CORPUS HISTORIQUE ÉTAMPOIS
 
Gabriel Barrière, maire d’Étampes
Allocution pour le cinquantenaire de l’Armistice
11 novembre 1968
 
Le monuments aux morts d'Etampes le 11 novembre 1968

Le monuments aux morts d’Étampes le 11 novembre 1968 (Bulletin municipal n°8)
 
    Alors que nous approchons du centenaire de lArmistice, qui sera célébré le 11 novembre 2018, il nest pas inutile de revenir sur ce que fut la célébration de son cinquantenaire, le 11 novembre 1968.
 
Gabriel Barrière, maire d’Étampes
Allocution pour le cinquantenaire de l’Armistice
11 novembre 1968

11 novembre 1918…
11 novembre 1968...

L’allocution du Maire au Monument aux Morts

     Il y a un demi-siècle, dans la clairière de Rethondes, près de Compiègne, sonnait le clairon de l’Armistice. Il mettait le point final à une tragédie qui, malgré son éloignement dans le temps, évoque des images assez précises à l’esprit de tous, même des plus jeunes. Quels sont ces tableaux qui marquèrent les combattants et frappèrent l’imagination des autres ?

     D’abord la mobilisation générale, l’enthousiasme de toute cette jeunesse de 14 qui partait en chantant pour punir en quelques jours le Kaiser.

     La guerre de tranchées: dans les plaines du nord et de l’est, parmi la végétation brûlée et les cratères d’obus, les longs boyaux aux parois de fascines retenant mal la boue, les poilus portant moustache, leur casque émergeant à peine, le clairon sonnant la charge, l’héroïsme du saut en avant, le coup de pinard bu entre rescapés en chantant la Madelon.

     Dans les airs, Guynemer et les autres champions du combat aérien dont on sortait vainqueur ou tué car à cette époque il n’y avait pas de salut par le parachute qui n’existait pas.

     Enfin la folle allégresse du 11 novembre 1918 où n’importe qui dansait avec n’importe qui dans toutes les rues et sur toutes les places de France.

     Aujourd’hui, cinquantième anniversaire de ce jour qui compte parmi les plus fastes de l’histoire de notre pays, en témoignage de l’épreuve que vécut l’humanité pour faire triompher la juste cause, retraçons brièvement ces péripéties:

     Le 28 juin 1914, l’archiduc héritier d’Autriche est assassiné à Sarajevo par des patriotes serbes. Un mois après, l’Autriche déclare la guerre à 1a Serbie. Trois jours plus tard l’Allemagne déclare la guerre à la Russie, cinq jours plus tard à la France. Les Allemands ayant envahi la Belgique, l’Angleterre leur déclare la guerre. Les dés sont jetés.

     Nous essuyons quelques revers et les Allemands progressent jusqu’à ce que Joffre les arrêtent par la contre-offensive de la Marne. En novembre, le front s’immobilise de la mer aux Vosges dans la guerre de tranchées. A l’est, il se stabilise du Niemen aux Carpathes.

     En 1915, les Français font de vaines tentatives pour percer le front en Champagne et en Artois, tandis que d’autres reçoivent pour mission de débarquer en Turquie et en Grèce pour secourir nos alliés russes et serbes.

     L’année 1916 est marquée dès le mois de février par de furieuses attaques allemandes dans le secteur de Verdun. La bataille fait rage et fait inscrire dans les mémoires au palmarès de l’héroïsme les noms de Douaumont, du fort de Vaux, de la côte 304. En gros, les Alliés reculent jusqu’au 3 septembre, mais, en décembre, Nivelle a repris tout le terrain perdu. Sur mer, en mai, se livre la grande bataille du Jutland qui permet aux Anglais de garder la suprématie navale.

     1917. La guerre dure. Le moral est touché surtout après l’échec de l’offensive Nivelle en avril. Avec fermeté et humanité, Pétain reprend en mains ses troupes, tandis que Clémenceau redresse le moral de l’arrière. En Russie secouée par la Révolution, Lénine signe une paix séparée. Heureusement, les Etats-Unis, exaspérés par la guerre sous·marine totale que livrent les Allemands, leur déclarent la guerre en avril et décident l’envoi de troupes en France.

     Les sept premiers mois de l’année 1918 sont marqués par des offensives allemandes destinées à forcer le destin avant l’arrivée des Américains. Paris est bombardé. La Somme, les Flandres, l’Aisne, l’Oise, la Champagne sont successivement le théâtre de très durs assauts qui n’arrivent pas à percer de brèches dans la défense franco-anglaise. Mais, dès le 18 juillet, Foch attaque. Le 26 septembre, il déclenche une offensive générale de la Champagne à la mer. En novembre, les Allemands vaincus sont refoulés en Belgique. Mais tous leurs autres fronts avaient craqué: En octobre, les Italiens avaient enfoncé le front autrichien. En Serbie, Franchet d’Esperey avaient bousculé dans la vallée du Vardar les Bulgares et les Austro-Allemands.

     Le Kaiser abdique le 9 novembre et fuit aux Pays-Bas. Une délégation allemande franchit les lignes pour être conduite en forêt de Compiègne, à Rethondes, où Foch lui communique les conditions d’armistice: Évacuer en 15 jours les pays envahis, l’Alsace-Lorraine et la rive gauche du Rhin. Interner sa flotte. Livrer un abondant matériel militaire.

     A 11 heures, le clairon sonne l’armistice.

     Cette guerre avait coûté 17 millions de blessés et 9 millions de morts. Pour son compte, la France avait perdu 1 400 000 hommes.

     Clairons, sonnez, pour nous rappeler le sacrifice de ces hommes !

Gabriel Barrière, maire d'Etampes en 1968
Gabriel Barrière, maire d’Etampes en 1968
 
     Source: Bulletin municipal n°8, numérisé par Bernard Gineste en 2016.
BIBLIOGRAPHIE PROVISOIRE
       
Éditions  

     Bulletin municipal d’Étampes 8 (2e semestre 1968), p. 26.

     Bernard GINESTE
[éd.], «Gabriel Barrière, maire d’Étampes: Allocution pour le cinquantenaire de l’Armistice (11 novembre 1968)», in Corpus Étampois, ww.corpusetampois.com/cle-20-gabrielbarriere1969allocution11novembre.html, 2016.   

     

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