Montrond, Jouanest et Vivaux
Liste des sous-préfets d’Étampes
de 1800 à 1926
Abeille d’Étampes, septembre-octobre
1926
Les
Sous -Préfets d’Étampes (1/3).
A partir du 1er octobre prochain , la Sous-Préfecture
d’Étampes entrera dans l’histoire. Celle qui la concerne tentera
peut-être quelque écrivain; en attendant voici d’après
Maxime de Mont-Rond, la liste des premiers sous-préfets d’Étampes:
An IX
de la République.
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Marie-J.-B.
Hénin de Longuetoise.
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An
XIII.
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Charles
de Bouraine.
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1815.
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Jamet.
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Id.
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Charles
de Bouraine.
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Id.
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La Boulinière
(décédé en fonctions 1826).
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1827.
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Desroys
du Roure.
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1830.
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Foye
(Isidore), député en 1833 .
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1832.
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Pavée
de Vandœuvre (maître des requêtes en 1833).
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1834.
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Édouard
Bocher, auditeur au Conseil d’Etat, sous-préfet en 1837.
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Le dernier sous-préfet d’Étampes
est M. Léon Moine, qui fut nommé le 6 novembre 1920, en
remplacement de M. Viguié, actuellement sous-préfet de Corbeil.
M. Léon Moine, aux termes du décret
présidentiel, est rattaché temporairement à la Préfecture
de Seine-et-Oise, à partir du 1er octobre; il fut celui qui le mieux,
aux termes mêmes du rapport présenté par le gouvernement
au Président de la République a rempli sa mission d’administrateur
régional:
«Penché plus étroitement
sur l’action communale, guide plus actif de ses initiatives, connaissant
mieux chaque jour les facultés et les ressources du pays qu’il administre,
pénétrant plus profondément surtout sa vie économique
et les questions que posent les besoins et les moyens de son développement,
le sous-préfet doit devenir une sorte d’animateur au contact
duquel les populations prendront mieux conscience des nécessités
du progrès et de ses bienfaits.
«Éducateur et conseiller, s’instruisant
des richesses naturelles de sa région et de celles que l’effort
de ses administrés peut faire naître, apportant sa contribution
à cet inventaire nécessaire des ressources économiques
qui n’a pas encore été dressé dans nos départements,
ce qu’il faut cependant mettre à jour, stimulant ou promouvant
l’organisation des productions ou la création des industries jusqu’à
présent négligées dans certains domaines de l’activité
rurale, homme d’action en un mot et en réalisation, le sous-préfet
peut être appelé à jouer un grand rôle dans le
redressement du pays, et dans cet épanouissement des forces et des
vies locales dont l’amplification est la plus haute garantie de la puissance
nationale».
Nous pouvons ajouter qu’il n’en fut pas de
plus sympathique; pour nous, pour ses amis, pour tous les habitants de
l’arrondissement, M. Léon Moine, bien qu’il soit appelé à
Versailles, restera le Sous-Préfet d’Étampes, et son bon souvenir
restera attaché pour toujours à l’histoire de notre ville
et de la région étampoise.
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Abeille d’Étampes
115/36 (18 septembre 1926), p. 2.
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Les
Sous-Préfets d’Étampes (2/3)
Comme suite à notre article de la semaine
dernière, nous donnons ci-dessous la nomenclature complète
des sous-préfets de 1820 à nos jours qui ont été
appelés à diriger l’arrondissement d’Étampes.
Nous devons ce travail à notre regretté
concitoyen M. Jouanest, employé de la Sous-Préfecture qui
avec beaucoup de patience a reconstitué cette liste jusqu’à
sa mort; quelques différences apparaissent jusqu’en 1834 avec les
renseignements puisés dans l’ouvrage de Maxime de Mont-Rond; à
titre documentaire nous ne changeons rien comme désignation,
date ou orthographe à la liste de M. Jouanest:
1820.
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La Boulinière.
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1828.
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Desroy du Rouvre
[Lisez: du Roure (B.G.)].
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1830.
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Fayet. [Lisez: Foye (B.G.)].
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1832.
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Boivin.
[Lisez: Pavée (?) (B.G.)]
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1836.
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Rocher [Lisez: Bocher (B.G.)].
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1839.
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Blanc.
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1849.
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Paulin Laurens.
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1849.
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Massias.
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1852.
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Guillaume d’Auribeau.
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1852.
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De Lassus.
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1852.
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De La Guerronnière.
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1855.
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Cheveigné.
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1865.
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Randouin.
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1869.
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Comte de Guernon-Ranville.
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1873.
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Tramont.
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1874.
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Saint-Quantin.
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1876.
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Vicomte du Couédic.
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1879.
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Paulin Laurens.
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1881.
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Granet.
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1881
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Dornois.
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1885.
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De Varenne.
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1889.
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Martin-Feuillée.
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1893.
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Georges Francière.
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1898.
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De Raïssac.
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1899.
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A. Bernard.
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1901.
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Ernest Merlin.
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1903.
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Lambert-Rochet.
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1906.
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René Jouannaud.
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1911.
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Pierre Darras.
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1917.
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A. Viguié.
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1920.
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Léon Moine.
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Dans les périodes 1849, 1852 et 1881 des
changements rapides eurent lieu. Notre sympathique sous-préfet
actuel M. Moine fut un de ceux que nous eûmes le plaisir de conserver
le plus longtemps.
Le comte de Guernon-Rainville en 1870, et M. Pierre
Darras en 1914 eurent tous deux à subir le choc des deux invasions.
Tous ces fonctionnaires ne sont devenus nos concitoyens que par leur nomination,
sauf M. Paulin Laurens qui était installé dans notre ville
depuis fort longtemps; M. Laurens fit deux périodes comme sous-préfet
d’Étampes, la première très courte en 1849; la seconde
trente ans plus tard en 1879. M. Laurens eut deux fils dont tous les Étampois
ont gardé le meilleur souvenir, l’un fut avoué à
Étampes, le second notaire à Angerville.
Nous finissons avec M. Léon Moine de qui
nous gardons le plus agréable souvenir du séjour dans notre
ville comme magistrat, et comme homme du monde.
B.
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Abeille d’Étampes 115/37
(25 septembre 1926), p. 1.
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Les Sous-Préfets d’Étampes (3/3)
Notre article de la
semaine dernière sur les sous-préfets d’Étampes, basé
sur les renseignements qui nous avaient été fournis, contenait
une lacune assez importante que nous nous empressons de réparer
grâce à l’obligeance de M. Vivaux, propriétaire à
Lardy dont le père M. François-Antoine-Alphonse Vivaux, né
à Versailles le 6 septembre 1832 fut sous-préfet d’Étampes
en 1870.
Nous en avons une attestation dans le numéro
de l’Abeille d’Étampes du 18 septembre 1870 à la veille
de l’occupation allemande. C’est, en tête du journal, l’avis suivant:
Sous-Préfecture d’Étampes.
Dépêche télégraphique.
Paris,
17 septembre 1870.
Intérieur
à préfets et sous-préfets.
Circulaire:
Le mouvement des
corps d’armée prussiens autour de Paris se dessine très nettement.
Leurs têtes de colonne enveloppent tout le
côté de l’Est de la capitale, depuis le chemin de fer du
Nord qui est coupé à Pontoise, jusqu’au chemin de fer d’Orléans
que l’ennemi a détruit à Juvisy.
La garde nationale mobile, la garde nationale et
l’armée se montrent pleines de confiance.
La résolution de la population parisienne
est admirable.
Pour copie conforme:
Le Sous-Préfet: F. Vivaux.
Ce ne fut donc pas le comte de Guernon-Rainville
nommé sous-préfet en 1869 qui soutint le choc de la guerre
de 1870 comme la liste que nous avons publiée nous le faisait supposer,
mais M. Vivaux qui nommé à sa suite le 31 janvier 1870 y
resta jusqu’au 9 février 1871.
L’autorité allemande s’étant emparée
des pouvoirs publics à cette époque, M. Vivaux fut réintégré
à nouveau le 20 avril 1871, poste qu’il conserva jusqu’au 15 février
1873 alors qu’il fut nommé sous-préfet de Bayonne.
M. Tramont lui succéda
M. Vivaux fut ensuite nommé préfet
de la Lozère, de la Dordogne, de l’Ille-et-Vilaine et enfin de l’Hérault
où il termina sa carrière. Il mourut à Paris le 25
décembre 1889.
M. Desjardins, l’archiviste de Seine-et-Oise, a
consacré à M. Vivaux les lignes suivantes que M. Léon
Marquis a reproduites dans son volume: Étampes et ses monuments.
«M. Vivaux, sous-préfet d’Étampes,
resté en fonctions fit payer les employés et les rentiers
sur les caisses des receveurs des contributions indirectes et des domaines.
«Il continua à remplir les dangereuses
fonctions d’intendant militaire et à délivrer des feuilles
de route. Il s’appliqua à entretenir avec les maires des relations
clandestines pour leur donner des conseils de fermeté, et à
envoyer aux généraux de nos armées et au gouvernement
tous les renseignements qu’il put recueillir sur le mouvement de troupes
ennemies.
«M. Vivaux alla en outre à Bordeaux
toucher une somme de 100.000 francs qui fut répartie entre les
créanciers de l’État».
Nous devions donc cette rectification à
notre ancien sous-préfet et compatriote M. Vivaux, qui à
cette époque tragique partagea sa valeur de patriote et de magistrat
avec le maire M. Brunard dont on se rappelle l’énergie.
Sur ce même volume des Rues d’Étampes,
M. Vivaux a annoté de sa main et signé un passage au crayon,
où avec effroi, il relate qu’en sa présence M. Brunard voyant
braquer sur lui les canons des fusils de quatorze soldats allemands se
fit un rempart du corps du chef qui les commandait. Cette attitude en imposa
à l’ennemi qui consentit à imposer à la ville de meilleures
conditions.
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Abeille d’Étampes
115/38 (2 octobre 1926), p. 1.
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Annexe
Sur Jounest, secrétaire de la sous-préfecture
d’Étampes
M. BARTHOU EN EURE-ET-LOIR
Étampes,
28 juin.
M. Barthou, qui se rend en Eure-et-Loir, a été
reçu à son arrivée à Angerville (Seine-et-Oise)
par MM. Amodru, député, Jouhannaud, sous-préfet d’Étampes,
et par les autorités et la députation d’Eure-et-Loir.
Il a remis les palmes académiques à
MM. Desmolins, maire d’Angerville, Chantereau, pharmacien à Étrechy, Jouanest, secrétaire de la sous-préfecture
d’Étampes, Hacault, ancien instituteur à Étampes;
le mérite agricole à M. Langlois, cultivateur à Angerville,
et des médailles du travail.
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La Presse 5865 (29 juin
1908), p. 1 = Le Rappel 13990 (30 juin 1908), p. 2 = Le XXe siècle
13990 (30 juin 1908), p. 2 (saisie de Bernard Gineste, 2016).
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