BHASE n°3 (août-septembre 2013)
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http://www.corpusetampois.com/bhase003w.pdf

 


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BHASE n°3

(août-septembre 2013)


Préface p. 3

  1. Les cartes postales étampoises de Théodule

    Garnon (1907-1909) pp. 4-92

  2. Félix-Léon François, un artiste pendant la Grande

    Guerre pp. 94-128


  3. Le premier Salon artistique de la Région d’Étampes en

    1924 pp. 130-225


    Crédits photographiques p. 226

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    Publication du Corpus Étampois

    Directeur de publication : Bernard Gineste 12 rue des Glycines, 91150 Étampes redaction@corpusetampois.com

    BHASE n°3

    Bulletin historique et archéologique du Sud-Essonne


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    Publié par le Corpus Étampois

    août-septembre 2013



    Préface


    Voici le n°3 du BHASE, qui vaut pour les mois d’août et de septembre. On y explore de nouveaux territoires encore en friche de l’histoire sud-essonnienne, à savoir le premier quart du XXe siècle.


    Tout d’abord, la collection complète des clichés mis en cartes postales par l’éditeur Orléanais Théodule Garnon, patiemment collationnée par Jean-Michel Rousseau avec la contribution de plusieurs collectionneurs locaux.


    Puis la vie et l’œuvre d’un artiste local pendant la Grande Guerre, à savoir Félix-Léon François, professeur de dessin au collège, auteur d’aquarelles paysagères et de caricatures patriotiques.


    Enfin l’histoire du tout premier des Salons artistiques d’Étampes, dont la série commença en 1924.


    Nous reportons au n°5 notre prochaine revue bibliographique sud- essonnienne.


    Bernard Gineste, 30 septembre 2013


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    Signature de Léon-Théodule Garnon en 1879

    LES CARTES POSTALES GARNON (1907)


    Les cartes postales étampoises

    de Théodule Garnon (1907-1909)


    Jean-Michel Rousseau et Bernard Gineste


    Il existe une soixantaine de clichés pris à Étampes et à Morigny-Champigny, entre 1907 et 1909, par un photographe anonyme, pour le compte d’un éditeur de cartes postales orléanais, Théodule Garnon.


    1. HISTOIRE DE LA MAISON GARNON


      De même que les archives de l’éditeur étampois Eugène Rameau ont été détruites par le bombardement anglais de 1944, de même celles de la maison Garnon d’Orléans, 19 rue des Carmes, l’ont été par le bombardement allemand de 1940.


      Aussi ne savons-nous pas grand-chose des conditions dans lesquelles ont été pris les clichés que nous reproduisons ici, et nous ne saurons peut-être même jamais par qui ils le furent.

      Nous avons mis en ligne sur le Corpus Étampois, depuis 2004, l’ensemble de cette précieuse série étampoise1, avec la collaboration de plusieurs collectionneurs, sous la houlette de Jean-Michel Rousseau2, en l’assortissant de certaines remarques relatives à cet éditeur orléanais, susceptibles d’intéresser au- delà du pays étampois. Depuis, les érudits de plusieurs localités ont suivi cet exemple, de sorte qu’on dispose désormais de données plus générales sur la maison Garnon.


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      Carte Th.G. 724 consacrée à la Rue des Carmes à Orléans


      Léon-Théodule Garnon tient déjà un commerce de bonneterie au n°19 de la rue des Carmes à Orléans en 1879, lors de la naissance de son fils aîné André3 :


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      1 www.corpusetampois.com/cpa-es-thg.html.

      2 Président de l’association Collection-Passion autant que vice- président du Corpus Étampois.

      3 Acte saisi par Bernard Gineste en 2013.

      LES CARTES POSTALES GARNON (1907)


      Du jeudi dix avril mil huit cent soixante-dix-neuf, à trois heures et un quart du soir. — Acte de naissance de André Marie, du sexe masculin, né ce jourd’hui, à huit heures et demie du matin, dans le domicile de ses père et mère, à Orléans, rue des Carmes n°19, fils de sieur Léon Théodule Garnon, négociant, âgé de trente-cinq ans, et de dame Charlotte Clotilde Marcelle Rocher, son épouse, âgée de vingt-cinq ans.

      — Témoins : sieur Louis Galerne, négociant, âgé de quarante ans, et Auguste Gimonet, employé à la mairie, âgé de trente-six ans, domicilié à Orléans, l’un, rue des Carmes n°19, l’autre, rue Neuve, n°16. — Constaté par nous Eugène Fousset adjoint au maire de la ville d’Orléans (Loiret), spécialement délégué, en présence des témoins susnommés, sur la présentation de l’enfant et la déclaration faite par le dit sieur Garnon, père, présent. — Lecture faite du présent acte, le déclarant et les témoins ont signé avec nous. — Fait en l’Hôtel de la Mairie, les jour, mois et an susdits. — [Signé :] Th. Garnon [paraphe] — L. Galerne — Gimonet — Fousset adj.


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      Ce fils aîné, André, succèdera à son père4, après son mariage survenu en 1911 : [Note marginale à l’acte de naissance d’André :] Mariés à Puiseaux le 21 mars 1911 avec Luche Helene

      Marie.

      Le logo de la firme, Th.G., devient image alors A.G. Mais André est fauché par la

      Grande Guerre le 7 octobre 1916 dans la Somme.

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      4 D’après le Cercle cartophile du Loiret, in Les éditeurs de cartes postales dans le Loiret, Orléans, C.C.L., 1999, ouvrage qui paraît épuisé (200 ex.) mais dont plusieurs données ont depuis été mises en ligne sur divers sites.

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      Fiche SGA mise en ligne par le Ministère de la Défense :

      « Garnon, André Marie, sergent, 331e R. d’Infanterie, n° matricule 1572 au Corps , classe 1898, n° matricule 571 au recrutement à Orléans, mort pour la France le 7 octobre 1916 à St-Pierre Waast , tué à l’ennemi, né le 10 avril 1879 à Orléans, Loiret. »

      LES CARTES POSTALES GARNON (1907)


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      L’entreprise est alors reprise, avec l’assistance de Théodule, par Hélène Luche, la veuve d’André, et le logo de la firme devient Vve Garnon.


      Entre les deux guerres il est remplacé par l’acronyme des Établissements

      Garnon à Orléans, EGO, après la mort de Théodule, survenue semble-t-il en septembre 1919.


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      La rue des Carmes après le bombardement d’Orléans en 1940

      De cette époque (qui ne concerne plus le pays d’Étampes) datent quelques factures que nous avons trouvées en vente sur internet en septembre 2013 ; nous en donnons copie ci-après pour mémoire, les archives des établissements Garnon, ayant été malheureusement détruites, rappelons-le, par le bombardement allemand de 1940.


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      Facture de la maison Garnon (1922)

      LES CARTES POSTALES GARNON (1907)


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      Facture de la maison Garnon (1926)

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      Lettre de change de la maison Garnon (mai 1937)

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      LES CARTES POSTALES GARNON (1907)


      Lettre de change de la maison Garnon (octobre 1937)

    2. PARTICULARITÉS DES CARTES TH. G.


Des séries locales de cartes postales Garnon sont signalées dans au moins neuf départements : le Cher (18), par exemple à Aubigny, Bourges, Culan, Levroux, Lignières, Mennetou-Râtel, Saint-Amand-Montrond, Saint-Bouize, Saint-Florent-sur-Cher, Saint-Satur, Saint-Thibault, Sancerre, Thauvenay et Vierzon ; la Creuse (23), à Aubusson, Clugnat, Dun-le-Palestel ; l’Eure-et- Loir (28), à Chartres ; l’Indre (36), à Aigurandes, Ardentes, Argenton, Buzançais, Châteauroux, Levroux, Saint-Gaulthier, Valençay ; l’Indre-et-Loir (37) à Amboise ; le Loir-et-Cher (41), à Blois, Chambord, Châtres, Chaumont-sur-Tharonne, Chemery, Contres, Mennetou-sur-Cher, Millancay, Mondoubleau, Romorantin ; le Loiret (45) à Aschères-le- Marché, Baccon, Beaugency, Camp-de-Cercottes, Chambon-la- Forêt, Chilleurs-au-Bois, Égry, Orléans, Pithiviers, Sermaises- du-Loiret, Sully, etc. ; la Nièvre (58), à Verneuil ; l’ancienne Seine-et-Oise (78) aujourd’hui en Essonne (91), à Étampes et au moins Morigny-Champigny (titrée « Environs d’Étampes »).


On retrouve à Étampes trois particularités notables des séries locales de cartes postales produites par Théodule Garnon. Tout d’abord, les clichés en sont de bonne qualité.


Par ailleurs, la numérotation de ses cartes commence, aussi étrangement que régulièrement, par le n°5005. C’est ainsi que la série « Étampes » est numérotée de 500 à 554 ; quant à la série

« Environs d’Étampes », elle est numérotée de 500 à au moins 505.


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5 A Châteauroux cependant la série paraît commencer au n°300.

LES CARTES POSTALES GARNON (1907)


Enfin, il semble, comme on le constate ailleurs6, que le photographe qui a pris à Étampes les clichés destinés à constituer la série des cartes postales de Théodule Garnon (au moins en 1909), a également produit une autre série de photographies destinés pour leur part à un éditeur de cartes postales parisien, à savoir Berthaud frères, sous le sigle « B. F., Paris ».


Ainsi, dans la série étampoise il existe deux numérotations aberrantes qui s’expliquent par une contamination de la numérotation B.F., à savoir les numéros 24 et 33, étant de plus remarqué que le cliché numéroté 24 est aussi représenté sous le numéro plus normal 554.


  1. LES TROIS VERSIONS DE LA SÉRIE ÉTAMPOISE


    L’examen de nombreuses cartes étampoises Th.G. et de leurs dates de circulation respectives permet de conclure que cette collection a connu trois versions.


    1. La première collection, qui commence à circuler avant octobre 1907, et dont on voit encore des exemplaires en 1913, ne semble avoir connu que 29 numéros (de 500 à 528).


      La typographie de cette série est caractéristique. Le numéro est suivi d’un point, puis du nom d’Étampes en caractères majuscules maigres, suivi d’un point, puis, après un trait d’union, du titre de la carte suivi d’un troisième point. Exemple : « 500. ÉTAMPES. — Vue générale prise de Guinette. »

      C’est dans le même temps et avec la même typographie qu’on a produit une petite série consacrée aux « Environs d’Étampes ».7


    2. Il a existé une version colorisée de cette première collection étampoise ; mais elle ne doit pas avoir connu de tirage massif, car nous n’avons rencontré que deux cartes de cette sous-série, sous les numéros 512 et 5258.


    3. En 1909 a été publiée une nouvelle version de la série étampoise en noir et blanc, caractérisée par un titrage où le nom d’Étampes est porté en caractères minuscules. Nous en avons vu circuler une encore en 1919, mais l’essentiel le fait entre 1909 à 1914.


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    La typographie adoptée est très différente. L’usage du point est totalement abandonné. Le numéro est suivi d’un tiret long puis du nom d’Étampes en caractères minuscules et gras, et, après un tiret court, du titre de la carte. Exemple : « 500 — Étampes - Vue générale prise de la Tour Guinette ».


    Certains clichés sont refaits: au moins les nos 500, 501, 503,

    504 et 524, mais leur nombre est peut-être plus important9. Surtout la collection est largement augmentée puisqu’elle arrive jusqu’au numéro 553, puis 554.


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    7 Nous la publierons ultérieurement

    8 Nous espérons que nos lecteurs nous en ferons connaître d’autres.

    9 Nous espérons que nos lecteurs nous en ferons connaître d’autres.

    LES CARTES POSTALES GARNON (1907)


    Pour être complet, il faut remarquer qu’il existe aussi au sein de cette troisième version de la collection de légères variantes typographiques qui indiquent qu’il en a existé plus d’un tirage.


    On joint de plus à cette série deux cartes repiquées de la collection BF en conservant d’abord bizarrement leurs numéros d’origine 24 et 3310. Quoi qu’il en soit, la carte 33, dont le cliché est attesté dès 1903, est ultérieurement abandonnée,

    parce qu’elle fait double emploi à une nouvelle carte, la n°538, tandis que la carte 24 est conservée, renumérotée en fin de série sous le numéro 554.


  2. TEXTES PORTÉS PAR LES CARTES TH. G


    LIBELLÉ (et textes photographiés)

    DATE

    24 c

    Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// 24 — Étampes - Église Saint Martin (intérieur) (en bas dans une marge blanche) pas de personnages) [Repiquage de la carte BF 24 de 1903, ensuite rééditée sous le numéro 554 en fin de série]


    33 c

    Th.G (en bas à droite à cheval sur le cliché) /// 24 — Étampes - Les Portereaux (en bas dans une marge blanche) (pas de personnages) [Repiquage de la carte BF 33 de 1903]


    500 a

    500. ÉTAMPES. — Vue générale prise de Guinette. (en haut) /// Th.G (en bas à gauche sur le cliché) (1 seul

    13 avril

    1908 ; 5

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    10 J. Robert, cartophile de Pithiviers, qui nous a fait le premier remarquer ce fait, ajoute une précision aussi curieuse qu’intéressante: « J’ai rencontré le même genre de fait pour les cartes de Pithiviers.» Depuis Frédéric Gravier a signalé le même phénomène à Aubusson, ainsi que Philippe Arnaud à Dun-le-Palestel.



    piéton dans la rue Elias-Robert) [cliché différent du suivant]

    août 1908

    500c

    500. — Étampes - Vue générale prise de Tour Guinette. (en haut) /// Th.G (en bas centre droit sur le cliché) (1 dizaine de piétons dans la rue Elias-Robert et alentour)


    501a

    Th.G (en bas à gauche) // 501. ÉTAMPES. — Vue prise d’une crevasse de la Tour. (en bas; le cliché a un très mauvais contraste et le titre est en bas)

    novembre 1907

    501 c

    501 — Étampes // Vue prise d’une crevasse // de la Tour. (en haut) /// Th.G (en bas à gauche; le titre est dans le ciel et le cliché très net)

    novembre 1908 ou

    1909

    502 a

    502 — Étampes. — Vue intérieure de la Tour de Guinette (en haut) /// Th.G (en bas centre gauche)

    14 juillet

    1913

    502 c

    502 — Étampes - Vue intérieure de la Tour de Guinette. (en haut) /// Th.G (en bas au milieu sur le cliché)


    503 a

    503. ÉTAMPES. — Tour de Guinette. (en haut) /// Th.G (en bas à gauche sur le cliché) (vue horizontale)

    20 août

    1908

    503 c

    503 — Étampes - La Tour de Guinette. (en haut)

    /// Th.G (en bas à droite) (vue verticale)

    13 août

    1915

    504 a

    504. ÉTAMPES. — Promenade du haut // et entrée du Bois de Guinette (en haut centre droit) /// Th.G (en bas à gauche sur le cliché) /// (inscription sur pancarte:) INTERDICTION // ??? // ??? (5 personnages) [cliché différent du suivant]

    13 mai

    1908

    504 c

    504 — Étampes (en haut centre gauche) // Promenade et Entrée du Bois de Guinette (en haut à droite)

    /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (inscription sur pancarte:) INTERDICTION // des Bicyclettes // sur la Promenade (2 femmes)

    1er août 1909

    505a

    505. ÉTAMPES. — Hôtel de Ville. (en haut)

    /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (inscription sur pancarte:) INTERDICTION // ??? // ??? (1 charrue, 2

    13 août

    1909

    LES CARTES POSTALES GARNON (1907)



    personnages dont un balayeur)


    506a

    506. ÉTAMPES. — La Sous-Préfecture. (en haut)

    /// Th.G (en bas à gauche sur le cliché) (2 personnages)

    avril 1908

    507a

    507. ÉTAMPES. — Palais de Justice et Gendarmerie. (en haut) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (Inscription:) PALAIS DE JUSTICE (5 personnages, 1 chien)


    508a

    508. ÉTAMPES. — Le Théâtre. (en haut à droite)

    /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (Inscription:) THEATRE (8 personnages)

    30 mai

    1908

    509

    509. ÉTAMPES. — Le Casino. (en haut à droite)

    /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (Inscriptions:) CAFÉ DU CASINO /// BALS et CONCERTS // CASINO

    // FÊTES et RÉUNIONS (pas de personnage)

    3 octobre

    1907

    510a

    509. ÉTAMPES. — Maison d’Anne de Pisseleu. (en haut à droite) /// Th.G (en bas à gauche sur le cliché) (pas de personnage)


    511a

    511. ÉTAMPES. — Hôtel Saint-Yon. (en bas au centre) /// Th.G (en bas à gauche) (6 personnages, 1 brouette)

    8 mai

    1909 ; 22

    avril 1913

    512a

    512. ÉTAMPES. — Hôtel de la Poste. (en haut à droite) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (Inscriptions:) POSTES

    TELEGRAPHES TELEPHONES CAISSE NATIONALE D’EPARGNE /// CAFÉ // DE // L’HÔTEL DE VILLE // et de la POSTE // CAFÉ // CAFÉ DE L’HÔTEL DE

    VILLE // TABAC /// ??? // ENTRÉE des MAGASINS /// BAZAR PARISIEN // PORCELAINES FAÏENCES

    VERRERIES CRIST??? (6 personnages, 1 chiens, 1 charrue attelée, 1 vélo)

    15 juillet

    1909

    512c

    Même carte, colorisée.

    1907

    513a

    513. ÉTAMPES. — Le Prieuré (en haut, centre droit)

    /// Th.G (en bas à droite) (4 personnages)

    15

    septembre 1908


    514a

    514. ÉTAMPES. — Porte de Bressault. (en haut)

    /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) (porte fermée, un vélo contre le mur)

    12

    septembre 1913

    515a

    515. ÉTAMPES. — Fontaine Veret. (en bas)

    /// Th.G (en bas à droite) (1 cycliste)

    1908

    516a

    516. ÉTAMPES. — La Gare. (en haut). /// Th.G (en bas à gauche sur le cliché) (4 personnages, 1 voiture attelée)


    517a

    517 ÉTAMPES. — Gare. Vue intérieure. (en haut)

    /// Th.G (en bas à droite) (une locomotive fumante)

    7

    novembre 1907

    518a

    518. ÉTAMPES. — Gare de Saint-Martin. (en haut à droite) /// Th.G (en bas à gauche) (Inscription:) SAINT- MARTIN D’ÉTAMPES // ENTRÉE (7 personnages)


    519a

    519. ÉTAMPES. — Place de l’Hôtel-de-Ville. Jour du Marché. (en haut à gauche) /// Th.G (en bas à droite) /// (Inscription sur une façade:) BAZAR DE L’HÔTEL DE VILLE


    520a

    520. ÉTAMPES. — Rue Saint-Jacques. (en haut)

    /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (1 voiture à cheval, 1 charrette, 1 cycliste, 4 piétons)


    521a

    Th.G (en bas à gauche sur le cliché) /// 521. ÉTAMPES. — Avenue Charpentier. (en bas dans une marge blanche) (vue verticale, piétons au loin)

    18 mars

    1908

    522a

    Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// 521. ÉTAMPES.

    — Allée de Coquerive. (dans une marge blanche en bas à droite) (une enfant à gauche)]

    13 mars

    1915

    523a

    523. ÉTAMPES. — Le Port. (en bas) /// Th.G (en bas à gauche) (sous la neige; 3 personnages)

    3 mars

    1913

    524 a

    524 — Étampes // La Juine et le Moulin du Port /// ®

    ?? (pas de personnage, on ne voit guère que 2 arbres à gauche)

    juin 1910

    524 b

    524. ÉTAMPES. - La Juine // et le Moulin du Port (en haut) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) (pas de


    LES CARTES POSTALES GARNON (1907)



    personnage, on compte plus de six arbres à gauche)


    525 a

    525. ÉTAMPES. — Vue de la Juine. (en bas dans une marge blanche) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) (pas de personnage)

    3

    septembre 1908

    525 b

    525. ÉTAMPES. — Vue de la Juine. (en bas dans une marge blanche) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) (pas de personnage; même cliché que le précédent, colorisé)

    22 juillet

    1910

    526a

    526. ÉTAMPES. — Eglise Notre-Dame. (en haut à droite) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (Enseigne:) P. MOULIN (femme tenant un attelage et autres personnages au loin)


    527a

    527. ÉTAMPES. — Eglise Saint-Basile. (en haut à gauche) /// Th.G (en bas à gauche sur le cliché) (5 personnages, 1 chien, 1 attelage)

    1918

    528a

    528. ÉTAMPES. — Eglise Saint-Gilles. (en haut à gauche) /// Th.G (en bas à gauche sur le cliché) /// (Inscriptions:) HORLOGERIE /// A. LARRY // M(ARCHAN)D de PORCS (le magasin ouvert; 9 personnages, une foule au fond)


    529c

    529 — Étampes // Vue intérieure de la Tour de Guinette (en haut) (Th.G inapparent) (pas de personnage, vue verticale)


    530c

    530 — Étampes - École des Prés (en bas) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) (1 homme, 1 chien)

    21 octobre

    1910

    531c

    531 — Étampes - Usine à Gaz (en haut) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) (2 hommes, 20 enfants en uniforme)


    532c

    532 — Étampes — L’Abattoir (en haut) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (Inscriptions sur une façade:) COMMERCE de VINS AU RENDEZ-VOUS DE L’ABATTOIR)


    533c

    533 — Étampes — Place Notre-Dame, // jour de marché (en haut) /// Th.G (en bas centre gauche sur le




    cliché) /// (Inscriptions:) ??? DE CHOIX // ??? GLACES LIQUEURS /// FABRIQUE DE BONNETERIE /// FAIENCE PORCELAINE POTERIE // ARTICLES de MENAGE /// MAISON PAUL VAILLANT // A // LA // MAISON // VERTE // HABILLEMENTS // ET SUP?? //

    ?? // VETEMENTS (foule)


    534c

    534 — Étampes - Place de l’Hôtel-de-Ville, jour de marché (en haut à gauche) /// Th.G (en bas à droite) /// (Inscriptions:) CAFÉ // L’HÔTEL- DE - VILLE // et de la Poste // CAFÉ /// BAZAR PARISIEN // PORCELAINES FAÏENCES VERRERIES ??? // CH(OCOLAT) //

    ME(UNIER) (foule)

    1er octobre 1910 18

    février 1909

    535c

    534 — Étampes - Le Marché Franc (en bas à droite sur le cliché) /// Th.G (en bas à droite) /// (foule et moutons dans des enclos)


    536 c1

    536 — Étampes - Le Marché aux chevaux (en bas centre droit) /// Th.G (en bas à gauche) (sous la neige: foule, ânes et chevaux)

    15 juillet

    1909

    536 c2

    534 — Étampes - Le Marché Franc (en bas centre droit sur le cliché) /// Th.G (en bas à gauche) /// (foule et moutons dans des enclos)


    537

    537 — Étampes // Moulin du Port (en haut à droite)

    /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) (pas de personnage, vue verticale)


    538c

    Th.G (en bas à droite) // 538 — Étampes - Les Portereaux (en bas à droite) /// (Inscription:) RUE // DU FILOIR (troupeau de moutons, 3 personnages)

    1909

    539c

    539 — Étampes - Promenade des Prés - La Tour du Loup (en haut) /// Th.G (en bas centre gauche) /// (Inscription:) DEFENSE // DE DEPOSER des ORDURES

    // SOUS PEINE D’AMENDE (troupeau de moutons, quelques personnages)

    18 août

    1909

    540c

    Th.G // 540 — Étampes - Le Pont de Pierre (en bas à droite sur le cliché) (10 personnages, dont 1 enfant sur un poney, 2 poussettes, 1 charrette)


    541c

    541 — Étampes - Église Saint Martin // Tour

    8 mai 1909

    LES CARTES POSTALES GARNON (1907)



    penchée (en haut) /// Th.G (en bas à droite) (6 personnages dont 1 balayeur, 2 enfants en poussettes)


    542c

    Th.G // 542 — Étampes - Maison de Diane de Poitiers

    - Caisse d’Epargne (en bas à droite sur le cliché) (Inscription:) CAISSE D’EPARGNE (pas de personnage)


    543c

    543 — Étampes - Vue panoramique (en

    haut) // Th.G (en bas à droite sur le cliché) (quelques personnages au loin) (vue de Saint-Basile et de Guinette depuis les créneaux de Notre-Dame)


    544c

    544 — Étampes - La Tour de Guinette (en haut) (Th.G inapparent sur le bas du cliché sombre) (quelques personnages au loin) (vue de Saint-Basile et de Guinette depuis les créneaux de Notre-Dame)

    6 mai 1912

    545c

    545 — Étampes - L’Hôtel de Ville (en haut) /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) (2 personnages)


    546c

    544 — Étampes - La Sous-Préfecture (en bas) (Th.G inapparent) (pas de personnage)


    547c

    Étampes - Le Lycée (en haut centre droit) /// Th.G /// (Inscription:) DEFENSE D’AFFICHER /// ARMES (7 personnages sur le trottoir devant le collège, 1 tas de gravats sur l’autre trottoir)

    22 février

    1914

    548c

    548 — Étampes - Le Palais de Justice (en haut)

    /// Th.G (en bas à gauche) /// (Inscriptions:) PALAIS DE JUSTICE // RF // RF (voiture attelée)


    549c

    549 — Étampes - Place de l’Hôtel-de-Ville - Hôtel des Postes (en haut) /// Th.G (en bas à droite) /// (Inscriptions sur trois façades:) POS(TES TELEGRAPHES TELEPHONES) /// CAFÉ // de // L’HOTEL DE VILLE //

    et de la POSTE /// BAZAR PARISIEN (Une voiture attelée devant la Poste)


    550c

    550 — Étampes — Place Notre-Dame (en haut)

    /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (Inscriptions:) (???) FRUITS GLACES LIQUEURS /// A LOUER ///

    26 juin

    1910



    FAÏENCES PORCELAINE POTERIE // ARTICLES de MÉNAGE // CHARPENTIER /// MAISON PAUL VAILLANT // A // LA // MAISON // VERTE // ???

    CONFECTION /// HABILLEMENTS CON(FECTIONNÉS // ET SUR ME(SURE) // ??? // VETEMENTS // BONNE(TERIE) /// A LA CIVE(TTE) (7

    enfants au 1er plan, autres personnages plus loin)


    551c

    550 — Étampes - Rue Saint-Jacques (en à gauche)

    7

    /// Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// (Inscriptions:)

    septembre

    MAISON // LEBRUN // FONDÉE EN // 1845 ///

    1914

    COMESTIBLES /// P. PERTHUIS // Propriétaire //

    MEMBRE /: DU // TOURING-CLUB // A.G.A. //

    A.C.F. // HÔTEL du GRAND // COURRIER // ENTRÉE

    DE L’HÔTEL /// TABLE d’HÔTE // NOCES // ET //

    BANQUETS // TÉLÉPHONE 67 // HOTEL du GRAND

    COURRIER (2 charrettes, 2 groupes de 3 personnages)

    552c

    552 — Étampes - Intérieur de la Gare (en haut à gauche) /// Th.G (en bas à droite) (3 personnages et une locomotive fumante)

    1913

    553c

    553 — Étampes - Intérieur de la Gare (en haut centre droit) /// Th.G (en bas centre droit) (2 cheminots)


    554c

    Th.G (en bas à droite sur le cliché) /// 554 — Étampes - Église Saint Martin (intérieur) (en bas dans une marge blanche) [Repiquage de la carte BF 24 de 1903, réédité d’abord par ThG sous ce même numéro aberrant 24]


    LES CARTES POSTALES GARNON (1907)


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    1. LES CARTES


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      LES CARTES POSTALES GARNON (1907)

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      LES CARTES POSTALES GARNON (1907)

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      LES CARTES POSTALES GARNON (1907)

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      LES CARTES POSTALES GARNON (1907)

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    2. BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE


    Paul-Noël ARMAND (1921-1989) [dir.], Paul Yvon ARMAND (né en 1944) [éd.] & Albert THINLOT (né en 1914) [collaborateur], Dictionnaire de la cartophilie francophone, Herblay, P. Armand, 1990 (rien sur cet éditeur).


    Jacques GÉLIS [dir.], Étampes, l’album souvenir, Étampes, Étampes-Histoire, 1997. Rééd. 2005, p. 143 (une seule carte).


    Olivier BOURDEAU [dir.], Les éditeurs de cartes postales dans le Loiret [199 exemplaires], Orléans, Cercle des Cartophiles du Loiret, 1999.


    Jean-Michel ROUSSEAU & Bernard GINESTE [éd.],

    « Théodule Garnon : Étampes en cartes postales (1907-1909) », in Corpus Étampois, www.corpusetampois.com/cpa-es- thg.html, 2004.


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    Félix Léon François, Promenade du Port (aquarelle, 1917, Musée d’Étampes)

    FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


    Félix-Léon François (1893-1956)


    Nous donnons ici ce que nous avons pu trouver sur un artiste étampois bien oublié aujourd’hui.


    1. NOS SOURCES SUR CET ARTISTE


      Le Musée intercommunal d’Étampes détient une jolie aquarelle en date de 1917, qui donne un bon aperçu de ce qu’était autrefois la Promenade du Port1.


      Elle est signée d’un « F. L. François », que son dossier d’inventaire propose d’identifier à un « Félix Léon François » mentionné par le Dictionnaire de Bénézit comme « peintre, né à Joinville-le-Pont (Seine) élève de Cormon, membre des Artistes français depuis 1929 ».


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      1 Elle a déjà été signalée et reproduite en noir et blanc, sans commentaire et seulement à titre d’illustration, par Jacky Gélis, in Le Républicain 2574 (23 juillet 1992), p. 50, papier repris dans son Patrimoine au cœur, Étampes, Étampes-Histoire, 1999, p. 67.

      De rapides recherches nous ont permis de valider cette identification et d’attribuer à cet artiste d’autres œuvres d’intérêt étampois.


      Nous avons exploré, parmi les sources aujourd’hui en ligne : l’Abeille-Réveil d’Étampes2, l’état civil des communes d’Étampes et de Joinville-le-Pont, les recensements étampois de 1906 et 1911 ; et aux Archives municipales d’Étampes : le recensement de 1921, l’Abeille-Réveil pour l’année 1917 et le Registre des Délibérations municipales pour les années considérées ; au Musée intercommunal, grâce à l’obligeance de la remarquable équipe dirigée par Sylvain Duchêne, le dossier d’inventaire d’une aquarelle de Félix-Léon François, aquarelle qu’il nous a été loisible de photographier, pour mieux la faire connaître au public3 ; nous avons eu la chance, par ailleurs, de trouver deux autres de ses aquarelles conservées par une famille étampoise bien connue ; sur la Toile enfin, nous n’avons trouvé trace que d’une œuvre de cet artiste, postérieure à son départ d’Étampes, sans arriver cependant à déterminer s’il s’agit bien de lui et non pas d’un homonyme.


    2. LES GRANDES LIGNES DE SA VIE ET DE SA CARRIÈRE


      Félix-Léon-Adolphe François est né le 8 avril 1893 à Joinville-le-Pont4, commune qui se trouve aujourd’hui dans le

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      2 Rappelons que ces deux hebdomadaires fusionnèrent provisoirement pendant la Grande Guerre dans le cadre de l’Union sacrée.

      3 On sait que les aquarelles sont d’une manière générale très rarement exposées, et le moins longtemps possible à chaque fois, vu la très grande

      fragilité de leurs pigments.

      4 L’an mil huit cent quatre-vingt-treize, le onze avril, à onze heures du

      matin, acte de naissance de Félix Léon Adolphe François, du sexe masculin, né le huit de ce mois à dix heures et demie du matin au domicile de ses père et mère, fils de Léon Auguste François, âgé de vingt-neuf ans, bijoutier, en ce moment malade et dans l’impossibilité de se rendre à la

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


      département du Val-de-Marne, d’un père bijoutier, Léon- Auguste François, et d’une mère professeure de piano, elle- même née à Étampes le 13 juin 1866, Anna-Mathilde Fabian5.


      Le grand-père maternel de Félix-Léon François, Adolphe- Auguste Fabian, qui se déclarait en 1866 « peintre en bâtiment » est passé en 1893 « peintre décorateur ». C’est lui peut-être qui est à l’origine de la carrière artistique de son petit- fils.


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      mairie, et de Anna Mathilde Fabian âgée de vingt-six ans, professeur de piano, domiciliés en cette commune avenue Joyeux n°12, mariés. Dressé par nous, Eugène Voisin, maire, officier de l’état civil de la commune de Joinville-le-Pont (Seine), officier d’académie, sur la présentation de l’enfant et la déclaration faite par Adolphe Auguste Fabian, âgé de cinquante et un ans, peintre décorateur, grand-père de l’enfant, qui a assisté à l’accouchement, en présence de Théophile René Leteuil, âgé de trente-trois ans, boulanger, demeurant en cette commune route de la Brie 26 et Claude Auguste Bossus, âgé de quarante et un ans, marchand de vins, demeurant en cette commune route de la Brie 28, non-parents, témoins qui ont signé avec le déclarant et nous après lecture. – [Signé :] Fabiann – Leteuil – Bossu – E. Voisin [saisie : B. G., 2013].

      5 Du jeudi quatorze juin mil huit cent soixante six, une heure de relevée. –

      Acte de naissance de Anna Mathilde Fabian, du sexe féminin, née hier à dix heures du soir chez ses père et mère ; fille de Adolphe Auguste Fabian, peintre en bâtiment, âgé de vingt quatre ans, et de Mathilde Virginie Chanon son épouse, âgée de vingt deux ans, demeurant en cette ville rue du Perray, numéro vingt-trois. – Les témoins ont été le sieur Félix Paulin Fabian, cordonnier, âgé de vingt six ans, oncle paternel de l’enfant et Jules Chanon, monteur mécanicien au chemin de fer d’Orléans, âgé de quarante trois ans, grand oncle de l’enfant, domiciliés de cette ville. – Sur la présentation de l’enfant et sur la déclaration du père d’icelle qui a, ainsi que les témoins, signé avec nous Faustin Frédéric Barré, adjoint spécialement délégué par le maire d’Étampes après lecture faite. –

      [Signé :] A. Fabian – P. Fabian – Chanon – Fréd. Barré adj. [saisie : B. G., 2013].

      A partir d’août 1915, alors que notre artiste est âgé de 22 ans, l’Abeille d’Étampes le signale comme professeur de dessin au Collège, et publie de lui douze caricatures du 21 août 1915 au 29 juillet 1916. Une treizième, qui devait paraître le 11 mars 1916, fut censurée par les autorités militaires et ne fut publiée que le 1er mai 1920. Nous reproduisons ci-après tous ces dessins.


      En octobre 1917, notre professeur expose ses œuvres dans le Foyer du Théâtre d’Étampes ; elles sont à la vente et l’artiste se propose de verser la moitié de sa recette aux œuvres de guerre de la ville. L’Abeille d’Étampes suit l’affaire durant cinq numéros successifs. Cette exposition paraît rencontrer un bon succès et la recette des ventes montera à 600 francs.


      Une œuvre attire particulièrement l’attention de tous, et sera acquise par l’Association des Amis du Musée d’Étampes, Musée qui la conserve encore aujourd’hui : c’est l’aquarelle consacrée à la Promenade du Port que nous avons mentionnée pour commencer. Nous donnons ci-après le dossier de presse de cette exposition.


      En passant on nous signale que l’artiste a son atelier personnel au n°5 de la rue du Puits-de-la-Chaîne, qui est l’actuelle rue Émile-Léauté. Cette adresse était en 1906 et encore en 1911 celle de sa grand-mère maternelle Mathilde-Virginie Chanon, veuve d’Adolphe-Auguste Fabian6.


      Le mois suivant cette exposition bien accueillie, notre artiste s’aventure à demander au Conseil municipal une augmentation


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      6 Elle y vit en 1911, âgée de 67 ans, avec sa tante Marie-Madeleine, veuve Robillard, âgée de 72 ans, toutes deux rentières. En 1906, il s’y ajoutait encore une sœur aînée de cette dernière, Rose Terrier, alors âgée de 80 ans. En 1901 il semble qu’il n’y avait pas encore de n°5 dans cette rue.

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


      sensible de son traitement. On la lui accorde lors de la séance du 20 novembre 1917, et son salaire passe de 200 à 300 francs7.


      Dès le début de mars 1918, il tente de pousser cet avantage. Il fait remarquer que le nombre de ses élèves a tellement augmenté qu’il ne lui est désormais nécessaire d’ouvrir une troisième division. Par suite il n’hésite pas à réclamer une nouvelle augmentation. Cette fois le conseil ne cède pas et décide plutôt de réduire le nombre des élèves qui suivent ces cours de dessin en opérant une sélection parmi eux. Nous reproduisons en note, ci-dessous, la lettre de l’artiste au

      Conseil municipal d’Étampes8.


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      7 Registre des Délibérations Municipales, pp. 363-364 : « Séance de Novembre — Séance du Mardi vingt Novembre 1917 […] — Cours de dessin Municipal. Demande François — Monsieur le Président donne lecture au Conseil d’une lettre de M. François, professeur du cours de dessin [p.364] Municipal aux termes de laquelle il demande une augmentation de traitement de cent francs, ce qui portera le traitement à 300 francs. — Le Conseil, après en avoir délibéré vote l’augmentation demandée. Dit que cette dépense sera prise sur les dépenses imprévues art. 99 du budget additionnel. »

      8 Registre des Délibérations Municipales, p. 392 : « Séance de Février 1918 — Séance du 4 Mars 1918 […] — Cours de dessin Municipal.

      Demande François.

      Monsieur le Président donne la lecture au Conseil de la lettre qu’il a reçue de M. François, Professeur de dessin, dont suit la teneur :

      « Messieurs les Conseillers municipaux de la Ville d’Étampes,

      « Le cours municipal de dessin que je fais au collège d’Étampes avait lieu, tous les jeudis matin, pour la première division de 9h ½ à 10 ½ et pour la deuxième division de 10 h1/2 à 11 h ½.

      « Mais, le nombre d’élèves a augmenté dans de telles proportions que je puis continuer le cours actuel avec 67 élèves.

      « Ce cas, je l’ai soumis à M. Lescuyer qui est partisan de cet arrangement : en créant une troisième division j’aurai une bonne moyenne

      Il est encore mentionné comme membre de la Société des Amis du musée d’Étampes, et résidant au n°4 de la rue Magne, d’abord en 19209, puis en en 1921 et 1922, mais non plus en 1923-1924.


      De fait nous lui voyons pour successeur, à la rentrée de 1922, un certain Daniel Moinard, jeune professeur agrégé de dessin qui sera encore en place au moins jusqu’en 1940.


      La suite de la vie et de la carrière de Félix François nous est bien moins connue. Ce que nous savons de lui après ce départ, c’est qu’il s’est marié cette même année 1922, le 7 mars, à Paris, avec une certaine Marcelle Laget10.


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      d’élèves dans chaque division et je pourrai ainsi m’occuper plus entièrement de mes élèves.

      « Je vous présente, ci-jointe, une feuille sur laquelle sont inscrites les élèves de chaque division et que vous vous voudrez bien, je vous prie, examiner.

      « Mais, de ce fait, j’ai une heure supplémentaire de travail et cela me fait 3 heures en tout chaque jeudi.

      « Vous m’allouez actuellement 150 francs par an pour une heure chaque jeudi, cela faisant alors 3 heures cela devrait être 150 francs X 3= 450 fr. de traitement.

      « Aussi, je viens vous demander, messieurs, d’augmenter mon traitement actuel de 150 francs par an, ainsi je ferai un cours complet en 3 divisions.

      « Dans l’espoir que vous accueillerez avec bienveillance, je vous prie d’agréer, Messieurs, l’expression de ma considération la plus respectueuse.

      « Le 3 mars 1918. Signé : Félix François. »

      Le Conseil, après en avoir délibéré, décide qu’une sélection sera faite, que le cours de dessin ne comprendra que deux divisions de 25 élèves chacune. »

      9 Le bulletin précédent de la Société, remonte à 1914.

      10 Note marginale à son acte de naissance : « Marié à Paris (3e arrondissement) le sept mars mil neuf cent vingt deux, avec Marcelle

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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      Salle de dessin du collège d’Étampes en 1925 (Arch. munic. 607W10)


      Il est probable qu’il avait déjà quitté Étampes. En tout cas, il n’avait plus, dès 1921, son atelier au n°5 de la rue du Puits-de- la-Chaîne11.


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      Louise Léa Laget. — Le premier juillet mil neuf cent vingt deux. — [Signé :] [illisible] » (saisie de B. G., 2013).

      11 Au recensement de 1921 c’est l’adresse de Louis Fraigneau, né en

      1860, président du tribunal, ainsi que de la famille Guérin (Joseph né en 1862 à Saint-Aubin de Baubigné, vérificateur des poids et mesures, de sa femme Jane née en 1880 à Chatellerault et de leur fille Éva née à Nice en 1902, employée des PTT).

      D’après le Dictionnaire des peintres de Bénézit12, il fut élève de Fernand Cormon, mais nous ne savons pas à cette heure si ce fut avant 1915 ou bien entre 1921 et 1924, date de la mort de ce maître. Quoi qu’il en soit il n’aurait adhéré à

      la Société des Artistes français qu’à partir de 192913.


      Nous savons aussi qu’il est mort à Vence en 195614. Justement, la seule œuvre de lui dont nous ayons pour l’heure trouvé trace après son


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      Fernand Cormon (1845-1924)

      départ d’Étampes — sans être d’ailleurs absolument certain qu’il s’agisse bien de lui15 — est datée de 1923 et dépeint une Vue de Menton, à moins de soixante kilomètres de là.


    3. SES CARICATURES DE GUERRE (1915-1916)


      Nous donnons maintenant l’ensemble des treize caricatures de Félix-Léon François publiées par l’Abeille-Réveil d’Étampes pendant l’année scolaire 1915-1916, lors de laquelle l’artiste a entre 22 et 23 ans.


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      12 Édition de 1976, tome 4, p. 498.

      13 D’après le Bénézit également.

      14 Note marginale à son acte de naissance : « Décédé à Vence (Alpes Maritime) le vingt huit mai mil neuf cent cinquante six. — P. R. 9-6-56 Le

      Maire — [Signé :] [Illisible] ».

      15 Cette huile n’est pas signée « F. L. François » mais « F. François ».

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


      Nos reproductions sont assez médiocres, puisqu’il s’agit de scans de vieux papiers journaux assez dégradés, nettoyés par nos soins avec les moyens du bord. Leur ambition n’est que de donner une idée de la manière de l’artiste.


      On y remarquera une inspiration assez naïve, en rapport avec les lois du genre et l’esprit du temps. Il y a d’ailleurs quelque chose de frappant et de rafraîchissant dans le ton de ces dessins, et de leurs légendes sans décalage ni ironie. Ainsi celui du Kaiser en train de bombarder Venise : « Comme ça fait du bien, quand on est une fripouille et un incapable, de détruire ce qui est beau et bon ! »


      On y distingue deux cibles : les Boches tout d’abord, bien sûr, qui n’aiment que la guerre, qui détruisent les monuments de la France, qui endoctrinent leurs enfants, à la fois insensibles et hypocrites, fiers de leurs barbarie destructrice, qui ont à leur tête une fripouille, un incapable, qui ne se plaît lui-même qu’à détruire ce qui est beau et bon. Pour finir, on se réjouit de les imaginer bientôt réduits à la famine, voire d’humilier ceux d’entre qu’on a fait prisonniers et qui se trouvent à Étampes.


      Sur ce dernier point, cependant, la censure militaire veille16. Le dessin est interdit et ne sera publié, pour mémoire, qu’une fois la guerre finie, le 1er mai 1920, alors que les prisonniers de guerre allemands sont encore nombreux à Étampes.


      16 Selon les accords de La Haye du 18 octobre 1907 en effet, « les prisonniers de guerre (…) doivent être traités avec humanité » (article 4), et si « l’État peut employer comme travailleurs les prisonniers de guerre », c’est « selon leur grade et leurs aptitudes, à l’exception des officiers. » (article 6). Par ailleurs l’Abeille-Réveil est la première à se plaindre des mauvais traitements aux Français prisonniers des Allemands.

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      Mais ces caricatures s’en prennent aussi aux mauvais Français : à ceux qui pourraient jouer de la musique allemande hors de saison, cancaner sur le coût des aliments, manquer de générosité lors des collectes patriotiques. Et ne parlons pas des commères impénitentes qui ne se méfient pas assez des espions, ni des Étampois que l’appât du gain pousse à expédier à Paris toute la production de leurs jardins, quitte à affamer leurs compatriotes.


      Le premier dessin, publié le 21 août, « La Kulture allemande », est sous-titré :

      « Croquis de M. François, professeur de dessin au Collège d’Étampes ».


      Les deux suivants, du 28 août, sont sous-titré, pour le premier et très curieusement : « Cliché de M. François », et l’autre plus normalement : « dessin de M. François ». Les suivants seront attribués à leur auteur par sa seule signature, désormais familière, « F. L. François ».

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 21 août 1915


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 28 août 1915

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 28 août 1915


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 18 septembre 1915

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 25 septembre 1915

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      Abeille-Réveil d’Étampes du 9 octobre 1915

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 16 octobre 1915


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 27 novembre 1915

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 1er janvier 1916


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 4 mars 1916

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 22 avril 1916


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 29 juillet 1916

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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      Abeille-Réveil d’Étampes du 1er mai 1920

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      « Prisonnier Boche au travail à Villesauvage » (carte postale Allorge n°113)

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    4. DOSSIER DE PRESSE DE L’EXPOSITION DE 1917


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  1. Abeille-Réveil d’Étampes du 22 septembre 1917, p. 2


    Étampes. — Exposition d’aquarelles.


    M. François, professeur de dessin au Collège d’Étampes, se propose, dans le courant d’octobre, de faire une exposition d’aquarelles : paysages étampois, fleurs et fruits. Ces aquarelles seront vendues en partie, au profit d’œuvres de guerre, exactement 50% des bénéfices réalisés seront partagés entre : la caisse de Secours de l’Aviation, le Foyer du Soldat, l’Association des Dames Françaises.


    Nous espérons que le public fera un très bon accueil à cette exposition qui lui permettra, tout en acquérant de belles œuvres, de faire le bien.


    Nous donnerons dans notre prochain numéro le lieu et la date exacte de cette exposition.

  2. Abeille-Réveil d’Étampes du 6 octobre 1917, p. 2


    Étampes. — Exposition de peinture. — L’exposition de peinture organisée par M. François, au Foyer du Théâtre, est prête à recevoir ses visiteurs.


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    Ainsi que nous l’avons annoncé, l’ouverture en aura lieu dimanche 7 octobre, à 13 heures. Jusqu’à 15 heures, seront seuls admis les visiteurs munis d’invitation. Le public sera ensuite admis de 15 à 17 heures. Les jours suivants, l’exposition sera ouverte de 13 h. ½ à 16 h. ½.


    Nous pouvons sans être indiscret dire que le coup d’œil est superbe et que, certainement les visiteurs en seront enchantés. Que nos concitoyens y aillent donc, ils passeront deux bonnes heures et qu’en retour ils apportent leur concours aux œuvres de guerre de notre chère ville.

    FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


  3. Abeille-Réveil d’Étampes du 13 octobre 1917, pp. 2-3


    UNE EXPOSITION D’ART A ÉTAMPES


    Dimanche dernier, M. François, professeur de dessin au collège d’Étampes, invitait le public à venir visiter l’exposition de ses œuvres, au foyer de notre théâtre municipal17. Les habitants d’Étampes sont venus nombreux offrir le témoignage de leur sympathie à notre aimable concitoyen. Ils n’ont pas été déçus, car ils ont emporté de leur visite une délicieuse vision d’art.


    1. François est un modeste. Nous savions, on nous l’avait dit, qu’il avait du talent. Mais nous sommes heureux de dire que nos espérances ont été dépassées. Parmi les nombreuses toiles et aquarelles qu’il a réunies, il n’en est aucune qui ne montre les plus heureuses dispositions, unies au métier le plus sûr. Et nous sommes certain de lui être agréable en insistant sur ce dernier point. Ce n’est pas la faute d’un artiste s’il a du talent. Il n’en est pas de même du métier. Et si l’union des deux est indispensable, il faut lui savoir beaucoup moins de gré de ce qu’il doit à la nature que de ce qui est chez lui le résultat d’un effort, probe, consciencieux, soutenu, effort qui nous permet de suivre le développement heureux et l’éclosion graduelle et sûre des plus brillantes dispositions.


      Nous voudrions pouvoir tout citer, mais nous devons nous contenter de signaler les œuvres qui ont plus particulièrement attiré notre attention. Et nous dirons tout de suite combien nous avons été heureux de voir des personnages plus officiels que


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      17 C’est le salon dont les trois fenêtres percent la façade du théâtre.

      nous, qui ne le sommes d’ailleurs pas du tout, s’arrêter avec nous devant une délicieuse vision du Port, la vieille promenade


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      Félix Léon François, Promenade du Port (aquarelle, 1917, Musée d’Étampes)


      d’Étampes. Et nous avons plaisir à savoir, et beaucoup d’autres avec nous, que nous reverrons cette peinture dans un cadre également officiel18. Au premier plan de grands arbres, d’une très belle venue. Traités dans une manière pleine de maîtrise et de soin délicat à la fois et vigoureux. Puis le gazon. Sur la droite, le moulin19, dont la façade est exactement de la teinte réelle qu’il faut. Et dans le fond, tout à fait là-bas, au fond, un


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      18 Cette aquarelle a de fait été achetée par l’Association des Amis du Musée d’Étampes, musée qui est entré officiellement en sa possession le 27 août 1918.

      19 Le moulin dit du Port.

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


      sureau que 1’éloignement fait tout petit, avec autour de lui, comme un autre petit tableau, barrière, maisons, murs, qui se marie admirablement au grand tableau dont il forme un remarquable détail. C’est le même talent de composition que nous avons apprécié dans une vue du Marché-franc20. Il y a là un pont, avec un réverbère, et derrière un ensemble de maisons dont la perspective est un plaisir pour les yeux.


      Ce don de la perspective est peut-être la caractéristique la plus nette du talent de l’artiste. Il pose les plans successifs avec une maîtrise et une sûreté parfaite dont les effets sont saisissants. Il y a de l’air dans ses tableaux, comme on dit. J’ai vu, dans un

      « Coin de Bretagne », une charrette au premier plan, avec, derrière, une route qui se perd dans le lointain. On est toujours étonné de voir, quand on n’est pas soi-même un peintre, et un peintre de talent, qu’un artiste, sur un plan, puisse vous donner une telle illusion de la profondeur.


      Mais la plupart de ces toiles, et c’est ce qui ajoute, pour nous, à leur intérêt, représentent des coins et des vues d’Étampes et de la campagne des environs. Voici le vieux pont au bout de Coquerive. Voici la tour de Guinette, la route de Brières, avec une étude remarquable de pins ; voici le chemin du Grand Tournant, la ferme de Guinette, le pont de pierre, le pont Doré. Et surtout, comme on le voit, des ponts et des bords de l’eau. Je sais bien pourquoi l’artiste affectionne le bord de l’eau et pourquoi il doit se plaire dans une ville qui est une petite Venise par le nombre de ses rivières. C’est qu’il est un peintre admirable de l’eau et des reflets. Les images renversées des arbres et des maisons, le remous des herbes et l’ombre des


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      20 Sur le site de l’actuelle caserne des pompiers.

      rives, c’est ce qu’il a le secret de rendre avec une vérité heureuse dont nous nous sommes enchantés.


      Mais bien que ces paysages nous aient séduits, nous serions souverainement injustes d’oublier les fleurs. Il ne faut jamais, dans la vie, oublier les fleurs. Celles de M. François sont d’une élégance suprême et d’une indiscutable authenticité. Avec quel amour délicat il donne la vie aux roses, aux dahlias, aux flox, aux lilas ! Ses gerbes sont naturelles, dans leur habile composition. Et ce talent du naturel lui permet même de donner la vie aux choses mortes. Comme j’aime les vases où il met ses fleurs, et en particulier, celui d’une transparence glauque, où l’on voit l’opale de l’eau à travers ! Et comme je suis à la fois confus et heureux, m’étant trouvé devant le panneau qui représente des fruits, avec une fiole de cristal et un flacon de faïence bleu et blanc, de m’être mis de côté, sans réfléchir, croyant voir sur le flacon un reflet du jour, que je pensais venir du jour réel de 1a fenêtre voisine, mais qui venait du pinceau.


      Pareille mésaventure arriva jadis, dit-on, à un critique célèbre, à propos d’un tableau de Leuxis [sic (Zeuxis)] ou Praxitèle, je ne sais plus lequel des deux21.


      JEAN-PIERRE.


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      21 Allusion à une anecdote rapportée par Pline l’Ancien (23-79 ap. J.-C.) en son Histoire Naturelle (XXXV, 36, 6) : « [Zeuxis] eut pour contemporains et pour émules Timanthès, Androcyde, Eupompe, Parrhasius. Ce dernier, dit-on, offrit le combat à Zeuxis. Celui-ci apporta des raisins peints avec tant de vérité, que des oiseaux vinrent les becqueter; l’autre apporta un rideau si naturellement représenté, que Zeuxis, tout fier de la sentence des oiseaux, demanda qu’on tirât enfin le rideau, pour faire voir le tableau. Alors, reconnaissant son illusion, il s’avoua vaincu avec une franchise modeste, attendu que lui n’avait trompé que des oiseaux, mais que Parrhasius avait trompé un artiste, qui était Zeuxis. » Praxitèle était pour sa part un sculpteur (B.G. 2013).

      FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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      Zeuxis et les oiseaux (artiste non identifié)


  4. Abeille-Réveil d’Étampes du 20 octobre 1917, p. 2


    Étampes. — Exposition de M. François. — L’exposition de peinture de M. François est ouverte au public plus que pour deux jours [sic] : samedi 20 et dimanche 21 ; elle fermera donc lundi prochain 22 octobre.


    Que les personnes qui ne l’ont pas encore vue se hâtent si elles veulent acquérir des sites étampois.


  5. Abeille-Réveil d’Étampes du 3 novembre 1917, p. 2


    Étampes. — M. F. François, dont l’exposition de peinture vient de se terminer, a voulu en faire bénéficier également les œuvres de guerre étampoises ; aussi, ayant une somme de 300 fr. à leur partager, il l’a fait ainsi :

    Foyer du soldat, 60 fr.

    Association des Dames Françaises, 60 fr. Caisse de secours de l’Aviation, 60 fr.

    Hôpital mixte, 60 fr. Poste de la Gare, 60 fr.

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    Nous félicitons bien vivement M. François de ce geste qui devrait être imité et répété le plus souvent possible. Il nous a prié de transmettre à tous nos compatriotes qui ont visité son exposition, ses sincères remerciements et, en particulier, à ceux qui l’ont honoré en achetant une ou plusieurs de ses œuvres.

    FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


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    L’Hôpital d’Étampes pendant la guerre (cliché Allorge)


    1. François rappelle qu’il a, 5, rue du Puits-de-la-Chaîne22, un atelier ; les personnes qui désireraient acquérir de ses œuvres peuvent le visiter.


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22 Rue Émile-Léauté. On a vu plus haut qu’il s’agit là de l’adresse où résidait sa grand-mère maternelle lors des recensements de 1906 et 1911.

  1. DEUX AUTRES AQUARELLES DE 1917


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    La Tour de Guinette (aquarelle, 1917, collection particulière)

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    Les Portereaux (aquarelle, collection particulière)

    FÉLIX-LÉON FRANÇOIS, UN ARTISTE PENDANT LA GUERRE


    Ces deux aquarelles sont actuellement sous vitre, ce qui explique la qualité médiocre de nos clichés, sans compter que leurs pigments ont l’air d’avoir plus souffert de la lumière que ceux de l’aquarelle conservée par le Musée.


  2. UNE HUILE SUR TOILE DATÉE DE 1923

D’ATTRIBUTION DOUTEUSE


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F. François (sic), Vue de Menton (huile sur toile, 44,5 cm sur 37, 1923)


Bernard Gineste, septembre 2013

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LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


Le premier salon artistique du Pays d’Étampes (1924)

Bernard Gineste


Le 26 septembre 1924 fut solennellement inauguré le tout premier Salon artistique de la région d’Étampes, qui connaît à cette heure, à savoir du 29 septembre au 13 octobre 2013, sa quatre-vingt-et-unième édition.


Nous rééditons ici, modestement, les comptes-rendus que firent de cet événement culturel, considérable à l’échelle locale, les deux hebdomadaires qui se partageaient alors le public étampois ; à savoir l’Abeille d’Étampes, alors dirigée par Léon Terrier, et le Réveil d’Étampes, dont le directeur était Maurice Dormann.


Cette réédition constitue une première exploration de ce qu’était le paysage culturel du Pays d’Étampes dans les années

20. Il était visiblement très animé.


On est surpris notamment de l’intérêt et de la part active et significative que prenaient alors les élus locaux et les représentants de l’État à la vie intellectuelle et artistique du pays d’Étampes.

Le maire d’Étampes, Bouilloux-Lafont, futur patron de Saint- Exupéry, a pour adjoint un entrepreneur de travaux publics qui est aussi un peintre du dimanche, Émile Léauté, et dont le fils Pierre sera un peintre et sculpteur notable. Un autre conseiller municipal, André Bloch, qui dirige la malterie d’Étampes, est aussi un ami des arts et un bienfaiteur du Musée. Le secrétaire de la mairie de Milly-la-Forêt, futur secrétaire de la mairie d’Étampes, Georges Lasserre, pratique l’aquarelle et la gravure. Etc.


Le sous-préfet, Léon Moine, est un homme de lettres qui s’adonne à des recherches d’histoire locale et les publie. Le président du tribunal d’Étampes, Ferdinand Baudat, est un ami personnel d’Anatole France, dont il sera l’exécuteur testamentaire juste après ce premier salon étampois. Quant au procureur de la République, Adrien Sée, qui sera assassiné avec son épouse par les nazis à Auschwitz en 1942, il est passionné autant que sa femme par l’histoire de la Révolution française et publie une charmante étude d’histoire locale relative à Milly-la- Forêt.


Étampes est alors le centre d’un vaste arrondissement1, dont plusieurs villages ont séduit des artistes parisiens qui s’y sont acclimatés, tels Chamarande ou Milly, et surtout Itteville. Certains autres sont des Étampois par alliance ; ou bien en ont- ils fait leur lieu de villégiature. Joints aux amateurs et aux artistes locaux, ils forment une étrange petite république, des plus bigarrées : des peintres du dimanche aux artistes médaillés des Salons parisiens, des jeunes espoirs locaux aux ancêtres respectés, de la vieille militante fouriériste au jeune fils à papa ;


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1 Supprimé en 1926 et partagé entre ceux de Rambouillet et de Corbeil ; rétabli seulement en 1966-1967, mais nettement plus petit, lors de la création du nouveau département de l’Essonne.

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


et dans cette cohorte de passionnés se mêlent sans complexe l’arrière- et l’avant-garde.


C’est en cette année 1924, où le pays commence à se relever de la terrible saignée de 14-18, une aventure qui débute et qui ne s’arrêtera pas, car tout le monde est surpris du succès d’une entreprise qui paraissait désespérée, dans une ville réputée beauceronne, pratique, terre-à-terre, et qui pourtant se presse en foule dans les locaux du collège de la rue Saint-Antoine réquisitionnés pour l’occasion.


Nous donnerons en notes de bas de page quelques brefs éclairages sur diverses personnalités du temps, et en illustration quelques œuvres des artistes qui participèrent à cette manifestation mémorable et fondatrice : non pas celles précisément qui furent alors exposées (tâche pour l’instant impossible) ; mais les premières que nous aurons trouvées de chacun de ces artistes : pour donner un premier aperçu de la diversité de leurs talents.


Il faut espérer que ce premier travail réveillera l’intérêt pour ces nombreux artistes locaux, dont bien des Étampois d’aujourd’hui doivent posséder des œuvres méconnues. Espérons qu’ils nous feront connaître de bonnes photographies ou de bons scans.


Peut-être même pourrons-nous trouver ainsi trace des œuvres précises qui furent alors exposées, et glaner plus d’information sur chacun des artistes auquel nous rendons le présent hommage de nos modestes recherches.


Bernard Gineste, 30 septembre 2013

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Julie Avez-Délit : Japonaise (plaque de faïence, 71 cm sur 43,5 cm)

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


DOSSIER DE PRESSE


  1. Abeille d’Étampes du 11 juillet 1924


    Une Exposition d’Œuvres d’art à Étampes


    A la demande d’un certain nombre d’artistes de la région, un Comité est en voie de formation pour créer une exposition d’œuvres d’art qui aurait lieu à Étampes à leur profit. A cet effet, il est fait appel aux peintres, sculpteurs, graveurs, architectes, etc., qui sont priés de se faire connaître d’urgence à

    M. Fleury2, à Orveau, près Bouville (S.-et-O.).


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    2 Un Georges-Auguste Fleury, né à Paris en 1874, est signalé à Orveau par le recensement de 1911 comme « joaillier ». Mais notre expert doit plutôt être son père, Georges-Étienne-Auguste Fleury, docteur en droit (thèse soutenue à Paris en 1877), d’abord collaborateur du Journal de droit maritime (1884-1886), puis auteur en 1896 d’un Rapport sur les moyens d'assurer l'application de la convention de Berne dans les pays adhérents, en ce qui concerne les œuvres de peinture, sculpture et gravure [in-8° ; 3 p.] Paris, J. Kugelmann, vers 1896, extrait des Compte rendus des séances du Congrès international de la propriété littéraire et artistique, 18e session.

  2. Abeille d’Étampes du 16 août 1924


    Exposition d’Œuvres d’Art


    L’exposition d’œuvres d’art organisée par M. G. Fleury, est en bonne voie de réalisation. De nombreux artistes ont répondu à l’appel de M. Fleury ; il les en remercie et il les informe que l’Exposition pourra se faire à Étampes au moment de la foire Saint-Michel3.


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    La fête Saint-Michel place du Jeu de Paume vers 1910 (carte postale Royer)


    En vue de la constitution d’un comité qui prendra toutes mesures pour assurer le succès de l’Exposition, M. Fleury prie les artistes d’assister à la réunion qui aura lieu au café du Casino, promenade du Port, le samedi 23 août, à 2 h. ½ précises.


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    Congrès de Berne de 1896, publiés par l’Association littéraire et artistique internationale.

    3 Cette foire fondée en 1147 par les lettres patentes du roi Louis VII le

    Jeune, originellement pour financer la maladrerie d’Étampes, reste une institution vivace de nos jours encore concomitante du Salon artistique.

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


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    Le café du Casino vers 1907 (carte postale Royer)


  3. Abeille d’Étampes du 23 août 1924


    Exposition d’Œuvres d’Art


    M. le Sous-Préfet d’Étampes4 a bien voulu accepter la présidence du Comité d’organisation de l’exposition d’œuvres d’art qui se tiendra à Étampes au moment de la foire Saint- Michel ; d’autre part de nombreuses adhésions sont déjà parvenues à M. Fleury, qui en est le promoteur.


    Rappelons qu’une réunion en vue de la formation de ce comité se tiendra samedi 23 août, au café du Casino, à 2 h. ½ précises ; les artistes de la région sont instamment priés d’y assister.


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    4 Léon Moine, sous-préfet du 6 novembre 1920 au 1er octobre 1926 (date de suppression de cette sous-préfecture, rétablie seulement le 3 juin 1966), poète, romancier et auteur dramatique, auteur notamment de deux études d’histoire locale étampoise.


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    Paul-Marie Lapierre-Renouard, Autoportrait (huile sur toile, 61 cm sur 52)


  4. Abeille d’Étampes du 30 août 1924


    Une Exposition d’Œuvres d’Art à Étampes.


    Une première réunion en vue de l’organisation d'une exposition d'œuvres d'art à Etampes s’est tenue samedi dernier au café du Casino. Presque tous les adhérents, dont le nombre s'élève actuellement à une quarantaine, s’y étaient rendus.

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


    Après approbation de la composition du Comité d'honneur qui sera ultérieurement indiqué, l'assemblée a procédé à la nomination d'un comité actif qui comprend :

    Président : M. Lapierre-Renouard5, chevalier de la Légion

    d’honneur, à Milly ;

    Vice-président : M. Richou6, à Étampes ;

    Trésorier : M. Lucien Genest7, notaire à La Ferté-Alais ; Secrétaire : M. Fendant8, à Étampes ;

    Membres : Mlle Louise Dorival9 ; MM. E. Valette10, à Étampes ; Mazard11, à Itteville ;


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    5 Paul-Marie Lapierre Renouard, né à Paris en 1854, élève de Jules Lefebvre, R. Collin et P. Delance, sociétaire des Artistes français depuis 1890. Mention honorable en 1906 (Benezit). Le Musée d’Étampes a de lui Le Rempailleur de chaises. Son atelier était à Paris, 179 boulevard Pereire.

    6 Henri-Louis Richou (et non Richon comme le porte Bénézit), né en

    1850 à Seine-Port (Seine-et-Marne), mort le 22 novembre 1929 à Étampes, photographe à Étampes, conseiller municipal, violoncelliste et sculpteur, élève de Monceau et Dumont, début e au Salon de 1877. Il a surtout donné des bustes. Le Musée d’Étampes conserve celui de Jean-Étienne Guettard.

    7 On voit plus loin qu’il était l’ami personnel du sous-secrétaire d’État

    Moro-Giafferi. Encore en activité en 1934.

    8 Paul Fendant, principal clerc de notaire, adhérent de Société des Amis du Musée seulement à partir de 1923-1924.

    9 Fille d’Émile Dorival, châtelain de Champrond (1890-1905), maire de Saint-Hilaire (1902 à 1906) (Fr. Gatineau et J.-M Warembourg, Saint-

    Hilaire, 2e éd., 2012, pp. 125, 133-134 et 297), membre de la Société des Amis du Musée d’Étampes, mort en 1918 ; elle-même née à Champrond le 2 mai 1894, élève de Guillou Bompard débutant en 1921 au Salon des Artistes français avec des natures mortes (Benezit), sœur aînée de Robert Dorival.

    10 Edgar Valette (1876-1932), né à Durtal (Maine-et-Loir), journaliste du

    Réveil d’Étampes, correspondant du Petit-Parisien (1921-1932), auteur d’un compte-rendu de notre exposition reproduit à sa place dans cette réédition.

    11 Alphonse-Henri Mazard (1865-1939), né à Paris, expose dès 1895 un tableau d’abord à Paris (Gaulois du 7 avril 1895), puis à Rouen où il est

    Commissaire : M. Georges Fleury, à Orveau.


    Voici le procès-verbal de cette réunion :

    Sous les auspices d'un Comité d'honneur et des autorités locales, les artistes de la région d’Étampes organisent une Exposition à Étampes (S.et-O.).

    Le vernissage aura lieu le vendredi 20 septembre 1924, la clôture le 6 octobre inclus.


    RÈGLEMENT


    Pourront seuls exposer les artistes nés, domiciliés, résidant ou ayant résidé dans la région d’Étampes ainsi que les auteurs d’œuvres inspirées par cette région.

    Sont admises toutes les œuvres originales et signées : Peinture, Aquarelle, Dessin, Pastel, Miniature, Gravure, Sculpture, Arts décoratifs et appliqués.

    Les œuvres devront être encadrées et ne pas dépasser un mètre sur le plus grand côté.

    Les exposants devront fournir eux-mêmes si c’est nécessaire les accessoires que pourra réclamer leur exposition, tels que tables, vitrines, etc.

    Pour éviter les vols, les groupes d’œuvres de petites dimensions devront être assemblés solidement sur un panneau ne dépassant pas un mètre sur son plus grand côté, chaque panneau comptant pour une œuvre.


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    gagné par la ville à la loterie et aujoud’hui dans les collections du Musée. Mazard « à qui les portes de tous les salons de peintures réputés sont ouvertes, est un excellent paysagiste » (Abeille d’Étampes du 26 octobre 1926). Il sera président de la Société des artistes de la région d’Étampes à partir de 1927. Le rencensement de 1911 cite à Itteville Alphonse Mazard, sa femme et son fils comme absents quoique résidant au Moulin du Gué, lieu-dit apparemment inoccupé en 1906.

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


    Indépendamment des assurances qu’ils sont instamment priés de contracter, les exposants devront verser un franc par œuvre pour l’assurance mutuelle.

    Les plus grandes précautions seront prises pour la préservation des œuvres, mais le Comité décline toute responsabilité en cas de vol ou d’accident.

    Les artistes devront remplir la notice ci-jointe et la remettre à

    M. Georges Fleury, commissaire.

    Le dépôt des œuvres aura lieu à Orveau, par Bouville (Seine- et-Oise), les lundi 22 et mardi 23 septembre, de 10 heures à 16 heures.

    Aucune œuvre ne pourra être retirée avant la clôture.

    Le retrait des œuvres aura lieu les mardi 7 et mercredi 8 octobre, de 10 heures à 16 heures.

    La cotisation est de 20 francs donnant droit d'exposer 6 œuvres ou panneaux, pour chaque œuvre en supplément, il sera perçu 5 fr. par œuvre.

    Nul ne peut exposer s’il n’est en règle avec la caisse.

    Une commission de 15 pour 100 sera prélevée sur chaque vente.

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    L'exposition sera ouverte les 26, 27, 28 septembre, 5 et 6 octobre, de 10 heures à midi et de 13 h. 30 à 16 heures, les autres jours de 13 h. 30 à

    16 heures.

    Le prix d’entrée à l'exposition est fixé à 1 fr., le jour du vernissage à 3 fr.

    Chaque exposant recevra

    une carte personnelle permanente qui lui donnera droit d’entrée accompagné d'un membre de sa famille.

    Un catalogue est offert gracieusement.

  5. Abeille d’Étampes du 6 septembre 1924


    Une Exposition d’Œuvres d’Art à Étampes


    L’organisation de cette exposition se poursuit activement ; on compte déjà 43 adhérents ; le Comité fait un dernier appel auprès des artistes qui auraient quelques belles œuvres d’art à exposer : peinture, aquarelle, dessin, pastel, miniature, gravure, sculpture, architecture, arts décoratifs et appliqués. Passé le 16 septembre, il ne sera plus reçu d’inscription.


    Nous devons rectifier une indication parue dans notre dernier article ; le dépôt des œuvres n’aura pas lieu à Orveau, mais rue Cyrille-Brossard, à Étampes. Des précisions seront données prochainement à ce sujet.


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    A droite, début de la rue Cyrille-Brossard qui longe le Collège.

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


  6. Abeille d’Étampes du 13 septembre 1924


    Exposition Artistique de la région d’Étampes


    Le Comité d’honneur de l’Exposition artistique qui se tiendra à Étampes du vendredi 26 septembre au lundi 6 octobre inclus a été constitué ainsi qu’il suit :

    M. Amodru12, député de Seine- et-Oise, maire de Chamarande.

    M. Léon Moine, sous-préfet d’Étampes.

    M. Marcel Bouilloux-Lafont13,

    conseiller général, maire d’Étampes.

    M. Gustave Brinon14, conseiller général, maire de

    Pussay.

    M. le marquis de Ganay15, conseiller général, maire de Courances.

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    Paul Paulin : Laurent Amodru (plaque de plomb, 4 cm sur 2,7,

    © musée d'Orsay)


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    12 Laurent Amodru (1849-1930), médecin, châtelain de Chamarande et maire (1880-1930), député de la Ferté-Alais de 1893 à 1910 puis de 1914 à 1928, catholique de gauche, bienfaiteur du scoutisme.

    13 Marcel Bouilloux-Lafont (1871-1944), maire d’Étampes (1912-1929), patron de l’Aéropostale (1926-1931).

    14 Gustave-Henri-François Brinon (1859-1948), bonnetier, maire de Pussay de 1911 à 1938.

    15 Jean, marquis de Ganay (1861-1948), officier de cavalerie, éleveur et propriétaire d'écuries de courses, châtelain et maire de Courances, plus tard

    vice-président du Conseil général de Seine-et-Oise, membre de la Société des Amis du Musée d’Étampes.

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    Gustave Brinon, maire de Pussay


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    Jean de Ganay, maire de Courances


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    Marcel Bouilloux-Lafont, maire d’Étampes


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    Louis Muret, maire de Torfou

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


    M. Muret16, conseiller général, maire de Torfou.

    M. Baudat17, président du Tribunal d’Étampes.

    M. Sée18, procureur de la République.

    M. de Saint-Périer19, président de la Société des Amis du Musée d’Étampes, membre de la Commission des Sites et monuments historiques.

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    16 Louis-Jules Muret (1865-1938), né et mort à Paris, héritier Darblay et grand propriétaire terrien, docteur en droit, maire de Torfou depuis 1907, plus tard sénateur (1930-1935) et membre de l’académie d’agriculture (1931).

    17 Fernand Baudat (1883-1943), avocat diplômé des sciences politiques

    (thèse de droit soutenue en 1910), nommé le 2 juin 1922 président du tribunal de 1ère instance d’Étampes (Abeille d’Étampes du 10 juin 1922 p. 2), aura le mois suivant notre exposition l’honneur remarqué par la presse nationale d’être choisi pour exécuteur testamentaire par Anatole France (1844-12 octobre 1924) ; chevalier de la légion d'honneur en 1937.

    18 Adrien Sée (1880-1942), natif de Colmar, auteur de quatre ouvrages, dont une charmante étude d’histoire locale sud-essonnienne, Le Curé et la

    marmotte de Milly (in-16 ; 30 p.), Étampes, Éditions du Réveil d'Étampes (imprimerie Dormann), 1923. Lors du discours qu’il fit aux lauréats du collège le 15 juillet 1922, « il évoqua, en un saisissant tableau, les années de paix d’avant-guerre, qu’il avait vécues au lycée de Nancy avec les petits Lorrains, les petits Alsaciens ; puis, la guerre, la guerre atroce qui dévasta sa petite patrie de l’Est, et enfin la Victoire. » (Abeille du 15 juillet 1922,

    p. 3). Fasciné comme sa femme par Révolution française il est membre de la Société des Études Roberspierristes. En 1925 il sera nommé à Paris. En 1936 nous le voyons secrétaire général de l'Association amicale de la magistrature (Figaro du 25 octobre). Il est révoqué en temps que juif par le régime de Vichy en 1940. Malgré la solidarité des avocats d’Orléans qui l’inscrivent à leur barreau, il est arrêté fin septembre 1942 avec sa femme, transféré au camp de Compiègne, puis déporté et assassiné par les nazis à Auschwitz le 28 novembre 1942 (Georges Lefebvre, Annales Historiques de la Révolution Française 1947, p. 263 ; Claude Mazauric, ibid., 2008, http://ahrf.revues.org/11078, § 24).

    19 René, comte de Poilloüe de Saint-Périer (1877-1950), châtelain de

    Morigny, préhistorien notable et important historien local de la région d’Étampes.

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    M. Girondeau20, conservateur du Musée d’Étampes.


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    Fernand Baudat

    André Bloch, par L.-H. Nicot (médaillon de marbre, 1932, cimetière Saint-Gilles)


    M. André Bloch21, conseiller municipal à Étampes, amateur d’art.

    M. Léon Terrier22, directeur de l’Abeille d’Étampes.


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    20 Fernand-Claude Girondeau (1865-1935), professeur de grammaire et de latin, fixé au collège d’Étampes dès 1894, membre de la Commission des arts et antiquités de Seine-et-Oise dès 1911, conservateur du Musée d’Étampes depuis 1912, secrétaire de l’Association des Amis du Musée, membre du Comité d’honneur de l’Exposition. L’année suivante, à son départ à la retraite, son éloge est fait au collège par Maurice Bouilloux- Lafont, frère du maire et vice-président de la chambre des députés.

    21 André Bloch (1886-1931), directeur de la Malterie d’Étampes, bienfaiteur du Musée, qui se fit construire dans les années 20 le Castel Matho (n°18 de la rue Saint-Martin).

    22 Léon-Francis Terrier, né à Annecy en 1869, marié à Étampes en 1899

    (alors comptable et ami de l’imprimeur Paul-Louis Ollivier-Lecesne), adjudant pendant la guerre, lui-même auteur d’un Petit cours de

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


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    M. Maurice Dormann23, directeur du Réveil d’Étampes.

    M. Godet, publiciste à Paris.


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    Réclame du 1er juillet 1924 Maurice Dormann


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    nivellement en vue de la lecture des cartes de l'état-major, à l'usage des sociétés de préparation militaire (in-16 ; 15 p.), Étampes, Terrier frères, 1916 et d’un recueil, Nouvelles et contes de l'arrière, 1914-1916 (in-12 ; 123 p.), Étampes, Terrier frères, 1916 ; directeur de l’Abeille du 13 février 1914 au 12 janvier 1935.

    23 Maurice Dormann (1878-1947), né à Étréchy, ouvrier typographe,

    directeur à partir depuis 1905 de l'imprimerie et du journal le Réveil Etampes. Mutilé de guerre en 1916, conseiller général du canton de Méréville, plus tard député Radical indépendant (1928-1936) et sénateur (1936-1940), brièvement ministre des Pensions (1930-1931), grand-père de la romancière Geneviève Dormann, femme du peintre Philippe Lejeune, tous deux Étampois.

    Nous rappelons que la liste des exposants sera irrémédiablement close le 16 septembre, c’est-à-dire mardi prochain.


    Les artistes dont le Comité a reçu les adhésions doivent envoyer le plus tôt possible à M. Fendant, secrétaire, avenue de Paris24, à Étampes, leur engagement, signé, la notice portant la nomenclature des œuvres qu’ils comptent exposer et le montant

    de leur cotisation (20 francs pour six œuvres ; 5 francs par œuvre supplémentaire ; 1 franc par œuvre pour l’assurance mutuelle).


    Le dépôt des œuvres aura lieu le lundi 22 et le mardi 23 septembre, de 10 heures à 16 heures, au n°4 de la rue Cyrille Brossard, à Étampes.


    M. Georges Fleury, expert d’art à Orveau-sous-Bouville, organisateur de l’Exposition, sera présent.


  7. Abeille d’Étampes du 27 septembre 1924


    Exposition Artistique de la région d’Étampes


    A l’heure où paraîtront ces lignes, l’Exposition des œuvres d’art de la région d’Étampes sera ouverte et bien près d’être inaugurée par les personnages officiels.


    La réception des envois a eu lieu lundi et mardi et elle a comblé d’aise les organisateurs : 175 numéros ont été, en effet, distribués.


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    24 C’est toujours son adresse en 1958 d’après l’annuaire Le Familial :

    « Fendant Paul, retraité, 25, avenue de Paris ».

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


    Peintures à l’huile, aquarelles, dessins aquarellés, fusains, pastels, n’ont pas tardé à former, avec la sculpture, les émaux, le cuir repoussé, l’étain repoussé, le cristal, le batick25, la peinture sur soie ou satin, un ensemble que la foule détaillera certainement avec beaucoup d’intérêt.


    A côté des professionnels, les visiteurs trouveront des amateurs bien doués dont ils noteront le bel effort et ils pourront, suivant leurs moyens, faire facilement leur choix. Il y aura des tableaux depuis 25 francs jusqu’à 2.500 francs.


    Un catalogue sera mis à la disposition du public qui obtiendra discrètement, par le bureau de vente installé dans la salle, tous les renseignements dont il aura besoin.


    Nous ne saurions trop engager ceux et celles qui désirent enjoliver leur intérieur à acheter — au lieu des peintures commerciales sans aucune valeur vendues par les grands magasins de nouveautés ou les bazars — des œuvres signées par des artistes de notre région.


    Beaucoup de ces artistes exposent à Paris depuis de nombreuses années et sont classés : leurs toiles ou leurs aquarelles valent donc mieux, cent fois, que les productions à de multiples exemplaires demandées par les maisons du tissus et ameublements à d’obscurs mercenaires du pinceau.


    Restons fidèles à notre région et encourageons ceux qui en fixent les beautés !...


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    25 Lisez batik, comme écrit plus correctement le Réveil d’Étampes. Mot javanais, désignant une technique d'impression des étoffes usitée en Afrique et en Asie, mise en honneur en Europe par l’Art nouveau.

    L’Exposition sera ouverte, 4, rue Cyrille-Brossard, à l’angle de la rue Brunard, le samedi 27 et le dimanche 28 septembre, le dimanche 5 et le lundi 6 octobre, de 10 heures à midi et de 13 h. 30 à 16 heures. Les autres jours (du 29 septembre au 4 octobre

    inclus), de 13 h 30 à 16 heures seulement. Prix d’entrée : 1 franc.

    Chez MM. Cottin26 et Flizot27, libraires à Étampes, on trouvera, au prix de 6 francs, des cartes d’abonnement valables pour toute la durée de l’Exposition.


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    Salle des peintures du Musée d'Étampes (carte postale du libraire Cottin-Brière)


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    26 Cottin paraît avoir été le gendre et successeur du libraire Louis Brière, dont il continue notamment la collection de cartes postales, dont une série consacrée au Musée d’Étampes.

    27 Alphonse-Louis-Édouard Flizot, né à Étampes en 1869 et son fils Robert, né en 1905, dont la librairie n’a fermée qu’en 2007.

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


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    Librairie Flizot en 1910

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    Réclame Flizot de 1925

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


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    Fernand Combes, Bord de rivière (aquarelle, 31 cm sur 49,5)


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    Fernand Combes, Plage des Petites Dalles (aquarelle, 30 cm sur 49)

  8. Abeille d’Étampes du 4 octobre 1924


L’Exposition d’Œuvres d’Art de la Région d’Étampes


Depuis vendredi il y a un Salon étampois. Lorsque, au mois de juillet dernier, l’avisé antiquaire d’Orveau, M. Fleury, en lança l’idée dans la presse locale, elle ne souleva pas précisément l’enthousiasme ; si l’on trouvait assez fréquemment les noms d’artistes de la région dans les catalogues d’expositions parisiennes, leur nombre limité semblait limiter aussi la portée d’une exposition régionale. Nous avions tenu le public au courant des préparatifs de l’exposition étampoise ; nous annoncions 175 œuvres ; on était curieux de savoir ce qu’elles pouvaient être.


Ce fut une surprise agréable. D’abord le local de l’exposition. Jusqu’ici c’est la grande difficulté qu’avaient rencontrée pour des expositions particulières des artistes comme MM. François28, Thiriet29 et Combes30 qui n’en triomphèrent pas moins grâce à leur talent. Le comité d’organisation eut le flair


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28 Félix-Léon François (1893-1956), auquel nous consacrons un article de ce numéro du BHASE.

29 Henry Thiriet (1873-1946), né à Épinal, artiste peintre, affichiste et illustrateur, prolixe, débordant de créativité et de fantaisie, travailla

notamment à Paris dans l’atelier lithographique de Pierrefort au 12 rue Bonaparte. Auteur de plusieurs ouvrages maçonniques. Mort à Créteil où il fut conseiller municipal et a une rue.

30 Fernand Combes, né en 1856 aux Herbiers (Vendée), peintre et graveur élève d’ Harpignies aux Beaux-Arts à Paris, surtout connu comme

aquarelliste itinérant, travaillant et exposant à Paris à partir de 1888. L’Abeille d’Étampes du 13 janvier 1923 signale que la librairie Flizot expose en devanture « les nouvelles œuvres de Fernand Combes sur Étampes, Morigny, Brières-les-Scellés » et celle du 27 septembre 1924 reprend un article consacré par le Petit Niçois du 14 septembre à ce

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de découvrir dans les bâtiments de notre vaste Collège, une salle inoccupée, à destination de dortoir, au premier étage du pavillon affecté à l’hôpital auxiliaire des Dames françaises. Une fois les autorisations obtenues de la Ville et de l’Académie, la toilette du local fut promptement faite, ainsi que la réalisation d’un éclairage propice à la mise en valeur d’œuvres d’art.


Quand vendredi, à 4 heures, sonna l’heure du vernissage, une foule très élégante de près de 150 personnes remplissait déjà la vaste salle ; tous les amis des arts de la région, notabilités ou simples amateurs s’y trouvaient rassemblés. Le délégué du sous-secrétaire d’État à l’enseignement technique,

M. Ziwès31, presque un compatriote, puisqu’il

passa une partie de ses jeunes années à Chalô-

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Tampon de l'Hôpital Auxiliaire (au Collège, 1916)

Saint-Mars, était à son arrivée reçu par M. Lapierre-Renouard, président du comité d’organisation, en compagnie duquel il


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31 Armand Ziwès (1887-1962), d’abord professeur d’allemand et de musique, prisonnier de guerre évadé pendant la Grande Guerre. Ensuite secrétaire et chef de cabinet dans divers ministères, puis secrétaire général de la préfecture de Bordeaux, révoqué par le régime de Vichy, résistant, puis préfet de Versailles et auteur de livres pour enfants et romans policiers, co-auteur dès 1924 d’un pamphlet contre la répartition scolaire de 1924 (J. Baudou et J.-J. Schleret, Le Vrai Visage du Masque, t. 1,

Paris, Futuropolis, 1984, pp. 474-475).

procédait en connaisseur à un examen attentif des œuvres exposées. M. Ziwès manifestait sa satisfaction surtout pour celles dont les auteurs, simples amateurs, avaient ainsi la consécration officielle de leur talent jusqu’à ce jour inconnu. Nous voulons parler de notre gentille concitoyenne, Mlle Louise Dorival, et de MM. Paul Fendant et René Paille32 qui ne pensaient pas certes, il y a trois mois, que leur passe-temps favori leur donnerait l’occasion d’être appelés à entrer en parallèle avec des artistes en renom. Le public avait pleinement ratifié l’impression du représentant du ministre qui tint, dès que

M. Lapierre-Renouard l’eut remercié d’avoir bien voulu


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32 René Paille, né en le 14 avril 1896, à Gray (Haute-Saône), est signalé par diverses sources à Étampes (53 avenue de Paris) comme directeur technique des laboratoires Dausse au moins de 1924 à 1938. Il se marie le 3 octobre 1927 à Beaune avec Ginette Masson. Il présente sa thèse de médecine vétérinaire à Lyon en 1936, La Typhose aviaire étudiée spécialement chez les gallinacés, Lyon, Bosc frères, M. et L. Riou, 1936.

Lors de la séance du 24 novembre 1947 de l'Académie des sciences est lue par Léon Binet une note de sérologie qu'il a co-rédigée avec Jean Basset,

« Anticorps et protéines, leurs liaisons dans les sérums antimicrobiens » (Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences 225, juillet 1947, pp.1096-1098) ; il est cité par des revues scientifiques jusqu’en 1950 au moins. Il apprend à dessiner à l'école de l'ABC (rue Lincoln à Paris): dès 1922 ses dessins sont présentés comme des exemples publicitaires de cette école dans différentes revues (Les Annales politiques et littéraires, Lectures pour tous) et encore en 1938 dans le Journal des instituteurs et des institutrices (n°84/32, 30 avril 1938, p. II). La revue de cette école, l'ABC, magazine d'art, lui consacre une page en juin 1930, « En Cimaise : René Paille » (n°6/66), publie en juin 1933, un texte par lui- même illustré de 7 dessins, « La région d'Etampes » (n°9/102, pp. 151-154) et encore un autre en avril 1935, « Dans les Fjords » (n°11/124), puis en juin 1937, « René Paille graveur sur bois » (n°13/149). Il expose aux Salons d'Etampes de 1924 à au moins 1929. Il illustre entre autres en 1925 de 40 gravures au canif sur bois de fil le recueil d'une poétesse comtoise, Suzanne Peuteuil, Suzanne, Écrit sur le garde-fou des clochers de mon pays (in-4°; 96 p.), Éditions de Franche-Comté et Monts-Jura, 1925 rééd.

Besançon, Cêtre, 1986.

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inaugurer le premier salon étampois, à complimenter au nom de

M. Moro-Giafferi33 parti en Corse pour la session du Conseil général et les organisateurs, et les bons artisans de cette œuvre de décentralisation artistique.


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Louise Dorival, Bouquet de fleurs (huile sur toile, 65 cm sur 50)


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33 Vincent de Moro-Giafferri (1878-1956), député de la Corse sous

la pour le Parti républicain-socialiste (1919-1928), sous-secrétaire d'État à l'Enseignement technique du 14 juin 1924 au 16 avril 1925 dans

le Gouvernement Édouard Herriot.

« Je puis vous affirmer, disait-il, que lorsque le ministre sera de retour, je lui rendrai un compte exact de l’agréable mission que je viens de remplir aujourd’hui.


« Je serai fier de lui rapporter que j’ai rencontré dans mon département, au plus lointain de Seine-et-Oise, à l’époque même de la Saint-Michel qui divertit tant mon enfance, une pléiade d’artistes dont quelques-uns sont déjà connus et qui, tous, méritent d’être louangés et encouragés.


« J’ai vu que vous avez placé cette exposition sous le patronage de votre sous-préfet, et je sais quelle part brillante prend toujours M. Moine à toutes les manifestations artistiques34.


« Dites-lui mes regrets de n’avoir pu le rencontrer ici aujourd’hui, et laissez-moi, Monsieur le Président, et Messieurs les Membres du Comité, vous féliciter encore une fois de votre action si utile et si puissamment moralisatrice en affirmant que la vraie République — celle qui a reconquis une si belle place aux yeux du monde — se doit d’encourager les arts, les artistes et toutes les manifestations généreuses comme celle d’aujourd’hui. »


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34 L’Opinion 19 (1925), p. 22 : « A Étampes, la Société des Amis du Musée d'Etampes s'active sous la présidence de M. de Saint-Périer. Cette ville mérite une mention spéciale : il s'y est formé, depuis trois ans, sous l'égide du sous-préfet d'Etampes, M. Léon Moine, un Comité des Conférences Étampoises. La Société organise de fréquentes conférences, accompagnées d’auditions, où l’on note les noms de Vincent d’Indy, Pierre de Nolhac, Louis Madelin, Tristan Bernard, Maurice Bouchor, Robert de Flers, et fait preuve d’un éclectisme louable en passant des chœurs de la Schola Cantorum aux Ballets suédois par la Garde républicaine ! Et ce, ce qui ajoute un prix infiniment touchant à cette œuvre, c’est que le bénéfice des conférences est versé par moitié à l’Association des des Mutilés et aux Sociétés de la Croix-Rouge. »

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


M. Ziwès ne manqua pas de féliciter tout particulièrement au cours de sa visite, M. Fleury, d’Orveau, qui a lancé l’idée de ce Salon régional et dont l’activité, la persévérance, l’optimisme en ont, on peut l’affirmer, assuré la réussite.


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Autographe de Ziwès (1953)


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C’est dimanche qu’eut lieu la véritable ouverture ; le beau temps y aidant, ce fut un défilé continuel dans la salle de la rue Cyrille-Brossard, qui a pu, en dehors des œuvres artistiques être avantageusement mise en valeur grâce à la décoration de plantes vertes faites par notre habile horticulteur étampois, M.

Lagouanelle35, et au moyen de tentures provisoires, faites de superbes tapis mis gracieusement à la disposition du Comité par

la maison Navarro, 54, rue des Martyrs, à Paris.


En dehors des appréciations officielles du délégué du ministre

— et de celles officieuses des connaisseurs qui peuvent se


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35 Joseph Lagouanelle, né en 1854 à Vergoignan (Gers), 14 rue de la Cordonnerie.

traduire ainsi : quelques œuvres bonnes, beaucoup d’assez bonnes et quelques moins bonnes —, il nous reste à signaler l’impression du visiteur ordinaire, de « l’Étampois moyen », si on peut paraphraser ainsi une expression illustrée par M. Herriot36.


Dans l’escalier, catégorie de l’architecture, M. Jean Duval d’Étampes, expose les plans d’une ferme dans le Soissonnais et la façade d’une auberge alsacienne ; puis ce sont des tableaux locaux du peintre des champs de bataille bien connu, M. Fernand Combes, notamment une jolie vue des Bords de la Juine.


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Fernand Combes, Ligne de feu de Pontavert (aquarelle et gouache datée du 14 août 1921, 23,5 cm sur 63,5)


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36 Édouard Herriot (1872-1957), normalien, agrégé de Lettres, membre du parti Radical, maire de Lyon (1905-1940), président du Conseil en 1924, président de la Chambre des députés en 1925. Orateur fameux et futur académicien, il passe pour avoir mis en vogue dès 1924 la vogue l’expression « le Français moyen ».

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


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Pierre Léauté: Nature morte aux roses (huile sur contreplaqué, 27 cm sur 35, 1948, collection particulière)

En antichambre sont exposées les œuvres de notre gentil concitoyen,

M. Pierre Léauté37, que

M. Ziwès s’est plu à féliciter au titre d’élève de l’école des Arts décoratifs ; une vitrine cristal, cuir et batick ; une décoration de porte de meuble ; une esquisse pour mosaïque ; un fusain Étude de Chat, retiennent l’attention. La vitrine d’émaux de

M. Jean Duval est non

moins appréciée ainsi que le paravent de Mlle Louise Dorival.

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Pierre Léauté, Autoportrait (huile, 42.5cm sur 35, 1943)


En entrant dans la salle, à gauche, peintures à l’huile de M. Henry Thiriet, Étampois d’adoption et dont l’exposition particulière faite l’année dernière38 eut un succès que retrouvent le Moulin de Chanteloup, les Portereaux et les bords de la Marne.


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37 Pierre Léauté (1905-1984), fils d’Émile Léauté, peintre et sculpteur, connu à Étampes surtout par la sculpture monumentale de bronze dite La Liberté, inaugurée le 11 juin 1966, tout d’abord le long de la N20, à Morigny, puis déplacée en 1988 au square de la Libération.

38 Le Réveil d’Étampes dit de son côté : « il y a deux ans » ; mais je n’ai

pas trouvé d’autre trace pour l’instant de cette exposition, ni en 1923, ni en 1922.

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


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Henry Thiriet, Matelot (image d'Épinal)

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Henry Thiriet, Tentation suprême (affiche publicitaire, 1898)


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Tentation de saint Jérôme ici par Zurbaran (1636)

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En suivant, de M. Frédéric Lamirault39, à Guigneville, Reines- Marguerites, Pins ; de Mme Robert Dorival Rheins40, à Étampes, les Toits de Chaume ; Intérieur ; le Baiser sur le Seuil, de M. Icart41, d’Itteville ; Meules à Itteville, M. Maurice


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39 Frédéric Lamirault, né le 16 avril 1905 à Mouzay (Indre et Loire) a fait ses études aux Beaux-Arts de Paris, comme l’indique la source suivante : Département d’Indre-et-Loir. Conseil général. Session d’avril 1920.

Rapport présenté par le préfet au conseil général, Tours, E. Arrault et Cie, 1920, p. 90 : « Lamirault Frédéric, demeurant à Tours, sollicite une subvention en qualité d'élève-peintre à l'Ecole nationale des Beaux-Arts, où il a été admis à titre temporaire le 8 novembre 1919. Le candidat est fils de

M. Lamirault, sous-ingénieur des ponts et chaussées, à Tours. » ; p. 129 :

« 5 mai. (…) Sur le rapport de M. Duret, le Conseil vote une subvention de 500 francs pour M. Frédéric Lamirault, élève-peintre à l'Ecole nationale des Beaux-Arts. » Nous le retrouvons en 1957 comme illustrateur d’un livre pour enfant écrit par Armand Ziwès qui avait inauguré notre premier Salon d’Étampes : La Merveilleuse histoire de Papouf le petit éléphant (15 cm sur 21; 94 p.; figures; couverture cartonnée illustrée en couleur), Paris, librairie Gedalge, 1957. Rééd. 1960.

40 Marie Rheins, née à Saint-Leu-Taverny (Val-Oise), professeur de

dessin à Paris, elle vient d’épouser au début de 1924 Robert Dorival avec qui elle s’installe à Aix-en-Provence avant 1934, où elle expose et collabore à la décoration de la Mairie (Mémorial d’Aix des 17 et 24 juin 1934, 1 octobre 1936, 30 janvier 1938, 7 avril 1940 et 24 avril 1942), décédée après 1957, date à laquelle elle donne encore des eaux-fortes.

Mention honorable au Salon des Artistes français de 1938 pour le Portrait d’une Arlésienne conservée au musée d’Aix (Benezit).

41 Louis Icart (1888-1950), peintre, dessinateur, graveur et illustrateur célèbre lors des années folles et redécouvert dans les années 1970 (William

R. Holland, Clifford P. Catania et Nathan D. Isen, Louis Icart, the complete etchings par, Atglen, Schiffer Publishing, 1998). Sa sanguine L’Attente se vend 180 francs en 1923, et son Baiser à Pierrot 600 fr. en 1924 (Benezit). Il s’installe vers 1907 à Itteville (où il n’est pas recensé en 1906 mais dès 1909 circule une carte postale circule représentant sa maison, appelée Maison du Silence, parce que, selon une tradition locale, l’état de santé de sa fille le réclamait) peut-être à la suite d’un artiste peintre né à Paris en

Bainville [sic (Dainville)]42 ; un buste de M. Léon Moine, superbement exécuté par l’artiste étampois M. Richou ; puis Peintures à l’huile, de Mlle Louise Dorival qui ont la faveur et des officiels et des visiteurs. Zinnias, Roses Rouges, Capucines, Violettes sont de toutes beautés; devant, coussins cuir, sous- main, coffret cuir et étain. Buste frappant de ressemblance de notre confrère Valette, par M. Richou ; Moulin, de Mlle Mary- Jane Paillard, à La Ferté-Alais ; une quarantaine de tableautins


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très bien interprétés de


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1847, Louis Legrand (recensement de 1906 ; ou plutôt René Legrand selon le recensement de 1901).

42 Maurice Dainville (1856-1930), peintre et architecte né à Paris, élève de G. Boulanger, J. Lefebvre et L.-O. Merson, sociétaire et exposant au

Salon des Artistes français depuis 1880, mention honorable en 1895, médaille de troisième classe en 1896 (Benezit)

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LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


Buste de Wilhelm, fondateur de l'Orphéon, par Henri-Louis Richou 1924 (photo prise à Paris par l’agence Meurisse lors de l’inauguration, 1924)

M. Paul Fendant, à Étampes ; Lac du Bourget et Maison du Bailly, par M. Marcel Houdy43, de Milly ; Cour de ferme, Edmond Demigny44, à La Ferté-Alais; Bateau de pêche à Courances, Jean Duval ; de M. Paille, maison Dausse, à Étampes : Automne et Pochades, le Vallon de Brières45 ; de M. Schardner-Roger [sic (Roger Schardner)]46, Étampois par alliance, toute une série d’aquarelles de jolis coins de notre ville.


Au fond et à gauche, pastel de M. Richard Ranft47, à Itteville, la Femme à l’Éventail ; peintures à l’huile, Première neige, les Glycines ; un magnifique Intérieur, de Mlle Dorival ; une Étude


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43 Marcel Eugène Houdy (1893-1982), né et mort à Milly-la-Forêt, adjoint au maire en 1947 lorsque s’y installent Jean Marais et Jean Cocteau (qui le mentionne dans une lettre à son amant du 2 décembre 1962) ; c’est lui qui persuada avec son co-adoint Poirrier Jean Cocteau de décorer la chapelle Saint-Blaise, et l’y aida matériellement (Républicain du 14 et du 28 avril 1960). Auteur lui-même de plaquettes pour les promeneurs (« La chapelle Saint-Blaise-des-Simples à Milly décorée par Jean Cocteau » in Revue du Touring club de France, juin 1961, p. 447) et d’articles d’histoire locale (Bulletin de Milly n°6, 1975), co-auteur avec Raymond-Auguste Geber d’un ouvrage d’histoire locale, Milly et son histoire (63 p.), La Ferté- Alais, J. Marceau, 1966 , rééd. Milly-la-Forêt, Association des amis de la chapelle Saint-Blaise, 1972.

44 Il s’agit apparemment d’Edmond-Auguste Demigny, né le 23 avril 1871 à la Ferté-Alais, fils et petit-fils de charcutiers. Il n’expose plus lors

des salons suivants.

45 Brières-les-Scellés, village voisin d’Étampes.

46 Roger Schardner (1898-1981). Le Musée d’Étampes a de lui un portrait de Monsieur Girard, et un échange de courrier de 1975 à ce sujet avec le maire d’alors, Gabriel Barrière.

47 Richard Ranft (1862-1931) peintre de paysage et graveur, élève de Sordet, A. du Mont et G. Courbet à Genève, installé à Paris, membre et

exposant de la Société nationale des Beaux-Arts, et des Indépendants, auteur de gravures en couleur s et d’affiches (Bénézit).

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de nu, de Marius Boussuge48, à Authon-la-Plaine, dont le Salon d’Étampes également a révélé le jeune talent ; du même auteur, La Petite Bouquetière, Albertine et Flamande.


Au fond à droite, six superbes tableaux de M. Mazard, d’Itteville qui sont des plus admirés, notamment Mondeville49, le Plateau de l’Ardennay50, avec ses rouges bruyères ; l’Essonnes à La Ferté-Alais. Paysages, de Barret51, à Bouville ; Coucher de soleil à Barbizon, de Tréfois52, à Milly.

Toute une série de portraits par Mme Henriette de Téhéran53. C’est le nom sous lequel Mme Bellessort54, du Moulin de la Planche55 qui est en effet originaire de la Perse exposait dans sa jeunesse avec succès au Salon de Paris. Notre aimable voisine a repris ses pinceaux pour le Salon d’Étampes avec une peinture à l’huile, Annamite et de fort jolis pastels. Elle entend bien maintenant se consacrer le plus possible à son art favori.


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48 Antoine Marius Boussuge, né à Paris, élève de Landowski et Bouchard, expose des bustes au Salon des Artistes français en 1925 et au Salon de l’Automne en 1928 (Benezit).

49 Commune du canton de la Ferté-Alais en Essonne.

50 Lieu-dit de la commune de Cerny en Essonne.

51 Georges Émile Barret, instituteur à Bouville, n’exposera plus lors des Salons suivants.

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52 Albert Tréfois n’expose plus aux Salons suivants.

53 Henriette Antoinette Anne Louise Pesce Teheran, fille d’un médecin français du Shah d’Iran, née à Téhéran.

54 Femme d’André Bellessort (1866-1942), poète et romancier français,

professeur d’hypokhâge au lycée Louis-le-Grand (1906-1926), futur académicien (1935) et contributeur du journal collaborationniste Je suis partout (1932-1942), qui l’a épousée alors qu’il était professeur à Poitiers (Jean-François Sirinelli, Génération intellectuelle. Khâgneux et normaliens dans l'entre-deux-guerres, Paris, Fayard, 1988, p. 74-78).

55 Commune d’Ormoy-la-Rivière.

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Henriette de Téhéran, La fiancée du sultan (pastel, 131 cm sur 81,5, 1890)

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Nous retrouvons le paysage avec six beaux tableaux de M. Guignery Gustave56, à Itteville, parmi lesquels Un Étang au hameau des Murs et Route de La Ferté-Alais ; les Bruyères à la Croix-Sainte-Geneviève, de Mlle Lée57, à Milly ; et, ce qui aussi est une révélation, une peinture à l’huile, Paysage, de M. Émile Léauté58.


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Gustave Guignery, La ferme près de la rivière (huile sur toile, 33 cm sur 46)


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56 Gustave Guignery (1869-1941), né à Paris, élève de M. Rigolot, peintre de paysage, expose au Salon des Artistes français depuis 1892, habite en 1895 au 16 rue de la Grande-Chaumière. Mention honorable au Salon de 1901. On signale un portrait de lui par Mazard, Le peintre Gustave Guignery à son chevalet, vers 1915.

57 Ele exposera encore aux Salons d’Étampes de 1928 et 1929.

58 Émile-Jules Léauté, né à Étampes en 1874, entrepreneur de travaux publics et adjoint au maire.

Au panneau voisin, c’est toute la collection des paysages de Milly par l’ami Georges Lasserre59, dont le talent de dessinateur était déjà si apprécié ; enfant d’Étampes, il n’a pas oublié les Piliers de la Place Saint-Gilles. Dans un autre genre, Paysage décoratif est une petite merveille.


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Georges Lasserre, Jeunes danseuses nues (aquarelle, coll. part.)


Là sont également les peintures à l’huile de M. Lapierre- Renouard : Fille d’Ève, Curieuse et Vue de Milly, « L’Étampois moyen » se contente de les admirer, ainsi que les aquarelles de Mme Junot, professeur de peinture : Prairie Saint-Gilles,


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59 Georges Lasserre (né le 6 décembre 1887 à Étampes), secrétaire de la mairie de Milly avant guerre, puis d’Étampes sous l’Occupation allemande.

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Printemps et Fruits ; L’Essonnes à La Ferté-Alais, de M. Victor Henry60, d’Itteville — vrai nid d’artistes décidément.


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Victor Henry, Aquarelle dédicacée à son ami Rouillot, 80 cm sur 64.


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60 Victor Henry (1855-1942), peintre surtout aquarelliste élève d’Allongé et Rivière, sociétaire des Artistes français, expose pendant trente ans surtout des berges et des sous-bois. Donne à Paris un cours en vogue vers 1900 (Benezit).

Puis, La Côte d’Azur, Effet de mer par la pluie, de Mlle Adrienne Brière ; un coup d’œil dans la glace par Mme Avez- Délit61, de Chamarande ; animaux, dont Uro, chien pointer, par

M. Sédillot [sic (Mlle Sédillot)]62, à Lardy ; et enfin peintures un peu impressionnistes de M. Robert Dorival63, à Étampes.


A citer aussi, Mlle A. R.64, par M. Richou ; et également dans la sculpture, les envois de M. Félix Benneteau65, auteur du

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61 Julie Délit, fille de Joseph Délit, révolutionnaire de 1848 exilé en Angleterre, où elle naît, mariée en 1882 à Alexandre Avez (1858-1896), employé de commerce, militant socialiste, député dans la troisième circonscription de Saint-Denis (1893-1896), elle-même professeur de dessin à Paris (1876-1910) et activiste fourrieriste, participant notamment à une tentative sans lendemain de création de communauté de vie fourrieriste vers 1903, signalé comme atteinte de troubles de santé lors de sa retraite prise en 1910 (Bernard Desmars, « Avez-Délit, Julie, née Délit », in Charles Fourier.fr, http://www.charlesfourier.fr/spip.php?article1043, en ligne en 2013.

62 Anna Sédillot qui habitait alors à Lardy la vieille maison « Les

Oyensis », au n°6 de la rue de la Croix-Boissée. On lui notamment doit un tableau qui orne la salle de l'Ancienne Mairie (avenue Foch) et représente une lavandière de Lardy, Albertine Biron, domiciliée dans la Grande-Cour.

63 Robert-Émile Dorival, frère cadet de Louise, aussi né à Champrond (Saint-Hilaire) le 30 mars 1896, élève de Laparra, A. Guillou et A. Laurens,

il a épousé au début de cette même année 1924 Mlle Rheins, professeur de dessin à Paris (Réveil d’Étampes, ci-après), et débute aussi en 1924 au Salon des Artistes français où il expose des natures mortes (Benezit).

Installé avant 1934 à Aix-en-Provence, où il est signalé secrétaire du Parti Populaire Français en 1936, il y meurt fin avril 1942 (Mémorial d’Aix des 17 juin 1934, 11 octobre 1936 et 26 avril 1942).

64 Le Réveil d’Étampes précise : « Andrée R… ».

65 Félix Benneteau-Desgrois (1879-1963), prix de Rome en 1909, expose dans les différents Salons parisiens de 1895 à 1945, et réalise à partir de

1919 nombre de portraits et de monuments, dont en 1920 le monument aux morts d’Arpajon et en 1921 le groupe de bronze du monuments d’Étampes, exposé en 1922 au Salon d’automne et inauguré à Étampes le 7 décembre de cette même année 1924.

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monument aux morts d’Étampes, parmi lesquels la Victoire et le Poilu du monument d’Arpajon. Enfin à Mlle Paillard, de La Ferté-Alais, trois coussins soie peinte et un écran moyen âge. Nous en passons et des meilleurs.


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Portrait de Courteline par Benneteau (1929)

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Félix Benneteau: La Victoire (bronze, 1921-1924)

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En résumé succès complet au triple point de vue artistique, organisation et, ce qui n’est pas à dédaigner par les temps qui courent, pécuniaire. Il avait déjà été enregistré jeudi près de 700 entrées et quantité de ventes d’œuvres exposées. Seuls ont pu se plaindre, mais c’est bien de leur faute, les artistes régionaux qui

pour une raison quelconque n’ont pas exposé. Ils se rattraperont l’année prochaine au IIe Salon étampois, pour lequel on parle déjà de s’assurer une deuxième salle. Et il sera prouvé une fois de plus qu’on peut faire quelque chose de bien à Étampes.


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* *


Et puisqu’il s’agit d’exposition, bien qu’il soit trop tard maintenant pour songer au concours du premier Ouvrier de France, ne serait-il pas possible d’organiser quelque chose pour mettre en valeur le travail manuel de nos artisans étampois, ces chefs-d’œuvre qu’ouvriers et ouvrières, plus passionnés de leur travail qu’on veut le dire, et qui n’ont pas, eux, le stimulant artistique, conçoivent, mais ne peuvent mettre à exécution parce qu’ils n’en ont pas les moyens, ou du moins parce qu’ils ne sont pas sûrs que leur travail aura sa juste rémunération. De semblables expositions ont été faites dans nombre de villes. Elles été ont parfaitement réussies ... Ne pourrait-on pas en faire la tentative à Étampes ?


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L’exposition artistique de la Région d’Étampes sera ouverte demain samedi, de 13 h. 30 à 18 h. ; dimanche 5 et lundi 6 octobre (clôture), de 10

h. à midi et de 13 h. 30 à 18 h.

Prix d’entrée : 1 fr. ; le catalogue de l’exposition est vendu à l’intérieur.

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Entrée d'honneur du collège (2012)

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Alexandre Bailly et Marcel Jambon, Maquette de décor pour l’acte III de Tristan et Isolde (1904) — © gallica.bnf.fr.


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Adrien Moinard au collège en 1936 (l'homme au chapeau)

9. Le Réveil d’Étampes du 4 octobre 1924


L’exposition des Œuvres d’Art de la Région d’Étampes


L’exposition des œuvres d’art de la région d’Étampes, dont l’initiative revient à un habitant d’Orveau-sous-Bouville, M. Fleury, a obtenu un succès tellement encourageant, tellement significatif, tellement complet, qu’il a dépassé les plus larges espérances de ses organisateurs.


Trente et un peintres, trois sculpteurs, un architecte ont, pour ce « salon », répondu à l’appel qui leur a été lancé, pour la première fois, le 12 juillet… Ils auraient été plus nombreux encore s’ils avaient eu — comme M. Moinard66, professeur au Collège, et M. Bailly67, décorateur à Chalo-Saint-Mars, — plus de temps pour préparer leurs envois.


L’année prochaine — succès oblige — il faudra, à cette même époque, de la Saint-Michel qui amène toujours beaucoup de


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66 Daniel Adrien Moinard (1883-1962), professeur agrégé de dessin au collège depuis la rentrée 1922, où il a organisé dès la fin de l’année une exposition de dessins d’élèves, a exposé aux Salons de 1921 et 1922 (Revue moderne des arts et de la vie 15 du 18 août 1922, p. 13 et Abeille d’Étampes du 7 juillet 1923), et exposera au Salon d’Étampes de 1925. Le 15 novembre 1940, le conseil municipal présidé par Pierre Lejeune envisage « l’opportunité de cours de dessin industriel par Monsieur Moinard. La création d’une école de dessin, peinture et modelage est décidée. »

67 Alexandre Bailly (1866-1947), gendre et successeur du maître décorateur de l’Opéra Marcel Jambon (1848-1908), participera de fait au

Salon d’Étampes à partir de 1925. Il a pris sa retraite vers 1922 à Chalo- Saint-Mars. Membre de la Société des artistes français (Léonce Balas,

« Alexandre Bailly », in Bulletin des Amis d’Étampes et de sa région n°4, pp. 57-60), il expose aussi des Fleurs en 1924 puis 1932 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts (Bénézit). Le Musée d’Étampes a de lui un Décor pour le 3e acte de Faust à l’Opéra de Paris (huile sur toile).

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monde à Étampes, réorganiser une nouvelle Exposition, se montrer un peu moins strict sur la dimension des œuvres à accepter, développer, si possible, avec le concours des artisans de goût, la Section des Arts appliqués, et ouvrir une section pour l’art photographique, poussé si loin, de nos jours, par des chercheurs habiles et bien doués.


L’aménagement


Les membres du Comité actif pensaient, cette année, que l’ancienne salle des Fêtes du Collège, longue de 28 mètres environ, serait plus que suffisante. Non seulement ils ont dû occuper le vestibule, mais encore envahir le palier du premier étage et même se servir des murs de l’escalier.


Ils ont, d’ailleurs, tiré remarquablement parti des locaux mis à leur disposition, avec une obligeance digne d’éloges, par l’Inspection académique et par la ville d’Étampes.


Les angles des murs de l’escalier sont garnis de verdure et dès le contrôle, la vue est attirée par les tapis d’Orient dont la maison Navarro, 54, rue des Martyrs, a gracieusement prêté à

M. Fleury une fort belle collection.


Le vestibule, occupé par les œuvres diverses de M. Pierre Léauté, et par les émaux remarquables de M. Duval, est charmant, avec ses brise-bise de soie, ses châles des Indes et ses tapis formant tentures.


Quant à la grande salle, elle est aménagée avec un sens heureux de la décoration.

Les plantes vertes bien connues de l’excellent M. Lagouanelle, vice-président de la Société d’Horticulture, occupent le milieu sur presque toute la longueur. Des colonnes ou des sellettes, supportant des bustes, reposent sur des tapis rares, et des sièges recouverts de cuirs ou de tapisseries finissent — avec la table centrale de l’aimable vendeuse Mlle O. B…68 — de garnir ce « parterre » qui offre, à l’entrée, un coup d’œil très agréable.


Quant aux panneaux, ils ont été composés avec le plus grand soin, pour le plaisir de l’œil et la belle tenue de l’ensemble.


Enfin les fenêtres, dans l’embrasure desquelles ont pris place les œuvres des sculpteurs, ont été aveuglées jusqu’à mi-hauteur environ, pour que les peintures soient éclairées aussi favorablement que possible.


L’inauguration officielle


Tel est le salon qui a été visité toute la semaine par une foule connaisseuse et qui a été officiellement inaugurée, le vendredi

26 septembre, par un délégué du Sous-Secrétaire d’État de l’Enseignement technique au Ministère de l’Instruction publique, M. Ziwès.


M. Ziwès, qui connaît bien notre région puisqu’il a villégiaturé à Chalo-Saint-Mars, a été accueilli, à 15 h. 48, sur le quai de la gare, par six des organisateurs du Salon, en tête desquels M. Fleury, commissaire général.


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68 Odette Bouvard, née en 1901 au moulin d’En-Bas, fille du meunier Paul Bouvard, petite-fille du meunier Edmond Bouché.

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Immédiatement conduit au Collège, il a reçu les compliments de bienvenu de MM. Lapierre-Renouard et Richou, président et vice- président du Comité, et serré les mains des diverses personnalités qui lui ont été présentées.


M. Ziwès s’est ensuite installé à la table centrale.


Lorsque M. Lapierre- Renouard l’a eu remercié, au nom du Comité d’organisation et au nom de tous les exposants, d’avoir bien voulu venir inaugurer le premier Salon étampois, le délégué du Ministre a pris la parole.


Il a d’abord présenté les excuses de M. Moro- Giafferi, sous-secrétaire d’État à l’Enseignement

technique, parti en Corse pour la session du Conseil Général.


« M. de Moro-Giafferi, a-t-il dit, regrette vivement de n’avoir pu se rendre à l’aimable invitation de votre Comité et à l’amicale insistance de son trésorier, Me Genest.

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« Le grand avocat69, qui est aussi, croyez-moi, un grand artiste et un administrateur distingué, eût aimé complimenter indivi- duellement tous les bons artisans de cette œuvre de décentralisation artistique, comme aussi tous les artistes qui prennent part à cette Exposition.


« Pour ma part, je tiens à adresser mes vives félicitations au Comité actif que préside avec tant d’autorité, tant de

compétence, M. Lapierre-Renouard, et qui compte, parmi ses membres dévoués, des artistes de la valeur de Mlle Louise Dorival et de M. Mazard.


« Je félicite tout particulièrement M. Fleury, d’Orveau, qui a lancé l’idée de ce Salon régional, et dont l’activité, la persévérance, l’optimisme, en ont, on peut l’affirmer, assuré la réussite.


« Je puis assurer que lorsque le Ministre sera de retour, je lui rendrai un compte exact de l’agréable mission que je viens de remplir aujourd’hui.


« Je serai fier de lui rapporter que j’ai rencontré dans mon département, au plus lointain de Seine-et-Oise, à l’époque


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69 Il avait notamment défendu Landru en 1922.

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même de la Saint-Michel qui divertit tant mon enfance, une pléiade d’artistes dont quelques-uns sont déjà connus et qui, méritent d’être louangés et encouragés.


« J’ai vu que vous aviez placé cette exposition sous le patronage de votre sous-préfet et je sais quelle part brillante prend toujours M. Moine à toutes les manifestations artistiques.


« Dites-lui mes regrets de n’avoir pu le rencontrer ici aujourd’hui et laissez-moi, Monsieur le Président et Messieurs les Membres du Comité, vous féliciter encore une fois de votre action si utile et si puissamment moralisatrice, en affirmant que la vraie République, — celle qui a reconquis une si belle place aux yeux du Monde — se doit d’encourager les arts, les artistes et toutes les manifestations généreuses comme celle d’aujourd’hui !... »


Des applaudissements unanimes ont salué cette allocution.


M. Ziwès a recommence ensuite sa promenade, s’entretenant aimablement avec toutes les personnalités qu’on lui présentait et qui étaient venues de tous les points de l’arrondissement pour cette inauguration officielle.


Le délégué du Ministre est reparti pour Paris à 17 heures 31, en exprimant, une fois de plus, la réelle satisfaction qu’il avait éprouvée.


Les œuvres exposées.


Vendredi, samedi et dimanche, les visiteurs étaient si nombreux, ils s’arrêtaient avec tant d’insistance devant les

divers panneaux, que nous n’avons pu les examiner de façon attentive, pour en parler à nos lecteurs.


C’est seulement lundi et mardi qu’il nous a été permis de faire sans bousculade notre petit tour d’appréciation.


Pour plus de clarté et de facilité, nous parlerons d’abord de la peinture à l’huile, puis de l’aquarelle, de la sculpture et des arts appliqués et nous ferons le tour de l’exposition en commençant par la gauche.


Peinture à l’huile.


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M. Henry Thiriet, qui villégiature assez souvent à Étampes et qui, il y a deux ans70, réunit dans l’ancienne chapelle du Collège, en bordure de la rue Saint-Antoine, un certain nombre de ses œuvres, présente un lot de huit toiles claires et gaies,


Henri Thirier au travail

en 1911


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70 L’Abeille d’Étampes dit de son côté : « l’année dernière » ; je n’ai pas trouvé d’autre trace de cette exposition-là.

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sincères et suffisamment modernes. Quatre de ces tableaux nous donnent une vision très exacte de coins qui nous sont bien connus : la rivière d’Étampes aux Portereaux (111), le Moulin de Chanteloup (112), le vieux pont de Morigny sur la Juine

(109) et la Promenade du Port au Printemps (110). C’est ce dernier que nous préférons.


M. Maurice Dainville, s’affirme paysagiste de qualité avec une Cour au Hameau d’Aubin, commune d’Itteville (34), les bords de la Juine (35) et des Meules à Itteville (33). Ces trois envois sont d’une belle tenue. La cour attire l’attention de la foule, mais c’est encore les bords de la Juine pour lesquels nous opterions.


M. Frédéric Lamirault, de Guigneville, est un peintre qui, sans partir aux Colonies comme il le désire, peut fort bien réussir en France, puisqu’il est jeune et qu’il a l’avenir devant lui. Ses Pins à Guigneville (88) accusent des dispositions particulières pour la décoration artistique et sa Femme au Madras (86) nous prouve qu’il est un époux admirativement

fidèle, puisqu’il n’a pas voulu d’autre modèle

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Ouvrage de Ziwès illustré par Lamirault : Papouf le Petit Éléphant (1953)

que… Mme Lamirault, la gracieuse institutrice de la commune qu’il habite.


Son paysage sur l’Essonne (87) a de la simplicité et ses fleurs (84-85), sont gentilles.


Dans le même panneau que M. Lamirault, en cimaise, sous le n°144, on ne peut pas ne pas remarquer le tableau de M. Louis Icart, d’Itteville, qui illustra avec grâce, cet été, le programme de la Fête des Fleurs. C’est une symphonie en rouge majeur. Par la porte largement ouverte d’une maison de campagne, les feux du couchant inondent l’intérieur d’une pièce, qui semble embrasée. Près de l’entrée, très légèrement indiqués, presque vaporeux, presque irréels, une jeune femme en robe à volants et un homme jeune aux cheveux rejetés en arrière, joignent leurs lèvres avec passion. Et cela s’appelle le Baiser sur le seuil.


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Maison de Louis Icart à Itteville dite « Maison du Silence » (1906)

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Le couple qui a posé n’a pas dû s’ennuyer. Ceux qui sont appelés à regarder ces amoureux n’ont point, non plus, de pensées tristes. Ils s’accordent pour dire que M. Icart a beaucoup de fantaisie, mais qu’il connaît son métier et qu’il l’exerce avec une audacieuse aisance.


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Louis Icart, Lithographie (non datée)


Mlle Rheins, professeur de la ville de Paris, qui est devenue, au début de cette année, Mme Robert Dorival, s’apparente aussi,

par sa façon de peindre, à son mari et à sa belle-sœur. Elle est, comme eux, bien moderne et profondément amoureuse de la matière. Sa tendance est curieuse. Dans l’Allée au Printemps (72), l’artiste a fait une fort intéressante recherche de gris délicats et dans le Goûter (69), Intérieur (74) et Anémones (73), elle est arrivée à obtenir un coloris très chaud. Le choix intelligent de ces divers sujets permet de la juger à sa juste valeur.


Mlle Louise Dorival, est, on peut le dire, née artiste. Ses premiers essais, eux-mêmes, n’ont pas semblé quelconques à ses professeurs et son tempérament s’est rapidement affirmé, comme aussi sa personnalité.


Mlle Dorival peint avec ferveur et avec joie. Éprise de la couleur, elle possède tout ensemble un charme bien féminin et une puissance, une fougue toutes masculines. Ses compositions sont solides, bien équilibrées, traitées avec une éclatante vigueur et admirablement comprises pour orner de jolis intérieurs.


Depuis quatre ans, elle est reçue au Salon des Artistes Français (ou sa Nappe rose (81) a été très admirée en 1922) et au Salon d’Automne où ses Capucines (80) ont figuré la même année.


Les Roses rouges (75), les Bégonias (76), les Zinnias (77), les Roses roses (79), ont été peints d’après nature à Étampes et l’Intérieur (83) n’est autre qu’un coin de chambre d’une maison bien connue de la rue Saint-Jacques.


Mlle Dorival, dont les tableaux, comme ceux d’ailleurs de son frère et de sa belle-sœur, sont rehaussés par de fort jolis cadres

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modernes, peut être classée, sans conteste, dans les tout premiers rangs des maîtres du Salon Étampois.


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Richard Ranft, Invitation à table (d’après une carte postale non datée)


M. Ranft (Richard), d’Itteville, est doué d’une délicatesse et d’une finesse de vision remarquables. Son exposition est variée et de parfaite tenue. Citons de lui, surtout, Première neige (50). Les Glycines (48) ont été peintes à Sans-Gêne, la demeure charmante de M. Mazard et l’Arrêt de la Diligence (49), laisse deviner le graveur de très grand talent qu’est l’auteur de cette scène d’un autre âge. Nous espérons bien que l’année prochaine, M. Ranft exposera une série complète de ses meilleures gravures.

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Richard Ranft, Allée ensoleillée (huile sur carton, 63 cm sur 48)

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Alphonse-Henri Mazard, Chemin et ruisseau près du hameau (huile sur toile)


M. Alphonse-Henri Mazard, d’Itteville, possède toutes les qualités du paysagiste. C’est un peintre vigoureux, sincère, coloré, agréable. Ses envois sont décoratifs et savants. Parmi ses six toiles, citons surtout la Mare de Mondeville (154), le plateau de l’Ardennay (155) et l’Essonne à la Ferté-Alais (158).


De Mme Henriette de Téhéran (alias Mme Bellessort), d’Ormoy-la-Rivière, mentionnons ici l’Annamite (93), un profil fort bien étudié. Spécialiste du portrait, Mme de Téhéran a surtout envoyé des pastels et des dessins. Nous en reparlerons plus loin.

M. Guignery (Gustave), d’Itteville, appartient à la même race de peintres que M. Mazard, M. Ranft et M. Dainville. Avec une facture bien à lui, il possède les mêmes qualités et la même variété. Il va de la route ensoleillée de la Ferté-Alais (138) au calme étang du hameau des Murs (140) et de la vieille carrière du Bois de l’Ardennay (142), aux paysages rustiques. C’est ainsi qu’il présente, aux Murs, la maison de Mme Marie Cirey

(140) et sa ferme des Pichottes (141).


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Paul-Marie Lapierre-Renouard, Route de Milly à Oncy (huile sur carton, 1921)


Et voici M. Lapierre-Renouard, président du Comité d’organisation de l’Exposition, que nous aurions dû — à tout seigneur tout honneur — placer en tête de cette énumération.

M. Lapierre-Renouard est une sommité dans le monde de la peinture. Secrétaire général du Salon d’Hiver, remarqué depuis de longues années au Salon des Artistes Français, il a bien

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voulu présenter trois toiles : deux Curieuses (4 et 5), dont une dénommée « Fille d’Ève » et une vue de Milly, la ville qu’il habite depuis une trentaine d’années.


Dans ces trois tableaux, on retrouve les qualités habituelles du Maître.


Les trois peintures à l’huile envoyées par Mme Avez-Délit, de Chamarande ou, pour être plus exact, sa Fête dans un parc (134) et son Coup d’œil dans la glace, laissent penser que cette artiste a surtout fait de la miniature. Elle est précise jusqu’à la minutie ; elle a le souci du détail et ses personnages les plus petits peuvent être regardés à la loupe. L’ensemble a la grâce des siècles passés et plaît au grand public, qui s’arrête et examine.


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Très connue dans toute la région, Mlle Sédillot (A.), de Lardy, est le seul peintre d’animaux qui figure dans cette exposition. Elle nous fait admirer un pointer (1) qui a coûté 12.000 francs et une chienne pékinoise qui a dû, elle aussi, être vendue très cher à ses maîtres. Des bêtes d’un pareil prix méritent de

passer à la postérité ! Anna Sédillot, Portrait de jeune fille (pastel,

32 cm sur 32, 1889)

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Anna Sédillot, Dans les ruines (1905)

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


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Anna Sédillot, Portrait de jeune fille (pastel, 32 cm sur 32, 1889)


Mllle Sédillot a envoyé aussi des bécassines qu’on est tenté de plumer tant elles se détachent bien de sa toile.


Et nous terminons cette revue de la peinture par notre concitoyen M. Robert Dorival, dont nous avons déjà louangé ici, il n’y a pas bien longtemps, les nobles efforts.


M. Dorival, sur 6 toiles, nous en présente deux — la Vierge au Gui (66), Harmonie en gris et rose (63) — qui figurèrent, la première en 1922, la seconde en 1923, au Salon d’Automne, à Paris, et deux — le Coin de Commode (64), Nature morte à

l’estampes (68) — qui furent reçues cette année au Salon des Artistes Français.


Les Jouets (47) et Intérieur (65), dans lequel on sent l’influence des peintres espagnols en renom, sont les dernières des toiles — et non les moins intéressantes — terminées par M. Robert Dorival.


Notre concitoyen a une grande recherche de style. Il a de la puissance et de beaux coloris. La charpente est forte et la matière dense. On peut lui prédire une belle carrière.


A mentionner encore : Mlle Adrienne Brière71, M. Marcel Houdy, de Milly, que le lac du Bourget a bien inspiré ; M. Émile Léauté, adjoint au Maire, qui, un jour d’ennui, prit des pinceaux et prouva qu’il avait des dispositions ; Mlle Agnès Lée, de Milly, dont le panneau chante de façon amusante ; M. Albert Tréfois, de Milly également, qui nous promène de Barbizon à Hérisson (Allier) et de la forêt de Fontainebleau en pleine mer.


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Réclame dans l'Abeille du 8 juillet 1922


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71 Sans doute de la famille du libaire Lucien Brière.

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Adrienne Brière, Bouquet (huile sur panneau, 14 cm sur 18)

Aquarelle — Gouache — Pastel — Émaux — Dessin


Les premières aquarelles qu’on trouve sur le palier du premier étage, sont celles de M. Fernand Combes, qu’un de nos confrères méridionaux dénommait, l’autre jour, le Peintre errant72.


M. Combes parcourt en effet toutes les contrées de la France et plante son chevalet partout. Il a fixé sur son papier les aspects les plus divers de la région étampoise et c’est un bien petit lot, choisi parmi ses multiples productions, qu’il expose aujourd’hui par l’intermédiaire d’amis fidèles.


Remarqué surtout l’Église de Morigny (125), la ferme de Villemartin (127) et un flamboyant intérieur de l’Église Saint- Martin, qui se tient bien et a de l’allure.


Le vestibule, bien décoré, est occupé par deux vitrines et par les tableaux de M. Pierre Léauté, fils de l’adjoint au Maire.


Tout jeune, Pierre Léauté possède un tempérament plein de promesses. Il soumet au public un fusain (18), un dessin aquarellé (15) et deux peintures à l’huile qui sont de bonnes études d’atelier, mais il est surtout intéressant dans les œuvres où s’affirme son imagination, son goût, sa personnalité, en un mot. Dans ce sens, son esquisse les Pigeons (19), pour une mosaïque de salle de bains ou de cabinet de toilette, est à louanger comme aussi son étude de Chat (147) pour un bois. Pas banale, encore, son aquarelle de Villemartin (146).


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72 Il s’agit d’un article du Petit Niçois du 14 septembre 1924, dont le texte a été repris par l’Abeille d’Étampes du 27 septembre.

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


Élève des Arts décoratifs, M. Pierre Léauté a été tout particulièrement complimenté et encouragé par le délégué du ministre qui a eu avec lui un entretien assez long.


Nous voici maintenant en extase devant la vitrine aux émaux de M. Jean Duval. Fixé depuis peu de temps à Étampes, en raison de la santé délicate d’un être qui lui est cher, M. Duval excelle — ce mot n’est pas exagéré — dans un art difficile et minutieux, qui tend trop à disparaître et qui mérite hautement d’être encouragé par tous les amateurs de belles choses. Reproductions de tableaux célèbres exposés, en général, au Musée du Louvres, ses œuvres ont toutes le même fini, la même chaleur, la même allure d’ancienneté. Mises intelligemment en valeur au moyen de cadres parfaits et bien appropriés, elles traitent de sujets guerriers, mythologiques ou religieux. Il convient de les examiner en détail, de les prendre en mains (demander au bureau de vente) et de les mettre dans leur vrai jour. Elles raviront sans doute les connaisseurs.


Le mieux, c’est que M. Jean Duval peut créer ses sujets, et arriver alors à se faire un nom. Il est artiste, indéniablement. Ses gouaches de premier ordre, le n°120 surtout, et ses aquarelles

— notamment Temps gris en Dordogne (132) le prouvent sans erreur possible.


Entrons dans la grande salle, prénoms encore l’allée de gauche et cherchons.


Nous trouvons un fort agréable groupement envoyé — avec quelle timidité, quelle modestie — par un artiste qui s’ignorait encore, M. Paul Fendant, clerc de notaire à Étampes, secrétaire dévoué du Comité d’organisation de l’Exposition.

M. Fendant a réellement un tempérament de peintre. Il est attaché au pays de Beauce ; il le regarde avec des yeux d’amoureux, il sait en saisir la poésie large et tranquille, comme il sait traduire avec agrément les jolis coins d’Étampes et ses environs immédiats, qui ne cessent de nous attirer.


Toutes ses aquarelles sont charmantes et plaisantes à l’œil. Beaucoup sont de très grande allure.


M. Fendant fera bien de continuer son art où il peut facilement passer maître.


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Au-dessus du panneau de ce très intéressant amateur, notons les deux envois de Mlle Mary-Jane Paillard et les quatre petits tableaux à l’aquarelle de M. Edmond Demigny, de la Ferté- Alais, qui a de la couleur et de la précision et arrivons à l’exposition d’un autre amateur de talent, M. René Paille, vétérinaire de la

Maison Boulanger et Dausse, à Étampes.


M. Paille a les mêmes qualités que

M. Fendant, mais avec plus d’acuité, plus de métier, plus de connaissance des petits secrets de l’aquarelliste.

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René Paille, Ormoy-la-Rivière (dessin, 1933)


Son ensemble est délicieux et d’une délicieuse diversité. On détaille la série avec plaisir et on n’y trouve rien de médiocre. Certains morceaux indiquent même une main de vrai professionnel. Les gravures sur bois au canif sont, par exemple, excellentes et l’étude de vieux cheval est parfaite. Très belle, aussi, la route de Lhumery, dont un professeur plein de goût s’est rendu acquéreur.


Saluons, en passant, M. Ranft (Richard), dont la Femme à l’éventail (46) est un pastel plein de délicatesse ; M. Roger Schardner, habilement documentaire ; M. Georges Émile Barret, instituteur à Bouville, qui recherche la simplicité et la douceur et examinons la série de portraits envoyée par Mme Henriette de Téhéran (Mme Bellessort), d’Ormoy-la-Rivière.

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Richard Ranft, Allée ensoleillée (huile sur carton, 63 cm sur 48)

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Richard Ranft, Quo Vadis (1899)


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Blaise Pascal vu par Roger Schardner (1962)

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Roger Schardner, Rive de la Louette, rue du moulin à Tan, 1924

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Mme Bellessort, dont l’activité se dépense très diversement73, fixe avec application, avec vérité, avec habileté, les traits de tous ceux qui veulent bien lui confier le soin de… les immortaliser. Ses pastels valent ses dessins rehaussés et ses dessins aux trois crayons, mais de même qu’on peinture à l’huile nous avons signalé son Annamite, nous indiquons notre préférence pour la Martiniquaise (97).


Poursuivons notre visite. Voici maintenant les aquarelles de Mme Junot, d’Étampes. Très gracieuses, elles peuvent mettre dans une demeure une note du meilleur ton. Le public contemplera avec plaisir les Pêches (38) et, dans un ovale léger, les Roses de printemps (37). Ce sont là deux natures mortes très réussies.


Si Mme Junot est professeur, M. Georges Lasserre, secrétaire de la Mairie de Milly, est, lui, un amateur, qui peint pour occuper ses loisirs et qui s’est amusé à changer sa formule deux ou trois fois déjà. Il adore les bois (qui ne devraient pas, cependant, l’absorber tout entier) et nous montre, dans quatre panneaux, toute une série de paysages peints à la lisière de la forêt de Fontainebleau. Quand il veut, M. Lasserre — qui a des dons précieux — peut fort bien quitter ce genre, un peu uniforme, d’études. Témoin la délicieuse Place Saint-Gilles qu’on peut voir sous le n°44.


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73 Ainsi par exemple, pendant la guerre, apprenant l’usage qu’on faisait dans les tranchées de sacs de sable pour protéger les poilus des balles et des éclats d’obus, elle se mit en tête d’organiser dans le pays d’Étampes une vaste collecte de sacs ; ce qui en soi n’était pas déraisonnable ; mais elle voulut ensuite qu’il soient déjà remplis, avant leur transport sur le front.

On a quelquefois reproché à notre ami d’être capricieux. Qu’il adopte, en peinture, le changement. Qu’il varie, sinon sa formule, du moins ses sujets et il arrivera, dans une manière bien à lui, à égaler, l’an prochain, les aquarellistes amateurs les plus appréciés du salon étampois.


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Portrait de Louis Moreau par Georges Lasserre (vers 1945)


Un maître de l’aquarelle, c’est M. Victor Henry, d’Itteville. Tout en évitant de tomber dans la tristesse, M. Henry a fixé, d’une manière à la fois délicate et ferme, le charme des bords d’étangs.

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Victor Henry, Vase de tulipes (huile sur panneau. 24 cm sur 18)


Sa facture est soignée et sa technique savante. Il attire et retient les foules.


Enfin, voici Mme Avez-Délit, de Chamarande, qui a mis en pendant une Petite Bouquetière (135) et une Petite Marchande d’oranges. Ces deux pastels sont gracieux et frais.

Sculpture


La sculpture, au Salon d’Étampes, est représentée par deux écoles bien différentes : l’ancienne et la nouvelle.


L’ancienne caressait la glaise avec patience et délicatesse, comme en témoignent les bustes de M. Henri Richou, d’Étampes.


Les œuvres de M. Richou sont reçues, depuis longtemps au Salon des Artistes Français et nous en avons parlé bien souvent.


Ici, notre concitoyen a organisé comme une revue de ses derniers envois à Paris. On reconnaît les bustes de MM. Léon Moine, sous-préfet d’Étampes ; Émile Léauté, adjoint au maire et Oscar de Winter74, ancien maire de Bailleul, qui figurèrent au Salon de 192375, celui d’un journaliste du Réveil76, qui y fut admis en 1924.


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74 Oscar-Osmond Dewinter, pharmacien, né le 28 janvier 1863 à Bailleul (Nord), veuf de Louis Deblonde (morte en 1901), s’est remarié le 13 décembre 1930 avec Henriette Baelde à Étampes où il meurt en 1939 ; il ne paraît pas du tout avoir été maire de Bailleul, mais on l’y voit nommé comme juge suppléant en janvier 1908. Il était frère de Pharaon Dewinter (1849-22 juin 1924), artiste-peintre en vue, directeur de l'Académie de Peinture de Lille.

75 Société des Artistes français, Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants, 1924, p. 196.

76 Il s’agit du portrait d’Edgar Valette, l’auteur même de ce reportage, qui

passera directeur du Réveil après l’élection de Dormann et mourra à Étampes en 1932.

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Mais voici une primeur : c’est le buste de M. le lieutenant Arrêteau, gendre du statuaire77, actuellement en Indo-Chine et le buste de Mlle Andrée R…, qui, tous deux, seront présentés, en 1925, au Salon des Artistes Français.


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Le buste de Mlle Andrée R… est d’une fraîcheur,

d’une jeunesse, d’une grâce char- mante. Il pourrait s’intituler : Au Printemps de la Vie. C’est, avec le buste de M. de Winter, le travail le plus réussi de M. Richou, dont l’âge ne diminue point l’ardeur artistique.


Réclame de 1925


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77 Georges René Charles Arrêteau a épousé Alice Hélène Richou le 9 août 1920 à Étampes.


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Portrait de Jean-Étienne Guettard par Henry Richou (1879, musée d’Étampes)

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Avec M. Félix Benneteau, Grand Prix de Rome, auteur du Monument aux Morts glorieux de la ville d’Étampes, nous abordons la sculpture

moderne.


M. Benneteau, avec une puissance presque brutale, a fixé les traits de notre directeur, M. Maurice Dormann (qu’on est surtout habitué à voir avec son binocle) et il a

« attrapé » le doux sourire de Mme Émile Léauté. Mais sa vigueur, son enthousiasme de jeune s’accusent surtout dans sa réduction du monument aux morts d’Arpajon (le Poilu (184) qui crie : On les a eus !) et dans sa Victoire (182) placée sur la table, au centre de l’Exposition.


A remarquer encore, du même sculpteur, une adorable cire perdue : le buste d’un tout jeune enfant (181).


Monument aux morts d'Arpajon

M. Benneteau était connu. M. Marius Boussuge, d’Authon-la- Plaine, s’est, lui, littéralement révélé. Élève de Bourdelle, antiquaire beaucoup plus que statuaire, il ne croyait pas avoir de talent. Or voici que tous les connaisseurs lui en ont trouvé un, déjà très net.


— C’est un statuaire né, nous dit un artiste depuis longtemps parvenu, et qui s’y connaît.


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Réclame dans l’Abeille du 4 novembre 1922


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Réclame dans l’Abeille du 20 octobre 1923


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Réclame dans l’Abeille du 2 février 1924


Son étude de nu (39), fragment d’un monument important, a une ampleur, une allure qui en imposent même aux moins emballés. Et quel coup de pouce, quel caractère, dans sa Petite Bouquetière (40), une dégénérée de Montmartre, ou dans sa Flamande (42) !

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Albertine (41) montre, enfin, que M. Boussuge est épris de l’art gothique. Cette tête fait penser en effet à certaines figures d’anges qu’on trouve aux portails des vieilles cathédrales.


Ajoutons qu’à ces trois artistes s’était joint M. Jean Duval qui, dans un essai prouvant la justesse de sa vision et la diversité de son talent, présentait un jockey mince montant au pas, à l’américaine, un cheval de course.


Arts appliqués — Architecture


A peine a-t-on quitté M. Jean Duval, qu’on le rencontre de nouveau à l’architecture, avec deux projets pittoresque (une auberge en Alsace, une ferme dans le Soissonnais) et aux arts appliqués avec des cristaux aux coquettes décorations.


Dans la même section, mentionnons encore :


De M. Pierre Léauté, un mouchoir de Batick, un portefeuille de cuir et un vase de cristal peint qui, dans une vitrine (20), forment un ensemble très élégant et un panneau de divan fort réussi.


De Mlle Mary-Jane Paillard, trois coussins en soie peinte

(162) et surtout un Écran de sujet moyenâgeux (163), fait à l’aide d’un couteau, avec une habileté très curieuse.


De Mlle Louise Dorival, enfin, un Paravent (170) et deux coussins en cuir repoussé (171), un sous-main (172), un coffret en cuit et étain (185) et une lampe électrique (186).


A l’année prochaine !


Ainsi, nous pensons avoir examiné consciencieusement l’Exposition artistique de la région d’Étampes, dont nous sommes sorti sous une impression très heureuse.


Une chose, entre autres, nous a frappé et presque attendri : c’est la réunion amicale, dans cette salle du Collège, de tous les artistes qui, depuis de longues années déjà, ont choisi, pour s’y fixer définitivement, la délicieuse région d’Itteville et qui sont devenus de véritables amoureux de leur petite patrie d’adoption.


Ils travaillent en pleine campagne, dans un calme fécond. Les étangs, les coins de villages, les friches, les routes, les bois, les inspirent et les enchantent. Et ils démontrent bien qu’ils sont les interprètes très fidèles des paysages dont ils fixent la tranquille et saine beauté, puisqu’en restant complètement indépendants les uns des autres et en conservant chacun leur caractère bien personnel, ils gardent quand même dans leur œuvre un air de famille remarqué par les moins observateurs.


Des artistes comme ceux-là, nous souhaitons qu’il y en ait dans chacun des cantons de notre arrondissement. Ils élèveront les esprits et feront davantage aimer notre petit coin de France.


Avec les peintres nés autour d’Étampes ils seront, de plus, un appoint important pour les futures expositions qui devront réunir, sans exception tous les artistes de la région.


L’initiative excellente prise par M. Fleury ne doit pas en rester là.

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


Aux exposants de cette année, à ceux qui auraient pu prendre part au Salon et qui, pour des raisons diverses n’y ont pas figuré, il faut crier : A l’année prochaine !


Edg. Val.78


En raison du succès obtenu par l’Exposition des œuvres d’art de la région d’Étampes, le Comité d’organisation a décider de fixer à six heures, au lieu de quatre, l’heure de fermeture des salles.


Le Salon restera donc ouvert :


Le Vendredi 3 octobre, de 13 heures 30 à 18 heures. Le Samedi 4, le Dimanche 5 et le Lundi 6, de 10 heures du matin à midi et de 13 heures 30 à 18 heures.


Le Lundi 6 Octobre, à 18 heures, clôture de l’Exposition.


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78 Edgar Valette, dont l’article de l’Abeille révèle que Henry Richou exposait le portrait.

  1. L’Abeille d’Étampes du 11 octobre 1924


    L’Exposition des Œuvres d’Art de la Région d’Étampes


    Le Comité organisateur de l’Exposition des Œuvres d’art de la région d’Etampes adresse ses sincères remerciements aux 7 ou 800 personnes qui ont défilé dans la salle des fêtes du Collège d’Etampes et qui, par leur examen attentif, ont montré tout l’intérêt qu’ils prenaient à cette manifestation.


    Beaucoup d’œuvres ont été vendues. Citons parmi les acheteurs connus : M. Léauté, M. Courty79, M. Abel Duclos80,

    M. Durocher81, M. Maurice Dormann, Mme Houbron82, Mlle

    O. Bouvard, M. Pierre Aucler83, M. Bascle84, M. Haury85, d’Etampes ; Mme Charpentier, de Milly; M. Malard, de Boutigny ; M. Genest, de la Ferté-Alais. Tous méritent des félicitations pour le précieux encouragement qu’ils ont apporté aux artistes.


    Le Comité tient à remercier très cordialement M. Barruet, ancien agent de police à Etampes, qui, pendant toute la durée de

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    79 Georges Courty (1875-1953) explorateur, géologue et préhistorien, mort à Chauffour-les-Étréchy, à qui on doit plusieurs études d’intérêt local.

    80 Abel Duclos reste à identifier.

    81 Léon-Paul-Émile Durocher, né en 1873 à Bussy-le-Repos, vétérinaire au 9 rue des Cordeliers à Étampes.

    82 Jeanne-Marie, née à Soissons en 1885, épouse de Marie-Charles-André

    Houbron, né en 1881 à Paris, caissier à la Banque de France, 14 boulevard Saint-Michel en 1911.

    83 Pierre Auclerc tenait un magasin de confection rue de l’Île-Maubelle.

    84 Sans doute Henri Bascle, né en 1883, membre de la Société des amis du Musée, ancien meunier du moulin Martin (alias Badran inférieur, vendu

    depuis à la municipalité), fils d’Auguste Bascle (1853-1894), ce dernier commissaire-priseur et conseiller municipal (1888-1892).

    85 Peut-être Charles Haury, terrassier né à Étampes en 1857, 5 rue Neuve- Saint-Gilles en 911.

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


    l’exposition, a assuré le contrôle avec un tact, une urbanité, un zèle auxquels tout le monde a rendu hommage.


    Mlle Odette Bouvard qui, gracieuse, aimable, discrète et combien dévouée, avait bien voulu accepter de tenir le bureau de vente ;


    M. Euget86, principal du Collège, qui a prêté une table-bureau, des sièges et une carpette ;


    M. Léon Moine, qui a procuré un divan pour l’exposition des coussins de cuir ;


    M. Vasseur, antiquaire, rue Basse, qui a envoyé une vitrine, des piédestaux, un châle des Indes et des étoffes anciennes ;


    M. de Winter, qui a réuni toute une série précieuse de colonnes en bois ;


    La maison J. Navarro, 54, rue des Martyrs, à Paris, qui avait mis gracieusement à la disposition du Comité une superbe collection de tapis d’Orient d’une valeur total de 18.000 fr. ;


    Le service de la voirie qui avait fait placer mâts vénitiens, drapeaux et banderoles ;


    La Municipalité d’Étampes, enfin, qui, sur l’affiche officielle de la fête Saint-Michel, avait eu l’amabilité de mentionner,


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    86 Louis Euget, licencié ès-lettres, principal du collège, membre de l’association des Amis du Musée d’Étampes depuis 1922, qu’on retrouve en 1935 principal du collège de Vitry-le-François (Mémoire de la Société des sciences et arts de Vitry-le-François 32, 1935, p. CXIII).

    comme une attraction toute particulière, l’Exposition des Œuvres d’art de la région ;


    Le Comité est sincèrement heureux de tous les concours qui lui ont été accordés, de tous les encouragements qui lui ont été prodigués.


    Joyeux d’avoir pu seconder avec succès M. Fleury, auquel revient l’initiative de ce premier salon étampois, fier d’avoir réussi, il invite dès aujourd’hui le public à la deuxième exposition qui aura lieu à la fin de septembre 1925.


    * *

    *


    Nous avons dit que Mme Henriette de Téhéran (Mme Bellessort) était « originaire » de la Perse ; Mme Bellessort est née à Téhéran, mais elle est d’origine française et elle entend bien rester Française, nous disons même une bonne Française.

    LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


  2. Le Bulletin des Amis du Musée de 1923-192487


Le Bulletin de la Société des A.M.E. se doit de mentionner l’intéressante tentative de décentralisation artistique qui s’est manifestée à Étampes au mois d’octobre 1924. Sur l’initiative de M. Fleury, antiquaire à Orveau, dont on ne saurait trop louer la persévérance et le dévouement, un Comité s’est formé pour organiser une Exposition de peintures, sculptures et œuvres d’art. Un grand nombre d’artistes régionaux avait répondu à l’appel du Comité et le 3 octobre, jour du vernissage, une affluence de choix se pressait dans la Salle des Fêtes du Collège. Un délégué du Sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts apporta à cette inauguration la note officielle.


Contentons-nous de dire que parmi les œuvres exposées, [p.36] beaucoup attirèrent l’attention des véritables connaisseurs par des qualités remarquables d’originalité et de facture.


Le succès de cette exposition fut, il faut bien le reconnaître, une surprise pour beaucoup de gens qui, connaissant les Beaucerons, leurs préoccupations utilitaires et leur manque d’empressement, souvent constaté, pour les manifestations d’art, craignaient, non à tort, que cette tentative ne sombrât dans la plus fâcheuse indifférence. Constatons qu’il n’en a rien été et réjouissons-nous de cet esprit nouveau.


F. G.88


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87 Pages 35-36.

88 Fernand Girondeau, conservateur du Musée et secrétaire de l’Association.


INDEX PERSONARUM

Amodru [Laurent], châtelain et maire de Chamarande, député de Seine-et-Oise, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Arrêteau [René], lieutenant, gendre et modèle d’Henri Richou

Aucler, Pierre, d’Étampes, acheteur.

Avez-Délit, Mme [Julie], peintre à Chamarande

Bailly, [Alexandre] décorateur à Chalo-Saint-Mars (non participant en 1924)

Barret, Georges-Émile, instituteur et peintre à Bouville Barruet, ancien agent de police à Etampes, contrôleur Bascle [Henri], d’Étampes, acheteur

Baudat [Ferdinand], président du tribunal d’Étampes, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Bellessort, Mme, dite Henriette de Téhéran, peintre au moulin de la Planche à Ormoy-la-Rivière.

Benneteau, Félix, sculpteur, grand prix de Rome, auteur des monuments aux morts d’Étampes et Arpajon

Bloch, André, conseiller municipal à Étampes, amateur d’art, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Bouilloux-Lafont, Marcel, châtelain de Brunehaut, maire d’Étampes, conseiller général, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Bouvard, Mlle Odile, tenant le stand de vente lors de l’exposition

Brinon, Gustave, maire de Pussay, conseiller général, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Boussuge, Marius, antiquaire et sculpteur à Authon-la-Plaine

Bouvard, Mlle Odile, d’Étampes, acheteuse Brière, Mlle Adrienne, peintre à Étampes Charpentier, Mme, de Milly-la-Forêt, acheteuse Cirey, maison à Itteville de Mme Marie

Combes, Fernand, peintre itinérant d’origine méridionale

Cottin, libraire à Étampes

Courty [Georges], d’Étampes, acheteur

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


Dainville, Maurice, peintre à Itteville Dames française, hôpital auxiliaire des Demigny, Edmond, peintre à la Ferté-Alais

De Winter, Oscar, ancien maire de Bailleul et modèle d’Henri Richou

Dorival, Louise, peintre à Étampes

Dorival, Robert, peintre à Étampes

Dorival-Rheins, Mme Robert, professeur de la ville de Paris, peintre à Étampes

Dormann, Maurice, directeur du Réveil d’Étampes et modèle de Félix Benneteau, futur sénateur, membre du Comité d’honneur de l’Exposition et acheteur.

Duclos, Abel, d’Étampes, acheteur.

Durocher [Léon-Paul-Émile], vétérinaire à Étampes, acheteur

Duval, Jean, architecte, peintre et émailliste à Étampes

Euget [Louis], principal du collège d’Étampes hébergeant l’Exposition.

Fendant, Paul, principal clerc de notaire et peintre à Étampes, secrétaire du Comité d’organisation de l’Exposition

Flizot [Alphonse-Louis-Édouard], libraire à Étampes

Fleury, Georges, antiquaire à Orveau-sous-Bouville, promoteur et commissaire général de l’Exposition

François, Félix, peintre (non participant en 1924)

Ganay, [Jean] marquis de, châtelain et maire de Courances, conseiller général, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Genest [Lucien], notaire à la Ferté-Alais, trésorier du Comité d’organisation de l’Exposition et acheteur

Girondeau, Fernand, professeur, conservateur du Musée d’Étampes, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Godet, publiciste à Paris, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Guignery, Gustave, peintre à Itteville Haury [Charles (?)], d’Étampes, acheteur Henry, Victor, peintre à Itteville

Houbron, Mme [Jeanne-Marie X., épouse de Marie-Charles-André Houbron], d’Étampes, acheteuse

Houdy, Marcel, peintre à Milly-la-Forêt Herriot [Édouard], président du Conseil Icart, Louis, peintre à Itteville

Junot, Mme, professeur de peinture à Étampes

Lagouanelle [Joseph], vice-président de la Société d’Horticulture

Lamirault, Frédéric, peintre à Guigneville

Lamirault, Mme, institutrice à Guigneville, modèle de son époux.

Lapierre-Renouard [Paul-Marie], président du comité d’organisation de l’Exposition, peintre

Lasserre, Georges, né à Étampes, secrétaire de la Mairie de Milly, peintre à Milly

Léauté, Émile, entrepreneur, adjoint au maire, peintre à Étampes et acheteur

Léauté, Pierre, fils de l’adjoint au maire, élève de l’école des Arts décoratifs, peintre et décorateur

Lée, Mlle Agnès, peintre à Milly-la-Forêt

Malard, de Boutigny, acheteur

Mazard, Alphonse-Henri, peintre à Itteville

Moinard [Daniel] professeur de dessin au collège d’Étampes (non participant en 1924)

Moine, Léon, sous-préfet d’Étampes et modèle d’Henri Richou, membre du Comité d’honneur de l’Exposition, président du Comité d’organisation.

Moro-Giafferi [Vincent (de)], avocat, conseiller général en Corse, sous-secrétaire d’État à l’enseignement technique

Muret [Louis Jules], maire de Torfou, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Navarro, maison J., marchand de tapis à Paris (54, rue des Martyrs, à Paris)

Paillard, Mlle Mary-Jane, peintre à la Ferté-Alais

Paille, René, vétérinaire de la maison Boulanger et Dausse, peintre à Étampes

Ranft, Richard, peintre à Itteville

LE PREMIER SALON DE LA RÉGION D’ÉTAMPES


Rheins, Mlle Marie, professeur de la ville de Paris, devenue début 1924 Mme Robert Dorival. Voir Dorival-Rheins.

Richou, Henri, photographe et sculpteur à Étampes, vice-président du Comité d’organisation de l’Exposition.

Saint-Périer, René, comte de, châtelain de Morigny, président de la Société des Amis du Musée d’Étampes, membre de la Commission des sites et des monuments historiques, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Schardner, Roger, peintre, aquarelliste et graveur à Paris, marié à une Étampoise

Sédillot, Mlle Anna, peintre à Lardy

Sée [Adrien], procureur de la République à Étampes, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Téhéran, Henriette de (Mme Bellessort), peintre au moulin de la

Planche à Ormoy-la-Rivière.

Terrier, Léon, directeur de l’Abeille d’Étampes, membre du Comité d’honneur de l’Exposition.

Winter, voir De Winter

Thiriet, Henry, peintre villégiaturant à Étampes Tréfois, Albert, peintre à Milly-la-Forêt Valette, Edgar, journaliste au Réveil d’Étampes

Vasseur, antiquaire à Étampes, rue Basse-de-la-Foulerie, aujourd’hui Paul-Doumer.

Ziwès, Armand, délégué du sous-secrétaire d’État à l’enseignement technique, ayant villégiaturé à Chalo-Saint-Mars dans sa jeunesse


CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES


Pages 4a, 7, 9a, 9b, 16, 25, 155 : scans de cartes postales anciennes d’origine variée — p. 4a : scan de registre d’état civil par les AD45 ici re-colorisé . — p. 6 : cliché Garnon. — p. 8 : scan mis en ligne par le ministère de la Défense, ici re- colorisé — pp. 10-13 : scans mis en ligne sur un site d’enchères en ligne en 2013

194, 196, 202, 205, 213 : site d’enchères en ligne ; p. 164a : www.bonhams.com; 164b wikicommons — p. 166 : www.artvalue.com — p. 167 : cli. Agence Meurisse, BnF — p. 170 : bquockhanh.livejournal.com — p. 171 : acheter- vendre.yakaz.fr — p. 172 : scan de collectionneur désirant rester anonyme — pp. 176, 178, 212 : cliché Bernard Gineste — p. 178 : cliché Gallica — p. 179 : photo de groupe d’origine non identifiéee — pp. 183, 198, 214 : scan AD91 — p. 186 : carte postale Homeyer et Erhet à Épinal, « les Vosges pitoresques » n°229 —p. 195 : www.polak-gallery.nl — p. 192 : www.expertissim.com — p. 193 : www.rossini.fr — p. 197 : www.ville-lardy.fr — p. 199 : coll. partic. — p. 203 : scan BG — p. 204 : — p. 206 : collection particulière (scan JMR) — p. 211 : scan J.-R. Rousseau.



Publication du Corpus Étampois

Directeur de publication : Bernard Gineste 12 rue des Glycines, 91150 Étampes redaction@corpusetampois.com



BHASE n°3

(août-septembre 2013)


Préface p. 3

    1. Les cartes postales étampoises de Théodule

      Garnon (1907-1909) pp. 4-92

    2. Félix-Léon François, un artiste pendant la Grande

      Guerre pp. 94-128


    3. Le premier Salon artistique de la Région d’Étampes en

1924 pp. 130-225


Crédits photographiques p. 226