’Évreux avait légué
  en 1368 à l’église Notre-Dame d’Étampes des biens
considérables   pour des fondations charitables, notamment une messe
qui se chantait autrefois   tous les jours dans cette église, «devant
soleil levant»   et appelée «la messe du Comte»
Il avait fondé aussi plusieurs services anniversaires à célébrer
pour lui au même lieu, après sa mort.
 
 Ces donations eurent lieu en considération
  des pertes et des dommages subis par le chapitre et les chanoines durant
 les guerres qui ont duré si longtemps dans toute la France. (Lettres
 du comte Louis II datées de Paris, juin 1368; du «Chastel»
  d’Étampes, août 1373; et de Paris, juillet 1378, publiées
  par Fleureau, pp. 344 à 325.)
 
 En 1368, il confirma après deux siècles
  et demi la concession de Louis le Gros accordant au chapitre Notre-Dame
l’autorisation  d’aller avec un âne quérir des grains dans toute
la châtellenie  d’Étampes. (Lettres de Louis II datées
de Paris, 2 juin 1368).  (1).
 
 |       (1)
  Alliot, Cartulaire cité, p. 122.
 |  
                | En septembre 1384, il amortit les cens qui lui étaient dus sur les
  biens légués par deux bourgeois d’Étampes à
la  même église. (Lettres du même, datées du châtel
  d’Étampes, 25 septembre 1384) (2). 
 Ces libéralités furent suivies
 de  lettres d’amortissement que le comte d’Étampes obtint du roi
Charles   VI, en 1392, pour affermir les diverses fondations. (Fleureau,
pp. 326 à   331.)  [p.10]
 
 | (2) Id., 
pp.  39 à 48.
 
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                | ANNÉE 1381
 8. Louis II d’Évreux se voyant sans enfants de Jeanne de
Brienne ou d’Eu, sa femme, qui mourut le 6 mai 1400, fit donation entre vifs,
le 9 novembre 1381, du comté d’Étampes et des seigneuries de
Gien, Dourdan et Aubigny-sur-Nierre, à Louis de France, duc d’Anjou
et de Touraine, second fils du roi Jean et son ami d’enfance. (Lettres du
comte Louis II, du 9 novembre 1381, publiées par Fleureau, pp. 159
à 162.)
 
 Louis de France est un des personnages les
plus   considérables qui ont possédé le comté.
Après   la mort du roi Charles V en 1380, il devint régent
du royaume pendant   la minorité de Charles VI, son neveu. Ayant été
adopté   pour fils, la même année, par la reine Jeanne
de Sicile, il   devint en 1382 roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem.
 
 Il ne jouit pas longtemps de la libéralité
  de son ami, car il mourut avant lui le 20 septembre 1384, près de
 Bari, en Italie, où il fut, dit-on, empoisonné. (Fleureau,
pp. 163, 164. — Moréri, Dict. hist., Art. ANJOU et LOUIS.)
 
 Louis de France avait épousé, 
le  9 juillet 1360, Marie de Châtillon, dite de Blois, fille de Charles
  de Blois, duc de Bretagne, laquelle mourut le 12 novembre 1404.
 
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 |  
                | ANNÉE 1384
 9. Louis de France, duc d’Anjou, eut deux fils qui héritèrent
  des titres et biens de leur père.
 
 L’ainé, Louis, deuxième du nom, 
 né en 1377, fut couronné roi de Naples et de Sicile en 1389; 
 il était roi d’Aragon et de Jérusalem, duc d’Anjou, comte de
 Provence et du Maine. [p.11]
 
 Louis II d’Anjou avait épousé,
 le  2 décembre 1400, Yolande d’Aragon, fille de Jean Ier, roi d’Aragon,
  laquelle mourut le 14 novembre 1442.
 
 Le second, Charles, devint duc d’Anjou et de
 Calabre,  prince de Tarente, comte du Maine, d’Étampes et de Gien
et eut les  châtellenies de Dourdan et d’Aubigny. Il mourut sans alliance
 le 19  mai 1404. (Fleureau, p. 106. — Moréri, art. ANJOU.)
 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1385
 10. Peu 
de  temps après, Marie de Châtillon,veuve de Louis Ier d’Anjou, 
 reine de Jérusalem et de Sicile, tant en son nom que comme tutrice 
 de ses  enfants mineurs Louis et Charles, transporta à leur oncle 
Jean de France, duc de Berry, comte de Poitou, d’Auvergne et de Boulogne, 
fils du roi Jean et de Bonne de Luxembourg, les comtés d’Étampes 
 et de Gien et les autres seigneuries de Louis II d’Évreux.
 
 Ce don eut lieu à titre de compensation,
  pour tenir compte au duc de Berry de la principauté de Tarente que
  leur père lui avait accordée pour l’attacher à ses
intérêts,  mais que, depuis la mort de celui-ci, ou voulait
conserver à l’un d’eux.
 
 Une transaction qui eut lieu à cet effet
  entre eux et le duc de Berry fut agréée et confirmée
  par le roi Charles VI an mois d’août 1385. (Lettres patentes du roi
  Charles VI, datées de son camp en Flandre, 1er août 4385,
publiées   par Fleureau, p. 166 et 168.)
 
 Rappelons que ce comte d’Étampes fut 
parrain  en 1401, (il y a juste cinq siècles), de la cloche «Marie 
la  grosse» ou bourdon de Notre-Dame d’Étampes. Il avait épousé:
  1° en juin 1360 Jeanne d’Armagnac, morte en mars 1387; [p.12] 2° en mai 1389 Jeanne II comtesse d’Auvergne
  et de Bologne, morte vers 1424.
 
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                | ANNÉE 1387
 11. Jean, duc de Berry, fit semblable donation des mêmes domaines
  le 28 janvier 1387 à son frère Philippe le Hardi, duc de
Bourgogne,   comte de Flandre et d’Artois, gouverneur de Normandie et de
Picardie, quatrième   fils du roi Jean le Bon et de Bonne de Luxembourg.
Par testament daté   de 1401, il étendit à Jean, comte
de Nevers, fils aîné   de Philippe le Hardi, la donation qu’il
avait faite en faveur de ce dernier.   (Lettres de Jean de France, datées
de Paris, 28 janvier 1387, publiées   par Fleureau. p. 168. — Art
de vérifier les dates.)
 
 Comme son frère Louis d’Anjou, il fut
 aussi  régent du royaume pendant la maladie du roi Charles VI.
 
 Philippe avait épousé en juin 
1369,  Marguerite, comtesse de Flandres et d’Artois, veuve de Philippe Ier, 
dit de Rouvres, duc de Bourgogne, morte le 20 mars 1404.
 
 On sait que la magnificence des ducs de Bourgogne,
  surpassait celle des rois de France leurs cousins. Philippe le Hardi, fils
  de roi, avait osé préparer une invasion en Angleterre; et
sa  maison était composée d’une véritable armée
d’officiers  et serviteurs: environ douze cents chanceliers, secrétaires,
aumôniers,  cuisiniers, chambellans, pannetiers, veneurs, chirurgiens,
barbiers et valets  de toutes sortes (1). [p.13]
 
 |       (1)
 État des officiers de Philippe le hardi, dans la Revue nobiliaire
 de 1865.
 |  
                | ANNÉE 1404
 12. Philippe le Hardi étant mort le 27 avril 1404, le comté
  d’Étampes passa à son fils aîné Jean sans Peur,
  duc de Bourgogne,comte de Flandre et d’Artois, qui ne devait cependant
en   prendre possession qu’après la mort de Jean, duc de Berry. Celui-ci
  changea bientôt de dispositions et révoqua la donation après
  l’assassinat du duc d’Orléans, frère unique du roi, en novembre
  1407, par des meurtriers aux ordres du duc de Bourgogne, son cousin.
 
 Le fils aîné du duc d’Orléans
  ne pouvant obtenir contre le meurtrier de son père la justice qu’il
  désirait, prit les armes contre lui, ainsi que d’autres seigneurs.
  D’où, l’origine de la fameuse ligue entre les Armagnacs et les Bourguignons.
 
 En 1414, le chevalier de Bosredon, qui commandait
  dans le château d’Étampes pour le duc de Berry, du parti des
  Armagnacs, se vit obligé, comme on sait, de capituler après
  quelques jours de siège, devant les forces réunies du Dauphin
  Louis et du duc de Bourgogne. (Fleureau, pp. 173 et 175.)
 
 Jean sans Peur avait épousé
en  avril 1385, Marguerite de Bavière, morte en janvier 1423. Le luxe 
de ce prince n’était pas moins grand que celui de son père. 
Ainsi, à Soissons, en 1409, au mariage de son frère Philippe 
de Bourgogne, comte de Nevers, avec Isabelle de Coucy, il fit faire pour lui
et les principaux seigneurs de Bourgogne, seize robes écarlates dont
les manches et les chaperons étaient couverts de lozanges d’or. La
même année, au mariage de son autre frère Antoine, duc
de Brabant, avec Élisabeth de Luxembourg, fille unique du marquis de
Moravie et nièce du roi de Bohême, les réjouissances 
                 [p.14] furent magnifiques et on y vit toute la puissante et nombreuse 
famille de Bourgogne, avec quantité de princes et de grands seigneurs 
(1).
 
 | (1) De Barante, Hist. des ducs de Bourgogne. 
 |  
                | En 1408, le duc de Berry qui était redevenu seigneurs d’Étampes,
  fit enfermer dans le châtel de cette ville, une fillette nommée
  Gillette la Mercière, âgée de huit ans, qu’il voulait
  faire marier à un peintre travaillant pour lui. Il fallut l’intervention
  du roi et du Parlement de Paris pour délivrer la jeune prisonnière
  et la rendre à ses parents (2). 
 | (2) Douët d’Arcq, Choix de pièces 
sur  le règne de Charles VI. Tome 1, p. 313. 
 |  
                | Le même seigneur, Jean de Berry, possédait un livre d’heures
  ayant appartenu au duc d’Aumale et qui se trouve toujours au château
  de Chantilly. Ce livre, d’un prix inestimable, contient de superbes miniatures
  dont l’une, notamment, représente le château d’Étampes
  au XVe siècle. 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1412
 13. Le 22 janvier 1412, par suite de la reddition du château
  d’Étampes au profit du dauphin Louis de France, duc de Guyenne et
 gendre de Jean sans Peur, puisqu’il avait épousé Marguerite,
 sa fille aînée, le comté d’Étampes fut confisqué
  par le roi Charles VI et réuni au domaine de la couronne.
 
 Guillaume d’Arbouville, chevalier et gentilhomme
ordinaire   de la chambre du roi, en fut fait gouverneur. (Lettres patentes
de Charles   VI, datées de Paris, 22 janvier 1412, publiées
par Fleureau,   p. 176.)
 
 Par une commission du dauphin Louis de France,
  datée de son camp devant Étampes du 16 avril 1412, Etienne
              [p.15] Chartier (1) fut nommé receveur du comté d’Étampes,
ainsi que des châtellenies de Dourdan; la Ferté-Alais et dépendances,
  confisquées par le roi pour cause de rébellion. (Lettres
du   dauphin, datées d’Étampes, 46 avril 1412, publiées
par  Fleureau, p. 476.)
 
 | (1) On sait que la plupart des familles de ce
nom font partie de la lignée de Chalo-saint-Mard. 
 
 
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                | ANNÉE 1417
 14. Le duc Jean de Berry étant mort le 45 juin 1416, le duc
  de Bourgogne Jean sans Peur, en profita pour s’emparer du comté
d’Étampes   et de ses annexes, eu vertu de la donation de 1401, mais
il fut obligé   d’employer la voie des armes.
 
 En octobre 1447, tandis qu’il s’emparait de 
Montlhéry,  Dourdan et autres villes, ses officiers prenaient Étampes, 
Auneau,  Rochefort et Gallardon. (Fleureau, p. 478.)
 
 D’après les Itinéraires des
 ducs  de Bourgogne, il est lui-même à Étampes les
 26, 27  et 29 octobre.
 
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                | ANNÉE 1419
 15. Jean sans Peur ayant été assassiné à
  Montereau le 10 septembre 1419 par les gens du Dauphin, son fils aîné
  Philippe III, dit le Bon, duc de Bourgogne, de Brabant, de Luxembourg cl
 de Limbourg, comte de Flandre, d’Artois, de Hollande, de Zélande,
etc., lui succéda au comté d’Étampes. C’est lui qui
institua  l’ordre de la Toison d’Or. Il mourut en 1467. Philippe le Bon avait
épousé:  1° en juin 1409, Michelle de France, fille du
            [p.16] roi Charles VI, morte sans enfants le 8 juillet 1422;  2°
en novembre 1424, Bonne d’Artois, veuve de Philippe de Bourgogne, comte de
Nevers, et par suite sa tante, laquelle mourut sans postérité
en 1425; 3° en janvier 1429, Isabelle de Portugal, fille de Jean Ier,
roi de Portugal, laquelle mourut en décembre 1471 et eut trois enfants
dont deux fils morts en bas-âge et Charles dit le Téméraire,
duc de Bourgogne. (Fleureau, pp. 178 et 179. — Moréri, art. BOURGOGNE.)
 
 Philippe le Bon montra un luxe encore plus
grand   que ses prédécesseurs. Le nombre de ses officiers de
cuisine   fut presque doublé. (Etat des officiers déjà
cité.)   Il fit frapper des monnaies à son effigie (1). En 1424, au mariage 
  de sa sœur Marguerite, duchesse de Guyenne, avec Artus III de Bretagne, 
les fêtes durèrent plus d’un mois (2).
 
 | (1) Hennin. Mon. de l’hist. de France. (2) De Barante, 
            Hist.  des ducs de Bourgogne.
 |  
                | Dans le célèbre banquet ou festival que le même duc
donna  à Lille en février 1453, à l’occasion d’un projet
de  voyage en Terre Sainte, chacun de services était composé
de  quarante-huit plats qui descendaient du plafond au moyen de chariots
peints  en or et en argent. II y avait des pièces montées,
représentant  les châteaux du duc, différents personnages,
des animaux... On y prononça des vœux en l’honneur du duc de Bourgogne,
du comte de Charolais et du comte d’Étampes, qui était alors
Jean de Nevers (3). 
 | (3) Chron. de Mathieu d’Escouchy, par 
de Beaucourt.  — Mém. d’Olivier de la Marche, par d’Arbaumont. 
 |  
                | ANNÉE 1421
 16. Par acte du 8 mai 1421, le Dauphin Charles disposa du comté 
 d’Étampes  en faveur de Richard de Bretagne, [p.17] quatrième
  fils de Jean V, duc de Bretagne, pour le récompenser de ses bons
services  dans la guerre contre les Anglais, car avec Jean VI, duc de Bretagne,
son  frère, il l’avait aidé à retirer Marie d’Anjou,
sa femme,  de la main de ceux-ci qui la tenaient prisonnière à
 Paris.
 
 Devenu roi sous le nom de Charles VII, il confirma
  cette donation en octobre 1425 et y ajouta même le comté de
 Mantes. Richard avait épousé Marguerite d’Orléans,
comtesse  de Vertus, morte en avril 1466. (Fleureau, p. 181. — Art de
vérifier   les dates.)
 | 
 |  
                | ANNÉE 1425
 17. Philippe le Bon empêcha l’effet de cette donation par la
  force des armés et conserva la jouissance du comté.(Art
 de vérifier les dates.)
 
 Artus III (ou Arthur), duc de Bretagne, appelé
  plus souvent le comte de Richemont, est indiqué aussi comme comte
 d’Étampes par certains auteurs (Moréri, Dict. hist.
et Anselme, Hist. général). Est-ce par suite de sa parenté
 avec deux seigneurs d’Étampes? Il était en effet le gendre
de Philippe le Bon et le frère de Richard de Bretagne.
 
 On sait que le duc Artus se signala dans plusieurs
  batailles contre les Anglais, notamment à celle de Patay  en
 Beauce, en 1429.11 mourut en décembre 1458 sans enfants de ses trois
 femmes: Marguerite de Bourgogne, Jeanne d’Albret et Catherine de Luxembourg.
 (Moréri, art.  BRETAGNE).
 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1434
 18. Philippe le Bon céda ce comté, en 1434, avec le
  comté d’Auxerre, à Jean de Bourgogne, dit Jean de Nevers,
comte  de Nevers, de Rethel et d’Eu, son cousin germain, pour [p.18] lui tenir lieu d’une
  rente de cinq mille livres qu’il lui avait promise en compensation des
droits   que Jean prétendait avoir sur les duchés de Brabant,
Limbourg,   etc. (Fleureau, p. 178.)
 
 Jean de Nevers avait épousé 1°
  En novembre 1435, Jacqueline d’Ailli, fille de Raoul d’Ailli, seigneur
de   Péquigny; 2° le 30 août 1475, Paule de Brosse, dite
de Bretagne,  fille de Jean de Brosse, deuxième du nom, comte de Penthièvre,
  et de Nicolle de Blois, et 3° en 1480, Françoise d’Albret, morte
  sans enfants, en mars 1521.
 
 Jean de Nevers se signala dans les guerres
contre   les Anglais sous les ordres du duc de Bourgogne. (Chron. de Monstrelet.)
 
 Jean de Brosse, quatrième du nom, qui
 fut  plus tard comte d’Étampes, et dont il sera question ci-après,
  est son arrière petit-fils. (Moréri, art. BOURGOGNE et BROSSE.)
 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1435
 19. Le 25 septembre 1435, suivant un article du traité d’Arras,
  entre le roi Charles VI et le duc Philippe le Bon, il fut convenu que le
 comté d’Étampes serait mis sous séquestre pendant un
 an entre les mains de Charles Ier, duc de Bourbon et d’Auvergne (1).
 
 |       (1)
  Ce traité a été publié dans les Mémoires
  d’Olivier de la Marche.
 |  
                | Richard de Bretagne, qui était présent au traité et
 député pour le roi, ne parait pas y avoir fait opposition.
Jean de Nevers y était également et représentait le
duc de Bourgogne. (Fleureau, pp. 179 et 180.) [p.19] 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1436
 20. Au mois de janvier 1436, Jean de Nevers était redevenu
  comte d’Étampes ainsi qu’il résulte de lettres de cette date
  scellées de son sceau, et du vivant même de Richard de Bretagne,
  qui mourut le 3 juin 1438.
 
 Quant à Jean de Nevers, il mourut le 
25  septembre 1491. (Fleureau, p. 180.)
 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1422
 21. Quelques années après la mort de Richard de Bretagne,
  sa veuve, Marguerite d’Orléans, en qualité de tutrice de
François   Il, duc de Bretagne, leur fils, obtint du roi Charles VII,
en juin 1442,  la confirmation du don fait à son mari. Mais il y eut
deux oppositions:   1° de la part de Philippe le Bon, défenseur
des droits de Jean   de Nevers; 2° de la part du Procureur général
du Parlement,   lequel soutenait que la seigneurie avait été
donnée  en apanage à Louis d’Évreux, fils du roi Philippe
le Hardi,  et la postérité de ce prince étant éteinte,
elle   devait être réunie au domaine de la couronne. A la suite
de  cette seconde opposition, le comté d’Étampes fut saisi
par le procureur général, et ses revenus administrés
par les commissaires du Parlement. Tantôt, c’était le roi qui
en jouissait, tantôt le duc de Bourgogne et tantôt d’autres.
(Lettres patentes de juin 1442, du roi Charles VII, citées par Fleureau,
pp. 181 et 182.)
 
 François II, qui est quelquefois qualifié
  de comte d’Étampes, avait épousé: 1° en 1455,
Marguerite,   fille de François 1er duc de Bretagne, sa cousine, morte
en septembre                [p.20] 1469; 2° en 1471, Marguerite, fille de Gaston IV comte de
  Foix, morte en 1487, dont il eut Anne de Bretagne qui devint reine de France
  et comtesse d’Étampes (Moréri, art. BRETAGNE).
 
 | 
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                | ANNÉE 1478
 22. Un procès qui dura plus de trente ans résulta de
  ce différend. Il fut jugé définitivement par un arrêt
  du Parlement de Paris du 18 mars 1478 qui réunit de nouveau le comté
  d’Étampes à la couronne. (Arrêt du Parlement publié
  par Fleureau, p. 181.)
 
 | 
 |  
                | 23. La même année au mois d’avril, le roi Louis XI
disposa de la seigneurie d’Étampes en faveur de Jean de Foix, vicomte
de Narbonne, et de ses enfants. (Lettres pat. de Louis XI datées d’Arras,
avril 1478, publiées par Fleureau, pp 191 à 198.) 
 Il était fils de Gaston IV, comte de 
Foix  et d’Éléonore d’Aragon, reine de Navarre, d’où 
sont issus les rois de Navarre, et allié des rois de Castille, de Naples
et de Sicile.
 
 Le roi Charles VII l’avait armé chevalier
  au siège de Tartas en 1442. Il était très considéré
  par ce roi et par ses successeurs Charles VII et Louis XII, qu’il accompagnait
  souvent dans leurs voyages. (Fleureau,  p. 190).
 
 Il avait épousé Marie d’Orléans,
  fille de Charles, duc d’Orléans et sœur du roi Louis XII, dont il
 eut Gaston V de Foix, et Germaine de Foix, mariée en 1505 à
 Ferdinand V, dit le Catholique,
 roi d’Aragon, Castille, Naples, etc. (Moréri, Art. FOIX,
 ARAGON).
 
 Jean de Foix, qui s’intitulait, dans ses actes
  «Roi de Navarre, seigneur de Béarn,comte de Bigorre et d’Étampes», 
 étant arrivé à Étampes le 5 novembre 1500, il 
 y mourut quelques jours après et fut inhumé dans un caveau 
du chœur de l’église Notre-Dame-du-Fort. Sa femme repose   
  [p.21] au même 
 lieu. (Fleureau, p. 198.) Du reste, Jean de Foix s’était réservé
  la dignité d’abbé de Notre-Dame. (Alliot, Cartulaire cité,
  pp. 145 et 147; Fleureau, p. 352.)
 
 C’est au comte Jean de Foix que l’on doit l’amélioration
  du port d’Étampes en 1490. (Lettres de Jean de Foix, datées
  de Tours, 28 juillet 1490, publiées par Fleureau, p. 193.)
 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1500
 24. Gaston V de Foix, duc de Nemours, fils de Jean de Foix et neveu 
  du roi Louis XII hérita du comté d’Étampes, à
  la mort de son père, étant âgé de onze ans.
 
 Il fit son entrée solennelle à
 Étampes  en 1506 (1).
 
 |        (1) Fleureau donne, p. 499, des détails intéressants
  sur cette cérémonie.
 |  
                | Ayant  échangé en 1507, avec le roi de France, la vicomté
 de  Narbonne contre le duché de Nemours, il ne fut plus appelé
 que duc de Nemours. 
 Nommé gouverneur de Milan en 1511,
lors   de la guerre d’Italie, puis commandant général des armées
  françaises, il fut l’un des plus grands capitaines dont s’honore
la  France; il s’illustra par sa valeur et sa magnificence; il gagna plusieurs
  batailles, notamment celle de Ravenne. Il fut tué au siège 
 de cette dernière ville le 11 avril 1519, âgé de 23 ans
 seulement, et inhumé à Milan. (Fleureau, p. 199. — Moréri, art. GASTON.)
 
 | 
 |  
                |  ANNÉE 1512
 25. A la mort de Gaston de Foix, le comté
  d’Étampes revint de nouveau à la couronne. (Lettres patentes
  du roi Louis XII, données à Blois en septembre 1512 et publiées
  par Fleureau, p. 206.)   [p.22]
 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1513
 26. En mai 1513, la reine Anne de Bretagne fut gratifiée de
  la seigneurie d’Étampes par le roi Louis XII son époux, avec
  pouvoir d’en disposer en faveur d’un de leurs enfants à son choix.
  (Lettres patentes du roi, datées de Blois, mai 1513 et publiées
  par Fleureau, p. 207.)
 
 Elle accorda, dès l’année 1513, 
 aux religieuses de Maubuisson, près Pontoise, trois muids de froment 
 à prendre sûr le droit des dîmes des grains et vins d’Étampes.
  (Lettres de la reine Anne, datées d’Étampes, août 1513, 
  citées par Fleureau, p. 218.) Ces dons furent confirmés en
  1514, par François, comte d’Angoulême. (Lettres datées
  de Paris, 25 décembre 1544, citées par Fleureau, p. 218.)
 
 La reine Aune ne jouit pas longtemps du comté
  d’Étampes car elle mourut Blois le 9 janvier 4514. Comme son corps
  fut ramené à Saint-Denis, il y eut une longue suite de funérailles
  dans toutes les villes où passa le funèbre cortège.
 
 C’est le 28 janvier qu’il traversa la ville 
d’Étampes,  D’après le Récit des Funérailles, 
publié par Merlet et de Gombert (1), un grand nombre d’officiers vinrent 
au devant du corps à  une lieue en dehors la ville, ainsi que des chanoines,
Cordeliers, etc...
 
 |        (1) Paris, Aubry, 1858, pp. 62 à 65.
 
 |  
                | En outre des princes et princesses du sang et autres en grand deuil, on
voyait: 400 torches aux armes de la défunte,
 50 aux armes de la ville de Blois,
 300 aux armes de la ville d’Étampes,
 200 aux armes de Chalo-Saint-Mard. [p.23]
 
 Le lendemain samedi 29 janvier, il y eut des 
 funérailles pompeuses à l’église Notre-Dame, toute tendue
 de noir, avec de grands écussons aux armes de la princesse.
 
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 |  
                | ANNÉE 1514
 27. A la mort d’Anne de Bretagne, le 9 janvier  1514, le comté
  d’Étampes, en vertu des Lettres patentes de 1513, revint par héritage
  à sa fille aînée Claude de France. (Lettres patentes
 de Louis XII, datée de Blois, mai 1513, et publiées par Fleureau,
  p. 207.)
 
 Ayant épousé le 18 mai 1514, 
François,  comte d’Angoulême, plus tard héritier de la 
couronne sous le  nom de François Ier, le roi Louis XII, en considération 
de ces noces, accorda aux habitants d’Étampes le droit de nommer un 
maire  et des échevins, avec tous les droits de commune. (Lettres patentes
  de Louis XII, données à Saint-Germain-en-Laye en mai 1514,
 publiées par Fleureau, p. 213.)
 
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 |  
                | ANNÉE 1516
 28. Le roi François Ier donna le comté d’Étampes,
  en l’année 1546, pour en jouir sa vie durant, à Artus de
Gouffier,   duc de Roannais, comte de Caravas, seigneur de Boisi, d’Oiron,
de Maulevrier,   de Boutervilliers, etc., grand maître de France, pour
le récompenser   de ses services.
 
 Il était déjà gouverneur 
 d’Étampes et avait accompagné autrefois les rois Charles VIII 
 et Louis XII dans leurs voyages. Il avait épousé en 1499, Hélène
 de Hangest, dame de Magni.
 
 Ancien gouverneur de François Ier pendant
  sa jeunesse, ce roi le combla d’honneurs et le nomma ambassadeur en Allemagne,
  mais il ne jouit pas longtemps de toutes   [p.24] ces faveurs, car
il mourut le 10   mars 1518. (Fleureau, pp. 215 et 217. — Moréri,
Art. GOUFFIER. — Anselme,
            Histoire généalogique   de la maison de France.)
 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1548
 29. A la mort de Gouffier, la reine Claude de France rentra en possession 
  du comté d’Étampes; c’est ce qui résulte d’un acte 
du 17 août 1519 par lequel elle donne aux religieuses de Maubuisson, 
trois muids de blé de rente, pour la fondation,d’un «salve regina»,
  à chanter tous les jours après matines. Cette fondation pieuse
  est la confirmation de dons faits précédemment par la reine
  Anne, sa mère, en 1513 et en 1514. (Lettres de Claude, datées
  de Fontainebleau, 17 août 1519, publiées par Fleureau, p.
207.)
 
 La reine Claude, qui avait, dit-on, introduit
  en France la prune de ce nom, était un peu boiteuse, mais en échange
  ornée de toutes sortes de vertus. Elle mourut le 20 juillet 1524.
 
 | 
 |  
                | ANNÉE 1524
 30. A la mort de la reine Claude de France, le comté d’Étampes
  fit retour à la couronne. (Fleureau, p. 285.)
 
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                | ANNÉE 1526
 31. Le 13 avril 1526, le roi François Ier  fit don du
  comté, mais pour en jouir pendant sa vie seulement, à Jean
 de la Barre, vicomte de Bridiers, seigneur et baron de Verets, de Jouy-en-Josas,
  de Villemartin, etc., capitaine du Plessis-les-Tours, bailli et capitaine
  de Rouen, bailli [p.25] de Paris, premier gentilhomme de la Chambre, chambellan et maître
  de la garde-robe du roi.
 
 Cette faveur lui fut accordée en récompense
  du dévouement et des importants services qu’il rendit au roi à
  la bataille de Pavie et durant sa détention en Espagne.  (Lettres
  patentes du roi François Ier, datées de Mont-de-Marsan, 13
 avril 1526, publiées par Fleureau, p. 221.)
 
 L’histoire nous a conservé peu de documents
  sur ce personnage; comme il était seigneur de Villemartin près
  d’Étampes, c’est sans doute à lui qu’on doit l’origine du
château  de la Barre; dont les ruines existent encore près de
Morigny. Il devint  gouverneur et garde de la Prévôté
de Paris le 11 juin  1526 et jouit de cette charge jusqu’à sa mort
arrivée en 1538,  d’après son épitaphe rapportée
par l’historien d’Étampes.  (Fleureau, p. 223.)
 
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                | ANNÉE 1533
 32. A la mort de Jean de la Barre, le comté fit de nouveau
  retour à la couronne. (Fleureau, p. 224.)
 
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                | ANNÉE 1534
 33. Le
roi   François Ier ayant été séduit par la beauté
  d’Anne de Pisseleu, fille du seigneur de Heilly, et voulant la favoriser,
  ainsi que son mari Jean de Brosse, quatrième du nom, comte de Penthièvre
  (appelé aussi Jean de Blois ou Jean de Bretagne), il leur fit don,
  en juin 1534, leur vie durant, du comté d’Étampes, «avec
  le revenu du grenier à sel établi dans cette ville». 
 (Lettres patentes du roi François Ier données à Chantilly 
 le 23 juin 1534, et publiées par Fleureau, p. 224.)
 
 Jean de Brosse, grâce à ce mariage,
  fut remis en possession  [p.26] du comté de Penthièvre et des autres seigneuries
  qu’il avait perdues. II fut nommé gouverneur du Bourbonnais, puis
 gouverneur de Bretagne, et de pauvre qu’il était, il devint riche
et puissant.
 
 François Ier  ne s’en tint pas
là:   il érigea en 1536 le comté d’Étampes en
duché   en faveur des deux époux: «Considérant
qu’il est de grande étendue, de bon et gros revenu, réputé
une des plus notables maisons du royaume, dont dépendent plusieurs
beaux fiefs,  vassaux..., sujets, places et seigneuries, et voulant élever
le dit  comté au plus haut titre et degré....» (Lettres
 patentes  de François Ier données à Paris en janvier
1436 et publiées  par Fleureau, p. 227.)
 
 Le don du duché fut confirmé
aux   deux époux par Français Ier en 1543 (Acte de ce roi cité
  par Fleureau, p, 229) et par le roi Henri II en 1547. (Lettres de Henri
II  datées de Fontainebleau 14 septembre 1547 et publiées par
Fleureau,  p. 280.)
 
 On connaît la maison que François
  Ier fit bâtir à Étampes pour loger sa favorite. Ce
logis   est bien du style de l’époque, et sa façade porte encore
les   signes indéniables de sa royale origine.
 
 On trouve dans une lettre de l’époque
 cette  description curieuse du costume habituel de la duchesse: «Une
 robe de drap d’or frisé, fourré d’hermines mouchetées;
 une cotte de toile d’or incarnat égorgelée et dorée
avec force pierreries» (1).
 
 | (1) Génin, Lettres de Marguerite d’Angoulême.
  1841, in-8, p. 117. 
 |  
                | ANNÉE 1553
 34. A cause des intelligences d’Anne de Pisseleu (appellée
              [p.27] souvent la Duchesse d’Étampes ou Madame d’Étampes)
  avec, les ennemis de l’Etat, le duché d’Étampes lui fut repris
  en 1553 par le roi Henri II. Elle se retira dans l’une de ses terres où
  elle mourut dans l’oubli et le mépris de tout le monde.
 
 Le roi  Henri II donna le duché 
en  1553 à Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, sa favorite, 
qui  était veuve depuis 1531 de Louis de Brezé, grand sénéchal
  de Normandie. Elle en eut deux filles, dont l’une fut mariée à
  Claude de Lorraine, duc d’Aumale. (Fleureau, p. 231.)
 
 On croit que Diane, avant d’être la favorite
  de Henri II, avait accordé ses faveurs à François
Ier,   mais cela n’a pas été prouvé. il est certain
qu’elle   avait su conquérir les bonnes grâces du père
avant d’avoir   eu celles du fils et qu’elle contribua beaucoup à
faire exiler sa  rivale Madame d’Étampes, avec laquelle elle soutint
de longs procès.
 
 Tout le monde connaît la maison de cette
  ville, où elle séjournait quand elle allait chevaucher sur
 le pavé d’Orléans. On y voit, parmi de fines sculptures attribuées
  à Jean Goujon, les chiffres entrelacés de Diane et de Henri.
  (De Montrond, t. II, p. 73. — Brantôme. — Ann. du Gâtinais,
  1889, p. 293.)
 
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                | ANNÉE 1559
 35. Ainsi que la duchesse Anne de Pisseleu, la duchesse Diane de
Poitiers tomba aussi en disgrâce, par suite des intrigues des Guise
et de Catherine de Médicis, femme du roi Henri Il, qui la fit chasser
de la cour. A la suite de l’édit der évocation des dons et
aliénations du domaine, fait par le roi François Il en août
1559, le duché d’Étampes rentra dans le domaine royal, ainsi
que le château de Chenonceaux et des bijoux de grand prix qu’elle avait
reçus du roi. Diane mourut en avril 1566. (Fleureau, p. 231. — Moréri,
 art. Diane de POITIERS.) [p.28]
 
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                | ANNÉE 1562
 36. Au mois d’avril 1562 le roi François II rendit le duché
  d’Étampes à Jean de Brosse, pour en jouir seulement pendant
  deux ans, et au mois de juin de l’année suivante, il lui en continua
  la jouissance pour le reste de sa vie, en reconnaissance des bons services
  qu’il avait rendus à l’Etat, car ce seigneur ne s’était jamais
  séparé de son roi pendant les plus grands troubles. (Lettres
  patentes du roi Charles IX. données à Vincennes le 22 juin
 1563, vérifiées à la Chambre des comptes le 28 avril
 suivant, et publiées par Fleureau, p. 231.)
 
 Jean de Brosse mourut en janvier 1564 et les
 hahitants  d’Étampes lui firent des honneurs funèbres avec
service solennel  à l’église Notre-Dame. (Fleureau, p. 232.)
 
 Anne de Pisseleu, sa femme, lui survécut
  douze ans, car elle mourut eu 1576.
 
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                | ANNÉE 1564
 37. A la mort de Jean de Brosse, le duché d’Étampes
  fit de nouveau retour à la couronne. (Fleureau, p. 234.)
 
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                | ANNÉE 1576
 38. Par 
suite  du traité de paix conclu en avril 1576 entre le roi Henri III 
et les  Huguenots, le duché d’Étampes fut donné, pour 
en jouir  sa vie durant, à Jean Casimir, comte Palatin du Rhin, qui 
était  l’allié du prince de Condé et était venu 
sous les murs  d’Étampes et d’Orléans en janvier 1568. (Lettres 
patentes de  Henri III datées de Paris, [p.29]
 18 mai 1576, et publiées par Fleureau, p. 243.) Ces lettres ajoutent
 que Jean Casimir pourra «avoir sa retraite et demeurer en nos château 
 et maison haute et basse du dit Étampes». Les  maisons dont 
il est ici question sont probablement celles des duchesses Anne  de Pisseleu 
 et Diane de Poitiers.
 
 On promit en outre à Jean Casimir des
 gages  élevés comme colonel de 4000 reîtres pour le
service  du roi de France et le paiement de onze millions de livres pour
la solde de ses troupes. Les paiements n’ayant pu être faits en temps
voulu, le nouveau duc renonça au duché dès l’année
1577.   (Acte de renonciation du 8 mars 1577, cité par Fleureau, p.
245.)
 
 Jean Casimir administra ensuite l’Électorat
  durant la minorité de Frédéric IV, son neveu, et il
 mourut en 1592. (Moréri, art. BAVIÈRE.)
 
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                | ANNÉE 1577
 39. Par suite de la renonciation du comte Jean Casimir, le duché
  d’Étampes revint de nouveau au roi en 1547 [sic (1577)]. (Fleureau,
  p. 245.)
 
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                | ANNÉE 1579
 40. Le roi Henri III ayant emprunté en 1578 à Catherine
  de Lorraine, duchesse de Montpensier, la somme de cent mille livres pour
 subvenir aux frais de la guerre, il lui donna, par engagement, suivant acte
 devant les notaires du Châtelet du 9 décembre 1578, et lettres
 patentes de janvier 1579, le duché d’Étampes et le comté
 de Senlis. (Lettres patentes de Heuri III, datées de Paris, 17 janvier
 1579, et publiées par Fleureau, p. 245.) [p.30]
 
 Catherine de Lorraine, qui était fille 
 du célèbre homme d’Etat, François de Lorraine, duc de
 Guise et d’Aumale, avait épousé Louis de Bourbon, duc de Montpensier,
 et mourut le 6 mai 1596. (Moréri, art. LORRAINE.)
 
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                | ANNÉE 1582
 41. Le même roi Henri III retira le duché d’Étampes
  des mains de la duchesse de Montpensier le 18 juillet 1582, pour le donner
  avec les comtés de Clermont et de Senlis, à sa sœur Marguerite
  de Valois, reine de Navarre, comme supplément de ce qu’il lui avait
  promis en dot par son contrat de mariage avec Henri de Bourbon, roi de
Navarre,   et depuis roi de France sons le nom de Henri IV. (Lettres patentes
de Henri   III, datées de Fontainebleau, 8 juillet 1582, et publiées
par  Fleureau, p. 261.)
 
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                | ANNÉE 1598
 42. Marguerite de Valois, reine de France et de Navarre, donna à
  son tour le duché, en 1598, à Gabrielle d’Estrées,
duchesse  de Beaufort et marquise de Monceaux, suivant actes devant les notaires
d’Usson,  du 11 novembre 1598 et devant les notaires du Châtelet du
15 janvier  1599. (Actes publiés par Fleureau, p. 261.) On sait que
Gabrielle était la favorite du roi Henri IV et que celui-ci fut même
sur le point de l’épouser.
 
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                | ANNÉE 1599
 43. A la mort de Gabrielle d’Estrées, en 1599, César,
  duc de Vendôme et de Mercœur, son fils naturel légitimé
  de Henri IV hérita du duché d’Étampes, ayant été
  rendu [p.31] par son père capable de
 recevoir toutes sortes de dons. (Lettres patentes de Henri IV, datées
 de Paris, janvier 1595, et citées par Fleureau, p. 266.)
 
 César était en outre duc de Beaufort
  et de Penthièvre, seigneur d’Anet, grand-maître et surintendant
  général de la navigation et du commerce. Il avait reçu
  du roi le duché de Vendôme en 1598. Ayant épousé
  en 1609, Françoise de Lorraine, duchesse de Mercœur, fille de Philippe
  de Lorraine, celui-ci lui céda le gouvernement de Bretagne.
 
 Après avoir été comblé
  de faveurs par Henri IV et par Louis XIII son successeur, il tomba en disgrâce,
  mais il y fut rappelé sous Louis XIV; ce qui fait qu’il conserva
le  duché d’Étampes jusqu’en 1651, c’est-à-dire pendant 
 plus d’un demi-siècle. Il mourut en 1665. (Moréri, art. CÉSAR.)
 
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                | ANNÉE 1651
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                | 44. Le 4 février  1651 (1), le  duché d’Étampes fut
 donné par César de Vendôme  à Louis, duc de Vendôme,
 de Bourbon et de Mercœur, son fils  aîné, suivant une clause
 du contrat de mariage de celui-ci avec  Laure-Victoire Mancini, nièce
 du cardinal Mazarin. (Fleureau, p. 166.  — Moréri, art. MANCINI.
—  La Chenaye, Dict. de la Nobl., art.  MANCINI.) 
 Il était en outre pair de France, chevalier
  des ordres du roi, prince de Martigues et gouverneur de Provence. Il suivit
  le roi Louis XII dans son voyage en Savoie et fit les campagnes de Hollande,
  de Flandre et d’italie de 1630 à 1656. Il fut, enfin, nommé
  par le roi Louis XIV vice-roi de Catalogne, en l’année 1650. Ayant
  ensuite embrassé   [p.32] l’état ecclésiastique, il fut fait cardinal par
  le pape Alexandre VII en 1667.
 
 Il mourut à Aix-en-Provence le 6 août
  1669. (Moréri, art. LOUIS.)
 
 |        (1) Et non le 20 mai 1654, comme l’indique Fleureau
  d’après un titre du Greffe d’Étampes, pp. 266 et 286; cette
  erreur a été reproduite par de Montrond (Essais hist.),
  tome II, pp. 130 et 217.
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                | ANNÉE 1669
 45. A la mort du cardinal Louis de Vendôme, Étampes
passa à son fils aîné Louis-Joseph de Vendôme,
duc de Mercœur, prince de Martigues, grand sénéchal et gouverneur
de Provence, général des galères, chevalier des ordres 
  du roi et de la Toison d’or.
 
 Après s’être distingué
dans   les campagnes de Louis XIV en Hollande, de 1672 à 1692, il
devint  généralissime des armées d’Espagne et d’Italie,
vice-roi  de Catalogne.
 
 Il remporta une victoire complète en 
1705  sur le prince Eugène de Savoie, près de Cassano, et une 
autre  en 1706 sur les Impériaux à Calcinato. Enfin, en décembre
  1710, il fut vainqueur des Alliés à la célèbre
  bataille de Villaviciosa, en Espagne, et assura à jamais la couronne
  d’Espagne sur la tête du petit-fils de Louis XIV.
 
 On rapporte qu’après la bataille, le roi d’Espagne
  n’ayant pas de lit pour se reposer, Vendôme lui dit: «Je vais 
 vous faire donner le plus beau lit sur lequel jamais souverain ait couché:» 
 Et il fit étendre en guise de matelas, les étendards et. les 
 drapeaux pris sur les ennemis. C’est cette belle page qui est représentée
  sur une belle gravure en couleurs, signée Le Cœur, 1787.
 
 Il mourut à Vinaros, comblé d’honneurs,
  le 11 juin 1712, âgé de cinquante-huit ans, et fut enterré
  à l’Escurial dans le tombeau des infants d’Espagne. (Moréri, 
  art. LOUIS-JOSEPH.)
 
 A l’occasion de la victoire remportée
 à  Cassano (ltalie) par leur duc et protecteur, les Étampois
 firent en  décembre      [p.33] 1705, de grandes réjouissances dans tonte la ville. En
  septembre 1712, à l’occasion de sa mort, il y eut un service funèbre
  à l’église Notre-Dame. (Léon Marquis, Les Rues
d’Étampes,   p. 22.)
 
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                | ANNÉE 1712
 46. Louis-Joseph de Vendôme étant mort sans postérité,
  sa veuve, Marie-Anne de Bourbon, hérita du duché d’Étampes.
  Il l’avait épousée en 1710 âgé de 55 ans.
 
 Marie-Anne, qu’on appelait quelquefois Mademoiselle
  de Montmorency, était petite-fille du grand Condé. Elle mourut
  le 44 avril 1748, âgée de 40 ans. (Moréri, art. BOURBON
  et FRANCE. — De Montrond, Essais hist., tome II, p. 484.)
 
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                | ANNÉE 1718
 47. A la mort de Marie-Anne de Bourbon, le duché vint en la
  possession de sa mère Anne de Bavière, seconde fille de Édouard
  de Bavière, prince palatin du Rhin et veuve de Henri-Jules de Bourbon.
  Cette princesse mourut le 28 février 1723, âgée de
74   ans. (Moréri, art. BAVIÈRE et BOURBON; de Montrond, tome
II,   p. 133.)
 
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                | ANNÉE 1723
 48. Louise-Élisabeth de Bourbon, petite-fille de la précédente
  et de Henri-Jules de Bourbon, hérita du duché d’Étampes.
  Son père Louis de Bourbon, prince du sang, pair et grand-maître
  de France, gouverneur de Bourgogne et de Bresse, était mort dès
  l’année 1740.
 
 Mariée le 9 juillet 1743 à Louis-Armand
  de Bourbon,  [p.34] prince de Conti, gouverneur du Poitou, lieutenant-général
  des armées du roi, elle porta le duché d’Étampes dans
  cette autre branche de la maison de Bourbon. (Moréri, art. BOURBON. — De Montrond, t. II, p. 181.)
 
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                | ANNÉE 1743
 49. Le duché passa par alliance dans la maison d’Orléans
  le 17 décembre 1743; lors du mariage de Louise-Henriette de Bourbon-Conti,
  dite Mademoiselle de Conti, et fille de Louise-Élisabeth avec Louis-Philippe
  d’Orléans, duc de Chartres, petit-fils du régent Philippe
d’Orléans.  (La Chenaye, Dict. de la Nobl., art. BOURBON. —
De Montrond, Essais  hist., t. II. 131.)
 
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                | ANNÉE 1759
 50. Après la mort de la princesse Louise-Henriette, son mari
  lui succéda à la seigneurie d’Étampes, car les sentences
  du bailliage, en 1770, sont rendues au nom de Louis-Philippe d’Orléans,
  comme tuteur de son fils Louis, Philippe-Joseph d’Orléans, duc de
 Chartres. (De Montrond, tome II, p. 132.)
 
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                | ANNÉE 1779
 51. Le 28 juin 1779, par suite du partage de la succession de la
princesse de Conti entre la duchesse de Bourbon et Louis-Philippe-Joseph
d’Orléans, son frère, les domaines d’Étampes et de la
Ferté-Alais échurent à ce prince pour la somme de 480.000
livres et il en jouit jusqu’à la Révolution de 1789. C’est
lui qui fit construire les galeries du [p.35]
Palais-Royal et qui devint membre de la Convention sous le nom de Philippe-Égalité.
Louis-Philippe-Joseph  d’Orléans, dernier duc d’Étampes et
père de Louis-Philippe,  roi des Français, avait été
gouverneur de Poitou et lieutenant-général des armées
navales. II avait épousé le 31 avril 1769, Louise-Marie-Adélaïde
de Bourbon-Penthièvre  et il mourut le 6 novembre 1793. (De Montrond,
t. II, p. 132.)
 
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 ÉTAMPES, IMPRIMERIE HUMBERT-DROZ, RUE SAINT-MARS
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