CORPUS ARTISTIQUE ÉTAMPOIS
 
Maître des Heures de Marguerite d’Orléans
Marguerite d’Orléans
vers 1430 
   
Livre d'Heures de Marguerite d'Orléans (enluminure, vers 1430)
 © BNF
 
Le Maître de Marguerite d’Orléans

     Le texte de ce Livre d’Heures conservé au Département des Manuscrits de la Bibliothèque Nationale de France (ms. lat. 1156B) fut écrit en 1421, en Bretagne. Selon Eberhard König, c’est un peintre de Rennes qui fut chargé d’en réaliser une version enluminée sur parchemin, en vue peut-être du mariage prévu de Marguerite avec un seigneur de la Maison de Bretagne; mais ce premier maître ne termina que le calendrier, de sorte que la suite fut réalisée sous la direction d’un peintre anonyme qui paraît avoir être venu de Paris après un séjour à Bourges. Quoi qu’il en soit, on reconnaît dans ce manuscrit un chef-d’œuvre de l’art gothique tardif, d’une inspiration très variée, d’une grande valeur documentaire, avec un art de la mise en page remarquable, et notamment des bordures marginales qui allient merveilleusement la raffinement à la vivacité.

     Dans ce folio consacré à la prière Obsecro te («Je t’en supplie») apparaît une dame en prière devant une Vierge à l’enfant. C’est évidemment la destinataire de l’ouvrage. Ce qui permet de l’identifier avec certitude, c’est la présence derrière elle des armoiries mêlées de la Bretagne et d’Orléans il s’agit bien de Marguerite, sœur du prince-poète Charles d’Orléans.


     Cette miniature a servi de source documentaire au recueil de lithographies historiques publié par Delpech en 1820, comme le montrent les deux images comparées ci-dessous.
 
Marguerite d'Orléans dans son Livre d'Heures (vers 1430)
Livre dheures
vers 1430
Marguerite d'Orléans selon Delpech (1820)
Delpech
1820

MARGUERITE DORLÉANS

     Nous donnerons ultérieurement une notice sur cette comtesse d’Étampes. Cette fille de Louis, duc dOrléans, et de Valentine de Milan, sœur du prince-poète Charles d’Orléans et veuve de Richard de Bretagne, porta le titre de comtesse d’Étampes de 1442 à 1477, sans pouvoir cependant jouir réellement de ce comté, à ce quil semble. Voici ce quen écrit Fleureau dans ses Antiquitez, p. 284:

     Philippe le Bon son fils, fût [sic] pareillement Comte d’Estampes, il ceda ce Comté l’an 1434. à Jean de Bourgogne, Comte de Nevers, son Cousin Germain. 
     Les Princes de la maison de Bourgogne furent troublez en la jouïssance du Comté d’Estampes pendant qu’ils furent en guerre, avec le Regent Charles, depuis Roy de France VII. du nom, qui le donna à Richard de Bretagne, Connêtable de France, pour le tenir perpetuellement de la Couronne, à foy, & hommage par le traité arresté à Arras le vingt-uniéme de Septembre 1435. Ce Jean de Nevers en fut quelque temps paisible possesseur: Mais il ne demeura pas long-temps sans être troublé en sa jouïssance par Marguerite d’Orleans, veuve de Richard de Bretagne, laquelle obtint en 1442. des lettres du Roy, de confirmation du don qu’il avoit fait à son Mary de ce Comté; à la verification desquelles au Parlement, le Procureur General s’opposa, soûtenant que ce Comté devoit étre réüni à la Couronne: ce qu’il obtint par Arrest du dix-septiéme de Mars mille quatre cent soixante-dix-sept. Au mois d’Avril de l’année suivante, le Roy Louis XI. mit hors sa main ce Comté, & le donna à
     Jean Comte de Foix, Vicomte de Narbonne
, etc.


Merci de nous communiquer toute information intéressant cette comtesse d’Étampes.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE

Éditions

     YVONET DE LA MOTE [auteur probable] & MAÎTRE DE MARGUERITE D’ORLÉANS [enlumineur anonyme], Livre d’heures de Marguerite d’Orléans [manuscrit latin enluminé sur parchemin], conservé à la BNF [Paris, BnF, Département des manuscrits, Latin 1156 B], vers 1430.

     Eberhard KÖNIG [éd.], Les Heures de Marguerite d’Orléans, 104 reproductions couleur [242 p.; ], Paris, Cerf [«Mémoire des couleurs»],
1991 [épuisé en 2003].
     [Notice en ligne des éditions du Cerf: «Fruit d’une rencontre exceptionnelle entre le réel et l’imaginaire, ce livre d’heures est l’un des exemples les plus enchanteurs de l’art gothique tardif. Le texte fut écrit en 1421, probablement par l’écrivain Yvonet de la Mote. Vers 1426, un peintre de Rennes fut chargé du décor. Mais il ne put achever que le calendrier. Pour le reste, ce qu’il avait prévu fut modifié et enrichi par le principal maître d’œuvre du manuscrit, un peintre formé à Paris, venu en Bretagne après un passage à Bourges. Ce dernier a su introduire dans le manuscrit une conception moderne de la mise en page et lui conférer la valeur d’un exceptionnel miroir de l’époque.», http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?N_LIV_CERF=4483, en ligne en 2003].

     BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE, «En route vers l’absolutisme: La Renaissance et le premier XVIIe siècle (fin XVe siècle - après le milieu du XVIIe siècle)», in Naissance de la Culture française, http://www.bnf.fr/loc/bnf0004.htm, en ligne en 2003 [dont une version étatsunienne mis en ligne par la Library of Congress].
     [«35. Livre d’Heures de Marguerite d’Orléans, Ouest de la France, vers 1430 ; — Département des Manuscrits, Lat. 1156B. — Parchemin. — Les armoiries parties de Bretagne et d’Orléans apparaissant derrière la dame en prière dans la peinture de la prière Obsecro te permettent d’identifier le destinataire de ce livre d’heures avec Marguerite d’Orléans, la sœur du prince-poète Charles d’Orléans, qui est figurée ici en prière devant la Vierge. Commencé peut-être en prévision de son mariage, en 1426, avec un seigneur de la maison de Bretagne, son livre d’heures est une des œuvres les plus exquises de l’enluminure française du XVe siècle. Exécuté en plusieurs étapes, suivant des sources d’inspiration variées, il est surtout remarquable par ses délicates bordures marginales pleines de dynamisme et d’invention.»]
     [Le folio qui représente Marguerite d’Orléans est en ligne: http://www.bnf.fr/loc/bnf035.jpg, en ligne en 2003]

     LIBRARY OF CONGRESS, « The Path to Royal Absolutism: The Renaissance and Early 17th Century. (end of the 15th - first half of the 17th centuries) », in ID., Library of Congress Exhibitions. Creating French Culture. Treasures from the Bibliothèque Nationale [adaptation des pages de la BNF : «Naissance de la culture française»], http://www.loc.gov/exhibits/bnf/bnf0004.html, en ligne en 2003. 
     [«35. Book of Hours of Marguerite d'Orléans, western France, around 1430, Manuscripts Department, Western Section, Lat. 1156B, Parchment . — In this illustration, the combined arms of Brittany and Orléans appearing behind the lady praying to the Virgin indicate that this book was produced for Marguerite d'Orléans, sister of Charles d'Orléans. One of the most exquisite examples of fifteenth-century French illumination, this book of hours was executed in a complex series of stages, its decoration inspired by diverse sources and artists. The artist's decorative genius is affirmed most strongly in the imaginative borders.»]
     [Reprise de l’image de la BNF: http://www.loc.gov/exhibits/bnf/images/bnf035.jpg]
     [Reprise de cette notice par le site Ebooks from an Opiniated Digital Medievalist:
http://www.digitalmedievalist.com/eb/BNF.MargOrleansHoursdet.html, en ligne en 2003.]
 
Plagiat de Séraphin Delpech (1820)


     François-Séraphin DELPECH, Costumes civils et militaire de la monarchie française depuis 1200 jusqu’à 1820 [album d’au moins 88 lithographies polychromes], Paris, Delpech,
1820 [Cet album ne se trouve pas apparemment pas à la Bibliothèque Nationale mais a été mis en ligne par le Musée des Beaux-Arts de San-Francisco].
 
     FINE ARTS MUSEUMS OF SAN FRANCISCO [éd.], «Margueritte (sic) d’Etampe (sic), 1446, 18th-19th century», http://wwar.com/cgi-bin/connector.pl?id=62415, en ligne en
2003 [on peut y obtenir une vue à très grand format de cette lithographie].

     Bernard GINESTE [éd.], «François Séraphin Delpech: Marguerite, comtesse d’Étampes, 1446 (lithographie, 1820)», in Corpus Étampois, http://www.corpsuetampois.com/cae-19-delpech-margueritedetampes.html, mai
2003.

Autres pages sur ce Livre dHeures

     BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE [éd.], Livre d’heures de Marguerite d’Orléans: La Sainte Trinité [«France, Paris, vers 1430, Paris, BnF, Département des manuscrits, Latin 1156B, folio 163], http://classes.bnf.fr/phebus/grands/marg1.htm, en ligne en 2003.

     BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE [éd.], Livre d’heures de Marguerite d’Orléans : Sainte Madeleine, protectrice des navigateurs et des apothicaires [«France, Paris, vers 1430, Paris, BnF, Département des manuscrits, Latin 1156B, folio 174], http://classes.bnf.fr/idrisi/grand/8_40.htm, en ligne en 2003.

     BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE [éd.], Livre d’heures de Marguerite d’Orléans: Sainte Madeleine, protectrice des navigateurs et des apothicaires [«France, Paris, vers 1430, Paris, BnF, Département des manuscrits, Latin 1156B, folio 174], http://expositions.bnf.fr/gastro/grands/123.htm, en ligne en 2003.

     BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE [éd.], Livre d’heures de Marguerite d’Orléans: Les manières de table [«France, Paris, vers 1430, Paris, BnF, Département des manuscrits, Latin 1156B, folio 1], http://expositions.bnf.fr/gastro/grands/123.htm, en ligne en 2003.

     ANONYME, «Book of Hours. Historical Notes», in Living Theater, http://www.livingtheater.com/images3.htm, en ligne en 2003.
 

Toute critique, correction ou contribution sera la bienvenue. Any criticism or contribution welcome.
     Source de l’image: Site de la BNF.
 
Explicit
  
SommaireNouveautésBeaux-ArtsHistoireLittératureTextes latinsMoyen Age Numismatique LiensRemerciementsAssociationNous écrire - Mail